Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et voici qu’un grand signe
Vmiracle apparut dans le ciel :
une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds
et sur sa tête une couronne de douze étoiles.
Sune couronne de douze étoiles sur sa tête.
2 Et elle est enceinte, et
Byz V TR, elle criait en accouchant
TR Nescrie en accouchant
Vcrie, en travail, et en étant au supplice
Velle est crucifiée pour V[pouvoir] accoucher !
2 Et [elle était] enceinte et elle criait en accouchant, étant aussi au supplice pour accoucher.
3 Parut
VSe fit voir aussi un autre signe dans le ciel
et voici, un grand dragon rouge
Vroux
Sde feu ayant sept têtes et dix cornes
et sur ses têtes sept diadèmes
4 et sa queue traînait
Straîne le tiers des étoiles du ciel
et les jeta sur la terre.
Le dragon se tint
Stenait devant la femme sur le point de mettre au monde
Vqui allait être disponible
pour, quand elle aurait mis son enfant
V Sfils au monde, le dévorer.
Smanger.
5 Et elle enfanta un filsV Nes, un mâle, qui doit diriger toutes les nations avec une verge de fer
et son enfant
V Sfils fut arraché vers Dieu et Byz V S Nesvers son trône.
6 Et la femme s’enfuit au désert, où elle a Byz S Neslà un lieu préparé par Dieu
afin qu'on l'y nourrît mille deux cent soixante jours.
7 Et il y eut un combat dans le ciel :
Michel et ses anges pour combattre avec
V Scombattaient avec
TRcombattaient contre le dragon
et le dragon combattait et ses anges
Set ses anges combattirent
8 mais ils ne prévalurent pas et une place ne lui
Sune place ne leur
V TR Nesleur place ne fut plus trouvée dans le ciel.
9 Il fut jeté,
Vabattu, le grand dragon, le serpent ancien qui est appelé « Diable » et « Satan »
S« l'accusateur » et « le satan »
qui séduit le monde entier :
Sla terre entière :
il fut jeté
Vprojeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui.
Vexpédiés avec lui.
10 Et j’entendis dans le
Sdu ciel une voix forte qui disait :
— Maintenant
S— Voici que sont arrivés le salut, la puissance et le règne de notre Dieu Byz V TR Neset le pouvoir de son Christ
car il a été abattu, l’accusateur
Sle livreur de nos frères
lui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit !
Snuit et jour devant notre Dieu !
11 Et eux Byz V TR Nesl’ont vaincu à cause du
Spar le sang de l’Agneau et à cause du verbe de leur témoignage
et ils n'ont pas chéri
Saimé leur âme, [acceptant d'aller] jusqu’à la mort !
12 C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux,
S, cieux, réjouisssez-vous et vous qui y demeurez !
Malheur à la terre et à la mer car le diable
Sl'accusateur est descendu vers vous avec une grande fureur
sachant qu’il a peu de temps !
13 Et quand
Vaprès que le dragon se vit jeté
Vprojeté sur la terre
il poursuivit la femme qui avait enfanté le mâle.
14 Alors furent données à la femme les deux ailes du grand aigle
pour qu'elle s’envolât au désert en son lieu
afin qu'elle y fût nourrie
Safin d'y être nourrie
V TR Nesoù elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps loin de la face du serpent.
15 Alors le serpent jeta de sa gueule après la femme
Vémit de sa gueule derrière la femme
TRjeta après la femme, de sa gueule de l’eau comme un fleuve afin de la faire emporter par le fleuve ;
Vde la faire entraîner par le fleuve ;
TRde faire emporter celle-là par le fleuve ;
Sque le courant des eaux l'emporte ;
16 mais la terre vint en aide à la femme :
la terre ouvrit aussi la bouche et engloutit
Vabsorba le fleuve qu'avait jeté
Vémis de sa bouche le dragon...
17 Alors le dragon fut mis en furie contre la femme
et il alla faire la guerre contre ceux qui restent de ses enfants
Vsa semence
qui gardent les commandements de Dieu et tiennent le témoignage de JésusTR Christ.
18 Et je me tins
V Nesil se tint sur le sable de la mer.
13,1 Et il s’arrêta sur le sable de la mer.
Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes
et sur ses cornes dix diadèmes
et sur ses têtes des noms de blasphème.
1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes
et sur ses cornes dix diadèmes
et sur ses têtes des noms de blasphème.
13,2 La bête que je vis ressemblait à un léopard
ses pieds étaient comme ceux d’un ours
et sa gueule comme une gueule de lion.
Le dragon lui donna sa puissance, son trône
Vsa puissance et une grande autorité.
13,3 Une de ses têtes
TREt je vis une de ses têtes telle qu'elle paraissait blessée à mort
mais sa plaie mortelle fût guérie
et toute la terre saisie d’admiration suivit la bête
13,4 et l’on adora le dragon parce qu’il avait donné l’autorité à la bête
et l’on adora la bête, en disant :
— Qui est semblable à la bête
et qui peut combattre contre elle ?
13,5 Et il lui fut donné une bouche proférant des paroles arrogantes et blasphématoires
et il lui fut donné pouvoir d’agir
Byzde faire la guerre pendant quarante-deux mois.
13,6 Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom
son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel.
13,7 Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre
et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation.
13,8 Et tous les habitants de la terre l’adoreront
ceux dont le nom n’a pas été écrit dans le livre de vie de l’Agneau immolé dès la fondation du monde.
13,9 Que celui qui a des oreilles entende !
13,10 Si quelqu’un mène
Byzdétient en captivité, il sera mené en captivité
si quelqu’un tue par l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée.
C’est ici la patience et la foi des saints.
13,11 Puis je vis monter de la terre une autre bête
qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau
et qui parlait comme un dragon.
13,12 Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence
et elle amenait la terre et ses habitants à adorer la première bête
dont la plaie mortelle avait été guérie.
13,13 Elle opérait aussi de grands prodiges jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des hommes
13,14 et elle séduisait les
Byzmes habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête
persuadant les habitants de la terre de dresser une image à la bête qui porte la blessure de l’épée et qui a repris vie.
13,15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête
de façon à la faire parler
et à faire tuer tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête.
13,16 Elle fit qu’à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves,
on mit une marque sur la main droite ou sur le front
13,17 et que nul ne pût acheter ou vendre
s'il n’avait pas la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom.
13,18 C’est ici la sagesse !
Que celui qui a de l’intelligence compte le nombre de la bête
car c’est un nombre d’homme
et ce nombre est six cent soixante-six
TR666.
14,1 Je regardai encore et voici que l’Agneau
TRun Agneau se tenait sur le mont Sion
et avec lui cent quarante-quatre mille personnes
Byzle nombre de cent quarante-quatre mille personnes
qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front.
14,2 Et j’entendis une voix qui venait du ciel, pareil à la voix de grandes eaux et à la voix d’un puissant tonnerre
et la voix que j’entendis ressemblait à un concert de harpistes jouant sur leurs harpes.
14,3 Et ils chantaient comme un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre animaux et les vieillards
et personne ne pouvait apprendre ce cantique sinon ces cent quarante-quatre mille-là, qui ont été rachetés à la terre :
14,4 eux sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes
(ils sont vierges, en effet)
eux sont ceux qui suivent l’Agneau partout où il va,
eux ont été rachetés d’entre les hommes, prémices pour Dieu et pour l’Agneau
14,5 et dans leur bouche ne s'est pas trouvé de mensonge,
Byz S TR Nescar ils sont irréprochables.
TRirréprochables devant le trône de Dieu.
Vsans tache !
14,6 Alors, je vis un V Nesautre ange volant au milieu du ciel
ayant un évangile éternel
à annoncer à
Vpour évangéliser ceux qui demeurent
Vsiègent sur la terre
et à
Vsur toute nation et tribu et langue et peuple
6 Alors, je vis un autre ange volant au milieu du ciel
et il avait un évangile éternel
à annoncer aux habitants de la terre
et à toute nation et peuple et tribu et langue
6 Alors, je vis un autre ange volant au milieu du ciel
ayant un évangile éternel
à annoncer à ceux qui demeurent, les habitants de la terre
et à toute nation et tribu et langue et peuple
14,7 disant d’une voix forte :
— Craignez Byzle Seigneur NesDieu et rendez-lui gloire
car l’heure de son jugement est venue ;
mettez-vous à adorer Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources des eaux !
7 disant d’une voix forte :
— Craignez Dieu et rendez-lui gloire
Vhonneur
car elle est venue, l’heure de son jugement
et adorez Celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les sources des eaux !
14,8 Et un deuxième ange suivit, disant :
— Elle est tombée, V Neselle est tombée, Babylone la
Vcette grande
V Nesqui, du vin de la fureur de sa prostitution
Vfornication, Byzelle a abreuvé toutes les nations !
8 Et un autre, un deuxième, le suivit, disant :
— Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande
qui de la fureur de sa prostitution a abreuvé toutes les nations !
8 Et un autre ange suivit, disant :
— Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ville
parce que du vin de sa prostitution, elle a abreuvé toutes les nations !
14,9 Et un autre ange, un troisième, les suivit, disant d’une voix forte :
— Si quelqu’un adore
VQuiconque aura adoré la bête et son image
et reçoit
Vaura reçu la marque sur le front ou la main
9 Et un autre ange, un troisième, les suivit, disant d’une voix forte :
— Celui qui adore la bête et son image
et reçoit la marque sur le front
9 Et un troisième ange les suivit, disant d’une voix forte :
— Si quelqu’un adore la bête et son image
et reçoit une marque sur le front ou la main
14,10 lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu versé sans mélange, dans la coupe de sa colère
et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges
et devant l’Agneau.
10 lui aussi boira le vin pur de la colère de Dieu qui a été préparé dans le calice de sa colère
et il sera torturé à feu et à soufre sous le regard des saints anges
et devant la vision de l’Agneau !
10 il boira aussi du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère
et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les anges des saints
et devant l’Agneau.
14,11 Et la fumée de leur tourment monte pour les siècles des siècles
et ceux qui adorent la bête et son image n’ont de repos jour et nuit
et aussi si quelqu’un reçoit la marque de son nom.
11 Et la fumée de leurs tourments monte pour les siècles des siècles :
et ils n'ont de repos ni le jour ni la nuit ceux qui adorèrent la bête et son image
et si quelqu'un a reçu la marque de son nom ...
11 Et la fumée de leur tourment montera pour les siècles des siècles
et pas de repos jour et nuit, pour ceux qui adorent la bête et son image
et celui qui reçoit la marque de son nom.
14,12 Là est la constance des saints, ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus.
12 Là est la constance des saints ; là sont ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus.
14,13 Et j’entendis une voix du ciel, TRme disant :
— Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur dès maintenant.
ByzIl dit : — Oui , TRdit l’Esprit,
afin qu’ils se reposent de leurs peines
et leurs œuvres les suivent.
13 Et j’entendis une voix du ciel, disant :
— Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur
dès à présent ; désormais, dit l’Esprit,
qu’ils se reposent de leurs labeurs
car leurs œuvres les suivent !
13 Et j’entendis une voix du ciel disant :
— Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur dès maintenant.
— Oui, dit l’Esprit,
car ils se reposeront de leurs peines.
14,14 Puis je regardai et voici que parut une nuée blanche
et sur la nuée quelqu’un était assis qui ressemblait à un fils d’homme
ayant sur sa tête une couronne d’or
et dans sa main une faucille tranchante.
14,15 Et un autre ange sortit du sanctuaire criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée :
— Lance ta faucille et moissonne
car le moment de moissonner est venu
parce que la moisson de la terre est mûre.
14,16 Alors Celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre et la terre fut moissonnée.
