Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Avant la fête de Pâque
Jésus, sachant que son heure était venue de passer
Vl'heure était venue qu'il passât de ce monde vers le Père,
ayant
V Scomme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde
jusqu’à la fin il les aima.
2 Pendant un souper
VLe souper terminé, alors que déjà le diable avait jeté
Vle diable avait mis
Sle satan avait placé au cœur de Judas de Simon Iscariote qu'il
V Nesque Judas fils de Simon Iscariote
Sde Judas fils de Simon Iscariote qu'il le livre
3 Byz S TRJésus, sachant que le Père a tout remis en ses mains
et que de Dieu il est sorti et vers Dieu il va
4 V Nesil se lève du souper et dépose ses vêtements
et ayant pris
Vcomme il avait pris un linge, il s’en ceignit ;
S les reins ;
5 il verse ensuite de l’eau dans un bassin
et il commença à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge dont il s'était ceint...
6 Il arrive donc à Simon Pierre
VSimon-Pierre
et celui-ci
Nesil
Vet Pierre
SSimon lui dit :
— Seigneur, toi, me laver les pieds ?
7 Jésus répondit et lui dit :
— Ce que je suis en train de faire moi, toi tu l'ignores à présent mais tu comprendras plus tard.
8 Pierre lui dit :
— Non, tu
VTu ne me laveras pas les pieds : jamais !
Jésus lui répondit :
— Si je ne puis te laver les pieds
VTant que je ne t'aurai pas lavé, tu n’as pas de part avec moi.
9 Simon-Pierre lui dit :
— SAlors Seigneur, Stu ne me laveras pas seulement mes pieds, mais les mains et la tête aussi !
10 Jésus lui dit :
— Qui s'est baigné n'a pas besoin de se laverByz S TR Nes, sinon les pieds,
mais
Scar il est pur tout entier ;
vous aussi êtes purs, mais non pas tous.
11 Il savait, en effet, qui était celui qui était en train de le livrer
c’est pourquoi il dit : — Vous n’êtes pas purs « tous ».
12 Après donc qu’il leur eut lavé les pieds et qu'il eut repris
Vleur lava les pieds et qu'il reprit ses vêtements
il s'allongea
Vcomme il s'était allongé de nouveau et
Vil leur dit :
— Comprenez-vous ce que pour vous je viens de faire ?
Vj'ai voulu faire pour vous ?
13 Vous, vous m’appelez « le Maître et le Seigneur »
V: « Maître ! » et : « Seigneur ! »
S: « Notre Maître » ! et : « Notre Seigneur ! »
et vous dites bien : je le suis en effet.
14 Si donc je vous ai lavé les
Vj'ai lavé vos pieds
moi, le Seigneur et le
Svotre Seigneur et votre Maître,
vous aussi, vous devez
Scombien plus devez-vous, vous-mêmes, vous laver les pieds les uns des autres
15 car c'est un exemple que je vous ai donné
afin que, comme moi j'ai fait pour vous, Vde même vous aussi vous fassiez.
16 Amen, amen, je vous dis :
— Il n'y a pas de serviteur
Vd'esclave plus grand que son seigneur
ni d'émissaire
Vd’apôtre plus grand que celui qui l’envoie ;
Vl’a envoyé ;
17 si vous savez cela, heureux êtes-vous si vous le faites !
Vserez-vous quand vous l'aurez fait !
18 Ce n'est pas de vous tous que je le dis
je connais, moi, ceux que j’ai choisis
mais pour que s’accomplisse l’Écriture :
« Celui qui mange avec moi le
Nesmon pain a levé contre moi son talon. »
19 Dès à présent je vous [le] dis, avant que cela arrive
afin que, lorsque ce sera arrivé, vous puissiez croire
Vcroyiez que moi je suis.
20 Amen, amen, je vous dis :
— Qui accueille celuiV, quel qu'il soit, que j'aurai envoyé m'accueille moi
et qui m'accueille accueille celui qui m’a envoyé.
21 Ayant
VComme il avait dit cela, Jésus fut troublé en esprit
et il attesta par ces mots :
— Amen, amen, je vous dis : — C'est
V que c'est l'un de vous qui me livrera !
22 Les disciples se lançaient Byz V S TRdonc des regards les uns aux autres
ne sachant de qui
Vhésitant sur celui dont
Sparce qu'ils se demandaient de qui il voulait parler...
23 Or un de ses disciples était allongé contre le sein de Jésus
(celui qu'aimait Jésus)
24 Simon Pierre
VSimon-Pierre lui fait donc signe de demander
V Neset lui dit :
qui pouvait être celui dont il parlait.
V— Qui est celui dont il parle ?
Sde qui il parlait.
Nes— Demande qui est celui dont il parle !
25 Celui-ci laissa donc tomber [sa tête]
Byz TRCelui-ci, laissant tomber [sa tête]
VC'est pourquoi, comme il s'était retourné
SCe disciple se pencha sur la poitrine de Jésus, Vcelui-là lui dit :
— Seigneur
SMon Seigneur c'est qui ?
26 Jésus donc répond :
— C'est celui à qui moi je tremperai la bouchée et à qui je la donnerai.
Trempant alors la bouchée,
il la prend et la donne à Judas, [fils] de Simon Iscariote.
26 Jésus répond Sen disant :
— C'est celui à qui moi j'aurai offert
Sje donnerai du pain trempé.
Et comme il avait trempé du pain, il
SJésus trempa du pain et
le donna à Judas Sfils de Simon Iscariote.
27 Après la bouchée
Sle pain, Byz TR Nesle Satan alors entra en lui
et Jésus lui dit Byz TR Nesdonc :
— Ce que tu fais, fais-le Vplus vite.
28 Or pourquoi il lui avait dit cela, aucun de ceux qui étaient allongés à table ne comprit.
29 Certains, en effet, pensaient (parce que Judas avait la bourse)
que Jésus lui disait
Squ'il lui commandait :
— Achète ce qu’il nous faut
Vdont nous avons besoin pour la fête
ou de donner quelque chose aux pauvres.
30 Ayant donc pris
VComme donc il avait accepté la bouchée, il sortit aussitôt
or c'était la nuit.
Sil faisait nuit quand il sortit.
31 Quand donc il fut sorti, Jésus dit :
— Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié
et Dieu a été glorifié en lui :
32 si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même
et le glorifiera sans tarder.
33 Petits
SMes petits enfants, c'est pour encore un peu que je suis avec vous ;
vous me chercherez
et comme j’ai dit aux Juifs : « — Là où je vais, vous, vous ne pouvez venir ! »
à vous aussi je [le] dis maintenant.
34 C'est un commandement nouveau que je vous donne : que vous vous aimiez les uns les autres
comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.
35 À cela tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples :
si vous avez de la charité les uns pour les autres.
36 Simon Pierre
VSimon-Pierre lui dit :
— Seigneur, où vas-tu ?
Jésus répondit :
— Où je vais moi, tu ne peux maintenant me suivre
tu me suivras plus tard.
Vmais tu suivras après.
Sà la fin tu viendras.
37 SSimon Pierre lui dit Byz S TR Nesalors :
— Seigneur, pourquoi
VPourquoi ne puis-je te suivre maintenant ?
Ma vie,
VMon âme, je l'offrirai pour toi !
38 Jésus lui répondit
Vrépondit
Slui dit
Nesrépond :
— Ta vie
VTon âme, tu l'offriras pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
— Le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois.
14,1 Que votre cœur ne se trouble pas
Byz V TR Nesvous qui croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
14,2 Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures :
sinon vous aurais-je dit
que je vais vous préparer une place ?
14,3 Et si je pars
Vlorsque je serai parti, et vous prépare
Vet vous aurai préparé
Byz Sje vous préparerai une place,
je reviendrai bientôt vous prendre auprès de moi
afin que là où moi je suis, vous soyez aussi.
14,4 Et là où je vais, Byz V S TRvous [le] savez, et
le chemin vous [le] savez.
14,5 Thomas lui dit :
— Seigneur, nous ne savons pas où tu vas : comment pouvons-nous savoir le chemin ?
14,6 Jésus lui dit :
— Moi je suis le chemin, la vérité et la vie.
Personne ne vient au
Sà mon Père sinon par moi.
14,7 Si vous m’aviez
Nesavez connu, vous auriez aussi connu
Nesconnaîtrez aussi mon Père.
Dès à présent, vous le connaissez et vous l’avez vu.
14,8 Philippe lui dit :
— Seigneur
SNotre Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit.
14,9 Jésus lui dit :
— Tant de temps que je suis
STout ce temps j'ai été avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ?
Vvous ne me connaissez pas !
Celui
VPhilippe, celui qui m’a vu a vu le Père.
Comment toi, dis-tu : — Montre-nous le Père ?
14,10 Ne crois-tu pas que moi je suis dans le
Smon Père et que le
Smon Père est en moi ?
Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de moi-même,
mais le
Smon Père demeurant en moi fait V TRlui-même les
Sces
Nesses œuvres.
14,11 Croyez -moi : moi
Sque je suis dans le
Smon Père et le
Sque mon Père est en moi sinon, croyez à cause des oeuvres mêmes.
11 Ne croyez-vous pas que moi je suis dans le Père et que le Père est en moi ?
14,12 Amen amen je vous dis :
— Celui qui croit en moi, les œuvres que moi je fais, lui aussi les fera
et il en fera de plus grandes parce que moi je vais vers le
Smon Père.
