Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
11 Ne vous dénigrez pas mutuellement, frères.
Celui qui dénigre son frère et
V Nesou qui juge son frère
dénigre la loi et juge la loi.
Mais si tu juges la loi
tu n’es pas faiseur de la loi, mais son juge.
11 ...
12 Un seul est législateur
V Neslégislateur et juge
qui peut sauver et perdre.
Vperdre et délivrer.
Toi,
Byz V NesToi, en revanche, qui es-tu, toi qui juges l'autre ?
V Nesle prochain ?
12 ...
13 Eh bien !
VVoici ! maintenant vous qui dites :
— Aujourd’hui et
V Nesou demain nous irons dans cette ville
et nous y passerons une année
V Nesl'année
et nous commercerons et nous ferons du profit.
13 ...
14 Vous qui ignorez ce que sera votre vie le lendemain
Vous êtes
ByzCe sera
TRC'est une vapeur apparaissant un instant
mais
Neset qui ensuite est anéantie,
14 Vous qui ignorez ce qui sera le lendemain
qu’est-ce que votre vie ?
C'est une vapeur apparaissant un instant
puis est anéantie,
14 ...
15 au lieu de dire cela :
— Si le Seigneur le veut nous vivrons et nous ferons ceci ou cela.
15 au lieu de dire cela :
— Si le Seigneur le veut et si nous sommes en vie
nous ferons ceci ou cela.
15 ...
16 Maintenant en revanche vous devenez arrogants dans vos sujets d'orgueil
toute arrogance de ce genre est maligne.
16 ...
17 Celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas est pécheur.
17 ...
5,1 Eh bien ! maintenant, riches ! Pleurez, gémissez
Vpoussant des cris quant aux misères qui adviennent
Vadviendront pour vous.
1 ...
5,2 Vos richesses sont pourries
et vos vêtements sont
Vont été mangés par les mites.
2 ...
5,3 Votre or et votre argent sont
Vse sont rouillés
et leur rouille rendra témoignage contre vous
et dévorera vos chairs comme un feu
vous avez thésaurisé dans les derniers jours.
3 ...
5,4 Voici que le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos terres
salaire dont vous les avez frustré vocifère
Vcrie
et les cris des moissonneurs
Vleurs cris sont parvenus aux oreilles du Seigneur Sabaoth.
4 ...
5,5 Vous avez vécu dans la volupté
Vfestoyé sur la terre
et vous avez vécu dans les délices,
Vdans les délices vous avez nourri votre cœur
comme lors d'un
V Nesau jour de massacre.
5 ...
5,6 Vous avez condamné
vous avez tué le juste, il ne vous résiste pas.
6 ...
5,7 Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur
Voici que le laboureur attend le précieux fruit de la terre
étant patient à cet égard
Vattendant patiemment jusqu'à ce qu'il reçoive la pluie
V Nes[la pluie] de la première et de l'arrière-saison.
7 ...
5,8 Soyez patients vous aussi affermissez vos cœurs
puisque l’avènement du Seigneur est devenu proche.
8 ...
5,9 Ne vous plaignez pas, frères, les uns des autres, pour ne pas être condamnés
Byz V Nesjugés
voici que le juge se tient devant la porte.
9 ...
5,10 Comme exemple de labeur et de patience recevez, mes frères
V Nesfrères
les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.
10 ...
5,11 Voici que nous proclamons bienheureux ceux qui souffrent
V Nesont souffert patiemment.
Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin [donnée par] le Seigneur
puisque miséricordieux il est
V TR Nespuisque miséricordieux est le Seigneur et qu'il accorde la miséricorde.
11 ...
5,12 Mais avant tout, mes frères
ne jurez ni par le ciel ni par la terre
ni par quelque autre serment
mais que votre OUI [soit] OUI et [votre] NON, NON
afin que vous ne tombiez pas dans l'hypocrisie.
V TR Nessous le jugement.
12 ...
5,13 Quelqu’un parmi vous souffre
Vs'attriste-t-il ? qu’il prie.
Quelqu'un est-il de bonne humeur ? qu’il chante.
13 Si quelqu’un parmi vous est dans l'affliction, qu’il prie.
Et si quelqu'un est joyeux, qu’il chante.
