Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Je vous exhorte
Vsupplie donc, frères, par la miséricorde de Dieu
à offrir vos corps en hostie vivante
sainte, agréable à Dieu :
c'est là votre culte logique
Vraisonnable.
1 ...
2 Et ne vous conformez pas à ce monde-ci
mais transformez
Vréformez-vous par le renouvellement de l’
Byz V TRvotre intelligence
afin que vous puissiez discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable [à Dieu] et parfait
Vbonne, agréable et parfaite.
2 ...
3 Car je dis, en vertu de la grâce qui m’a été donnée, à tous ceux qui sont parmi vous
de ne pas s’estimer plus qu’il ne faut s'estimer
Vêtre plus sages qu'il ne convient de l'être
mais de s'estimer
Vd'être sages avec sobriété,
selon la mesure de la foi que Dieu a départie en chacun.
3 ...
4 Car, de même que dans un seul corps nous avons beaucoup de membres
et que tous les membres n’ont pas la même fonction,
4 ...
5 ainsi, nous qui sommes nombreux, nous sommes un seul corps dans le Christ
et chacun en particulier, membres les uns des autres.
5 ...
6 Or nous disposons, selon la grâce qui nous a été donnée, de dons différents :
soit la prophétie, selon l'analogie
Vla raison de la foi ;
6 ...
7 soit le service dans le service,
Vministère, dans l'exercice du ministère ;
soit celui qui enseigne, dans l'enseignement ;
7 ...
8 celui qui exhorte, dans l'exhortation
Ven exhortant ;
celui qui donne, dans la simplicité ;
celui qui préside
Vgouverne, avec zèle
Vprudence ;
celui qui fait preuve de miséricorde, dans la joie !
8 ...
9 La charité
VQue l'amour soit sans hypocrisie
Vdissimulation,
ayant en horreur
Vhaïssant le mal
s'attachant au bien
9 ...
10 vous aimant Byz TR Nescordialement les uns les autres d'un amour fraternel
Vde charité fraternelle
vous prévenant d'honneur les uns les autres
10 ...
11 en zèle
Vsollicitude non paresseux,
fervents d'esprit,
servant le Seigneur
11 ...
12 se réjouissant dans l'espérance
patients dans la tribulation
persévérant dans la prière.
Vinsistant en prière.
12 ...
13 Prenant part aux nécessités des saints
pratiquant avec empressement
Vrecherchant avec ardeur à offrir l’hospitalité.
13 ...
14 Bénissez ceux qui Byz TRvous persécutent
bénissez et ne maudissez pas !
14 ...
15 Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent,
pleurez
Byz TRet pleurez avec ceux qui pleurent
15 ...
16 ayant les mêmes sentiments les uns vis-à-vis des autres,
n'ayant pas de sentiments de
Vle goût des grandeurs
mais vous laissant attirer par
Vconsentant à ce qui est humble.
Ne soyez pas sages
Vhabiles à vos propres yeux !
16 ...
17 Ne rendant à personne le mal pour le mal
veillant à faire le bien
devant tous les hommes
Vnon seulement devant Dieu mais aussi devant tous les hommes
17 ...
18 si cela se peut, autant qu’il dépend de vous
vivant en paix avec tous les hommes
18 ...
19 ne vous vengeant
Vdéfendant pas vous-mêmes, bien-aimés
Vtrès chers
au contraire laissez place à la colère de Dieu,
car il est écrit :
« — À moi la vengeance ! C’est moi qui rétribuerai, dit le Seigneur ! »
19 ...
20 Au contraire, si ton ennemi a faim, nourris-le !
S’il a soif, donne-lui à boire !
Car, faisant cela tu amasseras des charbons de feu sur sa tête.
20 ...
21 Ne sois pas vaincu par le mal mais vaincs le mal par le bien.
21 ...
13,1 Que toute personne soit soumise aux pouvoirs placés au-dessus [d'elle]
Vplus élevés qu'elle
car il n’y a pas de pouvoir, si ce n'est de Dieu
et ceux
Byz TRles pouvoirs qui existent ont été établis par Dieu.
1 ...
13,2 Ainsi celui qui s'oppose
Vrésiste au pouvoir
résiste à l’ordre de Dieu.
Or ceux qui résistent obtiendront pour eux-mêmes une condamnation.
2 ...
13,3 Car les magistrats ne sont pas à crainte pour une bonne action
Byz TRles bonnes actions mais pour une mauvaise
Byz TRles mauvaises.
Veux-tu donc ne pas craindre le pouvoir ?
Fais le bien
et tu seras loué par eux.
3 ...
