Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Après ces événements, une vigne appartenait à Nābôth
VNaboth le Yizréélite, Vqui était à Yizréel
contre le palais d’Achab, roi de Samarie.
1 ...
2 Achab parla Vdonc à Nābôth
VNaboth, disant :
— Donne-moi ta vigne pour que je m'en fasse un jardin potager
car elle est tout près
Vlimitrophe, et proche de ma maison.
Je te donnerai à sa place une vigne meilleure
ou bien, si cela te convient mieux, de l'argent pour sa valeur.
Vtu penses que c'est plus opportun pour toi, un prix d'argent, autant qu'elle en mérite.
2 ...
3 Nābôth dit à Achab :
— Que YHWH me garde
de te donner l’héritage de mes pères !
3 ...
3 Mais Naboth lui répondit :
— Le Seigneur me soit propice :
que je ne t'abandonne pas l’héritage de mes pères !
4 Achab revint
Vrevient dans sa maison sombre et irrité à cause de
Vs'indignant et grinçant des dents sur la parole que lui avait dite Nābôth
VNaboth le Yizréélite, il avait dit
Vdisant :
— Je ne te donnerai
Vt'abandonne pas l’héritage de mes pères !
Il se coucha
VEt se jetant sur son lit
il détourna
Vtourne le visage Vvers le mur et ne mangea
Vmange pas de pain.
4 ...
5 Vint
VEntra auprès de lui Jézabel, sa femme, et elle lui dit :
— Pourquoi as-tu l'esprit sombre et
VQu'est ceci ? D'où vient que ton âme soit contristée et pourquoi ne manges-tu pas de pain ?
5 ...
6 Il lui dit :
VEt lui répondit :
— J’ai parlé à Nābôth
VNaboth le Yizréélite et je lui ai dit :
— Donne-moi ta vigne contre argent
Ven acceptant de l'argent
ou, si tu aimes mieux,
Vcela te plaît, je te donnerai une vigne à sa place.
Et il
Vlui a dit : — Je ne te donnerai
Vt'abandonne pas ma vigne !
6 ...
7 VDonc Jézabel, sa femme, lui dit :
— Est-ce toi qui exerces maintenant la royauté sur Israël ?
VTu es d'un grand pouvoir et tu diriges bien le royaume d'Israël ?
Lève-toi, mange du pain, que ton cœur soit heureux :
Vaie l'âme tranquille :
c'est moi qui te la donnerai, la vigne de Nābôth
VNaboth le Yizréélite !
7 ...
8 Elle écrivit Valors une lettre au nom d’Achab
la scella de son sceau
Vla marqua de son anneau
et l'envoya aux anciens et aux notables
de
Vqui étaient dans sa ville et habitaient avec Nābôth
VNaboth.
8 ...
9 Elle écrivit dans la lettre, disant :
VLe contenu de la lettre était celui-ci :
— Proclamez un jeûne
faites asseoir Nābôth
VNaboth en tête du peuple
Vparmi les premiers du peuple
9 ...
10 faites asseoir
Vsurgir deux hommes, des fils de Bélial, en face de lui,
ils témoigneront contre lui, disant :
V qu'ils disent un faux témoignage :
— Tu as maudit
VIl a dévoué Dieu et le roi !
et menez-le dehors, lapidez-le : qu’il meure Vainsi !
10 ...
11 Les hommes de sa ville
VSes concitoyens, les anciens et les notables qui habitaient dans sa ville
Vavec lui dans la ville firent Vdonc
comme Jézabel leur avait ordonné,
comme il était écrit dans la lettre qu’elle leur avait envoyée.
11 ...
12 Ils proclamèrent un jeûne, ils firent asseoir Nābôth
VNaboth en tête du peuple
Vparmi les premiers du peuple ;
12 ...
13 et Mles deux hommes fils de Bélial
Gtransgresseurs vinrent et ils s'assirent en face de lui.
Et Mles hommes de Bélial témoignèrent contre lui Mcontre Nābôth devant le peuple, disant :
— Nabot a
GTu as maudit Dieu et le roi.
Et ils le menèrent hors de la ville et ils le lapidèrent avec des pierres et il mourut.
13 ayant amené deux hommes, des fils du diable, ils les firent asseoir en face de lui
et eux, bien sûr, en hommes diaboliques, dirent le témoignage contre lui devant la foule :
— Naboth a dévoué Dieu et le roi !
et pour cela ils le menèrent hors de la ville et le firent périr à coup de pierres.
13 ...
14 Et ils envoyèrent dire à Jézabel :
— Nābôth
VNaboth a été lapidé, il est mort.
14 ...