5,14 Quelqu’un parmi vous est-il malade ?
qu’il appelle
Vfasse venir les anciens de l'Église et qu'ils prient sur lui
en l'oignant d'huile au nom du Seigneur
14 Si quelqu’un parmi vous est malade
qu’il appelle les anciens de l'Église et qu'ils prient sur lui
en l'oignant d'huile au nom du Seigneur
5,15 et la prière de la foi sauvera le patient
et le Seigneur le relèvera.
Et s'il a commis des
Vest dans les péchés, il lui sera pardonné.
15 et la prière de la foi guérira le patient
et notre Seigneur le relèvera.
Et si des péchés ont été commis par lui, ils lui seront pardonnés.
5,16 Confessez V Nesdonc les uns aux autres les chutes
Nesles péchés
Vvos péchés
et priez les uns pour les autres afin d'être guéris
Vcar c'est avec beaucoup de puissance que la supplication fervente
Vassidue du juste agit.
16 Confessez donc les uns aux autres vos fautes
et priez les uns pour les autres afin d'être guéris
car grande est la puissance de la prière que le juste prie.
5,17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et en prière il pria pour qu'il ne pleuve pas
et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et six mois.
17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et Ven prière il pria pour qu'il ne pleuve
Sque la pluie ne descende pas sur la terre
et il ne plut
Selle ne descendit pas pendant trois ans et six mois.
5,18 Et de nouveau, il pria, et le ciel donna la pluie
et la terre fit germer
V Sdonna son fruit.
5,19 Frères,
V NesMes frères, si quelqu’un d’entre vous a erré loin de la vérité
et si quelqu’un l’y ramène,
19 ...
5,14ss Pouvoir de pardonner les péchés
5,14b les anciens
À côté de l’onction proprement sacramentelle faite par un prêtre ordonné, des laïcs faisaient parfois des onctions aux malades avec de l’huile consacrée.
D’autres cas d’onctions non sacramentelles des malades réalisées par de saints laïcs sont attestés (p. ex. → 12). Hist. Laus.Théologie Jc 5,14b
5,14b les anciens
5,13–18 Le trait commun aux v.13-18 est la prière, avec insistance sur les cas du malade et du pécheur, puis v.16-18, sur la puissance de celui qui prie bien.
Cette péricope a pour thème central la prière. Après avoir prévenu le lecteur qu'il devait présenter à Dieu sa pétition avec foi, sans éprouver de doute (Jc 1,5-8) ni demander à Dieu ce qui pourrait causer sa perte (Jc 4,2-3), Jc fournit dans cette péricope des exemples de la prière correcte et efficace (Procédés littéraires Jc 5,13–18).
Ayant mis ses lecteurs sérieusement en garde contre la parole incorrecte (p. ex. Jc 5,9.12), Jc donne ici des exemples de la parole juste : soit dans la prière, soit dans les chants.
Le texte présente un point de vue global sur la maladie et la guérison étroitement associées : d'une part, la maladie physique et la maladie spirituelle (c.-à-d. le péché) ; d'autre part la guérison physique et le pardon des péchés. Le passage établit aussi un lien étroit entre deux autres dimensions : le geste rituel compris comme source de guérison (spirituelle et physique) en cette vie, et la saisie de l'onction et de la prière en tant que préparation à la guérison finale dans la vie éternelle lors de la résurrection. Cet accent reflète donc le thème de l’intégrité que développe le reste de l’épître.
La tradition catholique a développé la richesse du sens de ce passage, allant parfois jusqu'à y trouver l'institution du sacrement de l’onction des malades (Théologie Jc 5,14s). Au cours de l’histoire, la tradition a déployé les différents aspects de l'intégrité abîmée et à restaurer dont traite l’épître de Jacques :
5,14c en l'oignant : Gr | B : en oignant Codex B omet auton avant « oignant ».
5,14c du Seigneur : Gr | B : Ø Codex B omet « du Seigneur ».
5,16a donc : Nes (א A B C) V S | Byz TR : Ø
5,16a chutes : Byz TR | V Nes : péchés | S : fautes
5,13b est-il de bonne humeur Connotations Le verbe euthumeô renvoie, en grec koinè, à la notion de courage, d’assurance et de calme intérieur (cf. Ac 27,22 « Je vous invite à avoir bon courage [euthumein] »). Le verbe connote la capacité de faire face calmement, sans plainte. Cf. → = Tranq. an.→Mor. 465E-477F, et la traduction de V : aequo animo est (litt. : « avoir l’esprit égal », d’où « être serein/confiant »).
