Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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21 À partir de là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s'en aller à Jérusalem,
y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes
Vdes scribes et des grands prêtres,
être tué et, le troisième jour, ressusciter.
22 Pierre, le prenant à part, se mit à le réprimander en disant :
— Dieu t'en garde Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas.
23 Se retournant il dit à Pierre :
— Va-t’en derrière moi Satan, tu es un scandale pour moi
car tu ne penses
Vgoûtes pas les choses de Dieu, mais celles des hommes.
24 Alors Jésus dit à ses disciples :
— Si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il se renie lui-même
et qu’il prenne sa croix et qu'il me suive.
25 En effet celui qui voudra sauver sa vie la perdra
celui qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera.
26 En quoi est-il
S Nessera-t-il utile à l’homme s'il gagne l'univers entier
mais ruine sa vie
Vsouffre de la perte de sa vie ?
Ou que donnera l’homme en échange de sa vie ?
27 En effet, le Fils de l'homme va venir dans la gloire de son Père avec ses Ssaints anges,
alors il rendra à chacun selon sa conduite
V Sses oeuvres.
28 Amen je vous dis :
— Il y en a certains de ceux qui se tiennent ici
qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l’homme venant dans son royaume.
17,1 Six jours après, Jésus prend Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart sur une haute montagne
17,2 et il
SJésus fut transfiguré devant eux
son visage resplendit comme le soleil
et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière
Vneige.
17,3 Et voici, Moïse et Élie leur apparurent parlant avec lui.
17,4 Pierre intervenant dit à Jésus :
— Seigneur, il est bon que nous soyons ici
si tu veux faisons
S Nesje ferai ici trois tentes
une pour toi et une pour Moïse et une pour Élie.
17,5 Comme il parlait encore
voici, une nuée lumineuse les couvrit de son ombre
et voici une voix de la nuée disant :
— Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je me suis complu : écoutez-le.
17,6 En entendant [cela] les disciples tombèrent sur leur face et craignirent beaucoup
17,7 et Jésus s'approcha et en les touchant
Byz TRs'approchant les toucha et
Vs'approcha et les toucha et leur dit :
— Levez-vous et ne craignez pas.
17,8 Levant leurs yeux, ils ne virent personne sinonNes lui-même Jésus seul.
17,9 Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur ordonna en disant :
— Ne dites à personne cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme ressuscite des morts.
17,10 Ses
V NesLes disciples l’interrogèrent en disant :
— Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne d’abord ?
17,11 Répondant, Jésus leur dit
NesRépondant il dit
VRépondant il leur dit :
— Assurément Élie vient
Vdoit venir Byz S TRd'abord, et il restaurera toutes choses.
17,12 Je vous dis qu’Élie est déjà venu ; ils ne l’ont pas reconnu
mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu.
De même aussi, le Fils de l’homme aura à souffrir par eux.
17,13 Alors les disciples comprirent qu’il leur avait parlé de Jean le Baptiste
VJean-Baptiste.
17,14 Quand ils furent arrivés près de la foule
un homme s’approcha de lui et tombant à ses genoux :
14 Quand il fut arrivé près de la foule
un homme s’approcha de lui et tombant à genoux devant lui en disant :
— Seigneur, aie pitié de mon fils
parce qu'il est lunatique et il va très mal
en effet il tombe souvent dans le feu et fréquemment dans l'eau.
17,15 en disant :
— Seigneur aie pitié de mon fils
car il est lunatique et il va mal
souvent en effet il tombe dans le feu et souvent dans l’eau.
15 Je l'ai présenté à tes disciples et ils n'ont pas été capables de le guérir.
17,16 Je l'ai présenté à tes disciples et ils n'ont pas été capables de le guérir.
16 Répondant, Jésus dit :
— O génération incrédule et perverse,
jusques à quand serai-je avec vous ?
Jusques à quand vous supporterai-je ?
Amenez-le moi ici.
17,17 Répondant Jésus dit :
— O génération incroyante et perverse,
jusques à quand serai-je avec vous ?
Jusques à quand vous supporterai-je ?
Amenez-le moi ici.
17 Jésus le menaça,
le démon sortit de lui,
et l'enfant fut guéri dès cette heure-là.
17,18 Jésus le menaça
le démon sortit de lui
et l'enfant fut guéri dès cette heure-là.
18 Alors les disciples s'approchèrent de Jésus en secret et dirent :
— Pourquoi n'avons-nous pas été capables de l'expulser ?
17,19 Alors les disciples s'approchant de Jésus dirent à l'écart :
— Pourquoi n'avons-nous pas été capables de l'expulser ?
19 Il leur dit :
— À cause de votre incrédulité.
Amen, je vous dis en effet,
si vous avez de la foi comme une graine de moutarde
vous direz à cette montagne : passe d'ici et elle passera
et rien ne vous sera impossible.
17,20 Il
Byz S TRJésus leur dit :
— À cause de votre peu de foi
Byz S TRincrédulité.
Amen, je vous dis en effet,
si vous avez de la foi comme un grain de sénevé
vous direz à cette montagne : passe d'ici Byz TR Neslà-bas et elle y passera.
Rien ne vous sera impossible
Sn'aura la force contre vous.
20 Ce genre [de démon] n'est pas expulsé, si ce n'est par la prière et le jeûne.
17,21 Ce genre [de démon] n'est expulsé que par la prière et le jeûne.
21 Pendant qu'ils se trouvaient en Galilée, Jésus leur dit :
— Le Fils de l'homme doit être livré aux mains des hommes
21 Ø
17,22 Tandis qu'ils se trouvaient réunis en Galilée, Jésus leur dit :
— Le Fils de l'homme est sur le point d'être livré aux mains des hommes,
22 et ils le tueront et le troisième jour il ressuscitera
et ils furent vivement attristés.
17,23 ils le tueront et le troisième jour il ressuscitera.
Ils furent très attristés.
23 Comme ils étaient venus à Capharnaüm,
ceux qui perçoivent la didrachme s'approchèrent de Pierre et dirent :
— Votre maître ne s'acquitte-t-il pas des didrachmes ?
17,24 Comme ils étaient venus à Capharnaüm,
ceux qui perçoivent les didrachmes
Szwzym s'approchèrent de Pierre et dirent :
— Votre maître ne paye-t-il pas des didrachmes ?
Sde ses zwzym ?
24 Il dit : — Oui.
Et lorsqu'il entra dans la maison, Jésus le devança en disant :
— Qu'en penses-tu Simon ?
Les rois de la terre de qui reçoivent-ils le tribut ou le cens ?
De leurs fils ou des étrangers ?
17,25 Il dit : — Oui.
Et lorsqu'il
Slorsque Pierre entra dans la maison, Jésus le devança en disant :
— Qu'en penses-tu Simon ?
Les rois de la terre de qui prennent-ils taxes ou impôts ?
De leurs fils ou des étrangers ?
25 Il dit : — Des étrangers.
Jésus dit :
— Donc les fils sont libres.
17,26 Il
SSimon lui dit : — Des étrangers.
Jésus lui dit :
— Donc, les fils sont libres.
26 Afin que nous ne les scandalisions pas,
va à la mer et jette l'hameçon ;
le premier poisson qui montera : prends-le ;
en ouvrant sa bouche tu trouveras un statère.
L'ayant pris, donne-le-leur pour moi et toi.
17,27 Afin que nous ne les scandalisions pas,
va à la mer, jette l'hameçon ;
le premier poisson qui montera : prends-le ;
en ouvrant sa bouche tu trouveras un statère.
L'ayant pris donne-le-leur pour moi et toi.
27 Ø
18,1 À cette heure-là, les disciples s'approchèrent de Jésus en disant :
— Qui donc est
Vconsidères-tu le plus grand dans le royaume des cieux ?
18,2 Byz V S TRJésus appelant un petit enfant il le plaça au milieu d'eux
18,3 et dit :
— Amen je vous dis :
Si vous ne changez pas et ne devenez pas comme les petits enfants,
vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.
18,4 Celui donc qui s'humiliera
Vse sera humilié comme ce petit enfant
celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux
18,5 et celui qui accueille
Vaura accueilli en mon nom un tel petit enfant, c’est moi qu’il accueille.
18,6 Celui qui scandalise
Vaura scandalisé un de ces petits qui croient en moi
il est préférable pour lui que lui soit suspendue une meule d'âne autour du
Byz V TRau cou
et qu'il soit coulé dans la profondeur de la mer.
18,7 Malheur au monde à cause des scandales.
Il est nécessaire en effet qu'arrivent des scandales,
cependant malheur à l’
Byz TRcet homme par lequel le scandale arrive.
18,8 Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le
Byz TRles et jette loin de toi :
il est mieux pour toi d'entrer dans la vie estropié ou boiteux
Byz TRboiteux ou estropié
Sboiteux ou mutilé
que d'être jeté
Sde tomber ayant deux mains ou deux pieds dans le feu éternel
18,9 et si ton œil te scandalise, arrache-le et jette loin de toi :
il est mieux pour toi d'entrer borgne dans la vie
que d’être jeté ayant deux yeux dans la géhenne du feu.
18,10 Veillez à ne pas mépriser un de ces petits,
car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient sans cesse le visage de mon Père qui est dans les cieux
18,11 car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu.
11 Ø
18,12 Que vous en semble ?
Si un homme a cent brebis
et que s'égare l'une d'elles :
est-ce que, ayant laissé les quatre-vingt-dix-neuf dans les montagnes
et s'en étant allé, il ne cherche pas l'égarée ?
12 Que vous en semble ?
Si un homme avait cent brebis
et que se perdait l'une d'elles
est-ce qu'il ne laisserait pas les quatre-vingt-dix-neuf dans les montagnes,
et il irait chercher celle qui était perdue ?
18,13 Et s’il arrive qu'il la retrouve,
amen, je vous dis qu'il se réjouit
Vréjouira pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées
Vperdues.
18,14 Ainsi ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'un seul de ces petits périsse.
18,15 Si ton frère pèche contre toi,
va, réprimande-le entre toi et lui seul :
s’il t’écoute, tu auras gagné ton frère ;
18,16 s’il ne t'écoute pas, prends avec toi encore un ou deux
afin que toute affaire soit établie
Vtoute sentence soit fondée sur la bouche de deux ou trois témoins;
18,17 s’il ne les écoute pas, dis-le à l’Église ;
et s'il n'écoute pas non plus l’Église, qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain.
18,18 Amen je vous dis :
— Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera Vaussi lié dans le ciel
et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera Vaussi délié dans le ciel.
18,19 De nouveau, amen
V TR∅
Nes[amen] je vous dis :
— Si deux d'entre vous s'accordent sur la terre
sur toute chose qu'ils demandent, cela leur adviendra de la part de mon Père qui est dans les cieux.
18,20 Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom,
je suis là au milieu d’eux.
18,21 Alors Pierre, s’approchant Byz V S TRde lui Neslui, dit :
— Seigneur combien de fois mon frère péchera contre moi et lui pardonnerai-je ?
Jusqu’à sept fois ?
18,22 Jésus lui dit :
— Je ne te dis pas « jusqu’à sept fois », mais : jusqu’à soixante-dix fois sept fois.
18,23 C’est pourquoi le royaume des cieux est semblable à un homme roi
qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs
18,24 et en commençant à régler les comptes
lui fut amené un débiteur de
Vquelqu'un qui devait dix mille talents.
18,25 Comme il n’avait pas de quoi rendre
son
V Nesle seigneur ordonna qu'il soit vendu
avec sa
S Nesla femme et les enfants et tout ce qu’il avait
S Nesa et que [cela lui] soit rendu.
18,26 Tombant alors à ses pieds, le serviteur se prosternait devant lui en disant :
— Byz S TRSeigneur sois patient envers moi et je te rendrai tout.
26 Tombant alors à ses pieds, ce serviteur le priait en disant :
— Sois patient envers moi et je te rendrai tout.
18,27 Saisi de pitié, le seigneur de ce serviteur le renvoya et il lui remit la dette.
18,28 En sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent deniers ;
le saisissant il l'étranglait en disant :
— RendsByz S TR-moi si tu dois quelque chose
V TRce que tu dois.
18,29 Tombant Byz S TR Nesdonc Byz S TRà ses pieds, son compagnon de service le priait en disant :
— Sois patient envers moi, et je te rendrai V TRtout.
18,30 Lui ne voulait
Vvoulut pas
mais, partant, il le jeta en prison jusqu'à ce qu'il eût rendu la dette.
18,31 Voyant donc ce qui était arrivé, ses
Sleurs compagnons furent très attristés ;
ils vinrent et rapportèrent à leur seigneur tout ce qui était arrivé.
18,32 En le convoquant, son seigneur lui dit :
— Serviteur mauvais : toute cette dette je te l'ai remise parce que tu m'avais supplié.
18,33 Ne fallait-il pas que tu aies pitié de ton compagnon comme moi aussi j'ai eu pitié de toi ?
18,34 En colère, son seigneur le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il Byz S TRlui eût rendu toute la dette.
18,35 C'est ainsi que mon Père céleste fera lui aussi pour vous,
si vous ne remettez pas chacun à son frère de [tout] votre coeur ses offenses
S son offense
NesØ.
19,1 Il advint quand Jésus eut achevé ces paroles
il partit de la Galilée
et vint dans le territoire de la Judée de l'autre côté du Jourdain.
19,2 Des foules nombreuses le suivirent et là il les guérit.
19,3 Des pharisiens
VPharisiens s'approchèrent de lui en le mettant à l'épreuve et en Byz TRlui disant :
— Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n'importe quel motif ?
19,4 Répondant, il Byz V S TRleur dit :
— N’avez-vous pas lu que celui qui créa
Byz V TRfit dès le commencement les fit mâle et femelle ?
19,5 Et il dit :
— À cause de cela l’homme quittera père et mère et il s'attachera à sa femme
et ils seront les deux en une seule chair.
19,6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair
Sun seul corps.
Eh bien ! ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas.
6 Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas.
19,7 Ils lui disent :
— Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner un acte de divorce et de la
Nes[la] renvoyer ?
7 Ils lui disent :
— Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner un certificat de répudiation et de renvoyer ?
19,8 Il leur dit :
— Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes à cause de votre dureté de coeur,
mais au commencement il n'en fut pas ainsi.
19,9 Je vous dis que celui qui renvoie
Vaura renvoyé sa femme, si ce n’est pour fornication,
et épouse
Vaura épousé une autre est adultère.
Et celui qui épouse
Vaura épousé une renvoyée est adultère.
9 Je vous dis que celui qui renvoie sa femme, si ce n’est pour fornication,
et épouse une autre est adultère.
19,10 Ses disciples lui disent :
— Si telle est la condition de l’homme avec la femme, il n'est pas avantageux de se marier.
19,11 Il Byz S TR Nesleur dit :
— Tous ne comprennent pas cette parole mais ceux à qui [cela] a été donné.
19,12 Il y a en effet des eunuques qui sont nés ainsi du ventre de leur mère ;
il y a des eunuques qui ont été rendus eunuques
Vrendus [tels] par les hommes ;
il y a des eunuques qui se sont rendus eux-mêmes eunuques
Vcastrés à cause du royaume des cieux.
Celui qui peut comprendre, qu'il comprenne !
19,13 Alors lui furent présentés des petits enfants pour qu’il leur impose les mains
Sla main et prie.
Mais les disciples les rabrouèrent
Vrabrouaient.
19,14 Mais Jésus V Sleur dit :
— Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent.
19,15 Et leur ayant imposé les mains
Sla main, il partit de là.
19,16 Et voici, quelqu'un s'approchant Nesde lui Byz V S TRlui dit :
— Byz V S TRBon maître, que ferai-je de bon pour avoir la vie éternelle ?
19,17 Il lui dit :
— Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est
Byz TRme dis-tu bon ?
Un seul est le bon
Byz S TRPersonne n'est bon sinon le seul Dieu
VUn seul est bon : Dieu.
Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements.
19,18 Il lui dit : — Lesquels ?
Jésus dit :
— Tu ne tueras pas
Vcommettras pas de meurtre,
tu ne commettras pas l’adultère,
tu ne voleras pas
Vcommettras pas de vol,
tu ne feras
Vporteras pas de faux témoignage,
19,19 honore le
V
TRton père et Byz TR Nesla mère,
tu aimeras ton prochain comme toi-même.
19,20 Le jeune homme lui dit :
— Tout cela je l'ai gardé Byz S TRdepuis ma jeunesse ;
que me manque-t-il encore ?
19,21 Jésus lui dit :
— Si tu veux être parfait, va, vends tes biens
Vce que tu as et donne aux pauvres :
tu auras un trésor dans les cieux
Byz V TRle ciel ;
et viens, suis-moi.
19,22 Entendant la
Scette parole, le jeune homme s'en alla triste,
car il avait en effet beaucoup de possessions.
19,23 Jésus dit à ses disciples :
— Amen je vous dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.
19,24 De nouveau je vous dis :
— Il est plus facile à un chameau de passer par
V Sd'entrer dans un trou d’aiguille
qu'à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu
Vdes cieux.
19,25 Les
Byz TRSes disciples ayant entendu Vcela étaient très étonnés et dirent :
— Qui donc peut
Vpourra être sauvé ?
19,26 Fixant son regard Jésus leur dit :
— Pour les hommes c'est impossible
mais pour Dieu tout est possible.
19,26 Fixant son regard Jésus leur dit :
— Pour les hommes c'est impossible
Byz S TR Nesmais pour Dieu tout est possible.
19,27 Alors, répondant, Pierre lui dit :
— Voici, nous avons tout quitté et nous t'avons suivi :
qu’en sera-t-il alors pour nous ?
19,28 Jésus leur dit alors :
— Amen je vous dis : vous qui m'avez suivi,
au temps de la regénération, lorsque le Fils de l'homme siègera sur le trône de sa gloire
Vmajesté,
vous siègerez vous aussi sur douze trônes,
jugeant les douze tribus d'Israël.
19,29 Quiconque aura laissé
Va laissé maisons,
Vmaison ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère
ou Byz V S TRfemme, ou enfants, ou champs, à cause de mon nom
recevra le centuple et il héritera de
Vpossèdera la vie éternelle.
19,30 Beaucoup de premiers seront derniers et de derniers premiers.
20,1 Car le royaume des cieux est semblable à un homme maître de maison
Vpère de famille
qui sortit tôt le matin pour embaucher des ouvriers pour sa vigne.
20,2 Étant convenu avec les ouvriers d'un denier par jour,
il les envoya dans sa vigne.
20,3 Étant sorti vers la troisième heure,
il en vit d’autres qui se tenaient oisifs sur la place publique
20,4 il leur dit :
— Allez vous aussi à la vigne,
je vous donnerai ce qui est
Vsera juste.
20,5 Ils allèrent.
De nouveau étant sorti vers la sixième et la neuvième heure il fit de même.
20,6 Vers la onzième Byz S TRheure il sortit et il en trouva d’autres qui se tenaient là Byz S TRoisifs et leur dit :
— Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour oisifs ?
20,7 Ils lui disent :
— Parce que personne ne nous a embauchés.
Il leur dit :
— Allez vous aussi à la vigne
Byz S TRet vous recevrez ce qui est juste.
20,8 Le soir venu
VLorsqu'il se fit soir,
le seigneur de la vigne dit à son intendant :
— Appelle les ouvriers et rends-leur le salaire,
en commençant par les derniers jusqu’aux premiers.
20,9 Étant venus, ceux de la onzième heure
reçurent chacun un denier.
9 Lorsque vinrent ceux qui étaient venus vers la onzième heure
ils reçurent chacun un denier.
20,10 Et en venant, les premiers pensèrent qu’ils recevraient plus,
et
Vmais ils reçurent eux aussi chacun un denier.
20,11 En [le] recevant ils murmuraient contre le maître de maison
Vpère de famille
20,12 en disant :
— Ces derniers ont fait une heure
et tu les as faits égaux à nous qui avons avons porté le poids du jour et de la chaleur.
20,13 Mais, répondant à l'un d'entre eux, il dit :
— Ami, je ne te fais pas de tort.
N'es-tu pas convenu d'un denier avec moi ?
20,14 Prends ce qui est à toi et va.
Je veux Vaussi donner à ce dernier comme à toi.
20,15 Byz V S TROu ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux Byz S TR Nesde ce qui est à moi ?
Nes[Ou]
V S Nesou ton oeil est-il mauvais parce que moi je suis bon ?
20,16 Ainsi les derniers seront premiers et les premiers derniers.
Byz V S TRCar beaucoup sont appelés mais peu élus.
20,17 Et montant à Jérusalem, Jésus prit à part les douze Byz V S TRdisciples et leur dit Byz TR Nesen chemin :
20,18 — Voici, nous montons à Jérusalem :
le Fils de l’homme sera livré aux grands
Vchefs des prêtres et aux scribes,
et ils le condamneront à mort,
20,19 et ils le livreront aux païens pour être moqué et flagellé et crucifié,
et le troisième jour il ressuscitera.
20,20 Alors s'approcha de lui la mère des fils de Zébédée avec ses fils,
se prosternant et lui demandant quelque chose.
20,21 Il lui dit :
— Que veux-tu ?
Elle lui dit :
— Dis que mes deux fils que voici siègent un à ta droite et un à Byz S Nesta gauche dans ton royaume.
20,22 Répondant Jésus dit :
— Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que moi je vais boire
ou être baptisés du baptême dont moi je vais être baptisé ?
V Nes?
Ils lui disent : — Nous pouvons.
20,23 Il leur dit :
— Ma coupe vous la boirez Byz S TRet vous serez baptisés du baptême dont moi je vais être baptisé.
Quant à siéger à ma droite ou à Byz S TRma gauche,
ce n'est pas à moi de Vvous le donner,
mais à ceux pour qui [cela] a été préparé par mon père.
20,24 Ayant entendu
VEntendant [cela], les dix s’indignèrent contre les deux frères.
20,25 Mais Jésus les appelant
Vappela à lui, Vet dit :
— Vous savez que les chefs des nations les dominent,
et les
Vceux qui sont grands exercent leur pouvoir sur elles.
20,26 Il n’en sera pas ainsi parmi vous
mais celui qui voudra devenir grand
Vle plus grand parmi vous
sera
V TRqu'il soit votre serviteur,
20,27 celui qui voudra parmi vous être premier
sera
Byz TRqu'il soit votre esclave.
20,28 De même que le Fils de l’homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir
et donner sa vie en rançon
Vrédemption pour une multitude.
20,29 Comme ils sortaient de Jéricho, une foule nombreuse le suivit.
20,30 Voici : deux aveugles assis au bord du chemin
entendant
Ventendirent que Jésus passait
crièrent en disant :
— Aie pitié de nous, Seigneur,
V NesSeigneur, aie pitié de nous, Fils de David !
20,31 La foule les réprimanda
Vréprimandait pour qu'ils se taisent ;
mais eux crièrent
Vcriaient plus fort disant :
— Aie pitié de nous, Seigneur,
VSeigneur, aie pitié de nous, Fils de David !
20,32 S’arrêtant Jésus les appela et dit :
— Que voulez-vous que je fasse pour vous ?
20,33 Ils lui disent :
— Seigneur, que nos yeux s'ouvrent !
20,34 Saisi de pitié Vpour eux, Jésus
toucha leurs yeux ;
et, aussitôt, ils virent
Byz TRleurs yeux virent
Sleurs yeux s'ouvrirent et ils le suivirent.
21,1 Quand ils approchèrent
Sil approcha de Jérusalem
et qu'ils furent venus
Squ'il vint à Bethphagé
ByzBethsphagé au mont des Oliviers,
alors Jésus envoya deux disciples
21,2 en leur disant :
— Allez au village qui est en face de vous.
Aussitôt vous trouverez une ânesse attachée et un ânon
Vun petit avec elle,
en les détachant
Vdétachez-les et amenez-les-moi.
21,3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose
vous direz
Vdites : — Le Seigneur en a besoin,
et immédiatement il les enverra.
21,4 Byz TRTout ceci arriva
afin que soit accompli le mot
Vce qui a été dit par le prophète disant :
21,5 « Dites à la fille de Sion :
— Voici que ton roi vient à toi doux et monté
Vassis sur une ânesse et sur un ânon
Vpetit fils de bête de somme. »
21,6 Les disciples allèrent et firent comme Jésus leur avait prescrit.
21,7 Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon
Vle petit,
posèrent sur eux leurs
Nesdes manteaux et il s’assit
Vils le firent asseoir au-dessus d'eux.
Vdessus.
21,8 La foule très nombreuse étendit ses manteaux sur le chemin,
d’autres coupaient des branches
Vrameaux des arbres et les étendaient sur le chemin.
21,9 Les foules qui S Nesle précédaient et qui suivaient criaient en disant :
— Hosanna au Fils de David !
Béni celui qui vient
Vva venir au nom du Seigneur !
Hosanna dans les hauteurs !
21,10 Comme il entrait dans Jérusalem, toute la ville fut secouée, disant :
— Qui est celui-ci ?
21,11 Les foules disaient :
— Celui-ci c'est Jésus le prophète
Nes le prophète Jésus de Nazareth en Galilée.
21,12 Jésus entra dans le temple Byz V S TRde Dieu
et chassa
Vchassait tous les vendeurs et acheteurs dans le temple,
et les tables des changeurs il les renversa ainsi que les sièges des vendeurs de colombes.
21,13 il leur dit :
— Il est écrit : « Ma maison sera appelée maison de prière »
mais vous, vous en faites
Byz V TRavez fait une caverne de voleurs.
21,14 Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple et il les guérit.
21,15 Les grands
Vchefs des prêtres et les scribes en voyant les merveilles qu’il avait faites
et les enfants qui criaient dans le temple en disant :
— Hosanna au Fils de David,
s’indignèrent.
21,16 Ils lui disent :
— Tu entends ce qu’ils disent ?
Jésus leur dit :
— Oui. N’avez-vous jamais lu : « De la bouche des petits enfants et des nourrissons tu t'es préparé
Vas tiré une louange Vparfaite ? »
21,17 Et les laissant, il sortit
Vs'en alla hors de la ville vers Béthanie, et il passa la nuit
Vdemeura là.
21,18 Le matin, en revenant à la ville, il eut faim.
21,19 Voyant un figuier près du chemin, il vint près de lui
et il ne trouva rien en lui si ce n'est des feuilles, seulement
et il lui dit :
— que jamais de toi ne naisse de fruit, pour toujours !
Et le figuier se dessécha en un instant.
21,20 Voyant [cela], les disciples furent étonnés, disant :
— Comment en un instant Byz S TR Nesle figuier s'est-il desséché ?
21,21 Répondant, Jésus leur dit :
— Amen je vous dis,
si vous avez de la foi et vous n'hésitez pas,
non seulement vous ferez [ce qui vient d'arriver] au figuier,
mais même si vous dites à cette montagne : — Soulève-toi et jette-toi dans la mer, cela adviendra.
21,22 Tout ce que vous demanderez dans la prière, en croyant, vous [le] recevrez.
21,23 Comme il vint dans le temple, les grands
Vchefs des prêtres et les anciens du peuple s’approchèrent de lui, alors qu'il enseignait, disant :
— Par quel pouvoir fais-tu cela ?
Et qui t'a donné ce pouvoir ?
21,24 Répondant, Jésus leur dit :
— Je vous poserai, moi aussi, une question :
si vous y répondez pour moi,
moi aussi je vous dirai par quel pouvoir je fais cela.
21,25 Le baptême de Jean, d'où était-il ?
Du ciel ou des hommes ?
Ils raisonnaient en eux-mêmes en disant :
— Si nous disons : — Du Ciel !
Il nous dira : — Pourquoi Byz V TR Nesdonc ne l'avez-vous pas cru ?
21,26 Si nous disons : — Des hommes !
Nous craignons la foule,
car tous considèrent Jean comme un prophète.
21,27 Et répondant ils dirent à Jésus
Slui dirent : — Nous ne savons pas.
Lui
SJésus aussi leur dit :
— Moi non plus je ne vous dis pas par quel pouvoir je fais cela.
21,28 Que vous en semble ?
Un homme avait deux enfants
V Sfils.
S'approchant du premier il dit :
— Mon enfant
V Sfils, va aujourd’hui travailler dans
ma
S Nesla vigne.
21,29 Répondant, il dit : — Je ne veux pas
Mais après, s'étant repenti
Vtouché de repentir, il y alla.
21,30 S'approchant du second, il dit de même.
Répondant, il
Vcelui-ci dit : — J'y vais, Seigneur. Et il n'y alla pas.
21,31 Qui des deux a fait la volonté du père ?
Ils Byz S TR Neslui disent : — Le premier.
Vdernier.
Jésus leur dit :
— Amen, je vous dis,
les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu.
21,32 Car Jean est venu à vous dans un chemin de justice et vous ne l’avez pas cru ;
les publicains et les prostituées l'ont cru ;
vous, en voyant [cela], vous ne vous êtes pas repentis après pour le croire.
21,33 Ecoutez une autre parabole :
Il y avait un homme, maître de maison
Vpère de famille,
qui planta une vigne
l’entoura d’une clôture
creusa en elle un pressoir
construisit une tour
la loua à des fermiers
et partit en voyage
Và l'étranger.
21,34 Quand s'approcha le temps des fruits
il envoya ses serviteurs aux fermiers pour en recevoir les fruits
Squ'ils lui envoient des fruits de sa vigne
21,35 et les fermiers, saisissant ses serviteurs
battirent l'un
tuèrent l'autre
et lapidèrent même un autre.
21,36 Et de
Byz V TR NesDe nouveau il envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers :
ils leur firent de même.
21,37 Après,
VEnfin, il envoya vers eux son fils en disant :
— Ils respecteront
SPeut-être auront-ils honte devant mon fils.
21,38 Voyant le fils, les fermiers se dirent entre eux :
— Celui-ci est l’héritier ;
venez, tuons-le et nous aurons
Byz TRtiendrons son héritage !
21,39 Et s'étant saisi de lui, ils [le] jetèrent hors de la vigne et [le] tuèrent.
21,40 Quand donc viendra le seigneur de la vigne
que fera-t-il à ces fermiers ?
21,41 Ils lui dirent : — Il fera périr de male mort ces mauvais,
et il louera la vigne à d’autres fermiers qui lui remettront le fruit en leur temps.
21,42 Jésus leur dit :
— N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs c'est elle qui est devenue tête d’angle :
par le Seigneur cela a été fait et c’est une merveille à nos yeux » ?
21,43 C’est pourquoi je vous dis :
— Le royaume de Dieu vous sera enlevé
et sera donné à une nation qui en fera le fruit.
21,44 Celui qui tombera sur cette pierre sera brisé,
celui sur qui elle tombera elle l’écrasera.
21,45 En entendant ses paraboles, les grands
Vchefs des prêtres et les pharisiens
VPharisiens
reconnurent qu'il parlait d'eux
21,46 mais en cherchant à le saisir ils craignirent les foules
car elles le considéraient comme un prophète.
22,1 Et prenant la parole
Vrépliquant, Jésus leur parla de nouveau en paraboles, disant :
22,2 — Le royaume des cieux est semblable à un homme, un roi qui fit des noces pour son fils
22,3 et il envoya ses serviteurs appeler les invités aux noces :
ils ne voulaient pas venir.
