Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Et je me suis tourné, moi, j'ai vu toutes les exploitations qui se font sous le soleil, et voici :
les larmes des exploités, et ils n'ont pas de consolateur ;
entre les mains de leurs exploiteurs est la violence, et ils n'ont pas de consolateur
Sd'assistant !
1 Je me suis tourné vers d’autres matières et j’ai vu les oppressions qui se commettent sous le soleil
et les larmes des innocents et personne pour les consoler
et j'ai vu qu'ils ne pouvaient pas s'opposer à leur violence, car ils sont privés de l'aide de tous !
2 Alors moi de louer les morts qui déjà sont morts plutôt que les vivants qui, eux, sont vivants encore.
2 Et j’ai proclamé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants et plus heureux que les uns et les autres.
2 Et j’ai loué les morts plus que les vivants.
3 Mais plus heureux qu'eux deux celui qui n’est pas encore parce qu'il n’a pas vu l'œuvre mauvaise qui se fait sous le soleil.
3 ...
3 et j'ai estimé plus heureux que les deux celui qui n’est pas encore né et qui n’a pas vu les maux qui se commettent sous le soleil.
4 J’ai vu que tout travail et que toute habileté dans un ouvrage n’est que jalousie contre un homme de la part de son prochain : cela encore est vanité et poursuite du vent.
4 À nouveau j’ai examiné toutes les peines des hommes et je me suis rendu compte que leurs activités révèlent l’envie du prochain
et là encore se trouvent la vanité et le souci inutile.
4 …
5 L’insensé se croise les mains et mange sa propre chair.
Vses propres chairs en disant :
5 …
6 — Mieux vaut une main
Vle creux d'une main pleine de
Vavec le repos que les deux mains pleines de peine et de poursuite du vent
Vd'affliction de l'esprit.
6 …
7 Je me suis tourné et
VEn réfléchissant, j’ai vu
Vtrouvé encore une autre vanité sous le soleil :
7 …
8 Soit quelqu’un de seul, et qui n'a pas de successeur, même de fils ou de frère, il n’y en a pas pour lui
Gmême un fils et même un frère, il n’y en a pas pour lui ;
M G Sil n’y a pas de fin à toute sa peine ; M G Smême son œil ne se rassasie pas de richesses.
Alors, pour qui, moi, est-ce que je peine et prive mon être-de-désir de bonheur ?
Ceci aussi est absurdité et un souci mauvais cela.
8 Soit quelqu’un de seul, et qui n'a pas de successeur, ni fils, ni frère
et cependant il ne cesse de travailler et ses yeux ne se rassasient pas de richesses
et il ne réfléchit pas, disant : — Pour qui donc est-ce que je peine et prive mon âme de biens ?
En cela aussi il y a vanité et souffrance ultime.
9 Mieux vaut être deux que seul, car il y a pour eux
Gpour eux, il y a un bon salaire dans leur peine.
9 Il est donc meilleur d'être deux ensemble que [tout] seul, car ils tirent avantage de leur société.
9 ...
10 Oui, s’ils tombent, l’un relève son compagnon.
Mais malheur à celui qui est seul et qui tombe et qui n’a pas de second pour le relever !
10 ...
10 Si l'un tombe il sera soutenu par l'autre
Malheur au solitaire car, quand il sera tombé, il n'a personne pour le relever !
11 De même, s’ils couchent à deux, alors il fait chaud pour eux
Get il y a de la chaleur pour eux
Salors il ont chaud, mais pour celui qui est seul, comment aura-t-il chaud ?
11 Et si deux dorment ensemble, ils se réchauffent l'un l'autre mais [l'homme] seul, comment aurait-il chaud ?
12 Et si un homme peut maîtriser celui qui est seul
GEt si celui qui est seul est dominé
SEt si est attaqué un seul, deux tiennent devant lui,
et la corde triplée ne se rompt pas avec rapidité.
12 Et si quelqu'un s'impose contre l'un, les deux lui résisteront :
le fil triplé rompt difficilement.
13 Mieux vaut un enfant indigent mais sage, qu’un roi vieux et insensé qui ne sait plus se laisser conseiller.
13 ...
13 Mieux vaut un jeune homme pauvre et sage qu’un roi vieux et insensé qui ne sait pas pourvoir à l'avenir
14 Même si de la maison des prisonniers il est sorti pour régner et bien qu’il soit né mendiant dans sa royauté,
14 ...
14 car même de prison ou des chaînes l'un sort pour être roi,
et l’autre, né roi, succombe à la pauvreté.
15 j’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil, avec l’enfant
Gle jeune homme, le second, qui se dressera à sa place.
15 J’ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil avec le second jeune homme qui se lève à sa place.
15 ...
16 Il n’y a pas de fin à tout le peuple
GIl n'y a pas de terme pour le peuple, à tous ceux devant qui il était,
mais ceux qui seront après ne se réjouiront pas en lui.
