Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Les Philistins
Gétrangers réunirent
Gréunissent
Vayant rassemblé leurs armées pour le combat M Get se réunirent
Gréunissent à Śōkōh qui est à Juda
GSokchôth de Judée
VSoccho de Juda
et ils campèrent
Gcampent entre Soko
VSoccho et Azéqa
VAzéca à ’Epes-Dammim
Gà Ephermem
Vdans le territoire de Dommin.
1 ...
2 Et Saül et les hommes d’Israël se rassemblèrent et campèrent
Gse rassemblent et campent
Vs'étant rassemblés, vinrent dans la vallée M Vdu Térébinthe
et ils se rangèrent
Gse rangent
Vmirent leur armée en ligne de bataille Vpour combattre contre les Philistins
Gen face des étrangers.
2 ...
3 Les Philistins
Gétrangers se tenaient
Gtiennent sur la montagne d’un côté
et Israël se tenait
Gtient sur la montagne de l’autre côté
et la vallée
Gle vallon Vétait entre eux.
3 ...
4 Alors sortit du camp des Philistins
Gétrangers un champion
V bâtard
du nom de « Gālᵉyāt »
G V« Goliath » de Geth
VGeth :
six coudées et un empan
Vune palme de haut,
4 ...
5 un casque d’airain sur la tête,
il était revêtu d'une cuirasse à écailles
Gen cotte de mailles
et le poids de sa cuirasse [était] de cinq mille sicles de bronze Get de fer ;
5 ...
6 il avait des jambières de bronze aux jambes
et un bouclier de bronze entre
Vcouvrait ses épaules ;
6 ...
7 le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserands
et la
Gsa pointe Mde sa lance Velle-même pesait six cents sicles de fer ;
et celui qui portait son bouclier
Gses armes marchait devant lui
Vle précédait ...
7 ...
8 Il s’arrêta et
VS’arrêtant, il criait vers les bataillons d’Israël et leur dit
Vdisait :
— Pourquoi sortez
Vvenez-vous pour vous ranger en
Vprêts pour la bataille Gpour le combat ?
Ne suis-je pas moi le Philistin
Gl'étranger et vous, les serviteurs
GHébreux
Vesclaves de Saül ?
Choisissez parmi vous un homme et qu'il descende contre moi
Vpour un combat singulier :
8 ...
9 s’il est capable de combattre avec
Gcontre moi et qu’il me tue
Gfrappe, nous serons pour vous des serviteurs
Vesclaves
mais si c'est moi qui en suis capable à son égard
Gen suis capable
Vl'emporte sur lui et que je le tue
Gfrappe, c'est vous qui serez pour nous des serviteurs
Vesclaves et qui nous servirez !
9 ...
10 Et le Philistin
Gl'étranger dit
Vdisait :
— Voici, j'
M VJ'ai défié
G Voutragé les troupes d’Israël aujourd’hui Gen ce jour
donnez-moi un homme et que nous nous battions ensemble
Get nous nous battrons ensemble
Vqu'il entre en combat singulier avec moi.
10 ...
11 Et Saül et tout
Vtous les hommes d'Israël entendirent
V entendant ces
Gles
Vdes discours du Philistin
Gde l'étranger Vde ce genre
M Get ils étaient
Gfurent stupéfaits et dans
Geurent une grande crainte ...
11 ...
12 Or David était fils de cet éphratéen, Vdont on a parlé plus haut, de Bethléem de Juda
dont le nom était « Jessé
VJessé »,
qui avait huit fils
et, aux jours de Saül, était un vieil homme, avancé en âge parmi les hommes.
12 ø
12 ...
13 Les trois fils aînés de Jessé étaient partis au combat derrière Saül
et les noms de ses trois fils qui étaient allés à la guerre :
« Éliab »
V« Heliab », l’aîné, et le deuxième « Abinadab », et le troisième « Shamma »
V« Samma » ;
13 ø
13 ...
14 MEt David était le plus jeune ;
Met les trois aînés suivirent
Vayant donc suivi Saül
14 ø
14 ...
15 Met David s'en alla et revint d’auprès de Saül pour faire paître les brebis de son père à Bethléem...
15 ø
15 ...
