Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Quand je revins chez moi et que ma femme Anne et mon fils Tobie me furent rendus
à la fête du cinquantième jour, sanctifié à la fin des sept semaines, il y eut chez moi un beau festin et je me mis à table pour manger.
1 Alors après cela, comme c'était le jour de la fête du Seigneur
et qu'un grand repas avait été préparé dans la maison de Tobie
1 ...
2 Ayant aperçu beaucoup d'aliments, je dis alors à mon fils :
— Va et amène moi celui que tu trouves indigent parmi nos frères, qui se souvienne du Seigneur :
tu vois, je t'attends.
2 il dit à son fils : — Va et amène quelques hommes de notre tribu, craignant Dieu, et qu’ils mangent avec nous.
2 ...
3 En rentrant il dit : — Père, un homme de notre peuple gît étranglé sur la place.
3 Et comme il était parti, à son retour il lui annonça qu’un des fils d’Israël, assassiné, gisait dans la rue
et se levant aussitôt de table et, laissant là le repas sans avoir rien mangé, arriva au cadavre
3 ...
4 Et moi avant que je me mette à manger, je m'élançai et je l'emportai dans la maison pour le garder jusqu'au coucher du soleil.
4 et le prenant, il le ramena secrètement dans sa maison
afin de l’inhumer avec précaution après le coucher du soleil.
4 ...
5 Et m'en étant retourné, je me lavai, et je pris mon repas dans la tristesse.
5 et lorsqu’il l’eut caché, il prit son repas avec larmes et tremblement
5 ...
6 Et je me souvins de la prophétie d'Amos lorsqu'il a dit :
— Vos fêtes se transformeront en deuil et toutes vos joies en chants de deuil et de lamentations.
6 au souvenir de cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète Amos :
— Vos jours de fêtes seront changés en gémissements et en deuil.
6 ...
7 Et lorsque le soleil fut couché, je partis et ayant creusé une fosse, je l'inhumai.
7 Puis, quand le soleil fut couché, il sortit et l'enselevit.
7 ...
8 Et mes voisins me raillèrent en disant :
Il ne craint donc plus d'être tué pour cette action ?
Il s'était déjà enfui et voici qu'il enterre à nouveau les morts.
8 Alors tous ses proches le blâmaient en disant :
— On a déjà ordonné de te faire mourir pour ce sujet, et à peine as-tu échappé à cet arrêt de mort
qu'à nouveau tu ensevelis les morts !
8 ...
9 Et cette nuit même, je terminai la sépulture et comme j'étais souillé, je me couchai contre le mur de la cour, et mon visage était découvert.
9 Mais Tobie, craignant plus Dieu que le roi
enlevait les corps de ceux qui avaient été tués et les cachait dans sa maison
tandis qu'il les inhumait au milieu de la nuit.
9 ...
10 Et je ne savais pas qu'il y avait des moineaux dans le mur, et comme mes yeux étaient ouverts, les moineaux firent tomber sur mes yeux leur fiente chaude et des taies apparurent sur mes yeux.
Et je me rendis auprès de médecins, et ils ne me servirent à rien. Mais Achiachare me nourrit jusqu'à ce que je partisse pour l'Elymaïs.
10 Et un jour, fatigué par le don de sépulture, rentrant chez lui, il se jeta au pied de la muraille et s’endormit.
10 ...
11 Cependant ma femme tissait la laine dans les gynécées.
11 Pendant qu’il dormait, il tomba d’un nid d’hirondelles de la fiente chaude sur ses yeux et il devint aveugle.
11 ...
12 Et elle envoya son travail aux maîtres, qui en retour lui donnèrent un salaire en lui ajoutant en plus un chevreau.
12 Mais Dieu permit que cette épreuve lui arrivât afin que sa patience
comme celle du saint homme Job, fût donnée en exemple à la postérité.
12 ...
13 Or, quand elle revint vers moi, il commença à crier.
Je lui dis ensuite : D'où vient le chevreau ? N'est-il pas volé ? Rends-le à ses maîtres.
Car il n'est pas juste de manger ce qui est volé.
13 Car, comme il avait toujours craint Dieu dès son enfance et observé ses commandements
il ne s’attrista pas contre Dieu de ce que le malheur de la cécité l’avait atteint.
13 ...
14 Et elle répondit : — On me l'a donné en plus de mon salaire. Et je ne la crus pas, et je lui dis de la rapporter aux maîtres et j'eus honte d'elle.
Mais elle reprit en me disant : — Où sont tes aumônes et tes œuvres de justice ? Voici qu'elles se révèlent toutes en toi !
14 Mais il resta inébranlable dans la crainte de Dieu, lui rendant grâces tous les jours de sa vie.
14 ...
15 Ø
15 De même que les chefs de tribu insultaient le bienheureux Job, ainsi ses parents et ses amis raillaient sa conduite en disant :
15 ...
16 Ø
16 — Qu’est devenue ton espérance, pour laquelle tu faisais des aumônes et des sépultures aux morts ?
16 ...
1,1–10,1 Va! Tobie... Oratorio de Charles Gounod
Introduit par des harmonies cristallines et alertes des bois, le récitatif de l’Ange — presque un arioso qui pourrait être celui d’un Page d’opéra — annonce au vieux Tobie que son fils va lui rendre la vue et, comme il sent quelque défiance, Raphaël insiste : « Quand c’est Dieu qui promet le doute est-il permis ? » avant de se lancer dans un air presque galant de ton, avec des arabesques de violons rebondissant sur le soutien des cors : « Va ! Tobie et sois sans crainte ». Tobie y répond symétriquement puis le père, la mère, le fils et l’ange se rassemblent pour une nouvelle reprise.
(France Musique © 2018)