La Bible en ses Traditions

Ecclésiaste 7,1–12,14

M V
G S

Mieux vaut une bonne renommée qu’un bon parfum et le jour de la mort que le jour de la naissance.

7,1 Le renom Pr 22,1

Aller à la maison de deuil vaut mieux qu’aller à la maison de festin

car dans la première apparaît

Von est averti de la fin de tout homme

Vtous les hommes et le vivant y applique

Vmédite sur son cœur.

Vce qui est à venir.

La tristesse

VRage vaut mieux que Mle rire, car un visage triste fait du bien au cœur.

V la dureté du visage peut corriger l'attitude de celui qui pèche.

Le cœur des sages est dans la maison de deuil

Vlà où il y a tristesse et le cœur des fous dans la maison de

V là où il y a joie.

Mieux vaut entendre la réprimande du

Vêtre repris par le sage que d’entendre

V séduit par la chanson

Vflatterie des fous

Vimbéciles

car semblable au pétillement des épines

Vépines ardentes sous la marmite est le rire des fous

Vde l'imbécile

mais c’est encore une vanité !

M
G S
V

Car l’oppression rend insensé le sage et les présents corrompent le cœur.

La calomnie trouble le sage et finira par ruiner la fermeté de son cœur.

7,7 Contre les présents Ex 23,8 ; Dt 16,19 ; 27,25 ; Ps 15,5 ; Pr 15,27 ; 17,23
M V
G S

La fin d’une chose

Vd’un discours vaut mieux que son commencement, l'esprit patient

Vl'endurant mieux que l'esprit hautain.

Vl'arrogant.

Ne te hâte pas Mdans ton esprit de t’irriter

Vte mettre en colère car l’irritation,

Vla colère, c'est dans le sein des fous qu'elle repose.

10 Ne dis pas : — D’où vientV, selon vous, que les jours anciens étaient meilleurs que ceux-ci ?

Vceux de maintenant ?

Car ce n’est pas par sagesse que tu interroges à ce sujet.

VFolle est, en effet, une interrogation de ce genre !

10 

7,10 Les œuvres de Dieu sont bonnes Si 39,16 ; 39,33-35

11 La sagesse est bonne

Vplus utile avec un patrimoine

Vdes richesses et profitable

Vplus profitable à ceux qui voient le soleil

11 

12 car telle la protection de l’argent, telle la protection de la sagesse

Vcomme, en effet, la sagesse protège, ainsi protège l'argent 

mais un avantage du savoir Vet de la sagesse, c’est que la sagesse fait

Vqu'ils font vivre ceux qui la

Vles possèdent.

12 

13 Regarde l’œuvre de Dieu : qui pourra

V, vois que personne ne peut redresser ce

Vcorriger l'homme qu’il a courbé ?

Vméprisé.

13 

14 Le jour du bonheur, sois joyeux 

V favorable, jouis de tes biens et  le jour du malheur, réfléchis :

Vgarde-toi du jour de malheur :

Dieu a fait l’un comme l’autre de telle sorte que l’homme ne découvre pas ce qui doit lui arriver.

Vpas contre lui des motifs de plainte légitimes..

14 

7,14 Ce qui est courbé 1,15

15 Tout ceci

Vceci aussi, je l’ai vu au jour de ma vanité

il y a tel juste qui

Vle juste périt dans sa justice et il y a tel méchant qui prolonge sa vie

Vle méchant vit bien longtemps  dans sa méchanceté.

15 

16 Ne sois pas juste à l’excès et ne te montre pas sage outre mesure

Vplus que nécessaire : pourquoi voudrais-tu te détruire ?

Vde crainte que tu n'en sois paralysé.

16 

7,16 Justes et méchants injustement rétribués 8,14

17 Ne sois pas méchant

Vcriminel à l’excès et ne sois pas fou : pourquoi voudrais-tu mourir avant ton temps ?

Vde peur que tu ne meures avant ton temps.

17 

M
G S
V

18 Il est bon que tu retiennes ceci et que tu ne relâches pas ta main de cela, car celui qui craint Dieu évite tous les excès.

18 

18 Il est bon que tu soutiennes le juste, et ne retire pas de lui ta main, car celui qui craint Dieu ne néglige rien.

7,18 Les années du méchant abrégées Pr 10,27

19 La sagesse donne au sage plus de force que n’en possèdent dix chefs qui sont dans la ville

19 

19 La sagesse fortifie le sage plus que les dix princes d'une ville

7,19 “Ceci... cela” 3,14
M V
G S

20 car il n’y a pas sur terre d’homme juste qui fasse le bien sans jamais pécher.

20 

7,20 La sagesse vaut mieux que la force 9,16-18 ; Pr 21,22 Nul n'est juste Jb 4,17 ; 15,14 ; Pr 20,9 ; 1Jn 1,8ss ; Rm 3,9.23 ; Ga 3,22

21 Ne fais pas non plus attention

VN'applique pas non plus ton cœur à toutes les paroles qui se disent

de peur que tu n’entendes ton serviteur médire sur toi ;

21 

22 car ton cœur

Vta conscience sait que bien des fois aussi tu as médit sur les autres.