16 Et
VMais le Philistin s’avançait le matin et le soir et il se présenta
Vse tenait debout, quarante jours durant ...
16 ø
16 ...
17 Et Jessé
VJessé dit à David son fils :
— Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains
et cours au camp vers tes frères !
17 ø
17 ...
18 Et ces dix morceaux de fromage, porte-les au chef de leur millier
Vtribun.
Tu visiteras tes frères pour voir s’ils se portent bien
et tu prendras d’eux un gage
Vtâche d'apprendre avec qui ils sont rangés.
18 ø
18 ...
19 Or Saül et eux et tous les hommes
Vfils d’Israël combattaient contre les Philistins dans la vallée du Térébinthe.
19 ø
19 ...
20 Et David se leva
VAussi David se leva-t-il de bon matin, confia le troupeau à un gardien
et prit sa charge et
Vchargé, s'en alla comme Jessé le lui avait commandé.
Il arriva au campement
V lieu de Magala
et Vprès de l’armée Vqui sortait
Vétait sortie pour la bataille et poussait des cris de guerre.
20 ø
20 ...
21 Car Israël
et les Philistins se rangèrent en ligne, troupe contre troupe.
21 ...
G : ø
21 Car Israël avait rangé l'armée en ligne de bataille
et les Philistins s'étaient préparés face à l'adversaire.
22 Et David laissa les objets qu'il avait apportés
entre les mains du gardien des bagages
Met courut vers la ligne de bataille.
Vle lieu du combat
MEt il vint et il demandait à ses frères s'ils se portaient
Vsi tout se passait bien.
22 ø
22 ...
23 Et comme il leur parlait Vencore
voici le champion
Vapparut cet homceme bâtard
du nom de « Goliath », le Philistin de Geth
VGeth, qui s’avança
Vmontant hors des rangs des Philistins
et il dit ces mêmes paroles et David l’entendit.
Vcomme il parlait, David entendit exactement les mêmes paroles ...
23 ø
23 ...
24 Et tous les Israélites, lorsqu'ils virent l'homme, fuirent devant lui et eurent très peur.
Vcar ils le craignaient fortement.
24 ø
24 ...
25 Et quelqu'un d'Israël dit :
— Avez-vous vu cet homme qui monte ?
C’est pour outrager Israël qu’il monte !
L'homme donc qui le frappera, le roi l'enrichira de grandes richesses
et il lui donnera sa fille
et il affranchira
Vrendra la maison de son père Vexempte de tribut en Israël.
25 ø
25 ...
26 Et David s'adressa aux hommes qui se tenaient avec lui, disant :
— Que fera
Vdonnera-t-on à l'homme qui frappera
Vaura frappé ce Philistin
et qui ôtera
Vaura ôté l’opprobre d'Israël ?
C'est qui, Venfin, ce Philistin incirconcis
qui outrage
Va outragé les troupes du Dieu vivant ?
26 ø
26 ...
27 Et le peuple lui répéta la même parole,
VMais le peuple lui répétait le même discours, en disant :
— Voilà ce qu'on fera
Vdonnera à celui qui le frappera...
Vl'aura frappé...
27 ø
27 ...
28 Et comme Éliab
VHeliab, son frère aîné, l'avait entendu
qui parlait aux hommes,
Vavec d'autres, sa colère s’enflamma
Vil se mit en colère contre David et dit :
— Pourquoi es-tu descendu
Vvenu et à qui
Vpourquoi as-tu laissé ces quelques brebis dans le désert ?
Je connais, moi, ta superbe et la méchanceté de ton cœur
Vta négligence
car c’est bien pour voir la bataille que tu es descendu !
28 ø
28 ...
29 Et David dit : — Qu’ai-je fait Mmaintenant ? N’est-ce pas une [simple] parole ?
VEst-ce qu'en quoi que ce soit, ce n'est pas le verbe ?
29 ø
29 ...
30 Puis il s'écarta Và quelques pas de lui vers un autre
et dit la même parole
Vtint le même discours
et le peuple lui répondit la même parole que la première fois.
30 ø
30 ...
31 Et les paroles que David avait dites furent entendues
et on les rapporta à Saül
et il le fit venir.