14,17 Un autre ange sortit du sanctuaire qui est dans le ciel
portant lui aussi une faucille tranchante.
14,18 Et un autre ange, celui qui a pouvoir sur le feu, sortit de l’autel
et s’adressa d’une voix forte
Byz S TRdans un grand cri à celui qui avait la faucille tranchante, disant :
— Lance ta faucille tranchante et coupe les grappes de la vigne de la terre
car les raisins en sont mûrs.
14,19 Et l’ange jeta sa faucille sur la terre et vendangea la vigne de la terre
et il en jeta les grappes dans la grande cuve de la colère de Dieu.
14,20 La cuve fut foulée hors de la ville
et il en sortit du sang jusqu’à la hauteur du mors des chevaux
sur un espace de mille six cents stades.
15,1 Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et étonnant :
sept anges qui tenaient en main sept plaies, les dernières,
car c’est par elles que doit se consommer la colère de Dieu.
15,2 Et je vis comme une mer de verre mêlée de feu
et les vainqueurs de la bête, de son image
TRde son image, de sa marque et du nombre de son nom
étaient debout au bord de cette mer
tenant les harpes sacrées.
15,3 Ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu
et le cantique de l’Agneau disant :
— Grandes et admirables sont tes œuvres Seigneur, Dieu tout-puissant !
Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des siècles
Byzdes peuples !
15,4 Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car toi seul es saint.
Et toutes les nations viendront se prosterner devant toi
parce que tes jugements ont éclaté.
15,5 Après cela, je vis
TRvis et j'aperçus s’ouvrant dans le ciel le sanctuaire du tabernacle du témoignage.
15,6 Et les sept anges qui ont en main les sept plaies sortirent du sanctuaire
ils étaient vêtus d’un lin pur et éclatant
Vde pierre précieuse pure et éclatante
et portaient des ceintures d’or autour de la poitrine.
15,7 Alors l’un des quatre animaux
donna aux sept anges sept coupes d’or pleines de la colère de Dieu qui vit aux siècles des siècles.
15,8 Et le sanctuaire fut rempli de fumée par la gloire de Dieu et par sa puissance
et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire jusqu’à ce que fussent consommées les sept plaies des sept anges.
16,1 Alors, j’entendis du sanctuaire une voix forte disant aux sept anges :
— Allez et répandez les sept coupes de la fureur de Dieu sur la terre.
1 Alors, j’entendis du sanctuaire une forte voix disant aux sept anges :
— Allez Neset mettez-vous à répandre les sept coupes de la fureur de Dieu sur la terre.
16,2 Alors, le premier partit et répandit sa coupe sur la terre
et il y eut un ulcère malin et mauvais sur les hommes qui avaient la marque de la bête
et qui adoraient son image.
2 Alors, le premier partit et répandit sa coupe sur la terre
et il y eut une blessure cruelle et mauvaise sur les hommes qui avaient la marque de la bête
et ceux qui adoraient son image.
2 Alors, le premier partit et répandit sa coupe sur la terre
et il y eut un ulcère malin et mauvais sur les hommes qui avaient la marque de la bête
et qui, son image, adoraient.
16,3 Et le deuxième Byz TRange répandit sa coupe sur la mer
et il y eut du sang comme d’un mort
et toute âme vivante mourut dans la mer.
3 Et le deuxième ange répandit sa coupe sur la mer
et la mer devint comme un mort
et toute âme vivante mourut dans la mer.
3 Et le deuxième répandit sa coupe sur la mer
et il y eut du sang comme d’un mort
et toute âme vivante mourut, de celles qui sont dans la mer.
16,4 Et le troisième S TRange répandit sa coupe sur les fleuves et sur les sources des eaux
et il y eut du sang.
16,5 Et j’entendis l’ange des eaux dire :
— Tu es juste, Celui qui est et qui était, le Saint parce que tu les as jugés
5 Et j’entendis l’ange dire :
— Tu es juste, Seigneur, Celui qui est et qui était, et le Saint parce que tu les as jugés
16,6 parce qu’ils ont répandu le sang de saints et de prophètes
et tu leur as donné du sang à boire, TRcar ils en sont dignes.
6 parce qu’ils ont répandu le sang de prophètes et de saints
et tu leur as donnés du sang à boire, ils le méritent.
16,7 Et j’entendis l’autel dire :
— Oui, Seigneur Dieu, le tout puissant, véritables et justes sont tes jugements
7 Et j’entendis un autre de l’autel dire :
— Oui, Seigneur Dieu, le tout puissant, véritables et justes sont tes jugements.
16,8 Et le quatrième ange répandit sa coupe sur le soleil
et il lui fut donné de brûler par le feu les hommes.
8 Et le quatrième répandit sa coupe sur le soleil
et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu.
8 Et le quatrième ange répandit sa coupe sur le soleil
et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu.
16,9 Alors, les hommes furent brûlés d’une grande brûlure
et ils blasphémèrent, les hommes, le nom de Dieu, celui qui a pouvoir sur ces plaies
et ils ne se convertirent pas pour lui rendre gloire.
9 Alors, les hommes furent brûlés d’une grande brûlure
et ils blasphémèrent le nom de Dieu, celui qui a pouvoir sur ces plaies
et ils ne firent pas pénitence pour lui rendre gloire.
9 Alors, les hommes furent brûlés d’une grande brûlure
et ils blasphémèrent le nom de Dieu, celui qui a pouvoir sur ces plaies
et ils ne se convertirent pas pour lui rendre gloire.
16,10 Et le cinquième TRange répandit sa coupe sur le trône de la bête
et il advint que son royaume fut enténébré
et ils se mordaient la langue de douleur
10 Et le cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête
et son royaume devint ténébreux
et ils se mordirent la langue de douleur
16,11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères
et ils ne se convertirent pas de leurs œuvres.
11 et ils blasphémèrent le Snom du Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs blessures
et ils ne Sse convertirent pas Vfirent pas pénitence de leurs œuvres.
16,12 Et le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve TR Nesl’Euphrate
et son eau fut asséchée
afin que fût préparé le chemin des rois (venus) du Levant.
12 Et le sixième répandit sa coupe sur ce grand fleuve, l’Euphrate
et il assécha son eau
afin que fût préparé le chemin des rois (venus) du Levant.
12 Et le sixième ange répandit sa coupe sur le grand fleuve Euphrate
et ses eaux furent asséchées
afin que fût préparé le chemin des rois (venus) du Levant.
16,13 Et je vis de la bouche du dragon et de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète
trois esprits impurs comme des grenouilles
13 Et je vis de la bouche du dragon et de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète
trois esprits V Nesimpurs Snon purs comme des grenouilles
13 Et je vis de la bouche du dragon et de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète
trois esprits impurs semblables à des grenouilles
16,14 car ce sont des esprits de démons faisant des signes
Byz Nesqui s’en vont TRs’en aller vers les rois de toute la terre
pour les rassembler en vue du combat Byzde ce TR Nesdu grand jour de Dieu tout puissant.
14 car ce sont des esprits de démons faisant des signes
et ils s’en vont vers les rois de toute la terre
pour les rassembler en vue du combat au grand jour de Dieu tout puissant.
14 car ce sont des esprits de démons faisant des signes
qui vont vers les rois de la terre
pour les rassembler en vue du combat de ce grand jour de Dieu tout puissant.
16,15 Voici, je viens comme un voleur :
heureux celui qui veille et garde ses vêtements
pour ne pas aller nu et ne pas laisser voir sa honte !
15 Voici, je viens comme un voleur.
Heureux celui qui veille et garde ses vêtements
afin de ne pas marcher nu et qu’ils ne voient pas sa honte !
16,16 Et ils les rassemblèrent au lieu appelé en hébreu « Harmagedôn ».
TR« Harmageddôn ».
V« Armagedon ».
16 Et il les rassembla au lieu appelé en hébreu « Magdû ».
16,17 Puis le septième
TRseptième ange répandit sa coupe dans l’air
et il sortit du sanctuaire une grande voix du trône qui disait : — C’en est fait !
16,18 Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres
et un grand tremblement tel que jamais depuis que l’homme est sur la terre
il n’y eut tremblement de terre aussi grand.
16,19 La grande cité fut divisée en trois parties
et les villes des nations s’écroulèrent
et Dieu se souvint de Babylone la grande
pour lui faire boire la coupe du vin de son ardente colère.
16,20 Toutes les îles s’enfuirent
et l’on ne retrouva plus de montagnes.
16,21 Et des grêlons énormes de près d'un talent tombèrent du ciel sur les hommes
et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle
parce que ce fléau était très grand.
17,1 Puis l’un des sept anges qui portaient les sept coupes vint
et me parla en ces termes :
— Viens, je te montrerai la damnation de la grande prostituée qui siège sur les grandes eaux
17,2 avec qui les rois de la terre se sont souillés
et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité.
17,3 Et il me transporta dans un désert en esprit
et je vis une femme siégeant sur une bête écarlate pleine de noms de blasphème
ayant sept têtes et dix cornes.
17,4 Et la femme était vêtue
Vencerclée de pourpre et d’écarlate
dorée à l'or, [chargée] de pierres précieuses et de perles
tenant en main une coupe d’or remplie d’abominations et des souillures
Vde l'impureté de sa prostitution
17,5 un nom mystérieux écrit au front :
« Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. »
17,6 Je vis la femme ivre du sang des saints et du sang de martyrs de Jésus,
et en la voyant je fus saisi d’un grand étonnement.
V saisi, comme je l'avais observée, d'un grand saisissement.
17,7 Et l’ange me dit :
— Pourquoi t’étonner ?
Moi je vais te dire le mystère de la femme et de la bête qui la porte
et qui a les sept têtes et les dix cornes.
17,8 La bête que tu as vue était et n’est plus
elle doit remonter de l’abîme puis s’en aller à la perdition.
Et les habitants de la terre seront étonnés
eux dont le nom n’est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie
en voyant la bête parce qu’elle était, qu’elle n’est plus et qu’elle reparaîtra.
8 La bête que tu as vue était et n’est plus
elle doit remonter de l’abîme puis s’en aller à la perdition.
Et les habitants de la terre seront étonnés
eux dont le nom n’est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie
en voyant la bête parce qu’elle était et qu’elle n’est plus.
17,9 C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse :
les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ;
9 C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse :
les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise ;
ce sont aussi sept rois
17,10 ce sont aussi sept rois ;
les cinq premiers sont tombés
l’un subsiste
l’autre n’est pas encore venu
et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.
10 les cinq premiers sont tombés
l’un subsiste
l’autre n’est pas encore venu
et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps.
17,11 Et la bête qui était et qui n’est plus
en est elle même un huitième et elle est des sept et elle s’en va à la perdition.
17,12 Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois
qui n’ont pas encore reçu la royauté
mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête :
17,13 ceux-ci ont un seul et même dessein
et ils mettent au service de la bête leur puissance et leur autorité ;
17,14 ils feront la guerre à l’Agneau mais l’Agneau les vaincra
parce qu’il est Seigneur des seigneurs et roi des rois
et ceux qui sont avec lui sont les appelés, les élus et les fidèles.
17,15 Et il me dit :
— Les eaux que tu as vues au lieu où la prostituée est assise
ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues ;
15 Et il me dit :
— Les eaux que tu as vues au lieu où la prostituée est assise
ce sont des peuples, des nations et des langues ;
17,16 et les dix cornes que tu as vues sur la bête
celles-ci haïront la prostituée
Vforniqueuse, elles la laisseront
Vrendront déserte et nue
en mangeront les chairs
et elle-même, la consumeront par le feu.
17,17 En effet, Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein
et de donner leur royauté à la bête
jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.
