Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et en prière il pria pour qu'il ne pleuve pas
et il ne plut pas sur la terre pendant trois ans et six mois.
17 Élie était un homme ayant les mêmes passions que nous
et Ven prière il pria pour qu'il ne pleuve
Sque la pluie ne descende pas sur la terre
et il ne plut
Selle ne descendit pas pendant trois ans et six mois.
13–18 Le trait commun aux v.13-18 est la prière, avec insistance sur les cas du malade et du pécheur, puis v.16-18, sur la puissance de celui qui prie bien.
Cette péricope a pour thème central la prière. Après avoir prévenu le lecteur qu'il devait présenter à Dieu sa pétition avec foi, sans éprouver de doute (Jc 1,5-8) ni demander à Dieu ce qui pourrait causer sa perte (Jc 4,2-3), Jc fournit dans cette péricope des exemples de la prière correcte et efficace (Procédés littéraires Jc 5,13–18).
Ayant mis ses lecteurs sérieusement en garde contre la parole incorrecte (p. ex. Jc 5,9.12), Jc donne ici des exemples de la parole juste : soit dans la prière, soit dans les chants.
Le texte présente un point de vue global sur la maladie et la guérison étroitement associées : d'une part, la maladie physique et la maladie spirituelle (c.-à-d. le péché) ; d'autre part la guérison physique et le pardon des péchés. Le passage établit aussi un lien étroit entre deux autres dimensions : le geste rituel compris comme source de guérison (spirituelle et physique) en cette vie, et la saisie de l'onction et de la prière en tant que préparation à la guérison finale dans la vie éternelle lors de la résurrection. Cet accent reflète donc le thème de l’intégrité que développe le reste de l’épître.
La tradition catholique a développé la richesse du sens de ce passage, allant parfois jusqu'à y trouver l'institution du sacrement de l’onction des malades (Théologie Jc 5,14s). Au cours de l’histoire, la tradition a déployé les différents aspects de l'intégrité abîmée et à restaurer dont traite l’épître de Jacques :
17a ayant les mêmes passions que nous Connotations Gr : homoiopathês hêmin (cf. V : similis nobis passibilis) ; homoiopathês désigne littéralement une identité de sentiments (pathê). Quand la foule désigne Barnabé et Paul comme Zeus et Hermès à Lystres, Paul réplique, « nous sommes des hommes de même condition que vous (homoiopatheis... humin) » (Ac 14,15).
17b en prière il pria Sémitisme Gr : proseuchêᵢ prosêuxato imite la construction sémitique avec un infinitif absolu. Ce trait, ainsi que le grand nombre de kai qui émaillent notre texte, dénonce l’arrière-fond sémitique de la lettre.
13–18 Isotopie de la prière Si tous les versets de ce passage parlent de la prière, les mots employés ne sont pas pour autant de simples synonymes.
17s Efficacité de la prière d’Élie →4 Esd. 7,109.
13–20 Lectionnaire quotidien romain Jc 5,13-20 est lu en même temps que Ps 141,1-3.8 et Mc 10,13-16 pour le samedi de la 7e semaine du Temps ordinaire. Dans ce contexte, le texte de Jc 5,19-20 souligne la responsabilité mutuelle des membres de l’Église, et le lien entre péché, repentir et salut final. Le Ps 141 (sur la prière) et le passage de Mc (Jésus bénissant les enfants) développent le propos de l’épître de Jacques sur la prière confiante adressée à Dieu.
17s Efficacité de la prière d’Élie →m. Ta‘an. 2,4 ; →b. Sanh. 113a.