22,4 Il envoya encore d’autres serviteurs en disant :
— Dites aux invités : voici j'ai préparé mon banquet ;
mes taureaux et bêtes grasses
Vvolailles engraissées ont été égorgées, et tout est prêt, venez aux noces !
22,5 Eux, négligeant [l'invitation], s'en allèrent
l'un dans son propre champ
Vsa ferme,
l'autre à son commerce,
22,6 les autres, saisissant ses serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Vaprès les avoir outragés, les tuèrent.
22,7 Byz V S TREntendant cela le
Byzce roi fut pris de colère
et, envoyant ses armées, il fit périr ces meurtriers
et il incendia leur ville.
22,8 Alors il dit à ses serviteurs :
— La noce est prête
VVraiment, les noces sont prêtes
mais les invités
Vceux qui étaient invités n'étaient
Vne furent pas dignes.
22,9 Allez donc aux issues
Vsorties des chemins
et tous ceux que vous trouverez, invitez
Vappelez-les aux noces.
22,10 Ces
VSes serviteurs, étant sortis sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons :
la noce fut remplie
Vles noces furent remplies de convives.
22,11 Or en entrant pour observer
Vvoir les convives,
le roi vit là un homme non vêtu d’un vêtement de noce.
22,12 Il lui dit :
— Compagnon
VAmi, comment es-tu entré ici sans avoir un vêtement de noce ?
Lui demeura muet.
22,13 Alors le roi dit aux servants
Vdomestiques :
— Après lui avoir lié pieds et mains, jetez-le dans les ténèbres extérieures :
là sera le pleur et le grincement de dents.
22,14 Beaucoup en effet sont appelés
mais peu élus.
22,15 Alors, s'en étant allés, les pharisiens
VPharisiens tinrent conseil afin de le piéger
Vsurprendre dans une parole
22,16 et ils lui envoient leurs disciples, avec des hérodiens, en disant :
— Maître nous savons que tu es vrai
que tu enseignes en vérité le chemin de Dieu
que tu ne te soucies de qui que ce soit :
en effet, tu ne regardes pas à la personne des hommes.
22,17 Dis-nous donc ce qu’il te semble :
— Est-il permis de donner l'impôt à César, ou non ?
22,18 Jésus, connaissant leur malice, dit :
— Pourquoi m'éprouvez-vous, hypocrites ?
22,19 Montrez-moi la monnaie
Sun denier de l'impôt
et ils lui présentèrent un denier.
22,20 Il
V SJésus leur dit :
— De qui est cette image et l'inscription ?
22,21 Ils Byz Slui disent : — De César
Alors il leur dit :
— Rendez donc ce qui est à César, à César
et ce qui est à Dieu, à Dieu.
22,22 En entendant [cela], ils furent étonnés,
et, le laissant, ils partirent.
22,23 En ce jour-là, s'approchèrent de lui des sadducéens
VSadducéens disant
Vqui disent
qu'il n'y a pas de résurrection
Svie des morts,
et ils l'interrogèrent
22,24 en disant :
— Maître, Moïse a dit :
— Si quelqu’un meurt n'ayant pas d’enfants
Vd’enfant, Vque son frère épousera
Vépouse sa femme
et il suscitera
Vqu'il suscite une descendance à son frère.
22,25 Il y avait parmi nous sept frères.
Le premier s'étant marié, mourut ;
n'ayant pas de descendance, il laissa sa femme à son frère.
22,26 Semblablement le deuxième et le troisième, jusqu'aux sept
V jusqu'au septième.
22,27 Après
VEnfin après tous, la femme mourut Byz V S TRaussi.
22,28 À la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle femme ?
Car tous l’ont eue.
22,29 Répondant, Jésus leur dit :
— Vous êtes dans l'erreur, ne connaissant ni les Écritures ni la puissance de Dieu.
22,30 À la résurrection en effet, on ne se marie pas et on n'est pas marié,
mais on est comme des anges Byz V S TRde Dieu dans le ciel.
22,31 Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu la parole de Dieu pour vous, disant :
22,32 — Moi, je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
Il
Byz TRle Dieu n’est pas un Dieu des morts, mais des vivants.
22,33 Entendant [cela], les foules étaient frappées d'admiration par son enseignement.
22,34 Les pharisiens
VPharisiens, apprenant qu'il avait réduit au silence les sadducéens
VSadducéens,
se réunirent ensemble.
22,35 L'un d’eux, docteur de
Squi connaissait la loi, le questionna en l'éprouvant Byz TRet en disant :
22,36 — Maître, quel est le grand commandement dans la loi ?
22,37 Il
Byz V S TRJésus lui dit :
— Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de
Vavec toute ton âme Sde toute ta force et de
Vavec tout ton esprit.
22,38 C’est le grand
Vplus grand et le premier commandement.
22,39 Un deuxième lui est semblable :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
22,40 À ces deux commandements est suspendue toute la loi
Sla torah et les prophètes.
22,41 Les pharisiens
VPharisiens s'étant rassemblés, Jésus interrogea
22,42 en disant :
— Que vous semble-t-il du Christ ?
De qui est-il le fils ?
Ils lui disent : — De David.
22,43 Il leur dit :
— Comment donc David dans l'esprit l'appelle-t-il Seigneur en disant :
22,44 « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : — Siège à ma droite, jusqu'à ce que j'aie mis
Vje mette tes ennemis sous
Byz V TRcomme escabeau de tes pieds. »
22,45 Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ?
22,46 Et personne ne pouvait lui répondre une parole,
et nul depuis ce jour-là n'osa plus l'interroger.
23,1 Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples
23,2 en disant :
— Les scribes et les pharisiens
VPharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse.
23,3 Donc, tout ce qu'ils vous disent
VdirontByz S TR de garder, faites-le et gardez-le
Byz V S TRgardez-le et faites-le,
mais ne faites pas selon leurs oeuvres :
en effet, ils disent et ne font pas.
23,4 Byz V TREn effet ils lient des fardeaux lourds et difficiles à porter
Vinsupportables et les posent sur les épaules des hommes,
maisNes eux-mêmes, de leur doigt, ils ne veulent pas les remuer.
23,5 Toutes leurs œuvres, ils les font pour être remarqués
Vvus des hommes.
V NesEn effet ils élargissent leurs phylactères,
agrandissent les franges de leurs vêtements.
V Nesles franges.
23,6 Ils aiment les premières places dans les repas,
et les premiers sièges dans les synagogues,
23,7 les salutations sur les places publiques,
Vla place publique,
et être appelés par les hommes Rabbi.
23,8 Vous, ne vous faites pas appeler Rabbi
car unique est votre maître,
Byz TRdocteur, Byz TRle Christ ;
vous êtes tous frères.
23,9 N'appelez personne sur la terre votre père :
en effet, unique est votre Père le céleste.
Byz V S TRqui est dans les cieux.
23,10 Ne vous faites pas appeler docteurs,
Vmaîtres,
car votre docteur
Vmaître est unique : le Christ.
23,11 Le
VCelui qui est le plus grand d’entre vous sera votre serviteur.
23,12 Celui qui s’élèvera sera humilié
celui qui s'humiliera sera élevé.
23,13 Malheur à vous scribes et pharisiens hypocrites
parce que vous dévorez les maisons des veuves et sous des apparences de longues prières.
C'est pourquoi vous recevrez un jugement plus sévère.
13 Malheur à vous scribes et Pharisiens
Nespharisiens hypocrites
parce que vous fermez le royaume des cieux devant les hommes.
Vous, en effet, vous n’entrez pas, et vous ne laissez pas entrer ceux qui entrent.
23,14 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous fermez le royaume des cieux devant les hommes.
Vous, en effet, vous n’entrez pas, ni ne laissez entrer ceux qui entrent.
14 ∅
23,15 Malheur à vous scribes et pharisiens
VPharisiens hypocrites
parce que vous parcourez la mer et la terre ferme pour faire un prosélyte :
quand il l'est devenu, vous en faites un fils de géhenne deux fois plus que vous !
23,16 Malheur à vous guides aveugles
qui dites : — celui qui jure
Vquiconque aura juré par le sanctuaire, ce n'est rien,
mais celui qui jure
Vaura juré par l'or du sanctuaire, il doit [s'acquitter de son serment].
23,17 Fous et aveugles !
En effet, qu'est-ce qui est le plus grand : l'or ou le sanctuaire qui sanctifie l'or ?
23,18 Et celui qui jure
Vquiconque aura juré par l'autel : ce n'est rien ;
mais celui qui jure
Vquiconque aura juré par le don qui est dessus, doit [s'acquitter de son serment].
23,19 Fous et aveugles !
VAveugles ! En effet qu'est-ce qui est le plus grand :
le don ou l'autel qui sanctifie le don ?
23,20 Celui qui jure par l'autel jure par lui et par tout ce qui est dessus
23,21 et celui qui jure
Vaura juré par le sanctuaire, jure par lui et par celui qui y habite
23,22 et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus.
23,23 Malheur à vous, scribes et pharisiens
VPharisiens hypocrites,
parce que vous payez la dîme de la menthe, du fenouil
Vde l'aneth et du cumin,
et vous avez laissé ce qui a le plus de poids dans la loi : la justice, la miséricorde et la foi !
Il fallait faire ceci et ne pas laisser
Vomettre cela.
23,24 Guides aveugles
qui filtrez le moucheron
et avalez le chameau !
23,25 Malheur à vous, scribes et pharisiens
VPharisiens hypocrites,
parce que vous purifiez Vce qui est à l'extérieur de la coupe et du plat,
mais à l'intérieur ils sont remplis de rapine et d'intempérance !
Vimpureté !
Byz Siniquité !
23,26 Pharisien aveugle
SPharisiens aveugles
purifie
Spurifiez d’abord l'intérieur de la coupe Byz V S TRet du plat
afin que leur
Nesson
Vce qui est à l'extérieur aussi devienne pur.
23,27 Malheur à vous, scribes et pharisiens
VPharisiens hypocrites,
parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis
qui, à l'extérieur, paraissent beaux
VmagnifiquesV aux hommes,
mais, à l'intérieur, sont remplis d'ossements de morts et de toute immondice.
23,28 Ainsi vous aussi, à l'extérieur, vous paraissez justes aux hommes
mais, à l'intérieur, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité.
23,29 Malheur à vous, scribes et pharisiens
VPharisiens hypocrites,
parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes
et ornez les monuments des justes,
23,30 et vous dites : — Si nous avions été [là] aux jours de nos pères,
nous ne nous serions pas joints avec eux dans le sang des prophètes.
23,31 Ainsi donc, vous témoignez contre vous-mêmes
que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes
23,32 et vous, vous comblez la mesure de vos pères !
23,33 Serpents, engeance de vipères,
comment échapperez-vous au jugement de la géhenne ?
23,34 C’est pourquoi : voici que j'envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes
vous en tuerez et en crucifierez
vous en flagellerez dans vos synagogues
vous en persécuterez de ville en ville
23,35 afin que vienne sur vous tout le sang juste répandu sur la terre
depuis le sang d'Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie
VBaraquias,
que vous avez tué entre le sanctuaire et l’autel.
23,36 Amen je vous dis : —
Byzque Tout cela viendra sur cette génération.
23,37 — Jérusalem, Jérusalem qui tues les prophètes
et lapides ceux qui te sont envoyés !
Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants
à la manière dont une poule rassemble ses poussins
Vpetits sous ses ailes, et vous n’avez
Vtu n’as pas voulu !
23,38 Voici : votre maison vous est laissée déserte.
23,39 Je vous dis en effet :
— Vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez :
— Béni celui qui vient au nom du Seigneur !
24,1 Jésus, étant sorti du Temple, s'en allait
et ses disciples s'approchèrent pour lui montrer les constructions du Temple.
24,2 Mais Jésus
V Nesrépondant, il
Sil leur dit :
— Ne voyez-vous pas tout cela ?
V— Vous voyez tout cela.
Amen, je vous dis :
— Il ne sera pas laissé ici pierre sur pierre qui ne sera
Vsoit détruite.
24,3 Comme il était assis sur le mont des Oliviers,
les disciples s’approchèrent de lui, à l'écart, disant :
— Dis-nous quand cela aura lieu
et quel sera le signe de ton avènement et de la consommation du siècle.
24,4 Prenant la parole, Jésus leur dit :
— Prenez garde que personne ne vous égare
Vséduise.
24,5 Car beaucoup viendront sous
Ven mon nom, disant : — Moi je suis le Christ
et ils en égareront
Vséduiront beaucoup.
24,6 Vous allez entendre [parler] des guerres
Smalheurs et des rumeurs de guerre
Gardez-vous de vous troubler
Il faut en effet que Byz S TRtout cela advienne
mais ce n'est pas encore la fin.
24,7 En effet se lèvera nation contre nation
royaume contre royaume
il y aura Byz V S TRdes pestes, des famines et des tremblements de terre par endroits.
24,8 tout cela est le commencement des douleurs.
24,9 Alors ils vous livreront à la tribulation, ils vous tueront
vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom.
24,10 Alors beaucoup seront scandalisés, et ils se livreront les uns les autres et se haïront les uns les autres.
24,11 Beaucoup de faux prophètes se lèveront et ils en égareront
Ven séduiront beaucoup.
24,12 Et parce que l'iniquité se multipliera
Vabondera, la charité du grand nombre se refroidira.
24,13 Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.
24,14 Cet évangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier en témoignage pour toutes les nations,
alors viendra la fin
Vconsommation [du siècle].
24,15 Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel,
se tenant dans un lieu saint,
que le lecteur comprenne !
24,16 alors, que ceux qui sont
Byz S TR Nes[qui seront] en Judée fuient dans les montagnes,
24,17 que celui [qui sera] sur le toit ne descende pas prendre les choses
Vquelque chose de sa maison,
24,18 celui dans le champ qu'il ne retourne pas en arrière prendre son manteau
Vsa tunique
Byz TRses manteaux.
24,19 Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là !
24,20 Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver ni un jour de
Vpendant le sabbat
24,21 car il y aura alors une grande tribulation telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant et qu’il n’y en aura plusByz TR Nesjamais.
24,22 Si ces jours n'avaient été écourtés, aucune chair ne serait sauvée
mais à cause des élus, ces jours seront écourtés.
24,23 Alors si quelqu'un vous dit : — Byz V TR NesVoici : ici est le Christ ou : ici,
Vlà,
ne [le] croyez pas.
24,24 En effet se lèveront de faux christs et de faux prophètes,
et ils donneront de grands signes Byz V TR Neset des prodiges,
de manière à égarer
Ven sorte que soient induits en erreur, si possible, même les élus.
24,25 Voilà : je vous ai prédit.
24,26 Si donc ils vous disent : — Voici : il est dans le désert
ne sortez pas ;
— [Le] voici dans les pièces retirées
ne croyez pas.
24,27 En effet comme l'éclair sort de l'orient et paraît jusqu'à l'occident
ainsi sera Byz V TRaussi l'avènement du Fils de l'homme.
24,28 Byz S TREn effet là où il y a le cadavre,
là se rassembleront les aigles.
28 Partout où sera le corps
là se rassembleront les aigles.
24,29 Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci
la lune ne donnera pas sa lumière
les étoiles tomberont du ciel
et les puissances du ciel seront ébranlées.
24,30 Alors paraîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel
et alors toutes les tribus de la terre se frapperont [la poitrine]
Vse lamenteront
et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec Vbeaucoup de puissance et beaucoup de gloire
Vde majesté.
24,31 Il enverra ses anges avec une grande trompette,
Byz TRune trompette à grande voix,
Vune trompette et une grande voix
Sun grand shofar,
ils rassembleront ses élus des quatre vents
des extrémités des cieux à leurs extrémités
Vhauteurs des cieux à leurs extrémités.
24,32 Du figuier apprenez la parabole :
quand déjà sa branche devient tendre et ses feuillent sortent
Vnaissent
vous savez que l'été est proche.
24,33 Ainsi, vous aussi, quand vous verrez tout cela
sachez qu'il est proche
Sarrivé aux portes.
24,34 Amen je vous dis : — Cette génération ne passera pas que tout cela n'advienne.
24,35 Le ciel et la terre passeront
mes paroles ne passeront pas.
24,36 Quant à ce jour-là et l'heure, personne ne les connaît :
ni les anges des cieux Nesni le Fils
sinon le Père
Byz TRmon Père seul.
24,37 Comme les
Vaux jours de Noé
ainsi sera Byz V TRaussi l'avènement du Fils de l'homme.
24,38 En effet comme dans ces jours d'
Vdans les jours d'
S∅ avant le déluge
ils mangeaient, buvaient
se mariaient et étaient mariées
Vdonnaient en mariage
jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ;
24,39 ils ne surent rien jusqu'à ce que vienne le déluge et qu'il les enlève tous :
ainsi sera-t-il de l'avènement du Fils de l'homme.
24,40 Alors deux seront dans le champ :
l'un sera pris et l'autre sera laissé ;
24,41 deux moudront à la meule :
l'une sera prise et l'autre sera laissée.
24,42 Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour
Byz V S TRà quelle heure votre Seigneur vient
Vviendra.
24,43 Sachez cela : Si le maître de maison
Vpère de famille avait su
V savait à quelle veille
Vheure le voleur viendrait
il aurait veillé
Vveillerait Vcertainement et il n'aurait pas laissé
V ne laisserait pas percer sa maison.
24,44 C'est pourquoi, vous aussi, soyez prêts :
parce que c'est à l'heure que vous ne pensez
Vconnaissez pas que le Fils de l'homme vient
Vviendra.
24,45 Quel estByz S TR Nes donc, Vpenses-tu, le serviteur fidèle et prudent
que son
Nesle seigneur a établi sur sa maisonnée
pour leur donner la nourriture en temps [voulu] ?
24,46 Heureux ce serviteur que son maître, en venant, trouvera
V, quand il viendra, aura trouvé faisant ainsi.
24,47 Amen, je vous dis qu'il l'établira sur tous ses biens.
24,48 Mais si ce
Sle mauvais serviteur dit en son coeur :
— Mon maître tarde Byz V S TRà venir
24,49 et s'il commence à frapper ses
Byz TRles compagnons
s'il mange et boit
Byz TRà manger et à boire avec les ivrognes
24,50 le seigneur de ce serviteur viendra au jour où il ne s'y attend pas et à une heure qu’il ignore
24,51 et il le Byz S TR Nescoupera en deux et mettra sa part avec les hypocrites :
là sera le pleur et le grincement de dents.
25,1 Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges
qui ayant pris leurs lampes sortirent à la rencontre de l’époux V Set de l'épouse.
25,2 Cinq d’entre elles étaient prudentes et cinq étaient folles.
2 Cinq d’entre elles étaient folles et cinq étaient prudentes.
25,3 Les Vcinq folles en prenant leurs lampes n’avaient pas pris d’huile avec elles ;
25,4 les prudentes Ven revanche avaient pris de l’huile dans les
Byz V TRleurs fioles avec leurs lampes.
25,5 L’époux tardant
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
5 L’époux tardant
elles s'endormirent toutes et dormirent.
25,6 Au milieu de la nuit, un cri survint :
— Voici l’époux Byz V TR, il vient ! Sortez à sa rencontre !
25,7 Alors toutes ces vierges se levèrent
et elles garnirent leurs lampes.
25,8 Les folles dirent aux prudentes
Vsages :
— Donnez-nous de votre huile
car nos lampes s’éteignent.
25,9 Les prudentes répondirent en disant :
— De peur que cela ne puisse pas suffire pour nous et pour vous
allez plutôt à ceux qui vendent et achetez-vous[-en].
25,10 Mais pendant qu'elles allaient acheter, vint l’époux :
celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui à la noce
Vaux noces
et la porte fut fermée.
25,11 Finalement viennent aussi les autres vierges en disant :
— Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !
25,12 Mais, répondant, il dit :
— Amen je vous dis : je ne vous connais pas.
25,13 Veillez donc car vous ne savez pas le jour ni l'heure Byz TRà laquelle le fils de l'homme vient.
25,14 C'est comme un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs
et leur remit ses biens.
25,15 À l’un il donna cinq talents
à l'autre deux
à l'autre un seul
à chacun selon sa propre capacité
et il partit aussitôt.
25,16 Byz V S TRAlors, celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla
et travailla sur eux et V S Nesen gagna cinq autres talents.
V S Nes ;
25,17 de même celui des deux
Vqui en avait reçut deux en gagna Byz TRlui aussi deux autres ;
25,18 celui qui en avait reçu un,
en s'en allant, creusa Byz V TRdans la terre, et cacha l'argent de son seigneur.
25,19 Après beaucoup de temps le seigneur de ces serviteurs vient
Vvint
et règle
Vrégla ses comptes avec eux.
25,20 Et s'approchant, celui qui avait reçu cinq talents
présenta cinq autres talents en disant :
— Seigneur tu m'avais remis cinq talents :
en voici cinq autres que j'ai gagnés.
25,21 Son seigneur lui dit :
— Bien
VBravo serviteur bon et fidèle
Vparce qu'en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai;
entre dans la joie de ton seigneur.
25,22 S'approchant aussi, celui qui avait reçu deux talents dit :
— Seigneur, tu m'avais remis deux talents :
en voici deux autres que j'ai gagnés.
25,23 Son maître lui dit :
— Bien
VBravo, serviteur bon et fidèle,
Vparce qu' en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai;
entre dans la joie de ton seigneur.
25,24 S'approchant aussi, celui qui avait reçu un talent dit :
— Seigneur, je savais
Vje sais que tu es un homme dur
moissonnant où tu n'as pas semé
ramassant d'où
Vlà où tu n'as pas répandu
25,25 et ayant peur, je suis parti cacher ton talent dans la terre :
voici, tu as ce qui est tien.
25,26 Répondant, son seigneur lui dit :
— Serviteur mauvais et paresseux
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé
Vne sème pas
et que je ramasse d'où
Vlà où je n’ai pas répandu :
25,27 il te fallait donc mettre mon argent chez les banquiers;
en venant, moi j'aurais reçu ce qui est mien avec un intérêt.
25,28 Enlevez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
25,29 En effet à tout homme qui
Scelui qui a, il sera donné et il sera dans l'abondance;
mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a
Vsemble avoir lui sera enlevé.
25,30 Le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres extérieures :
là sera le pleur et le grincement de dents.
25,31 Quand viendra le Fils de l'homme dans sa gloire
Vmajesté et tous les
Sses Byz TRsaints anges avec lui
alors il siègera sur son
Vle trône de gloire
Vsa majesté.
25,32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui
il les séparera les uns des autres
comme le berger sépare les brebis des boucs
25,33 et il placera les brebis à sa droite
les boucs à sa gauche.
25,34 Alors le roi dira à ceux de
Vqui seront à
sa droite :
— Venez, les bénis de mon père,
héritez du
Vpossédez le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
25,35 Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli,
25,35 En effet, j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger
j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire
j'étais étranger et vous m'avez accueilli
25,36 nu et vous m'avez vêtu
Byz S TR Nesj'ai été malade et vous m'avez visité
j'étais en prison et vous êtes venus à moi.
25,37 Alors les justes lui répondront en disant :
— Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim et nous t'avons nourri ?
Byz S TR NesOu avoir soif et nous t'avons donné à boire ?
25,38 Quand t'avons-nous vu étranger et nous t'avons accueilli ?
Ou nu et nous t'avons vêtu ?
25,39 VOu quand t'avons-nous vu malade ou en prison et nous sommes venus à toi ?
25,40 Répondant, le roi leur dira :
— Amen je vous dis :
dans la mesure où
Vchaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.
25,41 Alors il dira à ceux Vqui seront à sa gauche :
— Éloignez-vous de moi maudits dans le feu éternel
Vqui a été préparé pour le diable
Sl'accusateur et ses anges.
25,42 En effet j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger
j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire
25,43 j'étais étranger et vous ne m'avez pas accueilli
nu et vous ne m'avez pas habillé
malade et en prison et vous ne m'avez pas visité.
25,44 Alors ils TRlui répondront eux aussi en disant :
— Seigneur quand t'avons-nous vu avoir faim ou soif
étranger ou nu
malade ou en prison
et nous ne t'avons pas servi ?
25,45 Alors il leur répondra en disant :
— Amen je vous dis :
dans la mesure où
Vchaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait.
25,46 Ils partiront, ceux-ci au châtiment éternel,
mais les justes à la vie éternelle.
26,1 ...
1 Et il advint lorsque Jésus eut achevé toutes ces paroles
qu’il dit à ses disciples :
26,2 ...
2 — Vous savez que dans deux jours la Pâque arrivera
et le fils de l’homme sera livré pour être crucifié.
26,3 ...
3 Alors s’assemblèrent les princes des prêtres et les anciens du peuple
dans la cour du prince des prêtres nommé « Caïphe »
26,4 ...
4 et ils tinrent conseil en vue de s’emparer de Jésus par ruse et de le tuer,
26,5 ...
5 mais ils disaient : — Pas pendant la fête ;
que tumulte n’advienne dans le peuple !
26,6 ...
6 Or Jésus se trouvant à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux,
26,7 ...
7 une femme l’approcha, ayant [un flacon d’]albâtre d’une huile de parfum de grand prix
et la lui versa sur la tête alors qu’il était allongé.
26,8 ...
8 Voyant cela, les disciples s'indignèrent disant :
— Pourquoi cette perte ?
26,9 ...
9 Car cela pouvait se vendre très cher et être donné à des pauvres !
26,10 ...
10 S’en étant aperçu, Jésus leur dit :
— Pourquoi faites-vous de la peine à la femme ?
Car c’est une bonne œuvre qu’elle a accomplie envers moi.
26,11 ...
11 Car toujours vous avez les pauvres avec vous ;
mais moi, vous ne m’avez pas toujours.
26,12 ...
12 Car elle, quand elle a répandu cette huile de parfum sur mon corps, c’est pour me mettre au tombeau qu’elle l’a fait.
26,13 ...
13 Amen je vous dis :
— Partout où sera proclamé cet évangile, dans le monde entier,
sera raconté aussi ce qu’elle a fait, en mémoire d’elle.
26,14 ...
14 Alors, s’étant rendu chez les princes des prêtres, l’un des douze, appelé Judas Iscariote,
26,15 ...
15 leur dit :
— Que voulez-vous me donner, que moi, je vous le livre ?
Eux lui fixèrent trente pièces d’argent.
26,16 ...
16 Et de ce moment il était en quête d’une opportunité pour le livrer.
26,17 ...
17 Or le premier jour des Azymes les disciples approchèrent Jésus, disant :
— Où veux-tu que nous fassions les préparatifs pour que tu manges la Pâque ?
26,18 ...
18 Et Jésus dit :
— Allez en ville chez un tel et dites-lui :
— Le maître dit :
— Mon temps est proche,
c’est chez toi que je vais faire la Pâque avec mes disciples.
26,19 ...
19 Les disciples firent comme le leur avait fixé Jésus
et préparèrent la Pâque.
26,20 ...
20 Le soir venu, il était allongé avec les douze disciples
26,21 ...
21 et pendant qu'ils mangeaient, il dit :
— Amen je vous dis :
— Un de vous est sur le point de me livrer.
26,22 ...
22 Extrêmement attristés, ils commencèrent à lui dire, un par un :
— Ce n'est pas moi, Seigneur ?
26,23 ...
23 Or lui, répondant, dit :
— Qui plonge avec moi la main dans l'assiette, celui-là me livrera.
26,24 ...
24 Le fils de l’homme s’en va comme c’est écrit de lui,
mais malheur à cet homme par qui le fils de l’homme est livré.
Cet homme-là, il lui eût été bon de ne pas être né.
26,25 ...
25 Répondant, Judas, qui le livra, dit :
— Ce n'est pas moi, rabbi ?
Il lui dit : — Tu as dit.
26,26 ...
26 Pendant qu’ils mangeaient, Jésus, ayant pris du pain et dit une bénédiction, le rompit
et il le donna à ses disciples et dit :
— Prenez et mangez, ceci est mon corps.
26,27 ...
27 Et ayant pris un calice, il rendit grâce, il le leur donna disant :
— Buvez-en tous,
26,28 ...
28 car ceci est mon sang, de l’alliance nouvelle,
qui est répandu pour une multitude en rémission des péchés.
26,29 ...
29 Mais je vous dis :
— Je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne
jusqu'à ce jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le royaume de mon Père.
26,30 ...
30 Et après avoir dit l'hymne, ils sortirent vers le mont des Oliviers.
26,31 ...
31 Alors Jésus leur dit :
— Tous vous souffrirez un scandale à mon sujet cette nuit,
car il est écrit :
— Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées.
26,32 ...
32 Mais après que j'aurai ressuscité, je vous précéderai en Galilée.
26,33 ...
33 Répondant, Pierre lui dit :
— Même si tous viennent à être scandalisés à ton sujet,
moi jamais je ne serai scandalisé.
26,34 ...
34 Jésus lui déclara :
— Amen je te dis
que cette nuit même, avant que le coq chante, trois fois tu me renieras.
26,35 ...
35 Pierre lui répond :
— Me faudrait-il avec toi mourir, non, je ne te renierai pas.
Autant en dirent tous les disciples.
26,36 ...
36 Alors Jésus vient avec eux dans un domaine appelé Gethsémani.
Et il dit à ses disciples :
— Asseyez-vous ici pendant que j'irai là-bas et que je prie.
26,37 ...
37 Et prenant Pierre et les deux fils de Zébédée,
il commença à ressentir tristesse et affliction.
26,38 ...
38 Alors il leur dit :
— Mon âme est triste jusqu’à la mort ;
attendez ici et veillez avec moi.
26,39 …
39 Et s’étant avancé un peu, il tomba sur la face, priant et disant :
— Mon Père, si c’est possible, que passe loin de moi ce calice ;
cependant, non pas comme je veux, moi, mais comme toi…
26,40 ...
40 Il vient vers les disciples et les trouve endormis
et il dit à Pierre :
— Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi !
26,41 ...
41 Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation :
l'esprit est prompt,
mais la chair est faible.
26,42 ...
42 S’en étant allé de nouveau, une deuxième fois, il pria en disant :
— Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite.
26,43 ...
43 Et il vint de nouveau et il les trouva endormis,
car leurs yeux étaient appesantis.
26,44 ...
44 Il les laissa et, s’en étant allé de nouveau, il pria une troisième fois, disant la même parole.
26,45 ...
45 Alors il vient vers ses disciples et leur dit :
— Dormez maintenant et reposez-vous.
Voici : est arrivée l’heure
et le fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
26,46 ...
46 Levez-vous ! Allons !
Voici : est arrivé celui qui me livre.
26,47 ...
47 Il parlait encore,
voici : Judas, l'un des douze, arriva
et avec lui une foule nombreuse
avec des épées et des bâtons de la part des princes des prêtres et des anciens du peuple.
26,48 ...
48 Or celui qui le livra leur avait donné un signe en disant :
— Celui que j'embrasserai, c'est lui, saisissez-le !
26,49 ...
49 Et aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit :
— Salut rabbi !
Et il lui donna un baiser.
26,50 ...
50 Jésus lui dit :
— Ami, pour quoi tu es venu !?
