La Bible en ses Traditions

INTERPRÉTER les Écritures : un art dangereux ?

Mises en garde anciennes

Parce que l'Écriture recèle, très mystérieusement, le secret de Celui que "nul ne peut le voir sans mourir", l'approfondir ne va pas sans risque. Le grand danger est de s'imaginer qu'on a enfin "compris". La tradition rabbinique le sait de longue date :

Dans ses appels à la mesure dans l’étude, la tradition chrétienne a fait sienne un semblable avertissement. Quelles que soient les découvertes qu’on a faites, on ne doit jamais penser avoir acquis la sagesse, mais

Bernard s’appuie ici sur l’énigmatique Pr 25,27 (M: « il n’est pas bon de manger trop de miel et la recherche de leur gloire est gloire — ou : ... mais chercher la gloire des autres est un honneur — ou : ... s’occuper de sa propre gloire n’est pas la gloire —  ou : ... ni de rechercher gloire sur gloire » ; G simplifie: … mais il est nécessaire d’honorer les paroles glorieuses) traduit ainsi par V : sicut qui mel multum comedit non est ei bonum sic qui scrutator est maiestatis opprimitur gloria.

Modernes innocences

Il n'est pas sûr que les positions modernes, même magistérielles — marquées par le désir de répondre au (néo-)positivisme ambiant — aient bien saisi le sens de ces mises en garde, lorsque, dans le désir de trouver "LE sens exact" des Écritures, elles semblent céder à l'illusion intentionaliste et penser que la seule discipline ecclésiastique suffirait à corriger les réductions auxquelles cette illusion aboutit :