Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Au maître de chant. Des fils de Coré.Cantique
VVERS LA FIN AUX FILS DE CORÉ POUR L'INTELLIGENCE
1 ...
2 Dieu, de nos oreilles nous entendîmes,
nos pères nous annoncèrent
l’œuvre à laquelle tu œuvras en leurs jours, aux jours anciens :
2 ...
2 Dieu, nous avons entendu de nos propres oreilles,
nos pères nous ont annoncé
l'œuvre que tu œuvras en leurs jours, aux jours antiques :
3 de ta main tu as chassé des nations et tu les as implantées
tu as frappé des peuples et tu les as mis au large.
3 ...
3 ta main disperse les nations, mais eux, tu les plantas,
tu affligeas des peuples et tu les expulsas ;
4 car
Vet en effet, ce ne fut pas avec leur épée
Vpar leur glaive qu’ils ont conquis le pays
Vpossédèrent la terre
ni
Vet leur bras qui leur a donné la victoire,
Vne les sauva pas,
mais ta droite et ton bras
et la lumière
Vl'illumination de ta face
parce que tu te complus en eux !
Vdès lorsqu'en eux tu te complus !
4 ...
5 Toi,
VToi-même es mon roi, ô Dieu :
V et mon Dieu,
ordonne le salut
Vtoi qui commandes les saluts de Jacob :
5 ...
6 Par toi nous renverserons nos ennemis
en ton nom nous piétinerons nos adversaires
6 ...
6 en toi nous ventilerons nos ennemis à coups de cornes,
en ton nom nous écarterons ceux qui se dressent contre nous !
7 En effet, ce n’est pas en mon arc que je me confie
V j'espérerai,
et ce n’est pas
Vmême mon épée
Vglaive qui
Vne me sauvera Vpas ;
7 ...
8 Mais c’est toi qui nous délivres
Ven effet, tu nous sauvas de nos ennemis
Vceux qui nous affligeaient,
ceux qui nous haïssent
Vhaïssaient tu les confonds.
Vtu les confondis
8 ...
9 En Dieu nous nous glorifions tout le jour
et nous célébrons ton nom à jamais.
— Séla.
9 ...
9 (en Dieu nous nous féliciterons tout le jour)
et dans ton Nom nous confesserons tout cela pour les siècles !
DIAPSALMA
10 Pourtant tu nous as rejetés et couverts de honte
et tu ne sors plus avec nos armées.
10 ...
10 Maintenant, au contraire, tu nous as repoussés, confondus :
tu ne sortiras plus au sein de nos armées
11 tu nous fais reculer devant l'ennemi
Vas fait tourner le dos à nos ennemis
et
V(et dire que ceux qui nous haïssent nous dépouillent
Vétaient en train de nous piller !) ;
11 ...
12 tu nous livres
Vas livrés comme des brebis de boucherie
et parmi les nations tu nous dispersas
Vas dispersés ;
12 ...
13 tu vends ton peuple à vil prix
tu ne l’estimes pas à une grande valeur.
13 ...
13 tu as mis en vente ton peuple sans marquer de prix
et pour pas grand'chose on a été troqués !
14 Tu fais
Vas fait de nous un opprobre pour nos voisins,
une raillerie et une dérision pour ceux qui nous entourent,
14 ...
15 Tu fais de nous la fable des nations
et sur nous les peuples branlent la tête.
15 ...
15 tu as fait de nous un objet de fable pour les nations,
un hochement de tête parmi les peuples.
16 Tout le jour ma confusion est devant moi
et la honte couvre mon visage
16 ...
16 À longueur de journée ma honte est contre moi
et la confusion de ma face m'a couvert entièrement
17 à la voix de celui qui m’insulte
Vm’outrage et m’outrage
Vme contredit,
à la vue de l’ennemi et de qui respire vengeance !
Vdu persécuteur !
17 ...
18 Tout cela nous arrive
Vest arrivé sans que nous t’ayons
Vmais nous ne t'avons pas oublié
sans que nous ayons trahi
Vni n'avons trahi ton alliance,
18 ...
