Introduction : le sacrifice dans la Bible
Omniprésence
Le sacrifice occupe une place importante dans les Écritures. Le Temple, sa construction et ses aménagements, et la question sacrificielle (instructions relatives au culte) sont un point central des livres de l'Exode, du Lévitique et des Chroniques. C'est également une question majeure dans les visions d'Ézéchiel (Ez 40-47). La première partie du Lévitique est entièrement consacrée au rite sacrificiel, à ses différentes natures et ses modes d'exécution (Lv 1-7).
Nature
On peut trouver la structure du système sacrificiel israélite symbolisée dans le récit de Gn 4,3-4 où sont distingués deux types d'oblations :
- Caïn offre à Dieu les produits de la terre : institution du sacrifice végétal et des diverses matières sacrificielles ;
- Abel offre les premiers-nés de son troupeau (surtout leur graisse) : institution du sacrifice sanglant.
Le culte sacrificiel assigne son origine en Dieu lui-même.
- YHWH l'inscrit dans le cœur des Israélites (fin du décalogue, Ex 20,24 « Tu me feras un autel de terre et tu sacrifieras sur lui tes holocaustes et tes sacrifices de paix, ton petit et ton gros bétail »).
- YHWH conclut son alliance avec le peuple par des sacrifices (Ex 24,3-8).
- YHWH ne demande aucune statue (Ex 20,4) à adorer pour faire sa rencontre : c'est dans l'acte sacrificiel que se fait la rencontre entre Dieu et son peuple.
Fonctions
Le sacrifice tient une place de première importance pour les Israélites : c'est le moyen par excellence de communication avec Dieu. Les sacrifices rythment la vie du peuple. Le prêtre devient alors l'opérateur du sacrifice, médiateur entre les hommes et Dieu.
À chaque sacrifice, Dieu tient une double promesse : celle de sa venue et de sa bénédiction (Ex 20,24). Lors du sacrifice, ce ne sont pas les prières, les supplications et les autres demandes qui montent au ciel mais Dieu lui-même qui descend sur terre et qui se fait présence dans le feu de l'autel (Ex 19,18). Il est à ce titre significatif que le même verbe bw’ « venir » soit employé en Ex 20,24 et en Ex 19,9, lors de la théophanie du Sinaï (rappel de Ex 3,1-6 : YHWH parle à Moïse sous la forme d'un ange, au milieu d'un buisson ardent, embrasé mais qui ne se consume pas).
Le sacrifice est donc un acte rituel accompli sous la forme d'un don offert pour Dieu, de nature animale ou végétale, par sa combustion partielle ou totale sur l'autel, signe de respect et de soumission. Il permet la venue de Dieu auprès du ou des sacrifiant(s), réalisant ainsi la communion et la formation de la pleine alliance entre l'homme et Dieu.
1 — Les sacrifices « au parfum agréable »
Ces sacrifices sont uniquement composés de produits de l’élevage (gros et menu bétail selon les cas) et de l’agriculture préparés pour servir comme un repas : celui-ci est partagé entre Dieu et les hommes dans le cadre du sacrifice de communion (commensalité) ou uniquement « servi » pour le Seigneur s’il s’agit d’un holocauste. Tous sont salés puisque l'on prête au sel une valeur purificatrice. Dans l'Antiquité, il est le meilleur conservateur. Le sel est ainsi le gage de la conservation de l'alliance entre YHWH et les hommes.
L'holocauste (‘ōlâ), Lv 1
Le mot holocauste vient du grec holokautôma qui signifie « chose entièrement brûlée par le feu ». La racine ‘lh du substantif hébreu ‘ōlâ exprime la montée de la fumée sacrificielle vers Dieu. Le mot est parfois accompagné de son synonyme kālîl « sacrifice total » (p. ex. 1S 7,9 ; Ps 51,21).