22 

23 De tout cela, j’ai fait l'expérience par la sagesse ;

j'ai dit : — Je veux être

Vdevenir sage ! Mais la sagesse

Velle-même est restée

Vs'est retirée loin

Vbien loin de moi.

Vmoi.

23 

M
G S
V

24 Ce qui arrive est lointain, profond, profond : qui peut l’atteindre ?

24 

24 bien plus qu'elle ne l'était

et sa haute profondeur, qui pourra la sonder ?

25 Je me suis appliqué et mon cœur a cherché à connaître, à sonder et à poursuivre la sagesse et la raison des choses

et j’ai reconnu que la méchanceté est une démence et qu’une conduite folle est un délire.

25 

25 J'ai éclairé l'univers en mon cœur pour connaître, examiner et chercher la sagesse et la raison des choses

et pour connaître la méchanceté du fou et l'erreur des imprudents.

26 Et j’ai trouvé plus amère que la mort la femme dont le cœur est un piège et un filet et dont les mains sont des liens.

Celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur sera enlacé par elle.

26 

26 Et j’ai trouvé plus amère que la mort la femme qui est un lacs de chasseur (un filet,  son cœur, et des chaînes, ses mains !) :

qui est agréable à Dieu lui échappera, mais qui est pécheur sera capturé par elle.

27  — Vois, j’ai trouvé ceci, dit Qoheleth, en considérant les choses une à une

pour en découvrir la raison

que mon âme a constamment cherchée, sans que je l’aie trouvée :

j’ai trouvé un homme entre mille, mais je n’ai pas trouvé une femme dans le même nombre.

27 

27 7,28. — Voici ce que j'ai trouvé, dit l’Ecclésiaste, un premier et un second faits 

(à supposer que je finisse par en trouver la raison 7,29 que jusqu'à présent cherche mon âme, et que je n'ai pas trouvée) : 

un seul homme entre mille, je l'ai découvert ; mais une femme entre toutes, je ne l'ai pas trouvée !

7,27 La femme étrangère Pr 5,3-4 Exemple de Samson et Dalila Jg 16

28 Seulement, vois, j’ai trouvé ceci : c’est que Dieu a fait l’homme droit, mais eux cherchent beaucoup de subtilités.

28 

28  7,30. j’ai trouvé seulement ceci : Dieu a fait l’homme droit, c'est lui-même qui s'est troublé par une infinité de questions !

Qui est comme le sage et qui a appris l'aisance de la parole ? 

8,1 Qui est comme le sage et qui connaît comme lui l’explication des choses ? La sagesse d’un homme fait briller son visage et la rudesse de sa face est transfigurée.

La sagesse d’un homme brille sur son visage et le Tout-Puissant lui a changé la face.

8,1 Éclat du visage Ex 34,29s ; Dn 12,3 ; Mt 17,2 ; Ac 6,15
M V
G S

8,2  Je te le dis : Observe

VQuant à moi, j'observe les ordres du roi et cela à cause

Vles commandements du serment fait à DieuM ; ne te hâte pas de t’éloigner de lui.

8,2 Se soumettre aux autorités en charge Rm 13,1-7
M
G S
V

8,3 Ne persiste pas dans une chose mauvaise, car tout ce qu’il veut, il peut le faire.

Ne te hâte pas de te retirer de devant sa face et ne persiste pas dans une œuvre mauvaise —

car tout ce qu’il veut, il le fera ;

8,4 La parole du roi, en effet, est souveraine

et qui lui dira : — Que fais-tu ?

et sa parole est pleine de puissance

et personne ne saurait lui dire : — Pourquoi agis-tu ainsi ?

M V
G S

8,5 Celui qui observe le commandement n’éprouve

Véprouvera rien de mal

et le cœur du sage connaîtra

Vconnaît le temps et le jugement

Vla réponse.

M
G S
V

8,6 Il y a en effet, pour toute chose, un temps et un jugement, car il est grand le mal qui tombera sur l’homme.

Toute tâche a un temps et un moment propices et grande est l'affliction de l'homme.

8,7 Il ne sait pas ce qui arrivera et qui lui dira comment cela arrivera ?

Car il ignore le passé et aucune nouvelle ne lui laisse connaître l'avenir.

8,8 L’homme n’est pas maître de son souffle, pour pouvoir retenir son souffle, et il n’a aucune puissance sur le jour de sa mort ;

Il n’y a pas de dispense dans ce combat et le crime ne saurait sauver son homme.

Il ne dépend pas de l'homme de retenir son âme et il n’a aucun pouvoir sur le jour de sa mort ;

Le repos n’est pas permis lorsque s'ouvre la guerre et le crime ne sauvera pas le criminel.

8,8 La mort est inéluctable Jb 14,5 ; Ps 89,49 ; Sg 2,1 ; He 9,27
M V
G S

8,9 J’ai vu

Vconsidéré toutes ces choses en appliquant

Vet j'ai appliqué mon cœur à toute l’œuvre

Vtoutes les œuvres qui se fait

Vfont sous le soleil,

en un temps où

Vparfois un homme domine sur un homme pour le malheur de celui-ci

Vson propre malheur.

