Peu d’entités bibliques portent un nom qui commence par un « K ». C’est pour avoir ce mérite que ce codex apparaît ici ! Du moins permet-il de rappeler la diversité du texte néotestamentaire.
Bref historique
En 1853, un certain Bartholomée visitant un monastère abandonné depuis longtemps et situé à Kala (un petit village des montagnes caucasiennes près de la frontière géorgienne/russe) découvrit ce manuscrit, conservé là depuis des siècles (environ 1300-1869). Auparavant, le manuscrit se trouvait dans la ville de Koridethi qui lui a donné son nom (au bord de la mer Noire, près de Bat'umi [aujourd'hui en Géorgie] : une note indique que le codex y a reçu une nouvelle reliure vers 965). L’origine de la copie semble donc géorgienne ou arménienne. Il est conservé aujourd’hui à Tbilisi, Georgie (Georgian National Center of Manuscripts, Gr. 28).
Caractéristiques
Contenu
Le manuscrit, daté entre le 7e et le 10e s., contient les 4 évangiles (avec des lacunes dans Mt : Mt 1,1-9 ; 1,21-4,4 ; 4,17-5,4)
Écriture et langue
Son écriture onciale est étrange, comme si le copiste dessinait plutôt qu’il n’écrivait, tant les mêmes lettres diffèrent en taille et en disposition, le delta n’est pas loin de devenir une lettre cyrillique. Il ne semble pas connaître le grec, accumulant les erreurs sur chaque page.
Recension
Il présente un texte mixte, fondé sur Byz ; les spécialistes se disputent pour identifier les lectures non-byzantines qu’il contient, beaucoup y reconnaissant la fameuse, mais finalement très hypothétique →recension palestinienne ou césaréenne ( ) , d’autres y voient un texte occidental ( ) ; la Deutsche Bibelgesellschaft le cite comme texte byzantin dans son apparat sur Jean en 2007. Une chose est sûre : le codex Koridethi est le meilleur témoin d’un texte attesté par un petit ensemble de manuscrits : f ϴ ; f1 ; 13 ; 565 ; 700.