13,4 Car il est pour toi le serviteur de Dieu, pour le bien.
Mais si tu fais le mal, crains ;
car ce n’est pas en vain
Vsans raison qu’il porte le glaive.
Il est en effet le serviteur de Dieu, le vengeur, pour exercer sa colère sur celui qui commet le mal.
4 ...
13,5 C'est pourquoi il est nécessaire d'être soumis
Vde nécessité soyez soumis
non seulement à cause de la colère mais aussi à cause de la conscience.
5 ...
13,6 Et voilà bien pourquoi vous payez les impôts
Vun tribut :
car ils sont des ministres Byz TR Nespublics de Dieu assidus à cela même.
V le servant en cela même.
6 ...
13,7 Rendez Byz TRdonc à tous ce qui leur est dû :
à qui l’impôt, l’impôt
Vle tribut, le tribut
à qui le tribut, le tribut
Vl'impôt, l'impôt
à qui la crainte, la crainte
à qui l’honneur, l’honneur.
7 ...
13,8 Ne devez rien à personne
si ce n’est de vous aimer les uns les autres
car celui qui aime autrui
Vle prochain a accompli la loi.
8 ...
13,9 En effet : Tu ne commettras pas d’adultère
tu ne tueras pas
tu ne déroberas pas
TRtu ne feras pas de faux témoignage
tu ne convoiteras pas
et s'il est quelque autre commandement,
tout se résume
Vest compris dans cette parole :
— Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
9 ...
13,10 La charité
VL'amour du prochain ne fait pas de mal :
la charité
Vl'amour est donc la plénitude de la loi.
10 ...
13,11 Et cela en sachant par le temps que l'heure est venue de vous
Byz V TRnous réveiller du sommeil,
car le
Vnotre salut est maintenant plus près de nous
Vproche que lorsque nous avons cru.
11 ...
13,12 La nuit est avancée
Vpassée
et le jour est proche.
Quittons
VRejetons donc les œuvres des ténèbres
et revêtons-nous des armes de la lumière.
12 ...
13,13 Comme en plein jour, conduisons-nous décemment
Vavec honnêteté :
non dans les orgies
Vgloutonneries et les ivrogneries
non dans les coucheries et les débauches
Vimpudicités
non dans les querelles et les jalousies
Vémulations
13 ...
13,14 mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ
et ne faites pas cas de la chair dans ses convoitises.
14 ...
14,1 Quant à celui qui est faible dans la foi, accueillez-le
sans disputer sur les opinions.
1 ...
14,2 Tel croit Ven effet pouvoir manger de tout
mais le faible
Vmais celui qui est faible mange des légumes.
2 ...
14,3 Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas
et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange,
car Dieu l’a accueilli.
3 ...
14,4 Qui es-tu, toi qui juges l'esclave d’autrui ?
S'il se tient debout ou s'il tombe, cela regarde son Seigneur
mais il se tiendra debout
car Dieu est puissant pour
Nesle Seigneur peut le faire tenir debout
Vl'établir.
4 ...
14,5 En effet
Nes[En effet]
Byz TROr, l'un estime un jour plus qu'un autre jour
l'autre estime tous les jours égaux
que chacun ait dans son esprit une pleine conviction
Vabonde en son sens.
5 ...
14,6 Celui qui tient compte du jour en tient compte pour le Seigneur
Byz TRCelui qui tient compte du jour en tient compte pour le Seigneur et celui qui ne tient pas compte du jour n'en tient pas compte pour le Seigneur
et celui qui mange mange pour le Seigneur
car il rend grâces à Dieu
et celui qui ne mange pas ne mange pas pour le Seigneur et il rend grâces à Dieu.
6 ...
14,7 Car aucun de nous ne vit pour soi-même
Vsoi,
et nul ne meurt pour soi-même
Vsoi.
7 ...
14,8 Mais, soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ;
soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur.
Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons
Vsommes au Seigneur.
8 ...
14,9 Car c'est pour cela que le Christ Byz TRet est mort et ressuscité et a repris vie
V Nes et a ressuscité
afin d’être le Seigneur des morts et des vivants.
9 ...
14,10 Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ?
Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ?
Tous en effet nous comparaîtrons
Vnous tiendrons devant le tribunal du Christ.
V Nesde Dieu.
10 ...
14,11 Car il est écrit :
« — Pour autant que je vis, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue confessera Dieu. »
11 ...
14,12 Ainsi Byz TRdonc chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même.
12 ...
14,13 Ne nous jugeons donc plus les uns les autres
mais jugez plutôt ceci :
de ne pas mettre
Vque vous ne mettiez pas une pierre d’achoppement ou une occasion de chute devant votre frère.
