Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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21 Et elle enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de « Jésus »
car lui-même sauvera son peuple de ses péchés.
22 Tout cela arriva
pour que s'accomplît la parole dite
V Sce qui a été dit par le Seigneur à travers le prophète qui disait :
23 « Voici, la Vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'"Emmanuel" »
ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».
24 Réveillé de son sommeil, Joseph fit comme l’ange du Seigneur lui avait prescrit
et il reçut
Vaccueillit son épouse.
25 Et il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils
Byz V S TRson fils premier-né
et il
Selle l'appela de son nom « Jésus ».
2,1 Jésus étant né
VComme Jésus était né à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode
voici, des mages d’Orient arrivèrent
Vvinrent à Jérusalem
2,2 disant :
— Où est le roi des Juifs qui a été enfanté
Vest né ?
Car nous avons vu son étoile à l’orient
et nous sommes venus l’adorer.
2,3 En entendant [cela] le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
2,4 Et, rassemblant tous les chefs des prêtres et les scribes du peuple,
il s'enquit auprès d'eux : — où le Christ devait naître ?
2,5 Ils lui dirent : — À Bethléem de Judée
car ainsi a-t-il été écrit par le prophète :
2,6 « Et toi Bethléem, Byz V TR Nesterre de Juda, tu n’es pas la moindre parmi les chefs-lieux
Sroyaumes de Juda
car de toi sortira un chef
Vprince Byz S TR Nes, celui qui paîtra
Vrégira mon peuple Israël. »
2,7 Alors Hérode, ayant secrètement appelé les mages, se fit préciser par eux
Vse renseigna avec soin auprès d'eux sur le moment où l’étoile était apparue.
2,8 Et, les envoyant à Bethléem, il dit :
— Allez, informez-vous précisément
Vavec soin au sujet de l’enfant.
Et quand vous aurez trouvé, faites-moi l'annonce
Vfaites-moi un rapport
afin que moi aussi j’aille l’adorer.
2,9 Quant à eux, ayant
VQuand ils eurent entendu le roi, ils partirent.
Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait
Vmarchait devant eux
jusqu’à ce que, en venant au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta.
V' elle vienne s'arrêter au-dessus de là où était l'enfant.
2,10 En voyant l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie.
2,11 En entrant dans la maison, ils virent
Byz V S TRtrouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère,
et, tombant
Vse prosternant, l’adorèrent ;
et, leurs trésors ouverts, ils lui présentèrent
Voffrirent des dons : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
2,12 Et ayant été avertis en songe
Vreçu dans des songes l'oracle de ne pas retourner vers Hérode
par un autre chemin regagnèrent leur région.
2,13 Alors qu'ils s'en étaient retournés
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant :
— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère
et fuis en Égypte
et reste là-bas jusqu’à ce que je te dise
car il arrivera qu'Hérode cherchera l’enfant pour le faire périr
Vperdre.
2,14 Lui,
SJoseph, s'étant levé, prit avec lui l'enfant et sa mère de nuit et se retira en Égypte.
2,15 Et il fut là-bas jusqu’à la mort d’Hérode
afin que fût accomplie la parole dite
Vaccompli ce qui avait été dit par le Seigneur à travers le prophète, disant :
« D'Égypte j'ai appelé mon fils. »
2,16 Alors Hérode, voyant que les mages s'étaient joués de lui, fut très en colère
et il envoya tuer tous les enfants Vqui étaient dans Bethléem et dans toute sa région
depuis l’âge de deux ans et au-dessous, d’après le temps qu'il s'était fait préciser par les mages.
2,17 Alors s'accomplit la parole dite
Vce qui a été dit par Jérémie le prophète disant :
2,18 « Une voix en Rama a été entendue, Byz TRlamentations, pleurs et plaintes nombreuses :
Rachel pleure ses enfants ; et elle ne voulait
Vvoulut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus. »
2,19 Hérode étant mort
voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Égypte
2,20 disant :
— Lève-toi, prends l’enfant et sa mère
et va en terre d’Israël
car ils sont morts, ceux qui recherchaient la vie de l’enfant.
2,21 Lui,
SJoseph, s’étant levé, prit l’enfant et sa mère, et entra
Byz V S TRvint en terre d’Israël.
2,22 Entendant qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il craignit de s'y rendre
et, averti en songe, il se retira dans la région de la Galilée
2,23 et il vint s'installer
Vhabiter dans une ville appelée Nazareth
afin que s'accomplît le mot dit
Vce qui a été dit par les prophètes :
Il sera appelé « Nazoréen »
V« Nazaréen ».
