La Bible en ses Traditions

Ecclésiaste 1,1–6,9

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Paroles de Qohélet, fils de David, roi en

Sde Jérusalem.

Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi d'Israël en Jérusalem.

ICI COMMENCE LE LIVRE DE L'ECCLÉSIASTE

Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.

1,1 Paroles de l’Écclésiaste, fils de David Pr 1,1 ; 10,1 ; 25,1
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Absurdité des absurdités dit Qohélet absurdité des absurdités le tout : absurdité.

Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste,

vanité des vanités tout [est] vanité

1,2 Vanité Ps 62,10 ; Rm 8,20 ; labilité de la vie Is 40,7 ; memento Ps 90,12 ; Qo 7,2
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Quel profit

Savantage pour l’être humain dans toute sa peine qu’il peine sous le soleil ?

Quel surplus pour l’être humain dans toute sa peine qu’il peine sous le soleil ?

Que retient l'homme en plus, de toute sa peine qu’il peine sous le soleil ?

Une génération s'en va et une génération s'en vient mais la terre pour toujours subsiste.

Une génération va et une génération vient et la terre pour toujours demeure.

Une génération passe et une génération vient mais la terre à jamais se tient.

1,4 La succession des générations Si 14,18

 Et se lève le soleil et se couche le soleil et vers son lieu il halète, là il se lève. 

Sse lève le soleil et se couche le soleil, et vers son lieu d’où il se lève là il retourne afin que de là il se lève de nouveau 

 Et se lève le soleil et se couche le soleil et vers son lieu il entraîne.

 Le soleil se lève et se couche et il revient à son lieu,

et là renaissant

 Allant vers le sud et tournant vers le nord,

tournant, tournant, il va, le vent et sur ses tours, il revient, le vent. 

Se levant là il va vers le midi et il circule vers le septentrion ;

il circule en cercles, va, le vent, et sur ses circuits retourne, le vent.

il tourne vers le midi et il fléchit vers l’aquilon ;

parcourant toutes choses en circuit, le vent se hâte et retourne à ses cercles.

Tous les torrents vont à la mer, mais la mer n’est pas remplie

vers le lieu d’où vont les torrents, là ils recommencent à aller. 

Tous les torrents vont à la mer, mais la mer n’est pas remplie 

vers le lieu d’où vont les torrents, là ils recommencent à aller.

Tous les fleuves entrent dans la mer, mais la mer ne déborde pas 

au lieu d’où sortent les fleuves ils reviennent pour de nouveau couler.

1,7 Les eaux retournent à la mer Si 40,11

 Toutes les paroles sont fatigantes,

l’homme est incapable de parler, 

S   l’homme ne se rassasie pas de parler, 

l’œil ne se rassasie pas de voir et l’oreille ne se remplit pas d’entendre. 

 Toutes les paroles sont fatigantes, l’homme est incapable de parler

et l’œil ne se rassasie pas de voir et l’oreille ne se remplit pas d’entendre.

Toutes les choses sont difficiles, l’homme ne peut les expliquer en discours ;

l'œil ne sature pas à force de voir ni l'oreille ne se bouche à force d'entendre.

1,8 Insatiables, les yeux de l’homme Pr 27,20

 Ce qui a été, c’est ce qui sera,

ce qui a été fait, c’est ce qui se fera et il n’y a rien du tout de nouveau sous le soleil ! 

Qu'est-ce qui a été ? C'est ce qui sera.

Qu'est-ce qui a été fait ? C'est ce qui se fera : il n’y a rien de récent sous le soleil.  

Qu'est-ce qui a été ? C'est ce qui sera.

Qu'est-ce qui a été fait ? C'est ce qui se fera. 

1,9 Répétition du même 2,12 ; 3,15

10   S’il y a une chose dont on dit : — Vois cela, c’est nouveau !

Déjà cela a été dans les siècles qui nous ont précédés. 

10 Qui parlera et dira : —Vois, cela est nouveau !

Déjà cela a été dans les siècles qui nous ont précédés.

10  Rien sous le soleil de nouveau, et nul ne peut dire : — Vois, ceci est récent !

Cela a déjà existé auparavant dans les siècles qui sont avant nous.

11   Il n’y a pas de mémoire des premiers ni même des suivants qui seront, il n’y aura pas de mémoire pour eux chez ceux qui seront ensuite. 

11  Il n’y a pas de mémoire des premiers ni même des suivants qui seront, il n’y aura pas de mémoire pour eux chez ceux qui seront ensuite.

11  Il n’y a pas de mémoire des premiers ni même des suivants qui seront, il n’y aura pas de souvenir chez ceux qui seront en dernier.

1,11 Le sage et l’insensé sombrent dans l’oubli 2,16

12  Moi, Qohélet, j’ai été roi d’Israël en Jérusalem

12  Moi, Qohélet, j’ai été roi d’Israël en Jérusalem.

12  Moi, l'Ecclésiaste, je fus roi d’Israël en Jérusalem.

1,12 La tâche pénible vouée à l’homme Gn 3,17-19 ; Qo 3,10

13 et j’ai adonné mon cœur à rechercher et à explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel.

C’est un mauvais souci que Dieu a donné aux fils de l’être humain de se soucier.

13 Et j’ai adonné mon cœur à chercher et à inspecter dans la sagesse toutes choses existantes sous le ciel,

parce que c’est un mauvais tracas que Dieu a donné aux fils de l’homme pour qu’ils s’en tracassent

13 Et je me proposai en moi-même de rechercher et d’examiner sagement toutes choses qui se passent sous le soleil.

Cette occupation très mauvaise, Dieu l'a donnée aux fils des hommes pour qu’ils s’y occupassent.

14  J’ai vu toutes les œuvres qui se font sous le soleil, et voici le tout : absurdité et poursuite de vent ! 

14  J’ai vu toutes les œuvres qui ont été faites sous le soleil. Et voici, tout est vanité et choix de vent.

14  J’ai vu l'ensemble de ce qui se fait sous le soleil et voici toutes choses vanité et affliction d’esprit.

1,14 Poursuite de vent Os 12,2

15  Ce qui est courbé ne peut devenir droit, ce qui manque ne peut être compté. 

15  Ce qui est tordu ne pourra être honoré, et ce qui manque ne peut être compté.

15  Les pervers difficilement se corrigent et des insensés infini est le nombre.

16   J’ai parlé, moi, à mon cœur, en disant :

— Moi, voici que j’ai fait grandir et accroître la sagesse plus que tous ceux qui ont existé avant moi à Jérusalem,

et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de savoir,

16  J’ai parlé, moi, à mon cœur, en disant :

— Moi, voici que je suis devenu grand et que j’ai acquis plus de sagesse que tous ceux qui ont existé avant moi à Jérusalem,

et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de savoir,

16  J’ai parlé en mon cœur, disant :

— Voilà que je suis devenu grand et que j’ai surpassé en sagesse tous ceux qui ont été avant moi dans Jérusalem.

Mon esprit a contemplé beaucoup de choses avec sagesse et il a appris.

1,16 La sagesse de Salomon 1R 3,12 ; 5,9s ; 10,1-8.23s ; 2Ch 9,22s ; Si 47,14-17

17  et j’ai dû adonner mon cœur à comprendre la sagesse et à comprendre la démence et la folie.

J’ai compris que cela aussi est recherche de vent. 

17  Et j’ai adonné mon cœur à connaître sagesse et connaissance ; paraboles et sciences,

j’ai connu et vraiment cela aussi est choix de vent.

17  Et j’ai adonné mon cœur à connaître la prudence et la doctrine, les erreurs et la folie

et j’ai reconnu qu’en elles aussi il y avait labeur et affliction de l'esprit

18  Car beaucoup de sagesse, beaucoup de chagrin et qui accroît le savoir accroît la souffrance. 

18   Car avec beaucoup de sagesse, beaucoup de connaissance, et qui accroît la connaissance accroîtra la souffrance.

18  parce qu'il est à craindre qu’avec beaucoup de sagesse on ait beaucoup de raisons de s'indigner, et que qui accumule la science accumule aussi la peine.

2,1  J’ai dit, moi, en mon cœur 

SJ’ai dit à mon cœur : — Va donc, que je t’éprouve par la jouissance et goûte au Bonheur !

Mais voici, cela aussi est absurdité. 

J’ai dit, moi, en mon cœur : — Va donc, que je t’éprouve par la jouissance et goûte au Bonheur !

Mais voici, cela aussi est absurdité.

J’ai dit, moi, en mon cœur : — J'y vais ! que je déborde de délices et profite des bonnes choses ! 

Et j'ai vu que cela aussi était vanité. 

2,1 La joie s’achève en chagrin Pr 14,13

2,2  Du rire j’ai dit : — Démence ! et de la jouissance : — Qu’est-ce qu’elle fait ? 

