La Bible en ses Traditions

Sagesse 8,0 ; 13,1–14,31

G V
S

Insensés par nature tous les hommes qui n'avaient

Vont pas la connaissance de Dieu

et qui n’ont pas su, par les biens visibles

Vqui se voient, connaître celui qui est

ni, considérant ses œuvres, reconnaître l’ouvrier.

...

Mais le feu, le vent, l’air rapide

le cercle des étoiles, l’eau impétueuse

Ven excès

les flambeaux du ciel,

Vle soleil et la lune, ils les ont tenus pour des dieux gouverneurs de l’univers.

Vdu cercle des terres.

...

Si, charmés de leur beauté, ils ont pris ces [créatures] pour des dieux

qu’ils sachent combien leur maître est plus beau

car c’est l’auteur même de la beauté qui les a Vtoutes créées.

...

Et s’ils en admiraient la puissance et l'activité

Vforce et les œuvres

qu’ils en concluent combien est plus puissant celui qui les a formées.

...

G
V
S

Car à partir de la grandeur et la beauté des créatures

leur créateur peut être contemplé par analogie.

Car à partir de la grandeur de la beauté et de la créature

leur créateur peut être vu de manière à être connu.

...

G V
S

Mais cependant pour eux le reproche est petit

car ils s’égarent peut-être

en cherchant Dieu et en voulant le trouver.

...

Car s'appliquant à ses œuvres, ils le recherchent

et sont persuadés par l’apparence parce que ce qu’ils voient est beau.

...

Mais à nouveau ils ne sont pas non plus pardonnables

Von ne doit pas leur pardonner

...

car s’ils ont été capables d'

Vpu en savoir assez pour pouvoir conjecturer l'éternité

comment n’ont-ils pas trouvé plus rapidement

Vfacilement leur maître ?

...

10 Mais ils sont malheureux et leurs espoirs sont placées en des morts

ceux qui ont appelé dieux des ouvrages de la main des hommes

de l’or et de l’argent, objet d'art, des figures d’animaux

ou une pierre inutile, ouvrage d’une main antique.

10 ...

G
V
S

11 Et si un artisan bûcheron ayant coupé un arbre facile à travailler

en ôte adroitement toute l’écorce

et l'ayant façonné avec habileté fabrique un objet utile pour l’usage de la vie

11 Et si un artisan ouvrier coupe un arbre droit de la forêt

en ôte adroitement toute l’écorce

et ayant usé de son art fabrique un vase utile pour l’usage de la vie

11 ...

12 les restes de son travail, les ayant brûlés pour la préparation des aliments, il se rassasie.

12 les restes de son travail, il les brûle pour la préparation des aliments.

12 ...

G V
S

13 Le reste de cela, utile à rien

Vdont il ne fait aucun usage

le bois tordu et plein de nœuds

l'ayant pris, il le sculpte avec le soin de son loisir

Vsoin durant son loisir

et, avec l'habileté de l'intelligence

Vl'art, le modèle

il le fait représenter une image d'homme.

13 ...

G
V
S

14 Ou bien il le rend semblable à quelque vil animal

l'ayant peint de vermillon enduit aussi de rouge sa surface

et recouvre d'enduit toutes les taches qui sont sur lui

14 Ou bien il le rend semblable à quelque animal

le peignant de vermillon et faisant sa couleur rouge de fucus

et recouvre d'enduit toutes les taches qui sont sur lui

14 ...

G V
S

15 et lui ayant fait une habitation digne Gde lui

il le place

Vle plaçant dans le mur le fixant avec du fer

15 ...

16 afin donc qu'il ne tombe pas, il veille sur lui

sachant qu'il ne peut pas s’aider lui-même

car c’est une image et il a besoin d’appui.

16 ...

17 Mais le priant

Vfaisant des vœux il le prie au sujet de ses biens, de ses mariages et de ses enfants

Venfants et de son mariage

il ne rougit pas de parler à ce qui n’a pas d’âme.

Pour la santé il supplie l'infirme

17 ...

18 pour la vie il demande à ce qui est mort

pour le secours il invoque ce qui est tout à fait inexpérimenté

Vinutile

pour les voyages, Vil sollicite ce qui ne peut faire un pas

Vmarcher.

18 ...

19 Pour les profits, les entreprises, le succès des mains

Vde toute chose

il demande l’énergie à ce qui n'est pas énergique par ses mains

Và ce qui est inutile en tout.

19 ...

14,1 Tel autre encore qui pense

Vse prépare à prendre la mer

et se dispose

Vcommence à voyager sur les flots en fureur

invoque un bois plus fragile encore que le vaisseau qui le porte

...

