La Bible en ses Traditions

Apocalypse 1,4–3,22

Byz V TR Nes
S

Jean aux sept Églises qui sont en Asie :

— Grâce et paix vous soient données de la part de ByzDieu celui qui est, qui était et qui vient

et de la part des sept esprits qui sont devant

Vsous le regard de son trône

...

Byz TR Nes
V
S

et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier né des morts et le chef des rois de la terre

à celui qui nous aime et nous a libérés de nos péchés dans son sang

et de la part de Jésus-Christ qui est le témoin fidèle, le premier né des morts et le chef des rois de la terre

qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang

...

Byz V TR Nes
S

et a fait de nous un royaume, des prêtres pour Dieu son Père :

à lui, la gloire et le pouvoir pour les siècles des siècles ! Amen.

...

Voici, il vient avec les nuées et le verra tout œil, et ceux qui l’ont transpercé

et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine à cause de

Vlamenteront sur lui.

Oui. Amen.

...

1,7a ceux qui l’ont transpercé Za 12,10 ; Mt 24,30 ; Jn 19,37 Voici, il vient Ap 2,16 ; 3,11 ; 22,7.12.20 il vient avec les nuées Dn 7,13 ; Mt 26,64 ; Mc 13,26 ; Lc 21,27 1,7b lamenteront Za 12,10-12 ; Mt 24,30 1,7c Oui Ap 14,13 ; 16,7 ; 22,20 1,7b toutes les tribus de la terre Gn 12,3 ; 28,14 ; Mt 24,30
Byz Nes
V TR
S

— Moi, je suis l’Alpha et l’O(méga),

dit le Seigneur Dieu, celui qui est et qui était et qui vient, le tout puissant.

— Moi, je suis A et ω commencement

Vprincipe et fin

dit le Seigneur VDieu qui est et qui était et qui vient, le tout puissant.

— Moi, je suis l’alaf et le taw

dit le Seigneur Dieu, celui qui est, et qui était et qui vient, le maître de tout. 

Byz V TR Nes
S

Moi Jean votre frère

et qui ai part avec vous à la tribulation, au royaume et à l'endurance en Jésus

j’étais dans l’île appelée « Patmos »

à cause de la parole

Vdu verbe de Dieu et du témoignage de Jésus.

...

10 Je fus [ravi] en esprit le jour du Seigneur

et j’entendis derrière moi une voix forte comme une trompette

10 ...

Byz V S Nes
TR

11 disant :

— Ce que tu vois, écris-le dans un livre

et envoie-le aux sept Églises

à Éphèse, à Smyrne

VZmyrna

à Pergame, à Thyatire

à Sardes, à Philadelphie

et à Laodicée. 

11 disant :

— Je suis l'α et l'ω, le premier et le dernier

et ce que tu vois, écris-le dans un livre

et envoie-le aux sept Églises

qui sont en Asie :

à Ephèse, à Smyrne

à Pergame, à Thyatire

à Sardes, à Philadelphie

et à Laodicée. 

Byz V S TR Nes

12 Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait

et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or

13 et au milieu des

Byz V TRdes sept chandeliers, quelqu’un de semblable à un fils d’homme :

VFils d’homme :

il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or

14 mais sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige

et ses yeux étaient comme une flamme de feu

Byz V TR
S
Nes

15 ses pieds étaient semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé dans une fournaise

et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;

15 ...

15 ses pieds étaient semblables à de l'airain dans une fournaise ardente

et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;

Byz V TR Nes
S

16 il tenait dans la main droite sept étoiles

de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants

et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force ...

16 ...

Byz V S TR Nes

17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort

et il posa sur moi sa main droite en disant :

— N'aie pas peur

je suis le premier et le dernier

18 et le Vivant et j’ai été mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles

Byz TRaux siècles des siècles, amen 

je tiens les clefs de la mort et de l’enfer.

TRl'enfer et de la mort.  

19 Écris Byz V S Nesdonc les choses que tu as vues et celles qui sont et celles qui doivent arriver ensuite

20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite

et les sept chandeliers d’or :

les sept étoiles sont les anges des sept Églises

et les sept chandeliers sont les sept Églises.

2,1 Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse :

— Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite

celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :

2,2 — Je connais tes œuvres, ton labeur et ta patience

je sais

V[et je sais] que tu ne peux supporter les méchants

que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas

et que tu les as trouvés menteurs

Byz V S Nes
TR

2,3 que tu as de la patience

que tu as eu à supporter pour mon nom

et que tu n'as pas abandonné.

que tu supportes

que tu as de la patience

que tu t'es fatigué pour mon nom

et que tu n'as pas cédé.

Byz V S TR Nes

2,4 Mais j’ai contre toi que tu t’es relâché de ton premier amour.

2,5 Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi

et reviens à tes premières œuvres

sinon je viendrai à toi et j’ôterai ton chandelier de sa place

à moins que tu ne te repentes.

Byz V TR Nes
S

2,6 Pourtant tu as ceci que tu hais les œuvres des Nicolaïtes

Vnicolaïtes, œuvres que moi aussi je hais.

...

Byz V S TR Nes

2,7 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l’arbre de vie qui est dans le

TRau milieu du paradis de mon Dieu.

TR NesDieu.

2,8 Écris encore à l’ange de l’Église de Smyrne

VZmyrna :

— Voici ce que dit le premier et le dernier

celui qui était

Va était mort et qui a repris vie :

2,9 — Je connais ta tribulation et ta pauvreté 

mais tu es riche

et les insultes de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas, mais bien d'une synagogue de Satan.