SAu rire j’ai dit : —qu’est-ce que c’est ? Et à la joie : —  qu’as-tu fait ?

Au rire j’ai dit : — Égarement ! et à la gaieté : — Pourquoi fais-tu cela ?

Le rire, je l’ai regardé comme une erreur ; et à la joie, j’ai dit : — Pourquoi m'as-tu trompé si vainement ? 

2,3   J’ai exploré en mon cœur pour traîner dans le vin 

Sj’ai réfléchi en mon cœur pour me réjouir dans le vin

ma chair (et mon cœur se  conduisant avec sagesse)

Set mon cœur a réfléchi avec sagesse, en s’en tenant à la prudence

et pour saisir la folie, jusqu’à ce que je voie ce qui est  vraiment bon pour les fils de l’être humain de faire

sous le ciel

Ssous le soleil,

le nombre des  jours de leur vie :

J’ai examiné si mon cœur entraînerait ma chair comme le vin (et mon cœur a guidé en sagesse) et s’il dominerait sur la gaieté

jusqu’à ce que je voie ce qui est vraiment bon pour les fils de l’être humain de faire sous le soleil, le nombre des jours de leur vie : 

J’ai pensé dans mon cœur à détourner ma chair du vin

pour porter mon âme à la sagesse et pour éviter la folie

jusqu’à ce que je visse ce qui était utile aux fils des hommes et ce qu’il faut faire sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie :

2,4  j’ai rendu grande mes œuvres, j’ai bâti pour moi des maisons

j’ai planté pour moi des vignes, 

 ...

j'exécutai des ouvrages magnifiques, je me bâtis des maisons

je plantai des vignes

2,4 Entreprises de Salomon 1R 7,1-12 ; 9,10-24 ; 2Ch 8,1-11 ; Ct 8,11
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2,5 je Mme fis des jardins et des vergers et j’y plantai

Vréunis des arbres Mà fruit de toute espèce

2,6 je me fis des réservoirs d’eau pour arroser une forêt où poussent les arbres.

Vles plants d'arbres qui poussaient.

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2,7  j’ai acquis des esclaves et des servantes; les enfants de la maisonnée, ils étaient pour moi;

aussi une acquisition (gros bétail et petit bétail) en abondance, elle était pour moi, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem !

 ...

j'achetai des esclaves et des servantes et j'eus une maisonnée nombreuse,

des bœufs aussi, et de grands troupeaux de brebis, au-delà de tous ceux qui furent avant moi dans Jérusalem !

2,8  J’ai aussi amassé pour moi argent et or, et un trésor de rois et de provinces.

J’ai eu pour moi des chanteurs et des chanteuses et les délices des fils de l’être humain :

une dame et des dames.

 ...

Je me fis aussi un monceau d'argent et d'or, j'entassai les richesses des rois et des provinces

je me procurai chanteurs et chanteuses, et les délices des enfants des hommes,

des coupes et des vases pour le service, que les vins ruisselassent !

2,8 La richesse de Salomon 1R 9,28 ; 10 Le harem de Salomon 1R 11,1-3

2,9  Je suis devenu grand et j’ai surpassé tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem.

Même ma sagesse se tenait [là] pour moi.

 ...

Je surpassai en richesses tous ceux qui furent avant moi dans Jérusalem ;

et la sagesse persévéra avec moi ;

2,9 Salomon surpassa tous les rois 1R 10,23

2,10 Et tout ce que demandaient mes yeux, je ne leur ai pas refusés ;

je n’ai privé mon cœur d’aucune jouissance. Oui, mon cœur a joui de toute ma peine

et cela a été mon lot de toute ma peine

10  Tout ce que mes yeux désiraient, je ne les en ai pas privés 

je n’ai refusé à mon cœur aucune joie tout car mon cœur prenait plaisir àmon travail

et ce fut ma part de tout mon travail

10  toutes les choses que mes yeux désiraient, je ne les en ai pas privés ;

je n'ai pas empêché mon cœur de jouir de toute volupté ni de s'amuser avec ce que j'avais préparé :

j'ai même estimé que ma part était de jouir ainsi de mon travail !

2,11  Alors, je me suis tourné, moi, vers toutes les œuvres qu’ont faites mes mains

et vers la peine que j’ai peiné à faire.

Et voici le tout : absurdité et poursuite de vent ! Et il n’y a aucun profit sous le soleil !

11  ...

11  Et comme je m'étais retourné vers toutes les œuvres qu'avaient faites mes mains

et vers les peines dans lesquelles j'avais sué en vain,

je vis en elles toutes vanité et affliction de l'esprit, et que rien ne dure sous le soleil !

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2,12 Alors j'ai tourné les regards vers la sagesse pour la comparer avec la sottise et la folie.

Car quel est l’homme qui pourrait venir après le roi, lui à qui on a conféré cette dignité depuis longtemps ?

12 Je suis passé à la contemplation de la sagesse pour la comparer avec des erreurs et de la folie.

— Qu'est-ce que l'homme, ai-je dit, qui pourrait suivre le roi, son créateur ?

12 

2,12 Ce qui s’est fait se refera 1,9
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2,13 Et j’ai vu que la sagesse a autant d’avantage sur la folie que la lumière sur les ténèbres

13 

2,14 Le sage a ses yeux

VLes yeux du sage sont à la tête

Vdans sa tête, Met l’insensé marche dans les ténèbres.

V et j'ai appris que l'un et l'autre mouraient.

14 

2,14 Marcher dans les ténèbres ou la lumière 10,2 ; 1Jn 2,10-11
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2,15 Et j’ai aussi reconnu qu’un même sort les atteindra tous deux, et j’ai dit dans mon cœur :

Le même sort que celui de l’insensé m’atteindra moi aussi, à quoi bon donc toute ma sagesse ? 

Et j’ai dit dans mon cœur que cela encore est une vanité.

15 Et j'ai dit dans mon cœur :

— Si mon sort et celui de l’insensé est le même, à quoi bon me suis-je appliqué à accroître ma sagesse ?

Et j’ai dit dans mon cœur et j’ai compris que cela encore est une vanité.

15 

2,15 Quel avantage pour le sage? 6,8
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2,16 Car la mémoire du sage n’est pas plus éternelle que celle de l’insensé

dès les jours

V et les temps qui suivent, tous deux sont également oubliés

V enseveliront tout également dans l'oubli

MEh quoi ! Le sage meurt aussi bien que l’insensé !

16 

2,16 Le souvenir des’hommes voué à l’oubli Sg 2,4 ; Qo 1,11 ; Si 44,8-15 Sage et insensé meurent pareillement Ps 49,11
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2,17 Et j’ai haï la vie

car ce qui se fait sous le soleil est mauvais à mes yeux car tout est vanité et poursuite du vent.

17 Voilà pourquoi ma vie m’a lassé

en voyant que tout ce qui se trouve sous le soleil est mauvais et que tout est vanité et affliction de l’esprit.

17 

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2,18 Et je hais, moi, toute ma peine que moi je peine sous le soleil

et que je laisserai à l’être humain qui sera après moi. 

18  Et je hais, moi, toute ma peine que moi je peine sous le soleil

parce que je le laisse à l’homme qui vient après moi.

18 De nouveau, j’ai détesté tout mon travail auquel sous le soleil j’ai peiné avec tant de zèle,

car je vais avoir un héritier après moi.

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2,19 Et qui sait

Vj'ignore s’il sera sage ou insensé ?

Cependant

VEt il sera maître de mon travail

Vmes travaux dans lequel

Vlesquel j’ai mis ma peine

Vtoute ma sueur et ma sagesse

Vtout mon soin sous le soleil.

C’est encore là une vanité.

VEt y a-t-il chose aussi vaine ?

19 

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2,20 Et j'en suis venu à livrer mon cœur au découragement, à cause de tout le travail que j’ai fait sous le soleil.

20 J'ai donc arrêté, j'ai fait renoncer mon cœur à m'affairer davantage sous le soleil.

20 

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2,21 Car qu’un homme qui

Valors qu’un homme a déployé dans son travail sagesse, intelligence

Vscience et habileté

Vsollicitude il en laisse le fruit en partage à un homme qui n’y a pas travaillé

Voisif 

c’est encore là une vanité et un grand mal.

21 

2,22 En effet que revient-il à l’homme de tout son travail et du souci de son cœur

Vde l'affliction de l'esprit qui le fatiguent

Vmettent au supplice sous le soleil ?

22 

2,23 Tous ses jours ne sont que

V sont emplis de douleur, ses occupations que

V et de chagrins

Vmisères — la nuit même son cœur ne se repose pas 

c’est encore là une vanité.

Vet n'est-ce pas là une vanité ?