Comme la victime de l'holocauste est entièrement consumée par les flammes (sans aucun reste ni pour le sacrifiant, ni pour le prêtre), ce type d'offrande est considéré comme étant le sacrifice le plus parfait, de grande piété et de dévotion. C'est l'offrande la plus importante et la plus fréquente au Temple, prévue à chaque fête et effectuée deux fois par jour (matin et soir) pour le sacrifice quotidien perpétuel, le tāmîd, à la base du culte rituel. La liste des personnages importants de l’AT qui l’offrent est grande : Noé (Gn 8,20), Abraham (Gn 22,13), Moïse (Ex 40,29), Samuel (1S 7,9), Saul (1S 13,9), David (2S 24,25), Salomon (1R 3,4.15), etc.
Si l'holocauste est plutôt un sacrifice d'action de grâces ou sert à obtenir une faveur de la part de YHWH (1S 7,9 ; Ez 43,27), il prend une valeur expiatoire à partir du Lévitique et du code sacerdotal.
L'offrande végétale (minḥâ), Lv 2
Offrande la plus souvent citée après l'holocauste, l'oblation végétale est une offrande des produits de la terre, dons de Dieu qui entretiennent et permettent la vie. Pour les Israélites, la matière sacrificielle de leurs offrandes végétales est fixée et prévue par la Loi : les substances fermentées ainsi que le miel sont, par exemple, interdits. Peuvent être offertes les offrandes de fleur de farine, de pain, de gâteaux, accompagnées par des libations d'huile, d'épis et de grains et des offrandes d'encens (Lv 2 ; Nb 15,4). Les fruits de la terre sont offerts à Dieu qui a créé l'univers et pourvoie aux besoins de ses créatures. Le Lévitique, à ce titre, fait mention des prémices comme offrande des premières moissons et des premiers-nés du bétail. La plupart du temps, l'offrande végétale est associée à un sacrifice sanglant. Ainsi, la minḥâ est un sacrifice d'action de grâces et de reconnaissance envers Dieu pour ce qu'il donne.
Le sacrifice de communion ou sacrifice pacifique (zebaḥ šᵉlāmîm), Lv 3
Ce sacrifice est dit de communion car la victime est partagée entre Dieu et l’offrant. Il s'agit d'un véritable « banquet sacré » au cours duquel YHWH reçoit les parties les plus vitales et les plus sacrées : le sang et la graisse. Le reste de la victime offerte est partagé entre les prêtres et le sacrifiant. Dieu, le prêtre et l’offrant sont ainsi unis par des liens de commensalité.
Ce sacrifice exprime l’alliance, la proximité, la communauté de vie entre le fidèle et Dieu. Sacrifice festif et porteur de joie, le sacrifice de communion célèbre et loue YHWH pour ses bienfaits. Il joue un rôle important dans la vie religieuse et civile du peuple israélite. Il est offert à l’occasion des fêtes personnelles, familiales et locales, et également à l’occasion d'événements religieux importants comme l'alliance au Sinaï (Ex 24,5), l'investiture des prêtres (Lv 9,18-21), le transport de l'arche à Jérusalem (2S 6,17), la dédicace du Temple (1R 8,63), etc.
Il existe au moins trois types de sacrifices de communion différents (cf. Lv 7,11-17) :
- le sacrifice de louange, de grâce, tôdâ, offert à l'occasion d'une solennité (offrande complémentaire de gâteaux),
- le sacrifice volontaire, nᵉdābâ, offert sans promesse ni obligation,
- le sacrifice votif, nēder, auquel l'offrant s'est obligé par vœu.
Le sacrifice de louange (zebaḥ hattôdâ), Lv 7,12-15
Un rite
Le « sacrifice de louange » désigne au départ un repas de sacrifice,
- offert — avec ses proches — par une personne réchappée d’un grave danger, qui manifeste ainsi sa gratitude à Dieu ;
- accompagné d’un psaume de louange qui en disait le sens, suivant un mouvement rhétorique allant de la détresse à la délivrance et à la proclamation de cette délivrance ; cf. la prière d’Ézéchias en Is 38,9-20 accompagnant son sacrifice au Temple et le genre des Psaumes de louange (Ps 95 ; 105 ; 113-118), peut-être illustré particulièrement par le clan lévitique d’Asaph (1Ch 16,6-7).
Des textes
« Sacrifice de louange » en vint à désigner la prière elle-même, la louange devenue non seulement une part du rituel sacrificiel mais le sacrifice par excellence.