M G
V
S

8,10 Et alors j’ai vu des méchants enterrés

Gimpies menés aux sépultures et ils viennent tandis que s’en vont

Gs'en allèrent loin du lieu saint

et sont oubliés

Gont été loués dans la ville [ceux] qui

Gparce qu'ils ont agi avec droiture

Gainsi —

cela encore est vanité.

10 J’ai vu des méchants enterrés qui, alors même qu'ils vivaient encore, se trouvaient dans le lieu saint

et [qui] étaient loués dans la cité comme si leurs œuvres [étaient] justes —

mais cela encore est vanité.

10 ...

M
G S
V

8,11 Parce que la sentence portée contre les mauvaises actions ne s’exécute pas en toute hâte,

à cause de cela le cœur des enfants des hommes s’enhardit en eux à faire le mal.

11 

11 De fait, comme la sentence portée contre les méchants n'est pas rapidement exécutée,

sans la moindre crainte, les fils des hommes commettent le mal.

M V
G S

8,12 Mais quoique le pécheur fasse cent fois le mal et prolonge ses jours

Vtienne bon avec endurance,

je sais, moi, que le bonheur est pour ceux qui craignent Dieu, qui sont dans la crainte

Vcraignent en sa présence

Vsa face.

12 

M
G S
V

8,13 Mais le bonheur n’est pas pour le méchant ;

et pareil à l’ombre, il ne prolongera pas ses jours parce qu’il ne craint pas Dieu.

13 

13 Mais le bonheur ne saurait être pour le méchant et ses jours se sauraient se prolonger,

non, comme une ombre, ils passeront, ceux qui ne craignent pas la face de Dieu.

8,13 L’homme passe comme une ombre 6,12

8,14 Il est une autre vanité qui se produit sur la terre :

c’est qu’il y a des justes auxquels il arrive des choses qui conviennent aux œuvres des méchants ;

et il y a des méchants auxquels il arrive des choses qui conviennent aux œuvres des justes.

Je dis que cela encore est une vanité.

14 

14 Il est encore une autre vanité qui se produit sur la terre :

c’est qu’il y a des justes auxquels il arrive bien des choses comme s'ils avaient accompli les œuvres des méchants ;

et il y a des méchants qui se trouvent à l'abri du souci tout comme s'ils avaient agi en justes.

Mais cela encore est des plus vains, selon moi.

8,14 Scandale du bonheur des méchants Ps 73 ; Jr 12,1-4
M V
G S

8,15 Aussi j’ai loué la joie parce qu’il n’y a de bonheur pour l’homme sous le soleil

qu’à manger et à boire et à se réjouir —

et

Vet que c’est

Vlà seul ce qui doit l’accompagner

Vqu'il pouvait retirer dans

Vde son travail pendant les jours de vie que Dieu lui donne

Va donnés sous le soleil.

15 

8,15 Maxime épicurienne de bonheur Qo 2,24 ; 3,12s.22 ; 5,17 ; 9,7s
M
G S
V

8,16 Lorsque j’ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse et à considérer la tâche qui s’accomplit sur la terre,

car ni le jour ni la nuit l’homme ne voit de ses yeux le sommeil

16 

16 Et j’ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse et à considérer la tâche qui s’accomplit sur la terre,

il est un homme qui, ni le jour ni la nuit, ne trouve avec ses yeux le sommeil

8,17 J’ai vu toute l’œuvre de Dieu ; j’ai vu que l’homme ne saurait trouver l’œuvre qui se fait sous le soleil

l’homme se fatigue à chercher et ne trouve pas

même si le sage veut connaître, il ne peut trouver.

17 

17 Et j'ai compris que, de toutes les œuvres de Dieu, l'homme ne pourra trouver aucune raison à celles qui se font sous le soleil

et plus il s'épuisera à chercher, moins il trouvera

quand bien même le sage aura prétendu qu'il a cette connaissance, il ne pourra l'obtenir.

8,17 L’homme ne peut saisir l’oeuvre de Dieu 3,11

9,1 En effet, j’ai pris tout ceci à cœur et j’ai observé tout ceci :

Que les justes et les sages et leurs œuvres sont dans la main de Dieu ;

l’homme ne connaît ni l’amour, ni la haine —

tout est devant eux.

J'ai examiné tout ceci en mon cœur pour comprendre avec attention :

Il y a des justes et des sages, et leurs œuvres sont dans la main de Dieu ;

pourtant, l’homme ignore s'il mérite amour ou haine.

9,1 Les saints sont dans la main de Dieu Dt 33,3 ; Pr 16,1 ; Sg 7,16
M G
V
S

9,2 Tout [est] comme ce qui [est] pour tout

GLa vanité [est] en tous :

un [même] événement au juste et au méchant

Gimpie, au bon Get au mauvais et au pur et à l'impur et à celui qui sacrifie et à celui qui ne sacrifie pas.

Comme le bon, ainsi le pécheur ; Gcomme celui qui jure, comme

Gainsi celui qui craint un serment.