5,13b qu'il chante Sens général en contexte religieux
5,14a malade Registre de la faiblesse physique
5,14b l'Église Désignation technique d'une assemblée Milieux de vie Jc 5,14b
5,14b les anciens Désignation technique des chefs de communauté Le substantif presbuteros est, en réalité, un adjectif à la forme comparative, désignant littéralement une personne qui est plus âgée (cf. Lc 15,25 « son fils aîné »). Dans les contextes AT, NT et hellénistique, le terme désigne des dirigeants de communauté dont l'autorité est fondée sur leur ancienneté ou leur fonction officielle. Milieux de vie Jc 5,14b
5,14c l'oignant Registre de l'onction
Textes anciens Jc 5,14c ; Intertextualité biblique Jc 5,14c ; Littérature péritestamentaire Jc 5,14c
5,15a le patient Ou « celui qui souffre » : polysémie Le verbe grec kamnô a plusieurs significations :
5,16b afin d'être guéri Sens double Le verbe grec iaomai signifie :
5,17a ayant les mêmes passions que nous Connotations Gr : homoiopathês hêmin (cf. V : similis nobis passibilis) ; homoiopathês désigne littéralement une identité de sentiments (pathê). Quand la foule désigne Barnabé et Paul comme Zeus et Hermès à Lystres, Paul réplique, « nous sommes des hommes de même condition que vous (homoiopatheis... humin) » (Ac 14,15).
5,14b prient sur lui Construction rare L'utilisation de la préposition epi (ep' auton) avec le verbe « prier » (proseuchomai) est inhabituelle. Elle peut signifier :
La tournure pourrait faire allusion à l'imposition des mains sur le malade au cours de la prière : → 2,4 traduit la phrase comme « et qu'ils lui imposent les mains » ( Hom. Lev.et imponant ei manus).
5,14c au nom du Seigneur Complément circonstanciel ambigu Le lien entre ce lexème et l'action d'oindre est loin d'être clair. La phrase pourrait signifier :
5,15c il lui sera pardonné Sémitisme Gr : aphethêsetai autôᵢ est probablement un sémitisme, indiquant le passif divin, comme dans M-Lv 4,26 wᵉnislaḥ lô.
5,17b en prière il pria Sémitisme Gr : proseuchêᵢ prosêuxato imite la construction sémitique avec un infinitif absolu. Ce trait, ainsi que le grand nombre de kai qui émaillent notre texte, dénonce l’arrière-fond sémitique de la lettre.
5,13–18 Isotopie de la prière Si tous les versets de ce passage parlent de la prière, les mots employés ne sont pas pour autant de simples synonymes.
5,13s Exposition rhétorique du cas La lettre a souvent recours aux interrogations.
Cependant, ces v. peuvent également être traduits :
5,13 Antithèse Les deux premières questions établissent une antithèse entre la souffrance et la sérénité intérieures. Loin de porter sur un contraste entre la tristesse et la gaîté, comme on le croit souvent, la phrase évoque plutôt l’opposition entre le chagrin et l’apaisement intérieurs, états d’âme induisant chacun une manifestation différente de la prière.
5,15a sauvera Syllepse Le verbe sôᵢzô admet deux sens différents :
Dans l’épître, les autres occurrences de ce mot évoquent le salut eschatologique (Jc 1,21 ; 2,14 ; 4,12 ; 5,20). Le passage ici semble jouer sur les deux sens. Guérison physique et salut éternel sont en effet étroitement liés dans la lettre. Littérature péritestamentaire Jc 5,14c ; Tradition chrétienne Jc 5,15c ; Théologie Jc 5,15bc
5,15b relèvera Syllepse Le verbe egeirô recouvre deux significations :
Jc joue sur un double sens, naturel et surnaturel : le fait de se relever physiquement peut être un présage de la résurrection finale et même une participation anticipée à cette résurrection. Propositions de lecture Jc 5,13–18 ; Tradition chrétienne Jc 5,14c.15b
5,16a donc Argumentation : quel lien entre confession et guérison ? La particule oun associe la confession et la prière du v.16 à l'onction et le pardon des v.14-15. Ceci pourrait impliquer que la confession et l'harmonie au sein de la communauté sont indispensables pour que Dieu donne suite à l'intercession de guérison. Une telle association fait bien écho à Mt 6,12 : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. »
5,14b les anciens Vie des communautés : ministères dans l’Église
Le terme grec presbuteroi désigne des ministres (de l’Église) qu’on retrouve ailleurs dans le NT (Ac 14,23 ; 15,2 ; Tt 1,5 ; cf. la même formule « les anciens de l’Église » en Ac 20,17). Les presbuteroi sont institués par l’imposition des mains (1Tm 5,22), que réalisent les apôtres (Ac 14,23) ou leurs successeurs directs (Tt 1,5). Ce signe leur confère une grâce permanente d’une nature particulière (to charisma tou theou ho estin en soi : 2Tm 1,6 ; cf. 1Tm 4,14).