23 

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2,24 Il n’y a rien de meilleur pour l’homme que de manger et de boire et faire jouir son âme du bien-être de son travail  au milieude

mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu.

24 Ne vaut-il pas mieux manger et boire et faire voir à son âme les biens tirés de son travail et cela aussi vient de la main de Dieu ?

24 

2,24 Il n’y a de bonheur que dans les plaisirs de la vie 3,12-13 ; 3,22 ; 5,17 ; 8,15 ; 9,7-8

2,25 Qui en effet et peut sans lui manger et jouir du bien-être ?

25 Qui se rassasiera avidement et débordera de délices autant que moi ?

25 

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2,26 Car à l’homme qui est bon devant lui il

VDieu donne

Vdonna la sagesse, la science

Vle savoir et la joie 

mais au pécheur il donne

Vdonna le soin de recueillir

Vl'affliction et d’amasser

Vle souci inutile

afin de donner

V qu'il ajoute, amasse et transmette à celui qui est bon devant

Va plu à Dieu.

C’est encore là une vanité et la poursuite du vent

Vune vide application de l'esprit

26 

2,26 Dieu donne la sagesse Si 1,10 Le juste hérite de la fortune du méchant Jb 27,16-17 ; Pr 13,22
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3,1  Un moment pour tout et un temps pour toute affaire sous les cieux : 

Il y a un temps fixé pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel : 

Toute chose a un temps et selon son temps toute chose passe sous le ciel : 

3,2 un temps pour enfanter, et un temps pour mourir

un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté

 

 

 Un temps pour naître et un temps pour mourir

un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté

 

3,3 un temps pour tuer, et un temps pour guérir

un temps pour détruire, et un temps pour bâtir

 ..

un temps pour tuer et un temps pour guérir

un temps pour abattre et un temps pour bâtir

3,4 un temps pour pleurer, et un temps pour rire

un temps de lamentation, et un temps de danse

 ...

un temps pour pleurer et un temps pour rire

un temps pour se lamenter et un temps pour danser

3,5 un temps pour jeter des pierres, et un temps de ramassage des pierres

un temps pour étreindre, et un temps pour s’éloigner des étreintes

 ...

un temps pour jeter des pierres er un temps pour en ramasser

un temps pour embrasser et un temps pour s'abstenir d'embrassements

3,6  un temps pour chercher, et un temps pour perdre 

un temps pour garder, et un temps pour jeter

 ...

 un temps pour chercher et un temps pour perdre

un temps pour garder et un temps pour jeter

3,7 un temps pour déchirer, et un temps pour coudre

un temps pour se taire, et un temps pour parler 

 ...

un temps pour déchirer et un temps pour coudre

un temps pour se taire et un temps pour parler

3,8  un temps pour aimer, et un temps pour haïr

un temps de guerre, et un temps de paix.

 ...

 un temps pour aimer et un temps pour haïr

un temps pour la guerre er un temps pour la paix.

3,9 Quel profit celui qui agit retire-t-il de son labeur ?

Quel est l’avantage pour celui qui travaille de la peine qu’il se donne ? 

Que gagne l'homme de son travail ? 

3,10 J’ai vu le souci dont Dieu a donné aux fils de l’être humain de se soucier.

10 J’ai examiné le labeur auquel Dieu impose aux enfants des hommes de se livrer. 

10 J’ai vu l’affliction que Dieu a donnée aux enfants des hommes pour qu’ils se tourmentent avec elle. 

3,11 Il fait toute chose convenable en son temps ; aussi, il a donné le sens du siècle dans leur cœur

sans que l’être humain puisse découvrir l’œuvre que Dieu fait

du commencement jusqu’à la fin.

11 ...

11 Il a fait toute chose bonne en son temps et a livré le monde à leur questionnement

de telle sorte que l’homme ne découvre pas l’œuvre que Dieu a faite du commencement jusqu’à la fin.

3,11 L’homme ne peut comprendre les oeuvres de Dieu 8,17 ; 11,5 ; Ps 139,17 ; Si 11,4 ; 18,6 ; Is 55,8-9 ; Rm 11,33

3,12  Je sais qu’il n’y a pas de bonheur en eux si ce n’est de se réjouir et de se faire du bonheur dans sa vie.

12  ...

12  Et j’ai reconnu qu’il n’y a rien de meilleur que de se réjouir et de faire du bien pendant sa vie 

3,12s Maxime épicurienne de bonheur Qo 2,24 ; 3,22 ; 5,18

3,13  Mais aussi, tout être humain qui mange et boit et voit du bonheur dans tout son labeur, cela est un don de Dieu.

13  ...

13 Car tout homme qui mange et boit et voit le bien [issu] de son travail, c’est un don de Dieu. 

3,14 Je sais que tout ce que fait Dieu, cela sera pour l’éternité.

À cela il n’y a rien à ajouter et de cela il n’y a rien à retrancher,

et Dieu fait qu’on éprouve de la crainte devant lui.

14 J’ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours

qu’il n’y a rien à y ajouter ni rien à en retrancher (Dieu agit ainsi afin qu’on le craigne). 

14 J'ai appris que tous les ouvrages que Dieu a créés dureront toujours ;

nous ne pouvons rien ajouter ni rien retrancher à ce que Dieu a créé afin qu'on le craigne. 

3,14 Le plan de Dieu subsiste à jamais Ps 33,11

3,15 Ce qui est fut déjà ; ce qui sera est déjà. Et Dieu recherche ce qui échappe.  

15 ...

15 Ce qui s'est fait dure

ce qui se fera a déjà été : et Dieu ramène ce qui est passé. 

3,15 Ce qui fut, cela sera 1,9

3,16 Et encore, j’ai vu sous le soleil

le lieu du droit : là, la méchanceté

et le lieu de la justice : là, la méchanceté.

16  ...

16  J’ai vu sous le soleil dans le lieu du jugement la méchanceté et dans le lieu de la justice l’iniquité. 

3,16 Le règne de l’oppression 4,1 ; 5,7

3,17 J’ai dit, moi, en mon cœur : le juste et le méchant, Dieu les jugera, car il y a un temps pour toute affaire et sur toute l’œuvre, là.

17  ...

17 Et j’ai dit dans mon cœur : — Dieu jugera le juste et le méchant et ce sera là le temps pour toute chose. 

3,17 Jugement de Dieu Ps 96,13 ; 98,9 ; Ac 17,31 ; Rm 2,5 ; 2Co 5,10

3,18  J’ai dit, moi, en mon cœur, au sujet des fils de l’humain, c’est pour que Dieu les éprouve et qu’eux voient qu’ils ne sont, eux, que des bêtes pour eux.

18  ...

18 J’ai dit dans mon cœur au sujet des enfants des hommes que Dieu les éprouve et qu’il montre qu’ils sont semblables aux bêtes.

3,19  Car le sort des fils de l’humain et le sort de la bête, c’est un même sort pour eux ; telle la mort de l’un, telle la mort de l’autre ; il y a un même souffle pour tous et l’avantage de l’être humain sur la bête est nul. Oui, tout est absurdité.

19  Car le sort des enfants des hommes est le sort de la bête : ils ont un même sort comme l’un meurt, l’autre meurt aussi

il n’y a qu’un même souffle pour tous l’avantage de l’homme sur la bête est nul

car tout est vanité

19 C’est pourquoi la mort des hommes et celle des bêtes est la même et la condition de chacun est équivalente

comme l’homme meurt, elles meurent aussi

tous respirent de même et l’homme n’a rien de plus que la bête

tous sont soumis à la vanité 

3,19 Comparaison de l’homme avec le bétail Ps 49,13 ; 49,21 “Combien un homme vaut plus qu’une brebis” Mt 12,12

3,20 Tout va vers un même lieu. Tout existe à partir de la poussière et tout retourne à la poussière.

20  ...

20 et tout va dans un lieu unique

de la terre tout fut créé et à la terre également tout retournera.

3,20s La chair retourne à la poussière et le souffle à Dieu Gn 2,7 ; 3,19 ; Ps 104,29 ; Jb 34,15 ; Si 16,29-30 ; Qo 12,7 ; Pr 15,24

3,21  Qui connaît le souffle des fils de l’humain ?  Monte-t-il, lui, en haut ? Et le souffle de la bête, descend-t-il, lui, en bas, vers la terre ?

21 Et qui connaît le souffle des fils de l'homme : s'il monte en haut ? et le souffle de la bête : s'il descend en bas vers la terre ?

21 Qui a fini par savoir si le souffle des fils d'Adam monte en haut et si le souffle des bêtes descend en bas ?

3,22  Et j’ai vu qu’il n’y a de bonheur pour l’être humain qu’à jouir en ses œuvres, car c’est là sa part.

En effet, qui l’emmènera voir ce qui sera après lui ?

22  ...