Mais tout ce qui sera demeure incertain parce que tout arrive également :

au juste et à l'injuste, au bon et au méchant, au pur et à l'impur, à celui qui immole des victimes et à celui qui méprise les sacrifices.

Comme le bon, ainsi aussi le pécheur ; comme le parjure ainsi aussi celui qui fait un vrai serment.

...

9,2 Le sort des justes et des méchants Qo 7,15 ; 8,14
M V
G S

9,3 C’est un mal

VVoici le pire parmi tout ce qui se fait sous le soleil qu’il y ait pour tous un même sort

c’est pourquoi le cœur des fils de l’homme

Vdes hommes est plein de malice et la folie est dans leur cœur

Vde mépris pendant leur vie 

après quoi ils vont

Vsont emmenés chez les morts.

M
G S
V

9,4 Car pour l’homme qui est parmi les vivants, il y a de l’espérance

mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort.

Il n'y a pas d'homme qui vive éternellement ni qui en ait l'espérance

mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort.

M V
G S

9,5 Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront,

mais les morts ne savent rien

Vrien de plus et il n’y a plus pour eux

Vils n'ont pas en plus de salaire

car leur mémoire est oubliée

Vlaissée à l'oubli.

9,6 Déjà leur amour, leur haine, leur envie ont péri

et ils n’auront

Vont plus jamais aucune part à ce

V aucune part dans ce monde, ni à l'œuvre qui se fait sous le soleil.

9,7 Va

VVa donc, mange avec joie ton pain et bois ton vin d’un cœur content

Vavec joie ton vin, puisque déjà Dieu se montre favorable à tes œuvres

Vtes œuvres plaisent à Dieu.

9,7 Maxime épicurienne de bonheur Qo 2,24 ; 3,12s ; 3,22 ; 5,17 ; 8,15

9,8 Qu’en tout temps tes vêtements soient blancs et que l’huile parfumée ne manque pas sur ta tête.

9,8 Des vêtements blancs Mt 17,2 ; 28,3 ; Mc 9,3 ; Lc 9,29 ; Ap 3,4s ; 7,9.13s ; 19,14

9,9 Jouis de la vie avec une femme

Vl'épouse que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité

Vchancelante

que Dieu t’a donnée

Vqui te furent donnés sous le soleil, pendant tous les jours

Và chaque moment de ta vanité

car c’est ta part dans la vie et dans le travail que tu fais sous le soleil.

9,9 Joie avec sa femme Dt 24,5 ; Pr 5,18

9,10 Tout ce que ta main peut faire, fais-le avec ta force

Vpromptement

car il n’y a

Vaura plus ni œuvre, ni intelligence, ni science, ni sagesse, dans le schéol

Vles enfers où tu vas

Vcours.

10 

9,11 Je me suis tourné

Vtourné ailleurs et j’ai vu sous le soleil que la course n’est pas aux agiles, ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux intelligents

Vinstruits, ni la faveur aux savants

Vhabiles

car le temps et les accidents les atteignent tous.

11 

M
G S
V

9,12 Car l’homme ne connaît même pas son heure,

pareil aux oiseaux qui sont pris au piège

comme eux, les enfants des hommes sont enlacés au temps du malheur, quand il fond sur eux tout à coup.

12 

12 L’homme ne connaît pas son heure,

mais pareil aux poissons qui sont pris à l'hameçon et pareil aux oiseaux qui sont saisis au filet,

ainsi sont pris les hommes par l'adversité, quand  tout à coup elle fond sur eux.

9,12 Parabole de l’homme riche Lc 12,20
M V
G S

9,13 J’ai encore vu sous le soleil ce trait de sagesse et celle-ci m’a paru grande.

13 

M
G S
V

9,14 Il y avait une petite ville avec peu d’hommes dans ses murs

un roi puissant vint contre elle, l’investit et bâtit contre elle de hautes tours.

14 

14 Il y avait une petite ville et peu d’hommes dans ses murs

Vint contre elle un grand roi, il l’investit, érigea des forts autour et voilà le siège en place.

M V
G S

9,15 Et il s’y trouva un homme pauvre et sage, qui sauva

Vlibéra la ville par sa sagesse.

Et personne Vensuite ne s’est souvenu de cet homme pauvre.

15 

M
G S
V

9,16 Et j’ai dit : La sagesse vaut mieux que la force,

mais la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées.

16 

16 Et je disais que la sagesse valait mieux que la force

Comment donc la sagesse du pauvre a-t-elle été méprisée et ses paroles n'ont-elles pas été écoutées ?

9,16 L’homme sage réussit dans ses entreprises 7,19 ; Pr 21,22 ; 24,5
M V
G S

9,17 Les paroles des sages Mprononcées avec calme sont écoutées Ven silence, mieux que les cris d’un chef

Vprince au milieu des fous.

17 

M
G S
V

9,18 La sagesse vaut mieux que des instruments de guerre ; mais un seul pécheur peut détruire beaucoup de bien.