19 notre cœur ne s’est pas détourné
Vn'a pas reculé en arrière
et nos pas n'ont pas dévié
Vmais tu as fait dévier nos sentiers de ta voie
19 ...
20 pour que
Vdès lors tu nous écrases dans la retraite des chacals
Vas humiliés au lieu de l'affliction
et tu nous couvres de
Vnous a couverts l’ombre de la mort ...
20 ...
21 Si nous avions
V avons oublié le nom de notre Dieu
et ÷si nous avons tendu les mains vers un dieu étranger,
21 ...
22 Dieu ne l’aurait-il pas aperçu
lui qui connaît les secrets du cœur ?
22 ...
22 est-ce que Dieu ne le découvrira pas ?
C'est lui, en effet, qui connaît les recès du cœur !
Puisqu'à cause de toi nous sommes mortifiés tout le jour,
nous sommes estimés brebis bonnes pour l'abattoir :
23 Mais c’est à cause de toi qu’on nous égorge tout le jour
qu’on nous regarde comme des brebis d'abattoir.
23 ...
23 Lève-toi ! Pourquoi dors-tu Seigneur ?
Lève-toi ÷et ne nous rejette pas jusqu'à la fin !
24 Éveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Réveille-toi, et ne nous rejette pas pour toujours.
24 ...
24 Pourquoi détournes-tu la face ?
Oublies-tu notre indigence et notre tribulation ?
25 Pourquoi caches-tu ta face
oublies-tu notre misère et notre oppression ?
25 ...
25 Puisque notre âme est humiliée dans la poussière,
notre ventre agglutiné à la terre,
26 Car notre âme est effondrée dans la poussière
notre ventre colle à la terre.
26 ...
26 Lève-toi, aide-nous
et nous rachète, à cause de ton nom !
27 Lève-toi pour nous secourir, délivre-nous à cause de ta bonté !
27 ...
27
9 dans ton Nom nous confesserons tout cela (V) Rareté grammaticale Dans le psautier, on trouve ici le seul usage de confiteor avec in + ablatif. En latin classique, le verbe est transitif, à l'époque postclassique il est suivi du datif quand il connote la louange et l'action de grâce. On pourrait traduire « nous rendrons grâce à ton nom » ; il nous semble possible de traduire « confesser » (Littérature Ps 44,9) :
Grammaire © Fair Use→
6 ventilerons (V) Métaphore agricole ? Il peut s'agir de l'action de soulever en l'air des branches ou des épis, pour en extraire grains et fruits quand elles tombent. Le verbe « ventiler » s'utilise encore en contexte de conflit en français :
George ; dial. Michel ; mus. Michel ), Les Tontons Flingueurs (film, 105 mn, France, Allemagne, Italie : Gaumont et alii, 1963)
(scén. Albertcomédie policière avec Lino Ventura, Bernard Blier Jean Lefebvre, Francis Blanche, Venantino Venantini, Robert Dalban, Sabine Sinjen, Claude Rich, Gaumont et al.,
© Licence YouTube standard
Benard Blier évoque dans le langage truculent de Michel Audiard la dispersion, la pulvérisation, la ventilation des ennemis.