2,10 N'aie peur de rien de ce que tu auras à souffrir.

Voici, le diable va jeter quelques-uns de vous en prison afin que vous soyez mis à l’épreuve

et vous aurez une tribulation de dix jours.

Sois fidèle jusqu’à la mort

et je te donnerai la couronne de la vie.

2,11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

Celui qui vaincra ne recevra aucun dommage de la seconde mort.

2,12 Écris encore à l’ange de l’Église de Pergame :

— Voici ce que dit celui qui a le glaive aigu à deux tranchants

2,13 — Je sais Byz S TRtes actions et où tu habites : là où se trouve le trône de Satan

mais tu es fermement attaché à mon nom, et tu n’as pas renié ta foi,

même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite.

2,14 Mais j’ai quelque chose à te reprocher

c’est que tu as là des gens qui tiennent à la doctrine de Balaam

qui enseignait à Balac de mettre devant les fils d’Israël une pierre d’achoppement

pour les faire manger et forniquer.

Byz V S Nes
TR

2,15 De même toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.

15 De même toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes que je hais.

Byz V S TR Nes

2,16 Repens-toi !

sinon je viendrai à toi promptement et je leur ferai la guerre avec le glaive de ma bouche.

2,17 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

À celui qui vaincra, je donnerai

Byz Sdonnerai à manger de la manne cachée

et je lui donnerai un caillou blanc

et sur ce caillou est écrit un nom nouveau

que personne ne connaît si ce n’est celui qui le reçoit.

2,18 Écris encore à l’ange de l’Église de Thyatire :

— Voici ce que dit le Fils de Dieu

qui a les yeux comme une flamme de feu

Byz S TR Nescelui qui a les yeux comme une flamme de feu 

et les pieds semblables à l’airain :

Byz S TR Nesdont les pieds sont semblables à l’airain : 

2,19  — Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ta bienfaisance, ta patience

et tes

Byz S TR Nesces dernières œuvres plus nombreuses que les premières.

2,20 Mais j’ai quelque chose à te reprocher :

Vce que j’ai contre toi   

c’est que tu laisses la

Byz Sta femme Jézabel, se disant prophétesse

enseigner et séduire mes serviteurs pour qu’ils forniquent et mangent des idolothytes.

2,21 Je lui ai donné du temps pour faire pénitence

et elle ne veut pas se repentir de son impudicité.

TRde son impudicité et elle ne se repent pas.

2,22 Voici, je

TRmoi, je vais la jeter sur un lit

et ceux qui forniquent avec elle dans la plus grande tribulation

s’ils ne se repentent pas chacun de sa

S TRleur conduite

2,23 je frapperai de mort ses enfants

et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs

et je rendrai à chacun de vous selon vos œuvres.

2,24 Mais je vous dis à vous, aux autres qui êtes à

Byz S TR Nesfidèles de Thyatire

(quiconque ne reçoit

Vtient pas cette doctrine,

qui n’a pas connu les « profondeurs de Satan », comme ils les appellent !) :

— Je ne vous imposerai pas d’autre fardeau

Byz V TR Nes
S

2,25 seulement, tenez ferme ce que vous avez, jusqu’à ce que je vienne.

25 ...

Byz V S TR Nes

2,26 Et à qui vaincra

Vaura vaincu et qui gardera

Vaura gardé jusqu’à la fin mes œuvres

à celui-là je donnerai pouvoir sur les nations :

Byz S TR
V Nes

2,27 il les gouvernera avec un sceptre de fer ainsi que l’on brise les vases d’argile

comme moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père

27 il les gouvernera avec un sceptre de fer ainsi que l’on brise les vases d’argile

Nesles vases 

Byz S TR Nes
V

2,28 et je lui donnerai l’étoile du matin.

28 comme moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père

et je lui donnerai l’étoile du matin.

Byz V S TR Nes

2,29 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

3,1 Écris encore à l’ange de l’Église de Sardes :

— Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles :

— Je connais tes œuvres, tu as la réputation d’être vivant mais tu es mort.

3,2 Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir

car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu !

TRDieu !

Crampon

3,3 Souviens-toi donc de l’enseignement que tu as reçu et entendu ; garde-le et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur, sans que tu aies su à quelle heure je viendrai à toi.

Byz V S TR Nes

3,4 Pourtant, tu

TRTu en as à Sardes quelques uns qui n’ont pas souillé leurs vêtements

ceux-là marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu’ils en sont dignes.

3,5 Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs

je n’effacerai pas son nom du livre de la vie

et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

3,6 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

3,7 Écris encore à l’ange de l’Église de Philadelphie :

— Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clef de David

celui qui ouvre et personne ne ferme

qui ferme et personne n’ouvre :

3,8 — Je connais tes œuvres

voici, j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer

parce que tu as peu de puissance

mais tu as gardé ma parole et n’as pas renié mon nom.

3,9 Voici, je te donne

Vvais te donner de la synagogue de Satan

des [gens] qui disent être Juifs et ne le sont pas, mais mentent

voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds

et ils sauront que moi, je t’ai aimé.

Byz V TR Nes
S

3,10 Parce que tu as gardé mon exhortation à la patience

moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier

pour éprouver les habitants de la terre.

10 ...

Byz V S TR Nes

3,11 Voici que je

Byz V S NesJe viens bientôt :

tiens ferme ce que tu as, pour que personne ne ravisse ta couronne !

Vreçoive la couronne qui est à toi !

3,12 Celui qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu

et il n’en sortira plus

et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu

et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem

qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu

et mon nom nouveau.