17,18 Quant à la femme que tu as vue, c’est la grande cité qui a la royauté sur les rois de la terre.
18,1 Après cela je vis descendre du ciel un autre ange
qui avait une grande puissance
et la terre fut illuminée de sa gloire.
1 ...
18,2 Il cria d’une voix forte, disant :
— Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande !
Elle est devenue une habitation de démons
un séjour de tout esprit impur
un repaire de tout oiseau immonde et odieux
2 ...
18,3 parce que toutes les nations sont tombées du vin
S Nesont bu du vin
Vont bu de la fureur de son impudicité
que les rois de la terre se sont souillés avec elle
et que les marchands de la terre se sont enrichis par l’excès de son luxe.
3 parce qu'elle a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité
que les rois de la terre se sont souillés avec elle
et que les marchands de la terre se sont enrichis par l’excès de son luxe.
18,4 Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait :
— Sortez du milieu d’elle ô mon peuple
afin de ne point participer à ses péchés
et de n’avoir point part à ses calamités
18,5 car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel
et Dieu s’est souvenu de ses iniquités.
18,6 Payez-la comme elle-même a payé
TRvous a payé
et rendez-lui au double selon ses œuvres
dans la coupe où elle a versé à boire, versez-lui le double
18,7 autant qu'elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil.
Parce qu’elle dit en son cœur :
— Je trône en reine, je ne suis point veuve et ne connaîtrai point le deuil.
18,8 À cause de cela, en un même jour, les calamités fondront sur elle, la mort, le deuil et la famine
et elle sera consumée par le feu
car il est puissant le Seigneur
Nes[Seigneur] Dieu qui l’a jugée.
18,9 Les rois de la terre qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront sur son sort
quand ils verront la fumée de son embrasement.
18,10 Se tenant à distance par crainte de ses tourments
ils diront : — Malheur ! Malheur ! Ô grande ville Babylone
ô puissante cité
en une heure est venu ton jugement !
18,11 Et les marchands de la terre pleurent et sont
Vpleureront et seront dans le deuil à son sujet
parce que personne n’achète
Vn’achètera plus leur cargaison
18,12 cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses
de perles, de lin fin, de pourpre, de soie et d’écarlate
et tout le bois de thuya
et toute sorte d’objets d’ivoire
et toute sorte d’objets de bois
Vpierre très précieux, d’airain, de fer et de marbre
18,13 et la cannelle,
V S Nesla cannelle, l'amome
les parfums, la myrrhe, l’encens, le vin, l’huile, la fleur de farine, le blé
les bestiaux, les brebis, et des chevaux et des chars
et des corps et des âmes d’hommes.
18,14 Les fruits dont tu faisais tes délices s’en sont allés loin de toi
toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi
et tu ne les retrouveras plus
Nesils ne les retrouveront plus.
18,15 Les marchands de ces produits, qui se sont enrichis avec elle, se tiendront à distance
par crainte de ses tourments
ils pleureront et se désoleront
18,16 disant :
— Malheur ! Malheur ! Ô grande ville
qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate
et qui était richement parée d’or, de pierres précieuses et de perles
18,17 en une heure ont été dévastées tant de richesses !
Et tout pilote et quiconque fait du cabotage
TRest sur les navires, la foule, les matelots
et tous ceux qui travaillent la mer se tenaient à distance
18,18 et ils s’écriaient
en voyant la fumée de son embrasement disant :
— Que pouvait-on comparer à cette grande ville ?
18,19 Et ils jetaient de la poussière sur leur tête
et ils criaient en pleurant et en se désolant :
— Malheur ! Malheur ! La grande ville
dont l’opulence a enrichi tous ceux qui avaient des vaisseaux sur la mer
en une heure elle a été réduite en désert !
18,20 Réjouis-toi sur elle, ô ciel, et vous aussi les saints, les apôtres
TRles saints apôtres et tes prophètes
car en la jugeant Dieu vous a fait justice.
18,21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule et la lança dans la mer en disant :
— Ainsi sera soudain précipitée Babylone la grande ville et on ne la retrouvera plus.
18,22 En toi on n’entendra plus les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette
en toi on ne trouvera plus d’artisan d’aucun métier
Nes[d’aucun métier]
et le bruit de la meule ne s’y fera plus entendre
18,23 on n’y verra plus briller la lumière de la lampe
on n’y entendra plus la voix de l’époux et de l’épouse
parce que tes marchands étaient les grands de la terre
parce que toutes les nations ont été égarées par tes enchantements.
18,24 Et c’est dans cette ville qu’on a trouvé le sang des prophètes et des saints
et de tous ceux qui ont été égorgés sur ta terre.
19,1 Après cela, j’entendis comme la grande voix d'une foule nombreuse dans le ciel, disant : — Alléluia !
Le salut et la puissance Nesgloire et la gloire Nespuissance [appartiennent] à notre Dieu
1 Après cela, j’entendis Vcomme la grande voix d'une foule nombreuse dans le ciel, disant : — Alléluia !
Le salut et la gloire et la puissance à notre Dieu
1 Et après cela, j’entendis la voix d'une foule immense dans le ciel, disant : — Alléluia !
Le salut et la gloire et l'honneur et la puissance au Seigneur notre Dieu
19,2 car véritables et justes sont ses jugements
parce qu'il a jugé la grande prostituée, celle qui corrompait la terre par sa prostitution
et il a réclamé à sa main le sang de ses serviteurs.
2 car véritables et justes sont ses jugements
parce qu'il a jugé la grande prostituée, celle qui corrompait la terre par sa prostitution
et il a réclamé à ses mains le sang de ses serviteurs.
19,3 Puis [la voix] dit à nouveau : — Alléluia !
Et sa fumée monte pour les siècles des siècles.
3 Puis ils dirent à nouveau : — Alléluia !
Et sa fumée monte pour les siècles des siècles.
3 Puis ils dirent à nouveau : — Alléluia !
Et sa fumée monta pour les siècles des siècles.
19,4 Et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent
et adorèrent Dieu assis sur le trône en disant :
— Amen ! Alléluia !
19,5 Et une voix sortit du trône, disant :
— Louez notre Dieu, tous ses serviteurs
Neset ceux qui le craignent, les petits et les grands !
5 Et une voix sortit du trône, disant :
— Louez notre Dieu, tous ses serviteurs
et vous qui le craignez, les petits et les grands !
5 Et la voix [issue] du trône une voix disait :
— Louez notre Dieu, tous ses serviteurs
et ceux qui craignent son nom, tous, les petits avec les grands !
19,6 Alors j’entendis comme la voix d’une foule immense
comme le bruit de grandes eaux
et comme la voix de puissants tonnerres, disant : — Alléluia !
car il est devenu roi le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant !
6 Alors j’entendis comme la voix d’une grande foule
comme la voix de grandes eaux
et comme la voix de grands tonnerres, disant : — Alléluia !
car il est devenu roi le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant !
6 Alors j’entendis comme la voix d’une foule immense
comme le bruit de grandes eaux
comme la voix de puissants tonnerres, disant : — Alléluia !
car il est devenu roi le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant !
19,7 Réjouissons-nous, exultons et rendons-lui la gloire
car elle sont venues les noces de l’Agneau
et son épouse s’est apprêtée
19,8 et il lui a été donné de se revêtir de lin fin, resplendissant et pur.
Car le fin lin, ce sont les justes actions des saints.
8 et il lui a été donné de se revêtir de lin fin, pur et resplendissant.
Car le fin lin, ce sont les justes actions des saints.
19,9 Alors, il me dit : — Écris :
Heureux ceux qui sont invités au festin de la noce de l’Agneau !
Et il me dit : — Ce sont les paroles véritables de Dieu.
9 Alors, il me dit : — Écris :
Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau !
Et il me dit : — Ce sont les paroles véritables de Dieu.
9 Alors, il me dit :
Heureux ceux qui sont invités au festin de la noce de l’agneau.
Et il me dit : — Ce sont les paroles véritables de Dieu.
19,10 Je tombai alors à ses pieds pour l'adorer
et il me dit : — Prends garde !
Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères, ceux qui ont le témoignage de Jésus.
Adore Dieu !
Car le témoignage de Jésus c’est l’esprit de prophétie.
10 Je tombai alors à ses pieds pour l'adorer
et il me dit : — Non, garde-toi !
Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus.
Adore Dieu !
Car le témoignage de Jésus c’est l’esprit de prophétie.
10 Puis je tombai à ses pieds et je l’adorai
et il me dit : — Non,
je suis ton compagnon de service et celui de tes frères, ceux qui ont le témoignage de Jésus.
Adore plutôt Dieu !
Car le témoignage de Jésus, c’est l’esprit de prophétie.
19,11 Puis je vis le ciel ouvert
et il parut un cheval blanc
celui qui le montait s’appelle « Fidèle et Véritable »
il juge et combat avec justice.
19,12 Ses yeux étaient ∅
Vcomme
S Nes[comme] une flamme ardente
il avait sur la tête plusieurs diadèmes
et portait un nom écrit
Byz Sportait des noms écrits. Il y avait un nom écrit que nul ne connaît que lui-même
19,13 il était revêtu d’un manteau
Vvêtement teint de sang
son nom est « le Verbe de Dieu ».
19,14 Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs
vêtues de fin lin, blanc et pur
19,15 de sa bouche sortait un glaive affilé Byz V S TRà deux tranchants pour en frapper les nations
c’est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer
et c’est lui qui foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant
19,16 sur son vêtement et sur sa cuisse il portait écrit ce nom :
« Roi des rois et Seigneur des seigneurs ».
19,17 Et je vis un ange debout dans le soleil
et il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel :
— Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu
19,18 pour manger la chair des rois, la chair des chefs militaires
la chair des soldats vaillants
la chair des chevaux et de ceux qui les montent
la chair de tous les hommes libres et esclaves, petits et grands.
19,19 Et je vis la bête et les rois de la terre avec leurs armées rassemblés pour faire la guerre
à celui qui était monté sur le cheval et à son armée.
19,20 Et la bête fut prise et avec elle le faux-prophète qui, par les prodiges faits devant elle
avait séduit ceux qui avaient la marque de la bête
et ceux qui adoraient son image.
Tous les deux furent jetés vivants dans l’étang de feu où brûle le soufre
19,21 le reste fut tué par le glaive qui sortait de la bouche de celui qui était monté sur le cheval
et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs.
20,1 Et je vis descendre du ciel un ange ayant la clef de l'abîme
et une grande chaîne dans la main :
1 Et je vis descendre du ciel un autre ange qui tenait la clef de l’abîme
et une grande chaîne dans sa main :
20,2 il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan
le séducteur du monde entier,
il l’enchaîna pour mille ans
2 il saisit le dragon, l'antique serpent, qui est le diable et Satan
il l’enchaîna pour mille ans
2 il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est l'Accusateur et Satan
il l’enchaîna pour mille ans
20,3 et il le jeta dans l’abîme
qu’il verrouilla et scella sur lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations
jusqu’à ce que fussent accomplis les mille ans
(et après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps).
3 et il le jeta dans l’abîme
qu’il verrouilla et scella sur lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations
(après cela, on consent à le délier pour un peu de temps).
3 et il le jeta dans l’abîme
qu’il verrouilla et scella sur lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations
jusqu’à ce que fussent accomplis les mille ans
(après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps).