Au cours des deux premiers siècles du christianisme, le mot presbuteros a fonctionné comme l’hyperonyme (c.-à-d. le nom générique) du mot episkopos. Le terme presbuteros, qui connote la dignité, servait à désigner :
5,14b l'Église Vie des communautés : autodésignation
Le terme ekklêsia peut désigner :
Le substantif peut se référer à la communauté d'Israël : Dt 31,30 « toute l'assemblée (M : kol qᵉhal ; G : pasês ekklêsias) d'Israël ».
Le terme a pris une signification spécifique, il désigne :
5,14c huile Usages antiques
L’huile d’olive constituait un article d’exportation essentiel dans l’Empire romain : elle jouait un rôle clé dans la cuisine et l’éclairage. Elle évoquait la force, la propreté corporelle et la santé. Au gymnase, elle permettait aux athlètes d’assouplir leurs muscles avant l’entraînement (→ 15,19). On avait coutume de l’appliquer sur le corps après le bain ( Nat.→ 65). Ses vertus médicinales étaient expressément reconnues ( Acut.→ 2,14,4 Med. ; → 53,5 Ep. ; → 15,19 Nat. ; 23,79).
L’huile était également utilisée dans le culte (→ 8,42,11 Descr. ; 10,24,6), surtout dans les rites d’ensevelissement et dans les cérémonies en l’honneur des morts (→ 21 Arist. ; → 6,212-234). Aen.
L’huile avait de nombreux symbolismes religieux (Intertextualité biblique Jc 5,14c).
Elle était couramment utilisée à des fins médicales :
5,14c d'huile En abondance
5,14c en l'oignant Onction divine
5,14b qu'ils prient Motif narratif de la prière pour la guérison Des passages de l’AT associent, à l’usage de remèdes naturels, la prière pour obtenir surnaturellement une guérison :
5,14c l’oignant d’huile Usages et symbolismes de l'huile L'huile était un produit agricole essentiel (Dt 11,14).
On s'en sert tous les jours pour cuisiner (1R 17,12) et pour l’éclairage des maisons (Mt 25,3-4.8) et du Temple (Ex 27,20). L’onction d’huile est associée à la propreté (Rt 3,3) et à la santé (Ps 104,15 « de l’huile pour faire resplendir leur visage »).
L'huile est un symbole de richesse (Ez 16,13), de bonheur (Is 61,3 l’« huile de joie », cf. Ps 133,2) et de bénédiction divine (Ps 23,5 « Tu me prépares une table face à mes ennemis, tu oins ma tête d’huile, ma coupe déborde »).
On pratiquait les onctions dans les contextes rituels de l’AT : l'onction d’un roi (1S 10,1), d’un prêtre (Ex 28,41) ou d’un prophète (1R 19,16) ; la consécration d’objets sacrés (Gn 28,18 ; Lv 8,11). En hébreu, la catégorie essentielle de « messie » signifie originairement « oint d'huile ».
Dans ces contextes cultuels de l’AT, on trouve régulièrement le verbe chriô (ou bien epicheô « verser »), mais pas le terme aleiphô, qui figure en Jc 5,14c (Vocabulaire Jc 5,14c).
Pour ses propres guérisons, il arrive que Jésus ait recours à des éléments naturels : salive (Mc 7,33 ; 8,23 ; Jn 9,6), contact physique (Mc 1,41 ; 3,10 ; 5,28-31.41 ; 6,56 ; Lc 6,19). Ses disciples emploient l’huile pour leurs guérisons (Mc 6,13) et ont également recours au contact physique (Ac 3,7 ; 5,15 ; 19,11-12).
5,14c au nom du Seigneur Invocation du nom du Seigneur Régulièrement en cas de guérisons (cf. Ac 3,6 ; 4,10), d'exorcismes (Mc 9,38 ; 16,17 ; Lc 10,17) et de baptêmes (Ac 2,38 ; 8,16 ; 10,48 ; 19,5).