3,13 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

3,14 Écris encore à l’ange de l’Église de Laodicée

— Voici ce que dit l’amen, le témoin fidèle et véritable, le principe de la création de Dieu :

3,15 — Je connais tes œuvres :

tu n’es ni froid ni chaud.

Si seulement tu étais froid ou chaud !

3,16 Mais parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni chaud

je vais te vomir de ma bouche.

Byz V TR Nes
S

3,17 Tu dis : — Je suis riche, j’ai acquis de grands biens, je n’ai besoin de rien.

Et tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu.

17 ...

Byz V S TR Nes

3,18 Je te conseille d'acheter chez moi de l’or éprouvé par le feu pour devenir riche

et que tu t'habilles de vêtements blancs pour te vêtir

et que n'apparaissent pas la honte de ta nudité

et d'un collyre, oins tes yeux pour voir.

3,19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime

aie donc du zèle et repens-toi !

3,20 Voici, je me tiens à la porte et je frappe :

si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte

j’entrerai chez toi,

Vlui, je souperai avec lui et lui avec moi.

Byz V TR Nes
S

3,21 Celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône

comme moi aussi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

21 ...

Byz V S TR Nes

3,22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

Texte

Procédés littéraires

1,1.9 de Jésus Christ ÉNONCIATION emboîtée : ambiguïté du génitif objectif et subjectif  L'ambiguïté du génitif en Ap 1,1.2.9  Grammaire désigne Jésus Christ

  • à la fois comme auteur et origine de la révélation qui débute dans ce verset, en quelque sorte son locuteur principal ;
  • et comme le personnage dont parle le texte.

Par la proclamation d'Ap, c'est Jésus Christ lui-même qui adresse à l'auditeur/lecteur une parole sur lui-même. On retrouve ici quelque chose de la structure d'énonciation en bande de Möbius qui caractérise les évangiles en tant que vecteurs de l'Évangile. Pour leur lecteur actuel, Jésus y est, sans plus solution de continuité entre les deux qu'il n'y en a entre l'intérieur et l'extérieur de l'anneau de Möbius, à la fois 

  • « contenu » dans l'énonciation de l'écrivain inspiré (en tant que personnage dans un récit) 
  • et « contenant » de cette énonciation même puisque c'est lui qui, par sa propre activité d'enseignement, a donné et autorisé la parole de ceux qui parlent de lui.

BojanV03, 3D Rendering of a Mobius Strip, (Image numérique, 2015)

© CC-BY-SA-4.0→,

En topologie, la « bande (ou ruban ou boucle) de Möbius » est une surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle : il ne possède qu'une seule face, contrairement à un ruban classique qui en possède deux. Il a été décrit indépendamment en 1858 par les mathématiciens August Ferdinand Möbius (1790-1868) et Johann Benedict Listing (1808-1882), et baptisé du nom du premier en raison du mémoire qu’il présenta à son sujet à l'Académie des sciences à Paris. La bande de Möbius se visualise aisément, il suffit de tordre d'un demi-tour une bande de papier, puis de collant les deux extrémités : la forme qui en résulte est « sans fin », n'ayant ni intérieur ni extérieur. Elle fascine de nombreux graveurs (Escher), peintres, sculpteurs et plasticiens modernes et contemporains.

  • En 2012, Alice Pilastre a mis au jour Mobius Gymnopedy→, boîte à musique dans laquelle le ruban métallique de la partition a une forme de ruban de Mobius. Ce ruban contient les premières notes de la première des Gymnopédies d'Erik Satie. Quand on fait défiler la bande, on entend ces notes, puis les mêmes avec une inversion de hauteur.
  • Dans la culture populaire, depuis le premier « jour de la Terre » en 1970, elle est un symbole de l’éternité et même… du recyclage, sous forme d'un ruban vert formant flèches à trois demi-tours, signifiant qu'un produit peut être recyclé, ou a été fabriqué à partir de matériaux recyclés.

Réception

Liturgie

1,6 ; 5,12 Digne est l'Agneau - Introït

« Dignus est Agnus »

Traditionnel, Introït - Dignus est Agnus

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ap 1,6.5,12 Ps 71,2

Introït chanté pour la fête du Christ-Roi.

Arts visuels

1,9 j'étais dans l'île La possibilité d'une île ... L'île est un observatoire privilégié. Montagne dans la mer, Patmos déploie tout le symbolisme de l’île. Espace séparé, l'île favorise le recueillement. C’est joliment montré par les imagiers médiévaux qui prennent soin de représenter tout le contour de l’île où Jean reçoit sa révélation.

Frères Limbourg (ca. 1402-1416), Saint Jean sur l'île de Patmos (tempera sur parchemin de veau, ca. 1411-1416), 29 x 21 cm (Très Riches Heures du duc de Berry) — Ms.65, f.17

Musée de Condé (Chantilly, France) © Domaine public→

1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13 — Ce que tu vois, écris-le dans un livre + je vis dans le ciel un autre signe + son nom est « Verbe de Dieu » ... Contempler et transmettre le contemplé

Voir les symboles

Hans Memling (ca. 1433-1494), Jean l’Évangéliste à Patmos et les visions de l’Apocalypse (huile sur panneau de bois, ca. 1479), 172 x 79 cm, volet droit d'un retable d’autel (Tryptique des noces mystiques de sainte Catherine d’Alexandrie)

Vieil hôpital Saint-Jean, Bruges, Memlingmuseum (Belgique) © Domaine public→

À Patmos, Jean compose un étourdissant concentré de symboles bibliques. Il tire sa scénographie de la littérature juive, depuis ses adaptations de cosmogonies archaïques jusqu'à l’épopée nationale reconstruite en temps d’Exil et aux attentes messianiques déçues au temps du retour…