22  Et j’ai saisi qu’il n’y a rien de mieux pour l’homme que de se réjouir dans son ouvrage : et c’est là sa part.

Qui, en effet, lui donnera de découvrir ce qui arrivera après lui ? 

3,22 Qui sait ce qui adviendra après la mort? 6,12 Maxime épicurienne de bonheur Qo 2,24 ; 3,12s ; 5,18
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4,1  Et je me suis tourné, moi, j'ai vu toutes les exploitations qui se font sous le soleil, et voici :

les larmes des exploités, et ils n'ont pas de consolateur ;

entre les mains de leurs exploiteurs est la violence, et ils n'ont pas de consolateur

Sd'assistant !

 Je me suis tourné vers d’autres matières et j’ai vu les oppressions qui se commettent sous le soleil

et les larmes des innocents et personne pour les consoler

et j'ai vu qu'ils ne pouvaient pas s'opposer à leur violence, car ils sont privés de l'aide de tous ! 

4,1 Omniprésence du crime 3,16
M S
G
V

4,2 Alors moi de louer les morts qui déjà sont morts plutôt que les vivants qui, eux, sont vivants encore. 

Et j’ai proclamé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants et plus heureux que les uns et les autres.

Et j’ai loué les morts plus que les vivants.

4,2 Eloge de la mort et du néant Jb 3,11-23 ; 10,18-22

4,3 Mais plus heureux qu'eux deux celui qui n’est pas encore parce qu'il n’a pas vu l'œuvre mauvaise qui se fait sous le soleil.

...

et j'ai estimé plus heureux que les deux celui qui n’est pas encore né et qui n’a pas vu les maux qui se commettent sous le soleil.

4,3 L’avorton plus heureux que le vivant 6,3 ; Jr 20,17-18 Sous le soleil, partout le crime 3,16
M G
V
S

4,4 J’ai vu que tout travail et que toute habileté dans un ouvrage n’est que jalousie contre un homme de la part de son prochain : cela encore est vanité et poursuite du vent.

À nouveau j’ai examiné toutes les peines des hommes et je me suis rendu compte que leurs activités révèlent l’envie du prochain

et là encore se trouvent la vanité et le souci inutile.

M V
G S

4,5 L’insensé se croise les mains et mange sa propre chair.

Vses propres chairs en disant :

4,5 Le paresseux Pr 6,9-11

4,6 — Mieux vaut une main

Vle creux d'une main pleine de

Vavec le repos que les deux mains pleines de peine et de poursuite du vent

Vd'affliction de l'esprit.

4,7 Je me suis tourné et

VEn réfléchissant, j’ai vu

Vtrouvé encore une autre vanité sous le soleil :

M G S
V

4,8 Soit quelqu’un de seul, et qui n'a pas de successeur, même de fils ou de frère, il n’y en a pas pour lui

Gmême un fils et même un frère, il n’y en a pas pour lui ;

M G Sil n’y a pas de fin à toute sa peine ; M G Smême son œil ne se rassasie pas de richesses.

Alors, pour qui, moi, est-ce que je peine et prive mon être-de-désir de bonheur ?

Ceci aussi est absurdité et un souci mauvais cela.

Soit quelqu’un de seul, et qui n'a pas de successeur, ni fils, ni frère

et cependant il ne cesse de travailler et ses yeux ne se rassasient pas de richesses

et il ne réfléchit pas, disant : — Pour qui donc est-ce que je peine et prive mon âme de biens ?

En cela aussi il y a vanité et souffrance ultime.

4,8 Pour qui donc ? Ps 39,7
M G
V
S

4,9  Mieux vaut être deux que seul, car il y a pour eux

Gpour eux, il y a un bon salaire dans leur peine. 

Il est donc meilleur d'être deux ensemble que [tout] seul, car ils tirent avantage de leur société.

...

4,9 Mieux à deux Gn 2,18 ; Lc 10,1
M S
G
V

4,10 Oui, s’ils tombent, l’un relève son compagnon.

Mais malheur à celui qui est seul et qui tombe et qui n’a pas de second pour le relever !

10  ...

10 Si l'un tombe il sera soutenu par l'autre

Malheur au solitaire car, quand il sera tombé, il n'a personne pour le relever !

M G S
V

4,11  De même, s’ils couchent à deux, alors il fait chaud pour eux

Get il y a de la chaleur pour eux

Salors il ont chaud, mais pour celui qui est seul, comment aura-t-il chaud ? 

11 Et si deux dorment ensemble, ils se réchauffent l'un l'autre mais [l'homme] seul, comment aurait-il chaud ?

4,12  Et si un homme peut maîtriser celui qui est seul

GEt si celui qui est seul est dominé

SEt si est attaqué un seul, deux tiennent devant lui,

et la corde triplée ne se rompt pas avec rapidité. 

12  Et si quelqu'un s'impose contre l'un, les deux lui résisteront :

le fil triplé rompt difficilement.

M
G S
V

4,13  Mieux vaut un enfant indigent mais sage, qu’un roi vieux et insensé qui ne sait plus se laisser conseiller.

13 ...

13  Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu’un roi vieux et insensé qui ne sait pas pourvoir à l'avenir

4,14  Même si de la maison des prisonniers il est sorti pour régner et bien qu’il soit né mendiant dans sa royauté, 

14 ...

14 car même de prison ou des chaînes l'un sort pour être roi, 

et l’autre, né roi, succombe à la pauvreté.

4,14 L’inconnu devenu roi Si 11,5
M G
V
S

4,15  j’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil, avec l’enfant

Gle jeune homme, le second, qui se dressera à sa place. 

15  J’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil avec le second jeune homme qui se lève à sa place. 

15 ...

4,16  Il n’y a pas de fin à tout le peuple

GIl n'y a pas de terme pour le peuple, à tous ceux devant qui il était,

mais ceux qui seront après ne se réjouiront pas en lui.

Oui cela aussi est absurdité et recherche de vent. 

16  Infini est le nombre de tous ceux qui furent avant lui

et ceux qui seront après lui ne se réjouiront pas à son sujet :

mais cela encore est vanité et affliction de l’esprit. 

16 ...

M S
G
V

4,17 Surveille ta démarche

quand tu vas à la maison de la Divinité :

s'approcher pour écouter, 

plutôt que pour donner un sacrifice comme les insensés,

car ils ne savent pas qu'ils font le mal.

17 ...

17  Prends garde [où tu mets] le pied en entrant dans la maison de Dieu :

bien meilleure est l’obéissance que les animaux sacrifiés des insensés qui ignorent ce  qu’ils font de mal. 

M V
G S

5,1 Ne sois pas pressé d’ouvrir la bouche

Vparle pas à la légère et que ton cœur ne se hâte pas d’exprimer une parole devant Dieu 

car Dieu est au ciel et toi sur la terre : que tes paroles soient donc peu nombreuses !

5,1 Parole imprudente Pr 20,25 Ne pas rabâcher ni pérorer Mt 6,7 ; Si 7,14 ; Pr 10,19

5,2 Car de la multitude des occupations naissent les songes

Vles songes accompagnent la multitude des soucis et de

Vdans la multitude des paroles, des propos d’insensé

Vse trouve la folie.

5,3 Lorsque tu fais un vœu

VCe que tu as voué à Dieu, ne tarde pas à l’accomplir

Vlui donner, car il n’y a pas de faveur

Vlui déplaît en effet pour les insensés

Vla promesse infidèle et folle — ce que tu voues, accomplis

Vdonne-le.

5,3 Lois sur les voeux Nb 30,3 ; Dt 23,22s

5,4 Mieux

VBien mieux vaut pour toi ne pas vouer que vouer et

V , une fois voué, ne pas accomplir

Vaccomplir ce que tu as promis.

5,4 Réfléchir avant un vœu Pr 20,25

5,5 Ne permets pas à ta bouche de faire pécher ta chair et ne dis pas en présence de l’envoyé de Dieu

Vd'un ange que c’est une inadvertance :

V: — La providence n'existe pas

pourquoi

Vde peur que Dieu s’irriterait-il au sujet de

V irrité par tes paroles et

V , détruirait-il l’œuvre

Vne détruise toute l’œuvre de tes mains ?

V.

M
G S
V

5,6 Car comme il y a des vanités dans la multitude des occupations, il y en a aussi dans beaucoup de paroles — c’est pourquoi crains Dieu.

...

Où les songes sont nombreux, très nombreuses sont les vanités et les paroles sans nombre — mais toi, crains Dieu.

5,6 Les songes sont vanité Si 34,1-5 Crains Dieu 12,13
M V
G S

5,7 Si tu vois le pauvre opprimé

Vles oppressions des pauvres, le droit

Vle droit violé et la justice violés

Vla justice être renversée dans une province, ne t’étonne point de la chose

Vcette affaire

car un plus grand veille sur 

Vse trouve au-dessus d'un grand et de plus grands encore veillent sur 

Vse trouvent au-dessus d'eux.

