32 Si c'est seulement selon l'homme que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse,
quel avantage m’en revient-il
Ven quoi cela m'est-il utile si les morts ne ressuscitent pas ?
« Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! »
32 ...
33 Ne soyez pas séduits :
« Les mauvais compagnies
Vmauvais entretiens corrompent les bonnes mœurs ! »
33 ...
34 Dégrisez-vous comme il convient
VRéveillez-vous, justes, et ne péchez plus
car certains sont dans l’ignorance de Dieu,
je le dis à votre honte.
34 ...
Réception
Arts visuels
20–27ail est les prémices de ceux qui se sont endormis !Le Christ emmène dans son sillage
17e s.
Saint Paul est ravi
Le ravissement de saint Paul (II)
20e s.
La petite Thérèse élevée bien haut
Unie à Jésus, la petite Thérèse inonde le monde d’une pluie de roses qui sont autant de grâces pour ceux qui la vénèrent. À l’une des carmélites de sa communauté qui lui déclare un jour : « Quelle peine nous aurons quand vous nous quitterez », Thérèse répondit : « Oh ! Non, vous verrez, ce sera comme une pluie de roses ». Cette phrase de la sainte inspire l’artiste croyant qui a aussi placé en 1937 dans le grand panneau La Réconciliation des roses tombant des plaies du Christ sur la Croix, se demandant si cela était vraiment théologique.
Ici Thérèse, devant la Croix glorieuse du Christ, répand des roses comme elle le disait aussi d’une autre manière : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » Le 11 juillet 1937, au terme du onzième Congrès Eucharistique National, le Cardinal Pacelli, futur Pape Pie XII, procèda à la bénédiction solennelle de la basilique de Lisieux, ville où la jeune religieuse vivait au Carmel. La basilique, figurée à droite de l’œuvre apparaît avec la maison d’enfance de Thérèse, « les Buissonnets », en bas à gauche juste derrière l’Enfant-Jésus représenté au premier plan en bas des marches du piédestal. Entre 1942 et 1948, le peintre illustrera le livre de Louis Chaigne Thérèse Martin, en reprenant la scène.
22–45de même, de mêmeDu premier Adam au nouvel Adam
Représentation antique d'Adam
Cette représentation d’Adam et Ève compte parmi les premières représentations d’Adam et Ève. Placés de chaque côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève cachent leur nudité et se tiennent tête inclinée, yeux baissés, honteux de la faute qu’ils viennent de commettre.
1. Attributs iconographiques
Jeune adulte séduisant et le plus souvent nu.
Dans les représentations après le péché, Adam tient une feuille de vigne ou de figuier pour cacher sa nudité. Il peut être habillé d’une peau de bête.
Dans certaines iconographies paléochrétiennes un agneau et une gerbe de blé, fruits du labeur de l’homme, accompagnent Adam pour représenter les conséquences du péché (Gn 3,19).
Adam est parfois représenté avec sa pelle ou sa houe.
La création d’Ève tirée d’Adam (Gn 2,21-22) : Adam est représenté endormi et la femme émerge de sa cage thoracique. Parce que Dieu crée par sa Parole, dans les représentations médiévales, c’est le Verbe, sous les traits de Jésus, qui préside à la création d’Adam et Ève. Dans les représentations modernes, c'est Dieu le père, sous les traits d’un vieillard à barbe qui crée (Arts visuels Gn 1,26–31).
La chute (Gn 3,1-24) : dans l’art paléochrétien, Adam et Ève sont d’abord représentés uniquement avec l’arbre puis avec le serpent qui s’entortille sur l’arbre. À l’époque médiévale, Adam est placé à gauche de l’arbre et Ève est représentée à droite en train de prendre le fruit ou de le passer à Adam. À partir du 13e s., le serpent est représenté avec un visage de femme (la représentation la plus illustre est celle du panneau de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine : Arts visuels Gn 2,1–6).
Confrontation entre Dieu et Adam et Ève, après le péché (Gn 3,7-10) : face à Dieu le Père qui apparaît dans le ciel, Adam et Ève, vêtus d’une ou plusieurs feuilles de figuier (ou feuille de vigne), pleurent. Parfois ils montrent de leurs mains celui qu’ils accusent. Dans certains cas, leurs vêtements sont fait de peau : Arts visuels Gn 3,8.
