La Bible en ses Traditions

Jean 13,1–20,31

Byz V S TR Nes

Avant la fête de Pâque

Jésus, sachant que son heure était venue de passer

Vl'heure était venue qu'il passât de ce monde vers le Père,

ayant

V Scomme il avait  aimé les siens qui étaient dans le monde 

jusqu’à la fin il les aima.

Pendant un souper

VLe souper terminé, alors que déjà le diable avait jeté

Vle diable avait mis 

Sle satan avait placé au cœur de Judas de Simon Iscariote qu'il

V Nesque Judas fils de Simon Iscariote

Sde Judas fils de Simon Iscariote qu'il le livre

Byz S TRJésus, sachant que le Père a tout remis en ses mains

et que de Dieu il est sorti et vers Dieu il va

V Nesil se lève du souper et dépose ses vêtements

et ayant pris

Vcomme il avait pris un linge, il s’en ceignit ;

S les reins ;

il verse ensuite de l’eau dans un bassin

et il commença à laver les pieds des disciples

et à les essuyer avec le linge dont il s'était ceint...

Il arrive donc à Simon Pierre

VSimon-Pierre

  et celui-ci

Nesil

Vet Pierre

SSimon lui dit :

— Seigneur, toi, me laver les pieds ?

Jésus répondit et lui dit :

— Ce que je suis en train de faire moi, toi tu l'ignores à présent mais tu comprendras plus tard.

Pierre lui dit :

— Non, tu

VTu ne me laveras pas les pieds : jamais !

Jésus lui répondit :

Si je ne puis te laver les pieds

VTant que je ne t'aurai pas lavé, tu n’as pas de part avec moi.

Simon-Pierre lui dit :

SAlors Seigneur, Stu ne me laveras pas seulement mes pieds, mais les mains et la tête aussi !

10 Jésus lui dit :

— Qui s'est baigné n'a pas besoin de se laverByz S TR Nes, sinon les pieds,

mais

Scar il est pur tout entier ;

vous aussi êtes purs, mais non pas tous.

11 Il savait, en effet, qui était celui qui était en train de le livrer

c’est pourquoi il dit : — Vous n’êtes pas purs « tous ».

12 Après donc qu’il leur eut lavé les pieds et qu'il eut repris

Vleur lava les pieds et qu'il reprit ses vêtements

il s'allongea

Vcomme il s'était allongé de nouveau et

Vil leur dit :

— Comprenez-vous ce que pour vous je viens de faire ?

Vj'ai voulu faire pour vous ?

13 Vous, vous m’appelez « le Maître et le Seigneur »

V: « Maître ! »  et : « Seigneur ! »

S: « Notre Maître » ! et : « Notre Seigneur ! » 

et vous dites bien : je le suis en effet.

14 Si donc je vous ai lavé les

Vj'ai lavé vos  pieds

moi, le Seigneur et le 

Svotre Seigneur et votre  Maître,

vous aussi, vous devez

Scombien plus devez-vous, vous-mêmes, vous laver les pieds les uns des autres

15 car c'est un exemple que je vous ai donné 

afin que, comme moi j'ai fait pour vous, Vde même vous aussi vous fassiez.

16 Amen, amen, je vous dis :

— Il n'y a pas de serviteur

Vd'esclave plus grand que son seigneur

ni d'émissaire

Vd’apôtre plus grand que celui qui l’envoie ;

Vl’a envoyé ;

17 si vous savez cela, heureux êtes-vous si vous le faites !

Vserez-vous quand vous l'aurez fait ! 

18 Ce n'est pas de vous tous que je le dis

je connais, moi, ceux que j’ai choisis

mais pour que s’accomplisse l’Écriture :

« Celui qui mange avec moi le

Nesmon pain a levé contre moi son talon. »

19 Dès à présent je vous [le] dis, avant que cela arrive

afin que, lorsque ce sera arrivé, vous puissiez croire

Vcroyiez que moi je suis.

20 Amen, amen, je vous dis :

— Qui accueille celuiV, quel qu'il soit, que j'aurai envoyé m'accueille moi

et qui m'accueille accueille celui qui m’a envoyé.

21 Ayant

VComme il avait dit cela, Jésus fut troublé en esprit

et il attesta par ces mots :

— Amen, amen, je vous dis : — C'est

V que c'est l'un de vous qui me livrera !

22 Les disciples se lançaient Byz V S TRdonc des regards les uns aux autres

ne sachant de qui 

Vhésitant sur celui dont

Sparce qu'ils se demandaient de qui il voulait parler...

23 Or un de ses disciples était allongé contre le sein de Jésus   

(celui qu'aimait Jésus)

24 Simon Pierre

VSimon-Pierre lui fait donc signe de demander

V Neset lui dit :  

qui pouvait être celui dont il parlait.

V— Qui est celui dont il parle ?

Sde qui il parlait.

Nes— Demande qui est celui dont il parle !

25 Celui-ci laissa donc tomber [sa tête]

Byz TRCelui-ci, laissant tomber [sa tête]

VC'est pourquoi, comme il s'était retourné

SCe disciple se pencha sur la poitrine de Jésus, Vcelui-là lui dit :

— Seigneur

SMon Seigneur c'est qui ?

Byz TR Nes
V S

26 Jésus donc répond :

— C'est celui à qui moi je tremperai la bouchée et à qui je la donnerai.

Trempant alors la bouchée,

il la prend et la donne à Judas, [fils] de Simon Iscariote.

26 Jésus répond Sen disant :

— C'est celui à qui moi j'aurai offert

Sje donnerai du pain trempé.

Et comme il avait trempé du pain, il

SJésus trempa du pain et

le donna à Judas Sfils de Simon Iscariote.

Byz V S TR Nes

27 Après la bouchée

Sle pain, Byz TR Nesle Satan alors entra en lui

et Jésus lui dit Byz TR Nesdonc :

— Ce que tu fais, fais-le Vplus vite.

28 Or pourquoi il lui avait dit cela, aucun de ceux qui étaient allongés à table ne comprit.

29 Certains, en effet, pensaient (parce que Judas avait la bourse)

que Jésus lui disait

Squ'il lui commandait :

— Achète ce qu’il nous faut

Vdont nous avons besoin pour la fête

ou de donner quelque chose aux pauvres.

30 Ayant donc pris

VComme donc il avait accepté  la bouchée, il sortit aussitôt

or c'était la nuit.

Sil faisait nuit quand il sortit.

31 Quand donc il fut sorti, Jésus dit :

— Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié

et Dieu a été glorifié en lui :

32 si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même

et le glorifiera sans tarder.

33 Petits

SMes petits  enfants, c'est pour encore un peu que je suis avec vous ;

vous me chercherez

et comme j’ai dit aux Juifs : « — Là où je vais, vous, vous ne pouvez venir ! »

à vous aussi je [le] dis maintenant.

34 C'est un commandement nouveau que je vous donne : que vous vous aimiez les uns les autres

comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.

35 À cela tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :

si vous avez de la charité les uns pour les autres.

36 Simon Pierre

VSimon-Pierre lui dit :

— Seigneur, où vas-tu ?

Jésus répondit :

— Où je vais moi, tu ne peux maintenant me suivre

tu me suivras plus tard.

Vmais tu suivras après.

Sà la fin tu viendras.

37 SSimon Pierre lui dit Byz S TR Nesalors :

— Seigneur, pourquoi

VPourquoi ne puis-je te suivre maintenant ?

Ma vie,

VMon âme, je l'offrirai pour toi !

38 Jésus lui répondit

Vrépondit

Slui dit

Nesrépond :

Ta vie

VTon âme, tu l'offriras pour moi ?

Amen, amen, je te le dis :

— Le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.

14,1 Que votre cœur ne se trouble pas

Byz V TR Nesvous qui  croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

14,2 Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures :

sinon vous aurais-je dit

que je vais vous préparer une place ?

14,3 Et si je pars

Vlorsque je serai parti,  et vous prépare

Vet vous aurai préparé

Byz Sje vous préparerai   une place,

je reviendrai bientôt vous prendre auprès de moi

afin que là où moi je suis, vous soyez aussi.

14,4 Et là où je vais, Byz V S TRvous [le] savez, et

 le chemin vous [le] savez.

14,5 Thomas lui dit :

— Seigneur, nous ne savons pas où tu vas : comment pouvons-nous savoir le chemin ?

14,6 Jésus lui dit :

— Moi je suis le chemin, la vérité et la vie.

Personne ne vient au

Sà mon Père sinon par moi.

14,7 Si vous m’aviez

Nesavez connu, vous auriez aussi connu

Nesconnaîtrez aussi mon Père.

Dès à présent, vous le connaissez et vous l’avez vu.

14,8 Philippe lui dit :

— Seigneur

SNotre Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit.

14,9 Jésus lui dit :

Tant de temps que je suis

STout ce temps j'ai été avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ?

Vvous ne me connaissez pas !  

Celui

VPhilippe, celui qui m’a vu a vu le Père.

Comment toi, dis-tu : — Montre-nous le Père ?

14,10 Ne crois-tu pas que moi je suis dans le

Smon Père et que le

Smon Père est en moi ?

Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de moi-même,

mais le

Smon Père demeurant en moi fait V TRlui-même les

Sces

Nesses œuvres.

Byz S TR Nes
V

14,11 Croyez -moi : moi

Sque je suis dans le

Smon Père et le

Sque mon Père est en moi sinon, croyez à cause des oeuvres mêmes.

11 Ne croyez-vous pas que moi je suis dans le Père et que le Père est en moi ?

14,12 Amen amen je vous dis :

— Celui qui croit en moi, les œuvres que moi je fais, lui aussi les fera 

et il en fera de plus grandes parce que moi je vais vers le

Smon Père.

12 Sinon, croyez à cause des œuvres mêmes.

Amen, amen, je vous dis :

— Celui qui croit en moi, les œuvres que moi je fais, lui aussi les fera

et il en fera de plus grandes parce que moi je vais vers le Père.

Byz V S TR Nes

14,13 Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai

pour que le Père soit glorifié dans le Fils.

14,14 Si vous me demandez quelque chose en mon nom, Byz TR Nesmoi je [le] ferai.

14,15 Si vous m’aimez, gardez

Nesvous garderez mes commandements.