Mais il la tire tout autant du lieu où il se trouve. Les scribes juifs, à partir du 5e s. av. J.-C., ont affirmé toujours plus fortement la souveraine domination de leur Dieu comme Dieu unique et transcendant et son ultraproximité comme créateur de tout à partir de rien. Au premier siècle de notre ère, le 1 Hén. (43,4) établit une correspondance entre les deux et dans l’énigmatique Asc. Is. (7,10) ce qui advient au firmament des cieux advient aussi sur la terre. Pour le juif qu’est Jean de Patmos, parce qu'elle est pensée et parlée par le Créateur avant même que l’homme ne lui prête ses mots, la nature est gorgée de signification qu’il appartient au poète et au prophète de découvrir.

Sur la formidable composition de Memling, on repère facilement la liturgie céleste (Ap 1,12-16 ) autour de l'Agneau (Ap 15,1-4) ; la vision de la Femme (Ap 12,1-17), les quatre cavaliers dans l'ordre...

Le Verbe à Patmos

Nicolas Poussin (1594-1665), Paysage avec saint Jean à Patmos (huile sur toile, Rome, 1640), 100,3 x 136,4 cm, en diptyque avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange

Art Institute, Chicago (États-Unis) © Domaine public→

Sur l’une des toiles de son célèbre diptyque de 1640, l’amoureux de l’art antique que fut Nicolas Poussin place avec raison saint Jean — écritoire en main — face à un piédestal de section cruciforme, au cœur d’un paysage avec mer, montagne et vestiges antiques intacts, en un contraste subtil avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange, où les eaux d'un Jourdain symbolique semblent aussi séparer l'évangéliste du Temple grandement ruiné à l'arrière-plan. 

Poussin a génialement compris le rapport intime qui lie les écrits de l’évangéliste du Logos incarné et l'inscription de ce même Logos dans le cosmos de Patmos où il séjournait...

1,14 blancs comme de la laine blanche Blanc au carré Comment ne pas penser, devant tant de blancheur, si éblouissante même pour les traducteurs anciens de la prophétie qui inspire ici le voyant de l'Apocalypse (Comparaison des versions Dn 7,9), à un célèbre tableau ? 

Kasimir Malevitch (1879-1935), Composition suprématiste : carré blanc sur fond blanc (huile sur toile, 1918), 79,4 × 79,4 cm 

Museum of Modern Art, New York (États-Unis) © Domaine public→ 

Premier monochrome de la peinture contemporaine, le tableau de Malevitch est aussi l'un des plus célèbres. Malevitch a utilisé deux pigments blancs différents, le carré en blanc froid se détache sur le fond en blanc chaud.

Une expérience psycho-spirituelle ?

Le « suprématisme » artistique affirme la suprématie du sentiment pur dans l’équivalent visuel de la forme pure, dégagée de toute signification rationnelle ou irrationnelle. L’idéal recherché est un tableau ne renvoyant à aucune autre réalité que la sienne propre. L’artiste limite son lexique à des formes épousant la bidimensionnalité du médium. Le carré (forme préférée de Malevitch en tant que « scientifique » et non naturelle, basique, universelle), le cercle et la croix sont récurrents. Malevitch affirme vouloir capter une dimension qui fusionne et transcende le temps et l'espace, un univers infini en blanc, dans laquelle les formes évoluent librement : au spectateur de visualiser les formes, leurs positions multiples dans toutes les dimensions de l’œuvre.

Une expérience « sublime » ?

L’étymologie et le sens de l’adjectif latin sublimis demeurent énigmatiques. On peut le dériver de sub + limis/us ou limen.

  • Sub ne désigne pas seulement en latin un rapport d'infériorité, de voisinage ou de soumission : il marque un déplacement vers le haut et est rattaché à « super », comme en grec « hupo » [ὑπό] à « huper » [ὑπέρ].
  • Limis (ou limus), « oblique, de travers ». L’adjectif qualifie le regard indirect et porté à la dérobée (tel celui de l'Athéna qui louche), ou bien un mouvement d'élévation non orthogonal au sol.
  • Limen, « limite, seuil ». Festus : le « sublime » vient du seuil supérieur, parce qu'il est au-dessus de nous. Serait ainsi désignée une expérience de dépassement « par en dessous », un moment et « surliminal » et subliminal, à la fois en-deçà et au-delà d’un seuil donné.

En faisant faire à l’Occidental l’expérience de la différence entre blanc et blanc, Malevitch invite à un moment sublime : tout en restant dans le blanc, on dépasse le blanc.

1,16 de sa bouche sortait un glaive Tranchante tapisserie La célèbre Tapisserie de l'Apocalypse d'Angers fut commandée vers 1375 par le duc Louis Ier d’Anjou.  

Nicolas Bataille (1330-1405), Tapisserie d'Angers (tenture de laine, 1373-1387 ; détail : Le Christ au glaive)

Château d'Angers (France) © Domaine public→

La tapisserie représente de façon extrêmement littérale le texte de l'Apocalypse sur une centaine de mètres de long. Tout y est : le Fils de l'Homme est ici représenté sur fond des sept chandeliers, les cheveux blancs, vêtu d'une longue robe, les pieds et le visage rougeoyants. Il porte dans sa bouche le glaive à deux tranchants, symbole de la Parole de Dieu, et sa main droite tendue vers Jean prostré à ses pieds tient les sept étoiles évoquant les sept anges.