20,4 Et je vis des trônes et ils s’assirent sur eux
et le jugement leur fut donné ;
et les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage pour Jésus et à cause de la parole de Dieu
et tous ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image
qui n’avaient pas reçu sa marque sur leur front ni sur leur main
et ils prirent vie, et régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
4 Et je vis des trônes et ils s’assirent sur eux
et le jugement leur fut donné ;
et les âmes de ceux qui avaient été
Vont été décapités à cause du témoignage pour
Vde Jésus et à cause de la parole
Vdu verbe de Dieu
et qui n’avaient pas adoré
Vn'ont pas adoré la bête ni son image ;
ni n’avaient reçu
Vreçu sa marque sur le front ni sur la main
Vles mains :
ils prirent vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
4 Et je vis des trônes et ils s’assirent sur eux
et le jugement leur fut donné ;
et les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu
et ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image
qui n’avaient pas reçu sa marque sur leur front ni sur leur main
et ils prirent vie, et régnèrent avec le Christ pendant mille ans.
20,5 Mais les autres
NesLes autres
VTous les autres morts ne prirent pas vie jusqu’à ce que fussent accomplis les mille ans.
C’est la première résurrection :
5 Et c’est la première résurrection :
5 Et les autres morts ne reprirent pas vie, jusqu’à ce que fussent accomplis les mille ans.
C’est la première résurrection :
20,6 heureux et saint celui qui a part à la première résurrection !
Sur eux
VEn eux, la seconde mort n’a pas de pouvoir
mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.
20,7 Et quand les mille ans seront accomplis
Satan sera relâché de sa prison
7 Et quand les mille ans seront accomplis
Satan sera relâché de sa prison
puis il sortira séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog
et les rassembler en vue de la guerre,
elles dont le nombre est comme le sable de la mer...
20,8 et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gôg et Magôg
et les rassembler en vue de la guerre
elles dont le nombre est comme le sable de la mer.
8 Et elles montèrent sur l'étendue de la terre
et encerclèrent le camp des saints et la ville bien-aimée.
20,9 Et elles montèrent sur l'étendue de la terre
et encerclèrent le camp des saints et la ville bien-aimée.
Puis un feu descendit du ciel Byz TRd'auprès de Dieu et les dévora.
9 Puis un feu [envoyé] par Dieu descendit du ciel et les dévora ;
le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre
où sont aussi la bête
9 Et elles montèrent sur l'étendue de la terre
et encerclèrent la ville du camp des saints et la ville bien-aimée.
Puis un feu descendit du ciel d'auprès de Dieu et les dévora.
20,10 Alors, le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre
où étaient aussi la bête et le faux prophète.
Et ils seront tourmentés jour et nuit, pour les siècles des siècles.
10 et le pseudo-prophète
et ils seront à la torture jour et nuit pour les siècles des siècles.
10 Puis, l'Accusateur, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre
où étaient la bête et le faux prophète.
Et ils seront tourmentés pour les siècles des siècles.
20,11 Puis je vis un grand trône éclatant de lumière
et celui qui était
Vquelqu'un assis dessus :
devant sa face
Và son regard s’enfuit la terre et le ciel
et de place, ils n'en trouvèrent plus !
20,12 Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône :
des livres furent ouverts
et un autre livre fut ouvert qui est le livre de la vie
et les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans ces livres
selon leurs propres œuvres ;
20,13 la mer rendit ses morts
Vcéda les morts qu'elle contenait
et la mort et l’enfer rendirent les leurs
Vcédèrent les morts qui étaient en elles
et on passa le jugement sur chacun d'entre eux selon ses propres œuvres...
20,14 Puis la mort et l’enfer furent jetés dans l’étang de feu :
c’est la seconde mortByz V S Nes, l’étang de feu !
20,15 Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie
fut jeté dans l’étang de feu.
12,1–18 Grand signe et combats au ciel La vision de la femme se présente comme un présage (semeion), un symbole à comprendre plus que comme la manifestation d'un être céleste spécifique.
La vision se divise en deux mouvements :
Une séquence d’épisodes aussi grandioses ne pouvait que retenir l’attention des artistes, qui n’ont jamais cessé de les représenter dans des œuvres souvent spectaculaires témoignant à la fois de la riche imagerie du texte et des interprétations qu’en faisaient leurs époques. Arts visuels Ap 20,1–18
Dans la réception chrétienne, ce passage hautement symbolique (Genres littéraires Ap 20,1–18) a donné lieu à deux grands types d’interprétation :
12,1b une femme L'Église et la Vierge Marie La Femme enveloppée du soleil est, au sens littéral, non seulement Israël-l’Église mais aussi Marie (Tradition chrétienne Ap 20,1b une femme). À l’échelle de l’ensemble du corpus johannique, la mère de Jésus est à la fois un personnage historique et un symbole de la communauté (non seulement d’Israël mais aussi de l’Église), et ce dès le commencement.
L’Évangile selon Jean ne mentionne jamais Marie par son nom, comme pour suggérer que son statut est plus qu’historique (usage analogue à celui de l’expression « le disciple que Jésus aime » pour donner à celui-ci une valeur d’exemple ou de modèle plus général). Elle suscite le premier des « signes » de Jésus, l’amenant à manifester sa gloire et à faire naître la foi chez ses disciples (Jn 2,1-5). Elle reçoit le disciple que Jésus aime comme son fils et elle lui est donnée comme sa mère (Jn 19,25-27). Cette adoption fait des serviteurs et amis de Jésus (Jn 15,15) ses frères (Jn 20,17).
Réciproquement, en Ap 12, la Femme, qui symbolise la communauté (Israël-l’Église), met au monde l’enfant messianique (v.2.5). Si l’enfant peut être identifié à Jésus, sa mère peut aussitôt être identifiée à Marie. De plus, les disciples de Jésus sont également les enfants de la Femme (v.17).
Mais les traits qui décrivent cette « Femme » gardent toute leur dimension figurative : « les supplice pour accoucher » (v.2b), par exemple, ne saurait s’appliquer ni à Marie, ni à l’Église, de façon littéraliste.
12,5a un fils mâle : Byz TR | Nes : un fils un mâle
12,10c accusateur Variante grecque
12,18 je me tins : Byz TR | Nes : il se tint
Avec Byz et TR, il s’agirait du seul cas où le voyant change de cadre de sa propre initiative et sans intervention angélique (cf. Ap 1,10-12 ; 4,1-2 ; 17,3 ; 21,10).
12,5a une verge Type de bâton Gr : rabdos désigne en principe un bâton en bois (cf. héb. maṭṭê « bâton de commandement » ; héb. maqqēl « canne » ; héb. šēbeṭ « houlette de berger »). Dans G, il traduit l’héb. maṭṭê ou šēbeṭ. Références en marge Ap 20,5a ; Intertextualité biblique Ap 20,5a
12,5b fut arraché Acte violent Gr : hêrpasthê ; le verbe harpazô dénote la violence d’un vol à l’arrachée.
12,7b Michel Etymologie Gr : Michaêl ; l'héb. Mîkā’ēl signifie « qui est comme Dieu ? ». Références en marge Ap 20,7b
12,9a le serpent ancien qui est appelé « Diable » et « Satan »
Gr : archaios peut se traduire « originel », ce qui renforce l'allusion au récit de Gn 3 : Intertextualité biblique Ap 12,9a.
Gr : Diabolos... Satanas ; satanas calque l’héb. śāṭān « adversaire », « opposant ».
12,9a abattu V : ou « projeté » — Connotation militaire On traduit ici projicere comme « abattre » (cf. encore Ap 9,10c ; il signifier littéralement « jeter en avant, projeter », ce qui convient bien à un théâtre d'opérations sur lequel des troupes sont projetées. C'est cette traduction littérale qu'on retient pour les occurences suivantes du même verbe (Ap 12,9c ; 12,13a).
12,11b chéri Aimer avec dilection Deux verbes expriment l’idée d’aimer en grec dans le NT : phileô et agapaô. Le premier signifie « aimer » (latin amo), le second désigne l’amour préférentiel (latin diligo). Gr : êgapêsan désigne ici donc l’amour de dilection (rendu par « ont chéri »). Il évoque dans ce verset les martyrs qui décident de mourir pour le Christ (achri thanatou « jusqu'à la mort » ; cf. Ap 6,9).
Le syriaque ne correspond pas de façon univoque à cette distinction, mais présente d'autres nuances avec deux verbes :
12,12a demeurez Vie nomade Gr : skênountes, participe de skênoô (litt. « habiter sous une tente », dérivé de skênê « tente »), verbe qui — sur l’ensemble du NT — ne se rencontre que dans le corpus johannique : une fois dans le Prologue et quatre fois dans Ap. Le mot évoque souvent la présence de Dieu parmi les hommes (Jn 1,14 ; Ap 7,15), à travers l’image exodique de la Tente du rendez-vous. En Ap 12,12 il désigne le séjour dans les cieux. Il figure à côté de skênê dans Ap 13,6 ; 21,3.
12,13b poursuivit Autre traduction Gr : ediôxen peut aussi signifier « persécuta » (cf. Mt 5,10 ; 23,34 ; Ac 22,4 ; 26,11 ; 1Co 15,9).
12,15 emporter par le fleuve Néologisme Gr : potamophorêton est forgé par l’auteur d'Ap, litt.: « emportable par le fleuve ». Hapax en grec.
12,1a apparut Passif divin Gr : ôphthê, litt. : « fut vu/rendu visible ». Le terme se retrouve dans le kérygme primitif (1Co 15,5-8) et les récits d’apparition du NT. Le grand signe ne fait pas qu’apparaître ; il est solennellement montré, rendu présent.
12,4abc traînait + jeta + se tint — Aspect verbal Opposition entre le présent à valeur non limitative (surei « traîne », « traînait ») et l’aoriste limitatif (ebalen « jeta »). Le parfait hestêken « se tint » équivaut ici à un imperfectif (valeur non limitative).
12,6a là Sémitisme Gr : ekei ; répétition de l’antécédent (tên erêmon hopou) dans la subordonnée, fréquente dans Ap (Ap 2,2.17 ; 3,8 ; 7,2.9 ; etc. ; cf. Mt 3,12 ; Jn 1,33).
12,7a il y eut Sujet au pluriel Gr : egeneto s’applique tant à « un combat » qu’à « Michel » mais reste au singulier.
12,14c là : TR Nes — Sémistime. Grammaire Ap 20,6a
12,1–18 Hypotypose, métonymie, synecdoque pour faire entrer au cœur de l’action surnaturelle Les deux occurrences du verbe « apparaître » (v.1a.3a) soulignent combien le voyant entre dans le cœur du mystère divin, des causes de l’histoire du monde : la femme et son enfantement messianique ; le dragon et son hostilité ; l’enfant, Christ vainqueur. L’amplification est rendue plus sensible grâce au cadre céleste de la vision et à sa dimension cosmique (la queue du dragon traîne le tiers des étoiles, v.4a). Les oppositions aspectuelles entre procès non limités (v.2 « crie », v.4a « traînait », v.4b « nourisse », …) et événements (v.1a « apparut », v.4b « jeta », v.5a « enfanta », …) ; le contraste chromatique entre l’éclat solaire de la femme et la robe rouge du dragon ; la métonymie à valeur méliorative désignant la femme grâce à sa couronne, à sa domination sur la lune et à son manteau ; la synecdoque dépréciative à propos du dragon, avec la monstruosité des sept têtes, soulignent le drame qui se joue.
12,1–18 Contrastes La dimension visionnaire du passage contraste avec l'accent placé par l'évangile de Jean sur l'écoute plutôt que sur la vision, cependant que l'emboîtement symbolique des personnages dans la femme en rappelle une constante littéraire.
Les deux occurrences du verbe « apparaître » (v.1a.3a) soulignent combien le voyant entre dans le cœur du mystère divin, des causes de l’histoire du monde : la femme et son enfantement messianique ; le dragon et son hostilité ; l’enfant, Christ vainqueur.
