La Bible en ses Traditions

Culte des morts dans le monde antique, en particulier juif

Les activités liées au « culte des morts » commun aux grandes religions anciennes du bassin méditerranéen, encore pratiquées dans l’arrière-pays égyptien, répandues dans toutes les classes sociales, incluent :

Le rôle des femmes y est important. 

1 — Dans le monde juif

Durant toute la période postexilique, les Juifs ne cessèrent pas les pratiques religieuses familiales équivalant à un culte des morts, ancêtres, « pères » et prophètes, les « nourrissant » et invoquant leur prière.

Attestations
positives
négatives

D’autres sources juives anciennes contestent l’efficacité de telles prières faites aux prophètes et aux pères :

Tentatives d’interdiction

L’invocation des prophètes peut avoir inquiété les milieux les plus regardants sur le monothéisme :

Données archéologiques

Les tombes prémaccabéennes reflètent l’influence de l’hellénisation sur la société juive. Plus sobres dans leur décoration, les tombes hérodiennes présentent encore divers témoignages d’un culte des morts en lien avec la sépulture : pièce de monnaie placée dans la bouche du défunt (pour Charon, le nautonier des enfers ?), bouteilles de parfum (alabastra, signes de l’onction du cadavre), bancs pour le repas, tables et coupes à eau pour le défunt, pots de cuisine, lampadaires, voire petites citernes, dont on n’a guère de raison de penser qu’elles n’avaient pas de fonction cultuelle.

Crypte funéraire sidonienne (vue générale) de la tombe dite « des musiciens » (4e-3e s. av. J.-C.), Maresha-Beth Guvrin, Israël © CC-BY-SA-4.0→

Crypte funéraire sidonienne, Tombe dite « des musiciens » (détail), (fresque, 4e-3e s. av. J.-C.), Maresha-Beth Guvrin, Israël

© CC BY-SA 4.0→Jos 15,44 ; 2Ch 11,8 ; 14,8-9 ; 20,37 ; Mi 1,15

Tombe de Jason, (époque maccabéenne), Jérusalem, quartier Réhavia

© CC-BY-SA-3.0→,

La plupart des inscriptions funéraires juives du temps sont en grec, certaines en araméen.

2 — Le genre littéraire des lamentations funèbres

À partir des attestations antiques de →lamentations pour des divinités et des héros défunts, on peut reconstituer les principaux traits des lamentations funéraires traditionnelles.

Temporalité

La formule la plus courante oppose auparavant (avant la mort) et maintenant (dans l’épreuve du deuil ; cf. 4 Macc. 16,10-11).

Division du discours
Cadre énonciatif

Dans la lamentation, les défunts eux-mêmes sont interpellés (2S 1,26 ; 3,34 ; Ez 32,2) ; les pleureurs s’appellent les uns les autres à se rejoindre dans la lamentation.

Thèmes

Les lamentations déploient une protestation générale contre l’injustice du triomphe de la mort sur la vie, et le désir d’un autre monde où la vie triomphera.