1,17ss Quand je le vis + Écris donc les choses que tu as vues ... Enluminer : voir et écrire

8e s. 

Les Beatus sont des manuscrits ibériques des 10e, 11e et 12e s., plus ou moins abondamment enluminés, où sont copiés notamment les Commentaires de l'Apocalypse rédigés au 8e s. par le moine Beatus de Liébana. Le Beatus de Ferdinand et de Sancha appelé aussi Beatus de Facundus, fut écrit et peint vers 1047.

Ce manuscrit contient 114 miniatures d'influence mozarabe. Elles illustrent un commentaire de l'Apocalypse de saint Jean écrit par Beatus de Liébana au 8e s. Les miniatures sont inspirées d'autres manuscrits antérieurs du 10e s. comme le Beatus de Valladolid ou le Beatus de Morgan. Elles reproduisent notamment les mêmes bandes de couleur de fond. Cependant, leur style plus délicat et élégant dénote peut-être une influence romane à laquelle a sans doute été sensible Ferdinand Ier

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784, manuscrit, Latin 8878, folio 31v)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

De nombreux objets de la vision sont ici représentés, notamment les sept étoiles et les sept chandeliers d'or (avant les lettres aux « sept Églises », que symbolisent ici sept autels, chacun au-dessous du nom de leur Église correspondante). Mais on voit aussi la « ceinture d'or à la hauteur des seins » et les « clefs de la mort et de l'enfer » sur le personnage central. Figurent les personnages suivants : l'« ange » du premier verset, ainsi que le duo formé par Jean et ce « quelqu'un semblable à un Fils d'homme », aux pieds duquel Jean tombe et qui pose sa main droite sur lui. Ce personnage mystérieux est représenté en train de trôner : ce n'est pas présent dans le texte, mais cela permet d'illustrer l'autorité du personnage. À l'inverse, ses caractéristiques physiques spectaculaires décrites en détail dans le texte (blancheur des cheveux, yeux « comme une flamme de feu », pieds « semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé », « glaive » sortant de la bouche et visage « comme le soleil ») ne sont pas représentées. Elles sont en effet à la limite du représentable. Les omettre permet par ailleurs d'humaniser ce personnage surnaturel et de le faire ressembler à Jésus en son humanité, identifiable sans erreur possible grâce à son auréole crucifère.

2,1.8.12.18 Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse + Smyrne + Pergame + Thyatire ... Messages surnaturels Comment représenter la rédaction de messages ordonnée par un être surnaturel et sa transmission à des anges ?

15e s.

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500, manuscrit, folio 3r), 84 x 24 cm, Département des Manuscrits. Néerlandais 3

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Quatre messages pour quatre églises, ainsi qu'un maximum de détails : au détriment du rôle des anges et de Jean ... Celui-ci est à peine visible, écrasé entre les chandeliers et sous les pieds du personnage central qui est le Christ (auréole crucifère) dont le surnaturel se manifeste par le « glaive à deux tranchants » qu'il a en bouche et par ses cheveux exceptionnellement blancs pour sa jeunesse. La transmission des messages est représentée de manière mystérieuse par ces rouleaux qui se dirigent tout seuls vers les anges des différentes églises qui, pour être détaillées, trahissent néanmoins une ignorance totale de Celui qui leur écrit.

8e s.

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse  (manuscrit, ca. 784, Latin 8878, folio 58r)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Ici, seuls Jean et l'ange de l'Église d'Éphèse sont représentés, dans un environnement très simple. Ils ont la même apparence, les ailes de l'ange permettant seules de le distinguer, ainsi peut-être que son auréole, légèrement plus importante et brillante. Le message est concrétisé très sobrement, et Jean semble donner l'ordre à l'ange de le transmettre, ce qui lui confère une autorité.

2,7 je lui donnerai à manger de l’arbre de vie Motif judéo-chrétien

Un symbole universel

L’arbre du paradis originel des Écritures, dont les fruits devaient assurer l'immortalité, peut se rapprocher de l’arbre mythologique décoratif présent dans les croyances de nombreux peuples, depuis l'époque préhistorique en Mésopotamie et dans l'Antiquité, entre autres en Égypte, en Grèce, en Babylonie, en Perse et en Inde, avec des symboliques variées. Au Moyen-Orient, l’Arbre de Vie symbolise l’immortalité ; en Chine et en Inde, le centre de l’univers. Dans le bouddhisme, il est nommé « le Bodhi » : Bouddha a eu l’éveil sous cet arbre, lieu de ses enseignements premiers.

Dans l'art chrétien médiéval, ces symbolismes naturels ne sont pas oubliés.

Maître des Carmina Burana, Arbres en abondance (pigments en détrempe sur parchemin, 25 x 17 cm, ca. 1230) Clm 4660, fol. 64v

Bibliothèque de l'État de Bavière, Munich (Allemagne) © Domaine public→

Il s'agit de l'une des huit illustrations apparaissant à la fin de chaque groupe de chants de thème similaire, dans cette compilation de 318 chants profanes latins (quelques uns en moyen-haut allemand) en un manuscrit de 112 feuillets, contenant aussi deux pièces sur la Nativité et sur la Passion.

Jusque dans l'art islamique il symbolise la renaissance éternelle de la nature, et la fugacité de la condition humaine.

Anonyme, Arbre de vie (mosaïque au sol, ca. 724-743)

salle d'audience des bains du palais de Hisham Khirbat al-Mafjar, Jéricho (Palestine) © Domaine public→

Ce pommier ombrageant des gazelles paissant tranquillement à gauche et chassées par un lion à droite, pourrait symboliser l'existence humaine oscillant entre répit et danger.