12 Sinon, croyez à cause des œuvres mêmes.
Amen, amen, je vous dis :
— Celui qui croit en moi, les œuvres que moi je fais, lui aussi les fera
et il en fera de plus grandes parce que moi je vais vers le Père.
14,13 Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai
pour que le Père soit glorifié dans le Fils.
14,14 Si vous me demandez quelque chose en mon nom, Byz TR Nesmoi je [le] ferai.
14,15 Si vous m’aimez, gardez
Nesvous garderez mes commandements.
14,16 Et moi je prierai le
Smon Père, et il vous donnera un autre Paraclet
pour qu’il soit
Byz V TRdemeure toujours avec vous ;
14,17 l’Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir
parce qu’il ne le voit ni ne le connaît,
Byz V S TRmais vous, vous le connaissez parce qu’il demeure
Vdemeurera chez vous et qu'il sera
Sest en vous.
14,18 Je ne vous laisserai pas orphelins
je viendrai vers vous.
14,19 Encore un peu et le monde ne me voit plus
mais vous, vous me voyez
parce que moi je vis et que vous aussi vous vivrez.
14,20 En ce jour-là vous connaîtrez, vous, que moi je suis en mon Père et vous en moi, et moi en vous.
14,21 Celui qui a mes commandements et qui les garde
c’est celui-là qui m’aime
et celui qui m’aime sera aimé de mon Père
et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui.
14,22 Judas, non pas l’Iscariote, lui dit :
— SMon Seigneur, que s'est-il produit, que tu ailles te manifester à nous et non au monde ?
14,23 Jésus répondit et lui dit :
— Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole
mon Père l’aimera
et nous viendrons vers lui, et nous ferons demeure chez
Vdemeures chez
Sdemeure avec lui.
14,24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles.
Or la
Scette parole que vous entendez n’est pas de moi
mais du Père qui m’a envoyé.
14,25 Je vous ai dit ces choses, demeurant près de
Vdemeurant chez
Spendant que j'étais avec vous.
14,26 Mais le Paraclet, l’Esprit-Saint que le
Smon Père enverra en mon nom
lui, il vous enseignera toutes choses
et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
14,27 Je vous laisse la paix, c'est ma paix que je vous donne
ce n'est pas comme comme le monde [la] donne que moi je vous [la] donne.
Que votre cœur ne se trouble ni ne s’effraye.
14,28 Vous avez entendu que moi je vous ai dit : — Je m’en vais et je viens vers vous !
Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le
Smon Père
car le
Smon Père est plus grand que moi.
14,29 MaintenantSvoici, j’ai fini par vous le dire, avant que le fait ne se produise,
pour que vous puissiez croire quand il se produira.
14,30 Désormais je ne parlerai plus beaucoup avec vous
car il vient, le prince de ce monde, et en moi il n’a rien.
14,31 Mais afin que le monde connaisse que j’aime le
Smon Père
et que selon le commandement que le
Smon Père m’a donné, ainsi je fais.
Levez-vous, partons d’ici.
15,1 Moi je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron
Vl'agriculteur :
15,2 tout sarment en moi qui ne porte
Sdonne pas de fruit, il l'enlève
et tout [sarment] qui porte
Sdonne du fruit, il l'émonde
Vle purifiera
Sle purifie afin qu’il porte plus de fruit.
15,3 Vous êtes déjà purs, vous, par
Và cause de la parole que je vous ai dite.
15,4 Demeurez en moi et moi en vous :
de même que le sarment ne peut de lui-même porter
Sdonner du fruit s’il ne demeure
Vn'a pas demeuré dans la vigne
de même vous non plus si vous ne demeurez
Vn'avez pas demeurés en moi.
15,5 Moi je suis la vigne, vous les sarments :
qui demeure en moi et moi en lui
celui-là porte beaucoup de fruit
Sfait venir beaucoup de fruits
parce que sans moi vous ne pouvez rien faire.
15,6 Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est
Vsera jeté dehors comme le sarment et il sèche
Vle sarment et il sèchera
Sun sarment desséché
puis on les ramasse
Vramassera, on les jette au feu et ils brûlent.
15,7 Si vous demeurez
Vêtes demeurés en moi et que mes paroles demeurent
Vont demeuré en vous
V S tout ce que vous voudrez
Vaurez voulu, demandez[-le]
V Svous [le] demanderez et cela vous arrivera.
15,8 En ceci le
Smon Père a été glorifié :
que vous portiez beaucoup de fruit
Sfassiez venir beaucoup de fruits
et que vous deveniez mes disciples.
15,9 Comme le
Smon Père m’a aimé et que moi je vous ai aimés
demeurez dans mon amour.
15,10 Si vous gardez
Vavez gardé mes commandements, vous demeurerez dans mon amour
comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et demeure dans son amour.
15,11 Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous
et que votre joie soit complète.
15,12 Ceci est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
15,13 Personne n'a plus grand amour que celui-ci : que quelqu'un donne sa Vpropre vie pour ses amis.
15,14 Vous êtes, vous, mes amis, si vous faites
Vavez fait ce que moi je vous commande.
15,15 Désormais je ne vous appelle plus « serviteurs »
Vdis plus « esclaves »
parce que le serviteur
Vl'esclave ignore ce que fait son seigneur
mais vous, je vous ai appelés
Vdit « amis »
parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père je vous l’ai fait connaître.
15,16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi mais c’est moi qui vous ai choisis
et établis pour que vous alliez et portiez du fruit
Sdes fruits
et que votre fruit demeure ;
Svos fruits demeurent ;
pour que tout ce que vous demanderez
Vaurez demandé au
Sà mon Père en mon nom, il vous le donne.
15,17 Ce que je vous commande c’est de vous aimer les uns les autres.
15,18 Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous.
15,19 Si vous étiez
Vaviez été du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ;
mais
Vau contraire, parce que vous n’êtes pas du monde et
Vmais que moi je vous ai choisis [et séparés] du monde
voilà pourquoi
Vc'est pour cela que le monde vous hait.
15,20 Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite :
« — Le serviteur
VL'esclave n’est pas plus grand que son seigneur. »
S’ils m’ont persécuté, vous aussi, ils vous persécuteront ;
s’ils ont gardé ma parole, la vôtre aussi ils la garderont.
15,21 Mais ils vous feront tout cela à cause de mon nom
parce qu’ils ne connaissent pas
Vignorent Celui qui m’a envoyé.
15,22 Si je n’étais pas venu ni ne leur avais parlé, ils n'auraient pas de péché
désormais, au contraire, ils n'ont plus d'excuse à leur péché.
15,23 Celui qui me hait hait aussi mon Père.
15,24 Si je n’avais pas fait parmi eux
TRà leurs yeux les œuvres que nul
Vpersonne d'autre n’a faites
ils n'auraient pas de péché
mais désormais ils ont vu, et ils ont haï et moi et mon Père !
15,25 Cependant c'est afin que s'accomplisse la parole qui est
Vfut écrite dans leur loi :
qu' « ils m’ont haï sans raison ».
15,26 Mais lorsque
NesLorsque
VOr lorsque sera venu le Paraclet
que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité sortant
Vqui procède d'auprès du Père
c'est lui qui rendra témoignage de moi.
27.
Vous aussi vous rendrez témoignage parce que depuis le commencement vous êtes avec moi.
16,1 Je vous ai dit cela afin que vous ne soyez pas scandalisés.
16,2 ils feront de vous des exclus de la synagogue ;
Sen effet, ils vous chasseront de leurs synagogues
mais
Vbien plus,
Set elle vient, l’heure où quiconque vous tuera croira rendre un culte à Dieu.
16,3 Et ils feront cela parce qu’ils n’ont connu ni le
Smon Père ni moi.
16,4 Mais je vous ai dit cela
afin que, lorsque leur
TRl'heure sera venue, vous vous souveniez que moi je vous l’ai dit.
Cela je ne vous l'ai pas dit dès le commencement, parce que j'étais avec vous.
4 Mais je vous ai dit cela
afin que, lorsque leur heure sera venue, vous vous souveniez que moi je vous l’ai dit.
16,5 Maintenant je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé
et aucun d'entre vous ne m'interroge : où vas-tu ?
5 Cela je ne vous l'ai pas dit dès le commencement parce que j’étais avec vous
mais à présent je m’en vais vers Celui qui m’a envoyé
et personne parmi vous ne me demande : où vas-tu ?
16,6 mais parce que je vous ai dit ces choses la tristesse Sest venue et elle a rempli votre cœur
Svos cœurs.
16,7 Cependant moi je vous dis la vérité :
— Il vaut mieux pour vous que moi je m’en aille
car si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous
mais si je m’en vais je vous l’enverrai.
16,8 Et, quand il sera venu, lui confondra le monde à propos de péché, et de justice et de jugement :
16,9 de péché parce qu’ils ne croient pas en moi ;
16,10 de justice parce que je vais vers le
Smon Père et que vous ne me voyez
V Sverrez plus ;
16,11 de jugement parce que le prince de ce monde est jugé.
16,12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire
mais vous ne pouvez les porter à présent.
16,13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers
Vconduira à connaître la vérité tout entière :
en effet, il ne parlera pas de lui-même
mais tout ce qu’il entendra, il le dira
et ce qui doit venir, il vous l'annoncera.