Alors ils s'avancèrent, mirent les mains sur Jésus
et le saisirent.
26,51 ...
51 Voici : l'un de ceux qui étaient avec Jésus,
étendant la main, tira son épée
et, frappant le serviteur du prince des prêtres, lui arracha l'oreille.
26,52 ...
52 Alors Jésus lui dit :
— Remets ton épée à sa place,
car tous ceux qui auront pris l'épée, par l'épée périront.
26,53 ...
53 Ou bien penses-tu que je ne puisse prier mon Père
et il me fournira sur le champ plus de douze légions d'anges ?
26,54 ...
54 Comment donc s'accompliront alors les Écritures [disant] qu'il doit en être ainsi ?
26,55 ...
55 À cette heure-là Jésus dit aux foules :
— Comme après un brigand vous êtes sortis avec des épées et des bâtons pour m'arrêter !
Tous les jours je siégeais chez vous, enseignant au Temple, et vous ne m'avez pas saisi.
26,56 ...
56 Mais tout cela est arrivé
pour que fussent accomplies les Écritures des prophètes.
Alors les disciples, tous le laissant, s'enfuirent.
26,57 ...
57 Ceux qui avaient mis la main sur Jésus le conduisirent chez Caïphe le prince des prêtres
où les scribes et les anciens s'étaient rassemblés.
26,58 ...
58 Quant à Pierre, il le suivait de loin,
jusqu’à la cour du prince des prêtres,
et, entré à l'intérieur, il se tenait assis avec les serviteurs pour voir la fin.
26,59 ...
59 Les princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus
afin de le livrer à la mort
26,60 ...
60 et ils n'en trouvèrent pas,
bien que beaucoup de faux témoins se fussent présentés.
Mais finalement il se présenta deux faux témoins
26,61 ...
61 pour dire :
— Celui-ci a affirmé : — Je peux détruire le Temple de Dieu et en trois jours le reconstruire.
26,62 ...
62 S'étant levé, le prince des prêtres lui dit :
— Tu n'as rien à répondre à ce que ceux-ci témoignent contre toi ?
26,63 ...
63 Mais Jésus gardait le silence.
Et le prince des prêtres lui dit :
— Je t’adjure par le Dieu vivant
de nous dire si toi tu es le christ, le fils de Dieu.
26,64 ...
64 Jésus lui dit : — Tu as dit.
Mais je vous dis :
— Désormais vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la Puissance
et venant sur les nuées du ciel.
26,65 ...
65 Alors le prince des prêtres déchira ses vêtements en disant :
— Il a blasphémé !
Qu’avons-nous encore besoin de témoins ?
Voici : maintenant vous venez d’entendre le blasphème.
26,66 ...
66 Quel est votre avis ?
Et eux, répondant, dirent :
— Il mérite la mort.
26,67 ...
67 Alors ils lui crachèrent au visage
et le frappèrent à coups de poing ;
certains le giflèrent au visage
26,68 ...
68 en disant :
— Prophétise-nous, christ : qui est-ce qui t’a frappé ?
26,69 ...
69 Quant à Pierre, il était assis au-dehors dans la cour
lorsque s’approcha de lui une servante disant :
— Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen !
26,70 ...
70 Mais lui nia devant tous disant :
— Je ne sais pas ce que tu dis.
26,71 ...
71 Comme il se retirait vers le porche, une autre le vit
et dit à ceux qui étaient là :
— Celui-là aussi était avec Jésus le Nazaréen.
26,72 ...
72 Et de nouveau il nia avec serment :
— Je ne connais pas l’homme.
26,73 ...
73 Un peu après, s’approchant, ceux qui se trouvaient là dirent à Pierre :
— Vraiment, toi aussi, tu es des leurs !
D’ailleurs ton langage te rend clair.
26,74 ...
74 Alors il se mit à maudire et à jurer qu'il ne connaissait pas l’homme !
Et aussitôt un coq chanta.
26,75 ...
75 Et Pierre se souvint de la parole de Jésus qui avait dit :
— Avant que le coq n'ait chanté, trois fois tu me renieras.
Et, sortant dehors, il pleura amèrement.
27,1 ...
1 Le matin venu
tous les princes des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus
en sorte de le livrer à la mort
27,2 ...
2 et, l'ayant entravé, l'emmenèrent
et [le] livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.
27,3 ...
3 Alors Judas, qui le livra, voyant qu’il avait été condamné,
poussé par le repentir, rapporta les trente pièces d’argent aux princes des prêtres et aux anciens
27,4 ...
4 en disant :
— J’ai péché en livrant un sang juste.
Mais eux dirent :
— Que nous importe ? À toi de voir.
27,5 ...
5 Ayant jeté les pièces d’argent dans le Temple
et s’étant retiré, il se pendit à une corde.
27,6 ...
6 Mais les princes des prêtres, ayant pris les pièces d'argent, dirent :
— Il n’est pas permis de les mettre au korbane puisque c’est le prix du sang.
27,7 ...
7 Et après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec elles le champ du potier pour la sépulture des étrangers.
27,8 ...
8 C’est pourquoi on a appelé ce champ Haceldama — champ de sang — jusqu’à aujourd’hui.
27,9 ...
9 Alors s'accomplit ce qui fut dit à travers Jérémie le prophète disant :
— Et ils prirent les trente pièces d'argent, le prix du mis à prix, qu'ont mis à prix des fils d'Israël,
27,10 ...
10 et ils les ont données pour le champ du potier comme me l'indiqua le Seigneur.
27,11 ...
11 Quant à Jésus, il se tint debout devant le gouverneur
et le gouverneur l’interrogea disant :
— Tu es le roi des Juifs ?
Jésus lui dit : — Tu dis.
27,12 ...
12 Et tandis qu'il était accusé par les princes des prêtres et les anciens, il ne répondit rien.
27,13 ...
13 Alors Pilate lui dit :
— Est-ce que tu n’entends pas combien de témoignages ils portent contre toi ?
27,14 ...
14 Et il ne lui répondit pas à un seul mot,
si bien que le gouverneur s'étonna à l'extrême.
27,15 ...
15 À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher au peuple un prisonnier, celui qu’ils voulaient.
27,16 ...
16 Il avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.
27,17 ...
17 Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit :
— Lequel voulez-vous que je vous relâche ?
Barabbas ou Jésus qui est dit christ ?
27,18 ...
18 Il savait que c’était par jalousie qu’ils l’avaient livré.
27,19 ...
19 Or, tandis qu’il était assis sur la tribune,
sa femme lui envoya dire :
— Rien entre toi et ce juste,
car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en vision à cause de lui.
27,20 ...
20 Mais les princes des prêtres et les anciens persuadèrent le peuple de réclamer Barabbas
et de faire supprimer Jésus.
27,21 ...
21 Répondant encore, le gouverneur leur dit :
— Lequel des deux voulez-vous voir relâcher ?
Mais eux dirent : — Barabbas.
27,22 ...
22 Pilate leur dit :
— Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé christ ?
Tous disent : — Qu’il soit crucifié !
27,23 ...
23 Le gouverneur leur rétorqua :
— Qu’a-t-il donc fait de mal ?
Eux de plus belle criaient en disant : — Qu’il soit crucifié !
27,24 ...
24 Alors Pilate, quand il vit que cela ne sert à rien mais augmente le tumulte,
prenant de l’eau, se lava les mains en présence du peuple disant :
— Je suis innocent du sang de ce juste. À vous de voir.
27,25 ...
25 Répondant tout le peuple dit :
— Son sang, sur nous et sur nos enfants !
27,26 ...
26 Alors il leur libéra Barabbas.
Quant à Jésus, une fois flagellé, il le leur livra pour qu’il fût crucifié.
27,27 ...
27 Alors les soldats du gouverneur prenant Jésus dans le prétoire,
rassemblèrent contre lui la cohorte entière
27,28 ...
28 et l’ayant déshabillé l’enveloppèrent d’une chlamyde écarlate.
27,29 ...
29 Et tressant une couronne avec des épines, ils la posèrent sur sa tête
et un roseau dans sa [main] droite
et faisant des génuflexions devant lui, ils se moquaient de lui disant :
— Salut roi des Juifs !
27,30 ...
30 Et, lui crachant dessus, ils prirent le roseau et frappaient sa tête
27,31 ...
31 et lorsqu’ils se furent moqués de lui, ils le déshabillèrent de la chlamyde
et l’habillèrent de ses vêtements
et ils l’emmenèrent pour le crucifier.
27,32 ...
32 Et en sortant, ils trouvèrent un homme, un Cyrénéen du nom de « Simon ».
C’est lui qu’ils contraignirent pour qu'il portât sa croix.
27,33 ...
33 Et ils arrivèrent à un lieu dit « Golgotha »
(ce qui veut dire « lieu du calvaire »)
27,34 ...
34 et ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel.
Et [l’]ayant goûté, il ne voulut pas boire.
27,35 ...
35 L’ayant crucifié, ils divisèrent ses vêtements, les tirant au sort.
27,36 ...
36 Et assis, ils le gardaient.
27,37 ...
37 Et ils disposèrent au-dessus de sa tête [la] cause [de] sa [condamnation] écrite :
« Ici est Jésus le roi des Juifs ».
27,38 ...
38 Alors sont crucifiés avec lui deux brigands,
un à droite et un à gauche.
27,39 ...
39 Et ceux qui passaient le blasphémaient
en remuant la tête
27,40 ...
40 et disaient :
— [L’homme] qui détruit le Temple et en trois jours le rebâtit,
sauve-toi toi-même
si tu es le fils de Dieu, descends de la croix !
27,41 ...
41 Semblablement, les princes des prêtres, se gaussant avec les scribes et les anciens, disaient :
27,42 ...
42 — Il en a sauvé d’autres et lui-même il n’arrive pas à se sauver !
S'il est roi d'Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !
27,43 ...
43 Il se confiera en Dieu ; qu’il le délivre maintenant s’il veut,
car il a dit : — De Dieu je suis fils.
27,44 ...
44 Or de même aussi les brigands crucifiés avec lui l’accablaient de reproches.
27,45 ...
45 À partir de la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.
27,46 ...
46 Vers la neuvième heure, Jésus clama d’une voix forte disant :
— Éli, Éli, lema sabacthani ?
C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pour quoi m’as-tu abandonné !?
27,47 ...
47 [L']ayant entendu, certains de ceux qui se tenaient là disaient :
— C’est Élie qu’il appelle, celui-ci.
27,48 ...
48 Et accourant aussitôt, l’un d’eux,
ayant pris une éponge, il la gorgea de vinaigre et la fixa à un roseau et essayait de le faire boire.
27,49 ...
49 Mais les autres disaient :
— Laisse, que nous voyions si Élie vient le libérer !
27,50 ...
50 Mais Jésus, criant de nouveau d’une voix forte, remit l’esprit.
27,51 ...
51 Et voici : le voile du Temple fut déchiré en deux
de haut en bas
et la terre fut ébranlée
et les rochers furent déchirés
27,52 ...
52 et les tombeaux furent ouverts
et beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent
27,53 ...
53 et sortant des tombeaux après sa résurrection,
ils vinrent dans la ville sainte et apparurent à beaucoup.
27,54 ...
54 Le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus,
voyant le tremblement de terre et ce qui était arrivé, furent effrayés à l’extrême disant :
— En vérité, celui-ci était le fils de Dieu.
27,55 ...
55 Étaient là aussi de nombreuses femmes à distance,
qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée en le servant,
27,56 ...
56 parmi lesquelles se trouvaient Marie-Madeleine
et Marie, mère de Jacques et de Joseph,
et la mère des fils de Zébédée.
27,57 ...
57 Le soir venu,
vint un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph,
qui lui aussi était disciple de Jésus.
27,58 ...
58 Celui-ci, s'étant rendu chez Pilate, lui demanda le corps de Jésus.
Alors Pilate ordonna que fût rendu le corps.
27,59 ...
59 Et ayant pris le corps, Joseph l’enveloppa d'un drap pur
27,60 ...
60 et il le plaça dans le tombeau neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc
et il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et il partit.
27,61 ...
61 Étaient là : Marie-Magdeleine et l'autre Marie, assises en face du sépulcre.
27,62 ...
62 Le jour suivant, c'est-à-dire le jour d'après la préparation du sabbat,
les princes des prêtres et les Pharisiens s'assemblèrent auprès de Pilate
27,63 ...
63 disant :
— Seigneur, nous nous sommes souvenus que ce séducteur a dit quand il était encore vivant :
— Après trois jours, je ressusciterai.
27,64 ...
64 Ordonne donc de garder le sépulcre jusqu’au troisième jour,
de crainte que ses disciples ne viennent pour le dérober
et qu'ils ne disent au peuple : — Il est ressuscité des morts.
Cet égarement ultime sera pire que le premier.
27,65 ...
65 Pilate leur dit :
— Vous avez une garde.
Allez, gardez comme vous le savez.
27,66 ...
66 Et s'en étant allés, ils s'assurèrent du sépulcre,
en scellant la pierre avec les gardes.
28,1 ...
1 Or, le soir du sabbat, alors que [ça] luisait vers le premier [jour] de la semaine,
Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent pour voir le sépulcre
28,2 ...
2 et voici : il se fit un grand tremblement de terre,
car un ange du Seigneur descendit du ciel
et, s’étant approché, roula la pierre et se tenait assis sur elle.
28,3 ...
3 Son aspect était comme un éclair
et son vêtement comme la neige.
28,4 ...
4 Par crainte de lui, les gardes furent épouvantés et devinrent comme des morts.
28,5 ...
5 L’ange répondit et dit aux femmes :
— Ne craignez pas, vous,
car je sais que vous cherchez Jésus, qui a été crucifié.
28,6 ...
6 Il n'est pas ici,
car il est ressuscité, comme il [l']a dit.
Venez, voyez le lieu où le Seigneur avait été déposé
28,7 ...
7 et, vous en allant vite, dites à ses disciples qu'il est ressuscité
et voici : il vous précède en Galilée ;
là vous le verrez.
Voilà, je vous [l']ai prédit.
28,8 ...
8 Et elles sortirent vite du tombeau avec crainte et grande joie,
courant [l']annoncer à ses disciples.
28,9 ...
9 Et voici : Jésus les rencontra disant : — Salut !
Et elles s'approchèrent, tinrent ses pieds et l'adorèrent.
28,10 ...
10 Alors Jésus leur dit :
— Ne craignez pas,
partez, annoncez à mes frères qu’ils aillent en Galilée, là ils me verront.
28,11 ...
11 Quand elles étaient parties,
voici : quelques-uns des gardes vinrent à la ville
et annoncèrent aux princes des prêtres tout ce qui s'était passé.
28,12 ...
12 Et s'étant assemblés avec les anciens et un conseil ayant été tenu, ils donnèrent une importante [somme] d'argent aux soldats
28,13 ...
13 disant :
— Dites : — Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé quand nous dormions.
28,14 ...
14 Et si cela était entendu du gouverneur,
c'est nous qui le persuaderons et nous vous rendrons libres de tout souci.
28,15 ...
15 Eux donc — argent pris — firent comme ils avaient été enseignés
et cette parole s'est diffusée parmi les Juifs jusqu'au jour d'hui.
28,16 ...
16 Quant aux onze disciples, ils allèrent en Galilée à la montagne que Jésus leur avait fixée.
28,17 ...
17 Et le voyant, ils adorèrent,
mais certains doutèrent.
28,18 ...
18 Et s'avançant, Jésus leur parla disant :
— Il m'a été donné tout pouvoir au ciel et sur terre.
28,19 ...
19 Allant donc, enseignez toutes les nations,
les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
28,20 ...
20 leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé.
Et voici : moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle.
ICI FINIT L'ÉVANGILE SELON MATTHIEU
27,3–10 Juda ischariote Jésus a compté parmi les Douze un certain Judas Iscariote (1) devenu traître (2). Après l’avoir trahi, Judas se repent (3), retourne voir les grands-prêtres qui le méprisent (4) et met fin à ces jours (5). Son geste est ambigu car il va à l’encontre du commandement de Dieu « tu ne tueras pas », tandis que l’enseignement rabbinique condamne très clairement le suicide, mais les livres bibliques présentent pourtant de nombreux exemples de suicide (6). Le développement de sa légende noire (7) n’a pas réussi à éradiquer l’ambiguïté foncière de son geste, ouvert à une réflexion sur sa damnation ou son salut et sur la miséricorde de Dieu (8). Son rapport au judaïsme est tout aussi ambivalent : il est à la fois témoin de l’antijudaïsme pagano-chrétien et de l’antichristianisme juif (9).
Le nom de Judas, Iscariote, permet de le distinguer de l’autre Judas (Lc 6,16) appartenant aussi au groupe des Douze. En hébreu ’îš qᵉriyyôt signifie « homme de Keriot », village à seize kilomètres au sud d’Hébron aujourd’hui nommé al-Kureitein.
Cette hypothèse ferait de Judas le seul disciple non originaire de Galilée.
Ces interprétations géographiques sont les plus admises bien que d’autres explications étymologiques aient pu être données.
A partir de l’hébreu ’îš šeqer ou ’îš šākûr, iscariote serait un terme dépréciatif signifiant « homme de mensonge » ou « homme saoul ».
On a encore proposé : « trésorier », « roux ».
En partant du latin et du grec, le mot iscarios pourrait aussi être une transcription libre du grec sikarios et du latin sicarius « assassin, bandit » :
Judas Iscariote est celui des Douze qui livre Jésus. Chez Matthieu, Judas mène presque exclusivement le jeu. Il est à l’initiative d’une négociation et demande à être payé : comme il l’est sur le champ, il cherchera à rendre l’argent mal acquis en signe de repentir, dans une transaction quasi-commerciale.
La mémoire chrétienne primitive attribue à Judas Iscariote la mort ignominieuse dont les Écritures menacent les méchants, particulièrement les faux amis du fils de David. La discrétion de Matthieu dans l’exploitation du topos empêche de réduire l’épisode à un développement de son crû. Le récit semble plutôt être le résultat d’allers et retours entre faits historiques et Ecritures. La mention de l’appartenance de Judas au groupe des douze est d’ailleurs un détail en faveur de la véracité de la parole évangélique transmise par les apôtres :
Ce fait montre également que l’élection divine n’est pas une prédestination fatale :
Les autres évangélistes s’arrêtent à la trahison de Judas : si Marc ne donne aucune explication quant à ses motivations, Luc (Lc 22,3-4) et Jean (Jn 12,4-6) l’associent à des forces obscures. Matthieu et Jean (Jn 12,6) insistent sur son âpreté au gain.
Repenti, Judas aurait pu revenir à la suite de Jésus, comme Pierre. Le terme employé pour désigner son attitude profonde, metameleô (Mt 27,3b), a un sens plus intense que « avoir des remords », même s’il ne va pas jusqu’à désigner une contrition de la volonté aussi profonde que metanoeô « se convertir » . Il réalise qu’il a livré l’innocent à la mort (Mt 27,4). Dégoûté de sa trahison, il désespère de la miséricorde de Dieu, ne croyant pas non plus que Jésus aie le pouvoir de remettre les péchés. Certains commentateurs se sont demandés s’il ne s’était pas repenti justement au bon moment au point d’interpréter son suicide comme une manière d’être aux enfers avant Jésus et ainsi de pouvoir lui demander son pardon:
Au contraire, certains ont affirmé qu’il s’était repenti trop tard :
trop tôt :
Il serait demeuré à un simple remords extérieur, non motivé par la peine de déplaire à Dieu:
Retournant voir les grands-prêtres, il est très mal accueilli. Les blâmes contre les agents corrupteurs abondent dans la littérature ancienne:
et la loyauté envers son peuple est la plus haute valeur:
C’est pourquoi on se méfie des gens prêts à trahir à leur propre profit :
les traîtres sont haïs:
même par les membres de leurs famille :
et les gens qui instrumentalisent des traîtres les méprisent souvent:
La mort de Judas est relatée uniquement dans l’évangile de Matthieu. Le récit qui en parle est insérée dans un contexte narratif la mettant en valeur : il est au centre d’une organisation circulaire typique de Matthieu qui présente:
Ces versets tranchent par leur sobriété par rapport à la mémoire judéo-chrétienne qui trouve maints détails pittoresques pour décrire la fin des méchants comme:
Une tradition transmise par Apollinaire de Laodicée conserve deux récits de la mort de Judas. L’un est bref :
Papias, le disciple de l’apôtre Jean, le raconte plus clairement :
Très tôt, on chercha à harmoniser les différentes versions. Dans cette perspective, Ac 1,18 pourrait être une harmonisation de Matthieu et de récits anciens comme ceux de Papias : la corde se casse, Judas éclate et répand ses viscères.
Dans l’Ancien Testament, malgré le commandement « tu ne tueras pas », le suicide est accepté dans des situations désespérées, pour sauver son honneur ou sa fidélité à la religion:
En certains cas, le suicide semble même une possibilité d’expier ses propres péchés ou ceux d’autrui:
Quand le suicide exprime une bonne intention ou vient s’ajouter à une bonne action, il constitue une sorte de voie rapide vers le monde futur.
Dans la culture antique contemporaine ce genre de mort est considérée comme une honte :
surtout si c’est un acte de désespoir:
Le début de la légende noire sur Judas vient tout droit de l’évangile : Marc, Matthieu, Luc et Jean composent une figure de plus en plus sombre qui s’harmonise mal avec le fait qu’il a été choisi par Jésus et a participé à son ministère public.
Dans le Nouveau Testament Judas est:
En cela, il représente les Juifs ayant le diable pour père (Jn 8,44).
Au Moyen-Age, les légendes ne font que noircir le tableau:
La littérature colportera longtemps cette légende qui fait remonter sa méchanceté à ses parents : Judas est à la fois le traître et le héros mondain conduit au repentir, à la conversion et à la vocation. Cette légende n’a jamais été canonisée, et Jacques de Voragine prend ses distances avec elle. Mais elle a été très populaire.
Le personnage de Judas est susceptible de deux interprétations opposées. Son geste permet finalement de rendre grâce à Dieu pour son Messie. Mais il procure aussi la mort de ce messie. Judas dans l’évangile est peut-être un « jaloux », un « zéle » comme Pinhas ou Josué (Jos 22), un pré-zélote ; il croit que Jésus est le roi-messie, le « fils de Dieu », comme tous les rois de Juda, et doit donc être reconnu par l’institution religieuse centrale en Juda : le Temple. En livrant Jésus aux grands-prêtres, ils chercheraient surtout à provoquer une confrontation entre les deux, afin de forcer la reconnaissance formelle de Jésus comme Messie. Les choses tournent mal, pas comme il l’avait prévu. Mais sa faute permet à Pierre de rendre grâce à Dieu pour les décrets de sa providence qui tire un bien infini d’un mal circonstancié (Ac 2,39).
La mort affreuse de Judas rapproche son destin de celui d’Ahitophel qui trahit jadis un premier messie, David, type de son « fils » Jésus messie comme lui (2S 15-17 // Mt 26,14-16.47-56 ; Mc 14,10-11.43-45 ; Lc 22,3-6.47-53) :
L’allusion à Ahitophel est d’autant plus claire que le verbe apagchomai n’est employé dans la Septante qu’en 2S 17,23 et Tb 3,10.
Juda est à la fois témoin de l’antijudaïsme pagano-chrétien et de l’antichristianisme juif .
Le suicide de Judas marque une limite de ce qui est révélé dans l’évangile de la miséricorde divine. Cette limite est infranchissable par aucun raisonnement et suscite une réelle crainte dans le cœur du lecteur ou de l’auditeur croyant : en interdisant de penser que tout le monde est sauvé de toutes façons, cette destinée tragique laisse planer la nécessaire crainte de la damnation.
Cependant, certains pères de l’Eglise laissent ouverte la possibilité d’une miséricorde pour Judas à l’image du Bon* Larron repenti et admis au royaume par Jésus (Lc 23,40-43) :
Dans les représentations des Passions, très populaires, Judas est souvent identifié à Satan, sur fond de clichés anti-juifs représentant les Juifs et non les Romains en train de torturer Jésus. Mais tandis que Judas se repent, les autres Juifs vont au bout de leur forfait ! Sont ainsi mis en communication l’antijudaïsme théologique chrétien et l’antisémitisme païen jamais disparu. Rien d’étonnant que nombre de pogroms aient eu lieu dans le contexte de ces Passions. Cependant, les Toledot Yešu procèdent à un renversement des valeurs symétriques à la démonisation chrétienne de Judas : il est le juif fidèle à son peuple et agent des sages d’Israël dans leur opération de renversement de la puissance de Jésus.
L’Evangile de Barnabé, apocryphe du 15ème siècle rédigé par un juif ou par un chrétien devenu musulman a pris ainsi une place centrale dans l’apologétique musulmane selon laquelle Judas a remplacé malgré lui Jésus au moment de la crucifixion et a permis la supercherie de la résurrection :
Judas est donc conduit devant le grand prêtre : on comprend alors mieux le silence qu’il respecte devant l’interrogatoire qu’on lui fait passer. Puis on le fait passer devant le gouverneur.
27,15–26 Barabbas dans le procès de Jésus →Responsables de la mort de Jésus
27,24 se lava les mains Historicité →, 151-153: Le geste spectaculaire de Pilate, par lequel celui-ci se déclare "innocent du sang" de l'inculpé , est une invention de Matthieu (Repères historiques et géographiques Mt 27,24) pour dédouaner le pouvoir romain et faire retomber l'entière responsabilité de la mort de Jésus sur les "grands prêtres" et les "foules" (Mt 27,20).
27,25 sang Qui est responsable ? La question de savoir sur qui devait retomber la responsabilité de la mort du Christ s'est vraisemblablement emparé de l'esprit des premiers disciples. Pour ceux qui avaient suivi Jésus dans son ministère, il ne pouvait s'agir que d'un crime abominable. Jésus était non seulement la figure même de l'innocent (d'où l'appelation d'Agneau de Dieu qui lui est donnée) mais aussi le Fils de Dieu. Le livrer à une mort aussi infâmante et cruelle que la croix était le comble de l'horreur, de l'injustice et du sacrilège. Le flageller, le railler, le cracher, le comble du blasphème. Même si cette mort était annoncée dans les Écritures et venait les accomplir, elle demeurait proprement scandaleuse. Or l'atrocité d'une action incite à en rechercher l'auteur, le coupable, le responsable. Il s'agit en outre d'un enjeu crucial pour les tout premiers temps de l'Église. Comment annoncer à des Juifs et des païens qui vivaient loin de Palestine et qui n'avaient jamais vu ou entendu Jésus de Nazareth que cet homme, mort comme un esclave et comme le dernier des renégats, était vraiment le Fils de Dieu, tout-puissant, et vierge de tout péché ? Il était nécessaire de faire comprendre que sa mort relevait de la dernière injustice ; il fallait donc trouver des responsables. (Philosophie Mt 27,25) →Responsables de la mort de Jésus
27,26–31 Flageller pour mieux relâcher ? →Réactions à l'occupation romaine: les Juifs, Jésus et les premiers chrétiens
28,1–20 La fête de Pâques depuis l'Eglise d'Orient Comment la Résurrection du Christ est-elle annoncée ? Quels sont les mots choisis ? Quel regard porte l'église d'Orient sur la fête de Pâques ?
L'ange de Pâques dit aux femmes d'aller dire qu'Il est ressuscité comme il l'avait dit et comme il vient de le dire, lui, l'ange.
La résurrection se rencontre d'abord dans une heureuse, une incroyable annonce placée par Dieu dans la bouche de ses témoins. L'un d'eux a si bien proclamé l'annonce qu'on l'a appelé « la Bouche d'Or », en grec : Chrysostome. Jean Chrysostome a été l'archevêque de Constantinople — aujourd'hui Istanbul au IVe siècle.
Voilà l’homélie que saint Jean Chrysostome écrivit pour le jour de Pâques. Dans les rites orientaux, elle est proclamée durant les Matines de Pâques, sous le doux nom de Hieratikon Tradition chrétienne Mt 28,1–20.
28,1–10 La Résurrection du Christ : comment ça « le troisième jour » ? Pourquoi dit-on que Jésus ressuscite « le troisième jour » après sa mort ? Comment est calculé ce décompte temporel ? Que dit le texte biblique même ?
L’évangile de Matthieu annonce que les femmes se rendent au tombeau « le soir du sabbat ». Pourquoi attendent-elles ce moment-là ? Précisons un peu :
On a donc enseveli Jésus en toute hâte dans l’après-midi du vendredi, parce que pendant le sabbat, il était hors de question de toucher un mort sous peine de ne pouvoir célébrer le sabbat pour cause d'impureté.
Voilà pourquoi les femmes attendent « le soir du sabbat » pour retourner au tombeau. En comptant à partir du jour de la crucifixion, on est donc au début d’une nouvelle journée, le troisième jour.
Vous trouvez ça clair ? Alors vous n'avez pas bien lu !
Le résumé chronologique qu'on vient de vous faire est bien clair et pratique mais le problème, c’est qu’il se fonde seulement sur la première partie de la phrase : « le soir du sabbat »... et qu’on oublie la fin de la phrase, qui complique tout.
Déjà comme ça, c'est difficile : « Le soir du sabbat alors que [ça] luisait vers le premier [jour] de la semaine »
Mais en plus, en grec, on lit, très littéralement : « Le soir du sabbat alors que [ça] luisait vers le premier [jour] du sabbat »
On est d’accord, en français, « le soir du sabbat alors que [ça] luisait vers le premier [jour] du sabbat », ça ne veut rien dire et c’est même assez moche. C’est comme si on disait « le dimanche soir alors que le dimanche matin allait commencer ». C’est sans doute pour cette raison que la majorité des traductions françaises « grand public » de cette phrase la simplifient, pour lui rendre une cohérence chronologique :
Cette traduction simplifiée est possible, car il se trouve que le mot grec « sabbatôn » peut signifier « sabbat » ou « semaine », mais c'est bien le même mot qui est répété au début et à la fin de ce verset.
Si le texte biblique nous donne une phrase aussi obscure en apparence, c’est peut-être qu’il y a un mystère à creuser : soit le texte biblique est débile, soit il est prodigieux. On est d'accord, il est pro-di-gieux.
Délibérément, l’Évangile intensifie l'obscurité sur ce point pour forcer notre intelligence à chercher le sens. Après avoir donné une mention chronologique claire (le soir du sabbat), le texte brouille les repères temporels.
Ce brouillage signale un mystère divin : il inaugure une nouvelle temporalité à l'intérieur de nos journées.
Et justement, le sabbat est le jour où Dieu lui-même s'est reposé ! Et pour l'humanité, jour de la joie de la communion, temps consacré à Dieu.
Si la résurrection a lieu le soir du sabbat alors que le sabbat va commencer, cela veut dire qu’elle nous fait entrer dans un temps circulaire qui n’a pas de fin : celui du grand Repos de Dieu lui-même. C'est comme si, dès que le dimanche prenait fin, il recommençait aussitôt (avouez que c’est alléchant !). C’est l’avènement du jour sans déclin, de la lumière qui ne s’éteint jamais.