Au 20e s. encore, il inspire de grands plasticiens. L'un des plus célèbres « arbres de vie » du siècle passé est celui de Klimt.

Gustav Klimt (1862-1918), L'arbre de vie (triptyque, 1909)

Musée des Arts Appliqués, Vienne (Autriche) © Domaine public→

Les trois parties du triptyque sont intitulées : L’Attente, L’Arbre de Vie et L’Accomplissement. L'œuvre achevée n'est pas publique, elle a été réalisée sur fresque par l'atelier de la Wiener Werkstätte, chargé de la réalisation de la décoration du Palais Stoclet (le belge Adolphe Stoclet, commanditaire de Klimt). L’arbre de vie est un sujet extrêmement ancien. On trouve deux arbres dans le Jardin d’Éden : l’Arbre de vie et l’Arbre de la Connaissance, actant principal du péché originel. L’Arbre de Klimt concentre le cycle de la vie (feuilles d'automne et bourgeons de printemps), l'ensemble du cosmos (oiseau et fleurs), monde sous-terrain des racines, monde humain du tronc et monde céleste des branches. Il est structuré en sept branches (symboles des caractères et humeurs humains) démultipliées en ramifications finissant en spirales (suggérant la répétition cyclique de la vie). Les deux panneaux qui l'encadrent présentent à gauche une danseuse, « L’attente » et à droite « L’accomplissement » avec un couple d’amoureux rappelant le « Baiser ».

Un symbole chrétien

Dans le christianisme, les deux arbres du paradis, l’arbre de la connaissance du bien et du mal et l’arbre de l’immortalité, sont des types du Messie crucifié : l’arbre de la croix est le lieu où la mort est devenue le début de la vie. La typologie de la croix comme arbre culmine au 13e s. chez Bonaventure Lignum.

Dans les arts visuels, elle se déploie dans le motif des « crucifix ramifiés » : la croix-Arbre de Vie devient tronc feuillu à branches, fruits et nœuds.

Le motif est à la fois protologique et eschatologique, renvoyant à la fois à la Genèse et à l'Apocalypse, à l'Éden et au Golgotha, à Ève et à Marie, à Adam et au Christ nouvel Adam : 

Berthold Furtmeyr (ca. 1446-1501), Arbre de vie flanqué de Marie et Ève (pigments en détrempe sur parchemin, 1481 ; enluminure du Salzburger Missale) Clm 15708-15712

Bibliothèque de l'État de Bavière, Munich (Allemagne) © Domaine public→

Anonyme, Arbre de Vie  (médaillon émaillé, ca. 1160 ; art mosan)

Trésor de la collégiale Notre-Dame, Huy (France) © Traumrune CC BY 3.0→, Ps 1 ; 24,10

Inscription sur le pourtour : « Universæ viæ Domini, misericordia et veritas » (Ps 24,10), dans le phylactère : « qui vicerit dabo illi edere de ligno vitæ » (Ap 2,7). Ce médaillon pourrait avoir fait partie d'un triptyque Stavelot Triptych 1980, 28,6.

Un symbole juif

La tradition mystique juive (Kabbale) elle-même déploie sa méditation de l’unipluralité divine sous forme d'un Arbre de Vie, l’« arbre séphirotique » :

Anonyme, Arbre de vie séfirotique (gravure sur bois, page de titre in Gikatilla, Yosef Ben Abraham ; Portae lucis, trad. latine par Paul Ricius de sections de Shaarei Ora, 1ère éd. impr. 1561, Mantoue)

Musée de l'Embassy of the Free Mind, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→

Tradition kabbalistique, L'arbre de vie avec les nom des dix sephiroth

© Domaine public→ 

Les séphiroth sont les dix puissances créatrices émanées de l'énergie du Créateur et faisant rayonner le Sans-fin (En Sof) dans le monde fini. En voici une traduction possible : 

Ben Siesta, Arbre de vie de la kabbale avec les noms des séphiroths traduits en français (image numérique, 2019)

© CC BY-SA 4.0→ 

Dans l’architecture sacrée tant juive que chrétienne le motif de l'arbre de vie apparaît fréquemment, diversement stylisé.

2,10 N'aie peur de rien + Sois fidèle jusqu'à la mort ... Contemplation Les bras de Daniel sont élevés en un geste d'action de grâce, nue comme lui, et non de peur et de défense.

Art paléochrétien

AnonymeDaniel dans la fosse aux lions (fresque, 4e s., catacombe de Marcellin et Pierre)

Rome (Italie) © D.R. Alexey Gotovskiy — CNA→

L’épisode de la fosse aux lions est l’un des plus connus de l’histoire du prophète Daniel : resté fidèle au Dieu des Hébreux, il est livré aux fauves ; mais Dieu lui envoie un ange et ferme la gueule des lions « qui ne lui ont pas fait de mal, parce qu’il a été trouvé innocent devant lui ». Le personnage de Daniel, les bras levés en signe de prière, préfigure le Christ. Son séjour dans la fosse aux lions est rapproché de sa descente aux enfers, après la crucifixion. Il triomphe des fauves, comme Jésus domine Satan. Le lion peut donc incarner la force maléfique de l’adversaire : « Des fauves nombreux me cernent — Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi » (Ps 21,13-14).