13 ...
14,14 Je sais et je suis persuadé
Vcrois fermement dans le Seigneur Jésus
que rien n’est souillé par soi-même
Byz Vlui-même ;
si ce n'est pour celui qui estime qu’une chose est souillée, pour celui-là, elle est souillée.
14 ...
14,15 Si, en effet,
Byz TROr, si à cause d'un aliment, ton frère est contristé
Vdès lors tu ne marches plus selon la charité.
Ne va pas, avec ton aliment, faire périr celui pour qui le Christ est mort.
15 ...
14,16 Que votre
Vnotre bien ne soit donc pas un sujet de blasphème.
16 ...
14,17 Car le
VLe royaume de Dieu n’est pas aliment et breuvage
mais il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint.
17 ...
14,18 Car celui qui en cela
Byz TRen ces choses sert le Christ
plaît à Dieu
et est approuvé des hommes.
18 ...
14,19 Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix
et ce qui contribue à l’édification mutuelle.
19 ...
14,20 Ne détruis pas, pour manger, l’œuvre de Dieu.
Certes, toutes choses sont pures,
mais c'est un mal pour l'homme qui mange en étant pierre d'achoppement.
20 ...
14,21 Il est beau
V bon de ne pas manger de viande et de ne pas boire de vin
et de ne rien faire de ce qui bronche
Byz V TRbronche, scandalise ou affaiblit
ton frère.
21 ...
14,22 Toi, tu as la foi
garde-la pour toi-même devant Dieu.
Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve.
22 ...
14,23 Mais celui qui a des doutes
Vdiscerne, s’il mange, est condamné parce qu'il n'a pas la foi.
Car tout ce qui ne vient pas de la foi est péché.
23 ...
15,1 Or nous devons, nous les Vplus forts, porter
Vsupporter les infirmités des faibles
et non pas nous plaire à nous-mêmes.
1 ...
15,2 Que
TRCar que chacun de nous
Vvous plaise au prochain
Và son prochain pour le bien en vue de l'édification.
2 ...
15,3 Car le Christ, en effet, ne s'est pas plu à lui-même
mais comme il est écrit :
« Les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi. »
3 ...
15,4 Car tout ce qui a été écrit Byz TR Nesavant [nous]
a été écrit Byz TRauparavant pour notre instruction
afin que par la patience et Byz TR Nespar la consolation des Écritures nous ayons l’espérance.
4 ...
15,5 Que le Dieu de la patience et de la consolation
vous donne donc d'avoir un même sentiment les uns envers les autres selon [le] Christ Jésus
VJésus Christ :
5 ...
15,6 afin que d’un même cœur et d'une seule bouche vous glorifiiez
Vhonoriez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.
6 ...
15,7 C'est pourquoi accueillez-vous les uns les autres
comme le Christ vous
Nes| nous | vous |
TRnous a aussi accueillis pour la gloire
Vl'honneur de Dieu.
7 ...
15,8 Je dis en effet
Byz TRCar je dis que le Christ Jésus
Nesle Christ a été ministre de la circoncision
pour la vérité de Dieu,
afin de confirmer les promesses faites aux pères ;
8 ...
15,9 quant aux nations, c'est pour sa miséricorde qu'elles glorifient
Vhonorent Dieu
comme il est écrit :
« C’est pourquoi
Vpour cela que je te célébrerai
Vconfesserai parmi les nations et je chanterai ton nom. »
9 ...
15,10 Et il est dit encore :
« — Réjouissez-vous, nations, avec son peuple. »
10 ...
15,11 Et ailleurs :
« Louez le Seigneur, toutes les nations, et que tous les peuples l'acclament. »
Byz TRacclamez-le, tous les peuples. »
Vexaltez-le, tous les peuples. »
11 ...
15,12 Et Isaïe dit encore :
« — Et ce sera le rejeton de Jessé et celui qui se lève
Vlèvera pour régner sur les nations, en lui les nations mettront leur espérance. »
12 ...
15,13 Et que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi
afin que vous abondiez dans espérance et dans la vertu de l’Esprit Saint.
13 ...
