Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Comme la neige en été et la pluie pendant la moisson, ainsi la gloire ne convient pas à un insensé.
1 ...
2 Comme le passereau qui s’échappe, comme l’hirondelle qui s’envole
ainsi la malédiction sans cause n’atteint pas.
2 ...
2 Comme le passereau qui s’échappe, comme l’hirondelle qui s’envole
ainsi se répand la médisance proférée sans cause contre quelqu'un.
3 Le fouet est pour le cheval, le mors pour l’âne et le bâton pour le dos des insensés
Vimprudents.
3 ...
4 Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur de lui devenir semblable.
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5 Réponds à l’insensé selon sa folie, de peur qu’il ne se regarde comme sage.
5 ...
6 Il se coupe les
Vboite des pieds, il boit la violence,
Vl'iniquité, celui qui envoie des messages par l'entremise d'un insensé.
6 ...
7 Les jambes flageolent sous le boiteux, le proverbe dans la bouche de l’insensé.
7 ...
7 De même que le boiteux a en vain de belles jambes, de même la parabole ne sied pas à la bouche des sots.
8 C’est attacher
Vlancer une pierre à la fronde
Vdans un amas de Mercure que de rendre gloire
Vhonneur à un insensé.
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9 Comme une ronce brandie par
Vépine qui naît dans la main d'un ivrogne, ainsi est un proverbe
Vune parabole dans la bouche des insensés.
9 ...
10 Comme un archer qui blesse tout le monde, ainsi est celui qui prend à gage les insensés et les passants.
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10 Le verdict décide des procédures judiciaires ; qui impose silence au sot apaise les colères.
11 Comme un chien qui retourne à son vomissement, ainsi est un insensé qui revient à sa folie.
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12 Si tu vois un homme qui est sage à ses yeux, il faut plus espérer d’un insensé que de lui.
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13 Le paresseux dit : — Un fauve sur la route, un lion dans les rues.
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14 La porte tourne sur ses gonds, ainsi le paresseux sur sa couche.
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15 Le paresseux met
Vcache sa main dans le plat,
Vsous ses aisselles, il peine à la porter à la bouche.
15 ...
16 Le paresseux est plus sage à ses yeux, que sept conseillers prudents
Vhommes proférant des sentences.
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17 Comme celui qui saisit un chien par les oreilles, tel est le passant Vimpatient qui s’immisce dans la querelle d’autrui.
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18 Comme un furieux
VDe même qu'il est nocif celui qui lance des traits enflammés, des flèches
Vlances et des flèches et la mort
18 ...
19 ainsi est un homme qui a trompé
nuit à son prochain et qui dit Vlorsqu'on l'a pris : — Est-ce que je ne plaisantais pas ?
V— Je l'ai fait par jeu !
19 ...
20 Faute de bois, le feu s’éteint ; faute de délateur, la querelle s’apaise.
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21 Ce que le
MLe charbon donne
Vest à la braise et le bois au feu, ainsi l’homme querelleur attise la querelle.
21 ...
22 Les paroles du délateur sont comme des friandises,
Vparaissent simples, elles descendent jusqu’au fond des entrailles.
22 ...
23 De scories d’argent appliquées sur un vase de terre, telles sont les lèvres brûlantes avec un cœur mauvais.
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23 De même que tu voudrais orner un vase de terre avec de l'argent impur, de même des lèvres superbes associées à un cœur mauvais.
24 Celui qui hait se déguise par ses lèvres, il met au dedans de lui la perfidie.
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24 L'ennemi se reconnaît à ses lèvres, lorsqu'il médite dans son cœur la tromperie.
25 Quand il adoucit sa voix,
Vparle d'un ton humble, ne te fie pas à lui car il a sept abominations dans son cœur.
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26 Sa haine peut bien se cacher sous la dissimulation,
VCelui qui hait en secret, sa méchanceté se révélera dans l’assemblée.
26 ...
27 Celui qui creuse une fosse y tombe ; la pierre revient sur celui qui la roule.
27 ...
28 La langue fausse hait ceux qu’elle blesse
Vn'aime pas la vérité ; la bouche aguicheuse
Vséductrice cause la ruine.
28 ...
8a Mercure (V) Inculturation et génie de Jérôme : Interpretatio romana Dans la Vulgate, la présence de personnages issus de la mythologie gréco-romaine tels qu’Adonis (Ez 8,14), Priape (1R 15,13 ; 2Ch 15,16) et Mercure (Pr 26,8) est remarquable. Ces figures ne sont pas issues du texte hébreu traduit par Jérôme, mais constituent des choix de traduction s’inscrivant dans ce qu'on a coutume d’appeler l’« interpretatio romana ». Cette pratique consiste à assimiler des divinités étrangères à celles de Rome, associant par exemple des dieux grecs à leurs équivalents romains (Zeus à Jupiter, Héra à Junon, Poséidon à Neptune, etc.).
Suivant ce principe ici en Pr 26,8, Jérôme traduit l’hébreu bᵉmargēmâ par Mercure. Par ailleurs, il procède par étoffement paraphrastique rendant l’hébreu :
par :
Bien que tous deux semblent saugrenus (puisqu’une pierre liée à une fronde ne peut être ni lancée ni atteindre son but et qu’honorer Mercure c’est rendre hommage à une idole), Jérôme choisit la piété romaine dont l’amas de Mercure renvoie au « tas de cailloux aux pieds des Hermès de carrefour, où chaque passant jetait une pierre en son honneur » (→ 44). Cette pratique remonterait à l'épisode mythologique où les dieux de l'Olympe absolvent Mercure du meurtre d'Argus dont on l'accusait en jetant à ses pieds un caillou blanc. Cette coutume devient dans la littérature latine une expression figurée pour désigner une activité vaine, dérisoire. Dict.
Le choix gréco-romain du culte (poser une pierre devant une statue) et de la divinité (Mercure) n’est pas tant de nature religieuse que didactique. Présenter un culte et une divinité étrangère risquait de perdre le lecteur dans des coutumes et des mœurs étrangers, tandis que l'utilisation d'une expression figurée proprement romaine permettait d'assurer la compréhension de ses contemporains.
En utilisant l'« interpretatio romana » et l'élaboration paraphrastique, Jérôme s'inscrit dans la conception romaine classique de la traduction, notamment celle de Cicéron et d'Horace. Leur principe consiste à éviter la traduction littérale au profit d'une traduction littéraire fondée sur le sens. Cela rappelle les paroles de Jérôme adressées à Sunnia et Frétéla :
Figure inversée d'inculturation romaine : dans le sourire dentu de l'animal mythique, la maladresse du mosaïste « britannique » contemporain de Jérôme traduit naïvement quelque chose de la rapacité impériale.