14,2 car celui-ci, c’est le désir des acquisitions

Vd'acquérir qui l’a inventé

et c’est la sagesse de l’artisan qui l’a construit

Vl’artisan qui l’a construit par sa sagesse.

...

14,3 Mais, Père, c’est ta providence qui le gouverne

parce que tu as donné une route dans la mer

et un chemin Vtrès sûr dans les flots

...

14,4 montrant que tu peux sauver de tout péril pour que, même sans connaissance

Vradeau, on s'embarque

Vavance.

...

14,5 Tu veux que les œuvres de ta sagesse ne soient pas inutiles

c'est pourquoi les hommes confient leur vie à un bois fragile

et traversant les flots

Vla mer sur un radeau, sont sauvés. 

...

14,6 Car au commencement, alors que les géants orgueilleux périssaient

l’espérance de l’univers

Vdu cercle des terres se réfugiant sur un radeau

laissa au siècle la semence de la génération, Velle qui était gouvernée par ta main.

...

14,7 Car béni est le bois d'où naît la justice.

...

14,8 Mais maudite l’œuvre de la main [de l'homme], ainsi que celui qui l'a faite

celui-ci parce qu’il l’a fabriquée

celle-là parce que, périssable

Vquoiqu'elle fût fragile, elle a été appelée dieu

...

14,9 car Dieu hait également l’impie et son impiété

...

14,10 et ainsi ce qui est fait souffrira les châtiments

Vsera châtié avec celui qui l'a fait

Va opéré.

10 ...

14,11 C’est pourquoi aussi il y aura une visite parmi

Vn'y aura pas de visite pour les idoles des nations

parce que, dans la création

Vcréatures de Dieu, elles sont devenues une abomination

un scandale

Vune tentation pour les âmes des hommes

un piège

Vune ratière pour les pieds des insensés.

11 ...

14,12 L'idée

VLa recherche des idoles fut le commencement de la fornication

et leur invention la corruption de la vie.

12 ...

14,13 Il n’y en avait pas à l’origine et il n’y en aura pas toujours.

13 ...

G
V
S

14,14 C’est par la vanité des hommes qu'elles sont entrées dans l'univers

et c'est pourquoi leur fin prompte est arrêtée.

14 C’est la vanité des hommes qui est venue dans le cercle des terres

aussi leur fin prompte est arrêtée.

14 ...

14,15 Car un père accablé par un deuil prématurée

ayant fait l’image d’un enfant qui a été trop vite enlevé

et cet homme alors mort

il l'honore maintenant comme un dieu

et il transmet parmi ses serviteurs des mystères et des rites.

15 Car un père accablé par un deuil amer

ayant fait l’image d’un fils qui lui a été trop vite enlevé

et cet homme qui était alors mort

maintenant pour autant il commença à l'honorer comme un dieu

et il établit parmi ses serviteurs des rites et des sacrifices.

15 ...

14,16 Puis s’affermissant avec le temps

cette coutume impie fut observée comme une loi

16  Puis le temps intervenant

la coutume inique grandissant

cette erreur fut observée comme une loi

16 ...

14,17 et sur ordre des tyrans des représentations furent honorées.

Si l'on ne pouvait les honorer en face parce qu’ils habitaient trop loin

reproduisant leur figure de loin

on faisait une image visible du roi honoré

afin de vénérer l’absent avec empressement comme s’il eût été présent.

17 et sur ordre des tyrans des représentations furent honorées.

Si les hommes ne pouvaient les honorer en face, parce qu’ils étaient trop loin

leur figure ayant été rapportée de loin

ils firent une image visible du roi qu'ils voulaient honorer

afin de vénérer l’absent avec leur sollicitude comme s’il eût été présent.

17 ...

G V
S

14,18 Et même ceux qui ne le connaissaient pas l’ambition

Vl’extraordinaire habileté de l’artisan les poussa à l'extension de la dévotion

Vla dévotion à leur égard.

18 ...

G
V
S

14,19 Car celui-ci voulant sans doute plaire au souverain

força par son art la ressemblance en vue de la beauté.

19 Car celui-ci voulant sans doute plaire au souverain

s'appliqua avec son art pour façonner la ressemblance en mieux.

19 ...

14,20 Et la foule, séduite par l’élégance de l’œuvre

considéra l'homme qui était honoré il y a peu comme un objet d'adoration.

20 Et la foule, séduite par l’élégance de l’œuvre

considéra celui qui naguère était honoré comme un homme comme un dieu.