15 Quand Jézabel eut
VIl advint, comme Jézabel avait appris que Nābôth
VNaboth avait été lapidé et qu’il était mort
Jézabel
Vqu'elle dit à Achab : — Lève-toi, prends possession de la vigne de Nābôth
VNaboth le Yizréélite
qui a refusé de te la donner contre argent
Vqui n'a pas voulu te complaire et te la donner en acceptant de l’argent
car Nābôth
VNaboth ne vit plus, Vmais il est mort !
15 ...
16 Quand Achab eut appris
MEt comme Achab avait appris cela, que Nābôth
VNaboth était Vévidemment mort
il se leva pour descendre
Vet descendait à la vigne de Nābôth
VNaboth le Yizréélite, pour en prendre possession.
16 ...
17 Advint Valors la parole de YHWH
Vdu Seigneur à Élie le Tishbite, disant :
17 ...
18 — Lève-toi et descends à la rencontre d’Achab, roi d’Israël qui est à Samarie
voici qu'il est dans la vigne de Nābôth où il est descendu
Vdescend à la vigne de Naboth pour en prendre possession.
18 ...
19 Tu lui parleras, disant : — Ainsi dit YHWH :
VLe Seigneur dit ceci :
— Tu as assassiné et tu prends aussi possession !
VTu as tué ! Qui plus est : tu as pris possession !
Tu lui parleras, disant :
VEt après ceci tu ajouteras : — Ainsi dit YHWH :
VLe Seigneur dit ceci :
— Au lieu même
VEn ce lieu où les chiens ont léché le sang de Nābôth
VNaboth
les chiens lécheront ton sang, à toi aussi.
Vils laperont aussi ton sang.
19 ...
20 Achab dit à Élie :
— Se peut-il que tu m'aies retrouvé mon ennemi ?
Il
VLequel dit : — Je t’ai retrouvé
parce
Vdu fait que tu t’es vendu pour faire le mal aux yeux de YHWH.
Vau regard du Seigneur.
20 ...
21 Voici que moi, je ferai venir sur toi le malheur
je te balaierai
je retrancherai d'Achab tout mâle, celui qui est esclave et celui qui est libre en Israël
21 ...
21 Voici que moi, j'amènerai sur toi le malheur
je faucherai ta postérité
je ferai périr d'Achab le pisse-au-mur et l'enfermé et le dernier en Israël
22 et je rendrai ta maison comme la maison de Jéroboam fils de Nebat
VNabat
et comme la maison de Basha
VBaasa fils d’Ahiyya
VAhia
parce que tu m'as provoqué
Vtu as fait en sorte de me provoquer à la colère et que tu as fait pécher Israël.
22 ...
23 VMais de Jézabel aussi a parlé YHWH,
Vle Seigneur, disant :
— Les chiens mangeront Jézabel près du fossé
Vdans le champ de Yizréel.
23 ...
24 Celui de la maison d’Achab qui mourra dans la ville sera mangé par les chiens
et celui qui mourra dans les champs sera mangé par les oiseaux du ciel.
25. (Il n’y eut vraiment personne comme Achab qui se soit vendu pour faire le mal aux yeux de YHWH :
l’y incitait, en effet, Jézabel, sa femme ;
24 ...
24 Si Achab meurt dans la ville, le mangeront les chiens
et s'il meurt dans le champ, le mangeront les oiseaux du ciel.
25 Il n’y a eu vraiment personne qui se soit vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de Yahweh ; parce que Jézabel, sa femme, l’excitait.
25 (Ainsi, personne d'autre ne fut tel qu'Achab à se vendre pour faire le mal au regard du Seigneur : l'y incitait, en effet, Jézabel sa femme ;
26 il s’est conduit de la manière la plus abominable
en allant après les idoles, selon tout ce que faisaient les Amorites
que YHWH avait dépossédés devant les fils d’Israël !)
26 ...
26 il a été rendu abominable
à un point tel qu'il suivait les idoles qu'avaient faites les Amorrhéens,
eux que le Seigneur fit disparaître devant les fils d'Israël !)
27 Quand Achab eut entendu ces paroles
il déchira ses vêtements
mit un sac sur sa chair
et jeûna. Il couchait avec le sac
et marchait avec lenteur.
27 ...
27 Ainsi donc, comme Achab avait entendu ces paroles
il déchira son vêtement
et couvrit d'un cilice sa chair
il jeûna et dormit dans un sac
et il marchait la tête baissée.
28 Advint la parole de YHWH
Vdu Seigneur à Élie le Tishbite, disant :
28 ...
29 — As-tu vu comment Achab s'est
VN'as-tu pas vu Achab humilié devant moi ?
VAinsi, parce qu’il s’est humilié devant
Và cause de moi
je ne ferai pas venir
Vn'amènerai pas le malheur en ses jours
mais c'est aux jours de son fils que je ferai venir
Vque j'apporterai le malheur sur
Và sa maison.