En fait, dans la Bible, le lion est ambivalent : symbole de puissance dominatrice, c’est un souverain, juste ou cruel. Des tribus d’Israël, la plus puissante est celle de Juda dont l’emblème est le lion (Gn 49,9). Le Christ est appelé lui-même « Lion de la tribu de Juda » (Ap 5,5). Et le lion ailé devient l’attribut de l’évangéliste Marc dont le texte débute par une citation d’Isaïe « Une voix crie dans le désert… ». Dans la vie des croyants retentit ainsi puissamment le cri du Christ-lion qui appelle à « préparer le chemin du Seigneur ». (Cf. Père J.-M. Nicolas)

3,1–6 Voici ce que dit J'ai un message pour vous

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (manuscrit, ca. 784, folio 73v)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Le message prend des allures de présent offert, dans ce cube que Jean remet à l'ange.

Musique

1,4ss Message de paix de l'Apocalypse

20e s.

Bertold Hummel (1925-2002), Friedensbotschaft der Apokalypse, 1991

Monteverdichor Würzburg

© Licence YouTube standard→, Ap 1,4ss

1,8 Je suis l'Alpha et l'Oméga

19e s.

Sir John Stainer (1840-1901, mus.), Rev. Sparrow-Simpson (texte), I Am Alpha and Omega, 1878

Robert Webb (dir.), Sheffield Chamber Choir   

© Licence YouTube standard→, Ap 1,8

Paroles

"I am Alpha and Omega; the beginning and the ending", Saith the Lord. "The Almighty, who was and is and is to come." Holy, holy, holy, Lord God of hosts; Heaven and earth are full of thy glory; Glory be to Thee, O Lord most high; Amen."

« Je suis l'Alpha et l'Oméga, le début et la fin, dit le Seigneur, le Tout-Puissant, qui est, qui était et qui vient.  Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu des armées ; le ciel et la terre sont remplis de ta gloire ; gloire à toi, ô Dieu très haut ; amen. »

Le compositeur

L'anglais John Stainer, organiste et compositeur, écrivit en particulier l'oratorio The Crucifixion pour ténor, basse, chœur et orgue, sur un texte du révérend Sparrow-Simpson. Il fut également actif dans l'enseignement, en devenant professeur de musique à l'université d'Oxford en 1889, et fut pionnier dans la recherche sur la musique ancienne, en particulier sur les productions de Guillaume Dufay.

1,10 Visions prophétiques

20e s.

Jean Langlais (1907-1991), III. Visions prophétiques (Cinq Méditations sur l'Apocalypse), 1973

Bruno Mathieu

© Licence YouTube standard→, Ap 1,10.9,11.10,1ss

Composition

Le troisième mouvement de cette composition pour orgue s'ouvre avec une mélodie de trompette (Ap 1,10). Il évoque ensuite la vision horrifique de l'Apocalypse (Ap 9,11) par un thème jouant sur la discordance. Aveugle dès l'âge de deux ans, Jean Langlais fit des études à l'Institut national des jeunes aveugles de Paris. Il y apprend le violon, le piano, l'écriture, l'orgue. Il reçoit en 1930 le premier prix do'orgue puis il se perfectionne dans l'art de l'improvisation grégorienne. Il fut organiste titulaire de l'orgue de Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, puis de celui de Saint-Pierre-de-Montrouge à Paris pendant dix ans, et enfin de 1945 à 1987 à la basilique Sainte-Clothilde de Paris. Improvisateur réputé, il fut aussi un compositeur prolifique. Si la musique d'orgue et la musique liturgique constituent la part la plus importante de son catalogue, il se consacra aussi à la musique instrumentale et vocale profane. Il donna notamment 300 récitals aux États-Unis entre 1952 et 1981. Né près de Rennes, Jean Langlais s'inspire souvent du légendaire celtique et de la musique bretonne. 

1,12–17 Vision méditée dans la musique populaire

Musique country alternative

16 Horsepower (texte David Eugene Edwards, Jean-Yves Tola), "Golden Rope", (CD album Low Estate, piste 12, CD, A&M (prod. John Parish), 1997.

David Eugene Edwards – Vocals, Banjo, Guitar, Hurdy-gurdy, Concertina ; Jeffrey-Paul Norlander – Back-up Vocals, Fiddle, Cello, Organ ; Jean-Yves Tola – Drums, Percussion, Piano ; Pascal Humbert – Bass guitar, Bass fiddle, Guitar ; John Parish – Additional Percussion, Organ, Guitar, Xylophone ; Steve Taylor – Guitar on "Phyllis Ruth", enregistrés aux Dockside Studios, Lafayette, Louisiana.

© Licence YouTube standard, paroles © Warner/Chappell Music, Inc.

Paroles

Fire is the color of my true love's hair — Near to the father sits his golden chair — By prayer and petition to the king on his left — Light is the burden that I bear — O so enchanting are these — Lovely chains that bind you — 'Neath their deadly weight — The Lord's eye did find you — With fear and tremblin' — Before the one with your wounds — Your eyes as empty as my savior tomb — Warm is the breath of his Holy Spirit — He who has ears to hear let 'm hear it — Torn were the hands of the worthy lamb — May you know his name and fear it — There you are hangin' by the golden rope — There you lie no hope.

Du feu, voilà la couleur des cheveux de mon bien-aimé. Près du Père se tient son trône doré, à force de prières et de demandes au roi à sa gauche. Je porte le fardeau de la lumière. Ô qu'elles sont enchanteresses ces jolies chaînes qui te lient. Sous leur poids de mort, l'œil du Seigneur t'a finalement trouvé, affolé et tremblant, devant celui qui porte tes blessures, tes yeux aussi vides que le tombeau de mon Sauveur. Le souffle de son Saint Esprit réchauffe. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Les mains du digne agneau furent déchirées. Puisses-tu connaître son nom et le craindre. Te voilà pendu à la corde d'or — là tu gis sans espoir. 