16,14 Celui-ci me glorifiera parce qu’il recevra de ce qui est à moi et il vous l’annoncera.
16,15 Tout ce qu'a le
Smon Père est à moi.
Voilà pourquoi j'ai dit
Sje vous dis :
« — C'est de ce qui est à moi qu’il prend
Vreçoit et il vous l’annoncera. »
Sle montrera. »
16,16 Encore un peu et vous ne me verrez plus
et encore un peu et vous me verrezByz V S TR, parce que je vais au Père.
16,17 Quelques-uns de ses
SSes disciples se dirent donc entre eux :
— Qu'est-ce qu’il nous dit :
« — Encore un peu et vous ne me verrez plus
et encore un peu et vous me verrez »
et : « — Je vais vers le
Vau
Svers mon Père » ?
16,18 Ils disaient donc :
— Qu'est-ce qu'il dit : « un peu » ?
Nous ne savons pas de quoi il parle.
16,19 Or Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger
et leur dit :
— Vous vous questionnez entre vous sur ce
Vparce que j’ai dit : « — Encore un peu et vous ne me verrez plus, et encore un peu et vous me verrez. »
16,20 Amen, amen, je vous dis :
— Vous pleurerez et vous vous lamenterez
mais le monde se réjouira
vous, vous serez attristés
mais votre tristesse se changera en joie.
16,21 La femme, lorsqu’elle enfante, a de la tristesse parce que son heure est venue
Sle jour de l'enfantement est venu
mais lorsqu’elle a donné naissance à l’enfant
Sun fils, elle ne se souvient plus de la souffrance à cause de la joie
de ce qu’un homme est né au monde :
16,22 vous donc aussi, Vcertes vous avez de la tristesse maintenant
mais de nouveau je vous verrai et votre cœur se réjouira
et votre joie, personne ne vous l’enlève.
16,23 Et en ce jour-là vous ne m’interrogerez plus sur rien.
Amen, amen, je vous dis :
— Si vous demandez quelque chose au
Sà mon Père, en mon nom il vous le donnera.
16,24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom :
demandez et vous recevrez afin que votre joie soit pleine.
16,25 Je vous ai dit cela en paraboles ;
vient l’heure où, par la suite, je ne vous parlerai plus en paraboles
mais ouvertement vous annoncerai
Smontrerai ce qui concerne le Père.
16,26 En ce jour-là vous demanderez en mon nom
et je ne vous dis pas que je prierai moi-même le Père pour vous
16,27 car le Père lui-même vous aime parce que vous, vous m’avez aimé
et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.
16,28 Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde
de nouveau je quitte le monde et je vais vers le Père.
16,29 Ses disciples Byz V S TRlui disent :
— Voici, à présent tu parles ouvertement et ne dis nulle parabole :
16,30 à présent nous savons que tu sais tout
et que tu n’as pas besoin qu'on t’interroge ;
en cela nous croyons que tu es sorti de Dieu.
16,31 Jésus leur répondit
Sdit :
— Maintenant vous croyez ?
16,32 Voici, vient l’heure et Byz V S TRdéjà elle est venue
où vous serez dispersés chacun chez soi et me laisserez seul
mais je ne suis pas seul parce que le Père est avec moi.
16,33 Je vous ai dit cela afin qu'en moi vous possédiez la paix ;
dans le monde vous avez de la tribulation
mais ayez confiance : moi j’ai vaincu le monde !
17,1 Jésus parla ainsi
et, ayant levé les yeux vers le ciel il dit :
— SMon Père, l’heure est Byz TR Nesenfin venue ! Glorifie ton Fils
afin que le
Byz V S TRton Fils te glorifie
17,2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair
afin qu’à tout ce que tu lui as donné, il donne à ceux-là
Vpour que tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle :
17,3 or telle est la vie éternelle : qu’ils en viennent à te connaître toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ.
17,4 Moi je t'ai glorifié sur la terre
en accomplissant
V TRj'ai accompli l’œuvre que tu m'as donnée à faire.
17,5 Et maintenant toi, Smon Père, glorifie-moi auprès de toi-même
de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.
17,6 J’ai manifesté ton nom aux hommes
que tu m'as donnés du milieu du monde, ils étaient à toi et tu me les as donnés
et ils ont gardé ta parole.
17,7 Maintenant ils ont
Sj'ai connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi
17,8 car les paroles que tu m'as données, je les leur ai données
et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi
et ils ont cru que c'est toi qui m’as envoyé.
17,9 Moi je prie pour eux, je ne prie pas pour le monde
mais pour ceux que tu m'as donnés parce qu’ils sont à toi.
17,10 Et tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi
et je suis glorifié en eux.
17,11 Et je ne suis plus dans le monde et eux sont dans le monde
et moi je viens vers toi.
Père saint, garde-les dans ton nomV TR, ceux que tu m'as donné
V TRdonnés
afin qu’ils soient un comme nous.
17,12 Lorsque j’étais avec eux Byz S TRdans le monde moi je gardais dans ton nom ceux que tu m'as donnés,
Nesles gardais dans ton nom que tu m'as donné
Neset je [les] ai protégés
Sgardés
et aucun d'eux n'a péri sinon le fils de perdition
afin que l’Écriture fût accomplie.
12 Lorsque j’étais avec eux moi je gardais dans ton nom
ceux que tu m'as donnés, je [les] ai gardés
et aucun d'eux n'a péri sinon le fils de perdition
afin que l’Écriture fût accomplie.
17,13 Mais maintenant je vais vers toi
et je parle ainsi dans le monde afin qu’ils aient ma joie complète en eux.
17,14 Moi je leur ai donné ta parole
et le monde les a haïs
parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
17,15 Je ne prie pas pour que tu les enlèves du monde mais que tu les gardes du mauvais.
17,16 Ils ne sont pas du monde, pas plus que moi je ne suis du monde.
17,17 Sanctifie-les dans la
Byz S TRta vérité :
Ta parole est vérité.
17,18 Comme tu m'as envoyé dans le monde
moi aussi je les ai envoyés dans le monde.
17,19 Et pour eux je me sanctifie moi-même
afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés en vérité.
17,20 Ce n'est pas pour ceux-là seulement que je prie
mais aussi pour ceux qui, par leur parole, croiront en moi
17,21 pour que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi
pour qu'eux aussi soient Byz V S TRun en nous
afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé.
17,22 Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée
afin qu’ils soient un comme nous sommes un
17,23 moi en eux et toi en moi
afin qu’ils soient consommés dans l'unité
et pour que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé
et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
17,24 Père, ceux
Nesce que tu m'as donnés,
Nesdonné : je veux que là où moi je suis, ceux-là aussi soient avec moi
afin qu’ils voient la gloire, la mienne, [celle] que tu m'as donnée
parce que tu m'as aimé avant la création du monde.
17,25 Père
SMon père [qui es] juste, le monde ne t'a pas connu
mais moi je t'ai connu
et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé.
17,26 Et je leur ai fait connaître ton nom et le leur ferai connaître
afin que l’amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux.
18,1 Ayant dit cela
Jésus sortit avec ses disciples de l'autre côté
Vau-delà du torrent du Cédron
où était un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples.
18,2 Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi le
V Sce lieu
parce que souvent Jésus s’y était réuni avec ses disciples.
18,3 Judas, donc, prenant
Vcomme il avait pris la cohorte
et des gardes [fournis] par les grands-prêtres
Vpontifes et les pharisiens
VPharisiens
vient
Vvint là avec lanternes, torches et armes.
18,4 Jésus donc, sachant tout ce qui allait lui arriver
sortit
V Ss'avança et leur dit :
— Qui cherchez-vous ?
18,5 Ils lui répondirent
Sdirent :
— Jésus le Nazoréen.
VNazaréen.
Il
VJésus leur dit :
— Moi je suis [celui-là].
SJe suis celui-là.
Or Judas, qui le livrait, se tenait aussi avec eux.
18,6 À peine SJésus leur eut-il dit : « — Moi je suis »
S« — Je suis celui-là »
ils reculèrent et tombèrent à terre.
18,7 De nouveau donc il
SJésus les interrogea :
— Qui cherchez-vous ?
Ils dirent :
— Jésus le Nazoréen
VNazaréen.
18,8 Jésus répondit
Sleur dit :
— Je vous ai dit que moi je suis.
S je suis celui-là.
Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci
18,9 afin que s'accomplît la parole qu’il avait dite:
V,
« — C
Vque « ceux que tu m’as donnés, je n'ai perdu aucun d'entre eux. »
18,10 Simon Pierre donc, ayant une épée, la tira
et frappa le serviteur du grand prêtre et il lui coupa
Semporta l’oreille droite :
le nom de l’esclave était « Malchos »
V« Malcus »
S« Malek ».
18,11 Jésus dit donc à Pierre :
— Remets l’épée au fourreau.
Le calice que le
Smon Père m’a donné, je ne le boirai pas ?
18,12 La cohorte donc et le chiliarque
Vtribun
Sles commandants et les gardes des Juifs saisirent Jésus et le lièrent.
18,13 Ils l’amenèrent chez Anne d’abord
(c'était, en effet, le beau-père de Caïphe, lequel était grand-prêtre
Vpontife cette année-là ;
18,14 or Caïphe était celui qui avait conseillé
Vdonné ce conseil aux Juifs
qu' « il vaut
Svalait mieux qu’un seul homme meure
Smourût pour le peuple ».)
