La Bible en ses Traditions

Sagesse 14,11–16

G V
S

11 C’est pourquoi aussi il y aura une visite parmi

Vn'y aura pas de visite pour les idoles des nations

parce que, dans la création

Vcréatures de Dieu, elles sont devenues une abomination

un scandale

Vune tentation pour les âmes des hommes

un piège

Vune ratière pour les pieds des insensés.

11 ...

12 L'idée

VLa recherche des idoles fut le commencement de la fornication

et leur invention la corruption de la vie.

12 ...

13 Il n’y en avait pas à l’origine et il n’y en aura pas toujours.

13 ...

G
V
S

14 C’est par la vanité des hommes qu'elles sont entrées dans l'univers

et c'est pourquoi leur fin prompte est arrêtée.

14 C’est la vanité des hommes qui est venue dans le cercle des terres

aussi leur fin prompte est arrêtée.

14 ...

15 Car un père accablé par un deuil prématurée

ayant fait l’image d’un enfant qui a été trop vite enlevé

et cet homme alors mort

il l'honore maintenant comme un dieu

et il transmet parmi ses serviteurs des mystères et des rites.

15 Car un père accablé par un deuil amer

ayant fait l’image d’un fils qui lui a été trop vite enlevé

et cet homme qui était alors mort

maintenant pour autant il commença à l'honorer comme un dieu

et il établit parmi ses serviteurs des rites et des sacrifices.

15 ...

16 Puis s’affermissant avec le temps

cette coutume impie fut observée comme une loi

16  Puis le temps intervenant

la coutume inique grandissant

cette erreur fut observée comme une loi

16 ...

Contexte

Milieux de vie

14,1–15,19 RELIGION Idoles dans la Mésopotamie ancienne

Chalcolithique

Anonyme, idole aux yeux (sculpture sur albâtre de gypse, ca. 3700–3500 av. J.-C., Uruk moyen : idole ? offrande ?) 6.5 x 4.2 x 0.6 cm, Tell Brak, Syrie

Met Fifth Avenue, Gallery 402

Public Domain © Metropolitan Museum→, New York

Des milliers de figurines de ce type, connu sous le nom d'« idole aux yeux », en pierre avec des yeux incisés, ont été découvertes à Tell Brak, dans un bâtiment qui s'appelle maintenant le Temple de l'œil. Elles y ont probablement été dédiées comme offrandes. Beaucoup sont incisées avec plusieurs jeux d'yeux, d'autres avec des bijoux, et d'autres encore avec des représentations d'enfants — des yeux et un corps plus petits gravés sur le corps de la plus grande idole.

Ces grands yeux témoigneraient de l'attention portée aux dieux dans une grande partie de l'art mésopotamien et cependant « elles ont des yeux et ne voient pas... » (Ps 115,5-6). 

L'identification de ces figures reste l'objet de débats : certains archéologues voient dans de telles statuettes non des objets rituels mais... des poids étalonnés ou des poids de métiers à tisser, voire des chenets qui auraient été disposés autour d'un foyer. 

Domaine akkadien

Anonyme, Stèle de victoire de Narâm-Sin, roi d'Akkad (calcaire gréseux, ca. 2350-2000 av. J.-C.), 200 x 105 cm

Musée du Louvre→, département des antiquités orientales

© CC BY-SA 3.0 FR→

Le roi Narâm-Sin, victorieux, représenté au sommet de la stèle, en héros deux fois plus grand que les autres humains, coiffé d'une tiare à corne : peut-être ici pour la première fois dans l'art, un homme est élevé au statut divin ? Cette stèle nous ferait ainsi assister presque en direct à la « naissance » de l'idololâtrie visuelle d'un être humain.

L'histoire de l'art reconnaît également dans cette stèle le premier exemple connu de l’introduction du paysage : une montagne dans le monde, des arbres et des disques mi-étoiles/mi-soleil qui sont peut-être une représentation des dieux.

Domaine paléo-babylonien

La plaque Burney, appelée aussi La Reine de la Nuit, est un relief en terre cuite daté de la période paléo-babylonienne (sous le règne du roi Hammurabi).

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite, découverte à Babylone, ca.1800-1750 av. J.-C.), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY 2.5→

Une femme nue portant une coiffe à cornes tient un bâton et un anneau de justice. Il s'agit peut-être de la déesse Ishtar, de la déesse Ereshkigal ou de la démone Lilith. Les orbites aujourd'hui vides étaient sans doute garnies de pierres semi-précieuses ou de verreries imitant la transparence des yeux : même alors, elle eut « des yeux et ne vit pas » (Ps 115,5-6)

Les chromatismes reconstitués suggèrent le pouvoir de fascination qu'exerçaient de telles figures :

Anonyme, Reine de la nuit (terre cuite), 49,5 x 37 x 4,8 cm

British Museum→, Londres

© CC BY-SA 2.0 FR→