L'emboitement des personnages ou actants symbolisés par la Femme ressemble à celui qu'on trouve dans l'évangile de Jean : le prophète/le baptiste/l’évangéliste...
12,1a.3b.9a.10a.12b.14a grand + forte — Polyptote Les six occurrences de l’adjectif megas (« grand », « fort ») soulignent la violence de l’opposition entre la puissance des forces du mal et la toute-puissance de Dieu.
12,1a.3a.7a dans le ciel Anaphore Le recours à l’anaphore confère au récit sa force incantatoire (voir l’emploi des conjonctions kai « et »). À la vertu expressive de cette figure s’ajoute son effet amplificateur, caractéristique du style prophétique.
12,1a signe Anastrophe Mise en relief du sujet (ordre des mots marqué SVO) que l’on ne trouve plus au début du v.3 (ordre non marqué VSO).
12,1c douze Symbolisme du 12 dans Ap La valeur numérique 12 est récurrente dans la description de la nouvelle Jérusalem en Ap 21. Dans Ap le nombre 12 est aussi associé :
12,2.5 IDIOLECTE JOHANNIQUE L'enlèvement comme métaphore du mystère pascal ? L’enlèvement de l’enfant peut être compris comme une allusion à l’ascension de Jésus, mais dans la littérature johannique l’exaltation n’est pas dissociée de la mort et de la résurrection du Christ. Il s’agit ici d’un langage symbolique décrivant à la fois
Ces versets évoquent de manière métaphorique le cœur du mystère pascal.
12,4c.18 se tint + je me tins — Inclusion
12,4d dévorer Effet de surprise Gr : kataphagêᵢ (« [pour qu’]il dévorât ») apparaît en fin de verset et en position emphatique.
12,4cd.5ab enfanter + enfanté son enfant + enfanta + enfant — Paronomase
12,5a une verge de fer Antithèse entre le bois (« une verge » ; Vocabulaire Ap 20,5a) et le fer.
12,6a la femme Anastrophe Mise en relief du sujet (ordre des mots SVO).
12,6b mille deux cent soixante jours Numérologie La durée du séjour au désert est reprise au v.14c sous la forme « un temps, des temps et la moitié d’un temps » (le « temps » correspondant à une année, on aboutit à 3,5 ans). C’est la même périodisation qu’en Ap 11,2-3, qui établit une équivalence entre 42 mois et 1260 jours (les mois ayant 30 jours). Cette valeur numérique correspond à la moitié d’une période sabbatique de sept ans.
12,7ab un combat + combattaient — Dérivations : intensification Cf. Procédés littéraires Ap 2,16. L'énumération de mots de la même racine (Gr : polemos... polêmesai ; V : proelium... proeliabantur ; S : qrb’... mqrbyn) suggère l'intensité du combat. Arts visuels Ap 20,7
12,9ab Emphase par
12,9c et ses anges avec lui furent jetés Gr : hoi aggeloi autou met' autou eblêthêsan
L’ordre SOV met en relief à la fois le verbe et le complément ; les deux pronoms autou sont rapprochés de manière expressive.
Effet de contraste par eblêthêsan placé en position emphatique en fin de phrase.
12,10a une voix forte Leitmotiv Expression récurrente dans Ap (Ap 1,10 ; 5,2.12 ; 6,10 ; 7,2.10 ; 8,13 ; 10,3 ; 12,10 ; 14,7.9.15.18 ; 16,1.17 ; 18,2 ; 19,1.17), qui caractérise les voix provenant du ciel.
12,10d jour et nuit Leitmotiv L’expression, qui signifie la continuité, revient en Ap 4,8 ; 14,11 ; 20,10.
12,10cd accusateur + accusait — Paronomase Rappel du statut de Satan par une figure dérivative qui fait naître une paronomase et un jeu de mots (Gr : katêgôr... katêgorôn ; V : accusator... accusabat ; S : mswr’... msr hw’).
12,12 Anticipation Les cieux, désormais purgés de toute présence hostile, sont opposés à la situation de la terre et de la mer qui hébergent le dragon. Ce verset prépare l’entrée en scène des bêtes de la terre et de la mer (Ap 13).
12,1–18 Genre apocalyptique Littérature de résistance, la littérature apocalyptique doit nourrir la solidarité de la communauté contre une culture hostile ; ici c'est l'espérance de la communauté qui est relevée par l’hymne de louange (Ap 12,10-12) et le récit de la chute de Satan et de ses coreligionnaires. En conséquence, le recours à un langage symbolique est aux antipodes d’un discours abscons réservé à quelques initiés.
Nourris aux Écritures juives, lecteurs et auditeurs du 1er s. savent interpréter le septénaire (v.3bc) ou l’indication concernant la durée du temps de la persécution (v.6b.14c ; Tradition chrétienne passim ; Procédés littéraires Ap 20,6b).
Les figures et représentations symboliques qui animent ce tableau céleste leur sont également familières, qu’il s’agisse du dragon comme symbole du Mal (Intertextualité biblique Ap 20,3b dragon), des contrastes chromatiques entre l’enveloppe solaire de la femme et la robe rouge du monstre polycéphale, ou de l’opposition entre le ciel et la terre. Un tel langage symbolique souligne l’intensité et la gravité du combat spirituel engagé et éveille le destinataire aux réalités d’en haut.
12,4ss Culte patmien autour de l'enfantement périlleux d'Artémis et Apollon par Léto Patmos passait pour être l’île d’Artémis et en abritait une statue fameuse.
C’est dans la légende de l’Artémis de Tauride (cf. M.P. ; lorsque Iphigénie devenue l’une de ses prêtresses vit arriver son frère Oreste avec mission de rapporter en Grèce la statue d’Artémis, loin de le sacrifier, la prêtresse prit la mer avec la statue et lui, jusqu’à se fixer à Patmos).
, Histoire générale des Religions, t.2 : Grèce-Rome, Paris, 1944, 211) qu’on inventa de quoi illustrer l’île de Patmos. En ce temps là, tout étranger de passage sur l’île de Tauride (en Crimée) devait être sacrifié à ArtémisLa popularité de cette légende (Textes anciens Ap 12,4ss) en Asie Mineure est bien attestée par
Le culte d’Artémis, tel qu’on peut l’imaginer à partir des vestiges de Delphes ou d’Éphèse, entre sacrifice de chèvres parturiente et de leurs chevreaux extraits tout palpitants et immolés à côté de l'autel, chants et danse, célébrait la victoire de la déesse contre ses ennemis, où sa force victorieuse démontrait sa divinité. Le culte resta vivace sur le territoire de Milet (dont dépendait Patmos) durant toute l’Antiquité, car c’est le fondateur du monastère de Saint Jean le Théologien qui semble avoir détruit temple et statue, au 11e s. (cf.
, Acta et Diplomata Græca Medii Ævi, VI, Vindobonae, 1890, 57).Jean dut en être témoin, et cette histoire ténébreuse et lumineuse pouvait l'inspirer quand il écrivait son espérance en fin d’Apocalypse : « de mort, il n’y en aura plus, de pleur, de cri, de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé […] voici, je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21,4-5). À l’instar des anciens Hébreux qui avaient jadis mobilisé, tout en les démythifiant, les traditions de Babylone ou d’Egypte, Jean pouvait entendre dans le mythe des naissances d’Apollon et Artémis à Patmos un écho païen du livre de la Gn 3,16 : « dans la douleur tu enfanteras des fils ».
Ce culte put donc aussi entrer dans les « ingrédients » de la célébrissime vision de la Femme couronnée d'étoiles : en travail au ciel, elle et son bébé menacés par un dragon.
12,6a.14b désert Lieu de refuge en cas de persécution (p. ex. 1M 2,29-30).
12,1bc soleil + lune + étoiles TYPLOGIE : motifs
La parure astrale peut renvoyer à Ct 6,10 ; Is 60,19-20, et orienter l’identification du côté de Jérusalem (cf. Littérature péritestamentaire Ap 20,1b).
Dans le songe de Joseph (Gn 37,9), les étoiles représentent les tribus d’Israël.
12,2 SYMBOLE Enfantement messianique et eschatologique Les douleurs de l’enfantement sont un symbole prophétique de l'avènement d'une nouvelle ère (Is 21,3 ; 26,17 ; 66,7 ; Jr 4,31 ; 6,24 ; 13,21). Elles sont sont évoquées en particulier dans des contextes messianiques :
La tradition évangélique fait abondant usage de ce symbolisme (Mt 24,8 ; Références en marge Mt 28,2a) et le concentre sur la geste pascale de Jésus, en le mobilisant pour raconter :
12,3b sept têtes et dix cornes Zoologie fantaisiste Les animaux polycéphales sont déjà présents dans Dn (un léopard à quatre têtes et une bête à dix cornes en Dn 7,6-7). Là aussi (Intertextualité biblique Ap 20,3b dragon), les têtes et les cornes représentent le pouvoir et la domination.
12,3b dragon SYMBOLE du mal →Diable, ou Satan, ou Mauvais
Dans l’AT, comme dans d’autres religions de l’Orient ancien, le dragon symbolise les forces chaotiques du cosmos.
D’autres passages utilisent la figure du dragon pour représenter des pouvoirs politiques hostiles à Israël (Nabuchodonosor II en Jr 51,34 ; le roi d’Égypte en Ez 29,3 ; cf. « le prince de ce monde » en Jn 12,31 ; 14,30 ; 16,11).
12,5a elle enfanta un fils mâle ALLUSION messianique Gr : eteken huion arsen.
12,5a diriger + avec une verge de fer CITATION du Ps 2 dans son interprétation messianique ? G-Ps 2,9 (poimaneis... en rabdôᵢ sidêraᵢ).
12,6a.14b désert SYMBOLE Lieu refuge
La situation de la femme au désert est analogue à celle d’Israël fuyant la colère de Pharaon. Du coup, le salut final peut être envisagé sur le modèle d’une réitération de la première Pâque. Ce parallélisme avec le séjour au désert lors de la sortie d’Égypte est renforcé par la mention de la nourriture (reprise au v.14c), qui évoque la manne (Ex 16 ; Dt 8,3 ; voir aussi Jn 6,31-58 ; Ap 2,17).
Le désert est le refuge traditionnel des persécutés dans l'AT (Ex 2,15 ; 1M 2,29-30), particulièrement associé aux prophètes (1R 17,3 ; 19,4).
Dans la tradition évangélique, le séjour au désert en vint à être associé à l’action salvifique du Messie (Mc 1,12-13 ; 13,14).
12,7b Michel PERSONNAGE Archange combattant pour Dieu
Dans Dn, Michel est un des « premiers princes » et un chef de l’armée céleste (Dn 10,13.21 ; 12,1).
Le combat dans le ciel se déroule à l’initiative de Michel. Il ne s’agit pas d’une révolte armée du dragon mais d’une opération militaire menée à son encontre pour l’expulser du ciel. Ce thème de l’expulsion du dragon et de sa descente sur la terre est repris de manière complémentaire en Lc 10,18 ; Jn 12,31. Littérature péritestamentaire Ap 20,7b
12,12a réjouissez-vous, cieux Joie céleste (cf. Ap 18,20) dans une formulation proche de Is 44,23 ; 49,13. Le Ps 96,11-12 associe ciel, terre et mer dans la célébration du règne de Dieu.
12,14a les deux ailes du grand aigle Allusion à l'Exode Comme un aigle, Dieu sauva son peuple à la sortie d'Égypte (Ex 19,4 ; Dt 32,11).
12,16b la terre ouvrit sa bouche Allusion à l'Exode La scène peut s’inspirer du châtiment de Coré, Datân et Abiram après leur rébellion contre Moïse (Nb 16,30-34 ; Ps 106,17). Voir aussi le cantique de Moïse (Ex 15,12), qui célèbre l’engloutissement de l’armée de Pharaon.