31 ...G: ø
31 Or les paroles que David avait dites furent entendues
elles furent racontées en présence de Saül
32 Et David dit à Saül :
— Que le cœur Gde mon seigneur ne défaille à personne
Gdonc pas à cause de lui !
Ton serviteur ira et combattra avec ce Philistin
Gcet étranger.
32 ...
32 et comme on l'avait conduit jusqu'à lui, il lui dit :
— Que personne ne perde cœur à cause de lui !
C'est moi, ton esclave, qui vais combattre contre ce Philistin !
33 Et Saül dit à David :
— Tu n'es pas capable d'aller contre
Vde résister à ce Philistin
pour
Vni de combattre contre lui parce que tu es un enfant
et lui, un homme de guerre depuis sa jeunesse.
33 ...
34 Et David dit à Saül :
— Ton serviteur faisait paître le troupeau pour
Vde son père
et Gquand un lion ou un ours
Gune ourse venait
M Vet il enlevait une brebis du Vmilieu du troupeau
34 ...
35 et je sortais à sa poursuite
Vles suivais et le
Vles frappais
et je l'arrachais de sa
Vleur gueule
et il se dressait
Vils se dressaient contre moi
et je le
Vles saisissais à la
Vleur gorge
et je le frappais
Vles étranglais et le
Vles tuais !
35 ...
36 Et
VAlors le lion et l'ours, moi, ton serviteur
V moi, ton esclave, je les ai abattus :
Vdonc ce Philistin incirconcis lui aussi sera comme l’un d’eux
car il a outragé les troupes
Vosé maudire l'armée du Dieu vivant !
36 Et ton serviteur battait l'ourse et le lion
et l'étranger incirconcis sera comme l’un de ceux-ci.
N'irai-je pas le frapper et enlever aujourd'hui d'Israël la honte ?
Qui est en effet cet incirconcis qui a outragé les bataillons du Dieu vivant ?
36 ...
37 Et David dit :
— YHWH
G VLe Seigneur qui m’a délivré de la patte
Vgriffe du lion et de la patte de l’ours
Gl’ourse
me délivrera lui-même de celle de ce Philistin
Gcet étranger incirconcis !
Et Saül dit à David :
— Va et M Vque YHWH
G Vle Seigneur soit
Gsera avec toi !
37 ...
38 Et Saül revêtit David de ses vêtements
Gd'un manteau militaire
et M Vmit sur sa tête un casque d’airain
M Vet le couvrit d’une cuirasse.
38 ...
39 Puis David ceignit
Gil ceignit David de son épée par-dessus ses vêtements
Gson manteau militaire
et il voulut marcher car il n’avait pas essayé
Get il eut peine à se déplacer une fois ou deux.
Et David dit à Saül :
— Non, je
MJe ne peux pas marcher avec ses choses car je n’en ai pas l'expérience.
Et David les déposa
GEt ils les lui enlèvent.
39 ...
39 David, donc, ceint du glaive de Saul par-dessus son vêtement
essaya de voir s'il pouvait avancer en armes
car il n'en avait pas l'habitude
et David dit à Saül :
— Je ne peux pas avancer ainsi parce que je n'ai aucun entraînement
et il les déposa.
40 Il prit son bâton en main
V, qu'il avait toujours dans les mains,
et se choisit du torrent cinq pierres polies
Vextrêmement lisses
et les mit M Gensemble dans la besace de berger qu'il avait avec lui,
Vil prit sa fronde à la main
et s’avança contre le Philistin
Gl'homme étranger.
40 ...
41 Et le Philistin allait, s’avançant et s'approchant de David
et celui qui portait ses armes devant lui.
41 ø
41 ...
42 Et Vcomme le Philistin regarda, il vit
Vavait regardé et qu'il avait vu David, Met il le méprisa
car c'était un jeune homme Vet il était roux avec une belle apparence
Vet beau de visage.
42 Et Goliath vit David et il le méprisa
car c'était un enfant et il était roux avec de beaux yeux.
42 ...
43 Et le Philistin dit à David :
— Suis-je un chien, moi, pour que tu viennes à moi avec des bâtons
Vun bâton ?
Et le Philistin maudit David par ses dieux.
43 Et l'étranger dit à David :
— Suis-je comme un chien pour que toi tu viennes contre moi avec un bâton et des pierres ?