18,15 Simon Pierre suivait Jésus ainsi qu'un autre disciple.
Ce disciple était connu du grand-prêtre
Vpontife
et il entra avec Jésus dans la cour du grand-prêtre.
Vpontife.
18,16 Mais Pierre
SSimon se tenait près de la porte dehors ;
l’autre disciple, connu du
Byz V TRcelui qui était connu du
S qui connaissait le grand-prêtre
Vpontife, sortit donc
et parla à la portière et fit entrer Pierre
SSimon.
18,17 La servante, la portière, dit donc à Pierre
SSimon :
— N’es-tu pas toi aussi des disciples de cet homme-là ?
Il dit : — Je n'en suis pas.
18,18 Les serviteurs et les gardes se tenaient là ayant fait
Vauprès d'un brasier parce qu’il faisait froid, et ils se chauffaient.
Il y avait aussi avec eux Pierre
SSimon se tenant là et se chauffant.
18,19 Le grand-prêtre
Vpontife donc interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
18,20 Jésus lui répondit
Sdit :
— Moi j'ai parlé ouvertement au monde
Speuple
moi j'ai toujours enseigné en synagogue et dans le Temple où tous les Juifs se réunissent
et je n’ai rien dit en secret.
18,21 Pourquoi m’interroges-tu ?
Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit :
voici, eux savent ce que j’ai dit, moi !
18,22 Comme il avait dit cela
un des gardes qui se tenait là donna une gifle à Jésus en Slui disant :
— C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre
Vpontife ?
18,23 Jésus lui répondit
S répondit en lui disant :
— Si j’ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal
mais si j'ai bien parlé,
Sc'est bien, pourquoi me frappes-tu ?
18,24 VEt Anne l'envoya Byz S TR Nesdonc lié à Caïphe le grand-prêtre
Vpontife.
18,25 Quant à Simon Pierre
VSimon-Pierre, il était là, debout et se chauffant.
Ils lui dirent donc :
— N’es-tu pas, toi aussi, Sun de ses disciples ?
Lui nia et dit : — Je n'en suis pas.
18,26 Un des serviteurs du grand-prêtre
Vpontife, parent de celui à qui Pierre
SSimon avait coupé l’oreille, dit :
— Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ?
18,27 De nouveau donc Pierre
SSimon renia
et aussitôt un coq chanta.
18,28 Ils conduisent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire
or
Set c'était le matin :
aussi n’entrèrent-ils pas eux-mêmes dans le prétoire
pour ne pas se faire contaminer mais [pouvoir]
Savant qu'ils [pussent] manger la Pâque.
18,29 Pilate sortit donc dehors vers eux et Sleur dit :
— Quelle accusation portez
Savez-vous contre cet homme ?
18,30 Ils répondirent et lui dirent :
— S'il n’était pas un malfaiteur, celui-ci, nous ne te l’aurions pas livré !
18,31 Pilate donc leur dit :
— Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre loi !
Les Juifs lui dirent Byz V TRdonc :
— Nous, nous n'avons pas le droit de tuer quelqu'un !
18,32 afin que la parole de Jésus s’accomplît, qu’il avait dite [pour] signifier
Sfaire connaître de quelle mort il devait mourir.
18,33 Pilate entra donc Byz V TR Nesde nouveau dans le prétoire
et il appela Jésus et lui dit :
— C'est toi le roi des Juifs ?
18,34 Et Jésus lui répondit
V Nesrépondit
Slui dit :
— Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?
18,35 Pilate répondit
Slui dit :
— Est-ce que je suis juif, moi ?
Ton propre peuple
VTa nation
SLes fils de ton peuple et les grands-prêtres
Vpontifes t’ont livré à moi :
qu’as-tu fait ?
18,36 Jésus répondit
Slui dit :
— Mon royaume n’est pas de ce monde :
si mon royaume était de ce monde
mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs.
Mais en réalité mon royaume n’est pas d’ici.
18,37 Pilate lui dit Byz V TR Nesalors :
— Donc : tu es roi ?
Jésus répondit
Slui dit :
— C'est toi qui dis
Sas dit que je suis roi !
Moi, c'est pour ceci que je suis né, c'est en vue de ceci que je suis venu dans le monde : rendre témoignage à la vérité ;
quiconque est de la vérité écoute ma voix.
18,38 Pilate lui dit :
— Qu’est-ce que la vérité ?
Et, ayant dit cela de nouveau, il sortit vers les Juifs
et il leur dit :
— Moi je ne trouve en lui aucune raison [de le condamner].
18,39 Mais c’est la coutume parmi vous que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque.
Voulez-vous donc que je vous relâche le
Sce roi des Juifs ?
18,40 Ils crièrent donc de nouveau
Stous en disant :
— Pas lui mais Barabbas !
Or Barabbas était un brigand.
19,1 Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.
19,2 Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête
et le revêtirent d’un manteau de pourpre.
19,3 Et ils Byz V TR Nesvenaient vers lui et disaient :
— Réjouis-toi, ô
VSalut,
SPaix à toi, roi des Juifs !
et ils lui donnaient des soufflets.
19,4 Et Pilate de nouveau sortit dehors et leur dit :
— Voici que je vous l’amène dehors
afin que vous connaissiez que je ne trouve en lui aucune raison [de le condamner].
Vaucune infraction.
19,5 Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre
et il
SPilate leur dit :
— Voici l’homme !
19,6 Quand donc ils le virent,
VComme donc l'avaient vu les grands prêtres
Vpontifes et les serviteurs
s’écrièrent
Vils s’écriaient en disant :
— CrucifieS-le, crucifieByz S-le !
Pilate leur dit :
— Prenez-le, vous, et crucifiez-le
car moi je ne trouve en lui aucune raison [de condamnation].
Vaucune infraction.
19,7 Les Juifs lui répondirent :
— Nous avons, nous, une loi, et d’après la
Byz TRnotre
Sce qui est dans notre loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.
19,8 Lors donc que Pilate eut entendu cette parole il craignit encore plus.
19,9 Et il entra de nouveau dans le prétoire et il dit à Jésus :
— D’où es-tu, toi ?
Mais Jésus ne lui donna pas de réponse.
19,10 Pilate lui dit Byz V TR Nesdonc :
— Tu ne me parles pas, à moi ?
Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher
Byz V TRcrucifier
et que j'ai pouvoir de te crucifier
Byz V TRrelâcher ?
19,11 Jésus répondit
Sdit :
— Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi
s’il ne t’avait été donné d’en haut.
Voilà pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché.
19,12 Dès ce moment Pilate cherchait à
Svoulait le relâcher.
Mais les Juifs criaient en disant :
— Si tu relâches celui-là, tu n’es pas ami de César :
quiconque Sen effet se fait roi se déclare contre César.
19,13 Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors
et il s’assit sur son tribunal au lieu dit « La [Cour] Dallée
VLithostrotos
S Le Pavement de pierres »
et en hébreu : « Gabbatha
SGafyfta ».
19,14 Or c’était la préparation de la Pâque, Byz S Nesc'était environ la sixième heure.
Il dit aux Juifs :
— Voici votre roi.
19,15 Mais ils criaient :
— Enlève ! Enlève !
VSupprime ! Supprime ! Crucifie-le ! SCrucifie-le !
Pilate leur dit :
— Crucifierai-je votre roi ?
Les grands prêtres
Vpontifes répondirent
Sdirent :
— Nous n’avons de roi que César.
19,16 Alors donc il le leur livra pour qu'il fût crucifié :
ils prirent donc Jésus Byz V S TRet l'emmenèrent.
19,17 Et portant par lui-même sa croix il sortit vers le
Vce lieu dit « Le Crâne
VCalvaire », en hébreu « Golgotha
SGagultha »
19,18 où ils le crucifièrent
et avec lui deux autres, un d'un côté, un de l'autre côté
et au milieu Jésus
SJésus au milieu.
19,19 Or Pilate écrivit aussi un écriteau et le plaça au-dessus de la croix
et il était écrit : « Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs. »
V« Jésus le Nazarénien, roi des Juifs. »
S« CELUI-CI EST JÉSUS LE NAZARÉEN, LE ROI DES JUIFS. »
19,20 Cet écriteau donc, beaucoup de Juifs le lurent
parce que l'endroit où Jésus fut crucifié était près de la ville
et que c'était écrit en hébreu, en latin
Byz V S TRgrec et en grec
Byz V S TRlatin.
19,21 Les grands prêtres des Juifs disaient donc à Pilate :
— N'écris pas : « Le roi des Juifs »
mais que « celui-là a dit : "— Je suis roi des Juifs" ! »
19,22 Pilate répondit
Vdit :
— Ce que j’ai écrit, je l'ai écrit.
19,23 Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus
prirent ses vêtements et firent quatre parts
une part pour chaque soldat
et la tunique.
Or la tunique était sans couture, tissée depuis le haut d'une seule pièce.
23 Les soldats ,donc lorsqu'ils eurent crucifié Jésus
prirent ses vêtements et firent quatre parts
une part pour chaque soldat
mais la tunique était sans couture
depuis le haut tissée d'une seule pièce.
19,24 Ils se dirent donc entre eux :
— Ne la déchirons pas
mais désignons par le sort à qui elle sera.