- Os 14,3 parle ainsi du sacrifice des lèvres ;
- Ps 51,19 présente le cœur « brisé et contrit » comme préalable nécessaire aux sacrifices rituels.
Analogies entre le sacrifice de louange et le repas pascal
Le sacrifice de Pâque et le sacrifice de louange ont des éléments communs :
- l'usage de pain non levé (Ex 12,8 ; Lv 7,12),
- l'impératif de le consommer entièrement le jour où il est offert (Ex 12,10 ; Lv 7,15),
- l'invitation à proclamer et à commémorer la libération.
La principale différence est que le premier est collectif et à date fixe, le second est lié à l’initiative individuelle. Le repas pascal accompagné de la proclamation du passage de la servitude à la liberté et de la lamentation à l’action de grâces (cf. en particulier Ps 116,3.16-17 au cœur des Ps 113-118 du Hallel) peut être considéré comme le sacrifice de louange le plus prestigieux.
La libation
La libation n'a jamais été un véritable sacrifice à part entière. Les libations accompagnent toujours d'autres sacrifices : les libations de vin accompagnent les sacrifices sanglants, les libations d'huile les offrandes non sanglantes. En cas d'oblation de farine, le prêtre en prend une poignée qu'il arrose d'huile, accompagne d'encens et brûle sur l'autel. Après avoir retiré la part de YHWH, le reste de gâteau ou de farine revient aux prêtres (Lv 2,1-10 ; 6,13-14).
2 — Les sacrifices d'absolution
Le code sacerdotal prévoit deux sacrifices d’expiation, d'absolution, c’est-à-dire deux sacrifices qui permettent le pardon des péchés (pardon des transgressions). Il y a le sacrifice pour le péché (ḥaṭṭā’t, en grec hamartia « erreur, faute ») et le sacrifice de réparation (’āšām, en grec plêmmeleia « faute commise par négligence », souvent joint à amousia « ignorance »).
Caractères généraux
Des sacrifices sanglants
Ces sacrifices d’absolution se différencient des autres car ils mettent l'accent non pas sur la nutrition de Dieu mais sur le rite du sang (notamment celui de l'aspersion) qui les caractérise, moyen de purification et de réparation du péché. Le sang tient un rôle central pour l'expiation, particulièrement dans le cadre du sacrifice pour le péché. Selon la tradition hébraïque le sang est l’élément vital ; non content de contenir la vie, il en est le symbole le plus concret : Lv 17,11 « car la vie de la chair est dans le sang et moi, je vous l’ai donné pour faire sur l’autel le rite d’expiation pour vos vies, car c’est le sang qui expie pour une vie » (He 9,22 « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission »). Comme pour le sacrifice de communion, la graisse de la victime offerte est la part divine. La répartition des restes de la matière sacrificielle souligne ainsi l'aspect ou bien purificateur (sacrifice pour le péché) ou bien réparateur (sacrifice de réparation) du sacrifice.
Une victime sans défaut, la compensation du péché
On a longtemps pensé le sacrifice d’expiation comme une substitution, un transfert du pécheur coupable à la victime animale innocente, condamnée à sa place au châtiment promis (substitution vicaire punitive). Cette interprétation identifie précisément le rite d’imposition des mains sur la tête de la victime comme le moment de la transmission du péché de celui qui l’a commis à la victime qui l’expiera. Aujourd’hui cette interprétation n'est plus guère soutenue : on ne peut offrir à Dieu qu’une victime parfaite, vierge et pure (« sans défaut » est la caractéristique qui revient à chaque fois concernant la bête à immoler). Il ne convient pas de lui offrir une victime chargée de nos péchés (impurs) sur son autel sacré (sacrilège). Il faut voir cette offrande comme une compensation symbolique pour Dieu et voulue, permise par lui-même. La victime n'est donc pas chargée de nos fautes mais, lui étant agréable, puisque sans défaut, elle a une valeur suffisante pour qu'il enlève le péché.