3,1 En ces jours-là survient
Vvint Jean le Baptiste
VJean-Baptiste, proclamant
Vprêchant dans le désert de Judée
3,2 et disant :
— Repentez-vous
VFaites pénitence, car le royaume des cieux s'est approché.
3,3 C'est lui en effet qui a été annoncé par le prophète Isaïe, disant :
« Voix de celui qui crie dans le désert : — Préparez le chemin du Seigneur ! Rendez droits ses sentiers ! »
3,4 Ce même Jean avait son
Vun vêtement en poil de chameau
et une ceinture de cuir autour de ses reins
sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage.
3,5 Alors sortaient vers lui Jérusalem, toute la Judée et toute la région autour du Jourdain.
3,6 Et ils se faisaient baptiser
Vétaient baptisés dans le S Nesfleuve du Jourdain par lui, en confessant leurs péchés.
3,7 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens
VSadducéens venir au baptême
Và son baptême
Sse faire baptiser, il leur dit :
— Engeance de vipères, qui vous a montré comment fuir devant la colère qui vient ?
3,8 Faites donc un fruit digne
TRdes fruits dignes du repentir
Vde la pénitence.
3,9 Et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons pour père Abraham
car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham.
3,10 Déjà,
SEt voici, la hache est posée à la racine des arbres
tout arbre donc qui ne fait pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.
3,11 Pour moi, je vous baptise dans l’eau pour le repentir
Vla pénitence
mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi
[lui] dont je ne suis pas digne de porter les sandales
lui-même vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu.
3,12 Il a la pelle à vanner
Vle van dans sa main
et il purifiera
Vnettoiera son aire
et il rassemblera son blé
Vfroment dans le grenier ;
quant aux bales, il les brûlera dans le feu qui ne s'éteint pas.
3,13 Alors survient
Vvint Jésus de la Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.
3,14 Mais Jean voulait l'en empêcher en disant :
— C’est moi qui Byz S TR Nesai besoin d’ être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
14 Mais Jean l'en empêchait en lui disant :
— C’est moi qui dois être baptisé par toi
et c'est toi qui viens à moi !
3,15 Mais Jésus, répondant, lui dit :
— Laisse [faire] maintenant
car c'est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice.
Alors il le laisse
Vlaissa [faire].
3,16 Baptisé, Jésus
Vil monta aussitôt de l’eau
et voici, les cieux lui furent ouverts
et il vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe
et venant sur lui.
3,17 Et voici une voix des cieux qui disait :
— Celui-ci est mon Fils, le Bien-aimé, en qui je me suis complu.
4,1 Alors Jésus fut conduit en haut
Vconduit dans le désert par l’Esprit SSaint pour être tenté par le diable.
Sl'accusateur.
4,2 Il jeûna quarante jours et quarante nuits ; après quoi il eut faim.
2 Alors qu'il avait jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela, il eut faim.
4,3 Et s'approchant Byz TRde lui, le tentateur V S Neslui dit :
— Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains.
4,4 Répondant, il dit :
— Il est écrit :
« Ce n'est pas de pain seul que l'homme vivra, mais de toute parole sortant par
Vqui sort de la bouche de Dieu. »
2,1–23 Bethléem (Voir Repères historiques et géographiques 1S 16,4). ou Éphrath, Éphrata. Une ville qui appartenait à la tribu de Juda (1Ch 2,51) , située à 10 kilomètres au sud de Jérusalem. Le roi David et Jésus y sont nés.
, Le parvis de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.407)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F. 1S 16,4
Le parvis de la basilique de la Nativité, dans son état ancien, avec les gros pavés. Le monument byzantin est à l’arrière-plan : la façade orientale, les contreforts ajoutés après-coup et les entrées dans le monument rétrécies en trois moments. À droite, le couvent arménien.
, Le narthex de la basilique de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.409)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.
Le narthex de la basilique de la Nativité. Au centre droit, une des belles colonnes monolithes byzantines ; juste derrière elle, sur sa droite, l’escalier de la sortie de la grotte de la Nativité, sous le chœur des Grecs. À gauche, au premier plan, un autel latéral arménien.
, La Grotte de la Nativité, photographie, vers 1930
Sainte-Anne, Jérusalem (Ste A-Cont.404)
© Couvent St-Étienne de Jérusalem — É.B.A.F.