18 

18 La sagesse vaut mieux que des armes de guerre ; et celui qui pèche en une chose perd beaucoup de bien.

M V
G S

10,1 Des mouches mortes empestent et putréfient l’huile du parfumeur

Vgâchent la suavité de l'onguent

un peu de folie Véphémère l’emporte sur la sagesse et la gloire.

...

10,1 Métaphore du levain Ga 5,9

10,2 Le cœur du sage est à sa droite et le cœur de l’insensé à sa gauche.

...

10,3 Et aussi, quand l’insensé va dans le chemin, le sens lui manque, et il dit à tous : c'est un

Vestime tout le monde comme  fou.

...

10,4 Si l’esprit de qui dirige s’élève contre

Vde qui a du pouvoir prend de l'ascendant sur  toi, ne quitte point ta place

car le calme prévient

Vla guérison fera cesser de grands péchés.

...

10,5 Il est un mal que j’ai vu sous le soleil comme une inadvertance

Verreur qui provient du souverain :

Vprince :

...

10,6 La folie occupe des postes élevés

VLe fou est établi dans une position sublime  et des riches sont assis dans de basses conditions.

...

10,6 Le monde à l’envers Pr 19,10 ; 30,22

10,7 J’ai vu des esclaves sur des chevaux et des princes marchant au sol comme des esclaves.

...

10,8  Qui force une brèche y tombera et qui entaille une muraille un serpent

Vune couleuvre le mordra.

...

10,8 Qui creuse une fosse...  Pr 26,27 ; Ps 7,16 ; Si 27,26-27

10,9 Celui qui transporte des pierres y peinera

Vs'y blessera  et celui qui fend des bûches s'y risquera

Ventaillera.   

...

10,10 Si le fer est émoussé 

Vet s'il n'est pas comme auparavant, 

et si l’on n’a pas aiguisé le tranchant, Vet s'il est abîmé, 

on devra redoubler de force ;  

mais l'avantage de faire réussir : sagesse.  

10 ...

10,11 Si le serpent mord sans chuchotis,

Ven silence,

il n’y a pas d’avantage pour l’enchanteur.

11 ...

M G V S

10,12 Les paroles de la bouche du sage : grâce 

et les lèvres de l’insensé le perdront.

10,12 Lèvres du juste et bouche du méchant Pr 10,32 ; 15,2
M V
G S

10,13 Le commencement des paroles de sa bouche : sottise,

et l'après de sa bouche : démence furieuse

Verreur abominable.

13 ...

10,14 Et l’insensé multiplie les paroles !…

L’humain ne sait

                      Vce qui fut avant lui ce qui sera !... 

et qui lui rapportera

Vindiquera ce qui sera après lui ?

14 ...

10,14 L’homme ne sait ce qui sera 8,7

10,15 Le travail des sots le

Vles lasse

parce qu'il ne sait

Veux qui ne savent pas aller à la ville.

15 ...

10,16 Malheur à toi,

pays dont le roi est un enfant,

et dont les princes mangent dès le matin !

16 ...

10,16 Gouverné par des enfants Is 3,4.12

10,17 Heureux es-tu, pays dont le roi est fils de nobles,

et dont les princes mangent à temps,

dans la vaillance, et non dans l'ivrognerie

Vpour la force et non pas pour l'ivresse.

17 ...

10,17 Contre l'ivrognerie Dt 21,20 ; Pr 31,4-7 ; Is 5,11 ; Lc 21,34 ; Rm 13,13

10,18 Quand les (deux) mains sont paresseuses,

VDans l'excès de paresse

la charpente s’affaisse,

et quand les (deux) mains sont lâches,

la maison suinte.

18 ...

10,19 Pour se divertir on fait un repas ;

le vin réjouit les vivants

et l'argent a réponse à tout.

19 ...

10,19 Le vin qui réjouit hommes et dieux Ps 104,15 ; Jg 9,13

10,20 Ne maudis pas le roi, fût-ce dans ta pensée,

et dans les alcôves de ta couche, ne maudis pas le riche, 

car un oiseau du ciel emporterait Vta voix,

celui qui a des ailes rapporterait la parole.

20 ...

10,20 Interdit de maudire le chef du peuple Ex 22,27 Rien de caché qui ne sera connu Lc 12,2-3

11,1 Jette ton pain sur les faces des eaux

Vles eaux courantes : oui, 

dans plusieurs jours

Vbeaucoup de temps après tu le retrouveras ;

...

11,2 Donne une part à sept, et même à huit : car tu ne sais quel malheur il y aura sur la terre.

...

11,2 Appel à la générosité Ps 112,9 ; Is 58,7-11 ; Mt 5,42 ; Lc 6,30 ; 1Tm 6,18

11,3  Quand les nébulosités sont pleines, elles répandent une averse sur la terre ; 

et si un arbre tombe à l'auster ou à l'aquilon, il reste à la place où il est tombé.

...

11,4 Celui qui observe le vent ne sèmera point, et celui qui regarde les nuages ne moissonnera point.

...