14,16 Et moi je prierai le

Smon Père, et il vous donnera un autre Paraclet

pour qu’il soit

Byz V TRdemeure  toujours avec vous ;

14,17 l’Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir

parce qu’il ne le voit ni ne le connaît,

Byz V S TRmais vous, vous le connaissez parce qu’il demeure

Vdemeurera  chez vous et qu'il sera

Sest en vous.

14,18 Je ne vous laisserai pas orphelins

je viendrai vers vous.

14,19 Encore un peu et le monde ne me voit plus 

mais vous, vous me voyez

parce que moi je vis et que vous aussi vous vivrez.

14,20 En ce jour-là vous connaîtrez, vous, que moi je suis en mon Père et vous en moi, et moi en vous.

14,21 Celui qui a mes commandements et qui les garde

c’est celui-là qui m’aime 

et celui qui m’aime sera aimé de mon Père 

et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.

14,22 Judas, non pas l’Iscariote, lui dit :

SMon Seigneur, que s'est-il produit, que tu ailles te manifester à nous et non au monde ?

14,23 Jésus répondit et lui dit :

— Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole

mon Père l’aimera

et nous viendrons vers lui, et nous ferons demeure chez

Vdemeures chez

Sdemeure avec lui. 

14,24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles.

Or la

Scette parole que vous entendez n’est pas de moi

mais du Père qui m’a envoyé.

14,25 Je vous ai dit ces choses, demeurant près de

Vdemeurant chez

Spendant que j'étais avec vous.

14,26 Mais le Paraclet, l’Esprit-Saint que le

Smon Père enverra en mon nom

lui, il vous enseignera toutes choses

et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

14,27 Je vous laisse la paix, c'est ma paix que je vous donne

ce n'est pas comme comme le monde [la] donne que moi je vous [la] donne.

Que votre cœur ne se trouble ni ne s’effraye.

14,28 Vous avez entendu que moi je vous ai dit : — Je m’en vais et je viens vers vous !

Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le

Smon Père

car le

Smon Père est plus grand que moi.

14,29 MaintenantSvoici, j’ai fini par vous le dire, avant que le fait ne se produise,

pour que vous puissiez croire quand il se produira.

14,30  Désormais je ne parlerai plus beaucoup avec vous

car il vient, le prince de ce monde, et en moi il n’a rien.

14,31 Mais afin que le monde connaisse que j’aime le

Smon Père

et que selon le commandement que le

Smon Père m’a donné, ainsi je fais.

Levez-vous, partons d’ici.

15,1 Moi je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron

Vl'agriculteur :

15,2 tout sarment en moi qui ne porte

Sdonne pas de fruit, il l'enlève

et tout [sarment] qui porte

Sdonne du fruit, il l'émonde

Vle purifiera

Sle purifie afin qu’il porte plus de fruit.

15,3 Vous êtes déjà purs, vous, par

Và cause de la parole que je vous ai dite.

15,4 Demeurez en moi et moi en vous :

de même que le sarment ne peut de lui-même porter

Sdonner du fruit s’il ne demeure

Vn'a pas demeuré dans la vigne

de même vous non plus si vous ne demeurez

Vn'avez pas demeurés en moi.

15,5 Moi je suis la vigne, vous les sarments :

qui demeure en moi et moi en lui

celui-là porte beaucoup de fruit

Sfait venir beaucoup de fruits 

parce que sans moi vous ne pouvez rien faire.

15,6 Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est

Vsera jeté dehors comme  le sarment et il sèche

Vle sarment et il sèchera

Sun sarment desséché

puis on les ramasse

Vramassera, on les jette au feu et ils brûlent.

15,7 Si vous demeurez

Vêtes demeurés en moi et que mes paroles demeurent

Vont demeuré en vous

V S tout ce que vous voudrez

Vaurez voulu, demandez[-le]

V Svous [le] demanderez et cela vous arrivera.

15,8 En ceci le

Smon Père a été glorifié :

que vous  portiez beaucoup de fruit

Sfassiez venir beaucoup de fruits

et que vous deveniez mes disciples.

15,9 Comme le

Smon Père m’a aimé et que moi je vous ai aimés

demeurez dans mon amour.

15,10 Si vous gardez

Vavez gardé mes commandements, vous demeurerez dans mon amour

comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et demeure dans son amour.

15,11 Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous

et que votre joie soit complète.

15,12 Ceci est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

15,13 Personne n'a plus grand amour que celui-ci : que quelqu'un donne sa Vpropre vie pour ses amis.

15,14 Vous êtes, vous, mes amis, si vous faites

Vavez fait ce que moi je vous commande.

15,15 Désormais je ne vous appelle plus « serviteurs »

Vdis plus « esclaves »

parce que le serviteur

Vl'esclave ignore ce que fait son seigneur

mais vous, je vous ai appelés

Vdit « amis »

parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père je vous l’ai fait connaître.

15,16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi qui vous ai choisis

et établis pour que vous alliez et portiez du fruit

Sdes fruits

et que votre fruit demeure ;

Svos fruits demeurent ;

pour que tout ce que vous demanderez

Vaurez demandé au

Sà mon Père en mon nom, il vous le donne.

15,17 Ce que je vous commande c’est de vous aimer les uns les autres.

15,18 Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous.

15,19 Si vous étiez

Vaviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ;

mais

Vau contraire, parce que vous n’êtes pas du monde et

Vmais que moi je vous ai choisis [et séparés] du monde

voilà pourquoi

Vc'est pour cela que le monde vous hait.

15,20 Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite :

« — Le serviteur

VL'esclave n’est pas plus grand que son seigneur. »

S’ils m’ont persécuté, vous aussi, ils vous persécuteront ;

s’ils ont gardé ma parole, la vôtre aussi ils la garderont.

15,21 Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom

parce qu’ils ne connaissent pas

Vignorent Celui qui m’a envoyé.

15,22 Si je n’étais pas venu ni ne leur avais parlé, ils n'auraient pas de péché

désormais, au contraire, ils n'ont plus d'excuse à leur péché.

15,23 Celui qui me hait hait aussi mon Père.

15,24 Si je n’avais pas fait parmi eux

TRà leurs yeux les œuvres que nul

Vpersonne d'autre n’a faites

ils n'auraient pas de péché

mais désormais ils ont vu, et ils ont haï et moi et mon Père !

15,25 Cependant c'est afin que s'accomplisse la parole qui est

Vfut écrite dans leur loi :

qu' « ils m’ont haï sans raison ». 

15,26 Mais lorsque

NesLorsque

VOr lorsque  sera venu le Paraclet

que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité sortant

Vqui procède d'auprès du Père

c'est lui qui rendra témoignage de moi.

27.

Vous aussi vous rendrez témoignage parce que depuis le commencement vous êtes avec moi.

16,1 Je vous ai dit cela afin que vous ne soyez pas scandalisés.

16,2 ils feront de vous des exclus de la synagogue ;

Sen effet, ils vous chasseront de leurs synagogues 

mais

Vbien plus,

Set elle vient, l’heure où quiconque vous tuera croira rendre un culte à Dieu.

16,3 Et ils feront cela parce qu’ils n’ont connu ni le

Smon Père ni moi.

Byz S TR Nes
V

16,4 Mais je vous ai dit cela

afin que, lorsque leur

TRl'heure sera venue, vous vous souveniez que moi je vous l’ai dit.

Cela je ne vous l'ai pas dit dès le commencement, parce que j'étais avec vous.

Mais je vous ai dit cela

afin que, lorsque leur heure sera venue, vous vous souveniez que moi je vous l’ai dit.

16,5  Maintenant je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé

et aucun d'entre vous ne m'interroge :  où vas-tu ?

Cela je ne vous l'ai pas dit dès le commencement parce que j’étais avec vous

mais à présent je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé

et personne parmi vous ne me demande  : où vas-tu ? 

Byz V S TR Nes

16,6 mais parce que je vous ai dit ces choses la tristesse Sest venue et elle a rempli votre cœur

Svos cœurs.

16,7 Cependant moi je vous dis la vérité :

— Il vaut mieux pour vous que moi je m’en aille 

car si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous 

mais si je m’en vais je vous l’enverrai.

16,8 Et, quand il sera venu, lui confondra le monde à propos de péché, et de justice et de jugement :

16,9 de péché parce qu’ils ne croient pas en moi ;

16,10 de justice parce que je vais vers le

Smon Père et que vous ne me voyez

V Sverrez  plus ;

16,11 de jugement parce que le prince de ce monde est jugé.

16,12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire 

mais vous ne pouvez les porter à présent.

16,13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers   

Vconduira à connaître   la vérité tout entière : 

en effet, il ne parlera pas de lui-même

mais tout ce qu’il entendra, il le dira

et ce qui doit venir, il vous l'annoncera.

16,14 Celui-ci me glorifiera parce qu’il recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera.

16,15 Tout ce qu'a le

Smon Père est à moi.

Voilà pourquoi j'ai dit

Sje vous dis :

« — C'est de ce qui est à moi qu’il prend

Vreçoit et il vous l’annoncera. »

Sle montrera. »

16,16 Encore un peu et vous ne me verrez plus 

et encore un peu et vous me verrezByz V S TR, parce que je vais au Père.

16,17 Quelques-uns de ses

SSes disciples se dirent donc entre eux :

— Qu'est-ce qu’il nous dit :

« — Encore un peu et vous ne me verrez plus

et encore un peu et vous me verrez »

et : « — Je vais vers le

Vau

Svers mon  Père » ?

16,18 Ils disaient donc :

— Qu'est-ce qu'il dit : « un peu » ?

Nous ne savons pas de quoi il parle.

16,19 Or Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger

et leur dit :

— Vous vous questionnez entre vous sur ce

Vparce que j’ai dit : « — Encore un peu et vous ne me verrez plus, et encore un peu et vous me verrez. »

16,20 Amen, amen, je vous dis :

— Vous pleurerez et vous vous lamenterez

mais le monde se réjouira 

vous, vous serez attristés

mais votre tristesse se changera en joie.

16,21 La femme, lorsqu’elle enfante, a de la tristesse parce que son heure est venue

Sle jour de l'enfantement est venu

mais lorsqu’elle a donné naissance à l’enfant

Sun fils, elle ne se souvient plus de la souffrance à cause de la joie

de ce qu’un homme est né au monde : 

16,22 vous donc aussi, Vcertes vous avez de la tristesse maintenant

mais de nouveau je vous verrai et votre cœur se réjouira

et votre joie, personne ne vous l’enlève.