À l’intérieur de la basilique, dans la crypte, l’emplacement de la grotte de la Nativité. Ce cliché original montre deux policiers municipaux du mandat britannique montant la garde devant l’autel sous lequel se trouve la célèbre étoile en argent, lieu traditionnel de la naissance de Jésus, et objet de la vénération liturgique des trois communautés chrétiennes y ayant un droit d’accès : Grecs, Arméniens et Catholiques.
2,1 voici, des mages d'Orient vinrent à Jérusalem L'Épiphanie selon la Biblia Pauperum La visite des mages est au centre ; les images latérales représentent le roi David et le roi Salomon. Celui qui est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19,16) surprend par sa petitesse, en comparaison des rois d'Israël qui le flanquent.
(continuant ), « Abner, chef de l'armée de Saül, se rend chez David, l'Épiphanie, La reine de Saba se rend chez Salomon », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche C, f.3v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
David et Salomon, sceptre en main et couronne sur la tête, encadrent l'Épiphanie. Ils se distinguent de Jésus qui n'est pas assis sur un trône à baldaquin, mais sur les genoux de Marie. Celle-ci tient délicatement entre ses mains celui qu'annoncent les paroles d'Isaïe dans le phylactère au-dessus : « Et ils adoreront les traces de tes pas » (Is 60,14).
2,11b se prosternant l'adorèrent L'adoration des mages
L’épisode de la visite des mages est la première à frapper l’imagination des artistes, qui la représentent selon un modèle assez vite standardisé : suivant l’étoile dans la direction de Marie et de son fils qui attendent leurs exotiques visiteurs, ils marchent en procession rythmique.
, Adoration des mages (fresque, 3e-4e s. ap. J.-C.), peinture murale, au-dessus d'une arche
Catacombe de Priscille, Capella Graeca, Rome (Italie) © Collection personnelle→
C'est la première attestation du nombre des mages : Matthieu mentionnant trois types d'offrandes, il semble qu'on en déduisit qu'elles étaient portées par trois personnes.
Les mages occupent le plus d’espace dans la composition, sur l’axe central au sommet de l’arc : le spectateur est pris dans leur mouvement de recherche intense du Fils. La mise en scène fait entrer le spectateur dans un récit de quête et de découverte, dont il devient participant — adorant Dieu fait enfant — en s’appropriant les attitudes des personnages.
Les postures d’offrande et de réception de dons abondent dans l’art gréco-romain ancien et le choix des offrandes informe sur l’identité du donateur aussi bien que du destinateur.
L’attitude rappelle celle du culte de l’empereur dans les cérémonies impériales.
Dans leurs célébrations et prédications, les Églises locales semblent s’être diversement concentrées sur les évangiles de Matthieu et de Luc. La popularité du thème des Rois mages dans l’art, avant celui de la mangeoire, peut être un signe d’une préférence pour Matthieu plutôt que Luc, mais pourrait tout simplement venir de sa capacité de synthétiser les deux récits et même de faire allusion au prologue de Jean.
À Rome, les évangiles de Luc et de Jean sont préférés pour Noël. Dans la mosaïque de Sainte-Marie Majeure, les Mages arrivent devant un enfant et sa mère, impériaux, sans présence d’aucun des bergers du récit lucanien.
, Adoration des mages (mosaïque, ca. 435), arc triomphal, côté gauche, deuxième registre à partir du haut
Basilique Santa Maria Maggiore, Rome (Italie) © CC-BY-SA 3.0→
Sur la mosaïque de Sainte-Marie-Majeure, les Mages arrivent devant un enfant et sa mère impériaux, sans la présence d’aucun des bergers du récit lucanien.
Adoration des mages (mosaïque, 6e s.), mur gauche de la nef
église Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne (Italie) © CC-BY-SA 4.0→
Dierick
(ca. 1420-1475), Tryptique de la Dernière Cène (huile sur panneau, 1464-1468), 185 × 294 cmMusée de Louvain (Belgique) © Domaine public→
(ca. 1370-1427), L'adoration des mages (tempera sur panneau, 1423), 301,5 x 283 cm
Galerie des Offices, Florence (Italie) © Domaine public→
Chez
comme chez , à Florence, le plus jeune roi mage prend les traits de Laurent le Magnifique.(ca. 1395-1455), L'adoration des rois mages (fresque, 1438-1446)
Musée national San Marco, Florence (Italie) © Domaine public→
Jean
(1420-), L'adoration des rois mages (enluminure sur parchemin, ca. 1452-1460), 21 x 15 cmHeures d'Étienne Chevalier, Bibliothèque Condé © Domaine public→
Pieter
(ca. 1526-1569), L'adoration des Rois (huile sur bois, 1564), 111,1 x 83,2 cmNational Gallery, Londres (Royaume-Uni) © Domaine public→
Pieter
(1525-1565), L’Adoration des mages sous la neige (huile sur panneau, 1567), 35 × 55 cmMusée Oskar Reinhart « Am Römerholz », Winterthur (Suisse) © Domaine public→
La scène est située dans un village des Flandres sous la neige, un univers bien connu du peintre. À l’écart sur la gauche du tableau, dans une pauvre masure au toit prêt à s’écrouler, Marie présente son enfant ; Joseph dans l’ombre regarde, les deux Mages se prosternent devant elle, le troisième est avec le petit groupe qui s’avance.