1 V—IUXTA HEBR.
3 V—IUXTA HEBR.
4 V—IUXTA HEBR.
5 V—IUXTA HEBR.
6 V—IUXTA HEBR.
7 V—IUXTA HEBR.
9 V—IUXTA HEBR.
10 V—IUXTA HEBR.
11 V—IUXTA HEBR.
12 V—IUXTA HEBR.
13 V—IUXTA HEBR.
14 V—IUXTA HEBR.
15 V—IUXTA HEBR.
16 V—IUXTA HEBR.
17 V—IUXTA HEBR.
19 V—IUXTA HEBR.
20 V—IUXTA HEBR.
22 V—IUXTA HEBR.
23 V—IUXTA HEBR.
24 V—IUXTA HEBR.
25 V—IUXTA HEBR.
26 V—IUXTA HEBR.
8s Tu nous as libéré Graduel
, Graduel - Liberasti nos
Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux
9 nous confesserons V dit littéralement « nous confesserons en/à (?) ton nom » (cf Grammaire Ps 44,9). On a étoffé un peu ici, car en français courant (comme dans celui de fidèles dès le 4e s. à en croire saint Augustin : Tradition chrétienne Ps 44,1 ; 20118,1.29 !), les mots « confession » ou « confesser » évoquent surtout le sentiment de culpabilité, l'auto-accusation, ou le ... confessionnal ! Mais ces significations devenus habituelles ne sont que dérivées. Dans l'Écriture, et particulièrement dans le psautier latin, le verbe confiteor traduit le verbe grec exomologeô qui signifie « promettre, consentir, avouer, confesser, glorifier, rendre grâce » ; le sens dominant de l'acte de parole désigné par le verbe est celui de la confessio laudis.
Pour évoquer toute la richesse de ce mouvement de l'âme si profond, la traduction gardera autant que possible les mots « confession » ou « confesser ».
Drapeau de la francophonie→ © Domaine public
10–27 Le peuple juif livré au massacre, et l'apparente inaction de Dieu : les artistes et la Shoah
Felix
(1904-1944), Autoportrait, (huile sur panneau, ca. 1940)maison Felix Nussbaum, Osnabrück, Allemagne, Domaine public © Wikimedia commons→
Felix Nussbaum fut formé au temps de la « Nouvelle Objectivité » et au contact des avant-gardes européennes – la peinture métaphysique italienne, le surréalisme international. En 1933, lorsque Hitler accède au pouvoir, il est mis au ban de l’académie des Beaux-Arts de Berlin et forcé à l’exil. Après l’Italie, la Suisse et la France, il se réfugie à Ostende, en Belgique. Interné en 1940 au camp de Saint-Cyprien, dans le sud de la France, après la défaite belge, il s’évade et retourne à Bruxelles, où il demeure caché, avec son épouse Felka Platek, une artiste juive polonaise. Ils furent finalement déportés à Auschwitz, le 31 juillet 1944. Prenant pour maîtres le Douanier Rousseau, Van Gogh, Beckmann, Ensor, Chirico, il est aussi influencé dans son goût pour l’autoportrait et ses allégories de la Mort par les maîtres anciens flamands et allemands. Sa peinture porte toute une réflexion existentialiste sur la condition du juif pourchassé.
Felix
(1904-1944), Autoportrait avec le passeport juif, (ca. 1940)maison Felix Nussbaum, Osnabrück, Allemagne, Domaine public © Wikimedia commons→
Charlotte
(1917-1943), La nuit de cristal, (gouache sur papier, ca. 1940-1942), 25 x 32,5 cmJewish Historical Museum, Amsterdam, Pays-Bas, Domaine public © Wikimedia commons→
Charlotte Salomon, née à Berlin dans une famille juive aisée, dut affronter l’antisémitisme à l’école et à l’Académie des arts de la capitale, ainsi que le suicide de sa mère en 1926 et de sa grand-mère en 1940. Internée avec son grand-père au camp de Gurs, ils en sont libérés quelques mois plus tard en raison du mauvais état de santé du grand-père et parviennent à regagner la Côte d'Azur, où elle se marie. En 1943, le couple est arrêté, transféré à Drancy puis acheminé vers Auschwitz. Le 10 octobre, immédiatement à son arrivée, Charlotte, enceinte de cinq mois, fut envoyée dans les chambres à gaz. Son mari mourut à son tour le 1er janvier suivant. La peinture fut d’abord pour elle un moyen de lutter contre le désespoir. De la fin 1940 à la mi-1942, elle se consacre à son œuvre autobiographique Leben? oder Theater? (Est-ce la vie ou du théâtre ?). En 18 mois, elle peint environ 1 325 gouaches ou aquarelles, dont 800 environ sont terminées, à partir des trois seules couleurs primaires : rouge, jaune et bleu.