12,1b une femme Autres femmes symboliques des visions apocalyptiques
12,2ss Qumrân : l’enfantement simultané du messie et de son adversaire (l’aspic)
12,3b dragon Désignation pour Pompée dans →Ps. Sal. 2,25.
12,4ab Sa queue traînait le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre La chute des anges est l'objet de spéculations à partir de Gn 6,1-8 dans la littérature apocalyptique
Cf. Tradition chrétienne Ap 20,4a le tiers des étoiles du ciel.
12,7b Michel Angélologie
Dans les textes les plus anciens de la littérature péritestamentaire (p. ex. →1 Hén. 20,1), Michel figure systématiquement dans les listes d’anges dirigeants, mais sans en être le chef ni posséder des fonctions qui le distinguent des autres archanges.
12,10b son Christ Israël comme le messie Dans le judaïsme, le messie est souvent identifié à Israël ou à sa composante juste.
11,19–12,17 Liturgie latine : liturgie des Heures Texte lu à l’office des Lectures du commun de la Vierge Marie durant le Temps pascal.
11,19–12,10 Liturgie latine : lectionnaire Texte lu en première lecture lors de la messe de l'Assomption de la Vierge Marie, le 15 août.
12,1–17 Liturgie latine : liturgie des Heures Texte lu à l’office des Lectures de la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël (29 septembre). Liturgie Ap 20,7–12
12,1 Liturgie latine : TEXTE
Capitule de
12,7–12 Liturgie latine : lectionnaire Première lecture dans la messe de la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël. Autre choix pour la première lecture : Dn 7,9-10.13-14. Liturgie Ap 20,1–17
11,17s ; 12,10ss Liturgie latine Cantique de l'Apocalypse (NT10) chanté lors des :
12,5b son enfant fut arraché Pendant l'esclavage en Égypte
12,1b une femme
L’interprétation mariologique n’entame en rien l’importance de l’approche ecclésiologique aux yeux des auteurs médiévaux.
Il s’agit de plus que d’une analogie formelle : non seulement la destinée de Marie ressemble à celle d'Israël et de l’Église, mais elle en est une partie intégrante (Marie est « fille de Sion » et « mère de l’Église ») en même temps que l’exemple même (Marie est « mère de Dieu »).
12,1b revêtue du soleil
12,1b la lune sous ses pieds
12,1c douze étoiles
D’autres commentateurs dispensationalistes, comme McArthur, voient plutôt dans ces étoiles une allusion aux douze tribus d’Israël.
12,2 elle criait en accouchant Les douleurs de l'enfantement
12,3b un grand dragon
12,3b rouge Couleur meurtrière
12,3b ayant sept têtes
12,3b et dix cornes
12,4a sa queue
12,4a le tiers des étoiles du ciel
12,5b son enfant
L’Église enfante également « le Christ dans ses membres » (→) et ne « cesse de concevoir en son sein ceux qui cherchent abri auprès du Verbe » et qu’elle « modèle sur l’image et ressemblance du Christ, pour les faire, une fois révolus les temps, citoyens de ces éternités bienheureuses » ( Exp. Ap.→ 187). Symp.
12,5b arraché vers Dieu et vers son trône
12,6a la femme s'enfuit au désert
12,6b mille deux cent soixante jours Tradition chrétienne Ap 20,14c
12,7a un combat dans le ciel
12,8 Un évènement historique
12,9b qui séduit le monde entier Et plus le ciel
12,11 Une période historique
12,12bc Malheur à la terre et à la mer + peu de temps — Un évènement historique
12,13 Un évènement historique
12,14a les deux ailes
12,14a grand aigle
12,14c un temps, des temps et la moitié d'un temps Tradition chrétienne Ap 20,6b
12,15 de l'eau
12,16b la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve
12,17b au reste de ses enfants
12,1–5 Cohérence symbolique et dogmatique de l'interprétation mariale
Outre le « sensus fidei » consulté via une enquête auprès des évêques du monde entier (
Munificentissimus Deus, 8-16) et l’unanimité des Pères et des auteurs ecclésiastiques (Ibid. 20-37), Pie XII s’appuie sur le lien intime qui unit les destinées de la Mère et du Fils, si lui est mort et ressuscité, elle aussi meurt et ressuscite :Munificentissimus Deus, 40. De là la vénérée Mère de Dieu, de toute éternité unie de manière cachée à Jésus-Christ dans un seul et même décret de prédestination,(47) immaculée dans sa conception, une vierge très parfaite dans sa divine maternité, la noble associée de le divin Rédempteur qui a remporté un triomphe complet sur le péché et ses conséquences, a finalement obtenu, comme l'aboutissement suprême de ses privilèges, qu'elle soit préservée de la corruption du tombeau et que, comme son propre Fils, ayant vaincu la mort, elle pourrait être élevée corps et âme à la gloire du ciel où, en tant que reine, elle siège dans la splendeur à la droite de son Fils, le Roi immortel des âges.
Une objection à l’interprétation mariale traditionnelle (Tradition chrétienne Ap 12,1b une femme, Haymon d’Auxerre) estime que les souffrances de parturiente de la femme seraient incompatibles avec la foi en l’immaculée conception et la virginité perpétuelle et de Marie, avant, pendant et après son accouchement. L’objection est cependant dissipée si l’on interprète ces douleurs comme des figures de la compassion de Marie, annoncée par la prophétie de Siméon (Lc 2,35) et accomplie lors de la passion (cf. Jn 19,25-27). Appelée « femme » au pied de la croix (Jn 19,26), elle est ici désignée comme mère de tous les disciples qu’elle enfante dans la douleur (Ap 12,2).
La richesse du langage symbolique de l’Apocalypse ne s'oppose pas au réalisme de l'incarnation, ni l’interprétation ecclésiologique aux interprétations christologique et mariales, fondées dans la relation personnelle et organique entre le Christ-tête et l’Église, son corps, synthétisée dans la notion augustinienne de « Christ total » (cf. →CEC 795-796).
12,7b Michel Angélologie Grand « prince protecteur » du royaume d’Israël (Dn 10,13), saint Michel est aussi l’archange protecteur de l’Église. Liturgie Ap 12,7ss.
12,11b ils n'ont pas chéri leur âme jusqu'à la mort Bible de Sacy
12,1–18
Au Moyen Âge l’image de la Femme revêtue du soleil se réfère à la Vierge Marie, à l’Église, ou encore à l’âme chrétienne.
Les deux grandes tendances de l’interprétation du dragon jusqu’à l’époque moderne sont d’y voir la force du mal en général ou bien de l’identifier — avec chacune de ses sept têtes — à des personnages historiques ou contemporains, souvent à des fins polémiques. La victoire sur le dragon est normalement attribuée à l’archange Michel, à saint Georges ou à un autre saint.
À l’époque de la Réforme, Ap 12 est sollicité dans la littérature polémique confessionnelle, où l’on prend des options tranchées pour l’une ou l’autre des interprétations traditionnelles de la Femme : les protestants l’interprètent comme la vraie Église (réformée), tandis que les catholiques y voient Marie conçue sans le péché originel et transportée dans les cieux où elle règne. Quant au dragon, il est régulièrement pris par les protestants pour une allégorie de l’Église catholique, de la papauté ou des puissances catholiques d’Europe.
1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13 — Ce que tu vois, écris-le dans un livre + je vis dans le ciel un autre signe + son nom est « Verbe de Dieu » ... Contempler et transmettre le contemplé
À Patmos, Jean compose un étourdissant concentré de symboles bibliques. Il tire sa scénographie de la littérature juive, depuis ses adaptations de cosmogonies archaïques jusqu'à l’épopée nationale reconstruite en temps d’Exil et aux attentes messianiques déçues au temps du retour…
Mais il la tire tout autant du lieu où il se trouve. Les scribes juifs, à partir du 5e s. av. J.-C., ont affirmé toujours plus fortement la souveraine domination de leur Dieu comme Dieu unique et transcendant et son ultraproximité comme créateur de tout à partir de rien. Au premier siècle de notre ère, le →1 Hén. (43,4) établit une correspondance entre les deux et dans l’énigmatique →Asc. Is. (7,10) ce qui advient au firmament des cieux advient aussi sur la terre. Pour le juif qu’est Jean de Patmos, parce qu'elle est pensée et parlée par le Créateur avant même que l’homme ne lui prête ses mots, la nature est gorgée de signification qu’il appartient au poète et au prophète de découvrir.
Sur la formidable composition de Memling, on repère facilement la liturgie céleste (Ap 1,12-16 ) autour de l'Agneau (Ap 15,1-4) ; la vision de la Femme (Ap 12,1-17), les quatre cavaliers dans l'ordre...
Sur l’une des toiles de son célèbre diptyque de 1640, l’amoureux de l’art antique que fut Nicolas Poussin place avec raison saint Jean — écritoire en main — face à un piédestal de section cruciforme, au cœur d’un paysage avec mer, montagne et vestiges antiques intacts, en un contraste subtil avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange, où les eaux d'un Jourdain symbolique semblent aussi séparer l'évangéliste du Temple grandement ruiné à l'arrière-plan.
Poussin a génialement compris le rapport intime qui lie les écrits de l’évangéliste du Logos incarné et l'inscription de ce même Logos dans le cosmos de Patmos où il séjournait...
12,1–18 Depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine, on n’a cessé de représenter des épisodes d’Ap 12. Les sujets principaux sont la femme revêtue du soleil (avec ou sans son enfant [avec ou sans assimilation à la Vierge et à l’Enfant Jésus] et avec ou sans le dragon), et le combat entre l’archange Michel et le dragon (avec ou sans accompagnement d’autres anges rebelles et avec ou sans représentation de la chute en enfer, autre thème iconographique : Arts visuels Is 14,12–15). Vu le très grand nombre d’œuvres qui traitent d’Ap 12, on ne peut donner ici qu’une présentation des plus célèbres, par sujet et par période, en évoquant les grands moments de la réception d’Ap dans les arts visuels.
Aux approches de l’an mille, beaucoup crurent en une prochaine fin du monde, et l’on se tourna vers l’Apocalypse pour essayer de déchiffrer les signes des temps. La création artistique autour du texte atteint une première apogée, dont témoignent plusieurs chefs-d’œuvre de l’enluminure.
Les enluminures des 10e et 11e s. illustrant le Commentaire de l’Apocalypse écrit quelques décennies après l’invasion musulmane de l’Espagne (fin du 8e s.) par
, moine du monastère de Saint-Martin de Liébana (Asturies) sont particulièrement célèbres. Alors qu’Ap est désormais le livre de la résistance chrétienne à l’Islam, l’enluminure mozarabe déploie ses trésors de couleurs et de formes pour l’actualiser. On connaît une trentaine de manuscrits enluminés dont le Beatus de Facundus, le Beatus de Valcavado (vers 970, 97 enluminures peintes par Oveco pour l’abbé Semporius : Valladolid, Biblioteca de la Universidad, ms. 433 ex ms. 390), le Beatus d’Osma (71 enluminures dues au peintre Martinus, cathédrale de El Burgo d’Osma, Beatus 1086, Cod. 1), le Beatus de Piermont Morgan (Beatus de San Miguel de Escalada, près de León, vers 960, 89 enluminures peintes par Magius, archipictor, ms. 644, Pierpont Morgan Library, New York).Au cours du Moyen Âge, l’Apocalypse s’échappe du livre pour envahir l’espace visuel sur d’autres supports, par exemple :
L’œuvre de Dürer est la première Apocalypse imprimée. L’image y tient la première place, le texte n’apparaissant qu’au verso de chacune des gravures. L’artiste imprime lui-même ses planches sans répondre à une commande, prenant un risque financier qui témoigne de son engagement personnel. À l’époque où il grave son Apocalypsis cum figuris, Dürer n’a que 27 ans, mais il est habité par la foi tourmentée qui précède la Réforme. Il appose son monogramme au bas de chacune de ses images. L’œuvre le rend célèbre : Érasme et Alberti la commentent, et Cranach s’en inspire pour illustrer l’Apocalypse du Nouveau Testament de Luther. En France, Jean Duvet s’en inspire aussi pour une Apocalypse gravée en 1556.