Adam et Ève chassés du paradis terrestre (Gn 3,24) : Adam et Ève, le visage accablé, sont chassés par un ange portant une épée à la main (Arts visuels Gn 3,24).
Le travail pénible d’Adam et Ève (Gn 3,17-18) : Adam est représenté avec une pelle ou une houe en train de travailler la terre ; Ève, assise, file le lin ou la laine puisqu'elle porte une quenouille (Arts visuels Gn 3,17–23).
Le Christ descend chercher Adam et Ève aux enfers : le Christ ressuscité descend chercher ceux qui l’ont précédé dans la mort. Adam et Ève sont les premiers qu’il fait sortir. Adam porte souvent une barbe et des cheveux longs blancs. En Orient, le couple est vêtu, tandis qu’en Occident il est parfois représenté nu (Arts visuels Ps 130,1–8 ;Arts visuels Mt 28,1–20 ;→Descente aux enfers).
3. Iconographie typologique
Adam/L’homme pécheur
Parce qu'Adam a fait entrer le péché dans le monde, l'homme pécheur est assimilé à Adam.
Dans La vocation de saint Matthieu de Caravage (Arts visuels Mt 9,9), le doigt de Jésus, prolongé par le doigt de Pierre, chef de l’Église, rappelle le doigt du Créateur qui donne la vie à Adam dans le tableau de Michel-Ange (Arts visuels Gn 2,7). Matthieu, considéré comme un pêcheur public, est appelé à renaître à la vie en suivant le Christ, qui l'appelle.
Osée et sa femme infidèle Gomer (Os 1-2) sont mis en relation avec Adam et Ève, premier couple humain (Gn 2 ;Arts visuels Gn 1,26–31).
Adam/L’humanité entière
Le crâne d’Adam est souvent représenté au pied de la Croix dans l'iconographie chrétienne (Arts visuels Mt 27,35–56), en référence au lieu de la crucifixion de Jésus, le Golgotha, qui signifie « lieu du crâne » (sans doute en raison de la forme du rocher : Vocabulaire Mt 27,33b). Les chrétiens ont vu dans ce nom, une image d'Adam par qui l'humanité est devenue pêcheresse et a connu la mort. En mourant sur la Croix, Jésus répand son sang sur l'humanité entière, symbolisée par le crâne d'Adam, afin de lui rendre la vie.
Adam/Le Christ, nouvel Adam
Rapprochement entre Adam et Jésus Christ:
Les artistes médiévaux représentent souvent le créateur avec le visage de Jésus Christ, Verbe de Dieu. Adam, créé à l’image de Dieu, apparaît sous les même traits (Arts visuels Gn 2,18–25).
L’Annonciation : les peintres mettent en parallèle sur un même tableau Adam et Ève chassés du paradis terrestre et l’annonce faite à Marie, pour montrer qu’à l’Incarnation, c’est la rédemption de l’homme qui commence (Arts visuels Lc 1,38).
La Vierge à l’enfant : il n’est pas rare de voir représenté dans les bras de Marie un enfant Jésus tenant dans ses mains un fruit en référence au fruit de l’arbre du bien et du mal (Gn 3). Sur l’œuvre de Lucas Cranach l'Ancien, l’enfant et sa mère sont même placés sous un pommier, comme l’étaient Adam et Ève lors de la chute (Arts visuels Gn 3,15).
La crucifixion et la déposition de la Croix: pour symboliser l’humanité unie par Dieu à son amour trinitaire, Georges Desvallières, dans son tableau Nouvelle Alliance, représente Dieu le Père devant la croix glorieuse de son Fils, unissant Adam et Ève en joignant leurs mains. C'est une nouvelle naissance (Arts visuels Gn 1,26–31). Dans le diptyque de Vienne, Adam et Ève mangeant le fruit défendu et la déposition de Jésus de la croix sont mis en parallèle (Arts visuels Gn 3,23s).