Et David dit : — Non, mais pire qu'un chien.
Et l'étranger maudit David par ses dieux.
43 ...
44 Et le Philistin
Gl'étranger dit à David :
— Viens à moi ! que je donne ta chair
G Vtes chairs aux oiseaux du ciel et aux bêtes
Gtroupeaux de la terre !
44 ...
45 Et David dit au Philistin
Gà l'étranger :
— Toi, tu viens à moi avec l’épée et la lance et le javelot
et moi je viens à toi au nom de YHWH
Vdu Seigneur des armées
GSabaôth, M Vdu Dieu des troupes d’Israël que tu as outragées V46. aujourd'hui
45 ...
46 M GAujourd’hui YHWH
G Vle Seigneur te livrera
Gt'enfermera dans ma main
et je te frapperai
Gtuerai et j'ôterai ta tête de dessus toi
Vje t'arracherai la tête
et je donnerai les cadavres
Gtes membres et les membres du camp des Philistins
Gétrangers en ce jour aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre
et toute la terre saura qu’il y a un Dieu en Israël
46 ...
47 et toute cette assemblée reconnaîtra
que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que YHWH
G Vle Seigneur sauve
car à YHWH
Gau Seigneur
Và lui est la guerre et il
Gle Seigneur vous livrera entre nos mains !
47 ...
48 Et Mil arriva que, comme le Philistin s'était levé et qu'il venait et s’approchait contre David
David se hâta et courut vers le champ de bataille à la rencontre du Philistin.
48 Et l'étranger se dressa et il alla à la rencontre de David.
48 ...
49 Et David
Vil tendit sa main vers la besace
et prit une pierre et la lança avec sa
Gla fronde
et frappa le Philistin
Gl'étranger au front
et la pierre s’enfonça à travers le casque dans son front
et il tomba sur sa face contre terre.
49 ...
50 Et David l'emporta contre le Philistin avec une fronde et une pierre
et tua le Philistin frappé ;
et
Vet alors que David n’avait pas d’épée dans la main
50 ø
50 ...
51 Met il courut et se tint sur le Philistin
et prit son épée et la tira de son fourreau
et il le tua et lui coupa la tête.
Et les Philistins, voyant que leur champion
Vle plus fort d'entre eux était mort, s'enfuirent.
51 et David courut et se tint contre lui et il prit son épée et le mit à mort et il lui ôta la tête.
Et les étrangers virent que leur champion était mort et s'enfuirent.
51 ...
52 Et les hommes d’Israël et de Juda se levèrent
Vs'étant levés
ils poussèrent des cris et poursuivirent les Philistins jusqu’à ce qu'ils arrivent à la vallée
et jusqu’aux portes d’Accaron.
Et les blessés des Philistins tombèrent sur le chemin de Ša‘ărayim
VSarim jusqu’à Geth
VGeth et jusqu’à Accaron.
52 Et les hommes d'Israël et de Juda se lèvent
et poussèrent des cris et ils [les] poursuivirent jusqu'à l'entrée de Geth
et jusqu'à la porte d'Askalon
et des blessés parmi les étrangers tombèrent sur le chemin des portes et jusqu'à Geth et jusqu'à Akkarôn.
52 ...
53 Et les fils
Gdes hommes d’Israël s'en revinrent de la poursuite des
Gs'en revinrent se détournant de la poursuite des
Vétant revenus après avoir poursuivi les Philistins
Gétrangers
M Get ils pillèrent
Gsaccageaient leur camp.
53 ...
54 Et David prit
Vprenant la tête du Philistin
Gde l'étranger
M Get la porta à Jérusalem
et il mit ses armes dans sa tente.
54 ...
55 Et au moment où Saül avait vu David sortant contre le Philistin
il dit à Abner chef de l’armée :
— De qui
Vquelle lignée ce jeune homme est-il fils
Vdescend-il, Abner ?
Et Abner dit :
— Ton âme est vivante, ô roi, je ne sais pas.
55 ø
55 ...
56 Et le roi dit : — Demande, toi, de qui ce garçon est le fils.
56 ø
56 ...
57 Et alors que David était de retour après avoir frappé le Philistin
Abner le prit et l'amena
Vl'introduisit devant Saül
ayant à la main la tête du Philistin.
