La Bible en ses Traditions

Tobie 2,1–10

G
V
S

Quand je revins chez moi et que ma femme Anne et mon fils Tobie me furent rendus

à la fête du cinquantième jour, sanctifié à la fin des sept semaines, il y eut chez moi un beau festin et je me mis à table pour manger.

Alors après cela, comme c'était le jour de la fête du Seigneur

et qu'un grand repas avait été préparé dans la maison de Tobie

...

Ayant aperçu beaucoup d'aliments, je dis alors à mon fils :

— Va et amène moi celui que tu trouves indigent parmi nos frères, qui se souvienne du Seigneur : 

tu vois, je t'attends.

il dit à son fils : — Va et amène quelques hommes de notre tribu, craignant Dieu, et qu’ils mangent avec nous.

...

En rentrant il dit : — Père, un homme de notre peuple gît étranglé sur la place.

Et comme il était parti, à son retour il lui annonça qu’un des fils d’Israël, assassiné, gisait dans la rue

et se levant aussitôt de table et, laissant là le repas sans avoir rien mangé, arriva au cadavre

...

Et moi avant que je me mette à manger, je m'élançai et je l'emportai dans la maison pour le garder jusqu'au coucher du soleil.

et le prenant, il le ramena secrètement dans sa maison

afin de l’inhumer avec précaution après le coucher du soleil.

...

Et m'en étant retourné, je me lavai, et je pris mon repas dans la tristesse.

et lorsqu’il l’eut caché, il prit son repas avec larmes et tremblement

...

Et je me souvins de la prophétie d'Amos lorsqu'il a dit :

— Vos fêtes se transformeront en deuil et toutes vos joies en chants de deuil et de lamentations. 

au souvenir de cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète Amos :

— Vos jours de fêtes seront changés en gémissements et en deuil. 

...

Et lorsque le soleil fut couché, je partis et ayant creusé une fosse, je l'inhumai.

Puis, quand le soleil fut couché, il sortit et l'enselevit.

...

Et mes voisins me raillèrent en disant :

Il ne craint donc plus d'être tué pour cette action ?

Il s'était déjà enfui et voici qu'il enterre à nouveau les morts.

Alors tous ses proches le blâmaient en disant :

— On a déjà ordonné de te faire mourir pour ce sujet, et à peine as-tu échappé à cet arrêt de mort

qu'à nouveau tu ensevelis les morts ! 

...

Et cette nuit même, je terminai la sépulture et comme j'étais souillé, je me couchai contre le mur de la cour, et mon visage était découvert.

Mais Tobie, craignant plus Dieu que le roi

enlevait les corps de ceux qui avaient été tués et les cachait dans sa maison

tandis qu'il les inhumait au milieu de la nuit.

...

10 Et je ne savais pas qu'il y avait des moineaux dans le mur, et comme mes yeux étaient ouverts, les moineaux firent tomber sur mes yeux leur fiente chaude et des taies apparurent sur mes yeux.

Et je me rendis auprès de médecins, et ils ne me servirent à rien. Mais Achiachare me nourrit jusqu'à ce que je partisse pour l'Elymaïs.

10 Et un jour, fatigué par le don de sépulture, rentrant chez lui, il se jeta au pied de la muraille et s’endormit.  

10 ...

Réception

Musique

1,1–10,1 Va! Tobie... Oratorio de Charles Gounod

19e s.

Charles Gounod (1818-1893), Tobie, quatuor "Par la main de ce fils", 1854

Jesko Sirvend (dir.), Jodie Devos, Kate Aldrich

© License YouTube Standard→, Tb 1,1-10,1

Composition

Introduit par des harmonies cristallines et alertes des bois, le récitatif de l’Ange — presque un arioso qui pourrait être celui d’un Page d’opéra — annonce au vieux Tobie que son fils va lui rendre la vue et, comme il sent quelque défiance, Raphaël insiste : « Quand c’est Dieu qui promet le doute est-il permis ? » avant de se lancer dans un air presque galant de ton, avec des arabesques de violons rebondissant sur le soutien des cors : « Va ! Tobie et sois sans crainte ». Tobie y répond symétriquement puis le père, la mère, le fils et l’ange se rassemblent pour une nouvelle reprise.

(France Musique © 2018)