5,15s
Dans certains passages de la Bible, la maladie semble constituer la sanction de la désobéissance à la loi divine (Ex 15,26 ; Dt 7,15 ; 28,15-22 ; Ps 38,2-4 ; 41,5). Dans Jb 4,7-9 ; 7,20 ; 9,22-23, le sens de cette relation entre maladie et péché sera envisagé dans une perspective différente. Littérature péritestamentaire Jc 5,15s ; Tradition juive Jc 5,15s ; Théologie Jc 5,15bc
Ps 103,3 « Il pardonne toutes tes offenses, guérit toutes tes maladies ».
Les guérisons opérées par Jésus sont intégrales. Le rétablissement du paralytique est associé au pardon des péchés en Mt 9,1-8 // ; le discours de Jésus lui-même semble présupposer la connaissance de ce rapport entre maladie et péché (cf. Mc 2,17 « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin d’un médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non les justes mais les pécheurs »). On peut en dire autant des enseignements de Paul (1Co 11,30). Néanmoins, ceux qui souffrent en vertu de l’oppression ou d’un accident ne sont pas plus grands pécheurs que les autres (Lc 13,1-5 ; Jn 9,1-3).
Régulièrement accompagnées d’un appel à la foi (cf. Mc 2,5 ; 5,34.36 ; 9,23), ses guérisons apparaissent comme des signes annonciateurs du Royaume de Dieu (cf. Mt 11,5-6).
5,16a Confessez les uns aux autres les chutes AT Voir Lv 5,5 (associé à une offrande cultuelle) ; Nb 5,7 ; Lv 16,21 (un prêtre confesse le péché du peuple). Le psalmiste établit un lien entre la confession des péchés et le soulagement de la souffrance : Ps 32,3.5 « Je me taisais, et mes os se consumaient […]. Mon péché, je te l’ai fait connaître […] et tu as pardonné ma faute. » Littérature péritestamentaire Jc 5,16a ; Tradition chrétienne Jc 5,16a ; Théologie Jc 5,14ss
5,14c l’oignant Onction et salut Le lien entre le rituel de l’onction et le salut eschatologique reflète le rapport établi par les Juifs de l’époque du second Temple entre l’onction d’huile et le salut éternel :
Textes anciens Jc 5,14c ; Tradition chrétienne Jc 5,14c.15b ; Islam Jc 5,14c
5,16a Confessez les uns aux autres les chutes Pratique à Qumrân
5,17s Efficacité de la prière d’Élie →4 Esd. 7,109.
5,13a souffre : Gr | V : s'attriste | S : est dans l'affection V rend kakopathei par tristatur (un verbe évoquant l’affliction ou le découragement ; cf. S : b’wlçn’) et précise ainsi le type de la souffrance.
5,13–20 Lectionnaire quotidien romain Jc 5,13-20 est lu en même temps que Ps 141,1-3.8 et Mc 10,13-16 pour le samedi de la 7e semaine du Temps ordinaire. Dans ce contexte, le texte de Jc 5,19-20 souligne la responsabilité mutuelle des membres de l’Église, et le lien entre péché, repentir et salut final. Le Ps 141 (sur la prière) et le passage de Mc (Jésus bénissant les enfants) développent le propos de l’épître de Jacques sur la prière confiante adressée à Dieu.
5,14b qu'ils prient sur lui Prières et onctions De nombreux textes liturgiques contiennent des prières de consécration de l’huile pour le baptême et pour d’autres rites.
On trouve d’autres prières pour la bénédiction de l’huile des malades en →Can. Hipp. 3 ; →Sacr. Gel. 1,40 ; → 269 (PL 78,83) et dans diverses traditions orthodoxes ( Lib. sacr.euchelaion). Théologie Jc 5,14s ; Théologie Jc 5,14c
Le rituel catholique traditionnel de l’onction est accompagné de la prière suivante :
La phrase du Rituel romain de l’onction est plus directement tirée de Jc 5,15 :
5,14c l’oignant d’huile
Au Moyen Âge on pratiquait sur le malade cinq onctions, une pour chacun des sens (cf. → Suppl. 32,6 Sum. theol. ; → [→DzH 1324]). Suivant le →Ordo unct. 76, le malade reçoit l’onction sur le front et les mains ; le rite oriental prévoit des onctions sur d’autres parties du corps (→, 47 [no. 112]).