28,1–10 La fête de Pâques vue d'Orient : message divin, calme et volupté
Comment la Résurrection du Christ est-elle annoncée ? Quels sont les mots choisis ? Quel regard porte l'Église d'Orient sur la fête de Pâques ?
Pour se plonger au cœur de la fête de Pâques, nous vous proposons une petite pépite : une compilation du chant « Le Christ est ressuscité » de la tradition orthodoxe en 16 langues (arabes, russe, français mais aussi coréen ou japonais). Enregistré çà et là avec les moyens du bord, des voix fluettes de l’Afrique aux profondes basses russes, il y en a pour tous les goûts.
Hymne chrétien orthodoxe parmi les plus connus et le plus beaux, il est chanté lors de la Fête des Fêtes - la Sainte Pâque, c'est-à-dire la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, le tropaire est ici chanté par différents chœurs dans différentes mélodies et dans différentes langues : slavon, espagnol, arabe, grec, anglais, araméen, japonais, vieux slavon, lugandien, français, coréen, estonien, latin, turc, hongrois, ethiopien, serbe, polonais, macédonien, biélorusse, géorgien, roumain, albanais, allemand, chinois, hongrois.
À noter : les chrétiens orthodoxes célébrent la Résurrection une semaine après les catholiques et les protestants. Une histoire de calendriers julien ou grégorien — on vous passe les détails pour cette fois !
Résumons : d'aller dire qu'Il est ressuscité comme il l'avait dit et comme il vient de le dire, lui, l'ange ... La résurrection se rencontre d'abord dans une heureuse, une incroyable annonce placée par Dieu dans la bouche de ses témoins.
L'un d'eux a si bien proclamé l'annonce qu'on l'a appelé « la Bouche d'Or », en grec : Chrysostome. Jean Chrysostome a été l'archevêque d’une ville qui au 4e s. portait le nom de Constantinople — et qui aujourd'hui s’appelle Istanbul.
La basilique Sainte-Sophie de Constantinople, construite entre 532 et 548, transformée en mosquée après la prise de la ville par les Ottomans en 1453, et devenue musée de l'Aya Sofya depuis 1934.
Voilà l’homélie qu’il écrivit pour le jour de Pâques. Dans les rites orientaux, elle est proclamée durant les Matines de Pâques, sous le doux nom de Hieratikon :
Celui qui a travaillé depuis la première heure, qu'il reçoive aujourd'hui le juste salaire !
Celui qui est venu après la troisième heure, qu'il célèbre la fête dans l'action de grâce !
Celui qui est arrivé après la sixième heure, qu'il n'ait aucun doute, il ne sera pas lésé.
Si quelqu'un a tardé jusqu'à la neuvième heure, qu'il approche sans hésiter !
S'il a traîné jusqu'à la onzième heure, qu'il n'ait pas honte de sa lenteur,
car le Maître est généreux,
il reçoit le dernier comme le premier,
il accorde le repos à l'ouvrier de la onzième heure comme à celui de la première.
Il fait miséricorde à celui-là, et comble celui-ci.
Il donne à l'un, il fait grâce à l'autre.
Il accueille les œuvres, il apprécie le jugement ; il honore l'action et loue l'intention.
Aussi, entrez tous dans la joie de notre Seigneur ! »
Riches et pauvres, chantez en chœur tous ensemble !
Les vigilants comme les nonchalants, honorez ce jour !
Vous qui avez jeûné, et vous qui ne l'avez point fait, réjouissez-vous aujourd'hui !
La table est prête, mangez-en tous ! Le veau gras est servi, que nul ne s'en retourne à jeun !
Jouissez tous du banquet de la foi !Que nul ne déplore sa pauvreté car le Royaume est apparu pour tous.
Que nul ne se lamente sur ses fautes, car le pardon s'est levé du tombeau.
Que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a libérés.
Il a détruit la mort, celui qu'elle avait étreint.
Il a dépouillé l'enfer, celui qui est descendu aux enfers.
Il l'a rempli d'amertume, pour avoir goûté de sa chair.
Isaïe l'avait prédit en disant :
— L'enfer fut rempli d'amertume lorsqu'il t'a rencontré
rempli d'amertume, car il a été joué
bouleversé, car il fut mis à mort ; bouleversé, car il fut anéanti.
Consterné, car il saisit un corps et trouva un Dieu.
Il prit de la terre et rencontra le ciel.
Il saisit ce qu'il voyait, et tomba sur celui qu'il ne voyait pas.
Ô mort, où est ton aiguillon ?
Enfer, où est ta victoire ?
Le Christ est ressuscité et tu as été terrassé.
Le Christ est ressuscité et les anges sont dans la joie.
Le Christ est ressuscité et voici que règne la vie.
Le Christ est ressuscité, et plus un mort au tombeau,
car le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis.
A lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles Amen. »
(trad. M. Jeannin, Bar-le-Duc : Guérin, 1864)
21,31 le dernier (V) Pourquoi pas : le premier ? À la question de Jésus, la réponse attendue est bien sûr : « le premier » (fils). Le texte grec donne bien ho prôtos, mais de manière très surprenante, alors que les deux attitudes sont présentées dans le même ordre, la Vulgate donne nouissimus (le plus nouveau, donc le dernier) Cf. Tradition chrétienne Mt 21,31
26,10 car (V) : variante
26,14 Iscariote (V) Variantes
26,15 fixèrent (G) Connotation Estêsan aoriste de istêmi : la traduction pesèrent est une connotation. En traduisant par fixèrent comme dans la Vulgate constituerunt — Zerwick a noté = constituerunt — on a un sens commun à G et V
26,27 il rendit grâces Du grec de l’évangile au vocabulaire chrétien : « eucharistie » « Rendit grâce » traduit le verbe grec eucharisteô qui signifie simplement à l'origine « remercier ». De son substantif eucharistia, "action de grâces" provient le terme "Eucharistie" qui, dans le langage chrétien, est l'un des noms de la sainte Messe.
26,71 Nazôréen Vocabulaire Mt 2,23
27,33 Golgotha ce qui veut dire lieu du Crâne Transcription et traduction Ce nom propre Golgotha est une transcription de l'araméen gulgoltha qui signifie "lieu du Crâne". Cette traduction est directement donnée par les textes :
26,13b évangile Vocabulaire Mt 28,13b ; Genres littéraires Mt 28,13b ; →Le genre littéraire « évangile »
Jésus semble s’extraire lui-même de son statut de personnage dans le récit pour décrire la destinée du récit comme s’il y était extérieur. Dans son contexte immédiat, la « bonne nouvelle » en question est le témoignage favorable que Jésus rend à cette femme. Mais c’est aussi l’annonce messianique concernant Jésus, qui inclura le récit de sa passion, et finalement l’évangile que le lecteur a dans les mains.
Cet évangile est destiné à être proclamé partout (cf. Mt 24,14 « Cette bonne nouvelle [ou "évangile"] du royaume sera proclamée dans le monde entier »), jusqu’au lieu où je me trouve au moment où je lis ou entends cette parole performative, vérifiée à chaque fois qu’elle est lue ou entendue. Procédés littéraires Mt 28,16–20
Sur ce trompe-l'œil ironique, où la peinture semble sortir de son cadre pour échapper à la critique, c'est aussi le (modèle du) peintre qui sort du cadre de la « fiction » artistique pour rejoindre la réalité de celui qui regarde. Les emplois du mot euaggelion dans les évangiles, dans la mesure où ils s'irisent de connotations métalittéraires et peuvent désigner le livre même qu'on est en train de lire, relèvent de ce « glissement » (lepsis) d'un niveau encadré à un niveau encadrant (meta) : le personnage qui les emploie est à la fois dedans et dehors.
26,26–29 L'eucharistie dans la mythologie comparée L’eucharistie chrétienne pourrait évoquer des parallèles avec la théophagie dans les cultes à mystères : Mithra, Dionysos. v. →Mythe et évangiles
28,1–20 La mort et résurrection dans la mythologie comparée La mort et résurrection de Jésus pourraient évoquer des parallèles avec la thème du Dieu qui meurt dans les mythologies païennes (Osiris, Tammuz, Adonis, Atys, Dionysos). v. →Mythe et évangiles
26,1–27,66 Les lieux de la Passion
Le lieu du →prétoire, tribunal de Ponce Pilate, est incertain. Deux sites sont possibles : la forteresse Antonia et le Palais d'Hérode le Grand. La tradition situe le prétoire à l'Antonia mais les archéologues, aujourd'hui, le placent plutôt dans le palais d'Hérode le Grand.
Esplanade du Temple, Ophel, ville haute, ville basse, palais d’Hérode le Grand, mont Sion, Cénacle, palais hasmonéen, palais de Caïphe, Golgotha, forteresse Antonia, porte dorée, jardin de Gethsémani, mont des Oliviers, colline de Bézétha, théâtre, vallée du Cédron, vallée du Tyropéon, vallée de la Géhenne, via Dolorosa.
26,6 Béthanie Topographie Repères historiques et géographiques Mt 21,17 ; Repères historiques et géographiques Jn 10,1–12,50
26,71 Nazôréen Repères historiques et géographiques Mt 2,23
27,24 se lava les mains Pilate s'est-il lavé les mains ? →, 151-153: Seul l'Évangile de Matthieu mentionne le lavement des mains de Pilate. Cet épisode ne se trouve nullement dans les trois autres Évangiles. Il présente en outre quelques incohérences.
27,31c ils l’emmenèrent pour le crucifier Itinéraire ? Le →chemin emprunté par Jésus vers le Golgotha ne nous est pas connu. Entre le lieu de la condamnation et le lieu de l’exécution de Jésus, deux possibilités s’offraient :
27,56.61 Magdala Repères historiques et géographiques Mt 15,39
28,1 Magdala Repères historiques et géographiques Mt 15,39
26,3b la cour du grand prêtre HABITAT →La maison de Caïphe
27,26b pour qu’il fût crucifié Jésus fut crucifié sous Ponce Pilate
27,64–28,20 Apparition et apothéose de Romulus
Quelques décennies plus tard, le récit d'apparition post-mortem du fondateur de Rome, relevant de la biographie « archéologique » au sens hérodotien du terme, non de l'historiographie, est amplifié, et assigné à un temoin oculaire autorisé :
26,7 parfum Interprétation symbolique : l'incorruptibilité Les faits de la vie du Christ sont pour Ignace mystère de salut. D'après le contexte, le parfum indique l'enseignement de la vérité, la connaissance du Fils de Dieu — laquelle est incorruptibilité :
26,11 vous avez toujours les pauvres avec vous Allusion ? Cette exhortation à la bienfaisance pourrait être inspirée de Mt 26,11 (Mc 14,7) :
26,17 Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs... Parallèle et amplifications hérétiques ? Les mots ajoutés sont : 'ce n'est pas que' et 'de la viande', cf. Lc 22,15 :
26,24 il aurait été bon pour lui qu'il ne fût pas né. Pierre utilise les mots du Seigneur sous forme d'excuse pour réclamer la grâce des damnés... :
26,31 Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées. Autre témoin de la parole de Jésus ? Barnabé cite un testimonium indépendant des évangiles canoniques :
26,38c restez ici et veillez avec moi Abraham réconforté par un ange
26,41 l'esprit est ardent mais la chair est faible Invitation morale à persévérer dans la prière
26,61 je peux détruire le temple de Dieu et le rebâtir Amplification communautaire primitive ? Barnabé, dans une citation non identifiable, évoquerait Mt. Il ferait allusion à un temple spirituel dont la reconstruction serait l'oeuvre des païens devenus chrétiens :
27,25.63 son sang sur nous...cet imposteur Parallèle
27,27–31 Parallèle dans l'Évangile de Pierre La livraison du Seigneur par Hérode ne suit pas l'ordre chronologique des évangiles canoniques.
27,30 et lui crachant dessus ... Cf.Littérature péritestamentaire Mt 27,27–31
27,34 vinaigre mêlé de fiel L'auteur de l'évangile de Pierre cite de près le Ps 68,22, reconnu par la tradition comme texte prophétique de la Passion, pour montrer son accomplissement — le mélange de fiel et de vinaigre se trouve seulement en Mt 27,34, suivant de près le Ps 68,22 : 'Ils me donnent du fiel (cholên) pour nourriture et pour ma soif ils me font boire du vinaigre (oxos)' :
27,35ss Parallèle Le détail de la croix 'dressée' ou 'élevée' s'inspire de Jn 12,32 : l'élévation de la croix est élévation dans la gloire du ciel. Il y a ressemblance sur ce point avec l'homélie sur la Pâque de Méliton de Sardes cf.Tradition chrétienne Jn 19,19. Pour le texte de l'inscription, contrairement aux évangiles canoniques, le texte donne : 'celui-ci est le roi d'Israël', titre éminemment divin et messianique. Le titre 'roi d'Israël' se trouve en Mt 27,42 :
27,39.41.43
Clément met sur les lèvres du Christ les paroles du Ps 21 citées en Mt :
27,45 Parallèle
27,46 Ce verset de l'évangile apocryphe de Pierre pose plusieurs problèmes quand on le compare avec les évangiles canoniques. La citation du Ps 21,2 est très différente : Dieu est remplacé par force — l'intention de l'auteur est de montrer que le Seigneur n'est pas abandonné de Dieu — et le cri n'est plus une question mais un constat : 'tu m'as abandonné!' Ensuite, l'expression 'il fut élevé' ou 'il fut enlevé'
27,48 Parallèle Accomplissement de la prophétie du Ps 68,22 :
27,51–54 Parallèle L'évangile de Pierre souligne que c'est 'au moment même' où survient l'élévation du Seigneur que le voile du Temple se déchire. L'extraction des clous des mains du Seigneur montre la réalité du corps du Christ,un passage qui n'est pas docète. L'allusion aux seuls clous des mains indique une proximité avec l'évangile de Jn. Chez les synoptiques, la neuvième heure marque la fin des ténèbres, tandis que pour Ev. P. c'est le moment où le soleil commence à resplendir :
27,57–60 Parallèle L'auteur de l'évangile de Pierre 3-5 anticipe l'épisode de Joseph d'Arimathie et ajoute des détails inconnus des évangiles canoniques :
27,62–66 Parallèle
27,63 cet imposteur Parallèle
27,65 Parallèle Comme dans l'Évangile de Pierre (cf.Littérature péritestamentaire Mt 27,62–66), Pilate donne aux Juifs des hommes d'armes. Le tombeau de Jésus situé dans une cavité naturelle contredit Mt :
28,1–4 Parallèle Dans le récit de la résurrection, l'auteur de l'apocryphe donne une interprétation de l'événement. Il met en évidence que la résurrection du Kurios est associée à sa mort. Pour le moment de la résurrection, le texte est un témoin très ancien d'une exégèse de Mt 28,1, précisant qu'il a eu lieu non pas à l'aube du dimanche, mais bien avant dans la nuit du samedi quand naît le dimanche : pour l'expression cf. →Did. 14,1 et → 9,1. Au lieu du tremblement de terre dont parle Magn.Mt 28,2, c'est une grande voix qui se fait entendre comme en Ap 1,10 que semble suivre notre auteur. Il exprime ainsi la résurrection/gloire en style apocalyptique (cf. Ap 11,13-15 et aussi Ap 12,10 ). Vient ensuite les cieux qui s'ouvrent, image fréquente dans l'Ap. et dans toute la littérature canonique. Enfin, il y une succession de personnages qui descendent du ciel au tombeau et qui en remontent. À l'opposé des évangiles canoniques qui ne décrivent pas la résurrection, mais la présentent entourée de mystère à travers des manifestations, un message, l'év. de Pierre la relate de façon détaillée. La dimension gigantesques des trois personnages et surtout du Kyrios a une valeur ontologique comme dans Ap 10,1-3. Il traduit ainsi le symbolisme du Centre 'l'axe cosmique' de l'histoire des religions. Le Christ se trouve au centre de l'univers et ses dimensions vont jusqu'à embrasser les trois niveaux cosmiques :
28,1 Marie-Madeleine Cf.Littérature péritestamentaire Mc 16,1–8
28,5s Cf. Littérature péritestamentaire Mc 16,1–8
28,6 car il est ressuscité... Parallèles
Ce qui suit est extrait d'un texte qui se fait l'écho de très anciennes professions de foi christologique :
28,11ss Parallèle La disparité entre Mt 28,11ss et l'évangile de Pierre manifeste des intentions différentes chez les auteurs :
28,19s Allez donc enseigner toutes les nations... leur apprenant Parallèle
28,19s Allez donc enseigner. je suis avec vous. Parallèle La mission des apôtres
28,19 baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
26,62 Tu ne réponds rien à ce dont ces hommes déposent contre toi ? : V | Byz TR Nes : Tu ne réponds rien ? De quoi ces hommes témoignent-ils contre toi ? Une seule question dans la V.
25,40.43 Amen je vous dis - Communion
Amen dico vobis : quod uni ex minimis meis fecistis, mihi fecistis : venite benedicti Patris mei, possidete praeparatum vobis regnum ab initio saeculi.
En vérité, je vous le dis : ce que vous avez fait à l’un des plus petits des miens, c’est à moi que vous l’avez fait : venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume préparé pour vous depuis le commencement du monde.
26,42 Père, si cette coupe ne peut passer Communion
27,21–52 Le voile du Temple fut déchiré
27,24ss PARALITURGIE Première station du chemin de croix
Il est devant Pilate, mais il a le dos tourné à Pilate. Car la sentence vient d’être prononcée. Pilate, qui est représenté non pas en ecclésiastique comme on pourrait le croire, mais comme un juge. Un juge qui est aveugle : ce qu’il porte sur les yeux n’est pas le signe du bandeau de la justice dans son impartialité, il est vraiment aveugle, il a une canne blanche. Et l’actualité de l’événement du Christ est associée à l’actualité des hommes qui cherchent, à travers celui qui a entre ses mains un micro et qui regarde le Christ s’en aller vers la Passion, mis en scène, sous les projecteurs, sous les perches des micros, l’actualité de ceux qui cherchent la vérité. Mais « qu’est-ce que la vérité ? ». Face à la question de Pilate, la représentation met en scène des hommes et des femmes. Au plan stylistique, vous verrez : des visages ressemblent à des têtes inspirées du folklore populaire polonais, de ces têtes d’argile, de ces marionnettes polonaises. Mais prenons conscience qu’à côté de cette canne, il y a un homme à genoux et une jeune fille. Entre le Christ et cet homme dont le cierge est éteint, il y a cet agneau pascal qui est couché, et des femmes : une femme qui médite devant ce qu’elle vend, simplement deux écuelles de soupe ; et sous les projecteurs de l’actualité, le Christ s’en va, les yeux fermés, car la vérité ne saurait se dire, la vérité réellement va s’éprouver dans le don de cet homme-Dieu. (J.-M. N.)
27,26–35 Protège Seigneur
Offertoire chanté pour la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix le 14 septembre.
27,31 PARALITURGIE Adaptation au chemin de croix
« Voici l’Homme ! » Voici une foule, cette foule que l’on remarque derrière la croix, cette croix qui semble être le sceptre dérisoire de sa royauté, mais dans les yeux levés et en cette couronne d’épines, il y a vraiment un roi qui va s’acheminer sur l’unique trône de la vie, qui est celui de cette présentation, de cette mort. Oui, le Christ dénudé, presque squelettique, va s’avancer. Derrière lui, sur la gauche, il y a les deux larrons, l’un est habillé en prisonnier, l’autre avec le vêtement que l’on donnait dans les camps de concentration. Il y a quelqu’un qui est en fauteuil roulant ; mais regardez bien tout au fond, ces cannes : tous ces estropiés de la vie sont représentés. Dans ce Chemin de croix, on reconnaît effectivement un style que l’on pourrait qualifier d’expressionniste, mais c’est un expressionisme inspiré, c’est un expressionisme associé à la vie : un homme, un ouvrier, avec son débardeur, porte une croix autour du cou ; mais regardez bien cette femme, sur la droite : elle vend des chapelets. Pour vivre donc ce Chemin de croix, il y a véritablement ce don, cette présence, cet accompagnement de la prière des pauvres, mais cette prière si riche de la vie des êtres qui égrènent le temps des hommes et des femmes, qui égrènent le temps de ceux et de celles qui ne savent plus comment prier ni pour qui prier. (J.-M. N.)
27,32 PARALITURGIE Chemin de croix : cinquième station
Jésus en son chemin passe par des espaces nouveaux, dans des villages, et ici un jour de mariage. Un mariage à la polonaise : tout à fait au fond, on voit une église, un couple de jeunes mariés : Il passe dans la vie, Il passe aussi dans la joie. Simon de Cyrène est issu du peuple. Il a une moustache, il a les cheveux blancs. Il y a des gens qui travaillent. Il y a même un violon, un violoniste qui joue ! Mais, pour quelques instants, la fête semble s’arrêter ; parce qu’il n’y a peut-être pas d’amour sans Passion, il n’y a pas de vie sans la réalité de ceux qui œuvrent, de cet homme au fond sur la gauche avec un béret, de cette petite fête de village, parmi les paysans qui sont endimanchés. Il y a en cette croix le bouquet de la mariée, et devant, tout à fait devant, au pied de Simon de Cyrène, une bouteille vide et un verre. Et à droite, il y a du pain, ce pain jeté à terre, ce pain Corps du Christ, ce sac de blé, de farine : le pain de la fraction, le pain du sacrifice, ce Pain qui avance, ce Pain de Vie qui au levain de la foi va donner la Vie. (J.-M. N.)
27,35s PARALITURGIE Chemin de croix : dixième station
Une station absolument remarquable, qui remet dans un sens véritable l’adoration du Saint Sacrement : Jésus est dépouillé de ses vêtements, totalement. Le corps du Christ est associé au dépouillement total, de toute vie. Le Christ, lorsqu’il a été crucifié, était totalement nu. C’est la pudeur qui l’a fait représenter à travers les âges, avec ce qu’on appelle le perizonium, le pagne. Mais tous ceux qui étaient crucifiés étaient totalement nus. Il n’était pas question de pudeur. Cette nudité veut dire qu’il porte toutes les nudités des hommes, il porte toute la réalité de notre humanité. S’il est corps, il est corps dénudé, c’est-à-dire il est corps enfanté, il est corps de Dieu : un corps qui se présente à nous. Et le rapport entre l’hostie, le corps blanc, de cet ostensoir doré, ce qui est vénéré à travers le Corps du Christ, c’est sa Passion et le don de sa vie. De ce corps qui fut bafoué, au coeur de cette Fête-Dieu représentée sous le dais, l’artiste a associé à la fois la Passion et le Corps glorieux. Le Corps de Lumière, ce rayonnement qui préfigure déjà la résurrection, le soleil du petit matin du corps nu enseveli dans le tombeau. C’est le corps dénudé où s’accomplit l’enfantement de toute l’humanité ; c’est le corps dénudé du Christ. Comme le disait le cardinal Wojtyla devant le pape Paul VI lors de la retraite de 1976, « le Corps du Christ révèle la souffrance, il nous met face à nos douleurs et à nos souffrances pour participer pleinement et totalement à sa résurrection ». Effectivement, Jésus passe dans les processions de la Pologne, au milieu de ces bannières, pour qu’on n’oublie pas Celui qui a donné sa vie. (J.-M. N.)
27,35 L'ayant crucifié PARALITURGIE reliques de la passion : les saints Clous
27,35 PARALITURGIE Chemin de croix : onzième station
Ici, c’est l’histoire de la Pologne durant la guerre et à travers ses martyrs : Jésus est cloué à la croix. Il manque les bourreaux. On a l’impression que le Christ lui-même se fixe sur cette croix ; il est cloué par la souffrance humaine et par le martyre des victimes ; il est cloué lorsque des êtres sont morts pour la Pologne, pour la patrie et pour la liberté. Il meurt avec ceux qui meurent, il meurt avec ceux qui sont en camp de concentration. Leur souvenir est le symbole de la voie polonaise conduisant à notre résurrection.
Derrière, au fond, on voit de face un wagon, représentant les trains de la mort ; on voit également ce qui n’est pas un cercueil mais le coffre d’une voiture, avec la plaque, à côté du cardinal Wyszynski, cet homme de haute stature.
C’est le coffre d’une voiture dans lequel se trouvait un prêtre, le P. Popieluszko. Ce prêtre a été assassiné en 1984, on s’en souvient tous. Il était l’Aumônier de Solidarnosc. Il est cette figure emblématique de la lutte pour la liberté et contre le régime communiste. Il avait été l’objet de plusieurs attentats ; un jour, on a fini par l’enlever dans le coffre d’une voiture, on a voulu lui donner une sévère leçon et il en est mort, et on l’a trouvé dans un réservoir de la Vistule quelques jours plus tard. Il a été béatifié par le pape Benoît XVI le 6 juin 2010. Nous avons d’autres personnages, pour dire la vérité de cette Passion : au centre, sous la croix où l’on voit toujours les rubans de la Pologne, blanc et rouge, il y a un homme qui s’avance vers son exécution. Mais un autre homme va prendre sa place.
Cet homme avec le vêtement des déportés, c’est le P. Maximilien Kolbe, ce franciscain conventuel qui a voué sa vie tout entière à la Vierge, à l’Immaculée Conception. Cet homme qui a traversé le monde et qui a créé des journaux, cet homme qui a donné sa vie pour un père de famille. L’histoire est encore plus forte : dans le camp de concentration d’Auschwitz, un homme s’est évadé, et il fallait des exécutions en représailles « dissuasives ». Une quinzaine allaient être exécutés et le P. Maximilien Kolbe s’est présenté, a négocié pour qu’on l’exécute à la place du père de famille, ce qui a été fait. Quand il était enfant, il avait eu la vision de la Vierge Marie qui, dit-il, lui aurait présenté deux couronnes : une blanche et une rouge. Encore les couleurs de la Pologne ! Mais en l’occurrence, la blancheur c’était la consécration de sa vie, le rouge c’était le martyre. Il a pris les deux ! Et cet homme qui avait voué sa vie à la Vierge a été exécuté le 14 août, et on l’a mis dans le four crématoire le 15 août ! Continuons dans ce chemin de l’horreur. Ils ne sont pas seuls, il y a tous ces êtres anonymes qui sont associés.
On a également le cardinal Wyszynski, cet homme qui a fait pape Jean-Paul II ! Alors que celui-ci voulait s’appeler Stanislas, le cardinal Wyszynski lui a dit : « Un pape polonais, c’est beaucoup. Stanislas, cela relève de la provocation ! ». Cet homme qui était lié d’une profonde amitié avec Jean-Paul II et qui plus d’une fois lui a dit « Arrêtez, n’en faites pas trop, pas trop vite ! », cet homme avait été emprisonné de 1953 à 1956 ; et dès qu’on a annoncé au pape Pie XII qu’il avait été emprisonné dans un camp pour lui remettre les idées en place, le pape l’a fait cardinal. Politiquement, c’était très fort car cela voulait dire que le gouvernement avait enfermé un « prince de l’Église » : attention au sens de « prince de l’Église », cela veut dire qu’il est un serviteur qui ira jusqu’au martyre, c’est pourquoi les cardinaux sont vêtus de rouge, ils doivent donner leur vie jusqu’au martyre. Le Christ ici a les yeux ouverts, c’est un état de conscience de ce qui se passe à travers les âges, au cœur de la vie. Au cœur de ces hommes et au cœur de ces femmes, de cette Présentation, de cette vieille femme sur la gauche, numérotée. Tous ceux et celles que l’on voit, ce n’est plus une procession, c’est la marche d’un massacre, au cœur des camps, au cœur de la Pologne. (J.-M. N.)
27,45–50 PARALITURGIE Chemin de croix : douzième station
Jésus meurt sur la croix : il est étendu sur la croix, et il est étendu sur la Pologne ; sur toute l’histoire de la Pologne. Ce qui va des premiers martyrs jusqu’à Jean-Paul II. L’artiste meurt en 2004 ; Jean-Paul II est mort en 2005. Et lorsqu’on voit Jean-Paul II au pied de la croix, ce n’est pas simplement un portrait de Jean-Paul II, c’est le portrait de l’Eglise ; et la multitude de croix, ce foisonnement de croix au fond, manifeste que tous ceux qui sont saints et tous ceux qui sont baptisés portent la croix. Et toujours Marie au pied de la croix : l’icône de Notre Dame de Czestochowa. Il y a une intelligence de cette présence, de cette vie et de ce Christ dont le sang coule toujours sur ce peuple ; et ce peuple a aussi, avec d’autres, versé son sang pour la patrie. C’est donc effectivement le Golgotha de Jasna Gora, le Golgotha du sanctuaire de la Pologne. Comme disait Jean-Paul II, Jasna Gora, le sanctuaire, c’est le lieu de la liberté des Polonais. Tout est mêlé, associé : on voit Saint Venceslas, on voit la multitude des saints et des saintes, des ermites, des pasteurs, des prêtres, des fidèles qui sont là, tout le peuple est en marche parce qu’une nation n’existe qu’à travers et que par son histoire. Et Marie dans sa fidélité associe cette présence, où l’Emmanuel qu’elle porte, cet enfant Jésus, prouve sa révélation dans la croix. (J.-M. N.)
27,52s ICONOGRAPHIE Anastasis et Descente aux enfers L’icône orientale la plus fréquente montre :
L’histoire connaît quelques variantes, p. ex.
Une très vieille homélie anonyme de la vigile de Pâques décrit cette descente du Christ aux enfers :
On trouve des représentations épisodiques : le Christ bondit hors du sépulcre ; il descend aux enfers et entraîne les justes vers le paradis, précédés par le bon larron. Il apparaît à Pierre et aux autres apôtres sur la mer de Galilée.
27,57ss PARALITURGIE Chemin de croix : treizième station, Jésus est descendu de la croix
Il y a là une idée spirituelle de génie, où l'on retrouve l’icône de Notre-Dame de Czestochowa : c’est le thème de la Pietà, c’est à-dire la descente de croix, où Marie porte le Christ soutenu sous les aisselles par une main qui sort de l’icône : Marie donne cette main, alors que de cette main elle montrait l’enfant Jésus, pour révéler que cet Emmanuel, c’est Dieu au milieu de ce peuple. Et la tête du Christ mort est à la place de l’enfant, avec son auréole ! Un ermite blanc, tonsuré, soutient l’icône : le sanctuaire de Czestochowa est confié à un ordre religieux, les Paulins, et c’est l’habit de chœur des Paulins. Et l’on voit des soldats, derrière, et aussi un soldat à genoux, avec le sabre dans son dos : il risque d’être exécuté… Mais il y a des soldats qui ressemblent à des cadavres, des soldats morts, exécutés.
Le Christ regarde, il porte tout cela, il porte à la fois ceux qui exécutent et ceux qui meurent. C’est bien pour cela que lorsqu’on prie pour les victimes, il faut aussi prier pour les bourreaux, pour leur conversion. La main tendue de cette Mère qui présente le Christ est prière, et lorsqu’on prie Notre Dame de Czestochowa, on prie à travers et par tout ce chemin de croix.
Ainsi les choses s’accomplissent, ainsi la vie se révèle, ainsi tout se dit : Marie est là, Marie est présente, mais ce n’est pas que Marie, c’est Marie mère de Dieu et mère de l’Église, et c’est l’Église qui porte le Christ souffrant, pour porter toute souffrance. (J.-M. N.)