11,5 Comme tu ne sais pas quel est le chemin du vent ni de l'ossification

Vni comment les os se forment dans le ventre de celle qui est enceinte,

ainsi tu ne connais pas l’œuvre de Dieu, qui fait toutes choses.

... 

11,5 Le vent souffle où il veut Jn 3,8 L’embryon, connu de Dieu et façonné par lui Ps 139,14-16 L’œuvre de Dieu insaisissable Qo 3,11 ; 8,17

11,6 Au matin, sème ta semence et au soir, ne laisse pas reposer ta main, car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ni si les deux, comme un seul, sont bons

... 

11,6 Semer en abondance 2Co 9,6

11,7 Douce est la lumière, et il est bon pour les yeux de voir le soleil.

... 

11,8 Oui, si l’homme vit de nombreuses années, qu’il se réjouisse durant toutes celles-ci.

Et qu’il se souviennent des jours de ténèbres, car ils seront nombreux :

Tout ce qui arrive : vanité !

... 

11,9 Réjouis-toi, adolescent, en ton enfance ; que ton cœur te donne de la joie

Vsoit dans l'agrément aux jours de ton adolescence !

Marche dans les voies de ton cœur, et selon les perspectives de tes yeux ;

mais sache que sur tout cela Dieu te fera venir en jugement.

...

11,10 Bannis de ton cœur le chagrin, et éloigne de ta chair le mal ;

car la jeunesse et l'âge des cheveux noirs

Vles plaisirs                    sont vanité.

10 ... 

12,1 Et, aux jours de ton adolescence, souviens-toi de ton créateur 

avant que ne viennent les jours de malheur et que n’arrivent les années dont tu diras : je n’y ai point de plaisir.

... 

12,2 Avant que ne s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que ne reviennent les nuages après la pluie ;

... 

12,2 Obscurcissement de la création Is 5,30 ; 13,10 ; Ez 32,7s ; Jl 4,15 ; Mt 24,29

12,3 au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes forts,

où celles qui moulent s’arrêtent parce qu'on n'est plus en nombre,

et que s’obscurcissent celles qui regardent aux  fenêtres,

... 

12,4 et que les deux battants de la porte se ferment sur la rue, tandis que s’affaiblit le bruit de la meule ;

et qu’on se lève au chant de l’oiseau

et que toutes les filles du poème s'inclinent ;

...

12,5 et qu’on frémit de la hauteur, et que ce sont des frayeurs en rue.

L’amandier fleurit, la sauterelle devient pesante, et la câpre n’a plus d’effet,

car l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, et les pleureurs tournent dans la rue.

... 

12,5 Les tombeaux, maisons des morts Ps 49,12

12,6 Avant que ne se rompe le cordon d’argent, que se brise l’ampoule d’or,

que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se fracasse dans la citerne ;

... 

12,7 Et que la poussière retourne à la terre, selon ce qu’elle était ;

et que le souffle retourne à Dieu qui l’a donné.

... 

12,7 Retour de l’homme à la poussière Gn 3,19 ; Jb 34,15 ; Ps 90,3 ; 103,14 ; 104,29 ; Qo 3,20

12,8 Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité.

... 

12,8 Vanité des vanités 1,2
M
G S
V

12,9 Outre que l'Ecclésiaste fut un sage, il a encore enseigné la science au peuple

il a pesé et sondé, et il a disposé un grand nombre de sentences.

Et comme l'Ecclésiaste était très sage, il instruisit le peuple et il raconta ce qu'il avait fait

et dans son enquête, il composa de nombreuses paraboles. 

M V
G S

12,10 L’Ecclésiaste s’est étudié à trouver

VIl a recherché une parole agréable

Vprofitable et à écrire avec exactitude des paroles

Vde très droits discours de vérité

Vpleins de vérité.

10 

M
G S
V

12,11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons et leurs recueils comme des clous plantés 

elles sont données par un seul pasteur.

11 

11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons et comme des clous profondément enfoncés

qui furent données, à travers les conseils des maîtres, par un seul pasteur.

12,12 Et quant à plus de paroles que celles-ci, mon fils, sois averti.

Multiplier les livres n’aurait pas de fin

et beaucoup d’étude est une fatigue pour la chair.

12 

12 Ne recherche rien, mon fils, au-delà d'elles

Multiplier les livres n’a pas de fin

et la réflexion continuelle est une affliction pour la chair.

M V
G S

12,13 Fin du discours, le tout entendu :

VÉcoutons tous ensemble la fin du discours :

Crains Dieu et observe ses commandements,

car c’est là tout l’homme.

13 

12,13 Craindre Dieu 5,6 ; Si 1,13
M
G S
V

12,14 Car Dieu citera en un jugement

portant sur tout ce qui est caché, toute œuvre, soit bonne, soit mauvaise.

14 

14 Et Dieu appellera en jugement tout ce qui se fait,

sur tout ce qui s'est égaré, que ce soit bon ou mauvais.

ICI FINIT LE LIVRE DE L'ECCLÉSIASTE 

Contexte

Milieux de vie

12,11 aiguillon AGRICULTURE Un symbole très concret Il s’agit d’un long bâton à l’extrémité effilée ou munie d’une pointe de fer. On l’emploie pour faire avancer le bétail (1S 13,21). Lorsque son maître la conduit à l'aiguillon, c'est la bête elle-même qui se blesse en résistant. 