Outre l'Onction des malades, l'onction d’huile joue un rôle majeur dans d'autres rites chrétiens :
5,15s Lien entre une guérison physique et le pardon des péchés
5,17s Efficacité de la prière d’Élie →m. Ta‘an. 2,4 ; →b. Sanh. 113a.
5,14s Des guérisons chrétiennes...
Certains écrivains chrétiens opposaient la guérison octroyée par l’Eucharistie et par l’onction des malades aux méthodes de guérison non chrétiennes :
5,14b les anciens
À côté de l’onction proprement sacramentelle faite par un prêtre ordonné, des laïcs faisaient parfois des onctions aux malades avec de l’huile consacrée.
D’autres cas d’onctions non sacramentelles de malades réalisées par de saints laïcs sont attestés (p. ex. → 12). Hist. Laus.Théologie Jc 5,14b
5,14c.15b en l'oignant d'huile + le Seigneur le relèvera — Huile et salut eschatologique (résurrection)
Textes anciens Jc 5,14c ; Littérature péritestamentaire Jc 5,14c ; Islam Jc 5,14c
5,14c huile = le saint chrême
5,14c au nom du Seigneur Double signification Grammaire Jc 5,14c
5,15c Et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné Insistance sur le sacrement du pardon des péchés Origène fait seulement référence à la guérison spirituelle, citant ce passage comme un exemple du pardon des péchés :
5,16a Confessez les uns aux autres les chutes Contexte eucharistique
5,14ss Pouvoir de pardonner les péchés
5,14s Théologie sacramentaire
L’Église catholique voit en Jc 5,14-15 la promulgation par l’apôtre Jacques du sacrement de l’Onction des malades.
Au Moyen Âge, dans l’Église catholique on avait parfois tendance à voir dans ce passage une référence exclusive à ceux qui étaient mourants. Le sacrement évoqué dans le texte de Jc était donc connu sous le nom d’ « Extrême-onction » (ainsi → Suppl. 32,2). Sum. theol. (→Capt. bab.) et (→Inst. 4,19,21), qui rejetaient cette interprétation, jugeaient que l’épître parlait de maladie en général.
Le concile Vatican II est venu rappeler la portée originelle de ce sacrement : il évite le nom d’ « Extrême-onction » au profit de celui, plus conforme à la Tradition, d’ « Onction des malades ». Toutefois, le fidèle qui le reçoit est bien celui « qui commence à être en danger » grave pour sa santé :
5,14b les anciens Presbytres
5,14b qu'ils prient sur lui Théologie sacramentaire : forme du sacrement La prière traditionnelle accompagnant l’Extrême-onction insistait sur la guérison spirituelle : « Que par cette sainte onction et par sa très précieuse miséricorde le Seigneur te pardonne tous les péchés que tu as commis » (cf. → Suppl. 29,8). Thomas voit dans la prière la « forme » du sacrement et la relie à Sum. theol.Jc 5,15. Liturgie Jc 5,14b
5,14c l’oignant d’huile Jc suppose connue la pratique dont il parle. Dans cette onction faite au nom du Seigneur, accompagnée de prières dites par les « anciens » (Ac 11,30 ; 15,4 ; 21,18), en vue du soulagement de la maladie et de la rémission des péchés, l'Église a vu une forme initiale du sacrement de l' « onction des malades ». Cette identification traditionnelle a été définie par le concile de Trente.
5,15bc le Seigneur le relèvera + il lui sera pardonné — Théologie sacramentaire : effets de l’Onction des malades
Le rapport étroit entre l’onction pour la guérison des malades et le pouvoir de guérison propre à d’autres rites transparaît dans la définition de la « Fraction du Pain » comme « remède d’immortalité » par → 20,2. Eph.
5,14c d'huile L’olivier au paradis
4,1–17 purifiez vos cœurs Madeleine, ou la vie pénitente
Georges de
a peint quatre versions de la « Madeleine pénitente ». Chaste silence de la méditation et clair-obscur mimant le passage progressif des ténèbres à la lumière, ou le renoncement aux vaines lumières de ce monde, ces compositions invitent à la conversion intérieure.Madeleine se regarde, mais par un jeu de miroir dont memento mori.
est coutumier, le spectateur ne voit que le reflet du crâne : efficaceMarie Madeleine se tient assise devant une table sur laquelle repose un cierge, dont la flamme effilée se reflète dans un miroir au cadre orné de motifs. Le collier de perles placé sous le miroir et les bijoux qui gisent à ses pieds, abandonnés dans l'ombre symbolisent la vanité des plaisirs et de la vie légère à laquelle elle a renoncé. Câlé entre ses genoux et ses mains repose un crâne, élément classique du genre pictural de la vanité. La bougie déjà bien entamée et la flamme vacillante, qu'un souffle peut faire mourir, évoquent la fragilité et l'évanescence de la vie humaine. On entend alors de façon nouvelle les mots de saint Jacques : « Vous êtes une vapeur qui paraît un instant et s'évanouit ensuite » (Jc 4,14). Le regard de la pénitente, dont le visage pénétré et baigné de lumière est tourné de trois quarts, plonge au-dessus du miroir vers un rideau d'ombre, nous invitant nous aussi à contempler des réalités d'un autre ordre. La finesse des plis, le blanc lumineux de la chemise, ainsi que la délicatesse des mains jointes en prière sont remarquables.
5,15 la prière de la foi sauvera le patient L'extrême-onction
L'extrême-onction, ou sacrement des malades, a des fondements scripturaires non seulement dans l'épître de Jacques mais aussi dans les Actes des apôtres ainsi que dans tous les miracles de guérison opérés par Jésus Christ. Le prêtre des toiles de
a d'ailleurs des allures d'apôtre, et on le voit appliquer sur le front ou les mains l'huile bénite, selon le rituel., représentant majeur du classicisme pictural, réalisa deux séries de Sept sacrements, et par conséquent deux œuvres ayant pour thème le sacrement de l'extrême-onction. Formé à Paris mais surtout actif à Rome, il acheva peut-être la première lors d'un bref séjour parisien en 1640, mais la seconde fut exécutée après son retour en Italie. Les toiles étaient expédiées roulées aux commanditaires français, puis remontées sur châssis et vernies une fois arrivées à destination.
5,11 Vous avez entendu parler de la patience de Job ... Pourquoi ?
Warum ist Licht gegeben dem Mühseligen und das Leben den betrübten Herzen? Warum? Die des Todes warten und kommt nicht und grüben ihn wohl aus dem verborgenen; die sich fast freuen und sind fröhlich, daß sie das Grab bekommen. Warum? Und dem Manne des Weg verborgen ist, und Gott vor ihm denselben bedecket? Warum? Lasset uns unser Herz samt den Händen aufheben zu Gott im Himmel. Siehe, wir preisen selig, die erduldet haben. Die Geduld Hiob habt ihr gehöret, und das Ende des Herrn habt ihr gesehen; denn der Herr ist barmherzig und ein Erbarmer! Mit Fried und Freud ich fahr dahin, in Gottes willen, getrost ist mir mein Herz und Sinn, sanft und stille. Wie Gott mir verheißen hat, der Tod ist mir Schlaf worden.
Pourquoi donner à un malheureux la lumière et la vie à ceux qui ont l'amertume au cœur, [Pourquoi ?] qui espèrent la mort sans qu'elle vienne, et fouillent à sa recherche plus que pour un trésor ? qui seraient transportés de joie, et saisis d’allégresse, s’ils trouvaient le tombeau ? [Pourquoi ?][Pourquoi ce don] à l'homme qui ne voit plus sa route, sur laquelle Dieu dresse des herses ? [Pourquoi ?] Laisse-nous élever notre cœur et nos mains vers le Seigneur qui est au ciel. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion. En paix et en joie je voyage en ce lieu, selon la volonté de Dieu, mon cœur et mon âme sont réconfortés, dans la douceur et dans le calme. Comme Dieu me l'a promis, la mort vient à moi comme un sommeil.
Warum ist das Licht gegeben (« Pourquoi la lumière est-elle donnée aux misérables ? ») est un motet pour chœur mixte a cappella composé en 1877 lors des vacances d'été de
à Pörtschach, en même temps que sa deuxième symphonie. Le motet est axé sur la question de Job : « Warum ? » — Pourquoi la vie est-elle donnée par Dieu aux déshérités et aux misérables, qui n'auront jamais d'autre espoir et issue que la mort ? lui-même s'identifie à ce personnage, qui est un symbole au 19e s. de l'artiste solitaire et maudit, à une époque où il est gagné par un tempérament mélancolique qui dure jusqu'à sa mort.