20 ...

G V
S

14,21 Ce fut un piège pour la vie humaine

que les hommes, étant esclaves de l’infortune

Vdes affections ou de la tyrannie

Vdes rois

donnassent à la pierre ou au bois le nom incommunicable.

21 ...

14,22 Bientôt il ne Vleur suffit plus d’errer quant à la connaissance de Dieu

mais encore vivant dans la grande guerre de l'ignorance

ils appelèrent paix de tels

Vtant de si grands maux.

22 ...

G
V
S

14,23 Célébrant des rites infanticides

ou des mystères clandestins

ou de furieuses débauches de célébrations étranges

23 Célébrant des rites infanticides

faisant des sacrifices clandestins

ayant des veillées pleines de folie

23 ...

G V
S

14,24 ils n’ont plus gardé ni leurs vies ni leurs mariages purs.

L’un tue l’autre par trahison

Vjalousie, ou l’outrage par l’adultère.

24 ...

14,25 Tout est un mélange

Vmélangé :

sang et

V, meurtre, vol et tromperie

corruption, incroyance, révolte Vet parjure

25 ...

14,26 persécution des gens de biens

oubli des bienfaits

Vdu Seigneur

souillure des âmes

inversion de la naissance

inconstance des mariages

adultère et impudicité.

26 ...

14,27 Car le culte des idoles sans nom

est le principe, la cause

Vla cause, le principe et la fin de tout mal.

27 ...

14,28 Car soit en se réjouissant ils sont fous

soit ils prophétisent des mensonges

soit ils vivent injustement soit ils se parjurent rapidement.

28 ...

14,29 Car s'étant fiés en des idoles Vqui sont sans vie

ayant fait de faux serments ils n'attendent pas de subir des dommages.

29 ...

14,30 Mais un double [châtiment]

Vchacun des deux [châtiments] les frappera

parce que, s’approchant des idoles, ils ont eu sur Dieu des pensées mauvaises

et qu’ils ont injustement fait par fourberie des faux serments, méprisant la piété.

30 ...

14,31 Car ce n’est pas la force de ceux par qui ils ont juré

mais c’est la peine infigée aux pécheurs qui atteint toujours la prévarication des injustes.

31 ...

Contexte

Milieux de vie

14,1–15,19 RELIGION Idoles dans la Mésopotamie ancienne

Chalcolithique

Anonyme, idole aux yeux (sculpture sur albâtre de gypse, ca. 3700–3500 av. J.-C., Uruk moyen : idole ? offrande ?) 6.5 x 4.2 x 0.6 cm, Tell Brak, Syrie

Met Fifth Avenue, Gallery 402

Public Domain © Metropolitan Museum→, New York

Des milliers de figurines de ce type, connu sous le nom d'« idole aux yeux », en pierre avec des yeux incisés, ont été découvertes à Tell Brak, dans un bâtiment qui s'appelle maintenant le Temple de l'œil. Elles y ont probablement été dédiées comme offrandes. Beaucoup sont incisées avec plusieurs jeux d'yeux, d'autres avec des bijoux, et d'autres encore avec des représentations d'enfants — des yeux et un corps plus petits gravés sur le corps de la plus grande idole.

Ces grands yeux témoigneraient de l'attention portée aux dieux dans une grande partie de l'art mésopotamien et cependant « elles ont des yeux et ne voient pas... » (Ps 115,5-6). 

L'identification de ces figures reste l'objet de débats : certains archéologues voient dans de telles statuettes non des objets rituels mais... des poids étalonnés ou des poids de métiers à tisser, voire des chenets qui auraient été disposés autour d'un foyer. 

Domaine akkadien

Anonyme, Stèle de victoire de Narâm-Sin, roi d'Akkad (calcaire gréseux, ca. 2350-2000 av. J.-C.), 200 x 105 cm

Musée du Louvre→, département des antiquités orientales

© CC BY-SA 3.0 FR→

Le roi Narâm-Sin, victorieux, représenté au sommet de la stèle, en héros deux fois plus grand que les autres humains, coiffé d'une tiare à corne : peut-être ici pour la première fois dans l'art, un homme est élevé au statut divin ? Cette stèle nous ferait ainsi assister presque en direct à la « naissance » de l'idololâtrie visuelle d'un être humain.

L'histoire de l'art reconnaît également dans cette stèle le premier exemple connu de l’introduction du paysage : une montagne dans le monde, des arbres et des disques mi-étoiles/mi-soleil qui sont peut-être une représentation des dieux.