57 ø
57 ...
58 Et Saül lui dit :
— De qui es-tu fils
Vquelle famille es-tu, jeune homme ?
Et David dit :
— Je suis fils de ton serviteur
Vesclave Jessé
VJessé, le Bethléemite.
58 ø
58 ...
8,1–31,13 Saül, héros d'opéra
Georg Friedrich Haendel, né à Halle en 1685, mort à Londres en 1759, montra très tôt des dons exceptionnels pour la musique. Organiste de la cathédrale de sa ville natale, il part pour Hambourg en 1703, où l'on joue ses premiers opéras en 1705. En 1710, il s'installe à Londres où il impose l'opéra italien à un public qui en ignorait presque tout. En 1719, il est nommé directeur de l'Académie Royale de Musique. Trois ans plus tard, il est naturalisé anglais.
Le théâtre a été au centre des activités de Haendel tout au long de sa vie. Des 39 opéras qui nous sont parvenus, tous, sauf trois, furent composés pour Londres. Destinés à un public aristocratique, ils conservent beaucoup des caractéristiques des opéras de cour de l'époque, en particulier l'utilisation de chanteurs virtuoses. Tous appartiennent à la tradition de l'opera seria ; l'œuvre est construite sur le récitatif et l'aria, les rôles masculins principaux sont confiés à des castrats, l'emploi des ensembles et des chœurs est restreint. La plupart des intrigues sont construites sur des thèmes classiques ou historiques, certaines font appel au fantastique et au merveilleux (Alcina, Orlando). Parmi les plus célèbres, citons : Tamerlano, Rodelinda, Orlando, Ariodante, Xerse. Vers la fin de sa vie, Haendel reporta une partie de son génie dramatique sur l'oratorio (Samson, Jephta, le Messie) ; il put s'y libérer de l'emprise de l'aria da capo et proposer une écriture vocale nouvelle.
Charles Jennens (1700-1773) était un riche propriétaire, musicien amateur et homme de lettres qui soutenait la « cause » haendélienne depuis le début. On suppose que c’est en 1735 qu’il soumit au compositeur le livret de Saül. Mais le moment était mal choisi, Haendel n’ayant pas encore renoncé à ses ambitions italiennes, et le livret atterrit probablement dans un tiroir. Il n’en sortit qu’en 1738, après l’échec d’une souscription lancée par Heidegger pour une nouvelle saison d’opéra. Le 23 juillet, Haendel mettait sur papier les premières notes de Saül dont il acheva la première mouture en août. Il interrompit la composition entre le 9 et le 20 septembre et termina l’œuvre – après une révision profonde, surtout de la dernière partie – le 27 septembre. Trois jours plus tard, il en était déjà à esquisser Israël en Egypte…
A 53 ans, il ouvrait une nouvelle époque de sa vie. Saül allait être produit au King’s Theatre, loué à Heidegger, selon le schéma déjà utilisé en 1736, dans le cadre d’une saison construite autour d’œuvres anglaises données en concert. Saül inaugura la série le 16 janvier 1739 et fut donné quatre fois. Le succès ne fait aucun doute, comme le démontrent de nombreux témoignages. Le rôle de David, écrit initialement la mezzo-soprano Marchesini fut repris par un Mr. Russell, probablement un ténor qui dut le transposer ; lors des reprises – cinq à Londres, entre 1740 et 1754, et une, triomphale, à Dublin en 1742 – le rôle traversa tous les registres, depuis sopranos jusqu’aux basses, en passant par le castrat Andreoni pour qui on le traduisit en italien ; à Dublin on le confia naturellement à Mrs Susannah Cibber, premier alto du Messie, et tragédienne de génie. Comme la plupart des drames bibliques de Haendel, Saül ne disparut jamais du répertoire, tant en anglais qu’en traduction allemande, faisant souvent l’objet de productions théâtrales.
Inspiré par un livret admirablement construit, dans lequel Jennens parvient à resserrer les épisodes du Premier livre de Samuel, et à en extraire l’essence des conflits humains (il y ajoute celui de Merab, judicieusement emprunté à un autre écrivain), Haendel produit un drame d’une grandeur et d’une force exceptionnelles, littéralement inédites dans la musique de son siècle. La tragédie progresse à grands pas, ignorant l’unité de lieu et de temps, toute entière vouée à l’exaltation des passions humaines et aux leçons profondes qu’il faut tirer du spectacle de leur périlleux empire.