Rien ne brille. Même pas les offrandes divines, masquées par la neige ou les lourds manteaux bruns. Il faut une loupe pour discerner la scène, humble et modeste, microcosme d’un événement qui va bouleverser le cours de l’histoire de l’humanité.
Jésus se donne à voir à ceux qui le cherchent, cette présence ne se perçoit pas à l’œil nu. Pour les villageois affairés, c’est un jour banal. Pour découvrir cet enfant, il faut marcher, passer par ce monde enneigé, où le quotidien devient le lieu de la rencontre : c’est là au milieu des gens « comme les autres » que
invite le contemplateur de son petit tableau à accueillir l’ordinaire de la vie pour être conduit au seuil du mystère.Il faut aiguiser son regard pour voir Celui qui humblement se donne à vivre, écouter le silence de cette Épiphanie ; laisser fondre la neige du cœur pour voir fleurir le printemps de la vie… À chacun de découvrir dans la banalité de son propre quotidien les signes fragiles de Sa Présence… (Père J.-M. Nicolas)
Pierre Paul
(1577-1640), L'adoration des rois mages (huile sur toile, ca. 1617-1618), 328 × 251 cmMusée des Beaux-Arts de Lyon (France) © Domaine public→
Nicolas
(1594-1665), L'Adoration des mages (huile sur toile, 1633), 160 × 182 cmGemäldegalerie Alte Meister, Dresde (Allemagne) © Domaine public→
Leonaert
(1596-ca 1674), L'adoration des mages (huile sur panneau, 1628-1630), 43 x 53 cmDetroit Institute of Arts, Detroit, MI (États-Unis) © Domaine public→
George
(1861-1950), Roi Mage Balthazar (gouache sur papier, ca. 1926), 54 x 36 cmCollection particulière, France © Succession Desvallières→
Un roi mage aux coloris de rêve bleu vient parler d’un mystère joyeux lors de l’exposition du deuxième groupe chez Druet au printemps 1926 aux côtés de grandes compositions graves remémorant la Grande Guerre. Par la suite, Desvallières proposa l’œuvre à l’exposition consacrée à son maître Gustave
et ses élèves.2,13 La fuite en Égypte selon la Biblia Pauperum Dans la Biblia pauperum, cette planche marque le début d'un deuxième volet.
Les planches A à D formaient un premier groupe couvrant l'Annonciation jusqu'à la première souffrance du Christ (sa circoncision).
Les planches E à H forment un deuxième groupe, délimité par la fuite en Égypte et le retour d'Égypte. La deuxième souffrance du Christ se distingue de la circoncision dans la mesure où le danger est représenté. Alors que dans la Présentation de Jésus au Temple, seule la nudité de Samuel suggérait la circoncision (Arts visuels Lc 2,22–39), le danger est ici manifeste. Que ce soit à travers Ésaü et son arc (signe distinctif qui réapparaît sur la Planche K : Arts visuels Lc 4,4), l'âne en mouvement ou les fantassins qui pourchassent David, cette page est marquée par le danger et la fuite.
(continuant ), « Fuite de Jacob, La fuite en Égypte, Fuite de David pourchassé par Saül », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche E, f.5v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Enchâssée entre la fuite de Jacob et l'évasion de David, la fuite en Égypte fait partie des épreuves que Joseph, Marie et Jésus doivent endurer. Les agresseurs, absents de la scène centrale, sont présents dans les images latérales.
2,16 il envoya tuer tous les enfants qui étaient dans Bethléem et de toute sa région Le massacre des innocents selon la Biblia Pauperum Première planche où Marie n'est pas représentée, elle apparaît toutefois en typologie, sous les traits de Josaba, fille de Joram, qui soustrait Joas pour le remettre à la nourrice (panneau droit).