27,60s PARALITURGIE Chemin de croix : quatorzième station, Jésus est mis au tombeau
Le Christ au tombeau : dans quel tombeau ? Il est dans le tombeau des camps de concentration. On y voit les fils barbelés ; on y voit les livres qui ont été brûlés, des livres où l’on a voulu effacer la mémoire de la vie. Des cierges entourent Celui qui est au tombeau, enfoui dans l’horreur de cette humanité. Dans ce fatras de piliers qui encerclaient les hommes à l’intérieur des camps et dont plusieurs ont la forme de croix, tout s’écroule, mais aussi tout se libère. Car c’est bien dans le tombeau que tout se libère. Aujourd’hui au cimetière polonais d’Oswiecim, c’est la montagne des croix profanes : on voit une montagne où sont plantées une succession de croix, de croix qui disent la vie des êtres, de communautés, l’histoire de ceux et de celles qui ont combattu pour la liberté, des croix que l’on dépose encore. Les croix de la mémoire qui ne sont pas simplement un enfouissement au cœur de la mort, parce que si on regarde une croix, c’est parce qu’on a foi en la résurrection : on ne croit pas en un Dieu mort mais en un Dieu vivant ! Ce troisième jour, « ô mort, où est ta victoire ? » ; « En mourant il a détruit notre mort et en ressuscitant il nous a redonné la vie ». (J.-M. N.)
27,66 Principes sacerdotum
28,1–20 Représentations du Ressuscité
Une très vieille homélie anonyme de la vigile de Pâques (pseudo-Épiphane, Homélie pour le Samedi Saint, cité selon
, Dieu et l’homme d’aujourd’hui, 1956) décrit cette descente du Christ aux enfers :« Adam, en tant que premier père et premier créé de tous les hommes, et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur, qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison, et, s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla : — J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous ! Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les armes victorieuses de la croix. […] Et lui ayant saisi la main, il lui dit : — Tiens-toi debout, toi qui dormais, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Je suis ton Dieu et, à cause de toi, je suis devenu ton Fils. Lèves-toi, toi qui dormais car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, toi l’œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image […] Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi, afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois, à cause de toi, qui autrefois a mal étendu tes mains vers le bois. […] Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle des noces est préparée. Les trésors de tout bien sont ouverts, le royaume des cieux qui existait avant tout les siècles vous attend. »
Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.
Et voici la station de la Résurrection : Jésus est vivant ! Il est vivant au milieu de cette constellation, de cet univers. De haut en bas, d’un vêtement blanc, de la gloire de cette blancheur ineffable, il bénit la Pologne, tout le peuple. Le Christ s’incorpore au corps de la nation ; de cette force et de ce regard, de cette intensité et de cette puissance. Mais l’artiste va encore poursuivre le commentaire. Et là, il va dépasser les stations traditionnelles d’un chemin de croix. (J.-M. N.)
28,2.5s Angelus Domini
28,3ss Tropaire pascal de la liturgie orientale
Le 6ème ton du Tropaire de la Résurrection est un chant byzantin très ancien, propre à la célébration de Pâques dans la liturgie orientale. Ses paroles décrivent la scène du Sépulcre victorieusement, dans la louange du Ressuscité: "Les puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !"
28,6 Surrexit Dominus de Sepulchro
28,7 In die resurrectionis
28,18b–19 Chant grégorien
Tout l’ensemble produit une impression de grande majesté et de plénitude. L’antienne se chante dans un grand souffle et un parfait legato, faisant sentir l’unité à l’intérieur de chacune des deux phrases.
Une antienne à Benedictus des laudes du jeudi de la 7e semaine de Pâques a mis en musique Mt 28,19, en ajoutant in mundum après euntes (« allant dans le monde », →AM 1,302).
26,10 Car c'est une bonne œuvre qu'elle a faite envers moi Dans son souci pastoral, Origène insiste sur la nécessité de montrer sa foi par ses œuvres :
26,13 partout où sera prêché cet évangile dans le monde, ce qu'elle a fait sera raconté aussi, en mémoire d'elle Une seule et même femme Origène considère dans ce passage les différentes scènes de Lc, Jn et Mt concernant une seule et même femme :
26,14s.47.57.59–66 La perversité de Caïphe Cf. Tradition chrétienne Jn 11,51s
26,15.23ss Que voulez-vous me donner... la main dans le plat....Tu l'as dit... malheur à l'homme... Chronologie de la Passion Le compilateur des CA s'écarte parfois des évangiles. Il dissocie le repas pendant lequel fut annoncée la trahison de celui de la Cène, et il place la décision de Judas de livrer Jésus après l'annonce de sa trahison :
26,17 la cène Ultima cena ducis : inscriptions médiévales
26,22 Cf. Tradition chrétienne Jn 13,22
26,23 — Qui a plongé avec moi la main dans le plat celui-là me livrera
Manifestation de l'impudence de Judas et exhortation adressée aux jeunes :
Le prédiction de Jésus n'est pas signe qu'il soit cause de la défection des disciples :
26,24 Malheur à l'homme Contre la "rédemption" de Judas par la gnose Certains gnostiques élucubraient sur Judas : image de l'Enthymésis d'un Éon, il serait finalement réintroduit dans le Plérôme. Les premiers Pères insistent au contraire sur sa perte irrémédiable :
Dans l'écrit apocryphe de l'Apocalypse de Paul, la parole 'il eût mieux valu...' concerne toute âme damnée :
Malheur à celui par qui le Fils est livré :
26,24 il aurait été bon pour lui qu'il ne fût pas né Parallèles
26,26ss La « dernière cène »
L'accomplissement du précepte concerne l'ordre de réitération par lequel la communauté chrétienne célèbre l'eucharistie en mémoire de la Cène. Dans ce passage, le compilateur des CA souligne la distance entre les bienfaits de Dieu et l'action de grâce dont l'homme est capable :
26,26 Cf. Tradition chrétienne Jn 13,30
26,26 Jésus rompt le pain. Hoc est corpus : inscriptions médiévales.
26,27ss Buvez-en tous De l'importance de la coupe de vin dans la religion chrétienne
La promesse du Christ de boire la coupe nouvelle dans la terre nouvelle avec ses disciples ressuscités :
En dissertant sur la bonne tenue à table, Clément cite en exemple le Logos incarné qui a bu avec dignité et « avec des gestes réfléchis » en particulier lors de la dernière cène :
Nécessité de mettre du vin dans la coupe pour qu'il y ait consécration :
26,29 Je ne boirai plus désormais...
26,31–35 TEXTE
26,31.33s vous serez tous scandalisés à cause de moi cette nuit... Même si tous viennent à être scandalisés... Les paroles inconsidérées de Pierre révèlent son caractère ardent :
La sincérité des évangélistes qui n'ont pas omis de mentionner des événements peu flatteurs pour les disciples :
26,31 Je frapperai le pasteur et les brebis ... seront dispersées. Argument prophétique : les Écritures ont annoné le Christ
La prophétie de Za 13,7 a été accomplie dans la Passion, comme l'a prophétisée le Christ lui-même :
26,31 Jardin des oliviers Omnes vos scandalum : inscription médiévale
26,33ss Réécriture glosée et citation enrichie d'éléments //
Dans un style pseudo-apostolique, le compilateur des CA fait parler Pierre :
26,33 Pierre lui dit : Même si tous viennent à être scandalisés à ton sujet, moi jamais je ne serai scandalisé.
La nature humaine étant changeante et versatile, il faut être en garde et ne pas présumer de soi en ignorant ses faiblesses à l'exemple de Pierre :
26,38 mon âme est triste jusqu'à la mort Irénée présente des textes que les gnostiques tentent d'appliquer aux événements survenus hors du Plérôme dont celui-ci :
Le Christ est un vrai homme ayant toutes 'les caractéristiques d'une chair tirée de la terre' sinon :
26,39.42 Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi Irénée cite des textes que l'exégèse gnostique applique aux événements survenus hors du Plérôme :
Cf. Tradition chrétienne Jn 13,27
La piété et la docilité de Jésus envers son Père :
Cf. → 7,55 Cels.
26,39 Père, s'il est possible, que cette coupe passe...
26,39 Mon père s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi ; Pater mi, si possibileest, transeat a me calix iste : inscription médiévales.
26,41a Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation Nécessité de la vigilance et de la prière Ceux qui dorment spirituellement n'accomplissent pas le commandement de Jésus et deviennent facilement la proie du diable :
dans une allusion :
dans une citation :
26,41bc l'esprit est prompt... la chair est faible Puissance de l'Esprit en l'homme qui lui est uni :
Dans ce passage des Stromates, Clément appuie le logion de Mt (cf. Mc 14,38) par des citations tirées de Rm 8 pour illustrer l'injonction de l'Apôtre de ne pas vivre selon la chair :
Plus loin, il évoque 'la chair faible' qui, avec l'aide de Dieu et en se confiant en lui, peut lutter contre les puissances du mal :
Quand Origène écrit notre esprit, il désigne la partie supérieure de la psuchê, celle qui doit s'attacher à l'Esprit de Dieu :
26,42 Que ta volonté soit faite. Pater, fiat voluntas tua : inscriptions médiévales.
26,45 l'heure s'est approchée et le Fils de l'homme est livré Dans un style pseudo-apostolique, le compilateur des CA fait parler les apôtres :
26,47.57 voici que Judas... avec lui une foule... l'emmenèrent chez Caïphe Le signe convenu
26,48 Celui qui le livrait avait donné ce signe. Qui autem : Inscription médiévale.
26,52ss Remets ton glaive à sa place... La magnanimité du Sauveur et la vérité du témoignage des évangélistes :
26,55 Chaque jour dans le temple...
26,55 Vous êtes venus comme après un brigand. Tanquam ad latrem existis : inscription médiévale.
26,59–63 ; 27,11–14.17s.28s.39 Jésus se taisait ... Le silence majestueux de Jésus
La majesté du silence de Jésus atteste sa grandeur d'âme. Plus loin durant sa passion, sous la cruauté des bourreaux, il montrera une fermeté et une douceur telles qui surpassent toute virtuosité stoïcienne.
26,61 Je peux détruire le temple de Dieu... Le temple du Dieu Logos Mt expliqué par Jean :
26,67 ils lui crachèrent au visage... Texte abrégé Exhortation adressée à celui qui est jugé digne du martyre :
26,68 Christ prophétise, dit nous qui t'a frappé. Prophetiza nobis : inscription médiévale.
26,69–74 Toi aussi tu étais avec Jésus le Galiléen Et tu cum Galileo eras : inscription médiévale.
27,1–66 La mort de Jésus. Clamans voce magna : inscriptions médiévales.
27,2.26.29.34
27,2–5 et l'ayant entravé, ils l'emmenèrent... alors Judas ... poussé par le remords... Le repentir de Judas
Le repentir ou mieux le remords de Judas donna prise au diable :
Judas, tiraillé par des sentiments opposés :
27,2 le livrèrent à Ponce Pilate
27,2b le livrèrent à Ponce Pilate le gouverneur Pourquoi ?
27,3–7 Judas ... poussé par le remords...
27,3s poussé par le remords... j'ai livré un sang innocent.
27,4s j'ai péché en livrant un sang juste... il alla se pendre Cf. Tradition chrétienne Jn 13,30 Or il était nuit Symbole de la nuit
27,9s Ils ont pris les trente pièces d'argent... Accomplissement des prophéties
La citation de Jérémie qui est en fait une citation libre de Za 11,11s combiné avec des éléments de Jérémie, est une reproduction du texte de Matthieu abrégé :
27,11 Barabbas Tu es rex Judaeorum ? Dicit illi Jesus : Tu dicis ; inscriptions médiévales.
27,14 Argument prophétique Le Ps 21 est cité en entier dans le Dialogue (Dial. 98), et est commenté dans la suite cf. Dial. 99ss. Justin attache à ce psaume un grande importance, il est pour lui une pièce maîtresse dans l'argumentation prophétique. Il a donné le premier commentaire suivi qui nous soit parvenu de ce psaume.
La citation qui suit montre que les mots du verset 16e 'ma langue s'est collée à mon larynx' sont une prophétie du silence de Jésus devant Pilate :
27,16s un prisonnier fameux appelé Barabbas...
27,18s Il savait en effet que c'était par jalousie qu'ils l'avaient livré... car j'ai beaucoup souffert...
27,19 La femme de Pilate. Nhil tibi et justo illi, multo enim passa sum hodie per visum propter eum : inscription médiévale.
27,24s ; 28,1 commence à lui le premier jour de la semaine. je suis innocent du sang de ce juste. son sang sur nous Prière pour Israël pendant la vigile pascale
27,24 La flagellation. Innocens ego sum : inscription médiévale.
27,25 son sang sur nous
27,25b Son sang, sur nous et sur nos enfants (V) Inscriptions médiévales.
Ce vitrail, réalisé dans le deuxième quart du XIIe siècle et restauré dans les années 1950, a pour thème central la Crucifixion, entourée des figures de l'Eglise et de la Synagogue dans des demi-lobes, et de dix scènes et textes de l'Ancien Testament qui annoncent la Passion. Par son style, il s'apparente à l'art mosan. Placée sous la Crucifixion, la Synagogue apparaît en buste avec les yeux bandés et s'oppose à l'Eglise qui, elle, est représentée au-dessus de la croix. La Synagogue regroupe deux des dix-sept inscriptions de la verrière : ele tient dans la main droite le phylactère avec cette formule sur le sang qui coule de génération en génération. Nombreux sont les auteurs médiévaux (Raban Maur, Anselme de Laon, Paschase Radbert, Rupert de Deutz etc.) qui ont commenté cette citation montrant que cette malédiction poursuivait les Juifs jusqu'à leur époque. A la cathédrale de Châlons-en-Champagne, la citation de Matthieu entrait en résonnance avec une autre référence biblique extraite des psaumes (Ps 69,23 : Fiat mensa eorum coram ipsis in laqueum), qui se trouvait sur le pourtour du lobe de la Synagogue, aujourd'hui fragmentaire. Là encore, le commentaire est constant chez les auteurs chrétiens. Hilaire de Poitiers écrit (Tractatus in LXVIII psalmum, 19, éd. PL 9 col. 482): « Cette table est celle où est reçue la nourriture de la vie spirituelle. Les Juifs n'ont pas compris ce qui était annoncé par la Loi et les Prophètes. Comme pris au piège par les écrits, ils manquaient du sens de l'intelligence, leurs yeux étaient obscurcis en sorte qu'ils ne voyaient pas. »
27,26 La flagellation. tradidis eis autem : inscription médiévale.
27,27–31 TEXTE Dans les évangiles, c'est lors de la comparution de Jésus devant le Sanhédrin que ces mauvais traitements sont infligés à Jésus par les Juifs. Les soldats de Pilate en feront autant et plus sur ses ordres :
27,28 la couronne d'épines. Chlamydem coccineam.
27,29 une couronne avec des épines
Les épines de la couronne font allusion aux 'épines' de la parabole du Semeur :
27,29 Flagellation Ave rex Judeorum. : inscriptions médiévales.
27,31s.35 pour le crucifier. à porter sa croix. l'ayant crucifié Esquisse d'une réflexion théologique et symbolique du mystère de la croix
L'obéissance du Fils de Dieu par le moyen du bois de la croix détruit la désobéissance d'Adam perpétrée au moyen du bois et la préfiguration cosmique de la croix : le Verbe imprimé en forme de croix dans l'univers devenu visible sur la croix :
Il semble qu'Irénée fasse allusion à un mot de Platon tel que le cite → 60, 1 '' Ce que Platon dit dans le Timée (cf. 1 Apol.→ 36B) en dissertant sur la nature du Fils de Dieu, à savoir qu'Il l'a imprimé en forme de croix dans l'univers, c'est encore à Moïse qu'il l'a emprunté...'' Il faut encore comprendre que dans la pensée d'Irénée pour le Logos divin, être imprimé en forme de croix dans l'univers, n'est pas autre chose qu'être présent, d'une présence créatrice, continuelle, directrice et illuminatrice, à cet univers dans sa totalité de ses dimensions. Tim.
Athanase reprend une autre symbolique très antique, connue aussi d'Irénée (cf. → 5,17 4), des mains étendues rassemblant les deux peuples et le thème de la purificaiton de l'air : Haer.
L'explication cosmique de la croix, enracinée en Jn 12,32 et Ep 3,18s, thème très ancien, repris et enseigné par Irénée via Justin, s'est répandue dans l'antiquité chrétienne :
L'homélie suivante est inspirée d'Hippolyte. Il décrit la fonction consolidatrice de la croix :
27,31 la Flagellation. Conspuitur ne nos viciorum : inscription médiévale.
27,32 un homme de Cyrène du nom de Simon
Irénée mentionne l'hérésie de Basilide selon qui le Christ Jésus ne fut pas crucifié et ne souffrit pas la Passion :
27,33–56 Crucifixion. Vita crucis ligno : inscriptions médiévales.
27,34s.38.45s.50.60 Récit de la Passion Le compilateur de CA a repris en partie à la Didascalie une chronologie qui lui est particulière :
27,34 ils lui donnèrent ... du vinaigre mêlé de fiel Accomplissement des Écritures
27,34b après l'avoir goûté, il ne voulut pas boire.
27,35 l'ayant crucifié ils partagèrent ses vêtements Argument prophétique Dans ce passage de son Apologie, Justin utilise diverses prophéties concernant la mission du Christ. Les Actes de Ponce Pilate qui y sont mentionnés ne sont pas à confondre avec ceux que l'on trouve dans l'Évangile de Nicodème. Il s'agit vraisemblablement de documents officiels rédigés sous Ponce Pilate et que Justin suppose conservés aux archives impériales.
Ici dans son Dialogue, Justin introduit le jet des dés, suivant en cela Jn 19,24 ou les Actes de Pilate mentionnés en 1 Apol. 35, 8-9 :
27,39–43 Argument prophétique Dans ce passage de 1 Apol., Justin fait parler 'l'Esprit prophétique à propos du Christ' :
Dans la suite de son commentaire du Ps 21 qui décrit toute l'économie du salut, Justin poursuit sa démonstration du lien entre l'Écriture et le Christ :
27,40.42 Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix... et nous croirons en toi
27,45.51s Irénée montre que les prophètes ont parlé du Christ et non d'un autre :
27,45 À partir de la sixième heure l'obscurité ... sur toute la terre Argument prophétique
27,46 Eli, Eli... Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Justin montre que le Ps 21 a été dit du Christ 'dès les temps anciens' :
Irénée rapporte l'exégèse gnostique :
27,46 Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'avez vous abandonné ? Clamavit Jesus voce magna dicens : Eli, Eli, lamma sabacthani : inscription médiévale.
27,50 Cf. Tradition chrétienne Jn 10,18; Tradition chrétienne Jn 8,22 Mort volontaire de Jésus
27,51ss Cf. Tradition chrétienne Jn 10,18
27,52s de nombreux corps de saints... ressuscitèrent Le Christ descend en enfer pour libérer les saints captifs :
Cf. Tradition chrétienne Mt 12,29
27,54 Le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus... Cf. Tradition chrétienne Jn 10,18
27,60 La mise au tombeau. in momento suo : inscription médiévale.
27,62–66 Les princes des prêtres et les Pharisiens allèrent ... auprès de Pilate ... scellant la pierre, avec des gardes La garde du tombeau
27,63c Après trois jours Surprenant
28,1–20 Pâques avec Jean Chrysostome Premiers et derniers, recevez le salaire ! Riches et pauvres, chantez en chœur tous ensemble ! Les vigilants comme les nonchalants, honorez ce jour ! Vous qui avez jeûné, et vous qui ne l'avez point fait, réjouissez-vous aujourd'hui ! La table est prête, mangez-en tous ! Le veau gras est servi, que nul ne s'en retourne à jeun ! Jouissez tous du banquet de la foi ! Que nul ne déplore sa pauvreté car le Royaume est apparu pour tous. Que nul ne se lamente sur ses fautes, car le pardon s'est levé du tombeau. Que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a libérés. Il a détruit la mort, celui qu'elle avait étreint. Il a dépouillé l'enfer, celui qui est descendu aux enfers. Il l'a rempli d'amertume, pour avoir goûté de sa chair. Isaïe l'avait prédit en disant : — L'enfer fut rempli d'amertume lorsqu'il t'a rencontré rempli d'amertume, car il a été joué bouleversé, car il fut mis à mort ; bouleversé, car il fut anéanti. Consterné, car il saisit un corps et trouva un Dieu. Il prit de la terre et rencontra le ciel. Il saisit ce qu'il voyait, et tomba sur celui qu'il ne voyait pas. Ô mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est ta victoire?
Le Christ est ressuscité et tu as été terrassé. Le Christ est ressuscité et les anges sont dans la joie. Le Christ est ressuscité et voici que règne la vie. Le Christ est ressuscité, et plus un mort au tombeau, car le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis. A lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles Amen.
St Jean Chrysostome, Homélie de Pâques, trad. M. Jeannin , Bar-le-Duc : Guérin, 1864.
28,1s.9 Or sur le tard du sabbat, alors que la journée commençait à poindre ... Sur l'absence d'une manifestation éclatante de la résurrection, → 2,63 avait répondu que Jésus est apparu selon le mérite de la foule des croyants (cf. Cels.1Co 15,3.5-8) et des disciples en progrès et de plus, → 2,65 souligne : 'même aux apôtres eux-mêmes et aux disciples, il n'était pas sans cesse présent et sans cesse visible, parce qu'ils étaient incapables de soutenir sa contemplation sans relâche. Sa divinité était plus resplendissante après qu'il eut mené à terme l'oeuvre de l'Économie' : Cels.
28,1 vers le premier jour de la semaine Accomplissement de la prédiction du Seigneur
28,2ss un grand tremblement de terre... un ange du Seigneur... comme un éclair... à cause de la peur, les gardes tremblèrent
28,2 un ange du Seigneur descendit du ciel... roula la pierre...
Pas de contradiction entre les différents récits évangéliques :
Contre Celse qui se moque du Ressuscité qui n'a pu lui-même enlever la pierre :
28,5ss Vous, n'ayez pas peur...
28,5 L'Ange prit la parole et dit aux femmes : pour vous ne craignez pas ; Angelus dixit mulieribus : Nolite timere vos : inscription médiévale.
28,6 Il n'est point ici ; il est récussité. Non est hic : inscription médiévale
28,9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre disant : je vous salue. Et ecce Jesus occurrit illis, dicens : Avete : inscription médiévale.
28,11ss La résurrection du Christ Justin réprimande les Juifs qui ne se sont pas repentis en apprenant la résurrection de Jésus:
28,18ss Tout pouvoir m'a été donné... Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant... leur apprenant à observer ... Être confesseur du Christ consiste en : garder intactes ses prescriptions...
Recommandation faite à ses frères évêques :
28,18 toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Data est mihi omnis potestas in caelo et in terra : inscriptions médiévales
28,19s Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Euntes erg, docete omnes gente, baptizantes eos in nomine Patris et Filii et Spiritus sancti ... : inscription médiévale.
28,19 allez donc, enseignez toutes les nations les baptisant au nom ...
En présentant son troisième volume, Irénée, à la fin de la préface, établit l'apostolicité de l'Église qui transmet l'enseignement qu'elle tient des apôtres contre les hérétiques qui ne parlent qu'en leur propre nom :
À propos de 'faire renaître en Dieu' ou de cette 'régénération divine', Irénée écrit dans sa Démonstration de la prédication apostolique 3 que le 'baptême est ... une 'régénération' en Dieu, en sorte que ce ne soit plus d'hommes mortels, mais du Dieu éternel que nous soyons fils' et en Démonstration 7 : 'Et c'est pourquoi le baptême de notre 'régénération'...'
Discipline concernant le baptême :
Le rituel baptismal :
Cf. Tradition chrétienne Jn 4,44 Les apôtres exécutent l'ordre du Seigneur
28,19 Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit... In nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti : inscriptions médiévales.
28,19b les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit Esquisse de Credo Les premières hérésies ont suscité en réaction les premières tentatives de credo : formules ramassées exprimant l'essentiel de la foi :
28,20 voici que moi je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle Cf. Tradition chrétienne Jn 13,33 encore un peu de temps je suis avec vous ; Tradition chrétienne Jn 1,26c mais au milieu de vous...
Origène interprète 'tous les jours' et 'jusqu'à la consommation du siècle' d'après ce que la nature humaine est capable de saisir de la divine présence et d'en vivre tant qu'elle demeure ici-bas :
Après avoir donné la liste des évêques établis par les apôtres, le compilateur des CA ajoute :
28,20 Pour moi, je suis avec vous tous les jours. ecce ego vobiscum sum omnibus diebus : inscriptions médiévales
26,11 vous avez toujours les pauvres avec vous Aimer Jésus, une perte ?
Ce célèbre poème de sainte Thérèse de Lisieux a été souvent mis en musique, mais il a été particulièrement mis en musique par le chanteur-compositeur Grégoire, chanté par Natasha St-Pier et Anggun, très grand succès populaire. On regrettera cepenfant que le Nom de l'Aimé disparaisse du poèùe de Thérèse dans cette mise en musique :
27,26b il le leur livra Celui qui est condamné injustement devient le souverain juge du fidèle
27,38a deux brigands Le Christ, modèle d’anéantissement
27,25 sang Notion de responsabilité La question de la responsabilité de la mort du Christ est vraisemblablement très ancienne (Propositions de lecture Mt 27,25) Mais, pour y répondre, il faut tout d'abord commencer par s'interroger sur la notion de responsabilité. Le responsable d'un acte n'est pas nécessairement son auteur. Ce dernier est celui qui accomplit physiquement une action. Les auteurs de la mort de Jésus sont ainsi les soldats romains qui l'ont cloué sur la Croix, voire le centurion qui lui a transpercé le coeur de sa lance. Faut-il tenir ces soldats pour responsables de cette horreur ? Aucun évangéliste ne semble le faire.
La notion de responsabilité est corrélée à celle de liberté. Les soldats auraient pu désobéir mais tout acte de mutinerie était implacablement puni de mort dans l'armée romaine et la notion de "liberté de conscience" n'était pas connue des Grecs ou des Romains. Le responsable d'un acte est celui qui en répond, autrement dit qui en rend compte et qui en accepte la juste rétribution, à savoir la récompense s'il a bien agi, et le châtiment en cas contraire. Il faut néanmoins distinguer responsabilité et culpabilité. Cette dernière suppose la première, autrement dit la possibilité d'une action libre dont on puisse répondre. Mais la notion de culpabilité va plus loin que celle de responsabilité. Selon →Responsables de la mort de Jésus
, le coupable est celui qui a librement accompli un acte (responsable) mauvais, en en connaisssant et en en désirant la malinité. Si les responsables de la mort de la Jésus avait conscience de condamner à mort le Messie et Fils de Dieu, ils peuvent alors être qualifiés de coupables.26,26ss Les nourritures descendues du ciel
Le miracle de la Table servie, qui donne son nom à la sourate 5 a posé beaucoup de problèmes d'interprétation. Tout d'abord, il est difficile de dire si le miracle doit être rapproché de la Cène ou des épisodes de multiplication des pains (Mt 14,17-22 ; Lc 9,12-17 ; Mc 6,38-44). Une troisième possibilité évoquée par l'exégèse musulmane est de considérer que le miracle de la Table est un miracle de Jésus qui n'est rapporté que par le Coran.
Les commentateurs se sont aussi interrogés sur la question de savoir si la Table est effectivement descendue ou si Jésus a sursis à sa demande ; une telle hésitation provient des versets suivants où Jésus affirme qu'il n'est qu'un homme.
27,50 D'après le Coran, Jésus n'est pas mort
Les "versets de la crucifixion" évoquent un thème qui n'est clairement pas central dans le Coran ou dans l'islam. La question de la crucifixion s'inscrit d'ailleurs avant tout comme un élément d'une polémique anti-juive. En effet, les versets qui précèdent condamnent les Juifs et les versets qui suivent les accusent également. La mise à mort de Jésus y fait échos au thème de l'assassinat des prophètes par les juifs qui ont le coeur "incirconcis" (→Coran 4,153). La crucifixion telle qu'elle est racontée dans le Coran répond à un double objectif qui correspond à deux polémiques que l'islam entretient avec les Juifs et les Chrétiens :
Les histoires des prophètes et l'exégèse coranique ont proposé plusieures explications concrètes à l'idée obscure proposée par l'expression "shubbiha lahum". Plusieurs (notamment Tabari) ont proposé que celui qui donne l'impression d'être Jésus était un compagnon qui lui ressemblait. Les Juifs auraient alors crucifié celui qui ressemblait à Jésus et les disciples auraient été victimes aussi de l'illusion. D'autres, comme al-Maturidi, ont proposé que l'image ressemblant à Jésus aurait été un juif crucifié à sa place. Une autre solution, très populaire, consiste à dire que Judas fut rendu semblable à Jésus et fut crucifié à sa place. Cette version a été popularisé par l'Evangile de Barnabé (→Év. Barn).
Le Coran estime enfin que la crucifixion est un châtiment indigne d'un prophète puisque c'est une peine infâmante que Pharaon prononçait contre ses ennemis.
22,40 la Loi et les Prophètes FRANÇAIS BIBLIQUE L'expression « la Loi et les prophètes » se dit, en divers contextes ou circonstabces, de ce qui y fait autorité sans discussion.
26,36s L'agonie de Jésus L'épisode d'angoisse et de solitude du Christ inspira de nombreux auteurs :
"S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Ecritures,—— Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté ;—— Muet, aveugle et sourd au cri des créatures,—— Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté,—— Le juste opposera le dédain à l'absence—— Et ne répondra plus que par un froid silence—— Au silence éternel de la Divinité."
"Ils dormaient. "Mes amis, savez-vous la nouvelle ?—— J'ai touché de mon front à la voûte éternelle ;—— Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !—— Frères, je vous trompais. Abîme ! abîme ! abîme !——— Le dieu manque à l'autel où je suis la victime...—— Dieu n'est pas ! Dieu n'est plus !" Mais ils dormaient toujours !..."