Les deux Adam chez un peintre contemporain
Molina est peintre et prêtre diocésain, auteur d'une œuvre qui compte dans l'art contemporain espagnol, imprégnée d'une mystique vécue jusque dans le choix de ses supports : « — Le carton devient un signe et un symbole de ma propre personne car, de même que j'essaie de produire une œuvre d'art dans un matériau déjà utilisé, plein de coups, déchiré, écrasé et inutile, de la même manière que Dieu réalise en moi sa œuvre d'art » (entretien avec le Camino Catolico→, 28 déc. 2017).
Formant diptyque avec la Sainte Face qu'est le Nuevo Adán, cette peinture inscrit l'homme et son Sauveur dans l'épaisseur d'une matière très pauvre, souvent destinée aux poubelles. La touche discrète du prêtre peintre évoque celle de la grâce de Dieu qui vient visiter son image jusque dans sa dégradation : cabossements et stupeur d'un côté, régularité et paix de l'autre.
26sla toute dernière ennemie sera détruite : la mortL'Assomption de la Sainte Vierge
17e s.
Classicisme français
Peinture française du 20e s.
CONTEMPLATION
La foi en l'assomption de la Vierge Marie n'a pas de fondement scripturaire explicite, mais la liturgie eucharistique relie cette pieuse croyance du peuple chrétien à ce passage : Marie est celle qui par excellence « appartient au Christ » et qui, dès sa mort, ou dormition, reçoit de lui la vie.
Sur fond de ciel azur, les bras croisés sur le cœur, la Vierge Marie se tient en pied sur le sol terrestre, entourée de petits angelots lumineux stylisés. Sur une banderole sont inscrits les deux premiers mots de la salutation évangélique en latin « Ave Maria ».
Il s'agit d'un carton pour un vitrail de l’église d’Étriché (Maine-et-Loire) près d’Angers, réalisé par Marguerite Huré en 1933. Il se présente en trois morceaux, arrondis au sommet de chaque partie, et séparés par un cadre de bois. Au centre domine l’Assomption de la Vierge au-dessus d’une petite croix à la cocarde rappelant les champs de bataille. De chaque côté figurent les saintes les plus invoquées pendant la guerre : à gauche, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et à droite sainte Jeanne d’Arc avec une auréole tricolore. L’artiste présente, au Salon d’automne 1932, deux œuvres sur la Sainte Vierge qui contrastent avec ses mémoires sur la guerre qu’il expose depuis 1919.
« […] Les deux panneaux de notre cher Desvallières (qui est, comme on sait, l’organisateur dévoué de la section religieuse) ne sont pas eux-mêmes de petites dimensions ; l’un et l’autre consacrés à la gloire de la Vierge, ils la célèbrent avec une fervente et aérienne poésie qui s’élève, lumineuse, vers les cieux entrevus, [...] ainsi d’ailleurs qu’un second poème qui, formé de trois parties (c’est un projet de vitrail ; la Vierge accostée de deux saints) offre le plus harmonieux ex-voto de la Sainte Vierge – Les Laudes mariales de Desvallières » (Brillant, 1932). L’Ex-voto à la Sainte Vierge et l’Assomption ne s’inscrivent pas « dans la veine tragique habituelle au grand artiste, elles témoignent de plus de sérénité et sont traitées dans des tons plus clairs, mais avec non moins de talent » (Charnage).
« […] on sait que la technique du verre étant très particulière, le peintre qui a établi sa maquette de couleur et ses dessins doit abandonner complètement son sort aux mains de son verrier. Nous aimons beaucoup son talent nous l’avons dit bien souvent, mais nous nous étions souvent demandés comment sa verve fantastique et sa facture indépendante pourraient s’enserrer dans le réseau serré et rigide des plombs ; nous ne voyions pas bien comment on pouvait traduire ce lavis de traits enchevêtrés, ces balafres et ces zébrures, ces touches de couleur, jetées comme pêle-mêle dans la fougue de la composition. » (Raymond Galoyer, 1933)
L’artiste offre au musée Unterlinden de Colmar cette œuvre qui concerne un mystère glorieux, même si les deux saintes protectrices des poilus sont présentes et que la petite croix à la cocarde apparaît sous les nuées. (P. J.-M. Nicolas)