12,5 nous sommes un seul corps dans le Christ Contemplation
C’est un Christ perçant l’édifice religieux pour s’inscrire dans le paysage citadin de Strasbourg que les deux créateurs — l’une plasticienne, l’autre maître-verrier — ont imaginé et confectionné ensemble pour répondre à une commande de restauration émise par l’État. Mais si l’on s’approche, ce n’est plus seulement le visage du Fils de Dieu admirablement rendu sur le modèle du Christ bénissant d’Hans
(1481) qui transparaît : ce sont là des centaines de portraits articulés qui se confondent pour n’en former qu’un seul, monumental. L’effet produit par cet assemblage est remarquable d’ingéniosité et son message ne saurait être plus évocateur — hymne à la diversité du monde, de l’humain habité indistinctement par le Verbe et agi par lui. Réalisée par la fusion de deux couches de verre (l’une imprimée des visages anonymes et l’autre colorée par le souffle du maître-verrier), l’œuvre s’intègre parfaitement à l’ensemble des vitraux de l’édifice gothique datant du 14e s. Quant à la nature radieuse que bénit la main du Christ, elle s’apparente à l’Éden peuplé d’animaux et de végétation luxuriante qu'a saisis la plasticienne – manifestant la vision panthéiste d’un Dieu résidant en toute chose. (D'après V. L.)12,9–21 vous aimant les uns les autres de charité fraternelle La charité : théorie et pratique
La charité revêt ici les traits d'une figure féminine : couronnée de fleurs en signe de son bonheur terrestre, elle reçoit une bourse des mains de Dieu, symbole de la Providence. La corbeille débordante de fruits et de fleurs qu'elle tient dans sa main gauche, ainsi qu'à ses pieds les bourses destinées aux pauvres, montrent sa prodigalité.
Le pélican, dont on pense qu'il nourrit ses petits de sa propre chair, est vite considéré par les Pères de l'Église comme un symbole christique, puisqu'à l'image du pain eucharistique, son corps est donné en nourriture. 101 établit ainsi un parallèle entre le pélican et le Christ dont le sang vivifie les croyants. Dans son hymne « Adoro te devote », pie pellicane », le pieux pélican. L'iconographie médiévale reprend à son compte l'oiseau comme allégorie de la charité.
désigne le Christ adoré en la sainte hostie comme le «La nature généreuse et verdoyante de ce tableau délicat évoque l'Âge d'or et le jardin d'Eden : la forêt, loin d'être hostile, offre à la tendresse maternelle un écrin protecteur. Alors qu'elle présente son sein au nourrisson, la Charité, en tenue d'Ève, reçoit des fruits de ses trois autres enfants, illustrant ainsi le cercle vertueux de l'amour, qui ne s'épuise jamais.
Sur fond d'architecture classique, une jeune femme imposante et majestueuse, auréolée du feu de l'amour divin, est accaparée par trois enfants dodus. L'un s'agrippe au sein qu'il tète, un deuxième plonge son regard dans celui de sa mère, tandis que le troisième tend ses bras potelés vers la grenade écorcée qui occupe le centre de la composition. Cette dernière, aux grains rouges et juteux, symbolise le corps et le sang du Christ qui vivifient les croyants. Les grains sont inépuisables, comme l'amour divin. Une symbolique associe leur nombre à celui des commandements du Pentateuque, et ainsi à la perfection de la Loi donnée à Moïse.
Nombre de peintres ont quant à eux fait droit à une charité à pied d'œuvre, par la représentation des sept œuvres de miséricorde, que sont
Le
, connu pour ses compositions fortes et ses jeux de lumière spectaculaires, parvient ici à illustrer en une seule scène les sept œuvres de miséricorde.Dans la moitié supérieure de la composition, la Vierge tient l'enfant Jésus dans ses bras : il regarde la terre tendrement, mi-interrogateur, mi-compatissant. Dans un grand froufrou d'ailes et de drapés, deux anges enlacés semblent dégringoler du ciel, comme pour montrer que par les actes de miséricorde des croyants, Dieu se penche sur la terre.
À gauche de la composition, un vieillard passe sa tête à travers les barreaux d'une geôle pour téter le sein tendu d'une jeune femme qui détourne le regard. C'est la scène dite de la « charité romaine », racontée par des auteurs de l'Antiquité classique comme
ou . Une jeune fille du nom de Péro aurait nourri de cette façon son père, Mycon, condamné à mourir de faim en prison. fait d'une pierre deux coups : cette histoire illustre à la fois le don de nourriture aux affamés et la visite aux prisonniers.Derrière, ces deux personnages, un homme en surplis — sans doute un prêtre — tient une torche d'une main, un linceul de l'autre. Aidé d'un autre homme, il semble faire entrer chez lui un cadavre dont on ne voit que les pieds (chose inhabituelle chez
, ils sont propres !), mis en valeur par les jeux de lumière. C'est au commandement « enterrer les morts » qu'obéissent ainsi les deux hommes.Au centre du tableau, un jeune homme bien mis regarde avec sollicitude un personnage à demi-nu qui semble mal en point ; il esquisse le geste de déchirer son manteau, faisant écho à un épisode de la vie de saint Martin de Tours. Le illustre ainsi deux œuvres de miséricorde : visiter les malades et vêtir ceux qui sont nus.