Oui cela aussi est absurdité et recherche de vent.
16 Infini est le nombre de tous ceux qui furent avant lui
et ceux qui seront après lui ne se réjouiront pas à son sujet :
mais cela encore est vanité et affliction de l’esprit.
16 ...
17 Surveille ta démarche
quand tu vas à la maison de la Divinité :
s'approcher pour écouter,
plutôt que pour donner un sacrifice comme les insensés,
car ils ne savent pas qu'ils font le mal.
17 ...
17 Prends garde [où tu mets] le pied en entrant dans la maison de Dieu :
bien meilleure est l’obéissance que les animaux sacrifiés des insensés qui ignorent ce qu’ils font de mal.
1,1–14,14 SYNAGOGUE Lecture juive à Sûkkôt De nos jours, à la synagogue, de nombreux Juifs lisent Qohélet (l'Ecclésiaste) à la fête des Huttes (Sûkkôt). Le choix de ce livre vient de ce que cette fête célèbre dans la joie (Musique) le souvenir des huttes où Dieu avait fait habiter son peuple après la sortie d’Égypte et du fait que Qo est censé faire la promotion de la joie (Qo 2,24ss ; 3,12.22 ; 5,17ss ; etc.).
Peut-être peut-on aussi voir dans les tentes, les Sûkkôt que construisent les Juifs pour cette fête, et dans laquelle ils vivent durant plusieurs jours, un vivant symbole et un rappel liturgique de la fragilité du séjour de l'homme sur la terre, thème si central dans le livre de Qohélet ?
Le temps de la fête, pieds des immeubles et balcons se transforment, avec des planches, en résidences plus frêles, où revivre l'expérience de la liberté et de la joie des nomades au désert ...
La proximité des éphémères constructions de Sukkot et du mur occidental, vestige du Temple résidence du Nom sur la terre, donne à méditer, dans l'esprit de l'Ecclésiaste, sur ce qui est stable et sur ce qui passe, dans la relation entre l'homme et Dieu...
1,1–12,14 Liturgie synagogale : une des lectures principales de la fête de Sukkoth (Tentes)
La lecture du Livre de Qohelet au cours de l'office du matin du sabbat de hol hamoëd (« [période] profane du temps fixé » : période de quelques jours mi-chômés entre le début et la fin de la fête de Pâque et de la fête ddes Tentes), ou du premier jour de la fête, si le 15 tishre est un sabbat, est une institution rabbinique tardive visant à maintenir les manifestations de joie à un seuil raisonnable. Les discussions sur la vanité de l'existence et le rappel que l'homme rendra compte de tous ses actes devant Dieu viennent tempérer l'allégresse. Arts visuels Qo 1,1–12,14
1,1–12,14 Questions sur l’inspiration du livre (Séminaire des Sources Chrétiennes — HiSoMA→)
Qo a fait l’objet d’un nombre appréciable de commentaires, d’homélies et de citations chez les auteurs patristiques, qui reconnaissaient généralement le caractère inspiré, et même prophétique, du livre.
Le mot rêmata, « paroles » (Qo 1,1), amène en particulier des réflexions sur l’inspiration de l’Esprit Saint et le caractère prophétique de l’Ecclésiaste, par exemple
Le caractère déroutant de certaines affirmations a de fait conduit certains exégètes à les interpréter comme dites au nom d’autres personnes.
Selon plusieurs, Salomon aurait donc rapporté dans son livre maintes doctrines impies ou hérétiques afin de les combattre. Par exemple :
Cela peut conduire à élargir le propos à toute l’Église, sans remettre en question le bien-fondé des affirmations :
Les témoignages de rejet ou de prudence vis-à-vis du livre sont assez rares :
2s plus grand éloge des morts que des vivants Désespoirs bibliques La plus illustre figure du désespéré biblique évoqué ici par Qohelet est certainement Job qui finit lui aussi par maudire le jour de sa conception (cf. Jb 3,11-23)
Les Illustrations du Livre de Job est un livre d'artiste de
, publié en 1826, composé d'une série de vingt-deux gravures en taille-douce, qui illustrent le Livre de Job. Cette série, éditée à 315 exemplaires, est complétée par deux séries d’aquarelles préparatoires sur le même sujet (en 1805-1806 et en 1821), et par plusieurs autres œuvres. Considérée comme une des plus hautes réalisations de dans le domaine du livre d'art et l'un des chefs-d'œuvre de la gravure, cette série a été aussi un des rares succès commercial et critique pour1–17 J'ai vu toutes les oppressions
Brahms composa ce deuxième des quatre chants sérieux sur la phrase de l'Ecclésiaste: « J'ai vu toutes les oppressions ». Ce lied romantique poursuit sa méditation musicale sur la mort et la vanité du temps, l'année de la mort de son amie Clara Schumann.