Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 La
VIl arriva que la quatrième année du roi Darius
la parole de YHWH
Vdu Seigneur fut adressée à Zacharie
au quatrième jour du neuvième mois, en
Vqui est le mois de casleu.
1 ...
2 Béthel avait envoyé
VL'on envoya Sarasar et Rogommélech
VRogomélec, avec ses gens
Vet les hommes qui étaient avec lui, pour implorer YHWH
Vla face du Seigneur
2 ...
3 pour parler aux prêtres de la maison de YHWH
Vdu Seigneur des armées et aux prophètes en ces termes :
— Dois-je pleurer au cinquième mois
et
Vou faire abstinence
Vme sanctifier, comme je l’ai fait depuis tant d’années ?
3 ...
4 La parole de YHWH
Vdu Seigneur des armées me fut adressée en ces termes :
4 ...
5 — Parle à tout le peuple du pays et aux prêtres en leur disant :
— Quand vous avez jeûné et célébré le deuil
Vquand vous vous êtes lamentés au cinquième et au septième mois, et cela depuis soixante-dix ans
Vpendant ces soixante-dix années
est-ce pour moi que vous jeûniez
Vfaisiez le jeûne ?
5 ...
6 Et quand vous mangez, etV quand vous buvez
n’est-ce pas vous qui
Vpour vous que vous mangez et vous qui
Vpour vous encore que vous buvez ?
6 ...
7 Est-ce qu'elles n'existent pas, les paroles que YHWH
Vle Seigneur a prononcées par la main des anciens prophètes
quand Jérusalem était Vencore habitée et tranquille, avec ses
Vqu'elle était riche, que les villes autour d’elle
que le négéb et la sephélah
Vau sud et dans les plaines étaient habités
Vhabitées ?
7 ...
8 La parole de YHWH
Vdu Seigneur fut adressée à Zacharie en ces termes :
8 ...
9 — Ainsi parlait YHWH
Vle Seigneur des armées, disant :
— Rendez la justice selon la vérité
Vun jugement juste
V et que chacun d'entre vous fasse preuve de miséricorde et de compassion envers son frère
9 ...
10 n’opprimez pas
Vn’accusez pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et le pauvre,
et ne méditez pas l’un contre l’autre le mal
Vque l'homme ne songe pas au mal contre son frère dans vos cœurs.
Vson cœur.
10 ...
11 Mais ils ont refusé d’écouter
V et ils ont prêté une épaule rebelle
Vdétourné l'épaule en se retirant et endurci leurs oreilles pour ne pas entendre.
11 ...
12 Ils ont rendu leur cœur tel que le diamant
VLeur cœur, ils l'ont rendu tel que l'acier, pour ne pas entendre la loi
et les paroles que YHWH
Vle Seigneur des armées leur adressait par son Esprit, par la main des anciens prophètes.
Alors il y eut une violente
Vgrande indignation, de la part de YHWH
Vdu Seigneur des armées.
12 ...
13 Et il arriva : — De même qu’il avait appelé sans qu’ils écoutassent, de même ils appelleront
Vcrieront sans que je les écoute
Vleur prête l'oreille, dit YHWH
Vle Seigneur des armées.
13 ...
14 Je les disperserai
Vai dispersés parmi tous les royaumes qu’ils ne connaissent pas
et la terre sera abandonnée par
Vrestera désolée derrière eux
sans personne qui passe ou revienne
Vsans qu'il ne s'y trouve personne qui passe et qui revienne
ils ont fait d'une terre de délices
Vdésirable un désert.
14 ...
1 la parole du Seigneur fut adressée à Zacharie Portrait
Le prophète Zacharie est ici représenté avec deux de ses attributs : il tient dans sa main droite un phylactère déroulé et pose sa main gauche sur le pectoral qu'il porte.
3ss Dois-je pleurer au cinquième mois ? SYNAGOGUE Le jeûne de Tisha Be-Av Ces versets permettent peut-être de dater le début de l'observance de Tisha Be-Av (qui signifie littéralement « le 9 du mois de Av = juillet-août »), jour de jeûne et de deuil en mémoire de la première destruction du Temple de Jérusalem.