Véritable fonction des sacrifices d'absolution
Quelle que soit la fonction de ces deux sacrifices, elle n'est que préliminaire : il s'agit de recréer les conditions nécessaires à la présence de Dieu au milieu du peuple qu'il s'est choisi. La seule finalité du sacrifice est de rencontrer Dieu, une rencontre qui est toujours promesse de bénédiction. Le sacrifice pour le péché et le sacrifice de réparation purifient et réparent pour pouvoir accueillir Dieu comme il se doit.
Le sacrifice pour le péché (ḥaṭṭā’t), Lv 4,1-5,13
Définition
Le mot hébreu ḥaṭṭā’t exprime tout à la fois le péché, le sacrifice qui l’efface et la victime qui l’expie. Quatre cas sont décrits selon l’identité du sacrifiant : le grand prêtre et la communauté toute entière offrent un taureau, alors qu’un chef offre un bouc, et un particulier une chèvre ou une brebis. Pour les plus indigents sont permis le sacrifice d’un couple de tourterelles ou de pigeons (l’un offert en sacrifice pour le péché, l’autre en holocauste). Pour les plus pauvres encore, une simple offrande de farine non préparée, sans huile ni encens, est permise. Cette souplesse dans le choix de la matière sacrificielle montre l’importance accordée au sacrifice pour le péché : il peut être offert par tous, quels que soient les moyens et la situation de chacun, évitant ainsi une souillure trop importante sur Israël.
Rituel
Le sacrifice pour le péché est caractérisé par le rituel du sang et la répartition des chairs de la victime. Si dans l’holocauste et le sacrifice de communion la combustion est le point culminant du sacrifice, qui permet la liaison entre le sacrifiant et Dieu, le point névralgique du sacrifice pour le péché est celui du rite sanglant :
- Pour le grand prêtre et la communauté d’Israël, le prêtre récupère le sang, entre dans le Temple, procède sept fois à l’aspersion du voile qui sépare le Saint des saints du reste du Temple, frotte les cornes de l’autel des parfums puis verse le reste du sang à la base de l’autel des holocaustes. C’est la seule fois où la victime rentre à l’intérieur du Temple.
- Pour le péché du chef et d’un homme du peuple, on frotte seulement de sang les cornes de l’autel des holocaustes, sur le parvis, et on verse le sang à sa base. Ensuite, comme pour un sacrifice de communion, la graisse de la victime est brûlée sur l’autel des holocaustes. Le sacrifiant, comme il se reconnaît coupable, ne reçoit aucune part de la victime. Le reste de la victime est consommé par les prêtres comme « chose très sainte » (Lv 6,22).
- Lorsqu’il s’agit du sacrifice pour le péché du grand prêtre (qui représente à la fois Dieu auprès des hommes, et les hommes auprès de Dieu, les rendant ainsi coupables par sa seule faute) ou de la communauté, rien de la victime n’est consommé et le reste de la victime est brûlé « sur le tas des cendres » (Lv 4,12).
Occasions
Le sacrifice pour le péché est offert :
- par celui qui a transgressé un interdit divin par inconscience ou par inadvertance (Lv 4,1-5,13),
- pour purifier la femme qui a accouché (Lv 12,6-8),
- pour purifier le lépreux guéri (Lv 14,19) et l’homme atteint de blennorragie (Lv 15,15),
- pour la consécration des prêtres (Lv 8,15.34) et des autels (Ex 29,36-37), ainsi que pour l’ordination des lévites (Nb 8,12),
- pour le nazir devenu impur au contact de la mort (Nb 6,11), ainsi qu’à la fin de son naziréat, pour retourner à l’état profane (Nb 6,14).
- à chaque nouvelle lune (Nb 28,15) ainsi qu’aux grandes fêtes du calendrier liturgique, particulièrement à →Yom Kippour.
Cette multiplicité des occasions est sujette à de multiples interprétations.
Interprétations
Un sacrifice d'absolution des péchés en dehors du jour des expiations ?