2,10 Sois fidèle jusqu'à la mort

19e s.

Felix Bartholdy Mendelssohn (1809-1847, mus.), Julius Schubring (livret), Paulus Op.36 (MWV A 14) "Be Thou Faithful Unto Death", 1836, Festival de musique du Bas-Rhin de Dusseldorf

Roald Henderson (ténor), Robert Haigler (orgue)

© Licence YouTube standard→, Ap 2,10, Ps 103, Ac 7, Ac 9, Ac 12, Ac 13, Ac 14, Ps 103 

Composition

Cet oratorio, inspiré des Actes des Apôtres, raconte le martyr de saint Étienne (Ac 7), la conversion et le baptême de Paul (Ac 9), sa mission avec Barnabé (Ac 12), les persécutions des juifs (Ac 13), la guérison du boîteux de Lystres (Ac 14) et enfin le martyr à Rome. L'œuvre s'achève par une mise en musique du psaume 103. 

3,11.15 Tiens ferme ce que tu as

18e s.

Georg Philipp Telemann (1681-1767), Halt, was du hast TWV 8,9

Magdeburg Baroque Orchestra & Chamber Choir Magdeburg

© Licence YouTube standard→, Ap 3,11.15

Paroles

Halt, was du hast, daß niemand deine Krone nehme, halt, was du hast, Jesu, meine Freude halt, was du hast, meines Herzens Weide, daß niemand deine Krone nehme, Jesu, meine Zier — halt, was du hast, ach, wie lange — halt, was du hast, ist dem Herzen bange — daß niemand deine Krone nehme, und verlangt nach dir. daß niemand deine Krone nehme, Gottes Lamm, mein Bräutigam, und sei getreu bis in den Tod, außer dir soll mir auf Erden und sei getreu bis in den Tod, nichts sonst lieber werden. So wirst du empfahen ein herrliches Reich und eine schöne Krone von der Hand des Herren. Weg mit allen Schätzen! Drum sei getreu bis in den Tod, Du bist mein Ergötzen, und sei getreu bis in den Tod, Jesu, meine Lust. so wirst du empfahen ein herrliches Reich und eine schöne Krone von der Hand des Herren. Weg, ihr eitlen Ehren! so wirst du empfahen Ich mag euch nicht hören, ein herrliches Reich bleibt mir unbewußt! so wirst du empfahen ein herrliches Reich und eine schöne Krone von der Hand des Herren. Elend, Not, Kreuz, Schmach und Tod so wirst du empfahen soll mich, wenn ich schon muß leiden, ein herrliches Reich nicht von Jesu scheiden. und eine schöne Krone von der Hand des Herren. Gute Nacht, o Wesen, das die Welt erlesen, mir gefällst du nicht, Gute Nacht, ihr Sünden, bleibet weit dahinten, kommt nicht mehr ans Licht! Gute Nacht, du stolze Pracht! Dir sei ganz, o Lasterleben, gute Nacht gegeben.

Garde ce que tu as, que nul ne prenne ta couronne. Garde ce que tu as, Jésus, ma joie, garde ce que tu as, repos de mon cœur, — Que nul ne prenne ta couronne, Jésus, mon trésor, garde ce que tu as, — Ah, depuis longtemps  — garde ce que tu as — mon cœur est angoissé — que nul ne prenne ta couronne — et se languit de toi. Que nul ne prenne ta couronne, Agneau de Dieu, mon fiancé, et sois fidèle jusqu’à la mort, — Que rien d’autre sur terre – et sois fidèle jusqu’à la mort — ne me soit plus cher que toi — Ainsi tu recevras un royaume splendide et une belle couronne des mains du Seigneur. Loin de moi tous les trésors ! C’est pourquoi sois fidèle jusqu’à la mort, — Tu es ma réjouissance — et sois fidèle jusqu’à la mort — Jésus, mon plaisir ! Ainsi tu recevras un royaume splendide et une belle couronne des mains du Seigneur — Loin de moi, vains honneurs — Ainsi tu recevras — Je ne veux pas vous écouter — Un royaume splendide — Restez-moi étrangers ! Ainsi tu recevras un royaume splendide et une belle couronne des mains du Seigneur — La misère, la détresse, le calvaire, l’opprobre et la mort — Ainsi tu recevras — Ne sauraient, quoi que j’endure — Un royaume splendide — Me détourner de toi. — et une belle couronne des mains duSeigneur — Bonne nuit, ô créature — Qui a choisi le monde. Tu ne saurais me convenir — Bonne nuit, ô péchés, — Restez loin derrière — Ne venez plus à la lumière — Bonne nuit, ô orgueil et splendeur — Et que te soit, ô existence de vices, — Accordée une bonne nuit !

L'auteur

Georg Philipp Telemann fut l'un des plus célèbres compositeurs allemands de l'âge baroque. Son ami Haendel disait de lui qu'il était capable de composer une musique religieuse à huit voix aussi naturellement que s'il s'agissait d'écrire une lettre. Par les impulsions novatrices qu'il a données tant à l'art de la composition qu'à la sensibilité musicale, il a puissamment marqué la musique de la première moitié du 18e siècle. Particulièrement prolifique, il jouait de plusieurs instruments et son œuvre immense touche à tous les genres reconnus de la musique de son temps. Sont particulièrement remarquables ses mélodies vocales, son utilisation imaginative des timbres ainsi que, surtout dans ses dernières œuvres, l'originalité de ses effets harmoniques. 

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).