16,23 Et en ce jour-là vous ne m’interrogerez plus sur rien.

Amen, amen, je vous dis :

— Si vous demandez quelque chose au

Sà mon Père, en mon nom il vous le donnera.

16,24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom :

demandez et vous recevrez afin que votre joie soit pleine.

16,25 Je vous ai dit cela en paraboles ;

vient l’heure où, par la suite, je ne vous parlerai plus en paraboles

mais ouvertement vous annoncerai

Smontrerai ce qui concerne le Père.

16,26 En ce jour-là vous demanderez en mon nom

et je ne vous dis pas que je prierai moi-même le Père pour vous

16,27 car le Père lui-même vous aime parce que vous, vous m’avez aimé

et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.

16,28 Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde 

de nouveau je quitte le monde et je vais vers le Père.

16,29 Ses disciples Byz V S TRlui disent :

— Voici, à présent tu parles ouvertement et ne dis nulle parabole : 

16,30 à présent nous savons que tu sais tout

et que tu n’as pas besoin qu'on t’interroge ; 

en cela nous croyons que tu es sorti de Dieu.

16,31 Jésus leur répondit

Sdit :

— Maintenant vous croyez ?

16,32 Voici, vient l’heure et Byz V S TRdéjà  elle est venue

où vous serez dispersés chacun chez soi et me laisserez seul

mais je ne suis pas seul parce que le Père est avec moi.

16,33 Je vous ai dit cela afin qu'en moi vous possédiez la paix ; 

dans le monde vous avez de la tribulation

mais ayez confiance : moi j’ai vaincu le monde !

17,1 Jésus parla ainsi

et, ayant levé les yeux vers le ciel il dit :

SMon Père, l’heure est Byz TR Nesenfin venue ! Glorifie ton Fils

afin que le

Byz V S TRton Fils te glorifie

17,2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair

afin qu’à tout ce que tu lui as donné, il donne à ceux-là

Vpour que tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle : 

17,3 or telle est la vie éternelle : qu’ils en viennent à te connaître toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ.

17,4 Moi je t'ai glorifié sur la terre

en accomplissant

V TRj'ai accompli l’œuvre que tu m'as donnée à faire.

17,5 Et maintenant toi, Smon Père, glorifie-moi auprès de toi-même

de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.

17,6 J’ai manifesté ton nom aux hommes

que tu m'as donnés du milieu du monde, ils étaient à toi et tu me les as donnés

et ils ont gardé ta parole.

17,7 Maintenant ils ont

Sj'ai connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi

17,8 car les paroles que tu m'as données, je les leur ai données

et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi

et ils ont cru que c'est toi qui m’as envoyé.

17,9 Moi je prie pour eux, je ne prie pas pour le monde

mais pour ceux que tu m'as donnés parce qu’ils sont à toi.

17,10 Et tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi

et je suis glorifié en eux.

17,11 Et je ne suis plus dans le monde et eux sont dans le monde

et moi je viens vers toi.

Père saint, garde-les dans ton nomV TR, ceux que tu m'as donné

V TRdonnés

afin qu’ils soient un comme nous.

Byz S TR Nes
V

17,12 Lorsque j’étais avec eux Byz S TRdans le monde moi je gardais dans ton nom ceux que tu m'as donnés,

Nesles gardais dans ton nom que tu m'as donné

Neset  je [les] ai protégés

Sgardés  

et aucun d'eux n'a péri sinon le fils de perdition

afin que l’Écriture fût accomplie.

12 Lorsque j’étais avec eux moi je gardais dans ton nom

ceux que tu m'as donnés, je [les] ai gardés  

et aucun d'eux n'a péri sinon le fils de perdition

afin que l’Écriture fût accomplie.

Byz V S TR Nes

17,13 Mais maintenant je vais vers toi

et je parle ainsi dans le monde afin qu’ils aient ma joie complète en eux.

17,14 Moi je leur ai donné ta parole

et le monde les a haïs

parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

17,15 Je ne prie pas pour que tu les enlèves du monde mais que tu les gardes du mauvais.

17,16 Ils ne sont pas du monde, pas plus que moi je ne suis du monde.

17,17 Sanctifie-les dans la

Byz S TRta  vérité :

Ta parole est vérité.

17,18 Comme tu m'as envoyé dans le monde

moi aussi je les ai envoyés dans le monde.

17,19 Et pour eux je me sanctifie moi-même 

afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés en vérité.

17,20  Ce n'est pas pour ceux-là seulement que je prie

mais aussi pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi

17,21 pour que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi

pour qu'eux aussi soient Byz V S TRun en nous

afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé.

17,22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée

afin qu’ils soient un comme nous sommes un

17,23 moi en eux et toi en moi

afin qu’ils soient consommés dans l'unité

et pour que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé

et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

17,24 Père, ceux

Nesce que tu m'as donnés,

Nesdonné : je veux que là où moi je suis, ceux-là aussi soient avec moi

afin qu’ils voient la gloire, la mienne, [celle] que tu m'as donnée

parce que tu m'as aimé avant la création du monde.

17,25 Père

SMon père [qui es] juste, le monde ne t'a pas connu

mais moi je t'ai connu

et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé.

17,26 Et je leur ai fait connaître ton nom et le leur ferai connaître

afin que l’amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux.

18,1 Ayant dit cela

Jésus sortit avec ses disciples de l'autre côté

Vau-delà du torrent du Cédron

où était un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples.

18,2 Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi le

V Sce lieu

parce que souvent Jésus s’y était réuni avec ses disciples.

18,3 Judas, donc, prenant

Vcomme il avait pris la cohorte

et des gardes [fournis] par les grands-prêtres

Vpontifes et les pharisiens

VPharisiens

vient

Vvint là avec lanternes, torches et armes.

18,4 Jésus donc, sachant tout ce qui allait lui arriver

 sortit

V Ss'avança  et leur dit :

— Qui cherchez-vous ?

18,5 Ils lui répondirent

Sdirent :

— Jésus le Nazoréen.

VNazaréen.

Il

VJésus leur dit :

Moi je suis [celui-là].

SJe suis celui-là.

Or Judas, qui le livrait, se tenait aussi avec eux.

18,6 À peine SJésus leur eut-il dit : « — Moi je suis »

S« — Je suis celui-là »

ils reculèrent et tombèrent à terre.

18,7 De nouveau donc il

SJésus les interrogea :

— Qui cherchez-vous ?

Ils dirent :

— Jésus le Nazoréen

VNazaréen.

18,8 Jésus répondit

Sleur dit :

— Je vous ai dit que moi je suis.

S je suis celui-là.

Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci

18,9 afin que s'accomplît la parole qu’il avait dite:

V, 

« — C

Vque « ceux que tu m’as donnés, je n'ai perdu aucun d'entre eux. »

18,10 Simon Pierre donc, ayant une épée, la tira

et frappa le serviteur du grand prêtre et il lui coupa

Semporta l’oreille droite : 

le nom de l’esclave était « Malchos »

V« Malcus »

S« Malek ».

18,11 Jésus dit donc à Pierre :

— Remets l’épée au fourreau.

Le calice que le

Smon Père m’a donné, je ne le boirai pas ?

18,12 La cohorte donc et le chiliarque

Vtribun

Sles commandants et les gardes des Juifs saisirent Jésus et le lièrent.

18,13 Ils l’amenèrent chez Anne d’abord

(c'était, en effet, le beau-père de Caïphe, lequel était grand-prêtre

Vpontife cette année-là ;

18,14 or Caïphe était celui qui avait conseillé

Vdonné ce conseil aux Juifs 

qu' « il vaut

Svalait mieux qu’un seul homme meure

Smourût pour le peuple ».)

18,15 Simon Pierre suivait Jésus ainsi qu'un autre disciple.

Ce disciple était connu du grand-prêtre

Vpontife

et il entra avec Jésus dans la cour du grand-prêtre.

Vpontife.

18,16 Mais Pierre

SSimon se tenait près de la porte dehors ;

l’autre disciple, connu du

Byz V TRcelui qui était connu du

S qui connaissait le grand-prêtre

Vpontife, sortit donc

et parla à la portière et fit entrer Pierre

SSimon.

18,17 La servante, la portière, dit donc à Pierre

SSimon :

— N’es-tu pas toi aussi des disciples de cet homme-là ?

Il dit : —  Je n'en suis pas.

18,18 Les serviteurs et les gardes se tenaient là ayant fait  

Vauprès d'un brasier parce qu’il faisait froid, et ils se chauffaient.

Il y avait aussi avec eux Pierre

SSimon se tenant là et se chauffant.

18,19 Le grand-prêtre

Vpontife donc interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.

18,20 Jésus lui répondit

Sdit :

— Moi j'ai parlé ouvertement au monde

Speuple 

moi j'ai toujours enseigné en synagogue et dans le Temple où tous les Juifs se réunissent

et je n’ai rien dit en secret.

18,21 Pourquoi m’interroges-tu ?

Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit :

voici, eux savent ce que j’ai dit, moi !

18,22 Comme il avait dit cela

un des gardes qui se tenait là donna une gifle à Jésus en Slui disant :

— C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre

Vpontife ?

18,23 Jésus lui répondit

S répondit en lui disant :

— Si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal

mais si j'ai bien parlé,

Sc'est bien, pourquoi me frappes-tu ?

18,24  VEt Anne l'envoya Byz S TR Nesdonc lié à Caïphe le grand-prêtre

Vpontife.

18,25 Quant à Simon Pierre

VSimon-Pierre, il était là, debout et se chauffant.

Ils lui dirent donc :

— N’es-tu pas, toi aussi, Sun de ses disciples ?

Lui nia et dit : — Je n'en suis pas.

18,26 Un des serviteurs du grand-prêtre

Vpontife, parent de celui à qui Pierre

SSimon avait coupé l’oreille, dit :

— Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ?

18,27 De nouveau donc Pierre

SSimon renia

et aussitôt un coq chanta.

18,28 Ils conduisent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire 

or 

Set c'était le matin :

aussi n’entrèrent-ils pas eux-mêmes dans le prétoire

pour ne pas se faire contaminer mais [pouvoir]

Savant qu'ils [pussent]  manger la Pâque.