C'était afin que l'Écriture se réalisât,
Ss'accomplît, V TRdisant :
« — Ils se sont partagé mes vêtements et sur mon habit ils ont jeté le sort. »
Les soldats firent donc cela.
19,25 Cependant près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie [femme] de Clopas
VCléophas
SCleopha et Marie la Magdaléenne
VMarie-Madeleine
19,26 Jésus donc, ayant vu la
Ssa mère et se tenant là le disciple qu’il aimait
dit à la
Byz V S TRsa mère :
— Femme, voici ton fils.
19,27 Ensuite il dit au disciple :
— Voici ta mère.
Et dès cette heure-là le disciple la prit chez lui.
19,28 Après cela Jésus, sachant que Byz V TR Nesdésormais tout était achevé
Vconsommé
Saccompli
afin que fût parachevée
Vconsommée
Sréalisée l’Écriture, dit : — J’ai soif.
19,29 Il y avait là un vase plein de vinaigre
ils placèrent une éponge pleine
Byz S TRimbibèrent une éponge de vinaigre autour d’une tige d’hysope et ils l’approchèrent de
V Sla présentèrent à sa bouche.
19,30 Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit :
— C
SVoici, c'est achevé
Vconsommé
Saccompli
et inclinant la tête il livra l’
Sson esprit.
19,31 Les Juifs donc, comme c’était la Préparation
VParascève,
pour que les corps ne restassent pas sur la croix pendant le sabbat,
(c'était en effet le grand jour ce sabbat)
demandèrent à Pilate que fussent brisées leurs jambes et qu'ils fussent enlevés.
31 Les Juifs donc, comme c’était la Préparation dirent :
— Que ces corps ne restent pas toute la nuit sur la croix puisque le sabbat pointe !
Car c'était un grand jour que le jour de ce sabbat.
Donc ils demandèrent à Pilate que fussent brisées les jambes des crucifiés et qu'on les descendît.
19,32 Les soldats vinrent donc
et ils brisèrent les jambes du premier puis de l’autre qui avait été
Vfut crucifié avec lui.
19,33 Mais étant venus
Vcomme ils étaient venus à Jésus
quand ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes
19,34 mais l'un des soldats de sa lance lui perça le
Vlui ouvrit le
Sle frappa au côté
et sortit aussitôt
Byz V TR aussitôt sortit du sang et de l’eau.
19,35 Et celui qui a vu a rendu témoignage
et il est véridique
Vvrai, son témoignage
et celui-là sait qu’il dit vrai pour que vous aussi vous croyiez.
19,36 Car cela est arrivé afin que l’Écriture s'accomplît :
« Aucun os ne lui sera cassé. »
Vvous ne lui casserez. »
Sne lui sera brisé. »
19,37 Et encore une autre Écriture dit :
« — Ils regarderont vers
Vverront en celui qu’ils ont
Vauront transpercé. »
19,38 Après cela, Joseph d’Arimathie
Sde Rama demanda à Pilate
étant
V Sdu fait qu'il était disciple de Jésus
(mais en secret par crainte des Juifs)
d'enlever le corps de Jésus
et Pilate le permit :
il vint donc et enleva son corps.
Byz V S TRle corps de Jésus.
19,39 Or Nicodème aussi vint, lui qui était venu à lui
Byz V S TRJésus de nuit, au début
apportant un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres.
19,40 Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes avec les aromates
comme c'est la coutume d’ensevelir pour les Juifs.
19,41 Or au lieu où il
SJésus fut crucifié il y avait un jardin
et dans le jardin un sépulcre neuf où personne n’avait encore été mis.
19,42 C'est donc là, à cause de la Préparation
VParascève des Juifs, parce que le sépulcre était proche, qu'ils déposèrent Jésus.
42 Ils couchèrent là Jésus, parce que le sabbat approchait et parce que le sépulcre était proche.
20,1 Le premier jour de la semaine, Marie la Magdaléenne
VMarie-Madeleine vient au sépulcre le matin, alors qu'il y avait encore des ténèbres
et elle voit la pierre enlevée du sépulcre.
20,2 Elle court
Vcourut donc et vient
Vvint vers Simon Pierre et vers l’autre disciple, celui
Sle disciple que Jésus aimait
et elle leur dit :
— Ils ont enlevé le Seigneur du sépulcre, et nous ne savons
Sje ne sais pas où ils l’ont mis.
20,3 Pierre
SSimon sortit donc ainsi que l’
Vcet autre disciple et ils venaient
Vvinrent au sépulcre.
20,4 Ils couraient tous deux ensemble
mais l’autre
Vcet autre
Sle disciple courait
Vcourut en avant plus vite que Pierre
Sde Simon
et arriva le premier au sépulcre.
20,5 Et s’étant penché,
Vcomme il s'était penché,
Sen observant il voit posées les bandelettes
pourtant il n’entra pas.
20,6 Vient donc Byz TR Nesaussi Simon Pierre
V-Pierre qui le suivait
et il entra dans le sépulcre
et il voit les bandelettes posées
20,7 et le suaire qui avait été sur
Savait enserré sa tête
non pas Byz V TR Nesposé avec les bandelettes
mais enroulé Set posé dans un endroit à part.
20,8 Alors donc entra aussi l'autre
V Sce disciple qui était arrivé le premier au sépulcre
et il vit et il crut.
20,9 Car ils ne savaient pas encore l’Écriture : qu'il fallait qu'il ressuscitât d'entre les morts.
20,10 Les disciples s’en retournèrent donc de nouveau chez eux.
20,11 Or Marie se tenait près du sépulcre, Byz V TR Nesen-dehors, pleurant.
Donc comme elle pleurait, elle se pencha
Vse pencha et regarda
Sregarda vers le sépulcre.
20,12 Et elle voit
V Svit deux anges en blanc, assis
l’un à la tête et l’autre aux pieds, là où avait été mis le corps de Jésus.
20,13 Ceux-ci lui disent :
— Femme, pourquoi pleures-tu ?
Elle leur dit :
— Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l’ont mis.
20,14 Ayant
VÀ peine avait-elle dit cela, elle se retourna en arrière
et elle voit Jésus se tenant debout
et elle ne savait pas que c’était Jésus.
20,15 Jésus lui dit :
— Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?
Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit :
— Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté dis-moi où tu l’as mis, et moi je l'enlèverai.
20,16 Jésus lui dit : — Marie !
S'étant retournée, elle lui dit Byz S Nesen hébreu :
— Rabbouni
SRabbouli ! C’est-à-dire : « Smon maître » !
20,17 Jésus lui dit :
— Cesse de me toucher
VNe me touche pas
SN'approche pas
car je ne suis pas encore monté vers le
Byz V S TRmon Père.
Mais va vers mes frères et dis-leur :
— Je monte vers mon Père et votre Père
vers mon Dieu et votre Dieu.
20,18 Vient Marie la Magdaléenne
VMarie-Madeleine annonçant aux disciples : — J’ai
Byz S TRqu'elle a vu le Seigneur et voilà ce qu'il m’a
Byz S TR Neslui a dit ...
20,19 Donc le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine
alors que les portes [là] où se trouvaient les disciples étaient fermées par peur des Juifs
Jésus vint et se tint au milieu et il leur dit :
— Paix à vous !
20,20 Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent alors remplis de joie à la vue du Seigneur.
20,21 Jésus leur dit de nouveau :
— Paix à vous.
Comme le
Smon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.
20,22 Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit :
— Recevez l’Esprit-Saint !
20,23 Ceux
SCelui dont vous remettrez les péchés, ils leur sont
Byz V TRleur seront
Slui seront remis
et ceux
Scelui dont vous les retiendrez, ils sont retenus.
20,24 Mais Thomas, l’un des douze, appelé « Jumeau »
V« Didyme »
S« le Jumeau »
n’était pas avec eux lorsque vint Jésus.
20,25 Les Byz V TR Nesautres disciples lui disaient donc :
— Nous avons vu le Seigneur !
Mais il leur dit :
— Si je ne vois pas dans ses mains la trace
Vla forme
Sles lieux des clous
ni ne mets mon doigt dans la trace de ces clous
Vdans l'endroit des clous
Sen eux,
ni ne mets
Sn'étends ma main dans son côté, Byz TR Nesnon, je ne croirai pas !
20,26 Huit jours plus tard, les disciples étaient de nouveau à l’intérieur
et Thomas avec eux.
Vient Jésus, les portes fermées.
il se tint au milieu et il Sleur dit :
— Paix à vous !
20,27 Ensuite il dit à Thomas :
— Approche
VIntroduis ton doigt ici et vois mes mains
et approche ta main et mets
Sétends-la dans mon côté
et ne sois plus incrédule mais croyant.
20,28 Thomas répondit et lui dit :
— Mon Seigneur et mon Dieu !
20,29 Jésus lui dit :
— Parce
SMaintenant que tu m'as vu, tu as cru.
Heureux ceux qui ne voient pas
Vn'ont pas vu
Sne m'ont pas vu et qui croient
V Sont cru.
20,30 Jésus fit encore beaucoup d’autres signes en présence de ses disciples
qui ne sont pas écrits dans ce livre.
20,31 Mais ceux-ci ont été écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu
et qu’en croyant vous ayez la vie Séternelle en son nom.