Domaine paléo-babylonien

La plaque Burney, appelée aussi La Reine de la Nuit, est un relief en terre cuite daté de la période paléo-babylonienne (sous le règne du roi Hammurabi).

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite, découverte à Babylone, ca.1800-1750 av. J.-C.), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY 2.5→

Une femme nue portant une coiffe à cornes tient un bâton et un anneau de justice. Il s'agit peut-être de la déesse Ishtar, de la déesse Ereshkigal ou de la démone Lilith. Les orbites aujourd'hui vides étaient sans doute garnies de pierres semi-précieuses ou de verreries imitant la transparence des yeux : même alors, elle eut « des yeux et ne vit pas » (Ps 115,5-6)

Les chromatismes reconstitués suggèrent le pouvoir de fascination qu'exerçaient de telles figures :

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY-SA 2.0 FR→

Réception

Liturgie

7,22–8,1 ICONOGRAPHIE RUSSE De la sagesse biblique à la « Sagesse hypostatique », au Christ et à sa Mère

Un type marial

Anonyme (russe), La Sainte Sagesse (Type de Novgorod), (tempera sur panneau de bois, fin du 16e s.)

église Saint Georges de Vologda, Russie © Domaine public→,

Sg 7,22-8,1 ; Sg 8,4-6 ; Sg 9,9-10 ; Si 1,4.9.15 ; Si 24 ; Ba 3,29-37 ; Lc 2,40 ; Lc 11,49 ; Mc 6,2 ; Mt 11,19 ; 1Co 1,17-2,13 ; Col 2,3 ; Jc 3,13-18 ; Ap 5,10

L'identification du Christ Logos avec la Sainte Sagesse (Hagia Sophia) est souvent représentée dans la tradition iconographique russe. Parmi les icônes de la Mère de Dieu (Theotokos), un type est nommé « La Sagesse a bâti sa maison », citation de Pr 9,1 typologiquement lue comme prophétie de l'incarnation, Marie étant la maison choisie pour demeure par la « Sagesse hypostatique » (c'est-à-dire la Sagesse en tant que personne de la Trinité).

Le festin des Écritures

Anonyme (russe), « La Sagesse a bâti sa maison », (tempera sur panneau de bois, ca 1548), 146 x 106 cm, icône, monastère Kirillovsky, Novgorod

Musée National Russe — 28830, © Domaine public→

 Sg 7,22-8,1 ; Sg 8,4-6 ; Sg 9,9-10 ; Si 1,4.9.15 ; Si 24 ; Ba 3,29-37 ; Lc 2,40 ; Lc 11,49 ; Mc 6,2 ; Mt 11,19 ; 1Co 1,17-2,13 ; Col 2,3 ; Jc 3,13-18 ; Ap 5,10

La composition est centrée sur une « Fête de la Sagesse » divine donnant à voir la dispensation du mystère de la Sagesse (Ep 3,8-12).

  • En bas à gauche, la « Puissance et Sagesse de Dieu » apparaît depuis les profondeurs de la « ténèbre divine », en vêtements blancs, sur le trône, entourée des rangs de la hiérarchie céleste. Elle est assise sur un trône à sept pieds (Pr 9,1), entourée de la gloire figurée par 5 sphères concentriques où sont représentés des symboles des 9 ordres angéliques. Sa tête est nimbée d'un halo bicolore à 8 pointes, formé de losanges rouges et verts. Ses sept piliers sont les sept dons de l'Esprit Saint apportés au monde par le Fils de Dieu incarné (Is 11,1-3). Ces piliers pourraient également être identifiés aux sept églises d'Ap 2,1-3,22 ou aux sept conciles œcuméniques
  • En arrière plan est peint avec force détails le festin : son échanson, deux jeunes hommes égorgeant le veau gras (cf. Lc 15,23-30), les serviteurs de la Sagesse et ceux que la Sagesse appelle à son festin. 
  • Au-dessus du festin apparaît la Mère de Dieu intronisée avec l'Enfant Jésus : image de la Sagesse incarnée. 
  • À côté d'elle, sur une tour, coupe de la sagesse en main, le roi Salomon présente un phylactère où se lit l'incipit de Pr 9. Il figure ici le « serviteur de la Sagesse » venant des collines de la Ville jusqu'à à la Theotokos avec l'Emmanuel (Pr 9,3).

14,7 Dulce lignum

Alleluia "Dulce lignum"

Alleluia - Dulce lignum

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Sg 14,7 1Co 1,18 1P 2,24

Alleluia de la fête de la Sainte Croix le 14 septembre.