À droite, au second plan, un homme guide un pèlerin, reconnaissable à son chapeau orné d'une coquille de Compostelle ; on reconnaît ici l'hospitalité due à l'étranger.
Enfin, le dernier personnage buvant dans une mâchoire d'âne évoque un épisode de la vie de Samson (Jg 15), rappelant une dernière œuvre de miséricorde : donner à boire aux assoiffés.
13,1–7 Que toute personne soit soumise aux pouvoirs Obéissance, cité et bien commun Le bon chrétien est bon citoyen : c'est ce que suggère saint Paul, qui voit dans l'autorité un instrument pouvant conduire au bien. L'Allégorie du bon gouvernement peinte par dans la salle du Conseil du Palazzo Pubblico de Sienne fait également l'éloge d'une cité où règnent justice et vertus (morales et théologales).
Dans la partie médiane, à gauche, la Justice, vêtue d'une riche tunique rouge et or, siège sur un trône surmonté d'une balance. Elle rend à chacun ce qui lui est dû : la punition par le glaive à gauche, la récompense des mérites à droite. Au-dessus d'elle veille la Sagesse, un livre dans la main droite. À ses pieds la Concorde, qui tient littéralement les ficelles de la justice, est assise devant un rabot qui évoque le nivellement des inégalités devant préserver l'harmonie de la cité.
Sur la droite, le Bien commun trône sous les traits d'un empereur, muni d'un sceptre et d'un bouclier où figure un portrait de la Vierge, protectrice de la cité. Les trois vertus théologales, la foi, l'espérance et la charité se tiennent au-dessus de sa tête : source de tout bon gouvernement, elles rappellent aussi que toute autorité vient de Dieu. Six vertus encadrent le Bien Commun. À gauche, la paix (à ses pieds se trouve un bouclier ; elle porte sur la tête une couronne de lauriers et à la main un rameau d'olivier), la force (munie d'un glaive et d'un bouclier) et la prudence. À droite, la magnanimité qui porte sur ses genoux une corbeille pour dispenser ses dons, la tempérance et enfin la justice. Au pied du trône, gardés par une louve, se tiennent les jumeaux Senius et Aschinus, fils de Rémus, traditionnellement considérés comme les fondateurs de Sienne.
Vingt-quatre citoyens au premier plan se tiennent en ordre devant le Bien commun. Tous de la même taille en signe d'égalité, ils sont néanmoins plus petits que les vertus personnifiées, ce qui témoigne de leur soumission aux valeurs civiques et morales. En bas à droite, les ennemis du bon gouvernement se trouvent ligotés et bien gardés par des hommes en armes.
13,8s Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer Primat de l'amour En collant le panneau « Entrée » sur un cœur travaillé au couteau et plein de grumeaux dédicacé « pour Joël » (au verso), l'œuvre invite celui qui la regarde à prendre conscience simplement qu'« on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux » (Antoine de , Le petit prince, 1943). En faisant ainsi du cœur « L'» entrée par excellence, le peintre ne rejoint-il pas le primat de la charité ?
14,14–23 tout genou fléchira devant moi Le Nom au-dessus de tout nom
Iesus, Hominum Salvator ». Il s'agit plutôt des trois premières lettres grecques du nom de Jésus (« Ιησους », ou « IHΣOYΣ » en majuscules), translittérées imparfaitement mais néanmoins traditionnellement : iota, êta, sigma. C'est le nom de Jésus qui sauve, comme cela foisonne dans les Actes des apôtres. En bas à gauche, des hommes se prosternent devant le nom de Jésus. Parmi eux, on reconnait le roi d'Espagne Philippe II (au centre, vêtu de noir), le Doge Alvise Mocenigo vêtu d'une chape doré et le pape Pie V qui leur fait face. La présence de ces trois personnages suggère la Sainte Ligue, alliance ayant pour objectif de contrer la progression turque durant la guerre entre Venise et la puissance ottomane au début des années 1570. En bas à droite, la gueule béante d'un monstre laisse entrevoir les damnés gisant dans les feux de l'enfer.
offre à ce verset de Paul une parfaite illustration. Dans la partie supérieure du tableau, le nom de Jésus figure, auréolé de lumière et surmonté d'une croix, adoré par des myriades d'anges en prière dans le ciel. Ce nom n'est ni un sigle, ni un acronyme, comme on le croit trop souvent dans le monde latin, en interprétant les trois lettres comme indiquant «15,13 Bible hiéroglyphique