5,7 Partout le crime et l’oppression 3,16 ; 4,1
M
G S
V

5,8 Un avantage pour le pays à tous égards, c’est un roi qui donne ses soins à l’agriculture.

...

Et là-dessus, le roi du monde lui commande à lui qui lui est assujetti.

M V
G S

5,9 Celui qui aime l’argent

VL'avare n’est pas rassasié par l’argent et celui qui aime les richesses n’en goûte pas le fruit 

c’est encore là de la vanité.

5,10 Quand

V les biens se multiplient

Vabondent, ceux qui les mangent se multiplient

V abondent aussi 

et quel avantage en revient-il à leurs possesseurs

Vleur possesseur, sinon qu’ils les voient

Vil voit des richesses de leurs

Vses yeux ?

10 

5,10 La clientèle des flatteurs Pr 19,6 ; Si 13,6

5,11 Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger ; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir.

11 

5,11 Richesse et pauvreté Pr 13,8

5,12 Il est un mal grave

Vun autre défaut bien grave que j’ai vu sous le soleil :

des richesses conservées pour son malheur par celui qui les possède

12 

5,13 Ces richesses 

VCar elles  se perdent par quelque fâcheux événement

et, s’il

Vet il a engendré un fils, il ne lui reste rien entre les mains

qui se trouvera dans la plus grande indigence.

13 

5,14 Tel qu’il est sorti

Vsorti nu du sein de sa mère, il s’en retournera nu,

Vainsi il s’en retournera Mcomme il était venu et il ne recevra

Vn'emportera rien pour

Vqu'il ait tiré son travail, qu’il puisse emporter dans sa main

V avec lui :

14 

5,14 il s’en retournera nu Jb 1,21 ; Ps 49,18 ; 1Tm 6,7

5,15 C’est encore là un grave mal,

Vlamentable défaut — qu’il s’en aille

Vil s’en ira comme il est venu

et quel avantage lui revient-il d’avoir travaillé pour le vent ?

15 

5,16 De plus, toute

VToute sa vie il mange dans les ténèbres ; il a beaucoup de

V , le chagrin, de

Vla souffrance et d’

Vl’irritation.

16 

5,17 Voici donc ce que j’ai vu : c’est qu’il est bon

Vce qui m'a paru bon : 

et séant pour

Vque l’homme de manger

Vmange et de boire

Vboive et de jouir

Vjouisse du bien-être

Vde la joie dans tout

Vqu'il tire de son travail auquel il se livre sous le soleil,

durant les jours de vie que Dieu lui donne

Va donné ;

car

Vet c’est là sa part.

17 

5,17s Maxime épicurienne de bonheur Qo 2,24 ; 3,12s.22 ; 5,18

5,18 De plus, pour tout homme à qui Dieu donne

Va donné richesses et biens,

avec

Vil lui a aussi accordé le pouvoir d’en manger, d’en prendre sa part et de se réjouir de son travail,

c’est là un don de Dieu.

18 

5,19 Car alors il ne songe guère aux

Vne pensera pas aux jours de sa vie parce que Dieu répand la joie dans

Vaccapare de délices son cœur.

19 

6,1 Il est un mal

Vun autre mal que j’ai vu sous le soleil et ce mal est grand sur

Vordinaire chez l’homme

Vles hommes :

6,2 tel 

Vl'homme à qui Dieu a donné richesses, trésors

Vaisance et gloire

Vhonneur, et qui ne manque pour son âme de rien de ce qu’il peut désirer ;

mais Dieu ne lui permet pas

Vne lui donne pas le pouvoir d’en jouir

Vde le consommer, car c’est un étranger qui en jouit :

Vqui dévorera tout :

voilà une vanité et un mal grave !

Vune grande misère !

6,2 Que sera le successeur ? 2,18-19 ; Lc 12,20

6,3 Quand un homme aurait engendré cent enfants, vécu de nombreuses années et que les jours de ses années se seraient multipliés,

si son âme ne s’est pas rassasiée de bonheur

Vde ses biens matériels et qu’il n’ait pas même eu

Vn’a pas de sépulture,

je dis

Vde lui, j'affirme qu’un avorton est plus heureux que lui

6,3 Job maudit sa naissance Jb 3,11 L’avorton Jb 3,16 ; Ps 58,9

6,4 car c'est en vain qu'il est venu, il s’en va dans les ténèbres et les ténèbres couvriront

Vl'oubli couvrira son nom ;

M
G S
V

6,5 il n’a même ni vu ni connu le soleil, mais il a plus de repos que cet homme

il n'a pas vu le soleil ni connu la distance entre le bien et le mal

M V
G S

6,6 et quand il vivrait

Vaurait vécu deux fois mille ans, sans jouir du bonheur,

Vavoir joui de ses biens,  

tout ne va-t-il pas au même lieu ?

Vtous ne se hâtent-ils pas vers un lieu unique ?  

6,7 Tout le travail de l’homme est pour sa bouche, mais ses désirs ne sont

Vson âme n'est jamais satisfaits

Vsatisfaite.

6,7 L'appétit Pr 16,26
M
G S
V

6,8 Car quel avantage a le sage sur l’insensé ? quel avantage a le pauvre qui sait se conduire devant les vivants ?

Qu’a le sage de plus que le fou ? Qu’a de plus le pauvre, sinon qu’il va au lieu où est la vie ?

6,8 Tel joue au riche Pr 13,7

6,9 Ce que les yeux voient est préférable à la divagation des désirs.

Cela encore est vanité et poursuite du vent.

Mieux vaut voir ce que tu désires que désirer ce que tu ignores :

mais même ça, c'est vanité et présomption de l'esprit !

Réception

Liturgie

1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt).  Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).

  • L’habitude de lire Qo à Sûkkôt est toutefois tardive (10-11e s.), puisqu’elle n’est même pas signalée dans la liste que dresse le traité post-talmudique intitulé Mas. sôperîm 14,3 qui énumère les lectures des différents rouleaux lors des fêtes juives (254-255).

Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ? 

Simon Mannweiler, « Sukkah in Mea Shearim, Jewish ultra-othordox neighbourhood, Jerusalem », (photographie numérique, 2008)

© CC BY-SA 4.0→

Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...

Simon Mannweiler, « Sukkah near Western Wall in Jewish Quarter, Jerusalem », (photographie numérique, 2008)

© CC BY-SA 4.0→

La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...

1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)

CALENDRIER — LECTIONNAIRE

La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14 

Tradition juive

1,2 Aux fins de renouvellement

  • Buber Récits « Paroles de Rabbi Pinhas : "Lorsque l'Écclésiaste s'exclame : 'Vanités des vanités, tout est vanité !', c'est qu'il veut que le monde s'anéantisse afin qu'il naisse à une vie nouvelle" » (193).

1,4s Espérance et nostalgie

« Ce sera lui »

  • Buber Récits « Rabbi Nahum de Tshernobil, à qui il fut donné, étant tout jeune encore, de voir le saint Baal-Shem, a dit : "Il est écrit que le 'soleil apparaît, le soleil disparaît ; une génération passe et une autre génération se lève'. Mais le Baal-Shem-Tov — que sa mémoire nous protège ! — il n'a pas eu son semblable avant lui et n'aura pas son pareil après lui, jusqu'à l'avènement du Rédempteur ; et quand le Rédempteur viendra, il sera là." Encore et par trois fois il répéta : "Il sera là" » (143). 

Les soleils et notre terre

  • Buber Récits « Paroles de Rabbi Mikhal : "Chaque génération compte des Tsaddikim qui se détournent de l'œuvre de rédemption pour cela seulement qu'ils s'attachent à l'étude de la Loi et s'appliquent à son accomplissement, chacun d'eux méditant sur l'origine sainte de son âme, sur le lieu sacré d'où elle est descendue et auquel elle doit retourner après son périple terrestre, afin d'y goûter la lumière de la céleste sagesse. Aux yeux de ces méditants, les choses du monde comptent pour rien. Et si, même, ils souffrent de l'Exil amer, s'ils s'affligent de la misère humaine, le cœur, pourtant, ne va pas chez eux jusqu'à oser dans la prière ce qui doit être osé, tout habité qu'il est par la nostalgie et la hâte de son retour en son lieu. "Une génération s'en va, une génération s'en vient, et la terre demeure au monde. Le soleil luit et le soleil s'en va, et il se hâte vers la place où il a lui" (Qo 1,4-5). Les soleils se lèvent et se couchent et la détresse de la terre demeure » (230).