Saul : basse ; David : ténor ; Jonathan : ténor ; Michal : soprano ; Merab : soprano ; Grand’Prêtre : ténor ; Sorcière d’Endor : alto ; Samuel : basse ; Doeg : ténor ; Amalekite : ?
Une ouverture en quatre mouvements et un grand tableau triomphal – l’Epinicion – à la gloire de David, vainqueur de Goliath – plantent le décor (How excellent ! – an infant raised – Along the monster – The youth inspired). Michal, la fille de Saül que David aimera, annonce l’arrivée du « divin adolescent » (Oh, godlike youth). Celui-ci entre en scène tenant la tête ensanglantée de Goliath. Saül l’invite à rester auprès de lui, en lui proposant d’épouser sa fille. David accepte les faveurs, mais refuse l’éloge : Dieu est seul responsable de ses victoires (O King, your favours). Jonathan, fils de Saül, est émerveillé par tant de vertu, alors que Merab, sa sœur, s’en offense (What abject thoughts). Mais Jonathan n’a cure de la basse extraction de David (Birth and fortune). Saül offre à David la main de Merab qui la rejette avec mépris (My soul rejects), à l’étonnement de sa sœur, Michal (See, with what a scornful air). Le temps passe (Sinfonia). Le carillon annonce le retour des deux guerriers, Saül et David, mais les louanges maladroites du peuple (Welcome, welcome) dressent le Roi contre son jeune vassal. La fureur de Saül (With rage I shall burst) n’a semble-t-il étonné personne : sa fille Michal confirme qu’il s’agit d’une vieille maladie (Fell rage and black despair), et que seule la lyre de David peut apaiser les souffrances du Roi ; hélas, la thérapie semble avoir perdu toute efficacité.
Les paroles de David (O Lord, whose mercies) restent sans effet sur Saül qui lance son javelot sur le chanteur (A serpent in my bosom warmed). L’ayant raté, il ordonne à Jonathan de le poursuivre et le tuer. Merab condamne son père fantasque (Capricious man), alors que Jonathan proteste (Oh, filial pietry ! – No, cruel father). Le chœur prie Dieu de préserver David de la fureur meurtrière de Saül (Preserve him) ;
Le chœur déplore la fatale jalousie qui s’est emparée du cœur de Saül (Envy ! eldest born of hell). Jonathan jure son amitié à David (But sooner Jonathan stream) qui aime Michal (Such Haughty beauties). Jonathan tente à nouveau de calmer son père (Sin not, o king) qui feint une guérison (As great Jehovah) à la plus grande joie de Jonathan (From cities stormed) ; Saül accepte de donner Michal à David, en espérant le faire tuer par ses ennemis. Michal et David échangent leur vœux (duo : Of fairest of ten thousand fair), et le peuple approuve leur union (Is there a man). Le temps passe à nouveau (Sinfonia) Saül n’est pas guéri : il a de nouveau lancé son javelot sur David. Michal sauve le jeune homme in extremis (duo : At persecution I can laugh) lorsqu’un messager du roi vient le chercher avec des intentions évidentes. Michal ne tremble pas (No, let the guilty tremble), tandis que David est parvenu à gagner le cœur de sa belle-sœur Merab, horrifiée par la cruauté de Saül (Author of peace). (Sinfonia). Saül ne pouvant atteindre David, lève la main sur son propre fils Jonathan. Le chœur réagit avec horreur et crainte (O fatal consequence). Ouvert et clos par une fresque chorale, le IIe acte a mené la tragédie à son point culminant.
Saül visite la grotte de la Sorcière d’Endor, et sollicite l’oracle (accompagnato : Wretch that I am). La Sorcière invoque l’esprit du prophète Samuel (infernal spirits). De sa bouche, Saül reçoit l’impitoyable verdict : il sera tué avec son fils Jonathan. (Sinfonia). Après la bataille, un Amalécite en informe David. (Marche funèbre). En symétrie avec la cérémonie triomphale du début, la tragédie s’achève sur un tableau funèbre auquel participent David, Michal, Merab et le Grand prêtre, hommage idéalisé au roi défunt et à son fils (Mourn Israel – From This unhappy day – Brave Jonathan – Eagles were not so swift – In Sweetest harmony – O fatal day – Gird on thy sword).