- → établit, à partir de l’étude des différentes formules employées par la couche sacerdotale, une « graduation à l’intérieur des textes sacerdotaux du Pentateuque » des rites sacrificiels. Pour que Dieu vienne parmi son peuple, la pureté lui est indispensable et le péché des hommes souille par contamination son Temple, rendant ainsi sa visite impossible. Ainsi, selon son système, vient d’abord le sacrifice ḥaṭṭā’t de Yom Kippour, jour de purification du Sanctuaire, « à cause des impuretés des fils d’Israël et de leurs transgressions et de toutes leurs fautes » (Lv 16,16). Arrive ensuite le sacrifice ḥaṭṭā’t en dehors de ce jour du grand pardon. Pour chacun des cas, il est précisé que, une fois le rite de l’expiation accompli, le pécheur est pardonné. Le pardon est accordé aux péchés commis par inadvertance entre chaque jour d’expiation. Le sacrifice ḥaṭṭā’t permet ainsi aux Israélites d’être pardonnés à d’autres moments et occasions de l’année. Enfin, Rendtorff évoque le sacrifice ḥaṭṭā’t subordonné à d’autres sacrifices. C’est alors une simple déclaration de la pureté retrouvée.
Un sacrifice de purification ? Rendtorff assimile le péché à la souillure (et réciproquement), mais il existe une impureté qui ne vient pas du péché (p. ex. le cas de la femme accouchée).
- → montre que l’appellation « sacrifice pour le péché » est fausse puisque celui-ci est aussi bien offert par celui qui a transgressé un commandement divin que par la femme qui vient d’accoucher, que l’on ne saurait appeler pécheresse. Ainsi, pour Milgrom, il ne s’agit pas d’absoudre du péché mais de purifier. Le sang est appliqué aux cornes des autels, aux autels eux-mêmes, au voile du Temple, au Sanctuaire tout entier. Celui qui transgresse un interdit souille par contamination le Temple. Il s’agit d’établir, de rétablir, les bonnes conditions pour la venue de Dieu dans son Temple, auprès de son peuple. Cela n’exclue pas, pour certaines situations, la purification de la personne ou de l’objet même.
Un sacrifice de séparation et de délimitation ? Marx fait la distinction entre deux cas qui exigent le sacrifice ḥaṭṭā’t : ou bien il est offert pour les fautes involontaires (Lv 4,1-5,13), ou bien il est offert pour la purification en certaines occasions : accouchement, menstruations, consécrations, etc.
- → « Lorsque l’on recherche le dénominateur commun aux différentes circonstances où ce sacrifice doit être effectué, on constate que, dans tous les cas, on se trouve en présence d’une situation de passage : articulations de l’année lunaire, solaire et agricole, passage du profane au sacré et du sacré au profane, passage de l’extérieur de la communauté vers l’intérieur par la réintégration de celui qui, à cause de son impureté ou de son manquement, s’était retrouvé en marge de celle-ci » (35). dans
Le sacrifice de réparation (’āšām), Lv 5,14-26
Le terme ’āšām exprime tout à la fois l’offense, le moyen de la réparer et le sacrifice de réparation.
Occasions
Le sacrifice de réparation relève du domaine plus particulier de la propriété. Il s’agit de réparer le tort fait aux biens, tant physiques que moraux, de Dieu ou de son prochain :
- torts faits à Dieu : atteintes aux « droits sacrés » ;
- torts faits aux hommes : Lv 5,21-22 « au sujet d’un dépôt ou d’une garde ou d’une chose volée ou s’il exploite son compatriote ou s’il trouve un objet perdu et le nie ».
Il est prescrit avec un sacrifice ḥaṭṭā’t pour certains cas : purification du lépreux, relation sexuelle avec la femme d’un autre homme, reconsécration du nazir, etc.
Rite
La séquence sacrificielle est plus ou moins la même que celle du sacrifice pour le péché. Cependant,
- le sang de la victime immolée ne rentre pas à l’intérieur du Sanctuaire et n’est pas aspergé contre le voile ;
- la réparation est versée ou bien à Dieu ou bien au « compatriote » (l’autre Israélite) lésé ; en dernier lieu, c’est toujours Dieu qui est lésé car il est propriétaire de tout bien : en faisant du tort à un autre homme sur ses biens, je fais du tort à Dieu ;
- en plus du bélier prévu comme victime réparatrice du dommage causé, si celui-ci peut être pécuniairement estimé, s’ajoute une majoration d’un cinquième de sa valeur.