D’après Zacharie, quand le gouverneur Cyrus autorise les juifs à rentrer à Sion pour reconstruire le temple, une délégation est envoyée de Jérusalem pour consulter les prêtres et les prophètes sur une question de pratique rituelle : Faut-il ou non continuer d’observer le jeûne pour la destruction du premier temple, puisqu’on est en train de reconstruire le second ? (Za 7,3). Le prophète répond sans trancher leur question sinon en rappelant le sens du jeûne, mais en mentionnant le fait que ce jeûne est pratiqué depuis soixante dix ans, c’est-à-dire, vers l’an 588, date du siège de Jérusalem par les Babyloniens, plus précisément, de l’incendie de la ville, du palais du roi et du Temple au mois d’Av 586 ou 587.On peut en déduire qu’à l’époque perse et tant qu’il y eut un temple à Jérusalem, l’observance de ce jeûne pouvait constituer une marque de piété pour certains fidèles mais n’était pas obligatoire. Il n’est d’ailleurs plus mentionné dans les sources antiques pendant sept cent ans.
La source biblique qui mentionne ce jeûne semble être la prophétie de l'abolition des jeûnes au temps messianiques : Za 8,19. Zacharie ne donne cependant pas la date de ce « jeûne du cinquième mois ». Les Sages le placent au neuvième jour de mois pour commémorer à la fois cinq calamités tombées sur le peuple juif en ce jour, en particulier les destructions des deux temples (cf. infra MYSTAGOGIE).
L’association faite entre la destruction des deux temples (du premier par Nabuchodonosor, et du second par Titus) et le 9 Av pose un problème de datation. Même les passages bibliques ne s’accordent pas sur la date de la chute du premier temple :
Flavius Josèphe mentionne le 10 Av :
Les sources rabbiniques résolvent la difficulté ainsi :
Le 9 Av se distingue des autres jeûnes de l’année juive : il commence la veille au soir pour durer vingt-cinq heures comme le jour du Kippour, et on y observe les mêmes prescriptions : le fidèle doit s’abstenir de manger, de boire, de s’oindre, de porter des chaussures en cuir, de se laver, de se couper les cheveux et d’avoir des relations sexuelles (cf. Liturgie Lv 16,3–34).
Dans les synagogues, la Tora est dépouillée de ses ornements et l’éclairage diminué.
On lit
On étudie
De plus, dès la fin de l’Antiquité, on composa des poèmes liturgiques spécifiques méditant sur les calamités survenues lors de ce jour, nommés Qinot (« élégies »)
Ces deux élégies hébraïques — quinoth — anonymes, composées en Espagne au Moyen Âge, sont récitées traditionnellement lors de l’office matinal du 9 de la lune d’Ab, jour d’affliction et de jeûne lors duquel les Israélites rappellent la mémoire de la destruction des deux temples de Jérusalem ainsi que des expulsions des juifs de France (1394) et d’Espagne (1492) qui eurent lieu toutes deux en ce jour. Ces deux pièces, entonnées par le ministre officiant au moment de la sortie des rouleaux de la Loi
En plus de la destruction du Temple par les Babyloniens, la Mishna assigne à cette même journée la mémoire de quatre autres calamités :
La première, l'interdiction pour la génération de l'Exode de rentrer en terre d'Israël est une sorte de faute originelle : puisque les Israélites ont pleuré en vain un 9 av, Dieu leur promet de leur donner une raison valable de pleurer désormais à chaque année!
Trois d’entre elles sont des événements historiques du 1er et 2e s. de notre ère.
À partir du moyen âge, le jeûne s’est enrichi de la mémoire de toute une série d’événements historiques successifs ayant eu de graves conséquences pour de nombreuses communautés juives et réputés avoir également eu lieu le 9 Av : l’appel à la première croisade (1095), l’autodafé du Talmud à Paris (1242), les expulsions successives des juifs d’Angleterre (1290), de France (1306) et d’Espagne (1492), le déclenchement de la Première guerre mondiale (1914) ou encore le début des déportations au ghetto de Varsovie (1942).
À travers les vicissitudes de l'histoire, la prière continue,
La prière est grosse des espérances d'un peuple marqué par les servitudes : les Juifs demandent à Dieu de libérer tous ceux qui sont retenus captifs.
« Nos frères, toute la maison d'Israël, qui sont en détresse et captifs, qui errent sur mer et sur terre – que Dieu ait pitié d'eux et les fasse passer de la détresse au réconfort, des ténèbres à la lumière, de l'esclavage à la rédemption, maintenant, vite et bientôt. »