(continuant ), « Massacre des prêtres de Nov par Saül, Le massacre des innocents, Massacre de la descendance royale par Athalie », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche G, 7v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Les massacres des prêtres de Nov et de la descendance royale par la reine Athalie présentent des ressemblances typologiques. À travers l'assassinat des prêtres oints (messies), c'est le Messie que l'on cherche à atteindre. De même, Joas, qui a été soustrait aux mains d'Athalie pour rester en vie auprès de sa nourrice, représente le Christ. Bien qu'il ne soit pas cité dans la généalogie selon saint Matthieu, Joas est l'un des maillons de la promesse faite à David : « l'enfant soustrait à la mort figure le Christ secrètement arraché au massacre du roi Hérode » (Lectio Droit).
2,19–23 va en terre d'Israël La Sainte Famille revient d'Égypte selon la Biblia Pauperum Le Retour d'Égypte revêt ici une grande importance : il marque à la fois la fin du thème comprenant la Fuite en Égypte et le Retour (planches E à H), et plus largement celui de l’Enfance du Christ (planches A à H), qui représente un cinquième de l’ensemble de l'œuvre.
(continuant ), « Retour de David après la mort de Saül, La Sainte Famille revient d'Égypte, Retour de Jacob au pays de Canaan », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm
Planche H, f.8r de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
La planche consacré au retour d'Egypte est construit en miroir avec la planche consacré à la fuite. Contrairement à la fuite en Égypte (Arts visuels Mt 2,13), le retour dans la région de Galilée est marqué par le fait que Jésus est assez grand pour marcher. Prenant le chemin inverse de celui indiqué sur la planche E, la Sainte Famille est entourée, comme lors de la fuite, par David et Jacob. Seulement, ceux qui apparaissaient respectivement à gauche (Jacob) et à droite (David) lors de la fuite (planche E), apparaissent ici renversés, comme si le retour avait inversé leur position (David à gauche et Jacob à droite).
3,13 Alors vint Jésus de la Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui La Baptême de Jésus selon la Biblia Pauperum Cette planche marque le début d'une nouvelle partie de la Biblia Pauperum. Après la petite enfance (planches A à D) et la fuite et le retour d'Égypte (planches E à H), le baptême de Jésus représente le début de son ministère. Il est enchassé entre deux épisodes de l'Exode.
(continuant , « Le passage de la mer Rouge, Le Baptême de Jésus, L'exploration de la Terre promise », (impression xylographique, 1460s, Pays-Bas ou Rhin inférieur), 27,5 x 20,5 cm,
Planche I, f.9v de Biblia pauperum seu historiæ Veteris et Novi Testamenti, Bibliothèque nationale de France→,
Jusqu'à présent dans les planches où Dieu est rendu visible, il s'est montré sous la forme du Christ au nimbe crucifère, en tant qu'il parle et qu'il sauve. Dans le baptême, le Fils émerge du Jourdain, l'Esprit plane au-dessus de lui sous forme de colombe, et le Père apparaît discrètement derrière les rayons de lumière qui se dégagent de sa nuée. Le refus de représenter Dieu le Père est un lieu commun dans le monde latin médiéval.
1,18–2,19 Histoire de la Nativité Une intense poésie se dégage de ce film d'animation russe.
Mikhail
, Noël (мультфильм Михаила Алдашина), (film d'animation, 1997)musique : Johann Sebastian ; L. van , Symphonie No. 7 en A Major, Op. 92: II. Allegretto (Rafael Frühbeck de Burgos; Wyn Morris ; London Symphony Orchestra).
, Concerto en D minor pour clavecin, BWV 1052 (Clavecin: Jim Long)Prod. : Primoluz, Рождество © Licence YouTube standard, Mt 1,1-2,19 ; Lc 1,26-2,20
Le film Noël du réalisateur et artiste Mikhail Aldashin cherche à faire toucher au miracle de la naissance du Sauveur parmi les hommes. L'intrigue respecte le texte canonique, en y ajoutant bien des traits naïfs et émouvants tirés des récits apocryphes. Mikhail Aldashin est l'un des principaux réalisateurs du studio Pilot. Ses films ont remporté le succès dans de nombreux pays, dans divers festivals internationaux. Le film Noël, tourné en 1997 la même année, a reçu le prix de la meilleure réalisation et la première place dans une classification professionnelle au Festival panrusse d'animation de Tarus ; au Golden Fish International Film Festival à Moscou et de nombreuses autres récompenses.
La scène de l’appel des trois mages endormis dans le même lit et tirés de leur sommeil par un petit ange qui les touche du doigt vient directement d’un chapiteau du 12e s. de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, sculpté par maître Gislebertus : Arts visuels Mt 2,1s