18,29 Pilate sortit donc dehors vers eux et Sleur dit :

— Quelle accusation portez

Savez-vous contre cet homme ?

18,30 Ils répondirent et lui dirent :

— S'il n’était pas un malfaiteur, celui-ci, nous ne te l’aurions pas livré !

18,31 Pilate donc leur dit :

— Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre loi !

Les Juifs lui dirent Byz V TRdonc :

— Nous, nous n'avons pas le droit de tuer quelqu'un !

18,32 afin que la parole de Jésus s’accomplît, qu’il avait dite [pour] signifier

Sfaire connaître de quelle mort il devait mourir.

18,33 Pilate entra donc Byz V TR Nesde nouveau dans le prétoire

et il appela Jésus et lui dit :

— C'est toi le roi des Juifs ?

18,34 Et Jésus lui répondit

V Nesrépondit

Slui dit :

— Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?

18,35 Pilate répondit

Slui dit :

— Est-ce que je suis juif, moi ?

Ton propre peuple

VTa nation

SLes fils de ton peuple et les grands-prêtres

Vpontifes t’ont livré à moi :

qu’as-tu fait ?

18,36 Jésus répondit

Slui dit :

— Mon royaume n’est pas de ce monde :

si mon royaume était de ce monde  

mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs.

Mais en réalité mon royaume n’est pas d’ici.

18,37 Pilate lui dit Byz V TR Nesalors :

— Donc : tu es roi ?

Jésus répondit

Slui dit :

— C'est toi qui dis

Sas dit que je suis roi !

Moi, c'est pour ceci que je suis né, c'est en vue de ceci que je suis venu dans le monde : rendre témoignage à la vérité ;

quiconque est de la vérité écoute ma voix.

18,38 Pilate lui dit :

— Qu’est-ce que la vérité ?

Et, ayant dit cela de nouveau, il sortit vers les Juifs

et il leur dit :

— Moi je ne trouve en lui aucune raison [de le condamner].

18,39 Mais c’est la coutume parmi vous que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque.

Voulez-vous donc que je vous relâche le

Sce roi des Juifs ?

18,40 Ils crièrent donc de nouveau

Stous en disant :

— Pas lui mais Barabbas !

Or Barabbas était un brigand.

19,1 Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.

19,2 Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête

et le revêtirent d’un manteau de pourpre.

19,3 Et ils Byz V TR Nesvenaient vers lui et disaient :

Réjouis-toi, ô

VSalut,

SPaix à toi, roi des Juifs !

et ils lui donnaient des soufflets.

19,4 Et Pilate de nouveau sortit dehors et leur dit :

— Voici que je vous l’amène dehors

afin que vous connaissiez que je ne trouve en lui aucune raison [de le condamner].

Vaucune infraction.

19,5 Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre

et il

SPilate leur dit :

— Voici l’homme !

19,6 Quand donc ils le virent,

VComme donc l'avaient vu les grands prêtres

Vpontifes et les serviteurs

s’écrièrent

Vils s’écriaient en disant :

— CrucifieS-le, crucifieByz S-le !

Pilate leur dit :

— Prenez-le, vous, et crucifiez-le

car moi je ne trouve en lui aucune raison [de condamnation].

Vaucune infraction.

19,7 Les Juifs lui répondirent :

— Nous avons, nous, une loi, et d’après la

Byz TRnotre

Sce qui est dans notre loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.

19,8 Lors donc que Pilate eut entendu cette parole il craignit encore plus.

19,9 Et il entra de nouveau dans le prétoire et il dit à Jésus :

— D’où es-tu, toi ?

Mais Jésus ne lui donna pas de réponse.

19,10 Pilate lui dit Byz V TR Nesdonc :

— Tu ne me parles pas, à moi ?

Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher

Byz V TRcrucifier

et que j'ai pouvoir de te crucifier

Byz V TRrelâcher ?

19,11 Jésus répondit

Sdit :

— Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi

s’il ne t’avait été donné d’en haut.

Voilà pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché.

19,12 Dès ce moment Pilate cherchait à

Svoulait le relâcher.

Mais les Juifs criaient en disant :

— Si tu relâches celui-là, tu n’es pas ami de César :

quiconque Sen effet se fait roi se déclare contre César.

19,13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors

et il s’assit sur son tribunal au lieu dit « La [Cour] Dallée

VLithostrotos

S Le Pavement de pierres  »

et en hébreu : « Gabbatha

SGafyfta  ».

19,14 Or c’était la préparation de la Pâque, Byz S Nesc'était environ la sixième heure.

Il dit aux Juifs :

— Voici votre roi.

19,15 Mais ils criaient :

Enlève ! Enlève !

VSupprime ! Supprime ! Crucifie-le ! SCrucifie-le !

Pilate leur dit :

— Crucifierai-je votre roi ?

Les grands prêtres

Vpontifes répondirent

Sdirent :

— Nous n’avons de roi que César.

19,16 Alors donc il le leur livra pour qu'il fût crucifié :

ils prirent donc Jésus Byz V S TRet l'emmenèrent.

19,17 Et portant par lui-même sa croix il sortit vers  le

Vce lieu dit « Le Crâne

VCalvaire », en hébreu « Golgotha

SGagultha  »

19,18 où ils le crucifièrent

et avec lui deux autres, un d'un côté, un de l'autre côté

et au milieu Jésus

SJésus au milieu.

19,19 Or Pilate écrivit aussi un écriteau et le plaça au-dessus de la croix

et il était écrit : « Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs. »

V« Jésus le Nazarénien, roi des Juifs. »

S« CELUI-CI EST JÉSUS LE NAZARÉEN, LE ROI DES JUIFS. »

19,20 Cet écriteau donc, beaucoup de Juifs le lurent

parce que l'endroit où Jésus fut crucifié était près de la ville

et que c'était écrit en hébreu, en latin

Byz V S TRgrec et en grec

Byz V S TRlatin.

19,21 Les grands prêtres des Juifs disaient donc à Pilate :

— N'écris pas : « Le roi des Juifs »

mais que « celui-là a dit : "— Je suis roi des Juifs" ! »

19,22 Pilate répondit

Vdit :

— Ce que j’ai écrit, je l'ai écrit.

Byz V TR Nes
S

19,23 Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus

prirent ses vêtements et firent quatre parts

une part pour chaque soldat

et la tunique.

Or la tunique était sans couture, tissée depuis le haut d'une seule pièce.

23 Les soldats ,donc lorsqu'ils eurent crucifié Jésus

prirent ses vêtements et firent quatre parts

une part pour chaque soldat

mais la tunique était sans couture

depuis le haut tissée d'une seule pièce.

Byz V S TR Nes

19,24 Ils se dirent donc entre eux :

— Ne la déchirons pas

mais désignons par le sort à qui elle sera.

 C'était afin que l'Écriture se réalisât,

Ss'accomplît, V TRdisant :

« — Ils se sont partagé mes vêtements et sur mon habit ils ont jeté le sort. »

Les soldats firent donc cela.

19,25 Cependant près de la croix de Jésus se tenaient sa mère

et la sœur de sa mère, Marie [femme] de Clopas

VCléophas

SCleopha et Marie la Magdaléenne

VMarie-Madeleine

19,26 Jésus donc, ayant vu la

Ssa mère et se tenant là le disciple qu’il aimait

dit à la

Byz V S TRsa mère :

— Femme, voici ton fils.

19,27 Ensuite il dit au disciple :

— Voici ta mère.

Et dès cette heure-là le disciple la prit chez lui.

19,28 Après cela Jésus, sachant que Byz V TR Nesdésormais tout était achevé

Vconsommé

Saccompli

afin que fût parachevée

Vconsommée

Sréalisée l’Écriture, dit : — J’ai soif.

19,29 Il y avait là un vase plein de vinaigre 

ils placèrent une éponge pleine

Byz S TRimbibèrent une éponge de vinaigre autour d’une tige d’hysope et ils l’approchèrent de

V Sla présentèrent à  sa bouche.

19,30 Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit :

C

SVoici, c'est achevé

Vconsommé

Saccompli

et inclinant la tête il livra l’

Sson  esprit.

Byz V TR Nes
S

19,31 Les Juifs donc, comme c’était la Préparation

VParascève,

pour que les corps ne restassent pas sur la croix pendant le sabbat,

(c'était en effet le grand jour ce sabbat)

demandèrent à Pilate que fussent brisées leurs jambes et qu'ils fussent enlevés.

31  Les Juifs donc, comme c’était la Préparation dirent :

— Que ces corps ne restent pas toute la nuit sur la croix puisque le sabbat pointe !

Car c'était un grand jour que le jour de ce sabbat.

Donc ils demandèrent à Pilate que fussent brisées les jambes des crucifiés et qu'on les descendît.

Byz V S TR Nes

19,32 Les soldats vinrent donc

et ils brisèrent les jambes du premier puis de l’autre qui avait été

Vfut crucifié avec lui.

19,33 Mais étant venus

Vcomme ils étaient venus à Jésus

quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes

19,34 mais l'un des soldats de sa lance  lui perça le

Vlui ouvrit le

Sle frappa au côté

et sortit aussitôt

Byz V TR aussitôt sortit  du sang et de l’eau.

19,35 Et celui qui a vu a rendu témoignage

et il est véridique

Vvrai, son témoignage 

et celui-là sait qu’il dit vrai pour que vous aussi vous croyiez.

19,36 Car cela est arrivé afin que l’Écriture s'accomplît :

« Aucun os ne lui sera cassé. »

Vvous ne lui casserez. »

Sne lui sera brisé. »

19,37 Et encore une autre Écriture dit :

« — Ils regarderont vers

Vverront en celui qu’ils ont

Vauront transpercé. »

19,38 Après cela, Joseph d’Arimathie

Sde Rama demanda à Pilate

 étant

V Sdu fait qu'il était  disciple de Jésus

(mais en secret par crainte des Juifs)

d'enlever le corps de Jésus

et Pilate le permit :

il vint donc et enleva son corps.

Byz V S TRle corps de Jésus.  

19,39 Or Nicodème aussi vint, lui qui était venu à lui

Byz V S TRJésus de nuit, au début

apportant un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres.

19,40 Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes avec les aromates

comme c'est la coutume d’ensevelir pour les Juifs.

19,41 Or au lieu où il

SJésus fut crucifié il y avait un jardin

et dans le jardin un sépulcre neuf où personne n’avait encore été mis.