5,9a Désir d'accomplir plus que ce que la Thora commande

  • b. Mak. 10a « Rabbi Simlaï a dit : 'Que signifie le texte d'Écclésiaste : (Qo 5,9ab)' ? Celui qui aime l'argent et n'en est jamais rassasié, c'est Moïse, notre maître, qui savait certes que les trois villes de la Transjordanie [qu'il désignait] ne serviraient pas de refuge avant que les trois villes-refuges du pays de Canaan ne soient désignées à leur tour, mais il s'est dit : 'Un commandement qui me tombe sous la main, je vais l'accomplir.'  » (Levinas L'Au-delà 52, crochets par Levinas).
  • Levinas L'Au-delà « 'Qui aime l'argent n'est jamais rassasié d'argent' signifierait : l'obéissance aux commandements de la Thora, au lieu d'être ressentie comme un joug subi de la Loi, se fait désir, le désir d'accomplir plus qu'elle ne commande. On compare ce noble désir à la passion, à l'insatiable avidité de l'avare, avec l'infini que s'ouvre le vice au-delà de la tendance naturelle. Gratuité de l'élan suggérée comme exprès par l'image de l'argent. Cela ne manque pas de saveur pour souligner la fécondité de la mitsva : Moïse crée des villes-refuges avant qu'elles ne puissent être utilisées. Il se serait dit : dès qu'un commandement divin vous 'tombe sous la main', il faut s'en saisir, il faut l'accomplir » (66).

5,9b Excellence du maître et du disciple

  • b. Mak. 10a « Et 'celui qui aime la multitude a la récolte' est digne d'enseigner en public celui à qui appartient toute la richesse [du savoir]. [...] Et les docteurs, et d'après d'autres, Rabba ben Mari, déclarait : 'Celui qui aime la multitude a la récolte, celui qui aime [le maître] enseignant à la multitude a la récolte [Tradition juive Ps 106,2] » (Levinas L'Au-delà 52, crochets par Levinas).
  • Levinas L'Au-delà « Le maître enseignant la multitude : excellence de l'enseignement universel, ou de l'enseignement adapté au grand nombre ou d'un enseignement capable, devant une multitude d'élèves, de répondre à l'unicité de chaque âme. Et l'excellence du disciple capable d'aimer le maître de la multitude ; capable d'un tête-à-tête en pleine foule ; ou capable d'un tête-à-tête avec la personne du maître — capable de l'aimer — à travers l'universalité du vrai. Il y a là sans doute une universalité autrement structurée que l'universalité du général et de l'abstrait » (67).

Tradition chrétienne

1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)

Inspiration et caractère prophétique

Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.

  • Grégoire le Thaumaturge Metaphr. Eccl.1,1, à l’instar de la tradition juive, affirme que l’auteur du livre est non seulement un roi et un sage, mais aussi un prophète ; il est même « le roi le plus honoré et le prophète le plus sage des êtres humains » (SBLSCS 29,7).

Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 7,9-14 : « À proprement parler, dans les Écritures inspirées, l’auteur, c’est l’Esprit qui souffle ce qui est à dire ; mais il est secondé par un sage. Car ce n’est pas l’Esprit qui grave invisiblement les lettres et qui met les mots, mais il les inspire à une âme. Ou bien c’est Salomon lui-même qui écrit cela, ou bien ce sont des sages qui ont écrit cela. C’est peut-être cette hypothèse que nous préférons, pour qu’on ne pense pas que celui qui parle, parle de lui-même. Donc ce sont donc des paroles (rêmata) au lieu de discours (logoi) de l’Ecclésiaste ; car de diverses manières, les paroles sont saisies à travers des discours » (PTA 25,16-18, trad. B. Meunier).

La question des locuteurs

Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.

  • Olympiodore le Diacre Comm. Eccl. « Il faut savoir aussi que le sage Ecclésiaste parle tantôt en son propre nom, tantôt en celui d’une personne que ce monde déconcerte » (éd. Boli, 1).

Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :

Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 9,30-32 : « Il ne faut pas attribuer à un seul et même personnage tout ce qui est annoncé dans ce livre, mais à toute la foule de l’Église dans son ensemble » (PTA 25,34).

Méfiances à l’égard de Qo

Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :

  • Philastre Haer.,134, évêque de Brescia, rappelle, dès la seconde moitié du 4e s., que certains hérétiques rejettent le livre de l’Ecclésiaste (PL 12,1265).
  • Théodore de Mopsueste Actes du 5e concile œcuménique, cité dans les Actes du 5e concile œcuménique, de l’Église syriaque, dont l’œuvre a presque entièrement disparu à cause de sa condamnation au Concile de Constantinople en 553, attribue une inspiration de degré inférieur au livre de Qo, mais sans proposer pour autant son exclusion formelle du canon (Zaharopoulos 1989, 33).
  • Giannozzo Manetti De dignitate et excellentia hominis (1452), grand humaniste chrétien, cite Qo dans sa liste noire au 15e s. et seul le respect du canon des Écritures le retient de condamner ce livre au feu (de Lubac 1974, 236).

Plus→ 

1,1ss  La trilogie salomonienne dans la tradition patristique (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)

Trois livres correspondant à trois sciences profanes

Chez les auteurs patristiques, aussi bien grecs que latins, Proverbes, Ecclésiaste et Cantique constituent une trilogie attribuée à Salomon. Pour Origène, elle correspond à l’ordre de progression de l’apprentissage des sciences inspiré des philosophes : éthique, physique, époptique (ou inspective, ou mystique). L’Alexandrin écrit dans son prologue de son Commentaire sur le Cantique :

  • →OrigèneComm. Cant., Prol. 3,6-7  « D’abord, dans les Proverbes, il [= Salomon] enseigna la morale, proposant par des sentences courtes et concises, comme il se doit, des règles de vie. Mais il enferma la seconde, qu’on appelle naturelle, dans l’Ecclésiaste ; là, traitant de nombreux sujets concernant les choses de la nature, distinguant ce qui est inutile et vain de ce qui est utile et nécessaire, il exhorte à laisser la vanité et à rechercher ce qui est utile et honnête. Il a aussi enseigné l’inspective dans ce petit livre qui est entre nos mains, à savoir le Cantique des cantiques ; là, il inspire à l’âme l’amour des réalités célestes et le désir des biens divins » (SC 375,133).

Cette tripartition est parfois appliquée avec une certaine souplesse. Par exemple, commentant le titre « Ecclésiaste »,

  • Grégoire de Nysse Hom. Eccl.1,2 interprète l’Ecclésiaste en un sens plus spécifiquement ecclésial et moral : « Le but de tous les autres écrits [de la Bible], historiques et prophétiques, concerne pour chacun d’eux des faits qui ne sont pas absolument utiles à l’Église. […] Mais l’enseignement de ce livre-ci concerne la seule vie de l’Église, en montrant comment mener une existence vertueuse » (SC 416,111).

[Bibliographie spécifique : S. Leanza, « La classificazione dei libri Salomonici e i suoi riflessi sulla questione dei rapporti tra Bibbia e scienze profane, da Origene agli scrittori medievali », Augustinianum 14, 1974, p. 651-666 ; M. Harl, « Les trois livres de Salomon et les trois parties de la philosophie dans les Prologues des Commentaires sur le Cantique des cantiques (d’Origène aux chaînes exégétiques grecques) », dans Texte und Textkritik (TU 133), Berlin 1987, p. 249-269.]

Trois âges de la vie

L’ordre de la triade est parfois différent.

  • Augustin d’Hippone Doctr. chr. 2,13 place ainsi l’Ecclésiaste après les Proverbes et le Cantique : les Proverbes comme discours d’un père à son fils (cf. Pr 1,4 et Pr 1,8) ; le Cantique comme poème d’amour d’un homme jeune pour un lecteur qui le serait aussi ; l’Ecclésiaste comme la sagesse d’un homme âgé (BA 11/2,152, l. 15-16)
  • Jérôme Comm. Eccl. 1,1 déjà faisait correspondre les trois livres aux trois âges de la vie : les Proverbes, « instruction du jeune enfant », puis l’Ecclésiaste, adressé « à un homme d’âge mûr », le Cantique enfin, livrant « à l’étreinte de l’Époux l’homme parvenu au terme de sa vie et fortifié par son mépris pour le monde » (CCSL 72,50, l. 2-7).
  • →OrigèneComm. Cant.Prol. 4,22 : C’est même le Christ qui progresse, pour nous et en nous : « […] il est comme plus petit d’abord dans les Proverbes, puis progressant dans l’Ecclésiaste, enfin plus parfait dans le Cantique des cantiques, puisque tu le vois écrit aussi dans les Évangiles, où on dit qu’il progresse pour nous et en nous : ‘Jésus progressait en âge et en sagesse devant Dieu et devant les hommes’ (Lc 2,52) » (SC 375, 163).