Anonyme, Le bouvier et son aiguillon (gravure M.A. Lachevardière, détail, sur un dessin illustrant un poème de Piers Ploughman, 14e s. Trinity College, Cambridge, Royaume Uni),  Le magasin Pittoresque, Paris, (déc. 1846), p.407

Domaine public © D.R. crcb.org→, 1S 13,21 ; Jg 3,31 ; Qo 12,11 ; Ac 9,5 ; Os 13,14 ; 1Co 15,54-57

Les paroles des sages sont fort justement comparées à des aiguillons (Qo 12,11). La même métaphore jouera un grand rôle dans le parcours de Saul-Paul (cf. Ac 9,5 et 1Co 15,54-57, inspiré d’Os 13.14).

Réception

Comparaison des versions

8,1 explication des choses Polysémie En hébreu, dābār peut désigner aussi bien une « chose » que la « parole ». Aussi l'expression hébraïque pēšer dābār, « explication des choses » ou « interprétation de la parole », est-elle équivoque :

  • G rend cette équivocité par lusis rêmatos, « interprétation d'un sujet » ou « d'une parole »
  • V (Qo 7,30), avec solutio verbi, peut aussi évoquer « l'aisance oratoire » et ainsi qualifier une compétence rhétorique.

Liturgie

1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt).  Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).

  • L’habitude de lire Qo à Sûkkôt est toutefois tardive (10-11e s.), puisqu’elle n’est même pas signalée dans la liste que dresse le traité post-talmudique intitulé Mas. sôperîm 14,3 qui énumère les lectures des différents rouleaux lors des fêtes juives (254-255).

Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ? 

Simon Mannweiler, « Sukkah in Mea Shearim, Jewish ultra-othordox neighbourhood, Jerusalem », (photographie numérique, 2008)

© CC BY-SA 4.0→

Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...

Simon Mannweiler, « Sukkah near Western Wall in Jewish Quarter, Jerusalem », (photographie numérique, 2008)

© CC BY-SA 4.0→

La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...

1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)

CALENDRIER — LECTIONNAIRE

La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14 

7,1 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset est inclus dans les parties conclusives de l'office du samedi matin ainsi que dans l'Escaba (prière pour le repos de l'âme des morts) lorsque le défunt est homme.

12,13 LITURGIE JUIVE (rite séphardi) Ce verset est inclus dans l'Escaba (prière pour le repos de l'âme des morts) dite lorsque le défunt est homme.

Tradition juive

7,5 Percer à jour les sept sciences

  • Buber Récits « Revêtu de ses fonctions, le Rav de Nikolsbourg consacra ses sept premiers sermons hebdomadaires à chacune des sept sciences profanes. De Sabbath en Sabbath, l'étonnement des fidèles se faisait plus grand devant le choix du prédicateur, encore que personne n'osât le questionner sur ce point d'une originalité inattendue. Arrivé au huitième Sabbath, il commença en ces termes : "Je suis resté longtemps sans saisir cette parole de l'Ecclésiaste (Qo 7,5) : 'Mieux vaut entendre la réprimande des sages que d'entendre la chanson des fous.' Pourquoi cette insistance sur 'entendre' et pourquoi pas tout simplement : 'que la chanson des fous' ? "C'est qu'il est bon d'entendre les remontrances du sage pour celui qui a écouté et entendu la chanson des fous, c'est-à-dire les sept sciences profanes qui sont un chant de folie devant la divine science sacrée. Les savants de ces sciences terrestres pourraient, en effet, demander à tout autre : 'Comment peux-tu mépriser et rejeter nos sciences, alors que tu n'as seulement pas goûté à leurs délices ?' Par contre, celui qui s'est appliqué aux sept sciences, celui qui a pénétré et percé à jour leur contenu avant que de choisir la sagesse sainte de la Thora, personne ne saurait, celui-là, le démentir !" » (266-267).

Tradition chrétienne

1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)

Inspiration et caractère prophétique

Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.

  • Grégoire le Thaumaturge Metaphr. Eccl.1,1, à l’instar de la tradition juive, affirme que l’auteur du livre est non seulement un roi et un sage, mais aussi un prophète ; il est même « le roi le plus honoré et le prophète le plus sage des êtres humains » (SBLSCS 29,7).

Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 7,9-14 : « À proprement parler, dans les Écritures inspirées, l’auteur, c’est l’Esprit qui souffle ce qui est à dire ; mais il est secondé par un sage. Car ce n’est pas l’Esprit qui grave invisiblement les lettres et qui met les mots, mais il les inspire à une âme. Ou bien c’est Salomon lui-même qui écrit cela, ou bien ce sont des sages qui ont écrit cela. C’est peut-être cette hypothèse que nous préférons, pour qu’on ne pense pas que celui qui parle, parle de lui-même. Donc ce sont donc des paroles (rêmata) au lieu de discours (logoi) de l’Ecclésiaste ; car de diverses manières, les paroles sont saisies à travers des discours » (PTA 25,16-18, trad. B. Meunier).

