La Bible en ses Traditions

Jean 18,39–19,11

Byz V S TR Nes

39 Mais c’est la coutume parmi vous que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque.

Voulez-vous donc que je vous relâche le

Sce roi des Juifs ?

40 Ils crièrent donc de nouveau

Stous en disant :

— Pas lui mais Barabbas !

Or Barabbas était un brigand.

19,1 Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.

19,2 Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête

et le revêtirent d’un manteau de pourpre.

19,3 Et ils Byz V TR Nesvenaient vers lui et disaient :

Réjouis-toi, ô

VSalut,

SPaix à toi, roi des Juifs !

et ils lui donnaient des soufflets.

19,4 Et Pilate de nouveau sortit dehors et leur dit :

— Voici que je vous l’amène dehors

afin que vous connaissiez que je ne trouve en lui aucune raison [de le condamner].

Vaucune infraction.

19,5 Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre

et il

SPilate leur dit :

— Voici l’homme !

19,6 Quand donc ils le virent,

VComme donc l'avaient vu les grands prêtres

Vpontifes et les serviteurs

s’écrièrent

Vils s’écriaient en disant :

— CrucifieS-le, crucifieByz S-le !

Pilate leur dit :

— Prenez-le, vous, et crucifiez-le

car moi je ne trouve en lui aucune raison [de condamnation].

Vaucune infraction.

19,7 Les Juifs lui répondirent :

— Nous avons, nous, une loi, et d’après la

Byz TRnotre

Sce qui est dans notre loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.

19,8 Lors donc que Pilate eut entendu cette parole il craignit encore plus.

19,9 Et il entra de nouveau dans le prétoire et il dit à Jésus :

— D’où es-tu, toi ?

Mais Jésus ne lui donna pas de réponse.

19,10 Pilate lui dit Byz V TR Nesdonc :

— Tu ne me parles pas, à moi ?

Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher

Byz V TRcrucifier

et que j'ai pouvoir de te crucifier

Byz V TRrelâcher ?

19,11 Jésus répondit

Sdit :

— Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi

s’il ne t’avait été donné d’en haut.

Voilà pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché.

Réception

Arts visuels

19,5 Voici l'homme Ecce homo

16e s.

Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.

Jacopo Robusti, dit le Tintoret (1518-1594), Ponce Pilate se lavant les mains (huile sur toile, 1566-1567), 515 x 380 cm

Scuola Grande di San Rocco, Venise (Italie) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

17e s.

Dans l'art populaire

Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.

Anonyme, Calvaire de Saint-Thégonnec (granit, 1610)

enclos paroissial de Saint-Thégonnec, Bretagne (France) © CC-BY-SA-3.0→

Anonyme, Christ aux outrages (pigments à la détrempe sur bois, 17e s.), 32 x 17 cm, porte de tabernacle

Provenance : Père Mazeau, ancien musée d’art sacré de Chancelade, Conservatoire diocésain de l’évêché de Périgueux et Sarlat

Photo : Laure Mallet © Association diocésaine de l'évêché de Périgueux et Sarlat→,

En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo édité par le pape Innocent XII, (1691-1700), diamètre 11 x 1 cm

Rome (Italie) © Trésors de ferveur→

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo (fin 17e s.), reliquaire à papiers roulés, 15,5 x 19 x 5,5 cm

France © Trésors de ferveur→

Gravure hollandaise

Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606-1669), Le Christ présenté au peuple (eau-forte, 1655)

musée de la maison de Rembrandt, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ devant Pilate (gravure sur papier, 1636), 55 x 44,8 cm

Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.

Peinture française

Philippe de Champaigne (1602-1674), Le Christ aux outrages (huile sur toile, 1655), 186 x 126 cm

Musée national de Port-Royal des Champs (France) © Domaine public→, Mt 27,27-31 ; Mc 15,16-20 ; Jn 19,2-3

Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?

19e s.

Antonio Ciseri (1821-1891), Ecce homo (huile sur toile, 1860-1880), 292 x 380 cm

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence (Italie) © Domaine public→

Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.