Trois étapes d’un progrès spirituel

Dans tous les cas, la triade est conçue de façon dynamique, dans un mouvement de progression :

  • →OrigèneComm. Cant. Prol. 3,14 décrit  les trois livres de Salomon comme des étapes vers la sagesse : « […] lorsqu’une personne a progressé dans l’intelligence et les mœurs, elle en vient encore à la discipline de la connaissance naturelle […] et reconnaît qu’il faut […] se hâter vers les biens durables et éternels » (SC 375,139).
  • Jean Cassien Coll. 3,6,4 évoque les trois renoncements nécessaires dans la vie du moine : le premier, matériel, concerne les richesses et les biens de ce monde ; le deuxième s’applique aux passions et vices de la chair ; le troisième est le renoncement à la contemplation du présent et du visible au profit du futur et de l’invisible (SC 42bis,224).

Une interprétation trinitaire

On lit enfin une interprétation triadologique isolée dans un résumé du Commentaire sur le Cantique attribué à Hippolyte

  • Hippolyte de Rome In Cant. I,5-8 « Salomon a ordonné ces trois livres de manière mystérieuse et très cachée à la Trinité. En effet, il a composé les Proverbes de manière mystérieuse pour le Père, parlant, est-il dit, à la façon de son père à lui, Salomon : le Père y apporte sur son propre Fils consubstantiel des mystères qui vont arriver pour nous à la fin des jours. [Et Salomon a écrit] l’Ecclésiaste en y évoquant le Christ Fils de Dieu, le Monogène, et par allusion tout ce qui est dans l’Église, ou plutôt c’est celui-là qui est mis en exergue de manière allusive et cachée. Et [on peut lire dans le livre] comment il montre l’Église issue des nations, pour ceux qui lisent attentivement, et comment les choses du monde sont vanité des vanités, tout est vanité, ce que le Christ plus tard dans l’Évangile manifeste par son enseignement. Le Cantique est quant à lui une parole du divin Esprit : c’est lui la source du chant, de la psalmodie, des divers charismes et c’est lui qui a fait briller l’Église des nations, auparavant noire à cause de ses péchés, et l’a unie à lui après l’avoir fait resplendir par divers charismes » (éd. Richard Marcel, « Une paraphrase grecque résumée du commentaire d’Hippolyte sur le Cantique des cantiques », Muséon 77 [1964] 141).

Plus→

1,1 Les noms de Salomon (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)

« Pacifique » et « Bien-Aimé »

De Salomon

Traditionnellement, des noms différents sont donnés à Salomon pour mettre en valeur tel ou tel aspect de sa personne.

  • Jérôme Comm. Eccl. 1,1 le rappelle, « trois noms désignaient Salomon : le ‘Pacifique’, c’est-à-dire Salomon ; Ididia, qui signifie ‘Aimé du Seigneur’ (2S 12,24-25) ; et ce nom qui est ici, Coeleth, c’est-à-dire ‘l’Ecclésiaste’ » (CSEL 72,48, l. 1-3 ; trad. Fry, 63).
Du Christ
  • Origène Hom. Cant. Prol. 4,17.20 reconnaît dans le « Pacifique », le Christ recevant ce nom une fois parvenu à l’union eschatologique à l’Épouse (SC 375,158-161).
Des deux
  • Jérôme Comm. Eccl., lui, se réfère au début du V-Ps 71,1 (« pacifique ») pour parler de Salomon, à Jn 14,27 pour parler du Christ : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix. » Pour le nom de « bien-aimé », Jérôme renvoie concernant Salomon à l’adresse du V-Ps 44,1 (« aimé »), concernant le Christ à Mt 3,17 : « Celui-ci est mon fils bien-aimé… ».

D’« Israël » à « Jérusalem »                                                                        

  • Origène Hom. Cant. Prol. 4,15.19 : Dans les en-têtes de ses trois livres, Salomon est successivement nommé comme ayant « régné en Israël » (Pr 1,1) et « roi d’Israël à Jérusalem » (Qo 1,1), puis simplement « Salomon » (Ct 1,1) ; de même les fidèles, d’abord appelés « Israël », entrent, après avoir progressé, dans « la Jérusalem céleste » (SC 375,156-161).
  • Jérôme Comm. Eccl. 1,1 : Le progrès va de l’instruction élémentaire à Israël dans les Proverbes, au « mépris du monde » propre « aux habitants d’une métropole – en l’occurrence ceux de Jérusalem », dans l’Ecclésiaste, jusqu’à l’état des « parfaits », pour qui le nom seul de Salomon suffit (CSEL 72,48 ; trad. Fry, 66).

Fils de David

Cette filiation s’interprète en un double sens, littéral et spirituel :

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl.5,4-10 « Salomon est le fils de ce roi David […] de deux manières : selon la chair – c’est de lui qu’il tenait la succession puisque ‘David engendra Salomon’ (Mt 1,6) –, mais il était aussi son père selon l’éducation, car David était sage, plus que tout autre, il avait la sagesse divine » (PTA 25,2-4).

L’Alexandrin y voit pour Salomon une garantie pour sa propre paternité spirituelle et son titre d’« homme de l’assemblée » (« ecclésiaste ») :

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 5,18-22 « Là où il est le plus dans l’assemblée, c’est principalement comme fils de David, pas tant selon la chair que selon l’éducation. Car les fils des sages, en étant sages eux-mêmes, en engendrent d’autres. Tandis que le fils d’un autre selon la chair ne devient pas forcément père à son tour. Beaucoup de fils sont advenus, qui ne se sont pas montrés pères. Mais les fils selon l’esprit deviennent eux aussi pères » (PTA 25,4-6).

À ce titre, Salomon préfigure le Christ, lui « fils de David » (Mt 20,30 ; 21,9) :

Roi d’Israël

Dans la ligne d’Origène,

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 7,30-32 reprend aussi le sens étymologique d’Israël – « qui voit Dieu » : « Il est roi d’Israël, le voyant qui a l’intelligence qui voit Dieu, roi de l’Israël intelligible. Et pas dans n’importe quel lieu, mais roi à Jérusalem ; il règnera dans <la Jérusalem> d’en haut, la spirituelle, la ville qui voit la paix. »

Histoire des traductions

5,9ab

Littérature

1,9 rien de nouveau sous le soleil FRANÇAIS BIBLIQUE

  • Rien de nouveau sous le soleil : l'histoire se répète.

6,1 Titre de roman

  • Agatha Christie, Evil under the Sun, emprunte Qo 6,1 pour le titre de son roman. Le mal visible (une actrice remariée très riche et frivole, qui s'affiche en vacances avec son nouvel amant) aveugle les esprits mais le détective Hercule Poirot dévoile le plus grand mal, invisible (l'assassinat de cette proie facile par ledit amant aidé par la femme de celui-ci).

Arts visuels

2,14 les yeux du sage sont dans sa tête Interprétation typologique Le latin traduit littéralement l'hébreu, qui veut peut-être dire platement « le sage a les yeux où il faut », ainsi que l'a étonamment choisi la traduction liturgique officielle (cf. LH, 7e semaine du Temps Ordinaire, Lundi, Office des Lectures), rendant presque incompréhensible la lecture proposée pour le même office !  

  • Grégoire de Nysse Hom. Eccl. 5  « Les yeux du sage sont dans sa tête, mais l'insensé marche dans les ténèbres. Si l'âme lève les yeux vers sa tête, qui est le Christ, comme l'explique saint Paul, on la jugera heureuse à cause de la clarté de sa vision, puisqu'elle porte ses regards là où ne règne pas l'obscurité du mal. Ce grand Apôtre et ceux qui, pareils à lui, sont grands eux aussi, avaient les yeux dans la tête : ce sont tous ceux qui ont dans le Christ leur vie, leur mouvement et leur être. De même qu'un homme placé dans la lumière ne peut voir de ténèbres, ainsi est-il impossible à celui qui dirige son regard vers le Christ de le fixer sur quelque vanité. Avoir les yeux dans la tête — j'entends par tête le principe de toutes choses —, c'est avoir les regards fixés sur toute vertu, car le Christ est la vertu absolue » (PG 44, 683-686).

Fra Angelico, Saint Dominique adorant le Crucifié, (fresque, 1441-1442, 340 x 206 cm, Corridor nord dans le Couvent Saint-Marc, Couvent Saint-Marc, Florence)

Museo Nazionale di San Marco, Florence (Italie) © Domaine public→

Au plus près du sang rédempteur dont le Christ fait don à la terre, Dominique lève les yeux vers Celui qui le sauve, et qui est par le baptême devenu sa tête (Col 1,18 ; 1Co 12,12-27). 

3,14s La fuite du temps

18e s.