La question des locuteurs

Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.

  • Olympiodore le Diacre Comm. Eccl. « Il faut savoir aussi que le sage Ecclésiaste parle tantôt en son propre nom, tantôt en celui d’une personne que ce monde déconcerte » (éd. Boli, 1).

Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :

Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :

  • Didyme d'Alexandrie Comm. Eccl. 9,30-32 : « Il ne faut pas attribuer à un seul et même personnage tout ce qui est annoncé dans ce livre, mais à toute la foule de l’Église dans son ensemble » (PTA 25,34).

Méfiances à l’égard de Qo

Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :

  • Philastre Haer.,134, évêque de Brescia, rappelle, dès la seconde moitié du 4e s., que certains hérétiques rejettent le livre de l’Ecclésiaste (PL 12,1265).
  • Théodore de Mopsueste Actes du 5e concile œcuménique, cité dans les Actes du 5e concile œcuménique, de l’Église syriaque, dont l’œuvre a presque entièrement disparu à cause de sa condamnation au Concile de Constantinople en 553, attribue une inspiration de degré inférieur au livre de Qo, mais sans proposer pour autant son exclusion formelle du canon (Zaharopoulos 1989, 33).
  • Giannozzo Manetti De dignitate et excellentia hominis (1452), grand humaniste chrétien, cite Qo dans sa liste noire au 15e s. et seul le respect du canon des Écritures le retient de condamner ce livre au feu (de Lubac 1974, 236).

Plus→ 

Littérature

10,16 pays dont le roi est un enfant Un pensionnat régi par un élève indiscipliné 

  • Montherlant, La ville dont le prince est un enfant (1967), emprunte une partie de ce verset pour intituler sa pièce (en 3 actes). L'auteur a voulu dépeindre avec « honnêteté et vérité » « une cellule de la vie catholique » avec certains des personnages repris plus tard dans le roman Les Garçons. Se déroulant dans un collège-pensionnat de jeunes garçons, La ville dont le prince est un enfant met en scène la rivalité qui oppose l'abbé de Pradts à un élève brillant de dernière année, André Sevrais, et leur lutte pour l'affection du cancre indiscipliné Serge Souplier. Montherlant a voulu opposer « l'amour qui s'immole » en la personne de Sevrais, magnifié dans l'acte III, scène 3 et « l'amour des visages » en celui de l'abbé révélé dans la scène ultime de la pièce (acte III, scène 7). Après le départ de Sevrais orchestré par l'abbé, le supérieur du collège annonce à celui-ci le renvoi de Souplier, offrant la voie d'une purification profonde, dans l'espérance d'une conversion véritable. La catharsis est illuminée par la reprise du début du verset.

Arts visuels

11,4 Bible hiéroglyphique

Thomas Bewick (1753-1828) et Rowland Hill (1744-1833), New Hieroglyphical Bible (impression au plomb et gravure sur bois, 1794), 14 x 9 cm

Thomas Fisher Rare Book Library, Toronto

© Public Domain — Photo : Dr. Ralph F. Wilson

Musique

6,1–8,17 Ma fin est mon commencement 

14e s.

Guillaume de Machaut (1300-1377), Ma fin est mon commencement

Fairy Consort, label Panidea

© License YouTube Standard→, Qo 6,6 (Qo 6,1-8,17)

"Et quand il vivrait deux fois mille ans, sans jouir du bonheur, tout ne va-t-il pas au même lieu ?" (Qo 6,6).

Composition

Guillaume de Machaut est le plus célèbre compositeur et écrivain français du XIVe siècle. Ce Rondeau illustre dans un style médiéval la répétition sans fin du cycle du temps dont parle l'Ecclésiaste.

9,1–10,20 O Sagesse, cachée dans le mystère

17e s.

Jean-Baptiste Lully (1632-1687), O sapientia in misterio - LWV 77/11

Arlette Steyer, Marie Boyer, Les Arts Florissants, François Fauché, William Christie

© Licence YouTube Standard→, Qo 9,1-10,20

Composition

Ce « petit motet » de Jean-Baptiste Lully est à la louange de la Sagesse éternelle, décrite par l'Ecclésiaste comme « plus grande que la force », et identifiée dans ce motet à la charité du Christ.

11,1–12,14 Celui qui est patient se gouverne avec grande prudence

16e s.

Orlando di Lasso (1532-1594), Motet à six voix - Qui patiens est multa

Michael Procter (dir.), Hofkapelle Ensemble

© Licence YouTube Standard→, Qo 11,1-12,14

Composition

Ce motet à six voix de Roland de Lassus reprend les paroles du proverbe: « Celui qui est patient se gouverne avec grande prudence, l'homme prompt à s’emporter publie sa folie ». Cette ode à la prudence s'applique parfaitement à ces deux chapitres de l'Ecclésiaste sur la bienfaisance et la joie de la prudence.

Paroles

Qui patiens est multa gubernatur prudentia. Qui autem impatiens est exaltat stultitiam suam.