Bibliographie : Piotr ; Programme Opéra national de Paris, Jules César, saison 2010-2011, p.19.
Mille et un opéras (Les Indispensables de la musique), Paris: Fayard, 200416,1–31,33 Le Roi David, héros symphonique
Ce psaume symphonique en trois parties pour narrateur, trois solistes (SAT), deux chœurs et orchestre est une œuvre de Arthur 1S 16,1-31,13). La deuxième partie célèbre le couronnement de David, sa danse devant l'arche (2S 6,1-23), et la prédiction de la naissance de Solomon par l'ange (2S 7,1-29). Elle se conclue par un chœur d'anges chantant « Alleluia ». La troisième partie raconte les histoires tragiques de David et Bethsabée (2S 11,1-12,31) et la mort d'Absalon (2S 18,1-19,44) ; elle se termine avec la repentance de David (Ps 51,1-21), l'expression de sa piété (Ps 121,1-8), de sa loyauté (Ps 18,1-51) et sa mort paisible (1R 2,1-46), suivie d'un chœur d'Alleluia sereins suggérant l'ascension de l'âme de David au ciel. On retient de nombreux chants de cet oratorio comme le « Cantique du berger David » inspiré du Ps 23,1-6, la lamentation pour soprano « Ah ! si j'avais des ailes de colombe » (Ps 55,6), et l'incantation dramatique de la Sorcière d'Endor (1S 28,1-25), où la sorcière appelle Samuel, d'abord en sifflant puis par un crescendo jusqu'à un rugissement. Des parties instrumentales sont également restées célèbres comme la « Marche des Hébreux », la « Marche des Philistins » ou encore le « Couronnement de Salomon ».
basée sur l'histoire de David. Elle combine des textes des Psaumes, de Job, d'Isaïe et d'un Psaume non biblique de la Renaissance du poète Clément Marot. La première partie raconte l'histoire de la jeunesse de David et se concentre sur la jalousie de Saul, culminant dans sa défaite et sa mort à Gilboa (Part I : 1. 0:01 Introduction 2. 2:07 Cantique du berger David 3. 3:55 Psaume : Loué soit le Seigneur 4. 5:23 Chant de victoire 5. 6:16 Cortège 6. 8:13 Psaume : Ne crains rien 7. 10:15 Psaume : Ah! Si j'avais des ailes de colombe 8. 13:42 Psaume : Cantique des Prophètes 9. 15:27 Psaume : Pitié de moi, mon Dieu 10. 17:59 Le camp de Saül 11. 20:04 Psaume : l'Éternel est ma lumière infinie 12. 21:49 Incantation : La Pythonisse 13. 24:18 Marche des Philistins 14. 25:57 Lamentations de Guilboa. Part II : 15. 31:00 Cantique de fête 16. 32:23 La danse devant l'arche. Part III : 17. 43:09 Cantique : De mon cœur jaillit un cantique 18. 44:45 Chant de servante 19. 46:38 Psaume de pénitence 20. 49:00 Psaume : Je fus conçu dans le péché 21. 52:54 Psaume : Je lève mes regards vers la montagne 22. 54:29 La chanson d'Ephraïm 23. 55:45 Marche des hébreux 24. 58:22 Psaume : Je t'aimerai, Seigneur, d'un amour tendre 25. 1:00:57 Psaume : Dans cet effroi 26. 1:02:23 Couronnement de Salomon 27. 1:04:15 Mort de David.
16,1–31,13 David, héros mythique
De nombreux réalisateurs ont donné à voir l'histoire de David et Goliath : David et Goliath (1908), un film américain de Sidney Olcott ; David et Goliath (1910), un film français de Henri Andréani David et Goliath (1960), un film italien réalisé de Richard Pottier ; David et Goliath (2016), un film de Wallace Brothers. Dans le peplum italo-américain de 1960, elle est sertie dans l'histoire plus complète de l'ascension difficile de David comme successeur du premier roi d'Israël.