Byz V TR Nes
S

19,42 C'est donc là, à cause de la Préparation

VParascève des Juifs, parce que le sépulcre était proche, qu'ils déposèrent Jésus.

42 Ils couchèrent là Jésus, parce que le sabbat approchait et parce que le sépulcre était proche.

Byz V S TR Nes

20,1 Le premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne

VMarie-Madeleine vient au sépulcre le matin, alors qu'il y avait encore des ténèbres 

et elle voit la pierre enlevée du sépulcre.

20,2 Elle court

Vcourut donc et vient

Vvint vers Simon Pierre et vers l’autre disciple, celui

Sle disciple que Jésus aimait

et elle leur dit :

— Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre, et nous ne savons

Sje ne sais pas où ils l’ont mis.

20,3 Pierre

SSimon sortit donc ainsi que l’

Vcet autre disciple et ils venaient

Vvinrent au sépulcre.

20,4 Ils couraient tous deux ensemble

mais l’autre

Vcet autre

Sle disciple courait

Vcourut en avant plus vite que Pierre

Sde Simon

et arriva le premier au sépulcre.

20,5 Et s’étant penché,

Vcomme il s'était penché,

Sen observant il voit posées les bandelettes

pourtant il n’entra pas.

20,6 Vient donc Byz TR Nesaussi Simon Pierre

V-Pierre qui le suivait

et il entra dans le sépulcre

et il voit les bandelettes posées

20,7 et le suaire qui avait été sur

Savait enserré sa tête

non pas Byz V TR Nesposé avec les bandelettes

mais enroulé Set posé dans un endroit à part.

20,8 Alors donc entra aussi l'autre   

V Sce  disciple qui était arrivé le premier au sépulcre

et il vit et il crut.

20,9 Car ils ne savaient pas encore l’Écriture : qu'il fallait qu'il ressuscitât d'entre les morts.

20,10 Les disciples s’en retournèrent donc de nouveau chez eux.

20,11 Or Marie se tenait près du sépulcre, Byz V TR Nesen-dehors, pleurant.

Donc comme elle pleurait, elle se pencha

Vse pencha et regarda

Sregarda vers le sépulcre.

20,12 Et elle voit

V Svit deux anges en blanc, assis

l’un à la tête et l’autre aux pieds, là où avait été mis le corps de Jésus.

20,13 Ceux-ci lui disent :

— Femme, pourquoi pleures-tu ?

Elle leur dit :

— Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis.

20,14 Ayant

VÀ peine avait-elle dit cela, elle se retourna en arrière

et elle voit Jésus se tenant debout

et elle ne savait pas que c’était Jésus.

20,15 Jésus lui dit :

— Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?

Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit :

— Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté dis-moi où tu l’as mis, et moi je l'enlèverai.

20,16 Jésus lui dit : — Marie !

S'étant retournée, elle lui dit Byz S Nesen hébreu :

Rabbouni

SRabbouli ! C’est-à-dire : « Smon maître » !

20,17 Jésus lui dit :

— Cesse de me toucher

VNe me touche pas

SN'approche pas

car je ne suis pas encore monté vers le

Byz V S TRmon Père.

Mais va vers mes frères et dis-leur :

— Je monte vers mon Père et votre Père

vers mon Dieu et votre Dieu.

20,18 Vient Marie la Magdaléenne

VMarie-Madeleine annonçant aux disciples : — J’ai

Byz S TRqu'elle a vu le Seigneur et voilà ce qu'il m’a

Byz S TR Neslui a dit ...

20,19 Donc le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine

alors que les portes [là] où se trouvaient les disciples étaient fermées par peur des Juifs

Jésus vint et se tint au milieu et il leur dit :

— Paix à vous !

20,20 Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté.

Les disciples furent alors remplis de joie à la vue du Seigneur.

20,21 Jésus leur dit de nouveau :

— Paix à vous.

Comme le

Smon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.

20,22 Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit :

— Recevez l’Esprit-Saint !

20,23 Ceux

SCelui dont vous remettrez les péchés, ils leur sont

Byz V TRleur seront

Slui seront  remis

et ceux

Scelui dont vous les retiendrez, ils sont retenus.

20,24 Mais Thomas, l’un des douze, appelé « Jumeau »

V« Didyme »

S« le Jumeau »

n’était pas avec eux lorsque vint Jésus.

20,25 Les Byz V TR Nesautres disciples lui disaient donc :

— Nous avons vu le Seigneur !

Mais il leur dit :

— Si je ne vois pas dans ses mains la trace

Vla forme

Sles lieux des clous

ni ne mets mon doigt dans la trace de ces clous

Vdans l'endroit des clous

Sen eux,

ni ne mets

Sn'étends  ma main dans son côté, Byz TR Nesnon, je ne croirai pas !

20,26 Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau à l’intérieur

et Thomas avec eux.

Vient Jésus, les portes fermées.

il se tint au milieu et il Sleur dit :

— Paix à vous !

20,27 Ensuite il dit à Thomas :

Approche

VIntroduis  ton doigt ici et vois mes mains

et approche ta main et mets

Sétends-la dans mon côté

et ne sois plus incrédule mais croyant.

20,28 Thomas répondit et lui dit :

— Mon Seigneur et mon Dieu !

20,29 Jésus lui dit :

Parce

SMaintenant que tu m'as vu, tu as cru.

Heureux ceux qui ne voient pas

Vn'ont pas vu

Sne m'ont pas vu  et qui croient

V Sont cru.

20,30 Jésus fit encore beaucoup d’autres signes en présence de ses disciples

qui ne sont pas écrits dans ce livre.

20,31 Mais ceux-ci ont été écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu

et qu’en croyant vous ayez la vie Séternelle en son nom.

Réception

Liturgie

13,4s Postquam surrexit

Antienne « Postquam surrexit»

Ténèbres de Gethsémani - Lavement des pieds : Antienne « Postquam surrexit », (CD, 2005)

Dom Jean Claire, Chœur Des Moines de L'Abbaye De Solesmes

© Abbaye de Solesmes→, Jn 13,4

19,16 PARALITURGIE Chemin de croix : première station

CONTEMPLATION Jésus est condamné par Pilate.

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 1 : Jésus devant Pilate, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Mt 27,24-26 ; Mc 15,15 ; Lc 23,24-25 ; Jn 19,16

Il est devant Pilate, mais il a le dos tourné à Pilate. Car la sentence vient d’être prononcée. Pilate, qui est représenté non pas en ecclésiastique comme on pourrait le croire, mais comme un juge. Un juge qui est aveugle : ce qu’il porte sur les yeux n’est pas le signe du bandeau de la justice dans son impartialité, il est vraiment aveugle, il a une canne blanche. Et l’actualité de l’événement du Christ est associée à l’actualité des hommes qui cherchent, à travers celui qui a entre ses mains un micro et qui regarde le Christ s’en aller vers la Passion, mis en scène, sous les projecteurs, sous les perches des micros, l’actualité de ceux qui cherchent la vérité. Mais « qu’est-ce que la vérité ? ». Face à la question de Pilate, la représentation met en scène des hommes et des femmes. Au plan stylistique, vous verrez : des visages ressemblent à des têtes inspirées du folklore populaire polonais, de ces têtes d’argile, de ces marionnettes polonaises. Mais prenons conscience qu’à côté de cette canne, il y a un homme à genoux et une jeune fille. Entre le Christ et cet homme dont le cierge est éteint, il y a cet agneau pascal qui est couché, et des femmes : une femme qui médite devant ce qu’elle vend, simplement deux écuelles de soupe ; et sous les projecteurs de l’actualité, le Christ s’en va, les yeux fermés, car la vérité ne saurait se dire, la vérité réellement va s’éprouver dans le don de cet homme-Dieu. (J.-M. N.)

19,17 PARALITURGIE Chemin de croix : deuxième station

CONTEMPLATION : Jésus chargé de sa croix

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 2 — Jésus est chargé de sa croix, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Is 53,4-7 ; Mt 27,31 ; Mc 15,20 ; Jn 19,17

« Voici l’Homme ! » Voici une foule, cette foule que l’on remarque derrière la croix, cette croix qui semble être le sceptre dérisoire de sa royauté, mais dans les yeux levés et en cette couronne d’épines, il y a vraiment un roi qui va s’acheminer sur l’unique trône de la vie, qui est celui de cette présentation, de cette mort. Oui, le Christ dénudé, presque squelettique, va s’avancer. Derrière lui, sur la gauche, il y a les deux larrons, l’un est habillé en prisonnier, l’autre avec le vêtement que l’on donnait dans les camps de concentration. Il y a quelqu’un qui est en fauteuil roulant ; mais regardez bien tout au fond, ces cannes : tous ces estropiés de la vie sont représentés. Dans ce Chemin de croix, on reconnaît effectivement un style que l’on pourrait qualifier d’expressionniste, mais c’est un expressionisme inspiré, c’est un expressionisme associé à la vie : un homme, un ouvrier, avec son débardeur, porte une croix autour du cou ; mais regardez bien cette femme, sur la droite : elle vend des chapelets. Pour vivre donc ce Chemin de croix, il y a véritablement ce don, cette présence, cet accompagnement de la prière des pauvres, mais cette prière si riche de la vie des êtres qui égrènent le temps des hommes et des femmes, qui égrènent le temps de ceux et de celles qui ne savent plus comment prier ni pour qui prier. (J.-M. N.)

19,18 PARALITURGIE Chemin de croix : onzième station

CONTEMPLATION Jésus cloué sur la croix

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 11 — Jésus est cloué à la croix, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N.,  Mt 27,35-44 ; Mc 15,23-28 ; Lc 23,33 ; Jn 19,18

 Ici, c’est l’histoire de la Pologne durant la guerre et à travers ses martyrs : Jésus est cloué à la croix. Il manque les bourreaux. On a l’impression que le Christ lui-même se fixe sur cette croix ; il est cloué par la souffrance humaine et par le martyre des victimes ; il est cloué lorsque des êtres sont morts pour la Pologne, pour la patrie et pour la liberté. Il meurt avec ceux qui meurent, il meurt avec ceux qui sont en camp de concentration. Leur souvenir est le symbole de la voie polonaise conduisant à notre résurrection.