  • Hubert Robert (1733-1808), Paysage avec cascade inspiré de Tivoli (huile sur toile, 1779), 248 x 378 cm, Musée du château de Maison-Lafitte.
CONTEMPLATION 

Hubert Robert a gardé toute sa vie, de son séjour à Rome, les souvenirs d’une terre emplie de lumière et un goût prononcé pour les ruines antiques. Il recomposa de mémoire ce paysage lors de son retour à Paris : aux escarpements rocheux de Tivoli, il ajoute une cascade et un aqueduc, le pont du Gard. Installé sur la rive, un couple de voyageur donne l’échelle de cet ensemble grandiose. De la cascade, symbole de l’écoulement du temps, en passant par les masses rocheuses et ce pont qui relie deux falaises, le regard est conduit vers le ciel. La recherche de profondeur devient élévation. 

La lumière demeure celle qui dévoile et le contre jour qui apaise. Il y a donc bien plus qu’un simple paysage de montagne. Il s’agit d’une véritable vision codée : une nature démesurée et indifférente à l’homme, la puissance sauvage et le jaillissement de la cascade, alors que l’aqueduc représente une eau domestiquée par le génie d’une civilisation. Il relie deux mondes, la civilisation et une nature à dominer, où l’architecture romaine est une métaphore du pouvoir.

Mais cette méditation est aussi la contemplation d'un passé qui s’est effondré et d'un futur qui s'écroulera, le déchirant spectacle de la mort des illusions de l’homme devant la permanence de la nature, l'image de la fragilité de notre condition … Diderot commente ainsi les œuvres d’Hubert Robert : « Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y que le temps qui dure. Je marche entre deux éternités ». (d'après J.-M. N.)

4,2s plus grand éloge des morts que des vivants Désespoirs bibliques La plus illustre figure du désespéré biblique évoqué ici par Qohelet est certainement Job qui finit lui aussi par maudire le jour de sa conception (cf.  Jb 3,11-23)

Bible illustrée, 19e s.

William Blake (1757-1827), Le désespoir de Job (aquarelle préparatoire à Blake Job, 1805-1806), série Butts, Londres

Morgan Library and Museum, New-York (États-Unis) © Domaine public→

Composition

Les Illustrations du Livre de Job est un livre d'artiste de William Blake, publié en 1826, composé d'une série de vingt-deux gravures en taille-douce, qui illustrent le Livre de Job. Cette série, éditée à 315 exemplaires, est complétée par deux séries d’aquarelles préparatoires sur le même sujet (en 1805-1806 et en 1821), et par plusieurs autres œuvres. Considérée comme une des plus hautes réalisations de Blake dans le domaine du livre d'art et l'un des chefs-d'œuvre de la gravure, cette série a été aussi un des rares succès commercial et critique pour Blake. 

Musique

1,1–2,26 Vanité des vanités

17e s.

Cristofaro Caresana (1640-1709), Vanitas vanitatum et omnia vanitas

Mysterium Vocis, Cappella de' Turchini, Antonio Florio

© License YouTube Standard→, Qo 1,1-2,26

3,1–8 Il ya un temps pour tout

21e s.

Stephen Caracciolo (1962-...), To Everything there is a Season, 2013

Jonathan Brown (dir.), Canto Deo Chamber Choir

© Licence YouTube standard→, Qo 3,1-8

Composition

Stephen Caracciolo est un chef de chœur reconnu pour son art passionnel, son enseignement créatif. Il est un compositeur et arrangeur de renommée nationale dont les œuvres chorales ont été largement interprétées aux États-Unis et en Europe. Il est directeur artistique de "Lancaster Chorale", le premier chœur professionnel de chambre du centre de l'Ohio, à la tête d'un groupe de chanteurs talentueux qui interprètent une gamme impressionnante de chorales, dont la polyphonie du XVIe siècle, les motets baroques, les chansons allemandes, Britanniques et américains, chants de Noël, hymnes et chansons folkloriques.

Paroles

1 To every thing there is a season, and a time to every purpose under the heaven: 2 A time to be born, and a time to die; a time to plant, and a time to pluck up that which is planted; 3 A time to kill, and a time to heal; a time to break down, and a time to build up; 4 A time to weep, and a time to laugh; a time to mourn, and a time to dance; 5 A time to cast away stones, and a time to gather stones together; a time to embrace, and a time to refrain from embracing; 6 A time to get, and a time to lose; a time to keep, and a time to cast away; 7 A time to rend, and a time to sew; a time to keep silence, and a time to speak; 8 A time to love, and a time to hate; a time of war, and a time of peace.

20e s.

John Rutter (b. 1945), To everything there is a season, 1997

Emmanuel Drutel (dir.), Petits-Chanteurs de Saint-Thomas d'Aquin

© Licence YouTube standard→, Qo 3,1-8

Composition

To everything there is a season : Après une introduction surprenante et déroutante, ce motet qui tire son texte du livre de l'Ecclésiaste 3, 1- 8 déroule son thème avec ses oppositions permanentes : entre les voix aiguës et les voix graves, entre les quatre différents pupitres. John Rutter ne compose pas de la musique comme un prétexte, elle sert le texte : une véritable illustration sonore. La fin est particulièrement réussie, une évocation de la paix avec des harmonies chatoyantes et un climat de sérénité remarquable.

Paroles

1 To every thing there is a season, and a time to every purpose under the heaven: 2 A time to be born, and a time to die; a time to plant, and a time to pluck up that which is planted; 3 A time to kill, and a time to heal; a time to break down, and a time to build up; 4 A time to weep, and a time to laugh; a time to mourn, and a time to dance; 5 A time to cast away stones, and a time to gather stones together; a time to embrace, and a time to refrain from embracing; 6 A time to get, and a time to lose; a time to keep, and a time to cast away; 7 A time to rend, and a time to sew; a time to keep silence, and a time to speak; 8 A time to love, and a time to hate; a time of war, and a time of peace.

3,19–22 Le sort des fils de l'homme et le sort des bêtes est le même

19e s.

Johannes Brahms (1833-1897), 4 Ernste Gesänge, Op.121 - 1. Denn es gehet dem Menschen, 1896

Thomas Quasthoff (piano)

© Licence YouTube Standard→, Qo 3,19-22

Composition

Brahms écrit ce lied sur les paroles mêmes du texte du livre de Qohélet : « Le sort des fils de l'homme et le sort des bêtes est le même ». Il le composa comme une méditation sur la mort.

Voici le commentaire qu'en fait Marcel Beaufils: « lourd, écartelé entre les notes hautes et graves, coulé sur ses deux premières mesures en un geste de peur désormais perpétué par les figures instrumentales, et dont il semble désormais que la voix s'arrache en vain, la terre la gardant prisonnière. C'est une lourde matière, en effet, compacte de ses notes obsessives en pédales, creuses de ses quintes et octaves nues, prisonnière, elle aussi de ce rampement strictement conjoint « fa–sol–la–sol–fa » dont elle ne brisera jamais l’étreinte, prisonnière de ce rythme funéraire enfin, qui bat comme un temps de condamné. »

4,1–17 J'ai vu toutes les oppressions

19e s.

Johannes Brahms (1833-1897), 4 Ernste Gesänge, Op.121 - 2. Ich wandte mich und sahe, 1896

Thomas Quasthoff (piano)

© Licence YouTube Standard→, Qo 4,1-17

Composition

Brahms composa ce deuxième des quatre chants sérieux sur la phrase de l'Ecclésiaste: « J'ai vu toutes les oppressions ». Ce lied romantique poursuit sa méditation musicale sur la mort et la vanité du temps, l'année de la mort de son amie Clara Schumann.

5,1–20 Dieu est au ciel et toi sur la terre

18e s.

Antonio Vivaldi (1678-1741), «In exitu Israel» [psaume 115] RV 604, 1739

Kevin Mallon (dir.), Aradia Ensemble

© Licence YouTube Standard→, Qo 5,1-20 Ps 115,1-18

Composition

Antonio Vivaldi met en musique le texte du Psaume 114 d'une manière très dense et rapide par un style d'accompagnement très varié. Par la virtuosité de prononciation et le débordement de notes le compositeur laisse entrevoir la gravité de la phrase « Deus autem noster in cælo » que l'on retrouve dans l'Ecclésiaste pour inviter l'homme au silence.

6,1–8,17 Ma fin est mon commencement 

14e s.

Guillaume de Machaut (1300-1377), Ma fin est mon commencement

Fairy Consort, label Panidea

© License YouTube Standard→, Qo 6,6 (Qo 6,1-8,17)

"Et quand il vivrait deux fois mille ans, sans jouir du bonheur, tout ne va-t-il pas au même lieu ?" (Qo 6,6).

Composition

Guillaume de Machaut est le plus célèbre compositeur et écrivain français du XIVe siècle. Ce Rondeau illustre dans un style médiéval la répétition sans fin du cycle du temps dont parle l'Ecclésiaste.