13,4s Postquam surrexit
19,16 PARALITURGIE Chemin de croix : première station
Il est devant Pilate, mais il a le dos tourné à Pilate. Car la sentence vient d’être prononcée. Pilate, qui est représenté non pas en ecclésiastique comme on pourrait le croire, mais comme un juge. Un juge qui est aveugle : ce qu’il porte sur les yeux n’est pas le signe du bandeau de la justice dans son impartialité, il est vraiment aveugle, il a une canne blanche. Et l’actualité de l’événement du Christ est associée à l’actualité des hommes qui cherchent, à travers celui qui a entre ses mains un micro et qui regarde le Christ s’en aller vers la Passion, mis en scène, sous les projecteurs, sous les perches des micros, l’actualité de ceux qui cherchent la vérité. Mais « qu’est-ce que la vérité ? ». Face à la question de Pilate, la représentation met en scène des hommes et des femmes. Au plan stylistique, vous verrez : des visages ressemblent à des têtes inspirées du folklore populaire polonais, de ces têtes d’argile, de ces marionnettes polonaises. Mais prenons conscience qu’à côté de cette canne, il y a un homme à genoux et une jeune fille. Entre le Christ et cet homme dont le cierge est éteint, il y a cet agneau pascal qui est couché, et des femmes : une femme qui médite devant ce qu’elle vend, simplement deux écuelles de soupe ; et sous les projecteurs de l’actualité, le Christ s’en va, les yeux fermés, car la vérité ne saurait se dire, la vérité réellement va s’éprouver dans le don de cet homme-Dieu. (J.-M. N.)
19,17 PARALITURGIE Chemin de croix : deuxième station
« Voici l’Homme ! » Voici une foule, cette foule que l’on remarque derrière la croix, cette croix qui semble être le sceptre dérisoire de sa royauté, mais dans les yeux levés et en cette couronne d’épines, il y a vraiment un roi qui va s’acheminer sur l’unique trône de la vie, qui est celui de cette présentation, de cette mort. Oui, le Christ dénudé, presque squelettique, va s’avancer. Derrière lui, sur la gauche, il y a les deux larrons, l’un est habillé en prisonnier, l’autre avec le vêtement que l’on donnait dans les camps de concentration. Il y a quelqu’un qui est en fauteuil roulant ; mais regardez bien tout au fond, ces cannes : tous ces estropiés de la vie sont représentés. Dans ce Chemin de croix, on reconnaît effectivement un style que l’on pourrait qualifier d’expressionniste, mais c’est un expressionisme inspiré, c’est un expressionisme associé à la vie : un homme, un ouvrier, avec son débardeur, porte une croix autour du cou ; mais regardez bien cette femme, sur la droite : elle vend des chapelets. Pour vivre donc ce Chemin de croix, il y a véritablement ce don, cette présence, cet accompagnement de la prière des pauvres, mais cette prière si riche de la vie des êtres qui égrènent le temps des hommes et des femmes, qui égrènent le temps de ceux et de celles qui ne savent plus comment prier ni pour qui prier. (J.-M. N.)
19,18 PARALITURGIE Chemin de croix : onzième station
Ici, c’est l’histoire de la Pologne durant la guerre et à travers ses martyrs : Jésus est cloué à la croix. Il manque les bourreaux. On a l’impression que le Christ lui-même se fixe sur cette croix ; il est cloué par la souffrance humaine et par le martyre des victimes ; il est cloué lorsque des êtres sont morts pour la Pologne, pour la patrie et pour la liberté. Il meurt avec ceux qui meurent, il meurt avec ceux qui sont en camp de concentration. Leur souvenir est le symbole de la voie polonaise conduisant à notre résurrection.
Derrière, au fond, on voit de face un wagon, représentant les trains de la mort ; on voit également ce qui n’est pas un cercueil mais le coffre d’une voiture, avec la plaque, à côté du cardinal Wyszynski, cet homme de haute stature.
C’est le coffre d’une voiture dans lequel se trouvait un prêtre, le P. Popieluszko. Ce prêtre a été assassiné en 1984, on s’en souvient tous. Il était l’Aumônier de Solidarnosc. Il est cette figure emblématique de la lutte pour la liberté et contre le régime communiste. Il avait été l’objet de plusieurs attentats ; un jour, on a fini par l’enlever dans le coffre d’une voiture, on a voulu lui donner une sévère leçon et il en est mort, et on l’a trouvé dans un réservoir de la Vistule quelques jours plus tard. Il a été béatifié par le pape Benoît XVI le 6 juin 2010. Nous avons d’autres personnages, pour dire la vérité de cette Passion : au centre, sous la croix où l’on voit toujours les rubans de la Pologne, blanc et rouge, il y a un homme qui s’avance vers son exécution. Mais un autre homme va prendre sa place.
Cet homme avec le vêtement des déportés, c’est le P. Maximilien Kolbe, ce franciscain conventuel qui a voué sa vie tout entière à la Vierge, à l’Immaculée Conception. Cet homme qui a traversé le monde et qui a créé des journaux, cet homme qui a donné sa vie pour un père de famille. L’histoire est encore plus forte : dans le camp de concentration d’Auschwitz, un homme s’est évadé, et il fallait des exécutions en représailles « dissuasives ». Une quinzaine allaient être exécutés et le P. Maximilien Kolbe s’est présenté, a négocié pour qu’on l’exécute à la place du père de famille, ce qui a été fait. Quand il était enfant, il avait eu la vision de la Vierge Marie qui, dit-il, lui aurait présenté deux couronnes : une blanche et une rouge. Encore les couleurs de la Pologne ! Mais en l’occurrence, la blancheur c’était la consécration de sa vie, le rouge c’était le martyre. Il a pris les deux ! Et cet homme qui avait voué sa vie à la Vierge a été exécuté le 14 août, et on l’a mis dans le four crématoire le 15 août ! Continuons dans ce chemin de l’horreur. Ils ne sont pas seuls, il y a tous ces êtres anonymes qui sont associés.
On a également le cardinal Wyszynski, cet homme qui a fait pape Jean-Paul II ! Alors que celui-ci voulait s’appeler Stanislas, le cardinal Wyszynski lui a dit : « Un pape polonais, c’est beaucoup. Stanislas, cela relève de la provocation ! ». Cet homme qui était lié d’une profonde amitié avec Jean-Paul II et qui plus d’une fois lui a dit « Arrêtez, n’en faites pas trop, pas trop vite ! », cet homme avait été emprisonné de 1953 à 1956 ; et dès qu’on a annoncé au pape Pie XII qu’il avait été emprisonné dans un camp pour lui remettre les idées en place, le pape l’a fait cardinal. Politiquement, c’était très fort car cela voulait dire que le gouvernement avait enfermé un « prince de l’Église » : attention au sens de « prince de l’Église », cela veut dire qu’il est un serviteur qui ira jusqu’au martyre, c’est pourquoi les cardinaux sont vêtus de rouge, ils doivent donner leur vie jusqu’au martyre. Le Christ ici a les yeux ouverts, c’est un état de conscience de ce qui se passe à travers les âges, au cœur de la vie. Au cœur de ces hommes et au cœur de ces femmes, de cette Présentation, de cette vieille femme sur la gauche, numérotée. Tous ceux et celles que l’on voit, ce n’est plus une procession, c’est la marche d’un massacre, au cœur des camps, au cœur de la Pologne. (J.-M. N.)
19,23s Vêtements de Jésus PARALITURGIE Chemin de croix : dixième station
Une station absolument remarquable, qui remet dans un sens véritable l’adoration du Saint Sacrement : Jésus est dépouillé de ses vêtements, totalement. Le corps du Christ est associé au dépouillement total, de toute vie. Le Christ, lorsqu’il a été crucifié, était totalement nu. C’est la pudeur qui l’a fait représenter à travers les âges, avec ce qu’on appelle le perizonium, le pagne. Mais tous ceux qui étaient crucifiés étaient totalement nus. Il n’était pas question de pudeur. Cette nudité veut dire qu’il porte toutes les nudités des hommes, il porte toute la réalité de notre humanité. S’il est corps, il est corps dénudé, c’est-à-dire il est corps enfanté, il est corps de Dieu : un corps qui se présente à nous. Et le rapport entre l’hostie, le corps blanc, de cet ostensoir doré, ce qui est vénéré à travers le Corps du Christ, c’est sa Passion et le don de sa vie. De ce corps qui fut bafoué, au coeur de cette Fête-Dieu représentée sous le dais, l’artiste a associé à la fois la Passion et le Corps glorieux. Le Corps de Lumière, ce rayonnement qui préfigure déjà la résurrection, le soleil du petit matin du corps nu enseveli dans le tombeau. C’est le corps dénudé où s’accomplit l’enfantement de toute l’humanité ; c’est le corps dénudé du Christ. Comme le disait le cardinal Wojtyla devant le pape Paul VI lors de la retraite de 1976, « le Corps du Christ révèle la souffrance, il nous met face à nos douleurs et à nos souffrances pour participer pleinement et totalement à sa résurrection ». Effectivement, Jésus passe dans les processions de la Pologne, au milieu de ces bannières, pour qu’on n’oublie pas Celui qui a donné sa vie. (J.-M. N.)