Derrière, au fond, on voit de face un wagon, représentant les trains de la mort ; on voit également ce qui n’est pas un cercueil mais le coffre d’une voiture, avec la plaque, à côté du cardinal Wyszynski, cet homme de haute stature.

C’est le coffre d’une voiture dans lequel se trouvait un prêtre, le P. Popieluszko. Ce prêtre a été assassiné en 1984, on s’en souvient tous. Il était l’Aumônier de Solidarnosc. Il est cette figure emblématique de la lutte pour la liberté et contre le régime communiste. Il avait été l’objet de plusieurs attentats ; un jour, on a fini par l’enlever dans le coffre d’une voiture, on a voulu lui donner une sévère leçon et il en est mort, et on l’a trouvé dans un réservoir de la Vistule quelques jours plus tard. Il a été béatifié par le pape Benoît XVI le 6 juin 2010. Nous avons d’autres personnages, pour dire la vérité de cette Passion : au centre, sous la croix où l’on voit toujours les rubans de la Pologne, blanc et rouge, il y a un homme qui s’avance vers son exécution. Mais un autre homme va prendre sa place.

Cet homme avec le vêtement des déportés, c’est le P. Maximilien Kolbe, ce franciscain conventuel qui a voué sa vie tout entière à la Vierge, à l’Immaculée Conception. Cet homme qui a traversé le monde et qui a créé des journaux, cet homme qui a donné sa vie pour un père de famille. L’histoire est encore plus forte : dans le camp de concentration d’Auschwitz, un homme s’est évadé, et il fallait des exécutions en représailles « dissuasives ». Une quinzaine allaient être exécutés et le P. Maximilien Kolbe s’est présenté, a négocié pour qu’on l’exécute à la place du père de famille, ce qui a été fait. Quand il était enfant, il avait eu la vision de la Vierge Marie qui, dit-il, lui aurait présenté deux couronnes : une blanche et une rouge. Encore les couleurs de la Pologne ! Mais en l’occurrence, la blancheur c’était la consécration de sa vie, le rouge c’était le martyre. Il a pris les deux ! Et cet homme qui avait voué sa vie à la Vierge a été exécuté le 14 août, et on l’a mis dans le four crématoire le 15 août ! Continuons dans ce chemin de l’horreur. Ils ne sont pas seuls, il y a tous ces êtres anonymes qui sont associés.

On a également le cardinal Wyszynski, cet homme qui a fait pape Jean-Paul II ! Alors que celui-ci voulait s’appeler Stanislas, le cardinal Wyszynski lui a dit : « Un pape polonais, c’est beaucoup. Stanislas, cela relève de la provocation ! ». Cet homme qui était lié d’une profonde amitié avec Jean-Paul II et qui plus d’une fois lui a dit « Arrêtez, n’en faites pas trop, pas trop vite ! », cet homme avait été emprisonné de 1953 à 1956 ; et dès qu’on a annoncé au pape Pie XII qu’il avait été emprisonné dans un camp pour lui remettre les idées en place, le pape l’a fait cardinal. Politiquement, c’était très fort car cela voulait dire que le gouvernement avait enfermé un « prince de l’Église » : attention au sens de « prince de l’Église », cela veut dire qu’il est un serviteur qui ira jusqu’au martyre, c’est pourquoi les cardinaux sont vêtus de rouge, ils doivent donner leur vie jusqu’au martyre. Le Christ ici a les yeux ouverts, c’est un état de conscience de ce qui se passe à travers les âges, au cœur de la vie. Au cœur de ces hommes et au cœur de ces femmes, de cette Présentation, de cette vieille femme sur la gauche, numérotée. Tous ceux et celles que l’on voit, ce n’est plus une procession, c’est la marche d’un massacre, au cœur des camps, au cœur de la Pologne. (J.-M. N.)

19,23s Vêtements de Jésus PARALITURGIE Chemin de croix : dixième station

CONTEMPLATION Jésus dépouillé de ses vêtements

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 10 — Jésus est dépouillé de ses vêtements, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N. , Ph 2,5-11 ; Mt 27,35-36 ; Mc 15,24 ; Lc 23,34 ; Jn 19,23-24

Une station absolument remarquable, qui remet dans un sens véritable l’adoration du Saint Sacrement : Jésus est dépouillé de ses vêtements, totalement. Le corps du Christ est associé au dépouillement total, de toute vie. Le Christ, lorsqu’il a été crucifié, était totalement nu. C’est la pudeur qui l’a fait représenter à travers les âges, avec ce qu’on appelle le perizonium, le pagne. Mais tous ceux qui étaient crucifiés étaient totalement nus. Il n’était pas question de pudeur. Cette nudité veut dire qu’il porte toutes les nudités des hommes, il porte toute la réalité de notre humanité. S’il est corps, il est corps dénudé, c’est-à-dire il est corps enfanté, il est corps de Dieu : un corps qui se présente à nous. Et le rapport entre l’hostie, le corps blanc, de cet ostensoir doré, ce qui est vénéré à travers le Corps du Christ, c’est sa Passion et le don de sa vie. De ce corps qui fut bafoué, au coeur de cette Fête-Dieu représentée sous le dais, l’artiste a associé à la fois la Passion et le Corps glorieux. Le Corps de Lumière, ce rayonnement qui préfigure déjà la résurrection, le soleil du petit matin du corps nu enseveli dans le tombeau. C’est le corps dénudé où s’accomplit l’enfantement de toute l’humanité ; c’est le corps dénudé du Christ. Comme le disait le cardinal Wojtyla devant le pape Paul VI lors de la retraite de 1976, « le Corps du Christ révèle la souffrance, il nous met face à nos douleurs et à nos souffrances pour participer pleinement et totalement à sa résurrection ». Effectivement, Jésus passe dans les processions de la Pologne, au milieu de ces bannières, pour qu’on n’oublie pas Celui qui a donné sa vie. (J.-M. N.)

19,25–30 PARALITURGIE Chemin de croix : douzième station

CONTEMPLATION Jésus en croix jusqu'à la fin du monde

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 12 — Jésus meurt sur la croix, entouré de trente saints polonais, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 234 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Mt 27,45-50 ; Mc 15,33-39 ; Lc 23,44-48 ; Jn 19,25-30

Jésus meurt sur la croix : il est étendu sur la croix, et il est étendu sur la Pologne ; sur toute l’histoire de la Pologne. Ce qui va des premiers martyrs jusqu’à Jean-Paul II. L’artiste meurt en 2004 ; Jean-Paul II est mort en 2005. Et lorsqu’on voit Jean-Paul II au pied de la croix, ce n’est pas simplement un portrait de Jean-Paul II, c’est le portrait de l’Eglise ; et la multitude de croix, ce foisonnement de croix au fond, manifeste que tous ceux qui sont saints et tous ceux qui sont baptisés portent la croix. Et toujours Marie au pied de la croix : l’icône de Notre Dame de Czestochowa. Il y a une intelligence de cette présence, de cette vie et de ce Christ dont le sang coule toujours sur ce peuple ; et ce peuple a aussi, avec d’autres, versé son sang pour la patrie. C’est donc effectivement le Golgotha de Jasna Gora, le Golgotha du sanctuaire de la Pologne. Comme disait Jean-Paul II, Jasna Gora, le sanctuaire, c’est le lieu de la liberté des Polonais. Tout est mêlé, associé : on voit Saint Venceslas, on voit la multitude des saints et des saintes, des ermites, des pasteurs, des prêtres, des fidèles qui sont là, tout le peuple est en marche parce qu’une nation n’existe qu’à travers et que par son histoire. Et Marie dans sa fidélité associe cette présence, où l’Emmanuel qu’elle porte, cet enfant Jésus, prouve sa révélation dans la croix. (J.-M. N.)

19,38–42 PARALITURGIE Chemin de croix : treizième station, Jésus est descendu de la croix

Peinture française du 20e s.

George Desvallières (1861-1950), Treizième station : Jésus est déposé de la Croix (huile sur toile marouflée, 1931), 150 x 361 cm

Eglise Sainte-Barbe→, Wittenheim

 © P. Lemaitre

La descente de Croix de l’église, couvrant une partie du bas-côté droit de la nef, révèle l’« horreur tragique » (Ritter). Au pied de la Croix, Marie-Madeleine, tend ses mains jointes vers Jésus, et Marie, évanouie, tombe, la face douloureuse renversée vers son Fils dont le visage invisible est volontairement tourné vers la Croix. La toile est exposée au Salon des Tuileries et remarquée par tous les critiques avant de partir à Wittenheim. « Simple hasard, évidemment, mais enfin il n’y a que peu d’œuvres proprement religieuses au Salon des Tuileries. Peu d’œuvres... et toutefois deux chefs-d’œuvre nous arrêtent dès l’entrée. Ce sont deux panneaux de notre grand et cher Desvallières, stations d’un Chemin de Croix pour une église d’Alsace ». Maurice Brillant rappelle les deux toiles découvertes au dernier Salon d’automne. Maurice Denis choisit d’illustrer, entre autres son livre Histoire du monde religieux avec cette station peinte par Desvallières à propos duquel il écrit : « Au courant Romantique, celui qui s’apparente au baroque, au Greco, à la piété espagnole, impossible de ne pas y rattacher l’oeuvre immense de George Desvallières, le représentant génial du lyrisme et du mysticisme d’après-guerre, l’un des plus grands noms de l’art d’aujourd’hui. Il avait peint un Christ à la colonne, un Sacré-Cœur pathétique comme un Grünewald. Mais c’est après quatre années de vie héroïque face à l’ennemi dans un secteur des Vosges, qu’il a peint son Drapeau de Sacré-Cœur (à Verneuil-sur-Avre), plusieurs ex-voto, plusieurs Chemins de Croix. » (Denis, 1939, p. 297)

George Desvallières (1861-1950), Treizième station : Jésus est descendu de la Croix (huile sur toile marouflée, 1935), 125 x 252 cm

Eglise du Saint-Esprit→, Paris 12e arrdt.

© P. Lemaitre

Cette station pathétique se déploie sous la grande fresque d’A.-H. Lemaître, L’Église qui anime l’ordre social par la charité. Après sa mort, le Christ est descendu de la croix avec des cordes dans une composition mêlant l’horizontalité du corps de Jésus à la verticalité des échelles et des pieds des deux croix. Comme à Wittenheim les deux bras pendants du Christ encadrent la figure de sa mère. La Vierge de douleur montre son visage de face, alors que Marie-Madeleine renverse sa tête vers l’arrière et saint Jean soutient le corps du Christ à côté d’elle.