29 ...
10c.13c dévoué (V) : ou « béni » ? Lexique religieux latin V lit benedixit Deum et regem, qu'il est difficile de traduire « il a béni Dieu et le roi » (à moins d'y voir une sorte d'ironie christique, le prophète se trouvant puni pour avoir fait... le bien ?)
Comme benedicere peut signifier aussi « consacrer », est ici mobilisé le premier sens du verbe « dévouer→ » en français : donner la vie d'une personne ou d'un animal en sacrifice à une divinité. Dévouer, dans ce sens, entre dans les formules imprécatoires. Milieux de vie 1R 21,10c.13c
10c.13c dévoué (V) Envoûtements antiques Vocabulaire. Comme benedicere peut signifier aussi « consacrer », doit-on penser que le traducteur latin a en vue les rituels d'envoûtement / « dévouement » par formulation d'imprécation, voire réalisation de « tablettes de défixion », qui étaient courantes dans les cultures méditerrannéennes antiques ?
(defixio en latin, κατάδεσμος / katádesmos en grec ancien : percement ou lien), appelées aussi « tablettes de malédiction » ou « d’envoûtement », constituent le témoignage le plus courant de la magie antique : plus de 1600 exemplaires sont recensés, s’étalant du 4e s. av. J.-C. au 6e s. ap. J.-C., dans l’ensemble du monde gréco-romain. Attesté dans la littérature, leur usage consiste littéralement à « clouer », « lier », une personne ou parfois un animal, afin de les soumettre à sa volonté : de les envoûter. Elles sont en plomb, papyrus, bronze, étain ou terre cuite, inscrites en petites lettres, parfois en mots magiques. Elles se divisent en defixiones iudicariae, tentant de nuire aux adversaires dans le cadre d’un procès ; defixiones amatoriae visent à attirer une personne aimée ; defixiones agonisticae, dans le contexte est du théâtre ou du cirque, ou de la concurrence économiques ; défixions visant un voleur ou un calomniateur. Les imprécations sont généralement adressés à des dieux infernaux ou liminaux tels que Pluton, Charon, Hécate et Perséphone, parfois par l'intermédiaire d'un mort (probablement le cadavre dans la tombe duquel la tablette était déposée).
En usage dans toutes les classes de la société (→ 3,13rapporte que Cn. Calpurnius Pison fut accusé d'avoir utilisé des maléfices contre Germanicus) elles étaient roulées et percées de clous, parfois accompagnées de figurines également percées de clous, puis placées sous terre : soit enterrées dans des tombes ou des tombeaux, jetées dans des puits ou des bassins, dans des sanctuaires souterrains, clouées aux murs des temples ou placées à l'intérieur de la maison de la cible désirée. Ann.
Inscription en latin : « De même que le mort enseveli ici ne peut ni parler, ni converser, de même que Rhodinè soit morte auprès de M. Licinius Faustus et ne puisse ni parler, ni converser. De même qu'un mort n'est reçu ni chez les dieux, ni chez les hommes, que Rhodinè trouve un tel accueil chez M. Licinius, et qu'elle ait autant de force que le mort qui est enseveli ici. Pluton, notre père, je te confie Rhodinè, pour qu'elle soit toujours haïe de M. Licinius Faustus. De même [je te confie] Marcus Hedius Amphio. De même Gaius Popillius Apollonius. De même Vennonia Hermiona. De même Sergia Glycinna. »
21,1–22,54 Elie, Achab et Jézabel
L'oratorio Elias op. 70 (MWV A 25) a été composé par Felix Mendelssohn en 1846, après l'immense succès remporté par son Paulus. Le livret s'appuie sur le portrait que fait le récit biblique du prophète Élie, au premier livre des Rois, ainsi que sur d'autres textes bibliques (Esaïe, Psaumes, ...). Personnage haut en couleur, plein de fougue et de zèle, Élie progresse au fil de l'oratorio dans la connaissance de lui-même et de Dieu.
Divisée en deux parties, l’œuvre reprend l’histoire du prophète Elie, du roi d'Isaraël Achab et de son épouse, la princesse Jézabel. La deuxième partie montre la défaite du prophète. La reine incite le peuple à assassiner Elie qui est conduit par des chœurs d'anges au mont Horeb dans le désert. Il y connaît le point culminant de sa vie de prophète dans la rencontre avec le Dieu invisible. Il en ressort avec un courage renouvelé pour lutter contre les adorateurs des dieux. À la fin de sa vie il est conduit au ciel dans un char de feu. La conclusion annonce alors l'arrivée du Messie qui continuera son ministère.