19,25–30 PARALITURGIE Chemin de croix : douzième station
Jésus meurt sur la croix : il est étendu sur la croix, et il est étendu sur la Pologne ; sur toute l’histoire de la Pologne. Ce qui va des premiers martyrs jusqu’à Jean-Paul II. L’artiste meurt en 2004 ; Jean-Paul II est mort en 2005. Et lorsqu’on voit Jean-Paul II au pied de la croix, ce n’est pas simplement un portrait de Jean-Paul II, c’est le portrait de l’Eglise ; et la multitude de croix, ce foisonnement de croix au fond, manifeste que tous ceux qui sont saints et tous ceux qui sont baptisés portent la croix. Et toujours Marie au pied de la croix : l’icône de Notre Dame de Czestochowa. Il y a une intelligence de cette présence, de cette vie et de ce Christ dont le sang coule toujours sur ce peuple ; et ce peuple a aussi, avec d’autres, versé son sang pour la patrie. C’est donc effectivement le Golgotha de Jasna Gora, le Golgotha du sanctuaire de la Pologne. Comme disait Jean-Paul II, Jasna Gora, le sanctuaire, c’est le lieu de la liberté des Polonais. Tout est mêlé, associé : on voit Saint Venceslas, on voit la multitude des saints et des saintes, des ermites, des pasteurs, des prêtres, des fidèles qui sont là, tout le peuple est en marche parce qu’une nation n’existe qu’à travers et que par son histoire. Et Marie dans sa fidélité associe cette présence, où l’Emmanuel qu’elle porte, cet enfant Jésus, prouve sa révélation dans la croix. (J.-M. N.)
19,38–42 PARALITURGIE Chemin de croix : treizième station, Jésus est descendu de la croix
La descente de Croix de l’église, couvrant une partie du bas-côté droit de la nef, révèle l’« horreur tragique » (Ritter). Au pied de la Croix, Marie-Madeleine, tend ses mains jointes vers Jésus, et Marie, évanouie, tombe, la face douloureuse renversée vers son Fils dont le visage invisible est volontairement tourné vers la Croix. La toile est exposée au Salon des Tuileries et remarquée par tous les critiques avant de partir à Wittenheim. « Simple hasard, évidemment, mais enfin il n’y a que peu d’œuvres proprement religieuses au Salon des Tuileries. Peu d’œuvres... et toutefois deux chefs-d’œuvre nous arrêtent dès l’entrée. Ce sont deux panneaux de notre grand et cher Desvallières, stations d’un Chemin de Croix pour une église d’Alsace ». Maurice Brillant rappelle les deux toiles découvertes au dernier Salon d’automne. Maurice Denis choisit d’illustrer, entre autres son livre Histoire du monde religieux avec cette station peinte par Desvallières à propos duquel il écrit : « Au courant Romantique, celui qui s’apparente au baroque, au Greco, à la piété espagnole, impossible de ne pas y rattacher l’oeuvre immense de George Desvallières, le représentant génial du lyrisme et du mysticisme d’après-guerre, l’un des plus grands noms de l’art d’aujourd’hui. Il avait peint un Christ à la colonne, un Sacré-Cœur pathétique comme un Grünewald. Mais c’est après quatre années de vie héroïque face à l’ennemi dans un secteur des Vosges, qu’il a peint son Drapeau de Sacré-Cœur (à Verneuil-sur-Avre), plusieurs ex-voto, plusieurs Chemins de Croix. » (Denis, 1939, p. 297)
Cette station pathétique se déploie sous la grande fresque d’A.-H.
, L’Église qui anime l’ordre social par la charité. Après sa mort, le Christ est descendu de la croix avec des cordes dans une composition mêlant l’horizontalité du corps de Jésus à la verticalité des échelles et des pieds des deux croix. Comme à Wittenheim les deux bras pendants du Christ encadrent la figure de sa mère. La Vierge de douleur montre son visage de face, alors que Marie-Madeleine renverse sa tête vers l’arrière et saint Jean soutient le corps du Christ à côté d’elle.Il y a là une idée spirituelle de génie, où l'on retrouve l’icône de Notre-Dame de Czestochowa : c’est le thème de la Pietà, c’est à-dire la descente de croix, où Marie porte le Christ soutenu sous les aisselles par une main qui sort de l’icône : Marie donne cette main, alors que de cette main elle montrait l’enfant Jésus, pour révéler que cet Emmanuel, c’est Dieu au milieu de ce peuple. Et la tête du Christ mort est à la place de l’enfant, avec son auréole ! Un ermite blanc, tonsuré, soutient l’icône : le sanctuaire de Czestochowa est confié à un ordre religieux, les Paulins, et c’est l’habit de chœur des Paulins. Et l’on voit des soldats, derrière, et aussi un soldat à genoux, avec le sabre dans son dos : il risque d’être exécuté… Mais il y a des soldats qui ressemblent à des cadavres, des soldats morts, exécutés.
Le Christ regarde, il porte tout cela, il porte à la fois ceux qui exécutent et ceux qui meurent. C’est bien pour cela que lorsqu’on prie pour les victimes, il faut aussi prier pour les bourreaux, pour leur conversion. La main tendue de cette Mère qui présente le Christ est prière, et lorsqu’on prie Notre Dame de Czestochowa, on prie à travers et par tout ce chemin de croix.
Ainsi les choses s’accomplissent, ainsi la vie se révèle, ainsi tout se dit : Marie est là, Marie est présente, mais ce n’est pas que Marie, c’est Marie mère de Dieu et mère de l’Église, et c’est l’Église qui porte le Christ souffrant, pour porter toute souffrance. (J.-M. N.)
19,41s PARALITURGIE Chemin de croix : quatorzième station, Jésus est mis au tombeau
Le Christ au tombeau : dans quel tombeau ? Il est dans le tombeau des camps de concentration. On y voit les fils barbelés ; on y voit les livres qui ont été brûlés, des livres où l’on a voulu effacer la mémoire de la vie. Des cierges entourent Celui qui est au tombeau, enfoui dans l’horreur de cette humanité. Dans ce fatras de piliers qui encerclaient les hommes à l’intérieur des camps et dont plusieurs ont la forme de croix, tout s’écroule, mais aussi tout se libère. Car c’est bien dans le tombeau que tout se libère. Aujourd’hui au cimetière polonais d’Oswiecim, c’est la montagne des croix profanes : on voit une montagne où sont plantées une succession de croix, de croix qui disent la vie des êtres, de communautés, l’histoire de ceux et de celles qui ont combattu pour la liberté, des croix que l’on dépose encore. Les croix de la mémoire qui ne sont pas simplement un enfouissement au cœur de la mort, parce que si on regarde une croix, c’est parce qu’on a foi en la résurrection : on ne croit pas en un Dieu mort mais en un Dieu vivant ! Ce troisième jour, « ô mort, où est ta victoire ? » ; « En mourant il a détruit notre mort et en ressuscitant il nous a redonné la vie ». (J.-M. N.)
20,1.11–18 Représentations du Ressuscité
Une très vieille homélie anonyme de la vigile de Pâques (pseudo-Épiphane, Homélie pour le Samedi Saint, cité selon
, Dieu et l’homme d’aujourd’hui, 1956) décrit cette descente du Christ aux enfers :« Adam, en tant que premier père et premier créé de tous les hommes, et en tant que premier mortel, lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur, qui venait vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de celui qui cheminait dans la prison, et, s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le commencement du monde, il parla : — J’entends les pas de quelqu’un qui vient vers nous ! Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les armes victorieuses de la croix. […] Et lui ayant saisi la main, il lui dit : — Tiens-toi debout, toi qui dormais, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Je suis ton Dieu et, à cause de toi, je suis devenu ton Fils. Lèves-toi, toi qui dormais car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis d’entre les morts, je suis la Vie des morts. Lève-toi, toi l’œuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image […] Regarde sur mon visage les crachats que j’ai reçus pour toi, afin de te replacer dans l’antique paradis. Regarde sur mes joues la trace des soufflets que j’ai subis pour rétablir en mon image ta beauté détruite. Regarde mes mains qui ont été solidement clouées au bois, à cause de toi, qui autrefois a mal étendu tes mains vers le bois. […] Lève-toi et partons d’ici, de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière éternelle. Levez-vous et partons d’ici et allons de la douleur à la joie, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, un trône de chérubin est prêt, les porteurs sont debout et attendent, la salle des noces est préparée. Les trésors de tout bien sont ouverts, le royaume des cieux qui existait avant tout les siècles vous attend. »
Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.
Et voici la station de la Résurrection : Jésus est vivant ! Il est vivant au milieu de cette constellation, de cet univers. De haut en bas, d’un vêtement blanc, de la gloire de cette blancheur ineffable, il bénit la Pologne, tout le peuple. Le Christ s’incorpore au corps de la nation ; de cette force et de ce regard, de cette intensité et de cette puissance. Mais l’artiste va encore poursuivre le commentaire. Et là, il va dépasser les stations traditionnelles d’un chemin de croix. (J.-M. N.)
20,25–29 PARALITURGIE occidentale. Chemin de croix contemporain : une seizième station ! Pour retrouver une spiritualité moins doloriste, plus authentiquement pascale, de nombreux artistes occidentaux ne s'arrêtent pas à la mise au tombeau de Jésus et ajoutent des stations à la dévotion si populaire du →chemin de croix.