Les grands massacres et les profondes interrogations sur l’avenir du monde qui ont endeuillé le siècle de la bombe atomique ont été propices à la reprise du thème de l’Apocalypse. Au tournant du siècle, l’avant-garde expressionniste allemande mêle attente apocalyptique et expressivité artistique : des peintres comme Franz Marc, Vassili Kandinsky, Max Beckmann et Ludwig Meidner se réfèrent explicitement au livre biblique. S’ils ne représentent pas de visions d’Ap 12 en particulier, ils orientent toutefois la réception picturale d’Ap dans deux directions. (1) Chez Kandinsky, le thème de l’Apocalypse s’accompagne d’une recherche spirituelle et esthétique. Selon lui, seule une « purification cataclysmique » pourrait libérer le spirituel enfermé dans le réel. Le passage par la thématique tourmentée d’Ap lui permet d’évoluer à travers l’explosion des couleurs et des formes, vers l’abstraction. (2) Chez d’autres, comme Beckmann et Meidner, Ap suscite un mode de pensée mêlant provocation et révolution, annonçant une ère nouvelle de la pensée et de l’action. Influencés par des catastrophes contemporaines (comme le tremblement de terre sicilien de 1908), à partir de 1909 et 1912, ils composent des toiles inspirées d’Ap, de plus en plus violentes à la veille du conflit mondial.
Parmi les artistes revenus de la Seconde Guerre mondiale :
À notre époque, Ap ne cesse d’inspirer les artistes visuels. Dans un registre expressionniste, on peut citer :
Les techniques digitales permettent de maximaliser à la fois le réalisme et l’onirisme des visions de Jean :
Dans le registre abstrait :
Ce sujet semble avoir intéressé surtout les artistes de la Renaissance.
12,1 une femme revêtue du soleil Iconographie dogmatique : Dormition et/ou Assomption La tradition voit dans ce passage la figure de la Vierge, élevée au ciel dans la gloire. À partir de ce passage et des textes apocryphes, l’iconographie de l’Assomption se répand à partir du Moyen Âge. Trois traditions se dégagent. Au Moyen Âge on privilégie le moment de la Dormition où le Christ vient chercher l’âme de sa mère. Les peintres peuvent aussi faire le choix de représenter la Vierge s’élèvant toute seule au ciel, ou encore portée par des Anges : c’est cette dernière iconographie qui sera retenue par les artistes de la Renaissance. Le thème de la Vierge en gloire revêt bien sûr une importance particulière aux yeux de l’Église dans le contexte de la Contre-Réforme.
12,1 Un grand signe dans le ciel Ce signe dans le ciel est non seulement marial, mais aussi christique.
La Vierge, toute de blanc vêtue, illumine la nuit au milieu des astres colorés qu’elle domine.
Puisque la vision montre aussi les souffrances du Messie, on peut la rapprocher de ces autres « signes » que furent des apparitions de la Croix dans l'histoire du christianisme.
« Un grand signe apparut dans le ciel… ». Au cœur de l'obscurité on est comme entraîné par une myriade d’étoiles autour de la croix. Elle est accompagnée des symboles des évangélistes, les quatre vivants répartis dans les angles. Leurs paroles conduisent au centre de la voûte, où un monde nouveau se manifeste, unifié par la croix victorieuse au milieu d’une constellation de luminaires qui chantent l’hymne de Venance Fortunat : « Fulget crucis mysterium ». Le « mystère de la croix qui resplendit » est qu’elle devient l’axe du monde, l’unique source d’un salut universel qui en rayonne. La nuit étoilée laisse poindre un jour nouveau où la croix transperce une obscurité qui semblait absolue pour venir illuminer la ténèbre. En ce ciel apparaît « le signe du Fils de l’Homme… » : en nos nuits souvent privées d’étoiles, que la croix ouvre les cieux de nos cœurs pour révéler l’éternelle présence du Christ en nos vies… (cf. P. J-M. Nicolas)
12,2 et elle criait dans les douleurs de l’enfantement La dévotion des Sept Douleurs Selon le dogme marial, certains traits de la vision n’ont pas d’équivalent direct dans la vie de Marie. Cependant, les douleurs de l’enfantement peuvent être comprises comme les souffrances morales de la Mère de Jésus commémorées dans la dévotion populaire des « Sept Douleurs ».
Cette miniature de la Renaissance qui représente les sept douleurs de la Vierge fait écho à la parole de Siméon : « …et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée… » (Lc 2,35). Vers le cœur de Marie sont pointées sept épées symboliques dont les pommeaux s’ornent de médaillons où sont représentées ses souffrances de « Mater Dolorosa » : 1. La prophétie de Siméon lors de la Présentation au Temple. 2. La fuite en Égypte. 3. La disparition de l’enfant Jésus resté au Temple avec les docteurs de la Loi. 4. Le portement de croix. 5. La crucifixion. 6. La descente de la croix. 7. La mise au tombeau. Cette dévotion populaire apparaît au 14e s., instituée par l’ordre des Servites de Marie, avec la récitation du chapelet pour les souffrances du peuple ravagé par les épidémies et les guerres.
Car c’est elle, la Mère de Dieu, qui « méditait tout cela en son cœur » : elle a la tête légèrement inclinée, les yeux clos, non pour conférer à l’œuvre une vision doloriste mais révéler aux hommes la force de la prière au cœur des épreuves. En effet la dominante bleue, couleur à la fois mariale et céleste, représente dans cette miniature la puissance du salut : au plus profond de la souffrance, Marie est cette figure de foi, d’espérance et de compassion… Sur ce chemin du calvaire, où ses sept douleurs répondent aux cinq plaies du Christ (les deux mains, les pieds, la couronne d’épines et le côté), elle nous accompagne vers la Pâque de son Fils… (Cf. P. J.-M. Nicolas)
Le thème est si profond qu'un même peintre y revient à plusieurs reprises, par exemple :
12,7s Michel et ses anges combattaient le dragon Angélologie, art martial ... Motif principal des nombreuses représentation de la chute des anges (Arts visuels Is 14,12–15), le combat de l'archange Michel contre le dragon ne cesse d'inspirer les artistes.
Nombre de portails romans de Poitou et de Saintonge représentent dans la pierre la Psychomachie reprise du manuscrit antique de Prudence ; ici c’est la victoire de l’Ange et non le combat des Vices et des Vertus qui est mise en scène. Le combat entre saint Michel et le dragon a été sculpté au 12e s. au tympan du portail occidental de l’église de Saint-Michel-d’Entraigues (Charente, →CIFM 3,72). L'inscription sur l’arc cite en belles lettres onciales le texte de l’Apocalypse, entre deux croix :
Le texte biblique (V : et factum est proelium in caelo / Michahel et angeli eius proeliabantur) est cité presque verbatim, l’inscription reprend la dérivation (Procédés littéraires Ap 20,7ab) qui est une figure de style particulièrement appréciée des médiévaux. La répétition du nom et du verbe est encore renforcée par la figuration du combat de saint Michel juste au-dessous du texte épigraphique. Le caractère agonistique de la scène est donc mis de trois façons différentes sous les yeux des spectateurs, comme autant de variations sonore, scripturale et iconographique.
Le combat de l'archange saint Michel contre le dragon, figure allégorique du mal, (Ap) est enrichi de scènes annexes inspirées de L'Enfer de La Divine Comédie de Dante, décrivant le châtiment des hypocrites et des voleurs. Les premiers sont figurés, ici à gauche, drapés de chapes de plomb doré, sortant de terre et marchant en procession devant la ville de la colère embrasée ; les autres, à droite, sont représentés nus et livrés à des serpents et à des oiseaux noirs.
Les combats angéliques semblent actualisés durant les guerres mondiales
Pour la composition de ce grand tableau, Desvallières s’inspire des recherches qu’il a menées dès ses années de guerre. Il a pour la première fois l’idée de réaliser une apothéose du poilu lors de la Fête-Dieu du 6 juin 1915 (Ambroselli de Bayser, novembre 2013). Le commandant et ses chasseurs, alors en première ligne sur le front des Vosges, se réunissent pour partager un déjeuner après un temps de recueillement.
Dans cette atmosphère sereine, l’artiste réalise quelques croquis de son fils Daniel en se souvenant de leurs rencontres à Saint-Laurent-du-Var, puis à Saint-Amarin, quelque temps avant que le jeune soldat ne perde la vie au cours d’un assaut particulièrement violent sur le Reichackerkopf. Le peintre « cherche quelque chose de son apothéose » (ibid.), faisant de son fils le symbole du sort de tous les poilus, et émet le souhait d’en tirer un vitrail qui ornerait une chapelle. Dès lors, il semble vouloir parfaire cette composition verticale, où les personnages sont saisis dans un élan ascendant. Il croque ainsi en 1915 un soldat dans une position similaire, qui semble étrangement juché sur des ressorts (Soldat, bras tendu vers le soleil, CR 1546).
En avril 1916, alors que le bataillon de Desvallières campe non loin de la montagne où son fils a perdu la vie, il dessine Daniel, pris dans l’éclatement d’un obus, dont le corps droit se dresse au-dessus du sol meurtri du champ de bataille (Souvenir de l’Hilsenfirst, CR 1566). Après la guerre, il place à plusieurs reprises le poilu dans les bras du Christ ou d’un ange qui l’entraîne dans son ascension. Ici, « Saint Michel armé, casqué, cuirassé d’or, le beau chevalier des légendes, subitement apparu dans la flamme, ravit au ciel, de son bras vigoureux, la forme pacifiée du jeune soldat », alors que « l’obus vient d’éclater, jonchant le sol de choses informes » (Janneau, 1922). Cette apothéose représente un aboutissement des recherches de l’artiste, qu’il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1922, où la critique salue « ses qualités étonnantes de poète, d’imaginatif, servies par un tempérament d’artiste d’une rare qualité » (Fosca).
Fidèle à son premier vœu, Desvallières réalise vers 1923 un projet de vitrail (CR 1737) d’après la même esquisse, dont la composition est resserrée autour de la figure pathétique du poilu et de celle de l’archange triomphant. Après être entré dans les collections nationales en 1939, le tableau est présenté en 1947 dans la salle VIII consacrée à George Desvallières au Musée national d’art moderne. Il réapparaît aux cimaises du musée d’Orsay le 12 octobre 2011, intitulé L’Ascension du Poilu, dans la galerie consacrée au symbolisme, au rez-de-chaussée.
13,1–18 une bête + dragon + une autre bête ... Bêtes et méchantes
Une pointe d'anticléricalisme ? Il est des moines plus flatteurs... L'on reconnaîtra ce qui semble être une bannière de Templiers, brandie sur le côté droit, devant la bête, mais qui est aussi (surtout) l'étendard traditionnel dans l'iconographie de l'Agneau vainqueur.
14,1–20 sur la nuée quelqu'un Entre vendanges et moissons
Vertige trinitaire ? Entre l'Agneau, l' « Esprit » qui parle (Ap 14,13), la « voix du ciel » et « Celui qui était assis sur la nuée » (Ap 14,14.16), on peut admettre une certaine fébrilité, dans le dessin comme dans la prise de notes frénétique de Jean, en bas à gauche, les yeux écarquillés.