"Alors il s'éloigna de près d'un jet de pierre,Et se mit à genoux, et fit une prière.—— Il resta longtemps seul et comme plein d'effroi.—— Il disait: - « Ecartez ce calice de moi,—— « Seigneur! S'il faut mourir pourtant, que la mort vienne!—— « Que votre volonté soit faite, et non la mienne. »—— Le reste dans le ciel ténébreux se perdit. —— Les disciples dormaient. Christ revint, et leur dit: —— - Quoi donc! vous n'avez pu même veiller une heure!—— Il reprit: —— - C'est ainsi qu'il convient que je meure.—— Cela doit être, et nul au monde n'y peut rien.—— Je suis venu pour être abandonné. C'est bien.—— Il faut qu'on me rejette ainsi qu'un misérable. —— On distinguait au loin le temple vénérable—— Bâti par Salomon sur le mont Moria. —— - Pardon pour tous! dit Christ. Mais Pierre s'écria: —— - Si quelqu'un vous délaisse et vous quitte, ô mon maître, —— Ce ne sera pas moi, car je suis votre prêtre. —— Que le tombeau pour vous s'ouvre, j'y descendrai. —— Jésus lui répondit, calme, tandis qu'André,—— Jude et Thomas tournaient vers lui leurs têtes grises: —— - Vous m'aurez renié, vous Pierre, à trois reprises —— Que le coq n'aura pas encor chanté trois fois. ——"
26,41 Chair FRANÇAIS BIBLIQUE
26,42 si cette coupe ne peut passer loin de moi FRANÇAIS BIBLIQUE
26,47 Judas, l'un des douze FRANÇAIS BIBLIQUE
26,48 baiser FRANÇAIS BIBLIQUE
26,52 tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive FRANÇAIS BIBLIQUE
27,24 prit de l’eau et se lava les mains FRANÇAIS BIBLIQUE
27,55b en le servant Interprétation « féministe » antichrétienne : l’aliénation séculaire des femmes par Jésus
27,58a demanda le corps de Jésus Dieu-fait-homme Charles Péguy développe dans la dernière partie de son livre Dialogue de l’histoire et de l’âme charnelle un long commentaire de la Passion selon saint Matthieu, qui affirme avec force sa conviction dans la réalité du corps de Jésus :
28,7 Il est ressuscité d'entre les morts Résurrection - existentialiste suédois : l'homme peut cesser « de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine. » (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, 1952)
20,22s Symbolisme de la coupe La coupe intervient dans diverses légendes sur la vie des disciples.
Selon la →Légende dorée le grand prêtre Aristodème dit un jour à saint Jean : « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire ; et, s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera le vrai Dieu. Mais que d’abord tu voies mourir d’autres hommes par l’effet de ce poison, pour en constater la puissance ! » Alors l’apôtre prit le calice, et, s’étant muni du signe de la croix, il but tout le poison et n’en éprouva aucun mal : sur quoi tous se mirent à louer Dieu.
Sur ce tableau Jean vient de faire le signe de croix, le venin, sous la forme d’un dragon noir, (ou d'un serpent dans d'autres représentations) sort de la coupe dont le contenu devient inoffensif.
26,6–13 Onction à Béthanie et repas chez Simon L’onction de Béthanie est une scène complexe, relatée différemment par chaque évangéliste. Elle fait intervenir un personnage très nébuleux du NT, une femme pénitente (Milieux de vie Mt 28,7a ; Tradition chrétienne Mt 28,7a), qui fut majoritairement identifiée comme Marie Madeleine au Moyen Âge (surtout dans les images). L’iconographie de cet épisode a toujours compilé différents éléments mentionnés par différents évangélistes.
Les premières figurations médiévales sont conçues sur le modèle de la →Cène telle qu’elle est conçue dès le 9e s. Le Christ est assis en bout-de-table, alors que les convives sont réunis, de face, d’un côté de la table. La femme à l’onguent est présentée inclinée, le plus souvent à genoux, devant la table (du côté visible par le spectateur), pour oindre les pieds. Judas est de même présent. L'épisode est intégré à la scène du repas chez Simon le Lépreux, et sa composition ressemble à celle de la Cène, montrant la communion de Judas (Arts visuels Mt 26,21–25). C’est sous cette forme que le passage se transmet durant tout le Moyen Âge :
Sur le linteau sont représentés à droite Adam et Eve entre l'arbre de vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et à gauche la cène où l'on reconnait, attablés, Jésus, les apôtres et Marie de Béthanie aux pieds de Jésus.
Parfois des rapports sont aussi dressés entre l’onction des pieds de Jésus pendant un banquet et le lavement des pieds des apôtres lors de la Cène.
L'Évangile selon Jean (avec l’onction des pieds par la femme, Jn 12,3) est la source privilégiée au Moyen Âge car elle donne un sens précis à l’épisode. Les pieds de Jésus (et cela en général dans l’iconographie chrétienne) se rapportent à son humanité et donc à sa mortalité. L’onction des pieds annonce la mort et la sépulture de Jésus. La résurrection de Lazare (Jn 11), qui côtoie cette représentation, apporte plus qu’un simple lien narratif : elle complète l’évocation de la mort et de la résurrection.
L’onction de la tête (Mt 26,7 ; Mc 14,3) est beaucoup plus rare dans l’iconographie :
Le geste de l’onction des pieds fut privilégié et a suscité les plus belles créations dans tous les foyers artistiques, p. ex. :
Le texte synoptique parfois apparaît comme source iconographique :
26,6s Sainte Marie-Madeleine
Dans la lignée des maîtres italiens admirés par l’artiste, voici une Marie-Madeleine qui rappelle la Santa Maria Maddalena de
(vers 1533, Florence, palais Pitti, galerie Palatine) par ses longs cheveux et la position de ses bras. La sainte représentée à Florence, nue à mi-corps, les bras repliés sur le buste retenant une abondante chevelure blonde, est bien connue de Desvallières, qui a parcouru l’Italie, jeune peintre en formation. Il fait siennes les dernières recherches picturales, qu’il encourage et, résolument moderne, il ébauche (l 1376b) sa Marie-Madeleine au Salon d’automne 1911 pour signaler ses nouvelles préoccupations religieuses. Réminiscence de Gustave Moreau, dans l’épaisse colonne antique aux couleurs d’émaux, rappel du rose soutenu, en haut à droite de la composition, caractéristique des Femmes de Londres et du Moulin-Rouge (CR 858-1056), parti pris d’un dessin stylisé, presque cubiste, dans les grandes lignes qui définissent la femme repentie. Des traces de pastel blanc, sous l’huile, achèvent de donner un ton laiteux, unique, à la carnation du modèle. « Que d’artistes l’ont représentée, émue et repentante, trop souvent voluptueuse parmi ses larmes ! C’est de tous les modèles le plus beau peut-être et le plus facile. Mais je crois que M. Desvallières a voulu nous dire autre chose, dans un langage qui ne fût pas uniquement celui du peintre. C’est un élan du cœur, un jaillissement de prière, de repentir, de dévotion éperdue, un regard noyé sous l’or des cheveux flottants, des bras serrés sur une poitrine haletante, la joie du pardon qui purifie, de l’amour qui abolit tout. » (Pératé)26,12 elle, quand elle a répandu cette huile de parfum sur mon corps Christ et Madeleine ? « La femme », parmi les saintes femmes, se caractérise par le soin du corps de Jésus. Elle lui reste attachée au-delà même de la mort, alors que les hommes se sont enfuis. Certains peintres se sont attachés à cette attache jusqu'à proposer des œuvres parfois jugées scandaleuses.
Thème plusieurs fois traité par l’artiste, ce Christ et Madeleine, encore fortement influencé par Gustave
, est l’aboutissement de la pensée du peintre sur la grâce et le péché, selon la réflexion de saint Augustin qui développe la phrase de l’Exultet, chanté par l’Église la nuit de Pâques : « Heureuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur ! » Depuis la célébration de la première communion de son neveu Jean Paladilhe, un déclic s’est opéré chez l’artiste. Alors qu’il dit n’avoir conservé aucun souvenir de sa propre première communion, il voit désormais dans ce mystère la rencontre de l’homme à qui Dieu offre sa propre vie, tout pécheur qu’il est. Le peintre choisit comme modèle Marie-Madeleine, la pécheresse de l’Évangile, accusée par ses frères.Représentée en 1902 agenouillée sous la couronne d’épines, elle se trouve ici dans les bras du Christ, qui la prend délicatement sous sa protection. En pied, Jésus, couronné d’épines, et Marie-Madeleine, serrée contre lui, apparaissent sous un portique pour illustrer la miséricorde divine. Nouvelle représentation originale et osée, « dans un corps à corps qui unit ici Jésus crucifié au premier témoin de sa résurrection » (Collet), les deux figures sont mises en valeur sur un piédestal, encadrées par les quatre colonnes qui portent l’inscription de leurs noms latins : « Jesus Christus – Sancta Maria Magdalena. »
Certains rapprochent le peintre de
ou des maîtres italiens : « Le “Christ et Madeleine”, de Desvallières, est une œuvre qui frissonne de pitié sacrée. La chair sombre, presque fauve du Christ, ses yeux meurtris, son front que cercle la couronne d’épines, pleurent des larmes et des sueurs d’angoisse sur le visage de Madeleine. Un semblable poème pictural évoque le souvenir austère de de Padoue. » (Castelberghe)L’étrangeté de la scène choque certains critiques : « L’expression de la Madeleine auprès du Christ mort ne souffre pas cet effet de perversité, si curieux soit-il. » (Péladan) Une lettre adressée au président du Salon d’automne Frantz Jourdain, parue dans La Gazette de la Capitale et du Parlement le 29 octobre 1905, demande même que l’œuvre, jugée scandaleuse, soit retirée de l’exposition, avec Le Bain turc (1862), d’
. Sur une photographie de la galerie Druet, on peut voir que le Christ et Madeleine (CR 826) de 1902 est la version exposée lors de la première rétrospective du peintre, rue Royale, en 1910, et non celle de 1905.Elle est au nombre des trois tableaux acquis auprès de l’artiste par le peintre japonais Torajirô Kojima pour le compte du mécène Magosaburô Ôhara, fondateur du futur Ohara Museum of Art, à Kurashiki, au Japon (voir CR 959), avec Choses vues, souvenirs de Londres (CR 959) en 1920 et Le Bon Larron, Kyrie Eleïson (CR 1467), en 1921.
26,26ss Institution de l'Eucharistie
26,26ss Méditation moderne et contemporaine sur l'Eucharistie
Original de l’illustration page 289 (CR 2271) du livre d’art Monsieur Vincent montrant le saint prêtre au moment de l’élévation de l’hostie pendant sa messe, l’aquarelle est placée, avec neuf autres, dans un passe-partout au début de l’exemplaire no 71 imprimé pour Monsieur Albert Malle.
En 1938, alors âgé de 77 ans, Desvallières a commencé ce travail sur sainte Thérèse de Lisieux pour l’illustration du livre d’Henri Ghéon, projet qui n’aboutit pas (CR 2403). Quelques-unes de ses aquarelles furent alors exposées chez Druet en 1938. Le peintre, admiratif de l’humble carmélite de Lisieux, présenta deux grands panneaux au Salon d’automne 1938, qui illustrent les deux rencontres de la sainte avec le Christ, lors de sa première communion représentée sur cette toile, et le jour de sa mort dans Ascension de Sainte Thérèse CR 2418. Avant le salon, Marguerite Desvallières écrivit à sa fille France, l’impression que produisit sur elle cette première communion, « Quant à papa il a fait quelques illustrations mais surtout une assez grande Ste Thérèse de Lisieux au pied d’un Christ que je trouve superbe sous une voûte de roses éclairées par des cierges. » Les deux compositions provoquèreent l’enthousiasme de la critique : « Le grand peintre chrétien Georges [sic] Desvallières s’est consacré cette année à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Une toile infiniment touchante nous montre sa première communion, où le Christ couronné d’épines, à l’expression douloureuse, se penche paternellement sur la petite Sainte ployée à genoux, entourée de roses et d’un buisson de cierges » (Charnage). Goulinat parle de trois panneaux de « la vie ardente de Ste Thérèse » mais remarque surtout que l’artiste « met au service de sa foi toutes les ressources d’idées créatrices dont nous avons souvent vanté la richesse ».
Cette première communion reste l’une des œuvres les plus importantes d’une longue série de méditations de Desvallières sur la carmélite de Lisieux qui l’inspirera jusqu’au seuil de sa vie avec les illustrations du livre Thérèse Martin de Louis
(1948). Dans ce dernier ouvrage d’art, il reproduira ce « premier baiser d’amour » dont parle Thérèse dans ses écrits, sur l’aquarelle CR 2630 et l’illustration CR 2647.C'est une image de la vie quotidienne du commandant Desvallières sur le front, à la première heure : un prêtre célèbre la messe au milieu des tranchées. C’est le moment central de la cérémonie, celui de la Consécration du pain et du vin. Les fusils sont déposés, les casques retirés et les visages recueillis. Sur la droite, une sentinelle casquée veille.
Pour cette composition, Desvallières reprend un croquis de guerre réalisé sur le front d’Alsace en 1916 (CR 1576) où il a souvent organisé la célébration de l’office.
Son élève, Jean Hébert-Stevens, trouve avec son maître les harmonies voulues pour rendre éclatante cette cérémonie au creux d’un boyau. La famille Guéneau de Mussy, amie des Desvallières, a offert ce vitrail et celui du Poilu emmené par deux anges (CR 1860), « In memoriam », « En souvenir » de leur fils François, lieutenant mort lors de l’attaque du Fort de Douaumont le 22 mai 1916.
Le programme iconographique déployé par Desvallières occupe quatre grands caissons au plafond de l’église. « Desvallières a représenté le Triomphe de l’Eucharistie - l’Hostie, dans un ostensoir rayonnant, adorée par les anges. - Puis, dans les trois compositions qui se succèdent en descendant la nef : Dieu le Père et le Saint- Esprit, dans leur gloire ; le Christ médiateur, “ inclinant les cieux ” pour venir bénir l’humanité ; les Apôtres, qui symbolisent toute l’Église militante, élevant leurs aspirations vers le Seigneur. »
La composition met en parallèle le Père qui se donne en sa Création, symbolisée ici par la lune ronde qui rappelle l’hostie et le Fils qui se donne en son corps dans le pain consacré. Le Christ est tout entier image du Père, et son pain, c’est de faire la volonté de celui qui l’a envoyé (Jn 4,34).
Comme un œil grand ouvert dans le ciel, le Père préside au sacrifice du Fils. Déjà en bas à droite, la troupe envoyée par les grands prêtres s’avance par les portes de la ville pour venir arrêter Jésus.
26,28 les lis des champs Le lis symbole de la Vierge Marie
Les épines présentes autour des lis forment une couronne analogue à la couronne de la Passion du Christ. Les lis évoquent ici la victoire du Christ sur la mort et la vie qui en jaillit.
26,36–46 L’agonie du Christ à Gethsémani Dans l’art occidental et dans des cycles christologiques, l’abondante iconographie emprunte aux différents évangiles synoptiques (celui de Jn se faisant moins volontiers le support d’une représentation imagée), sans se limiter à un seul évangile (Lecture synoptique Mt 28,36–46).
L'épisode est peu présent en tant que tel dans les images antiques, qui préfèrent au cycle de la passion les miracles du Christ. Il arrive cependant que la scène dans le jardin de Gethsémani soit évoquée. Parmi les plus anciens exemples références se trouvent :
Toutes les parois de la boite sont sculptées. Le couvercle, face la plus importante, présente les plus grands reliefs, avec cinq scènes de la Passion du Christ en deux registres et un petit registre supérieur avec une frise d’oiseaux. Jésus au jardin de Gethsémani —— Arrestation —— Trahison de Pierre, avec le coq —— Jésus devant Anne et Caïphe —— Ponce Pilate se lave les mains.
Cette époque favorisa une iconographie beaucoup plus littérale et exégétique que celle développée par les artisans ravennates.
Considéré comme le plus ancien des manuscrits illustrés du Nouveau Testament, le Codex Purpureus Rossanensis, ou L'Évangéliaire de Rossano, se compose de 188 folios, écrits sur deux colonnes, 20 lignes par colonne. Il présente l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc avec une lacune (Mc 16,14-20).
La mise en image conforme à Mt tend à disparaître, au profit de représentations du Christ agenouillé, détail de Lc 22,41 (Lecture synoptique Mt 28,39a).
Les concepteurs d’images privilégient les représentations de l'ange consolateur de Lc 22,43. Le Christ est presque toujours agenouillé en présence de l'ange, qui lui présente, ou non, un calice ou une croix :
Cette mise en image se diffuse abondamment, d'autant plus que les cycles de la passion se multiplient à partir du 13e s. Ces productions permettent la diffusion très large de la dévotion au Christ à l'agonie.
Pour autant la représentation majestueuse du Christ à l'agonie prêchant continue :
L’accent sur la solitude du Christ et la consolation apportée par les anges se renforce. La scène disparaît peu à peu des cycles de la passion, moins fréquents. Elle devient un événement isolé où s’offre à la méditation la souffrance du Christ et son consentement.
Le plus souvent les artistes mettent l’accent sur un dialogue entre le Christ et l’ange :
Aux 17e et 18e s., l’accent porte sur la consolation apportée par le ou les messagers du Père. Outre
(1590, Londres),Les œuvres de Nicolas Poussin en témoignent :
La représentation ou l’accentuation de ce détail, donné par Lc 22,43, peut aller jusqu’à l’omission ou le rejet dans l’ombre du reste de l’épisode. Se développe ainsi une iconographie représentant le Christ consolé ou servi par les anges au mont des Oliviers :
Exceptionnels, dans le corpus ancien et classique, sont les artistes qui ignorent la présence de l’ange et accentuent ainsi la solitude du Christ (
, 1502, Venise).Le nouveau Christ tourmenté des Romantiques apparaît. Outre ; (1855), les approches successives de Delacroix sont éloquentes :
(1843)Cependant, des mises en scène plus traditionnelles continuent. Outre
(1889) :Du 6e s. à nos jours, l’évolution est sensible : l’aspect dogmatique de l’Antiquité tardive, l’aspect narratif et moralisateur du Moyen Âge (où le déroulement des différents moments du passage scripturaire est d’autant plus visible que l’événement se situe sur une montagne) furent peu à peu remplacés, à partir du 15e s., par un aspect plus méditatif et contemplatif que des œuvres récentes n’ont pas démenti. La création contemporaine, dans son souci de dépouillement, est cependant parfois revenue à Mt :
26,36–41 CONTEMPLATION Tourmente nocturne
La nuit transfigurée. Vincent est à l’asile de Saint-Rémy de Provence, sa chambre devient ainsi la cellule de ses visions. Dans la nuit de ses désespoirs, les étoiles sont des soleils et s’enroulent en des tourbillons de feu, prenant la forme de tournesols ; et la lune elle-même se métamorphose en soleil, dans le ciel nocturne de ses angoisses. Les cyprès semblent une flamme immense, cierges d’une étrange supplique, celle d’une prière où le clocher est comme un doigt levé qui touche le ciel pour y puiser une parcelle d’espérance. Autour de l’église se blottit un petit village où la lumière des foyers émerge des fenêtres.
Voici l’étreinte de la nuit et de la lumière en quête d’une aurore. Mt 26,41) … et la nuit deviendra lumière pour vos yeux obscurcis. Il manifeste ce désir d’absolu par la puissance des couleurs pour chercher à sortir de ses torpeurs. Il nous fait découvrir en ce paysage transfiguré le souffle de vie arraché aux cauchemars de la mort. La lumière a vaincu les ténèbres. (J.-M. N.)
qui voyait dans un arbre tourmenté le Christ en agonie, nous fait découvrir que l’artiste est un prophète qui annonce le jour au cœur de la houle de nos insomnies tourmentées. « Veillez et priez » (26,39 Offrant sa vie à son Père dans l’agonie de Gethsémani
26,47–50 Représentations iconographiques du baiser de Judas Le geste de la trahison de Judas est diversement représenté :
Dans les manuscrits enluminés, le baiser de Judas est couramment rapproché de l’assassinat d’Abner par Joab (2S 3) et de la trahison de Tryphon (1M 12).
26,57–66 Jésus devant le Sanhédrin
26,69–75 Reniement de saint Pierre De nombreux artistes ont représenté très directement cette scène à proprement parler révolutionnaire dans l'histoire de l'art, à commencer par la littérature (Auerbach). Une image particulièrement touchante du reniement est peut-être à trouver dans le détail d'un célébrissime tableau de Paul Gauguin :
Catalogues raisonnés : W.327: Georges
Gauguin : I. Catalogue, 1964. S.151: Gabriele (1972) L'opera completa di Gauguin, Milan: Rizzoli, no. 151.Trois femmes à genoux au pied d'un calvaire breton, pourraient être une simple halte de trois paysannes du début du 20e s. Mais il pourrait s'agit aussi d'une évocation de la crucifixion elle-même, avec les saintes femmes et Marie au pied de la croix. Un petit personnage, en arrière plan du tableau, escalade un mur pour s'éloigner de la croix. C'est peut-être Judas, mais c'est peut-être bien Pierre, aussi, et tout homme, pécheur, qui fuit la Croix.
27,1–66 Ecce homo
Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan, à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.
27,3s Judas, pris de remords, chez les grands prêtres
27,5 il s'en alla et se pendit La mort de Judas
27,13 Quand le Christ devient objet de militance
La symbolique du Christ en croix au 21e s. ne se suffit pas à des lectures religieuses : pour preuve, nombre d’artistes s’en saisissent pour exprimer l’universalité de la souffrance humaine et appuyer diverses militances, dont la cause des homosexuels. Prenant pour toile de fond le décor d’une ville moderne, ce tableau dénonce les visages haineux qui crucifient cet homme. (V.L.)
27,24 prit de l'eau et se lava les mains Pilate se lave les mains
27,26–31 Christ à la colonne
Au Salon d’automne 1910, Desvallières expose le Christ à la colonne, image puissante de sa foi retrouvée, à côté de La Grèce (CR 1319), fleuron de sa peinture allégorique. Il choisit de présenter ces deux toiles ensemble, un peu à la manière d’un premier testament. L’inspiration du Christ à la colonne lui est venue pendant un voyage en Espagne, au printemps 1910, au cours duquel il réalise une petite étude aquarellée (CR 1335), au dos d’une carte postale de l’église Saint-Jean de Ségovie. L’artiste voyage avec Marguerite et Richard, René Prinet, son épouse, Jeanne, et André Saglio. Ensemble, ils visitent la cathédrale de Ségovie, dans laquelle George remarque sans doute le Cristo Yacente, le Christ gisant (1631-1636), de Gregorio ; dans la sacristie de la cathédrale de Burgos, il est probablement aussi frappé par le Christ à la colonne (vers 1525) de Diego (1495-1563), autre sculpture polychrome du corps de Jésus, recouvert des stigmates de la flagellation. Cette iconographie doloriste et réaliste des artistes espagnols l’inspire sur-le-champ ; il compose le petit dessin coloré pour cette future œuvre magistrale. Le Christ de la passion, le corps lacéré de traits de sang, la tête inclinée sous sa couronne d’épines, porte toute la souffrance du monde pour lequel il a donné sa vie et à qui les hommes pécheurs demandent pardon : sur le fond noir, à droite, l’artiste a écrit en capitales « Seigneur ayez pitié de nous ». Une corde épaisse retient le supplicié à une colonne lumineuse qui annonce, avec l’auréole placée au-dessus de lui, la résurrection du Fils de Dieu. Cette vision est offerte au Salon d’automne 1910, année consacrée aux arts décoratifs.
(1576-1636)Deux ans plus tard, dans son importante Histoire de l’art religieux, Maurice sic] Desvallières) », sous la photographie sépia, éditée, comme celle du Sacré-Cœur, par L’Art catholique. Plusieurs répliques seront par la suite commandées au peintre, dont deux sont répertoriées au catalogue, celle de Louis Meley (CR 1713), en 1922, et celle d’Eugène Chevalier (CR 2428), en 1939.
situe Desvallières dans le courant « romantique, celui qui s’apparente au baroque, au Greco, à la piété espagnole. Il est impossible de ne pas y rattacher l’oeuvre immense de George Desvallières, le représentant génial du lyrisme et du mysticisme d’après-guerre, l’un des plus grands noms de l’art d’aujourd’hui. Il avait peint un “Christ à la colonne”, un “Sacré-Cœur” pathétique comme un Grünewald […] » (p. 298), écrit-il, rapprochant, à raison, les deux œuvres dans lesquelles le peintre représente Celui qu’il aimait nommer « Notre-Seigneur-Jésus-Christ ». Une image de dévotion paraîtra, intitulée « Le Christ à la colonne (Georges [27,27–50 Instruments de la Passion
27,28 Christ dépouillé de ses vêtements
D’abord exposé à Genève, le tableau est remarqué au Salon d’art religieux de janvier 1927 comme un « magnifique morceau où se retrouve la tradition de
dans un torse d’une impeccable plastique, d’une noblesse de ligne, d’un modelé admirables » ( ). Devant la croix sur la droite, un terrible bourreau dévoile le Fils de Dieu.Dans son livre, Le Christ dans l’art français, ; cet étirement de verticales, qu’importe leur objet ? La seule chose qui demeure en nos yeux, c’est le corps offert ; « Prenez et mangez car ceci est mon corps livré pour vous. » L’artiste n’est plus que l’ami et il ne voit que l’Ami. Ainsi nous-mêmes, oubliant tout ce qui d’abord nous occupait, ne pensons-nous plus qu’à l’amour qui consomme son offrande. » ( ) L’artiste traita cette scène plus tragiquement dans la 10e station de ses chemins de croix de Wittenheim (CR 2075) et du Saint-Esprit (CR 2334).
reproduit l’œuvre et commente : « Il y a encore trop d’intention dans le beau « Christ dépouillé » de si tragique. Le corps étiré, bridé, dénudé est aussi vrai que celui de la crèche, corps comme les nôtres, vrai corps d’homme, mais tant marqué de souffrance. Tout le reste n’existe plus27,31–38 La Crucifixion ou Le Calvaire
Malgré le drame de la scène, nul ne semble remarquer l'absence de lumière, excepté l'homme nu se relevant, vêtu d'un drap. Dans cette œuvre figurent les six phénomènes extraordinaires racontés par l'évangile de saint Matthieu.
27,35–56 Les acteurs de la crucifixion dans les représentations visuelles
Le nombre de personnages présents autour du Christ en croix (→Histoire de la représentation visuelle de la croix et du crucifié) est relativement restreint et limité : le Crucifié est souvent entouré des deux larrons, en présence ou non de la Vierge et de saint Jean, parfois d’une foule (plus ou moins nombreuse) aux pieds de la croix. Entre composition narrative, symbolique et méditative, la production est donc remarquablement abondante et diversifiée.
(1315-1330, Paris) :
(1330-1335, Madrid) :
(1340-1344, New York) :
(1360-1390, Venise) :
→Histoire de la représentation visuelle de la croix et du crucifié Crucifixions allégoriques
L'iconographie ad minima se retrouve aussi en enluminure, vitrail, sculpture et sur des objets liturgiques ou des ornements sacerdotaux en émail, ivoire, orfèvrerie ou broderie (plaques de reliure, coffrets, tabernacles, autels portatifs, mitres, croix épiscopales, etc.).
Différents types s’affirment.
dans de grandes compositions narratives :
(15e s., Chantilly) :
(1456-1459, Paris) :
(1460, New York) :
(1460, Munich) :
Parfois accompagnés des saintes femmes ou de figures de sainteté de l’ordre commanditaire de l’œuvre :
(1445-1462, Sansepolcro) :
Entouré ou non des larrons, il apparaît régulièrement dans une solitude totale :
Après le concile de Trente, les représentations du Christ seul se multiplient, qu'il soit encore vivant ou déjà mort :
(1620, Anvers)
(1627, Chicago ) :
(1631, Le Mas d’Agenais) :
(ca. 1632, Lyon) :
Une tendance à toujours plus de réalisme se fait jour, à mesure que l'exégèse se veut plus historique.
La formule qui ne présente qu’un nombre restreint de personnages et permet, par son cadrage resserré, d’insister davantage sur la figure souffrante du Christ, qu'il soit encore vivant ou déjà mort :
(17e s., Paris)
(1636, Lyon)
La peinture peut se faire méditative. Le peintre
considère qu’en représentant la foule qui assistait à la crucifixion « les peintres satisferaient mal la piété des personnes contemplatives, parce que tant de divers objets interrompraient leur méditation et leur ferveur » :Aux côtés des représentations du Christ seul (cf. supra), on retrouve également les grandes formules des siècles précédents.
Plus ou moins identifiables, ils sont parfois maintenus dans des scènes de source plus explicitement johannique :
Autres exemples : Arts visuels Mt 27,55s.
La formule narrative représentant la foule ou insérant la scène dans une vaste histoire du salut fut parfois adoptée :
La tendance à centrer les représentations sur la figure du crucifié, dans un isolement parfois total, développée naturellement par les sculpteurs, mais également par certains peintres est prolongée par les artistes de l’époque contemporaine, qui reflètent l’évolution de la christologie (Mt 27,46b).
Catalogues raisonnés W.327: Georges Wildenstein, Gauguin : I. Catalogue, 1964. S.151: Gabriele Mandel Sugana (1972) L'opera completa di Gauguin, Milan: Rizzoli, no. 151. Trois femmes à genoux au pied d'un calvaire breton, pourraient être une simple halte de trois paysannes du début du 20e s. Mais il pourrait s'agit aussi d'une évocation de la crucifixion elle-même, avec les saintes femmes et Marie au pied de la croix. Un petit personnage, en arrière plan du tableau, escalade un mur pour s'éloigner de la croix. C'est peut-être Judas, mais c'est peut-être bien Pierre, aussi, et tout homme, pécheur, qui regarde la croix.
Autres exemples : Arts visuels Mt 27,55s.
27,45s Douzième station : Jésus meurt sur la Croix
Sommet de tout le Chemin de Croix, la douzième station, sur le bas-côté droit de la nef, présente le Christ crucifié entre les deux larrons, devant le ciel noir de Jérusalem zébré d’éclairs terrifiants. Les regards du Christ et du bon larron sont tournés vers le ciel. Le second larron à droite laisse pencher sa tête vers le sol. Dans son article de 1933, le père Couturier choisit cette illustration pour parler entre autres des stations « magnifiques » du Chemin de Croix d’Alsace de son maître qui, pour lui, sont plutôt « de grandes esquisses passionnées ». Il rappelle le premier souci de Desvallières, montrer avant tout combien le Christ a souffert pour l’humanité : « Ce n’est pas du tout par parti-pris, nous disait-il, mais il me semble qu’en poussant plus loin, j’affaiblirais l’expression. » (Couturier) Pauline Peugniez, après un tour en Alsace avec un groupe d’élèves d’art sacré, écrira : « Nous voyions ces jours-ci en compagnie d’autres peintres, l’église de Wittenheim, en Alsace, décorée par Monsieur Desvallières et nous revenions de cette visite aussi émus qu’au musée de Colmar qui abrite pourtant l’admirable Gruenewald [sic]. » (Hébert-Stevens). L’abbé Vital Bourgeois, curé des lieux, écrit à Desvallières combien la vue de Christ l’aide dans son difficile ministère. Il trouve dans cette contemplation des « leçons de dévouement, d’amour et de courage jusqu’au bout. » (Bourgeois, 13 février 1939) Une gravure non répertoriée de la Tête du Christ a été éditée (collection du musée Rolin).
Ce beau Christ se détache sur un paysage de ville dévastée sous un ciel bleu outremer. Il est probable que George Desvallières l’ait offert au musée de Belfort après la mort du sculpteur Camille Lefèvre, le 23 mai 1933, ami de l’artiste, vice-président du Salon d’automne. Un don de ses œuvres et de sa collection parvient au musée de Belfort, le 2 octobre 1934, en présence de Madame Camille Lefebvre. « Le legs fait au Musée par le sculpteur Camille Lefèvre et sa femme a été installé dans une salle spéciale, inaugurée le 2 octobre, en présence de Mme Camille Lefèvre et de M. Desvallières, représentant le Salon d’Automne, dont Camille Lefèvre était vice-président. Ce legs comprend un bel ensemble des œuvres de Camille Lefèvre, sculptures, peintures et dessins, et, en outre, des morceaux importants de Rodin et de Dalou ; des peintures de Carrière, Guillaumin, Renoir, Luce et Whistler : des céramiques de Lenoble et de Delaherche. Le tout a été habilement présenté par le conservateur M. Delarbre, qui s’est ingénié déjà à renouveler et rajeunir son musée par l’entrée de nombre d’œuvres d’artistes contemporains des jeunes générations. » (Une salle Camille Lefèvre, Bulletin des Musées de France, 6e année, no9, novembre 1934, Musées Nationaux, p. 188 ; musée de Belfort).
La mort du Seigneur encadre, avec les dixième et onzième stations (CR 2336), la grande fresque de l’histoire de l’Église de Jean Dupas. Alors qu’au chemin de croix de l’église Sainte-Barbe de Wittenheim, Jésus et le bon larron tournaient leur visage vers le ciel zébré d’éclairs, ici, le Christ rend son dernier souffle en esquissant un mouvement vers le bon larron qui lui lance un regard suppliant. Sa croix domine toute la composition et à ses pieds la vigne porte des grappes de raisin, symbole de l’espérance invoquée par l’artiste aux pires moments de l’existence.
27,50 Crucifixion
Au fond, de part et d’autre du grand crucifix, dans un halo de lumière intense, le peintre déploie en symétrie deux scènes bibliques : la Présentation au Temple (2399a) à gauche, offrande de l’Enfant-Jésus au sanctuaire par Marie et Joseph, dont on connait la première esquisse (2398) et le Sacrifice d’Abraham (2399c) à droite, où le patriarche est prêt à offrir son fils Isaac (Gn 22,1-19). Le père Régamey, quand il découvre l’œuvre, admire « deux grands actes d’offrande et de sacrifice en beau rapport avec la messe et bien choisis pour la méditation de futurs prêtres ». Effectivement, les deux évènements rapportés préfigurent le don du Christ sur la croix, qui se renouvelle par l’intermédiaire du prêtre dans le mystère de l’eucharistie. Sur les côtés et en partie inférieure du panneau, Desvallières peint des draperies et des symboles.
27,51 Sur le tabernacle vivant
En 2015, l’église Dornbarcher a vu son crucifix disparaître durant quelques mois, dissimulé derrière l’œuvre monumentale que l’artiste Leo Zogmayer a positionnée en amont du maître-hôtel — un voile blanc, déployé dans cet espace habituellement réservé aux représentations de la passion. Une marque rougeâtre vient trancher le mur de tissu en plein cœur, faisant écho aux souffrances endurées par le Christ en même temps qu’à son essence céleste, rendue visible dans la chair humaine pour le bien de tous. Quant à ce qui demeure caché derrière l’étoffe, cela renvoie à cette part d’invisible insaisissable qui participe de la foi chrétienne — les mystères divins que l’œil humain ne peut connaître mais qu’une ouverture du cœur peut pénétrer. (V.L.)
27,52s La résurrection des morts
L’artiste imagine en plusieurs dimensions et sur différents supports la résurrection des morts qu’il avait déjà traitée dans les années 1930 et où il s’était représenté avec son épouse Marguerite (CR 2362-2364). Cette dernière œuvre en largeur, après les quatre esquisses précédentes, fait apparaître un couple plus jeune et apporte des couleurs plus chaleureuses. Le jeune homme vient tirer de la tombe un proche qu’il prend dans ses bras dans une ambiance apocalyptique, avec le réalisme des grands blocs des pierres tombales éparses et ouvertes. La luminosité des rayons qui tombent en biais sur la scène et quelques fleurs parsemées dans la nuit font naître l’espérance.
27,54 le centurion et ceux qui avec lui gardaient Jésus Hommes de guerre et Crucifié
Illustration pour le livre de Monsieur Vincent (p.19) illustrant le chaos de la guerre autour de la croix du Christ.
27,55s Les femmes au pied de la croix
Derrière les trois croix noires du Golgotha se dessine la ville de Jérusalem en arrière-plan, lavée et illuminée par le sacrifice de son sauveur.
L'ermite contemplative voit l'océan de douleur jadis prophétisé de la fille de Sion (Lm 2,13) remplir de larmes amères les yeux de Marie au pied de la Croix.
27,57–61 Jésus mort descendu de la croix.
La décoration florale est attribuée à Daniel Seghers.
Voici une nouvelle Pietà au pied de la Croix avec la sainte mystique qui se substitue à la Vierge.
En 1927, le projet d’illustration de sainte Thérèse d’Avila de Louis Bertrand (CR 1991) est envisagé et l’artiste compose et expose alors un cycle sur la sainte mystique. Ce grand panneau représente une nouvelle Pietà au pied de la Croix avec la sainte mystique qui se substitue à la Vierge. Le peintre doublement inspiré avec CR 1992, peint la carmélite qui tient à nouveau le Christ descendu de la Croix dans ses bras, avec une compassion et une tendresse dignes d’une mère. Il lui donne les traits de sa fille Sabine qui partage désormais la vie d’une communauté de Clarisses.
Une phrase de Louis Bertrand n’est pas passée inaperçue aux yeux de l’artiste : « D’autres, sans aucun doute, avant elle et depuis elles ont osé dire la même chose. Mais aucune n’a jamais apporté de preuves aussi fortes à l’appui de son témoignage » (Bertrand, p. 20). Exposé aussi chez Druet en 1929 et intitulée Sainte Thérèse d’Avila. – « Je l’ai tenu dans mes bras comme la Vierge de la cinquième angoisse », elle sera présentée au Salon des Tuileries au printemps et à la dernière grande rétrospective de 1937. Ce cycle, réalisé avant la décision des commanditaires, ne fut pas retenu pour l’illustration du livre (cf. Président de la société Les Exemplaires, 19 février 1929).
Dans la revue L’Art sacré de mars-avril 1948, le père Couturier choisit de reproduire cette œuvre pour illustrer son article sur l’art religieux, « Bilan de l’époque 1920-1940. Réalisations. » En 1984, dans le catalogue de l’exposition au Japon, s’il est dit, à propos de ce tableau, que le peintre s’inspire encore de Gustave Moreau, il est ajouté qu’il a trouvé sa voie personnelle : « Ce tableau est très représentatif du style de Desvallières, à l’âge mur qui se caractérise par une manière proche de l’expressionisme en un sens tragique qui fait penser aux compositions de Grünewald ou du Greco » (p. 56).
27,59 ; Jn 19,40 ; Lc 23,53 ; Mc 15,46 l'enveloppa d'un drap Saint Suaire
Au centre, accompagnée de l'inscription Il verissimo ritratto del Santissimo Sudario (représentation véridique du Saint Suaire), se trouve une reproduction fidèle de la relique contenue dans le reliquaire : le fameux linceul dans lequel le Christ aurait été enveloppé avant d'être mis au tombeau. À gauche, la colonne de la flagellation ; à droite, la croix ainsi que deux des instruments de la Passion, l'éponge au bout du la branche d'hysope et la lance de laquelle un soldat aurait transpercé le corps du Christ selon Jn 19,34.
27,66 Ellipse
La pierre est roulée. Dans la nuit du samedi au dimanche, la lumière de Pâques transfigure les ténèbres de la ville endormie. C’est une lumière qui vient d’en bas, qui remonte du séjour des morts, ramenant avec elle toute l’espérance accomplie des prophètes de l’Ancien Testament. La croix est là, bientôt illuminée elle aussi par la gloire de la résurrection.
28,1–20 La Résurrection est-elle représentable visuellement ? La résurrection, qui n’est guère matière à récit (Genres littéraires Mt 28,1–20), et dont l’appréhension repose sur la foi aux dires de témoins, eux-mêmes « prouvés » par les Écritures (→Résurrection, Écritures et parole de Jésus), est encore moins matière à représentation visuelle. Avant les grandes « machines » qui remplissent notre mémoire avec des images représentant les apparitions du Christ ressuscité, quand ce n'est pas le Christ en train de ressusciter (!), les artistes se sont posé la question de la représentation de l’Irreprésentable.
L’on n’est guère étonné que les évocations visuelles du Ressuscité aient commencé par la reprise de symbolismes conventionnels de victoire (Arts visuels Mt 28,6b).
De l'irreprésentabilité de la résurrection, les plasticiens anciens eurent la profonde conviction, surtout lorsqu'ils travaillèrent au service de la liturgie. La description d’une de leurs plus belles réussites, vaut bien tous les discours théoriques :
Son innovante base hexagonale est posée sur une colonne centrale (à la base sculptée de trois atlantes) et six colonnes latérales (à chapiteaux représentant les vertus de charité, force, humilité et foi, ainsi que les hérauts du jugement saint Jean Baptiste et l’archange Michelet) qui abritent des arceaux trilobés à écoinçons sculptés représentant des prophètes et des évangélistes. Sur le monument hexagonal, cinq panneaux en bas-relief représentent les scènes principales de la vie du Christ, du point de vue de l’humain sur le point d’être baptisé : nativité, adoration des mages, présentation au Temple, crucifixion et même, bien sûr, le Jugement dernier ; à l’exception de la résurrection.
C’est que le sixième côté de l’ambon est ouvert pour donner accès à la plateforme d’où le ministre peut, depuis l’aigle-pupitre à la charnière de la crucifixion et du Jugement dernier, proclamer l’Écriture — comme si l’annonce de la Parole était la seule « présentation » possible de la résurrection, l’expérience même, avec le baptême qu’on est en train de célébrer, de la rencontre avec le Ressuscité (→Phénoménologie des rencontres avec le Ressuscité; Théologie Mt 28,17 Voir, adorer ou douter).
Le maître lissier (sans doute flamand) auteurs des célèbres tapisseries de la Chaise-Dieu (France), donne à voir plusieurs des témoignages de rencontres du Ressuscité depuis la visitation de la Cité sainte jusqu'aux disciples d'Emmaüs, en passant par l'apparition à Madeleine, autour du Christ ressuscitant, sur sa composition sur la Résurrection.
Gustave Doré peignit la scène de la résurrection quelques jours avant sa mort.
Jésus Christ est proclamé Dieu fait homme. Il s’est laissé condamner et tuer sur la croix. Mourant dans son humanité, il descend jusqu’aux enfers où l’homme était enfermé depuis le péché d'Adam et Ève. La résurrection du Christ est pour les croyants cette espérance folle : la mort est vaincue par la Vie, puisque Dieu libère la création des enfers.
Sur le mur droit de la chapelle, Desvallières représente le mystère glorieux, la Résurrection, dans un grand panneau faisant face à celui de la Nativité, complété par la suite de trois vitraux. Les mêmes rayons de lumière descendent du vitrail central du Cœur du Christ et irradient du tombeau vide dans une représentation proche de de la Résurrection réalisée par Desvallières pour la chapelle de Saint-Privat (CR 1653). La scène est fixée à l’instant où le flamboiement du tombeau vide saisit les femmes recueillies dans la prière. L’évènement mystérieux prend place dans un jardin fleuri et luxuriant, Paradis retrouvé, où l’annonce de l’ange est accueillie dans un tourbillon de grâce. Sous cette scène biblique, l’artiste proclame l’ultime étape du salut : « IL EST RESSUSCITÉ. »
Les trois vitraux délivrent le même message : « PAR MOI – VOUS VIENNENT – LUMIÈRE ET VIE. » Ces verrières, comme celles du mur gauche, sont réalisées en 1933, après celles de Marguerite Huré pour le chœur. On ignore le nom du verrier et leurs dessins ne suivent pas les esquisses du maître qui reprenaient en fait les rayonnements et les nuées des décors (CR 2115).
À la suite du panneau de la nativité achevé à l’automne 1941, Desvallières continue la décoration entreprise pour la cathédrale d’Arras avec le panneau de droite où il représente un mystère glorieux du Christ sortant triomphant du tombeau. Le 25 octobre 1941, George écrit à sa fille France dans le Limousin : « […] Pour ma part, j’ai attaqué ma seconde grande toile très humblement, très tranquillement m’en remettant à la volonté du bon Dieu pour sa réussite ou non réussite. » Il traverse chaque jour la Seine pour se rendre dans son atelier non chauffé de Saint-Fargeau. Marguerite raconte à sa fille le 6 novembre les conditions dans lesquelles il travaille : « Papa exécute son deuxième panneau de 9 m, de l’autre côté de l’eau et il a oublié tout à l’heure la paire de chaussettes de laine qui lui sert de gants ».
Elle ajoute le 16 novembre « Papa est tellement acharné à sa grande toile afin de la terminer comme la première en deux mois qu’il vaudrait mieux pour lui ne pas s’absenter. » Et pourtant il fait quand même ses expéditions à Paris entre temps, puisqu’elle signale le 22 : « Papa est parti ce matin à 7 h 1/2 par une nuit étoilée pour son Institut, l’École des Beaux- Arts, ses 2 ateliers. » Le jour de Noël, George avoue à sa fille « Le bon Dieu me donne la force et la joie pour À la suite du panneau de la Nativité achevé à l’automne 1941, Desvallières continue la décoration entreprise pour la cathédrale d’Arras avec le panneau de droite où il représente un mystère glorieux du Christ sortant triomphant du tombeau. Le 25 octobre 1941, George écrit à sa fille France dans traverser tous les jours la Seine, pour travailler à ma Résurrection au milieu de toutes les fleurs du printemps. »
Le tableau prend forme. Le Christ ressuscité au cœur rayonnant de lumière domine le trou noir du tombeau qu’il a quitté et dans un merveilleux paysage de renaissance de végétation, il brandit le drapeau de la victoire sur la mort. La nature luxuriante qui environne le Christ libéré de son suaire illumine ce mystère glorieux. Le 23 mars 1942, l’artiste écrit au directeur général des Beaux- Arts : « Cher Monsieur Poli, Voudrez- vous dire à M. Hautecoeur que mon second panneau de l’église d’Arras est terminé aussi, c’est la “Résurrection”. Vous avez pu voir la “Nativité” au dernier Salon d’Automne. […] Ma toile est malheureusement ici à Seine-Port. Étant donné les dimensions, je n’ai pu la peindre que par terre comme les décorateurs de théâtre, les murs de mon atelier n’ayant pas les 9 mètres de hauteur voulus. » (Arch. Nat. Lettre manuscrite de G. Desvallières, F. 21/6/1737.) Desvallières expose les deux grands panneaux imaginés pour la cathédrale d’Arras au Salon d’automne 1942.
28,1–7 Les myrophores Les myrophores (du grec muron, « parfum liquide » et du verbe phoreo, « porter ») sont les femmes qui , à l'aube du Troisisème jour, viennent au tombeau de Jésus avec des onguents pour embaumer son corps. L'identité de ces femmes et leur nombre varint selon les évangiles:
La présence de Marie Madeleine au tombeau est donc attestée par les 4 évangelistes, ce qui fait d'elle le personnage principal des Myrophores.
Bien qu'il soit difficile dans les oeuvres des premiers siècle de déterminer, parmi les femmes venant au tombeau, qui est Marie de Magdala, on peut supposer qu'étant toujours citée en premier dans les évangiles, elle tient aussi la première place dans l'iconographie. Ici elle est représentée avec une torche et un onguent.
Dans le manuscrit de l’Évangile de Rabbula la scène du dessous représente la Résurrection du Christ selon Mt 28: deux femmes parlent à un seul ange puis voient Jésus ressuscité devant qui elles se prosternent. Bien que Matthieu identifie les deux femmes à Marie Magdeleine et à "l'autre Marie", l'identité de ces femmes dans l'evangiles de Rabula n'est pas claire. Qui est la femme avec l'auréole? Serait-ce la Vierge Marie comme dans la scène du haut où elle est représentée avec le même type de vêtement, auprès de st Jean? Serait-ce Marie Magdeleine avec son flacon de parfum?
Avec le 14e siècle, les émotions des personnages transparaissent d'avantage. Ici, dans la scène de la Resurrection en bas , les saintes femmes se rendent au lieu de la sépulture où, sur un cercueil en pierre ouvert, un ange leur indique de la main que Jésus n'est plus ici. Marie madeleine, toujours vêtue de rouge, s'agenouille aux pieds de Jésus ressuscité. Dans cette représentation sont donc représentées 4 femmes qui correspondraient aux 4 noms donnés en adittionnant les 4 évangiles: Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, Salimé et Jeanne.
Encore dans la pénombre, les femmes arrivent au tombeau où elles trouvent assis sur la pierre , un ange tout illuminé qui leur indique que celui qu'elles cherchent n'est plus ici. Toute l'expression des personnages passe par les mains et non par les visages qui restent dans l'ombre. Tout près de l'ange, se tient Marie de Magdala habillée de rouge et les cheveux découverts. Elle tient de ses deux mains un grand vase de parfum, attribut qui lui est propre.
Dans son tableau Les saintes femmes au Sepulcre, Rubens a réprésenté deux anges et non un seul, à l'entrée du tombeau ouvert du Christ. Seule la lumière émanant du tombeau permet d'éclairer la scène. Ce n'est plus deux ou trois femmes qui sont là pour l'enbaumement mais six. Qui parmi elles est Marie Madeleine? Peut etre cette femme à la robe rouge qui tourne le dos et ne porte pas de voile? A moins que ce soit celle qui se penche en avant et qui tient en ses mains un onguent ?
28,5s L'apparition de l'Ange aux femmes
28,8 L'annonce aux disciples
28,19 Allez donc, enseignez toutes les nations L'envoi en mission
La chapelle des Missions catholiques de l’Exposition coloniale internationale, déplacée à Épinay-sur-Seine en 1932, sous le vocable de Notre-Dame-des-Missions, a été construite par l’architecte Paul Tournon à l’occasion de l’exposition qui s’est tenue à Paris de mai à novembre 1931 sur le site de la Porte Dorée, au bois de Vincennes. L’architecture de l’église évoque les styles régionaux des possessions françaises. Finalement, huit millions de visiteurs auront parcouru les allées à la découverte de l’empire français. Pour cet évènement, Desvallières a d’ailleurs réalisé une affiche (CR 2106) montrant Charles de Foucauld, accompagné de deux anges tenant le calice et l’hostie devant une Croix glorieuse. Le programme décoratif complet de la chapelle est confié aux deux maîtres des Ateliers d’art sacré et à leurs élèves.
Le 6 février 1931, le responsable du projet, le père Reviers de Mauny, donne rendez-vous à Desvallières chez l’architecte Paul Tournon pour « assister de sa haute compétence » la réunion sur les maquettes, esquisses et « en juger ». Fin février, l’artiste lui livre sa toile de 7,50 mètres sur 5 mètres. Le 23 avril, le père Reviers de Mauny le remercie pour l’aide qu’il lui a fournie depuis le début du chantier, « à l’œuvre que nous avons entreprise pour la gloire de nos missionnaires ». En effet, on doit aux Ateliers les vitraux (Jean Hébert-Stevens, André Rinuy, Pauline Peugniez, atelier Barillet, Marguerite Huré), les sculptures ornant l’intérieur du bâtiment (Raymond Delamarre, Anne-Marie Roux, Roger de Villiers), la chronologie de l’action des missionnaires sur les murs de la nef, ainsi que les douze grands panneaux de toile marouflée répartis de part et d’autre de la nef, à gauche et à droite du chœur, perpendiculairement aux murs latéraux. À gauche, Georges Ballot, Paul de Laboulaye, Valentine Reyre, Pauline Peugniez, Charles Plissard et Henri Marret ont représenté, dans la continuité du panneau de Maurice Denis, des épisodes de l’évangélisation de l’Europe. À droite, aboutissant à la toile de Desvallières, ce sont les missionnaires des pays lointains qui sont peints par Émile Beaume, Lucien Simon, Robert Génicot, Henri de Maistre et Raymond Virac. Sur le grand panneau, à droite du chœur, Desvallières représente l’action des missionnaires en Afrique. Il choisit, comme sur l’affiche qu’il a imaginée pour l’exposition, la figure du converti Charles de Foucauld (1858-1916), l’apôtre du désert à l’Assekrem, au nord de Tamanrasset en Algérie, qui y a laissé sa vie, assassiné le 1er décembre 1916.
Au centre de la composition, sous une croix blanche monumentale, à l’ombre d’un palmier, Monseigneur Lavigerie, cardinal d’Alger et de Carthage, engagé contre l’esclavage, bénit le continent. Sous sa bienveillance, le père de Foucauld présente humblement le Saint-Sacrement aux populations locales. Dans L’Artisan Liturgique de 1932, Desvallières décrit avec enthousiasme la chapelle où chaque artiste a laissé s’exprimer son talent. « Faire du bien aux autres en s’épanchant soi-même, voilà le fond de notre effort. D’ailleurs dans toute cette chapelle, il règne déjà comme une atmosphère de fraternité, d’entraide plastique ». Il aime à relever l’ingéniosité des uns et des autres, avec son humilité habituelle concernant son propre travail, « L’autorité que Maurice sic] Desvallières, sur laquelle l’ascétique apôtre offre à l’Afrique l’Hostie eucharistique. Et certain matin, on vit se grouper autour du maréchal et du commandant même de l’École militaire de Saint-Cyr, cinq cents Saint-Cyriens en uniforme, venus là pour entendre une messe, sous le regard extatique du “ camarade ” Foucauld. » (Goyau)
a mise dans la représentation de Saint Pierre et Saint Paul ne viendrait-elle pas déborder heureusement sur les incertitudes ou les négligences involontaires de “ mon ” Père de Foucauld ? » (Desvallières, 1932) Pourtant, l’historien Georges Goyau écrira en 1934 : « Vingt-sept ans après la messe de Beni-Abbès, Lyautey, devenu dans son Maroc le grand Africain, revoyait le P. de Foucauld. Il le revoyait au Pavillon, dans l’admirable fresque de Georges [28,19 Père, du Fils et du Saint-Esprit CONTEMPLATION Jésus-Christ visage de Dieu
Ce tableau représente la Trinité, selon le schéma préféré aux 13e et 14e s. en Europe, appelé trône de grâce. Il s’agit de comprendre, au-delà de l’image, une pensée théologique… Dieu le Père, siégeant, élève devant lui le crucifié bras en croix et semble le proposer à la contemplation des fidèles. Sans la croix de bois, le Fils est cloué aux mains du Père. Semblant sortir de l’auréole du Père, à sa droite, la colombe de l’Esprit plonge vers le Fils. Une communion, une union de vie se manifeste dans ce lien sacré ; ainsi s’accomplit la parole de Jésus : « Moi et le Père nous sommes un » … Les visages sont les mêmes : « Qui me voit voit le Père ». Dieu a un visage, celui du Fils, parce que c’est lui qui nous l’a fait connaître.
Par l’harmonie des traits, l’intensité des regards, le peintre d’origine grecque et travaillant en Italie révèle, dans la grande tradition des icônes du Christ Pantocrator, une même présence. Leurs yeux expriment un véritable appel à reconnaître le Dieu de Jésus-Christ. Regard unique d’une Parole qui se fait chair… C’est en Christ que nous apparaît le mystère du Dieu invisible ; c’est en ce visage que Dieu se livre, se communique : Dieu se dévoile dans l’amour du crucifié. (J.-M. N.)
26,1s Prologue : invitation à contempler Dans la tradition des passions responsoriales, → fait précéder le récit évangélique d’une pièce introductive qui donne le ton de cette « grande passion ». Mais au lieu de faire aux fidèles la traditionnelle invitation à écouter le récit des dernières heures de la vie du Christ, il compose un double chœur d’ouverture invitant les fidèles moins à entendre qu’à voir le Christ en croix. Il met en scène les personnages symboliques des « Filles de Sion » (chœur 1), qui contemplent le mystère de la rédemption et invitent les « Croyants » (chœur 2) à faire de même. Ce double **chœur accompagné par un double orchestre (il y avait deux tribunes face à face dans l’église Saint-Thomas, pour laquelle cette passion a été conçue et où elle fut exécutée le 11 avril 1727, aux vêpres du vendredi saint) fait entrer dans un climat de contemplation à l’orée de la fresque qui suit. Le choral monophonique, qui fait intervenir un troisième chœur, et qui semble planer au-dessus du dialogue des deux premiers, y invite encore davantage. Passion
Tout au long de la passion, six dialogues entre les deux chœurs permettront d’approfondir pédagogiquement la contemplation de la passion du Christ, en mettant en abyme la situation dans laquelle se trouve la communauté réelle des spectateurs/auditeurs.
Le procédé du dialogue entre les deux chœurs est pédagogique : tandis que le chœur 1 sait d’emblée ce qu’il faut contempler dans la passion, le chœur 2 semble au contraire ne pas savoir comment regarder : il demande au premier de le lui apprendre. Est ainsi mise en œuvre la recommandation de Luther dans sa prédication : la passion du Christ engage une mystique du regard, qui doit être éduquée car le salut en dépend en partie.
26,3.47 ; 27,46 Les ténèbres se firent
Tenebrae factae sunt, dum crucifixissent Jesum Judaei: et circa horam nonam exclamavit Jesus voce magna: Deus meus, ut quid me dereliquisti? Et inclinato capite, emisit spiritum. V. Exclamans Jesus voce magna ait: Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. Et inclinato capite, emisit spiritum.
Les ténèbres se sont faites pendant que les Juifs crucifiaient Jésus : et vers neuf heures, Jésus s'exclama d'une voix forte : Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? Et après avoir incliné la tête, il expira. Jésus s'exclamant d'une voix forte dit : Père, entre tes mains je remets mon esprit. Et après aovir incliné la tête, il expira.
Michael
est un compositeur autrichien, né le 14 septembre 1737 à Rohrau (Autriche) et décédé le 10 août 1806 à Salzbourg. Il est le frère cadet de Joseph (1732–1809). Ses œuvres comportent plus de huit cents compositions, essentiellement religieuses.26,6–13 La femme avec le vase d'albâtre
Arvo
né le 11 septembre 1935 à Paide, en Estonie, est un compositeur estonien de musique contemporaine vivant à Tallinn. Il est souvent associé au mouvement de musique minimaliste qui s'est formé à partir des années 1960. Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse, il est de confession chrétienne orthodoxe, et les chants orthodoxes ainsi que les chants grégoriens ont influencé son style sur la modulation lente des sons. Associé par certains à la musique postmoderne, Arvo creuse à présent le sillon de son style tintinnabuli. Ses œuvres ont été jouées dans le monde entier et ont donné lieu à plus de 80 enregistrements, ainsi qu'à de très nombreuses utilisations pour la bande sonore de films et de spectacles de danse.26,16 Déploration de la traîtrise → exprime une lamentation sur Judas par un air, cette fois sans récit : Passion
Bach souligne les mots ermorden (« tuer ») et Schlange (« serpent ») par de longues vocalises.
26,26 Niets dan liefde (Rien d'autre que l'amour)
Cette Cantate est composée pour le quatrième dimanche du carême sur l'amour. Elle est constituée de deux parties: la première décrit l'amour entre l'homme et Dieu comme un amour entre humains, la deuxième fait apparaître l'amour entre Dieu et l'homme dans l'eucharistie et le don de soi. La première partie est inspirée du Cantique des cantiques. Dans la deuxième partie, le Récit de l'Institution est superposé par un poème de Hans Andreus, qui se traduit en français par: « Je te préfère au pain, bien qu'on dit que c'est impossible, et bien que ce soit impossible ». Un fragment de la Prière de Charles de Foucauld et du cantique de l'amour (1Co 13,8a.7) concluent la cantate.
26,28 La vie est dans le sang
« Le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête » (Mt 8,20)
Jesus' blood never failed me yet — Never failed me yet — Jesus' blood never failed me yet — This one thing I know for he loves me so.
Le sang de Jésus ne m'a jamais fait défaut, ne m'a jamais fait défaut. C'est la seule chose dont je sois certain, car il m'aime à ce point.
D'abord enregistrée lors d'un documentaire sur la vie de la rue à Elephant and Castle et Waterloo, à Londres, la mélodie de ce sans-abri inconnu retient l'attention de Bryars qui la trouve ajustée à son piano et réductible à 13 mesures. Des harmonies riches, composées de cordes et de cuivres, se superposent progressivement sur la boucle de cette brève strophe improvisée. pour le premier enregistrement, Bryars était limité à une durée de 25 minutes; plus tard, il créa une version de 60 minutes de la pièce en cassette ; puis de 74 mn pour CD. Plus de détails sur cette pièce très émouvante ici→
26,32 Addition À cet endroit → fait intervenir un choral très célèbre de Paul Gerhardt (O Haupt), souvent repris par Bach, avec des harmonisations différentes suivant le contexte. Ici, le texte médite sur l’image du berger (Hirte). Passion
26,36–46 J'attends la mort comme en Gethsémani
Dans ce morceau composite (« Mosaïque ») aux accents mystiques et religieux forts,
traite de son rapport aux autres et du sentiment de solitude qui l'habite depuis son accession au statut d'artiste, thème récurrent chez les rappeurs, notamment sur le mode de l'hypocrisie des relations et de la trahison. Pour exprimer ce sentiment d'abandon et de solitude, il recourt à la figure du Christ isolé et à l'agonie à Gethsémani, attendant avec angoisse la trahison de Judas, l'arrestation, la torture et la mise en croix. Ainsi, commence son morceau en écrivant :M'd'mandez pas c'que je fais dans la vie / C'est si noir, vous s'rez pris de panique / Quelque part, loin de toute compagnie / Batterie Faible m'a fait perdre beaucoup d'amis / Me serre pas la main, fais-moi un #Vie / J'attends la mort comme en Gethsémani.
Les deux premiers vers peuvent faire à la fois écho à son passé sombre aux yeux de la société (cf. le morceau « Débrouillard » dans son album précédent Batterie Faible, d'où est issu le premier vers : D'mandez pas c'que je fais dans la vie / J'suis fonce-dé avec 2-3 you-vois du quartier / J'fume un pilon sur l'toit de la ville), mais également à sa carrière d'artiste, qui le conduit dans des milieux dangereux (ceux du show-business et des maisons de disque), ou dans les tréfonds de l'âme humaine par son travail d'écriture.
Après cet avertissement apotropaïque accentué par l'intensif si noir et l'évocation d'un sentiment fort tel que la panique, placée en fin de vers,
introduit alors le thème de la solitude, en premier lieu à travers l'isolement spatial : le Quelque part, lieu qui préfigure l'arrivée de Gethsémani, est placé en tête de vers, au point qu'on pourrait le confondre avec une locution à valeur logique (quelque part pouvant être l'équivalent à l'oral de « de toute façon »), mais cette ambiguïté est immédiatement levée par la suite : loin de toute compagnie.À l'isolement spatial succède l'isolement social, conséquence étroite et directe de sa nouvelle vie d'artiste, puisque c'est son premier album même, Batterie Faible, qui l'a conduit à de nombreuses trahisons en raison d'un « manque de reconnaissance » dont il aurait fait preuve envers certains de ses proches (cf. Commentaire de Damso à ce sujet→). Ces trahisons et ce sentiment d'abandon le conduisent donc à refuser la poignée de main traditionnelle, symbole d'une alliance ou d'un lien qui s'est avéré décevant, pour lui préférer le #Vie, signe de la main popularisé par l'artiste lui-même dans l'un de ses morceaux précédents, « BruxellesVie », comme un nouveau signe de paix, qui pourrait annoncer une fois de plus en filigrane la figure du Christ.