21e s. CONTEMPLATION Une actualisation polonaise

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 13 — Jésus est descendu de la croix, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Ga 4,4-5 ; Mt 27,57-59 ; Mc 15,42-45 ; Lc 23,50-53 ; Jn 19,38-42

Il y a là une idée spirituelle de génie, où l'on retrouve l’icône de Notre-Dame de Czestochowa : c’est le thème de la Pietà, c’est à-dire la descente de croix, où Marie porte le Christ soutenu sous les aisselles par une main qui sort de l’icône : Marie donne cette main, alors que de cette main elle montrait l’enfant Jésus, pour révéler que cet Emmanuel, c’est Dieu au milieu de ce peuple. Et la tête du Christ mort est à la place de l’enfant, avec son auréole ! Un ermite blanc, tonsuré, soutient l’icône : le sanctuaire de Czestochowa est confié à un ordre religieux, les Paulins, et c’est l’habit de chœur des Paulins. Et l’on voit des soldats, derrière, et aussi un soldat à genoux, avec le sabre dans son dos : il risque d’être exécuté… Mais il y a des soldats qui ressemblent à des cadavres, des soldats morts, exécutés.

Le Christ regarde, il porte tout cela, il porte à la fois ceux qui exécutent et ceux qui meurent. C’est bien pour cela que lorsqu’on prie pour les victimes, il faut aussi prier pour les bourreaux, pour leur conversion. La main tendue de cette Mère qui présente le Christ est prière, et lorsqu’on prie Notre Dame de Czestochowa, on prie à travers et par tout ce chemin de croix.

Ainsi les choses s’accomplissent, ainsi la vie se révèle, ainsi tout se dit : Marie est là, Marie est présente, mais ce n’est pas que Marie, c’est Marie mère de Dieu et mère de l’Église, et c’est l’Église qui porte le Christ souffrant, pour porter toute souffrance. (J.-M. N.)

19,41s PARALITURGIE Chemin de croix : quatorzième station, Jésus est mis au tombeau

CONTEMPLATION Une actualisation polonaise

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 14 — Le Christ au tombeau, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N., Jn 19,41-42 ; Mt 27,57-61 ; Mc 15,46-47 ; Lc 23,50-56

Le Christ au tombeau : dans quel tombeau ? Il est dans le tombeau des camps de concentration. On y voit les fils barbelés ; on y voit les livres qui ont été brûlés, des livres où l’on a voulu effacer la mémoire de la vie. Des cierges entourent Celui qui est au tombeau, enfoui dans l’horreur de cette humanité. Dans ce fatras de piliers qui encerclaient les hommes à l’intérieur des camps et dont plusieurs ont la forme de croix, tout s’écroule, mais aussi tout se libère. Car c’est bien dans le tombeau que tout se libère. Aujourd’hui au cimetière polonais d’Oswiecim, c’est la montagne des croix profanes : on voit une montagne où sont plantées une succession de croix, de croix qui disent la vie des êtres, de communautés, l’histoire de ceux et de celles qui ont combattu pour la liberté, des croix que l’on dépose encore. Les croix de la mémoire qui ne sont pas simplement un enfouissement au cœur de la mort, parce que si on regarde une croix, c’est parce qu’on a foi en la résurrection : on ne croit pas en un Dieu mort mais en un Dieu vivant ! Ce troisième jour, « ô mort, où est ta victoire ? » ; « En mourant il a détruit notre mort et en ressuscitant il nous a redonné la vie ». (J.-M. N.)

20,1.11–18 Représentations du Ressuscité

ICÔNE : Art byzantin

15e s.

Andreï Roublev, La descente aux Enfers ou Descente aux Limbes (tempera sur tilleul, 1408-1410)

Galerie Tretiakov, Moscou (Russie)

© Domaine public→

Une très vieille homélie anonyme de la vigile de Pâques (pseudo-Épiphane, Homélie pour le Samedi Saint, cité selon Hans Urs von Balthasar, Dieu et l’homme d’aujourd’hui, 1956) décrit cette descente du Christ aux enfers :

« Adam, en tant que premier père et premier créé de tous les hommes, et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur, qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison, et, s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla : — J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous ! Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les armes victorieuses de la croix. […] Et lui ayant saisi la main, il lui dit : — Tiens-toi debout, toi qui dormais, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Je suis ton Dieu et, à cause de toi, je suis devenu ton Fils. Lèves-toi, toi qui dormais car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, toi l’œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image […] Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi, afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois, à cause de toi, qui autrefois a mal étendu tes mains vers le bois. […] Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle des noces est préparée. Les trésors de tout bien sont ouverts, le royaume des cieux qui existait avant tout les siècles vous attend. »

PARALITURGIE occidentale. Chemin de croix contemporain : une quinzième station !

Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 15 — Jésus ressuscité !, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N. , Mt 28,1-20 ; Mc 16,1-8 ; Lc 24,1-11 ; Jn 20,1.11-18

Et voici la station de la Résurrection : Jésus est vivant ! Il est vivant au milieu de cette constellation, de cet univers. De haut en bas, d’un vêtement blanc, de la gloire de cette blancheur ineffable, il bénit la Pologne, tout le peuple. Le Christ s’incorpore au corps de la nation ; de cette force et de ce regard, de cette intensité et de cette puissance. Mais l’artiste va encore poursuivre le commentaire. Et là, il va dépasser les stations traditionnelles d’un chemin de croix. (J.-M. N.)

20,25–29 PARALITURGIE occidentale. Chemin de croix contemporain : une seizième station ! Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.

CONTEMPLATION Un Thomas chirurgien

Jerzy Duda-Gracz (1941-2004), 16 - Rencontre avec Thomas, (huile sur toile, 2000-2001), 185 x 117 cm

Chemin de croix ex voto de l'artiste, narthex, galerie haute du sanctuaire de l'icône miraculeuse, Sanctuaire de Czestochowa, Jasna Gora (Pologne)

© D.R. Jerzy Duda-Gracz Estate→ ; photo : J.-M. N. , Jn 20,24-29

Cette station est absolument extraordinaire : Thomas ! Thomas est habillé avec les vêtements d’un chirurgien. Voyez l’intelligence par rapport au thème de la vérité ! « Je veux voir les plaies, je veux vérifier, je veux toucher ! » Vérifier : vérifier cette mort pour vérifier la vie. Il y a Thomas, il y a un homme qui fait une expertise médicale, qui observe – c’est aussi très beau que Thomas soit un chirurgien, parce que Thomas est aussi un croyant. Ce n’est pas parce qu’on veut toucher qu’on est incroyant. Ce qu’exprime Thomas, c’est que la foi se vit dans la réalité de notre existence ; à travers Thomas c’est la communauté de ceux qui n’ont pas connu Jésus qui ont besoin d’éprouver cette présence. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Mais nous avons toujours besoin de toucher ou d’avoir des preuves. Comme si seule la science était capable de vérité ! Non, il y a d’autres manières d’être en quête de la vérité, qui n’est pas simplement de l’ordre de l’explication scientifique, et quelqu’un d’autre accompagne Thomas : cet enfant ! cet enfant qui a une attitude de tendresse éperdue : l’expression de la vie, la rencontre, la force de la réalité d’une présence dit aussi des vérités intérieures bien plus fortes. Et face à l’orgueil de nos vanités, de cette tour de Babel sortie tout droit d’un tableau de Bruegel, il y a ce monde où la confusion des langages va s’intensifier à travers l’unité de ceux et de celle qui le cherchent. Vous avez sur la droite un enfant sur un fauteuil roulant ; il y a aussi une femme âgée, un vieillard dans un lit, un homme aveugle, un prêtre qui prie, mais pour tous, Thomas est le passage obligé de notre foi. Ne mettons pas en-dehors Thomas : « Thomas, porte ton doigt ici. Voici mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ». Cela veut dire que nous cherchons toujours des preuves, nous avons besoin de preuves ; mais la foi n’a pas besoin de preuves, elle s’éprouve dans l’expérience intérieure du mystère d’une rencontre. Reconnaissons le Christ sans toucher ses plaies, parce que le Christ nous reconnaît en touchant nos propres plaies. On se demande toujours comment reconnaître le Christ, mais je dis : posez-vous la question inverse, le Christ nous reconnaît au cœur de nos propres plaies. Ce qui change souvent notre regard. Admirable geste ! Admirable attention et délicatesse ! Admirable travail aussi des chirurgiens ! (J.-M. N.)

Arts visuels

19,5 Voici l'homme Ecce homo

16e s.

Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.

Jacopo Robusti, dit le Tintoret (1518-1594), Ponce Pilate se lavant les mains (huile sur toile, 1566-1567), 515 x 380 cm

Scuola Grande di San Rocco, Venise (Italie) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

17e s.

Dans l'art populaire

Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.

Anonyme, Calvaire de Saint-Thégonnec (granit, 1610)

enclos paroissial de Saint-Thégonnec, Bretagne (France) © CC-BY-SA-3.0→

Anonyme, Christ aux outrages (pigments à la détrempe sur bois, 17e s.), 32 x 17 cm, porte de tabernacle

Provenance : Père Mazeau, ancien musée d’art sacré de Chancelade, Conservatoire diocésain de l’évêché de Périgueux et Sarlat

Photo : Laure Mallet © Association diocésaine de l'évêché de Périgueux et Sarlat→,

En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo édité par le pape Innocent XII, (1691-1700), diamètre 11 x 1 cm

Rome (Italie) © Trésors de ferveur→

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo (fin 17e s.), reliquaire à papiers roulés, 15,5 x 19 x 5,5 cm

France © Trésors de ferveur→

Gravure hollandaise

Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606-1669), Le Christ présenté au peuple (eau-forte, 1655)

musée de la maison de Rembrandt, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ devant Pilate (gravure sur papier, 1636), 55 x 44,8 cm

Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.

Peinture française

Philippe de Champaigne (1602-1674), Le Christ aux outrages (huile sur toile, 1655), 186 x 126 cm

Musée national de Port-Royal des Champs (France) © Domaine public→, Mt 27,27-31 ; Mc 15,16-20 ; Jn 19,2-3

Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?

19e s.