14,13 Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur + afin qu'ils se reposent Requiescant in pace
Cette œuvre, redécouverte récemment, est le monument aux morts de Desvallières pour la petite église de Pélussin, dans la Loire, village situé à 40 kilomètres de Saint-Étienne où l’on vénère Notre-Dame-Sous-Terre. Le contraste avec le tragique exprimé dans Le Drapeau du Sacré-Cœur est saisissant. La paix règne ici, alors qu’un grand ange entraîne le poilu sur son cœur, entre ses deux ailes dorées, pour l’emmener, ensommeillé, sur un nuage orangé, vers un ciel étoilé. Dans ce large ovale, douceur et harmonie peuvent consoler ceux qui ont perdu un être cher.
15,1–4 sept anges qui tenaient en main sept plaies Chanter sous la plaie
Les « sept plaies » tenues en main par les sept anges sont déjà symbolisées par des coupes (alors que celles-ci n'apparaissent en tant que tel qu'au verset 7). Dans la symbolique apocalyptique, la vendange (et donc la coupe de vin) est du côté du châtiment et de la colère divine, tandis que la moisson est du côté du salut, du tri des sauvés, rassemblés comme autant de bons grains dans le grenier du Seigneur.
15,5–8 l'un des quatre animaux donna L'aigle ou la coupe ?
Des quatre animaux c'est évidemment l'aigle qui est choisi pour donner les coupes d'or car c'est lui qui est associé à saint Jean l'évangéliste, à qui on attribue par homonymie le livre apocalyptique.
16,1–21 répandez les sept coupes La coupe est pleine
Les morts sont partout, de la rivière jusqu'aux décombres des villes, en passant par les crevasses des montagnes. L'artiste pousse le soin du détail jusqu'à représenter ceux qui se « mord[ent] la langue de douleur » (Ap 16,10), dans ce groupe d'hommes au-dessus des eaux du premier plan.
17,1–18 la grande prostituée Regardez-moi
L'inversion mariale caractérise ici la « grande prostituée », très couverte de bleu comme Marie. Seuls son voile écarlate, sa posture arrogante qui sied mal à l'intériorité de la Vierge et surtout son regard mauvais (sans oublier sa monture grimaçante) renseignent son identité infernale.
Le jeu de regards est intéressant : la « grande prostituée » est dans une attitude de défi face à Jean qui la considère, indigné et « saisi » (Ap 17,6). Le tout n'échappe pas au regard du Christ au ciel, qui demeure impassible.
18,1–24 elle est tombée, Babylone Spectaculaire enluminure
La « grande meule », encore dans les mains de l'ange, semble déjà avoir spectaculairement pulvérisé les chapiteaux de Babylone, d'une manière quasi hollywoodienne ...
19,11–21 il parut un cheval blanc Chargez ! Le cavalier est plus explicitement associé au Christ dans l'enluminure anonyme du 15e s. que dans celle de Beatus de Liébana. Néanmoins, son auréole est mystérieuse, n'étant pas crucifère comme le nimbe caractéristique du Christ, mais en tourbillon, ce qui est un code iconographique unique et inédit.
19,13–16 vêtement teint de sang Seigneur des seigneurs Œuvre d'un célèbre artiste polonais aux origines juives et chrétiennes, cette image colossale ne laisse personne indifférent.
Moqué par les uns comme un Jésus bodybuildé, rapproché par les autres de l'art soviétique officiel du milieu du 20e s., cette mosaïque est aussi pour d'autres l'occasion de redécouvrir dans les Écritures l'image du Christ souverain juge, et pas seulement doux agneau, qu'elles recèlent aussi.
20,1–6 il l'enchaîna pour mille ans Enchaîné, enferré ... Dans la quatorzième gravure de son « grand livre » comme il l'appelait, combine Ap 20,1-3 et Ap 21,1-4 :
Le puissant ange attire l'attention en plein milieu, portant plusieurs clés. Cet ange a enchaîné le diable : il est sur le point de le pousser dans l'abîme de l'enfer. Des flammes jaillissent de la gueule de l'Enfer dont le couvercle en fer est ouvert. Le diable, représenté comme une bête à écailles, tire la langue, figure ridicule dans l'esprit des représentations populaires de l'époque.
20,7s Gog et Magog Personnifications Gog et Magog, les « nations qui sont aux quatre coins de la terre », apparaissent dans la tranche du milieu, à gauche du faux prophète figuré par le grand personnage tenant un livre.
20,11 à son regard s'enfuit la terre et le ciel Contemplation : en forme de trône céleste
C’est une construction tout à fait singulière dans le paysage des édifices sacrés, même pour les plus modernes, que cette cathédrale de rite catholique inaugurée à Brasilia par l’architecte Oscar
en 1970, après onze années de travaux. Entourée d’un bassin d’eau qui la reflète par un bel effet de symétrie — une sorte de peinture illusionniste étendue au paysage brésilien — cette structure inédite admet un sommet à pointes qui évoque la couronne d’épines du Christ. Du fait de son orientation céleste et de la transparence de sa verrière, c’est bien vers un au-delà qu’elle tend : s’il est question de crucifixion, c’est davantage la résurrection du Fils de Dieu qui est exaltée — et qui atteint jusqu’à la sphère aquatique, l’eau étant la substance régénérative, la source de vie. (Cf. V.L.).6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s comme un livre qu'on roule + le livre de la vie + ces choses ... Le livre plus solide que le monde L'apocalypticien compare volontiers le monde à un livre : →Apocalyptique (littérature —), 6.
Ici, il évoque la fragilité du cosmos ; à la fin du livre, qui coïncide avec celle du cosmos, tout laisse place à des livres (Ap 20,12-15) et le livre se termine comme il a commencé avec une insistante thématisation de l’écrit et livre eux-mêmes : Procédés littéraires Ap 6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s
Si les savants ont peine à entrer dans le langage du cosmos, les artistes, eux, le connaissent bien. Plusieurs peintres ont été sensibles à cette inscription du livre et du paysage l’un dans l’autre. (Cf. Arts visuels Ap 1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13).
,Sur cette petite peinture méconnue de Botticelli, par exemple, le livre que Jean est en train d’écrire et les rochers sur lesquels il s’appuie ne ressemblent-ils pas à des tomes sur une étagère dérangée ?
Et ne nous font-ils pas porter un regard nouveau sur les rochers volcaniques de Zouloufi, au nord de Patmos ?
12,1–18 Interprétations du combat céleste
20,11–15 Dies irae Inspirée du célèbre poème latin qui amplifie la vision du Jugement (Liturgie Ap 20,11–15), Galina Oustvolskaïa — le plus singulier et le plus puissant des compositeurs que l'URSS ait produits — ne cherche certes pas à plaire.
« Galina
ne cherche pas à plaire. C'est, pour moi, le plus singulier et le plus puissant des compositeurs que l'URSS ait produit. Il y a chez elle, comme chez , une absence totale de séduction car celle-ci s'apparente à la fausseté. Oustvolskaïa peut se le permettre — le contenu de sa musique est tellement dense qu'elle n'a pas besoin d'artifices. Cette compositrice qui a vécu toute sa vie à Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), dans une obscurité quasi totale et une grande pauvreté, a écrit la musique la plus terrible que je connaisse. Lorsque j'étais aux bords du lac Baïkal, seule la musique de me paraissait possible (écouter aurait été artificiel et même grossier).La musique d'Oustvolskaïa est l'une des rares qui pourrait sonner après une catastrophe écologique, ou comme épitaphe de la fin du monde, ou comme un contrepoids à tout cela — c'est l'une des très rares dont la gravité et la profondeur la rendraient alors crédible.
Menant une vie de recluse, avec son mari (de 22 ans plus jeune) et quelques rares amis comme vis-à-vis, hors du système soviétique qu'elle méprisait, mais aussi hors de toute politique, ignorant presque tout de ses collègues contemporains, dédaignant — les luttes des corporations (invitée à un festival de femmes compositeurs elle s'est estimée insultée), elle évoquait l'idéal de Diogène et vivait dans une tension et les douleurs permanentes d'enfantement :
« — Je compose sans instrument, derrière ma table. Tout est pensé tellement en détail qu'il ne me reste plus qu'à noter à la fin. Je suis en pensée tout le temps, jour et nuit, c'est pourquoi je ne n'arrive pas à me reposer. Les pensées me rongent. J'ai mon propre univers, j'entends et vois différemment des autres. Je vis une vie de solitude. »
Oustvolskaïa est l'exemple suprême de la démarche artistique absolue, vocationnelle, religieuse. C'est l'emblème de l'anti-prostitution en art. Redécouverte à 80 ans par le musicien hollandais Reinbert
, elle a commencé à être sollicitée, mais a refusé toute commande. Voici ce qu'elle écrit lorsque les Editions Sikorski s'adressent à elle dans ce sens :« — J'aurais volontiers écrit quelque chose pour vous, mais cela dépend de Dieu, pas de moi. S'il me donne la possibilité de composer quelque chose, je le ferai certainement. Ma manière de travailler diffère considérablement des autres compositeurs. Je n'écris que lorsque je saisis un état de grâce. Après cela l'œuvre se repose, et lorsque son heure arrive, je lui donne sa liberté. Et si ce temps n'arrive pas, je la détruis. Je ne peux donc pas accepter une commande. Tout le processus de composition se produit dans ma tête et dans mon âme. Je détermine ainsi la voie de mon travail. "Seigneur, donne-moi des forces de composer" — supplié-je.»
Sa liberté ultime, c'est la verticalité. Oustvolskaia chante la liturgie des condamnés. Sa musique incorpore la terreur stalinienne et le blocus fasciste de Léningrad (900.000 morts). Elle est l'écho amplifié des cataclysmes à venir. Ce choix de la marge, ce refus de tout compromis — qui lui a coûté ce que l'on appelle une carrière, — n'est pas sans parallèle avec le fol en Dieu de la tradition orthodoxe, cette figure libre, marginale et miséreuse, hors système qui a la liberté et le courage de dire ce que nul n'ose — le sens ultime des choses.
Ignorant l'essentiel des recherches sur le langage musical qui se sont déployées en Occident elle a su capter quelque chose de plus universel — sa vocation, comme celle de
, c'est de transformer la prière en sons pour corriger l'erreur du monde.« — Ma musique n'est pas religieuse, elle est spirituelle » précisait-elle cependant.
Voulant que sa musique soit jouée dans des églises ou des temples par préférence à une salle de concert, elle n'avait aucun lien avec une institution religieuse quelconque. Libre et seule, libre en tout... La phrase du critique littéraire
qui évoque les poètes russes s'adresse pleinement à la compositrice :« — Nous ne sommes pas les médecins, nous sommes la douleur. »
C'est l'étroitesse du rayon laser qui traverse le métal. C'est une musique de très haut voltage.Il est impossible de l'écouter entre la poire et le fromage. Elle exige d'être écoutée en entier, en silence.
Préparez-vous avant si vous souhaitez l'affronter, si vous voulez avoir un premier aperçu d'Oustvolskaïa à travers son oeuvre charnière, Composition n° 2 (sous-titre "Dies irae") pour piano, huit contrebasses et un cube en bois. C'est une musique qui est tellement loin de l'art de plaire, tellement autonome et grave, elle a l'audace de négocier de tels seuils qu'elle constitue, malgré son aspect ascétique, dur et sans charme une respiration essentielle et une guérison salutaire dans un monde joyeusement inconscient de son propre drame » (Michel , compositeur→, octobre 2019).
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse