La Bible en ses Traditions

1 Thessaloniciens

Il s'agit sans doute du premier texte écrit du Nouveau Testament ! Dans l'œuvre de Paul, la Première épître aux Thessaloniciens précède les grandes lettres destinées aux Corinthiens, aux Romains et aux Galates. Paradoxalement, elle est toute orientée vers la Fin des temps : « Le Seigneur lui-même, au commandement, à la voix de l’archange et au son de la trompette divine descendra du ciel et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront les premiers » (1Th 4,16). 

En même temps qu'elle évoque la mystérieuse fin des temps, cette épître est profondément enracinée dans le concret des activités de son auteur. Lorsque Paul s'est séparé de Barnabé (Ac 15,36-41) au début de ce que l'on appelle son « deuxième voyage missionnaire », il a choisi Silvain (Silas) comme compagnon de voyage. Peu après, il prend Timothée avec lui (Ac 16,1-3). Paul est désormais clairement à la tête de son propre groupe missionnaire. En 50 apr. J.-C., Paul arrive pour la première fois en Grèce. Il se rend d'abord à Philippes, puis à Thessalonique. Arrivé à Béroé, il est à nouveau harcelé par des ennemis de Thessalonique et part précipitamment pour Athènes (Ac 16,11-17,15). Silvain et Timothée sont restés quelque temps sur place. Paul renvoie bientôt Timothée à Thessalonique afin de renforcer la communauté dans ses épreuves (1Th 3,1-5). Timothée et Silvain sont finalement retournés auprès de Paul lorsque celui-ci est arrivé à Corinthe (Ac 18,1-18), probablement au début de l'été de l'an 51. La Première épître aux Thessaloniciens a sans doute été composée vers 52 apr. J.-C., ce qui en fait d'elle le texte le plus ancien du Nouveau Testament. 

La lettre commence par une brève allocution (1Th 1,1) et se termine par une salutation (1Th 5,26-28). Le corps de la lettre se compose de deux parties principales.

La première (1Th 1,2-3,13) est une série de trois sections d'action de grâce reliées par deux défenses (ou : apologiæ) portant respectivement sur la conduite antérieure des missionnaires et sur leurs préoccupations actuelles.

La seconde (1Th 4,1-5,25) est spécifiquement exhortative ou parénétique. L'amour surabondant pour lequel Paul vient de prier (1Th 3,12-13) doit se manifester concrètement par la mise en pratique des normes de conduite qu'il leur a communiquées. Paul concentre sa réflexion sur la nouvelle ère qui est advenue avec la résurrection du Christ : celle de la « fin » (eschaton), l'ère eschatologique. Il annonce que le retour en gloire de Jésus Christ sauvera tous les croyants, y compris les défunts (1Th 4,13-18). Suivant la phraséologie →apocalyptique, désireux de provoquer à la vigilance (1Th 5,1-11), il présente cette fin attendue à la fois comme imprévisible et toute proche (1Th 4,17). 

On comprend que cette lettre polarisée par la « parousie » (c'est-à-dire la mystérieuse venue-présence du Christ) et la résurrection finale, se retrouve au cœur de la doctrine chrétienne sur la fin des temps. Ce mystère d'iniquité et de salut, au cœur du temps qu'elle décrit, est actualisé par des écrivains visionnaires à chaque époque : que l'on songe aux œuvres de Zinoviev ou de Robert Hugh Benson qui inspirent, de leur propre aveu, les deux derniers papes, Benoît XVI et François.

TEXTE

Critique textuelle

La transmission du texte de la première épître aux Thessaloniciens comporte quelques difficultés.

Procédés littéraires caractéristiques

Dans la première épître aux Thessaloniciens, comme dans la seconde, la forme est familière, mais le contenu est sans ampleur apparente.

Proposition de structure thématique
Genres littéraires

La première épître aux Thessaloniciens présente pour la première fois un langage qui deviendra essentiel pour l'Église : les noms de « Dieu le Père », d'« Esprit Saint », de « Seigneur Jésus Christ », le rappel des largesses de Dieu en son Fils, l'espérance de son retour dans la Gloire décrit dans le langage de l'apocalyptique juive à l'instar du discours eschatologique des évangiles synoptiques.

CONTEXTE

Auteur

On reconnaît que Paul est bien l'auteur de la première épître aux Thessaloniciens, éventuellement par l'intermédiaire de Silvain. 

Datation

La première épître de Paul adressée aux Thessaloniciens est considérée unanimement comme la plus ancienne de son corpus. Il a évangélisé cette ville lors de son deuxième voyage (Ac 17,1-10 : automne 49-printemps 50). Contraint par les Judéens hostiles à partir pour Bérée (puis Athènes et Corinthe), il a peut-être avoir composé 1Th depuis Corinthe l'été suivant. 

RÉCEPTION

Canonicité

Sa canonicité de 1 Th est affirmée très tôt, dès la fin du 1er s. ou le début du 2e : la Didaché, les lettres d’Ignace d’Antioche (†107), de Polycarpe (†155), Justin le Martyr (†165), le Pasteur  de Hermas (2e s.), Irénée (†202) en font foi.

Importance traditionnelle

La première épître aux Thessaloniciens a été souvent commentée, tant chez les Pères qu'au Moyen Âge et surtout à partir du 16e s.

Outre les commentaires sur l’ensemble des épîtres de Paul (cités ci-dessus), la première épître aux Thessaloniciens a aussi été commentée, entre autres, par :