Antonio Ciseri (1821-1891), Ecce homo (huile sur toile, 1860-1880), 292 x 380 cm

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence (Italie) © Domaine public→

Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.

19,6 Voici l'homme Ecce homo

16e s.

Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.

Jacopo Robusti, dit le Tintoret (1518-1594), Ponce Pilate se lavant les mains (huile sur toile, 1566-1567), 515 x 380 cm

Scuola Grande di San Rocco, Venise (Italie) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

17e s.

Dans l'art populaire

Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.

Anonyme, Calvaire de Saint-Thégonnec (granit, 1610)

enclos paroissial de Saint-Thégonnec, Bretagne (France) © CC-BY-SA-3.0→

Anonyme, Christ aux outrages (pigments à la détrempe sur bois, 17e s.), 32 x 17 cm, porte de tabernacle

Provenance : Père Mazeau, ancien musée d’art sacré de Chancelade, Conservatoire diocésain de l’évêché de Périgueux et Sarlat

Photo : Laure Mallet © Association diocésaine de l'évêché de Périgueux et Sarlat→,

En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo édité par le pape Innocent XII, (1691-1700), diamètre 11 x 1 cm

Rome (Italie) © Trésors de ferveur→

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo (fin 17e s.), reliquaire à papiers roulés, 15,5 x 19 x 5,5 cm

France © Trésors de ferveur→

Gravure hollandaise

Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606-1669), Le Christ présenté au peuple (eau-forte, 1655)

musée de la maison de Rembrandt, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ devant Pilate (gravure sur papier, 1636), 55 x 44,8 cm

Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.

Peinture française

Philippe de Champaigne (1602-1674), Le Christ aux outrages (huile sur toile, 1655), 186 x 126 cm

Musée national de Port-Royal des Champs (France) © Domaine public→, Mt 27,27-31 ; Mc 15,16-20 ; Jn 19,2-3

Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?

19e s.

Antonio Ciseri (1821-1891), Ecce homo (huile sur toile, 1860-1880), 292 x 380 cm

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence (Italie) © Domaine public→

Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.

19,17–34 Représentations de la croix

Relique de la passion

→PARALITURGIE Reliques de la passion : la vraie croix

Avec la lance et l'éponge

Art populaire, Croix avec la lance et l'éponge à l'extrémité de la branche d'hysope (18e s.), reliquaire à papiers roulés, France

© Photo : Trésors de ferveur→

Le crucifix, image de la mort du Christ

Art populaire, Crucifix entouré des instruments de la Passion (début 18e s.), 33,7 x 24,4 x 1,5 cm, Clarisses de Chambéry

© Photo : Trésors de ferveur→ 

Naissance d'un symbole : la croix de Jérusalem

Art populaire, Croix de Jérusalem sculptée dans une tranche d'olivier (19e s.), 9,5 x 11,2 x 2,6 cm, Jérusalem

© Photo : Trésors de ferveur→

Mt 27,59 ; Jn 19,40 ; Lc 23,53 ; Mc 15,46 l'enveloppa d'un drap Saint Suaire

Art populaire du 18e s.

Art populaire, Saint Suaire de Turin (17e s.), reliquaire à papiers roulés, France

© Photo : Trésors de ferveur→

Description

Au centre, accompagnée de l'inscription Il verissimo ritratto del Santissimo Sudario (représentation véridique du Saint Suaire), se trouve une reproduction fidèle de la relique contenue dans le reliquaire : le fameux linceul dans lequel le Christ aurait été enveloppé avant d'être mis au tombeau. À gauche, la colonne de la flagellation ; à droite, la croix ainsi que deux des instruments de la Passion, l'éponge au bout du la branche d'hysope et la lance de laquelle un soldat aurait transpercé le corps du Christ selon Jn 19,34.

Art contemporain

Szymon Ryczek (1991 - ), Sans titre, (linogravure, 2020), (120 x 80 cm)

© Courtesy Vera Icon→, Mc 15,46

Musique

19,26–30 Les sept paroles du Christ en croix

21e s.

« The Seven Last Words op.36 »

Kris Oelbrandt, OCSO (1972-), The Seven Last Words op. 36, 2015

Jenny Spanoghe (alto)

© Kris Oelbrandt→, Lc 23,34-46 Jn 19,26-30 Mt 27,46

Composition

La solitude de Jésus sur la croix est traduite dans l'effectif de cette composition: un violon (ou alto) non-accompagné, abandonné par tout le monde, sans contact avec la terre. La pièce suit les sept dernières paroles à travers sept miniatures. Un "motif de croix" reconnaissable sert comme ponctuation entre les paroles: un accord très court et fort (verticalité) suivi d'une longue seconde soutenue douce (horizontalité).

  • I. (00:00 - 00:40)

La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ...") est un jeu très virtuose, diabolique, on dirait fou, dépeignant ceux qui "ne savent pas ce qu’ils font."

  • II. (00:40 - 02:12)

Dans la deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.") deux voix chantent librement et paisiblement ensemble.

  • III. (02:12 - 03:50)

La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) se traduit en une valse noble, intime, pleine d'une joie intérieure.

  • IV. (03:50 - 05:19)

Apogée et centre pivot des sept paroles, la quatrième parole "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est mis en musique en glissandi répétés de dissonants criants dans le suraigu.

  • V. (05:19 - 07:20)

"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) est évoqué par des sons expérimentaux, imitant des gémissements et des souffles secs.

  • VI. (07:20 - 08:01)

"Tout est accompli" (Jn 19,30: sixième parole) est reflété par seulement quelques harmoniques, ne donnant que les contours d'une mélodie presque évaporée. 

  • VII. (08:01 - 10:05)

La septième parole (Lc 23,46:  "Père, entre tes mains je remets mon esprit." - voir aussi Ps 31,6) est une mélodie sereine, dépassionnée.

« Septem verba Christi op.38 »

Kris Oelbrandt, OCSO (1972-), Septem Verba Christi op. 38, 2015

Abdij Maria Toevlucht

© Kris Oelbrandt→, Lc 23,34-46 Jn 19,26-30 Mt 27,46

Composition

Motets en latin sur les sept dernières paroles du Christ en croix. Contrairement aux «The Seven Last Words» qui sont très atonaux et expressionnistes, les «Septem verba Christi» sont dans un langage néo-modal.

  • I. (00:00 - 01:12)

La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ..."; "Pater, dimitte illis ...") se concentre sur la proclamation tranquille, paisible du texte.

  • II. (01:12 - 02:00)

La deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."; "... Hodie mecum eris in Paradiso") est plus mélismatique, évoquant l'atmosphère céleste.

  • III. (02:00 - 03:06)

La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) devient évident avec des mélismes à deux voix, un fleuve tranquille de deux mélodies qui coulent ensemble.

  • IV (03:06 - 03:59)

La quatrième parole "Deus meus, ut quid dereliquisti me?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est le centre pivot des sept paroles. C'est pourquoi elle est traitée de manière spéciale, c'est-à-dire dans un langage plus atonal, donnant expression aux mots dramatiques de Jésus. Les dynamiques sont également plutôt dans le forte, tandis que les autres se situent dans les dynamiques douces.

  • V. (03:59 - 05:00)

"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) n'est en latin qu'un seul mot: sitio. Des quintes ouvertes et une pédale sur "si" (à la fois la syllabe et la note musicale) créent une atmosphère de désert.

  • VI. (05:00 - 05:59)

"Tout est accompli", "consummatum est" (Jn 19,30: sixième parole) est une longue séquence d'harmonies qui glissent de manière chromatique en bas.

  • VII. (05:59 - 07:42)

La septième parole (Lc 23,46:  "Père, entre tes mains je remets mon esprit."; "Pater, in manus tuas comendo spiritum meum." - voir aussi Ps 31,6) reprend la musique de la première parole, les deux commencant par l'acclamation "Pater".

Partition→

19,27 Voici ta mère Let it be 

20e s.

Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.

The Beatles (texte : Paul McCartney), Let It Be (Remastered 2009), Paul McCartney : piano, chant – George Harrison : guitare électrique, chœurs – Ringo Starr : batterie, Apple Records, 1970

© Licence YouTube standard→ Jn 19,27

Composition

Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.  

Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Edelmann, Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.

Traduction française 
  • Quand je me trouve dans la tourmente — Mère Marie vient à moi — Avec des paroles pleines de sagesse : — Lâche prise, accepte les choses comme elles sont. ——— Et dans mes heures sombres — Elle se tient là, bien en face de moi — Et me dit des paroles pleines de sagesse : — Lâche prise  ——— Murmure des paroles pleines de sagesse : — Lâche prise, accepte ce qui est ——— Et quand les gens aux cœurs brisés de notre monde tomberont d'accord — Il y aura une réponse, ainsi soit-il — Car bien s'ils puissent être divisés, il leur sera toujours possible de voir — Qu’il y aura une réponse, ainsi soit-il ——— Et quand la nuit est impénétrable, — Il y a toujours une lumière qui m'éclaire — Qui m'éclaire jusqu'au lendemain : — Lâche prise, accepte ce qui est ——— Je me réveille au son d’une musique, — Mère Marie vient à moi — Avec des paroles pleines de sagesse : — accepte les choses comme elles sont. ——— Lâche prise ; accepte ce qui est ; accepte les choses comme elles sont ; ainsi soit-il ; amen. (trad. F. Waille). 
D'une mère sur la terre à l'autre, au Ciel ?

Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.

L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.

Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (Frère. Roger de Taizé, mère Teresa de Calcutta, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).

19,30 Les ténèbres se firent

18e s.

Johann Michael Haydn (1737-1806), Tenebrae factae sunt, 1772

Mandák Kórus

© Licence YouTube standard→, Mt 25,45ss Jn 19,30 Lc 23,46

Paroles

Tenebrae factae sunt, dum crucifixissent Jesum Judaei: et circa horam nonam exclamavit Jesus voce magna: Deus meus, ut quid me dereliquisti? Et inclinato capite, emisit spiritum. V. Exclamans Jesus voce magna ait: Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. Et inclinato capite, emisit spiritum.

Compositeur

Michael Haydn est un compositeur autrichien, né le 14 septembre 1737 à Rohrau (Autriche) et décédé le 10 août 1806 à Salzbourg. Il est le frère cadet de Joseph Haydn (1732–1809). Ses œuvres comportent plus de huit cents compositions, essentiellement religieuses.