Cette station est absolument extraordinaire : Thomas ! Thomas est habillé avec les vêtements d’un chirurgien. Voyez l’intelligence par rapport au thème de la vérité ! « Je veux voir les plaies, je veux vérifier, je veux toucher ! » Vérifier : vérifier cette mort pour vérifier la vie. Il y a Thomas, il y a un homme qui fait une expertise médicale, qui observe – c’est aussi très beau que Thomas soit un chirurgien, parce que Thomas est aussi un croyant. Ce n’est pas parce qu’on veut toucher qu’on est incroyant. Ce qu’exprime Thomas, c’est que la foi se vit dans la réalité de notre existence ; à travers Thomas c’est la communauté de ceux qui n’ont pas connu Jésus qui ont besoin d’éprouver cette présence. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Mais nous avons toujours besoin de toucher ou d’avoir des preuves. Comme si seule la science était capable de vérité ! Non, il y a d’autres manières d’être en quête de la vérité, qui n’est pas simplement de l’ordre de l’explication scientifique, et quelqu’un d’autre accompagne Thomas : cet enfant ! cet enfant qui a une attitude de tendresse éperdue : l’expression de la vie, la rencontre, la force de la réalité d’une présence dit aussi des vérités intérieures bien plus fortes. Et face à l’orgueil de nos vanités, de cette tour de Babel sortie tout droit d’un tableau de Bruegel, il y a ce monde où la confusion des langages va s’intensifier à travers l’unité de ceux et de celle qui le cherchent. Vous avez sur la droite un enfant sur un fauteuil roulant ; il y a aussi une femme âgée, un vieillard dans un lit, un homme aveugle, un prêtre qui prie, mais pour tous, Thomas est le passage obligé de notre foi. Ne mettons pas en-dehors Thomas : « Thomas, porte ton doigt ici. Voici mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ». Cela veut dire que nous cherchons toujours des preuves, nous avons besoin de preuves ; mais la foi n’a pas besoin de preuves, elle s’éprouve dans l’expérience intérieure du mystère d’une rencontre. Reconnaissons le Christ sans toucher ses plaies, parce que le Christ nous reconnaît en touchant nos propres plaies. On se demande toujours comment reconnaître le Christ, mais je dis : posez-vous la question inverse, le Christ nous reconnaît au cœur de nos propres plaies. Ce qui change souvent notre regard. Admirable geste ! Admirable attention et délicatesse ! Admirable travail aussi des chirurgiens ! (J.-M. N.)
19,5 Voici l'homme Ecce homo
Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.
Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.
En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.
Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).
Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.
Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?
Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.
19,6 Voici l'homme Ecce homo
Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.
Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.
En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.
Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).
Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.
Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?
Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.
19,17–34 Représentations de la croix
→PARALITURGIE Reliques de la passion : la vraie croix
Mt 27,59 ; Jn 19,40 ; Lc 23,53 ; Mc 15,46 l'enveloppa d'un drap Saint Suaire
Au centre, accompagnée de l'inscription Il verissimo ritratto del Santissimo Sudario (représentation véridique du Saint Suaire), se trouve une reproduction fidèle de la relique contenue dans le reliquaire : le fameux linceul dans lequel le Christ aurait été enveloppé avant d'être mis au tombeau. À gauche, la colonne de la flagellation ; à droite, la croix ainsi que deux des instruments de la Passion, l'éponge au bout du la branche d'hysope et la lance de laquelle un soldat aurait transpercé le corps du Christ selon Jn 19,34.
19,26–30 Les sept paroles du Christ en croix
La solitude de Jésus sur la croix est traduite dans l'effectif de cette composition: un violon (ou alto) non-accompagné, abandonné par tout le monde, sans contact avec la terre. La pièce suit les sept dernières paroles à travers sept miniatures. Un "motif de croix" reconnaissable sert comme ponctuation entre les paroles: un accord très court et fort (verticalité) suivi d'une longue seconde soutenue douce (horizontalité).
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ...") est un jeu très virtuose, diabolique, on dirait fou, dépeignant ceux qui "ne savent pas ce qu’ils font."
Dans la deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.") deux voix chantent librement et paisiblement ensemble.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) se traduit en une valse noble, intime, pleine d'une joie intérieure.
Apogée et centre pivot des sept paroles, la quatrième parole "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est mis en musique en glissandi répétés de dissonants criants dans le suraigu.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) est évoqué par des sons expérimentaux, imitant des gémissements et des souffles secs.
"Tout est accompli" (Jn 19,30: sixième parole) est reflété par seulement quelques harmoniques, ne donnant que les contours d'une mélodie presque évaporée.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit." - voir aussi Ps 31,6) est une mélodie sereine, dépassionnée.
Motets en latin sur les sept dernières paroles du Christ en croix. Contrairement aux «The Seven Last Words» qui sont très atonaux et expressionnistes, les «Septem verba Christi» sont dans un langage néo-modal.
La première parole (Lc 23,34: "Père, pardonne-leur ..."; "Pater, dimitte illis ...") se concentre sur la proclamation tranquille, paisible du texte.
La deuxième (Lc 23,43: "... aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis."; "... Hodie mecum eris in Paradiso") est plus mélismatique, évoquant l'atmosphère céleste.
La jonction de la Mère et du disciple (Jn 19,26-27: troisième parole) devient évident avec des mélismes à deux voix, un fleuve tranquille de deux mélodies qui coulent ensemble.
La quatrième parole "Deus meus, ut quid dereliquisti me?" (voir aussi Mc 15,34 et Ps 22,2) est le centre pivot des sept paroles. C'est pourquoi elle est traitée de manière spéciale, c'est-à-dire dans un langage plus atonal, donnant expression aux mots dramatiques de Jésus. Les dynamiques sont également plutôt dans le forte, tandis que les autres se situent dans les dynamiques douces.
"J'ai soif" (Jn 19,28: cinquième parole) n'est en latin qu'un seul mot: sitio. Des quintes ouvertes et une pédale sur "si" (à la fois la syllabe et la note musicale) créent une atmosphère de désert.
"Tout est accompli", "consummatum est" (Jn 19,30: sixième parole) est une longue séquence d'harmonies qui glissent de manière chromatique en bas.
La septième parole (Lc 23,46: "Père, entre tes mains je remets mon esprit."; "Pater, in manus tuas comendo spiritum meum." - voir aussi Ps 31,6) reprend la musique de la première parole, les deux commencant par l'acclamation "Pater".
19,27 Voici ta mère Let it be
Une célèbre chanson du célèbre groupe britannique, morceau initialement très intime, a rapidement été considérée par beaucoup comme l'équivalent d'un gospel, un hymne à la Vierge Marie.
Lorsque la frénésie de la Beatlemania commençait à s'estomper et que les relations au sein du groupe se détérioraient, annonçant une fin imminente, Paul McCartney fit un rêve marquant : sa mère Mary, décédée depuis une douzaine d'années, lui apparut. Dans ce rêve, elle lui offrit la consolation d'une rencontre inattendue et lui transmit ces paroles apaisantes : Let it be – « qu'il en soit ainsi », « ainsi soit-il », amen – ou, plus simplement « lâche prise », « accepte que ce qui est, est ». Et le cœur troublé du jeune homme retrouva la paix.
Ce fut le dernier grand succès du groupe, qui, sans le prévoir, produisit une œuvre résonnant comme un écho à l'un des préceptes les plus célèbres de Jésus : « — Que votre parole soit oui, oui ; non, non » (Mt 5,37), peut-être en rétroversion araméenne : « Dis ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas » (cf. Eric Jésus parlait araméen, Paris : Les éditions du Relié, 2000, 206-209). En ce sens, Let it be exprime une invitation à l’acceptation complète de la réalité.
Sans en avoir conscience, les Beatles ont laissé un héritage musical transcendant les frontières de la pop et abordant indirectement la figure de la Vierge, incitant les auditeurs à tourner leur regard vers la Reine du ciel. Le choix de McCartney d’employer l’expression « Mother Mary », sans utiliser de possessif, ouvre cette figure à une interprétation universelle, et facilite l’association avec Marie. Comme souvent avec les grandes œuvres, celle-ci échappe à son auteur et acquiert un caractère universel, abordant des thèmes qui semblent dépasser les intentions initiales.
L'association entre la figure maternelle et la souffrance rappelle également, à une autre échelle, les paroles adressées par Jésus à Jean depuis la croix : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Cependant, la chanson s'achève sur un passage des ténèbres vers la lumière, un thème central dans la Bible, d'Isaïe à la Résurrection. La mélodie de Let it be, évoquant pour McCartney l’aube d’un jour nouveau, semble ainsi renvoyer à cette symbolique de renaissance et de paix.
Ces dynamiques, exprimées de manière simple mais puissante dans cette chanson, trouvent un écho dans les paroles du frère Roger : « Avec Marie (…) attendre dans la paix des nuits […] comme aux heures des plus grands combats intérieurs, attendre que fleurissent nos déserts » (
, Marie, mère de réconciliation, Les Presses de Taizé / Le Centurion, 1989, 24).19,30 Les ténèbres se firent
Tenebrae factae sunt, dum crucifixissent Jesum Judaei: et circa horam nonam exclamavit Jesus voce magna: Deus meus, ut quid me dereliquisti? Et inclinato capite, emisit spiritum. V. Exclamans Jesus voce magna ait: Pater, in manus tuas commendo spiritum meum. Et inclinato capite, emisit spiritum.
Michael
est un compositeur autrichien, né le 14 septembre 1737 à Rohrau (Autriche) et décédé le 10 août 1806 à Salzbourg. Il est le frère cadet de Joseph (1732–1809). Ses œuvres comportent plus de huit cents compositions, essentiellement religieuses.