19,6 Voici l'homme Ecce homo

16e s.

Le seul personnage véritablement lumineux et droit est le même qui est auréolé : le Christ.

Jacopo Robusti, dit le Tintoret (1518-1594), Ponce Pilate se lavant les mains (huile sur toile, 1566-1567), 515 x 380 cm

Scuola Grande di San Rocco, Venise (Italie) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

17e s.

Dans l'art populaire

Ce Jésus de granit, comprimé entre les gardes, est exposé à la dévotion des fidèles et aux vents marins comme il fut exposé aux huées de la foule réclamant sa condamnation à mort.

Anonyme, Calvaire de Saint-Thégonnec (granit, 1610)

enclos paroissial de Saint-Thégonnec, Bretagne (France) © CC-BY-SA-3.0→

Anonyme, Christ aux outrages (pigments à la détrempe sur bois, 17e s.), 32 x 17 cm, porte de tabernacle

Provenance : Père Mazeau, ancien musée d’art sacré de Chancelade, Conservatoire diocésain de l’évêché de Périgueux et Sarlat

Photo : Laure Mallet © Association diocésaine de l'évêché de Périgueux et Sarlat→,

En cours de restauration (mai 2020) cette petite porte avait été couverte d'un moulage industriel de calice et d'un enduit gris au 19e s. Noter l'inscription « Ecce Homo » au-dessous de l'image.

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo édité par le pape Innocent XII, (1691-1700), diamètre 11 x 1 cm

Rome (Italie) © Trésors de ferveur→

Art populaire, Agnus Dei représentant l'Ecce Homo (fin 17e s.), reliquaire à papiers roulés, 15,5 x 19 x 5,5 cm

France © Trésors de ferveur→

Gravure hollandaise

Le gouffre obscur au seuil duquel se tient le Christ accentue la solitude dans laquelle il se trouve à ce moment, quoiqu'il soit au centre de tous les regards (des balcons jusqu'à la chaussée).

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606-1669), Le Christ présenté au peuple (eau-forte, 1655)

musée de la maison de Rembrandt, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18

Rembrandt Harmenszoon van Rijn dit Rembrandt (1606–1669), Le Christ devant Pilate (gravure sur papier, 1636), 55 x 44,8 cm

Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→, Mt 27 ; Mc 15 ; Lc 23 ; Jn 18 ; Ac 23

Le dais en haut à droite n'est pas sans rappeler le mobilier liturgique catholique, tandis que la difformité des malfrats qui s'extraient du gouffre indifférencié de la foule évoque les représentations de l'enfer auquel Jésus, lumineux et les yeux levés au ciel, est absolument étranger.

Peinture française

Philippe de Champaigne (1602-1674), Le Christ aux outrages (huile sur toile, 1655), 186 x 126 cm

Musée national de Port-Royal des Champs (France) © Domaine public→, Mt 27,27-31 ; Mc 15,16-20 ; Jn 19,2-3

Ici, le Christ est seul, sanguinolent, à la fois majestueux et vulnérable. Est-il assis comme un roi siège sur son trône ou comme quelqu'un de trop faible pour se tenir debout et qui se repose, affligé par les coups ?

19e s.

Antonio Ciseri (1821-1891), Ecce homo (huile sur toile, 1860-1880), 292 x 380 cm

Galleria dell'Arte Moderna, Palazzo Pitti, Florence (Italie) © Domaine public→

Le peintre néoclassique représente dans une œuvre presque grandeur nature ce passage de l'Évangile. L'angle est original : nous sommes dans le palais de Pilate. Au premier plan à droite, la femme de Pilate se détourne tristement : elle a tenté d'empêcher cela en racontant à son mari le rêve qu'elle a eu au sujet de Jésus, mais en vain. Les lignes de fuite, bien que discrètes parce que liées aux architectures de l'arrière-plan, attirent le regard vers le point signifiant toute l'intensité dramatique du moment : l'espace situé entre le corps de Jésus et la main de Pilate, cette main qui livre, et qui prétend se laver du crime.