Cette dernière apparaît donc en point d'orgue de ces six vers, dans une acmè caractérisée par l'agonie, cette « attente de la mort » qui caractérise les instants du Christ à Gethsémani. Ainsi, les développements des vers précédents annonçaient en creux un parallèle avec la figure du Christ à l'agonie : la solitude du destin prophétique/messianique, l'isolement dans l'espace (Mt 26,36), puis la trahison et l'abandon des amis (Mt 26,20,25 ; 26,30-35) et le refus d'un signe d'affection trompeur (Mt 26,48-50). Ainsi, la mention de Gethsémani, lieu qui renvoie de façon précise à la vie du Christ, vient clore le parallèle établi entre la solitude et le sentiment d'abandon de l'artiste et celui de Jésus à ses derniers instants.
26,38 Additions : méditation sur le poids de mon péché dans l'agonie de Jésus →choisit de faire entrer l’auditeur dans la méditation de l’agonie de Jésus par un récit et un air insérés après ces paroles de Jésus. Dans le récit, il adopte pour cela un moyen original en faisant dialoguer, d’une part une voix soliste de ténor accompagnée d’instruments à vent et basse continue, et d’autre part, le chœur 2 simplement accompagné par la basse continue. Au soliste, il confie une mélodie torturée à l’image du texte Passion ; quant au chœur, il chante une strophe du choral Herzliebster Jesu par bribes. Par rapport à sa première apparition, le choral est sensiblement transfiguré par la douleur et la contrition (voir p. ex. les mots Plagen [« fléaux »], verschuldet [« coupable »], erduldet [« enduré »], où apparaissent des diminutions par rapport à la mélodie de départ) ; la mélodie est aussi modifiée au service du texte.
À la suite, l’air reprend le procédé de dialogue entre ténor et chœur, et propose une méditation sur l’idée de veille (ténor et hautbois) et de sommeil (chœur et cordes).
26,38 Mon âme est triste
Tristis est anima mea usque ad mortem: sustinete hic et vigilate mecum. Nunc[Iam] videbitis turbam quæ circumdabit me. Vos fugam capietis, et ego vadam immolari pro vobis.
Roland de Lassus, né à Mons en 1532 et mort à Munich le 14 juin 1594, est un compositeur de l'école franco-flamande, vers la fin de la Renaissance. Son art fut d'emblée reconnu et Roland de Lassus était, dès le milieu du siècle, surnommé le « divin Orlande » par le poète Ronsard, ou « Prince de la musique » par ses contemporains, ou encore, plus tard, l'« Orphée belge ». En tant que compositeur de motets, l'œuvre de Lassus est l'une des plus diversifiées et prodigieuses de toute la Renaissance.
26,39c comme toi Représentations musicale de l'abandon de Jésus
1. Introduction. Grave - Adagio (E♭ minor) a. Recitativo (C minor) b. Aria. Allegro (C minor) 2. Allegro (A major) a. Aria. Larghetto (G major) b. Allegro (G major) 3. Recitativo (C major) a Duetto. Adagio molto (A♭ major) 4. Recitativo. Andante con moto (F major) a. Alla Marcia (C major) 5. Recitativo. L'istesso tempo della Marcia (F major) a. Allegro molto (D major) 6. Recitativo. Allegro molto (C major) a. Terzetto. Allegro ma non troppo (B♭ major) b. Maestoso (C major) c. Allegro (C major)
1a. Jehova, du mein Vater! 1b. Meine Seele ist erschüttert 2. Erzittre, Erde, Jehova's Sohn liegt heir! 2a. Preist des Erlösers Güte 2b. O Heil euch, ihr Erlösten 3. Verkündet, Seraph, mir dein Mund Erbarmen 3a. So ruhe denn mit ganzer Schwere 4. Wilkommen, Tod 4a. Wir haben ihn gesehen 5. Die mich zu fangen ausgezogen sind 5a. Hier ist er, der Verbannte 6. Nicht ungestraft soll der Verweg'nen Schar 6a. In meinen Adern wühlen gerechter Zorn und Wut 6b. Welten singen Dank und Ehre ('Hallelujah') 6c. Preiset ihn, ihr Engelchöre
27,17–23 Ecce Homo Le dialogue entre Pilate et les ennemis de Jésus, concentré dans le sublime ecce homo que le quatrième évangile fait prononcer par Pilate, a inspiré de nombreux compositeurs.
– Ecce homo! – Crucifige eum! – Tolle, crucifige eum! – Regem vestrum crucifigam? – Tolle, crucifige eum! – Quid enim mali fecit, – Tolle, crucifige eum! – Ecce Rex vester! – Non habemus Regem nisi Caesarem. – Dimittam illum in Pascha? – Non hunc, sed Barabam! – Quid faciam de Jesu?
Voici l'homme. Crucifie-le ! Tue-le, curcifie-le ! Crucifierais-je votre roi ? Tue-le, crucifie-le ! Qu'a-t-il donc fait de mal ? Tue-le, crucifie-le ! Voici votre roi ! Nous n'avons pas de roi, si ce n'est César. Relâcherais-je celui-là pour Pâque ? Pas celui-ci, mais Barabas ! Que ferais-je de Jésus ?
Guillaume
, né vers 1587 en Languedoc (probablement à Narbonne ou à Saint-Nazaire-d'Aude), et mort après 1643, est un prêtre, maître de musique et compositeur français actif dans la première moitié du 17e s.27,35–45 Were you there (when they crucified my Lord)
Johnny Cash propose avec ce titre une reprise d'un negro spiritual, chant religieux entonné par les esclaves noirs lors du travail dans les plantations de champs de coton dans le sud des États-Unis.
Were you there when they crucified my Lord ? (Were you there ?) / Were you there when they crucified my Lord ? / O sometimes it causes me to tremble ! tremble ! tremble ! Were you there when they crucified my Lord ? —— Were you there when they nail'd him to the cross ? (Were you there ?) / Were you there when they nail'd him to the cross ? / O sometimes it causes me to tremble ! tremble ! tremble ! / Were you there when they nail'd him to the cross ? —— Were you there when they pierced him in the side ? (Were you there ?) / Were you there when they pierced him in the side ? O sometimes it causes me to tremble ! tremble ! tremble ! / Were you there when they pierced him in the side ? —— Were you there when the sun refused to shine ? (Were you there ?) / Were you there when the sun refused to shine ? / O sometimes it causes me to tremble ! tremble ! tremble ! / Were you there when the sun refused to shine ?
Étais-tu là quand ils ont crucifié mon Dieu ? (Mt 27,35 // Mc 15,24 // Lc 23,33 // Jn 19,18) (Étais-tu là ?) / Étais-tu là quand ils ont crucifié mon Dieu ? / Oh, parfois cela me fait trembler, trembler, trembler ! / Étais-tu là quand ils ont crucifié mon Dieu ? —— Étais-tu là quand ils l'ont cloué à la croix ? / (Étais-tu là ?) Étais-tu là quand ils l'ont cloué à la croix ? / Oh, parfois cela me fait trembler, trembler, trembler ! / Étais-tu là quand ils l'ont cloué à la croix ? —— Étais-tu là quand ils ont transpercé son flanc ? (Jn 19,34) (Étais-tu là ?) / Étais-tu là quand ils ont transpercé son flanc ? / Oh, parfois cela me fait trembler, trembler, trembler ! / Étais-tu là quand ils ont transpercé son flanc ? —— Étais-tu là quand le soleil n'a pas voulu briller ? (Mt 27,45 // Mc 15,33 // Lc 23,44) / Étais-tu là quand le soleil n'a pas voulu briller ? / Oh, parfois cela me fait trembler, trembler, trembler ! / Étais-tu là quand le soleil n'a pas voulu briller ?
27,45s.50 L'obscurité se fit
Tenebrae factae sunt, dum crucifixissent Jesum Judaei: et circa horam nonam exclamavit Jesus voce magna: Deus meus, ut quid me dereliquisti? Et inclinato capite, emisit spiritum. Exclamans Jesus voce magna ait: Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. Et inclinato capite, emisit spiritum.
Les ténèbres se firent après que les Juifs crucifièrent Jésus : et vers neuf heures, Jésus s'exclama d'une voix forte : mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? Et, après avoir incliné la tête, il expira. Jésus s'exclamant d'une voix forte dit : Père, entre tes mains, je remets mon esprit. Et après avoir incliné la tête, il expira.
Marc-Antoine
, né en Île-de-France en 1643 et mort à Paris le 24 février 1704, est un compositeur et chanteur baroque français. Sa musique est issue d'un mélange des styles français et italien, auxquels elle emprunte de nombreux éléments. Il a composé des œuvres sacrées telles que des oratorios, des messes, des psaumes, des magnificats. Il a également composé plusieurs opéras, des sonates, préludes pour orchestre, des noëls instrumentaux.27,46 Les sept paroles du Christ en croix
La solitude de Jésus sur la croix est traduite dans l'effectif de cette composition: un violon (ou alto) non-accompagné, abandonné par tout le monde, sans contact avec la terre. La pièce suit les sept dernières paroles à travers sept miniatures. Un "motif de croix" reconnaissable sert comme ponctuation entre les paroles: un accord très court et fort (verticalité) suivi d'une longue seconde soutenue douce (horizontalité).
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ...") est un jeu très virtuose, diabolique, on dirait fou, dépeignant ceux qui "ne savent pas ce qu’ils font."
Dans la deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.") deux voix chantent librement et paisiblement ensemble.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) se traduit en une valse noble, intime, pleine d'une joie intérieure.
Apogée et centre pivot des sept paroles, la quatrième parole "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est mis en musique en glissandi répétés de dissonants criants dans le suraigu.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) est évoqué par des sons expérimentaux, imitant des gémissements et des souffles secs.
"Tout est accompli" (Jn 19,30: sixième parole) est reflété par seulement quelques harmoniques, ne donnant que les contours d'une mélodie presque évaporée.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit." - voir aussi Ps 31,6) est une mélodie sereine, dépassionnée.
Motets en latin sur les sept dernières paroles du Christ en croix. Contrairement aux «The Seven Last Words» qui sont très atonaux et expressionnistes, les «Septem verba Christi» sont dans un langage néo-modal.
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ..."; "Pater, dimitte illis ...") se concentre sur la proclamation tranquille, paisible du texte.
La deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."; "... Hodie mecum eris in Paradiso") est plus mélismatique, évoquant l'atmosphère céleste.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) devient évident avec des mélismes à deux voix, un fleuve tranquille de deux mélodies qui coulent ensemble.
La quatrième parole "Deus meus, ut quid dereliquisti me?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est le centre pivot des sept paroles. C'est pourquoi elle est traitée de manière spéciale, c'est-à-dire dans un langage plus atonal, donnant expression aux mots dramatiques de Jésus. Les dynamiques sont également plutôt dans le forte, tandis que les autres se situent dans les dynamiques douces.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) n'est en latin qu'un seul mot: sitio. Des quintes ouvertes et une pédale sur "si" (à la fois la syllabe et la note musicale) créent une atmosphère de désert.
"Tout est accompli", "consummatum est" (Jn 19,30: sixième parole) est une longue séquence d'harmonies qui glissent de manière chromatique en bas.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit."; "Pater, in manus tuas comendo spiritum meum." - voir aussi Ps 31,6) reprend la musique de la première parole, les deux commencant par l'acclamation "Pater".
28,1–20 De la résurrection du Christ à celle du chrétien
He was, he was in the churchyard — My father was in the first part — He came, he came to my bedroom — But I was asleep —— And he woke me up again to say... —— Halle, halle, hallelujah — Holy, holy is the sound — And I hope, I hope you are tired out — And I know, I know there is joy endowed —— But I was asleep — And he woke me up again — And he woke me up again to say... —— Hold on, hold on to your old ways — Or put off, put off every old face — And I know, I know you are changed out — And I hope, I hope you're arranged out —— But I'm still asleep — And you woke me up again — And I'm still asleep — But you woke me up to be holy.
Il était, il était dans le cimetière — Mon père était dans la première partie — Il est venu, il est venu dans ma chambre — Mais j'étais endormi — Il m'a réveillé pour dire : — Halle Halle Halleluiah — Saint Saint est le son — Et j'espère, j'espère que vous êtes fatigué — Et je sais, je sais qu'il y a de la joie à recevoir — Mais j'étais endormi — Et il m'a encore réveillé— Et il m'a encore réveillé pour dire — Accrochez-vous à vos anciennes habitudes — Ou repousser chaque vieux visage — Et je sais, je sais que tu as changé — J'espère, j'espère que ça va mieux — Mais je suis encore endormi — Et tu m'as encore réveillé — Et je suis encore endormi — Mais tu m'as réveillé pour être saint.
28,1–8 Chant de reconnaissance éperdue de la femme qui a rencontré Jésus Une version burlesque, mais non dénuée de tendresse, de l'action de grâces de la femme rachetée par Jésus se fait entendre au cœur du cinéma comique français des Trente glorieuses.
Je vivais comme une ombre — J'avais les idées sombres — Faisant partie du nombre — Des desesperados —— Je ne savais quoi faire — Pour chasser ma misère — Quand on est solitaire — Aïe, on a froid dans les os — — Quand dans une chapelle — Sous la blanche et très belle — Statue de la douce immaculée Concepción — J'ai senti la foi naître — Et au fond de mon être — Du Seigneur Jésus-Christ — J'eus la revelación —— Dans les bras de Jésus — Maintenant tous les jours je danse — Et désormais mon existence — Vaut la peine d'être vécue —— Dans les bras de Jésus — Maintenant tous les jours je chante — Pour moi la vie n'est plus méchante — Et de joie je suis éperdue — Dans les bras de Jésus.
28,6s Ils ont enlevé mon Seigneur
Tulerunt Dominum meum et nescio ubi posuerunt eum. Dicunt ei angeli: mulier, quid ploras? Surrexit sicut dixit. Praecedet vos in Galileam, ibi eum videbitis. Alleluia. Cum ergo fleret, inclinavit se, et perspexit in monumentum. Et vidit duos angelos [in albis] sedentes, qui dicunt ei: Praecedet vos in Galileam, ibi eum videbitis. Alleluia.
Ils ont pris mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis. Les anges lui dirent : pourquoi pleures-tu ? C'est arrivé comme il l'avait dit. il vous précède en Galilée, là vous le verrez. Alléluia. Comme elle pleurait, elle se pencha et jeta un regard dans le tombeau. Et elle vit deux anges qui lui dirent : il vous précède en Galilée, là vous le verrez. Alléluia.
Nicolas
est un compositeur de l'école franco-flamande, maître des enfants de chœur de la « chapelle musicale » de Charles Quint et, plus généralement, responsable de cet ensemble vocal, également instrumental, composé (comme partout ailleurs dans les églises européennes) d'hommes adultes professionnels et de garçons (souvent futurs professionnels). Dans ses œuvres sacrées, il porte le procédé d'imitation à un degré élevé d'excellence.26,1s Prolégomènes chorégraphiques à tout récit de la passion →. En 2016 à l'occasion d'une nouvelle production de ce chef d'oeuvre avec une distribution entièrement renouvelée, le Ballet de Hamburg a proposé cette saisissante compilation de plusieurs grands moments. Passion
Un large podium au fond de la scène, sept bancs noirs perpendiculaires. Une flaque de lumière intense éclaire une pièce de tissu blanc au-devant. Un carré pourpre sur la droite, en avant.
Une grande chemise-tunique blanche se découvre sur le sol, dans la flaque de lumière.
— comme un manuterge, tel le prêtre s’apprête à offrir le sacrifice.
— Gardes ? Anges ? Personnes, en tout cas. C’est ainsi que nous les nommerons : elles sont Quelqu’un et en même temps personne/s, en ce monde, mais au-delà du monde —
Premières mesures de l’orchestre.
— ce seront les disciples Jean et Jacques, Pierre et André —
— femmes anonymes de l’Évangile.
Ces danseurs représentent l’humanité.
La figure de la ronde reviendra souvent dans le ballet. Cette figure chorégraphique, présente dans les danses de tous les folklores, symbolise la communauté humaine. Elle a aussi une résonnance cosmique, si l’on pense à la ronde des planètes autour du soleil, aux danses de l’Égypte antique qui représentaient peut-être les douze signes du zodiaque. Elle rappellera une tradition picturale immémoriale : les figures de femmes sur les frises du palais de Knossos et sur les fresques égyptiennes antiques ; , la ronde des anges du Jugement dernier (1431, Musée San Marco, Florence) ; Sandro , la danse des anges de la Nativité mystique (ca. 1500, National Gallery, Londres) ; Henri , La danse (1909-1910, Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg).
Elles semblent plonger, nager, ramasser au sol la drachme perdue, mesurer de leurs paumes étendues la largeur, la hauteur et la profondeur du drame qui va commencer ; comprendre, puis ne plus comprendre, scruter cela, ce qui résonne déjà dans la gravité de la musique.
On pense au prêtre au jour de son ordination, au religieux le jour de sa consécration perpétuelle, holocauste de tout son être.
— L’aveugle conduisant le boiteux, à l’orée du mystère ! N’illustrent-ils pas admirablement le face-à-face musical des chœurs 1 et 2 ?
— La brebis perdue ? Le blessé secouru par le bon Samaritain ? — Le faix de l’humanité pécheresse humblement accepté.
— Il concentre en sa direction tout le drame de l’Amour trinitaire incarné dans l’histoire qui va se déployer dans la passion réactualisée sur la scène.
26,38c restez ici et veillez avec moi Solitude divine de Jésus → Passion
Sur l'air Ich will bei meinem Jesu wachen (« Je veux veiller près de mon Jésus. La détresse de son âme rachète ma mort ; sa douleur me rend la joie. Je veux veiller près de mon Jésus »), le chorégraphe présente un brillant morceau classique :
26,75c il pleura amèrement + Additions : solo du désespoir et de la supplication de Pierre, finalement consolé → montre Pierre avancer tristement vers les uns et les autres, postures impassibles et visages fermés : aucune compassion humaine pour le traître ! Passion
(le solo de Pierre s'arrête à 1' 48)
comme s’il était un poids pour lui-même.
— lors de la création, John Neumeier donnait des images mentales comme : « Tu viens d’apprendre que x [ce danseur] bat sa femme : comment réagis-tu ? »
— tel le pénitent d’une Confrérie.
comme oppressé par le poids de sa peine pressant sur sa tête depuis le Ciel.
— écho léger d’Adam et Ève, inscription fugace de la protologie dans l’eschatologie.
26,1–28,20 La Passion dans Il Vangelo secondo Matteo, chef-d'œuvre de Pier Paolo Pasolini (réal., scén., 1922-1975) Film noir et blanc à petit budget, réalisé par un homosexuel athée marxiste, ce film reste un choc, comparé aux œuvres ultérieures de Pasolini (p. ex. Salò, ou Les 120 journées de Sodome, en 1975). Pasolini s'était dit fasciné par l'éclat littéraire et l'efficacité narrative de l'évangile selon Mt. Son film, dédié au « glorieux Pape Jean XXIII », met en scène tout l’évangile selon Mt, qu’il suit fidèlement, surtout dans les dialogues. Cette fidélité littérale ne l’empêche pas de proposer une représentation très personnelle de la passion de Jésus, où il fait intervenir sa propre mère Susanna Pasolini pour interpréter la Vierge Marie avec une retenue bouleversante (cf. ci-dessous « la figure de Marie »).
La représentation est à la fois réaliste, par le décor naturel, et hiératique, par une succession de tableaux qui évoquent la scénographie d’un opéra. La musique joue d’ailleurs un rôle important pour préciser le sens des séquences, comme un commentaire sans paroles. La figure de Jésus est celle d’un prophète imprécateur, au verbe violent, qui entraîne les foules et déchaîne l’hostilité croissante des chefs et des pharisiens. Cette énergie se déploie jusqu’à l’arrestation. Jésus est d’ailleurs filmé souvent seul dans le plan, séparément des disciples. Les traits fins et distingués de l’acteur qui interprète le Christ contrastent avec la beauté brute et rustique des visages des disciples : Jésus est la perfection de l’humanité. Les gros plans nombreux sur ces visages évoquent l'Église comme peuple de Dieu ou le Peuple lui-même. On y voit surtout des hommes de tous âges, des vieilles femmes et des enfants, peu de jeunes femmes.
De plus, la pauvreté formelle adoptée comme langage cinématographique résonne fortement avec les enseignements du Christ : les canons néoréalistes permettent d’insister sur l’humanité de Jésus, rompant avec la vision « héroïcisante » des studios hollywoodiens. L’ambition néoréaliste de mettre à l’honneur les humbles, tout en soulignant le caractère réellement inédit du quotidien, renvoie aussi à la prophétie de Jésus : « Aujourd'hui s'accomplit cette Écriture — à vos oreilles » (Lc 4,21). Ce film fut récompensé, entre autres, par le prix spécial du jury au Festival de Venise et le grand prix de l'Office catholique du cinéma.
La représentation de la passion à proprement parler occupe 28 min, dans la seconde moitié du film. Dans les choix opérés par le réalisateur, trois caractéristiques influent profondément sur le message délivré par l’œuvre : Pasolini a une intelligence politisée du message évangélique ; il adopte une lecture chronologique et littérale de Mt ; il représente la passion de points de vue majoritairement externes.
Pasolini dans ses choix de mise en scène, décrit Jésus comme un tribun, un homme politique animé par un immense désir de justice.
Il adopte une narration strictement chronologique, qui suit littéralement le texte de l’évangile, omettant toutefois certains épisodes relatés dans Mt. Cette construction linéaire, si elle confère un caractère de simplicité et de pauvreté au récit de la passion, exprime de manière limitée l’unité profonde dont est tissée la vie du Christ.
La caméra adopte le point de vue externe de Pierre jusqu’à son reniement, puis de Judas jusqu’à sa pendaison, enfin de Jean jusqu’à la crucifixion. Il en découle que la majorité des images de la passion est éloignée du cœur de l’action : l’œil de la caméra observe une suite de tableaux à distance respectueuse, sans s’approcher du visage ni du corps du Christ. Hormis la pauvreté formelle adoptée dans cette œuvre, la Passion de Pasolini fait peu entrer dans le caractère stupéfiant de l’amour de Dieu tel qu’il est révélé dans la mort du Christ, car cette représentation laisse le spectateur à l’extérieur de l’humanité du messie et de sa réalité incarnée et personnelle. Pasolini ne montre pas non plus l’événement universel et cosmique (en tant qu’il réalise une conversion, un retournement de la marche du monde) que constitue la passion de Jésus.
Une conséquence de telles options est l’impression d’extériorité qui se dégage de la dernière partie du film : Jésus, après avoir déclamé ses enseignements sur un ton impérieux, souffre sa passion et meurt loin du spectateur. La distance installée par le metteur en scène avec le Christ souffrant occulte largement la violence inexprimable de la passion, qui est le sacrifice d’amour de Dieu pour ses enfants et ses frères, les hommes. Avec le recul, on comprend les raisons pour lesquelles cette œuvre a pu rencontrer un tel succès critique, tant cette représentation de la passion, tout en semblant réaliste, est peu dérangeante.
À l’écran, selon un procédé fréquent dans le cinéma italien de l’après-guerre, Jésus est incarné simultanément par un duo d’acteurs, avec l’apparence d’Enrique Irazoqui aux cheveux noirs, aux yeux noirs et sans arcade (juif basque qui, comme les autres interprètes, n'était pas un acteur professionnel) et la voix d’Enrico Maria Salerno. Le décalage entre les images capturées en extérieur d’un interprète non professionnel et la voix puissante enregistrée en studio d’un acteur confirmé peut être vu comme le signe de la double nature du Christ. Ce Jésus éructe les paraboles et prophétise avec une férocité vive, comme un agitateur syndical. Il est nerveux avec ses inquisiteurs et brusque avec ses apôtres. C'est un homme-Dieu pressé d'accomplir sa mission. Plus tôt mort, plus tôt ressuscité.
La perfection formelle du visage d’Irazoqui rappelle les représentations du Greco ; son regard légèrement asymétrique renvoie au mystère que dégagent les portraits du Christ dans l’art russe de l’icône. Fidèle au texte de Mt, Pasolini insiste sur l’union de Jésus au Père en montrant la prière solitaire du Christ avant sa passion, sur le point d’entrer dans Jérusalem. Il montre la souffrance portée par Jésus dans son agonie en empruntant à La Passion de Jeanne d’Arc de Carl la douleur béate et muette du visage du condamné : regard hébété, fixité, stupéfaction à l’aube du don total de soi.
Il faut néanmoins admettre que l’acteur principal manque singulièrement d’épaisseur, en particulier dans les scènes de la passion, ce qui peut être imputé au jeune âge d’Irazoqui, qui n’avait que 19 ans (et non 33) lors du tournage.
Il Vangelo de Pasolini frappe par le souffle d’impatience et de colère impérieuse qui jaillit de la personne du Christ et qui secoue toute l’œuvre. La Bonne Nouvelle présentée ici semble être un principe de vie réagissant à l’injustice sociale répandue dans le monde. Par suite, la justice de Dieu semble primer sur la miséricorde de Dieu, appauvrissant le sens fondamental de la passion. On est loin de la plume déchirante de Péguy qui met les mots suivants dans la bouche du Père décrivant la passion de Jésus :
Chez Pasolini, le cœur de Jésus semble plus vibrant de colère que brisé d’amour. Sa colère et son exigence de justice l’emportent sur sa compassion et sa miséricorde. À la lumière des engagements de Pasolini auprès du Parti communiste italien, on peut s’interroger sur la justesse de cette interprétation : la colère attribuée ici au Christ est-elle la colère de Dieu, ou plutôt la colère du réalisateur projetée sur ce qu’il comprend de la personne du Christ ?
Pasolini montre sans ambiguïté le don libre que le Christ fait de lui-même dans sa passion : Jésus après l’institution de l’Eucharistie, sourit à ses disciples comme un époux qui connaît la plénitude après l’union nuptiale ; au prétoire, après le couronnement d’épines, il marche librement vers sa croix, son bâton à la main ; au Golgotha, il crie peu lorsqu’il est cloué sur sa croix, contrairement au brigand crucifié à ses côtés.
Toutefois par d’autres aspects non négligeables, Pasolini ne donne pas la pleine mesure du don personnel du Fils de Dieu fait homme. Ainsi la flagellation du Christ est ignorée. De plus, dans l’interprétation que le réalisateur fait de la réquisition de Simon de Cyrène, Jésus, désormais déchargé de sa croix et apparemment en bonne santé, cesse de porter sa croix et marche aux côtés du Cyrénéen qui a endossé son fardeau. Étranger à l’ultime étape de sa vie terrestre, le Christ paraît dès lors désincarné. La lecture que fait Pasolini du texte de Mt, quoique poétique, est un contresens : ici le Verbe de Dieu fait homme pour assumer le péché du monde fait porter son joug par son prochain menacé de mort, alors même qu’il est venu assumer la souffrance et le péché de tous les prochains.
Le rôle de Marie lors de la passion du Christ est tenu par Susanna Pasolini, la mère de Pasolini. Elle est une Vierge éplorée de douleur, tordue de souffrance devant le spectacle de son fils supplicié et mis à mort devant elle. Malgré le jeu convaincant de son actrice, le réalisateur butte sur le double écueil du choix de son interprète et de la difficulté à percer le mystère de la nouvelle Ève :
En donnant ce rôle clef à sa propre mère, Pasolini fait en quelque sorte le choix d’apparaître lui-même comme le messie crucifié. (Nombreux sont d’ailleurs les critiques que, par certains aspects, la vie du Christ résonne avec la vie du cinéaste.)
Pasolini ne communique guère au spectateur les réalités profondes qui font que la souffrance de Marie au pied de la croix dépasse considérablement la peine de Susanna Pasolini, fût-elle en train de contempler son propre fils agonisant : Marie au Calvaire distingue dans la personne de son fils à la fois le fruit de ses entrailles et le Dieu vivant et vrai qui épouse notre humanité pour porter toute souffrance. Étant unie mystiquement au cœur de son fils, elle traverse la mort comme Jésus traverse la mort. Cependant si elle porte « celui qui porte tout », on peut dire aussi que sa force et sa dignité reçues de Dieu surpassent celles de toutes les mères : dans son union mystique au cœur de Dieu, Marie garde intacte sa certitude que Jésus est le Fils de Dieu, et intacte sa confiance dans l’amour tout-puissant et miséricordieux du Père. À ce titre le jeu accablé de Susanna Pasolini, s’il est juste sur un plan strictement humain, ne rend pas pleinement compte de l’amour de Marie marchant au Golgotha avec Jésus.
Chez Pasolini, Jésus marche jusqu'à sa mort, à travers la campagne de Matera, dans les Pouilles, près du talon de la botte italienne. La foule le poursuit et le presse ; un cri jaillit "Son sang soit sur nos enfants !" (Mt 27,25). Pasolini, poète avant d'être cinéaste, ne voulut pas censurer le verset d'un texte qu'il voulait honorer ; et, en mettant en scène des Italiens pourchassant les Italiens, il typifie une malédiction moins de race ou de religion que de clan.
Une mosaïque de musiques émaille l’œuvre de Pasolini : des extraits des œuvres de Bach, Webern, Mozart, Prokofiev, de la Missa Luba (messe congolaise), de Negro spirituals (déchirant Sometimes I Feel like a Motherless Child) et de chants révolutionnaires russes enrichissent les images de la vie simple du Christ et nous enseignent sur ce qu’est l’Eglise :
Ces thèmes récurrents sont une représentation de la multiplicité des demeures dans la maison du Père : l’Église ressemble à une famille et l’Église est universelle ; elle accueille tout homme, comme Dieu ouvre ses bras à tout homme.
La répétition de ces musiques variées évoque aussi la prière tournoyante et sans cesse recommencée du psalmiste.
Enfin, on peut deviner dans les choix de musique de Pasolini les possibles défigurations du message évangélique. Ainsi, après la résurrection du Christ, l’Église en marche est représentée comme un peuple d’insurgés avec les armes à la main, courant vers un avenir lumineux au son des chœurs de l’Armée Rouge.
Il Vangelo secondo Matteo de Pasolini bénéficie des canons du néoréalisme italien et rompt heureusement, par sa pauvreté formelle, avec la proposition hollywoodienne connue jusque-là. Toutefois, dans une lecture littérale (quoique poétisée et politisée) de l’évangile, le réalisateur semble ne pas adhérer au cœur de la foi chrétienne, qui est que Dieu, fait homme dans la personne de Jésus, a porté le péché de chaque homme et de l’humanité pour que tout homme soit sauvé. C’est pourquoi cette œuvre recèle un certain nombre de limites lorsqu’elle rend compte du message évangélique, et ressemble au récit qu’un reporter extérieur ferait du parcours exceptionnel d’un leader exceptionnel.
Après la référence, on donne un bref commentaire, suivi du minutage.
(avec fr. Benoît Ente o.p.)