La Bible en ses Traditions

Judith 15,1–15

G
V
S

Quand ceux qui étaient sous les tentes les entendirent, ils furent hors d'eux-mêmes à cause de ce qui était arrivé.

Lorsque toute l’armée eut appris qu’Holopherne avait eu la tête tranchée,

la raison et la prudence les fuirent,

et, n’écoutant que la peur et l’effroi, ils cherchèrent leur salut dans la fuite.

...

Peur et tremblements s'abattirent sur eux et aucun homme ne resta en place, en face de son voisin

mais se dispersant tous à la fois, ils s'enfuirent sur tous les chemins de la plaine et de la montagne.

De la sorte, nul ne parlait à son voisin,

la tête basse et laissant là tout,

ils évitaient les Hébreux qu’ils avaient entendu venir sur eux en armes,

en s’enfuyant à travers champs et par les sentiers des montagnes.

...

Et ceux qui étaient en poste dans la montagne autour de Béthulie prirent la fuite aussi.

Alors, les enfants d'Israël, chaque homme parmi eux capable de combattre, déferlèrent sur eux.

Les fils d’Israël, les voyant fuir,

descendirent en sonnant de la trompette et en poussant de grands cris derrière eux.

...

Ozias envoya des messages à Bethosmata, Bêbai et Chôbai, à Kôla et dans toute la montagne d'Israël

annonçant l'issue des événements, afin que tous s'élancent à la poursuite des adversaires pour leur anéantissement.

Et comme les Assyriens, non rassemblés, prenaient la fuite en toute hâte,

les fils d’Israël, les poursuivant, réunis en un seul corps,

taillaient en pièces tous ceux qu’ils pouvaient atteindre.

...

Quand les enfants d'Israël les entendirent, tous à la fois ils déferlèrent sur eux et les mirent en pièces jusqu'à Chôba.

De même, ceux de Jérusalem survinrent aussi de toute la montagne

car on leur avait annoncé ce qui était arrivé dans le poste de leurs ennemis.

Ceux de Galaad et de Galilée les prirent en tenaille [leur infligeant] de grandes plaies

jusqu'à ce qu'ils arrivent à Damas et son territoire.

Et Ozias envoya des messages dans toutes les villes et dans toutes les campagnes d’Israël.

...

Quant au reste, ceux qui habitaient Béthulie, ils tombèrent sur le camp d'Assour

le pillèrent et s'enrichirent grandement.

Ainsi chaque région et chaque ville, envoyèrent, en armes, l’élite de leurs jeunes gens après eux,

et ils les poursuivirent avec le glaive dévorant

jusqu’à ce qu'ils arrivent à leur extrême frontière.

...

Les enfants d'Israël, de retour du carnage, se rendirent maîtres du reste

et les villages et les fermes de la montagne s'emparèrent de beaucoup de biens et il y en avait un nombre considérable.

Ceux qui étaient restés à Béthulie

entrèrent dans le camp des Assyriens,

emportèrent le butin que les Assyriens avaient abandonné dans leur fuite,

et en revinrent tout chargés.

...

Et Ioakim le grand-prêtre et le Conseil des Anciens des enfants d'Israël qui habitaient à Jérusalem

vinrent admirer les bienfaits que le Seigneur avait accomplis pour Israël

et voir Judith et échanger avec elle des paroles de paix.

D’autre part, ceux qui, victorieux, retournèrent à Béthulie,

amenèrent avec eux tout ce qui leur avait appartenu,

si bien qu'on ne pouvait dénombrer les bestiaux, les animaux de trait et tout leur bagage,

en sorte que, tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand,

s’enrichirent de leurs dépouilles.

...

Lorsqu'ils entrèrent chez elle, ils la bénirent et lui dirent :

— Tu es l'exaltation de Jérusalem !

Tu es l'orgueil d'Israël !

Tu es la fierté de notre peuple.

Joachim, le grand prêtre, vint de Jérusalem à Béthulie

avec tous ses anciens, pour voir Judith.

...

10 Tu as fait tout cela de ta main, tu as fait le bien en Israël et cela a paru bon à Dieu.

Sois bénie dans les siècles par le Seigneur tout puissant !

Et tout le peuple dit : Qu'il en soit ainsi !

10 Lorsqu’elle sortit à son devant,

tous la bénirent d’une seule voix, en disant :

— Tu es la gloire de Jérusalem !

Tu es la joie d’Israël !

Tu es l’honneur de notre peuple.

10 ...

11 Tout le peuple pilla le poste pendant trente jours et on donna à Judith la tente d'Holopherne

avec l'argenterie, les lits, les bassins et tous ses biens.

Les ayant pris, elle chargea elle-même sa mule, attela ses chariots et les entassa dessus.

11 Car tu as agi virilement, et ton cœur a été fort.

Parce que tu as aimé la chasteté

et que, après ton mari, tu n’en as pas connu un autre,

la main du Seigneur t’a revêtue de force,

et tu seras bénie éternellement.

11 ...

G
V

12 Les femmes d’Israël accoururent toutes pour voir Judith et la bénir.

Certaines d’entre elles formèrent un chœur pour elle.

Elle-même prit des thyrses dans ses mains et les distribua aux femmes de son cortège.

12 Tout le peuple répondit : — Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il !  

G
V
S

13 Elle-même et ses compagnes se couronnèrent d’olivier. Judith marchait en tête de tout le peuple, menant le chœur de toutes les femmes.

Tous les hommes d’Israël l’accompagnaient, en armes et avec des couronnes, des hymnes plein la bouche.

13 Trente jours suffirent à peine au peuple d’Israël pour recueillir les dépouilles des Assyriens.  

13 ...

14 Et Judith entonna ce chant d'action de grâces au milieu de tout Israël

et tout le peuple reprit ce chant.

14 Tout ce qu’on reconnut avoir appartenu en propre à Holopherne,

l’or et l’argent, les vêtements, les pierres précieuses et tous les objets divers,

on le donna à Judith, et tout cela lui fut abandonné par le peuple.

14 ...

15 Ø

15 Et tout le peuple se réjouit, avec les femmes, les jeunes filles et les jeunes gens, au son des orgues et des cithares.

15 ...

Texte

Procédés littéraires

6 glaive dévorant  FRANÇAIS BIBLIQUE L’expression latine « in ore gladii », traduit l’expression hébraïque lepî-hereb.

  • En hébreu, le est lexicalisé en préposition, signifiant selon, par. lepî-hereb signifie donc au moyen de l'épée, ou au fil de l'épée.
  • V, à l'instar d'Aquila, transpose littéralement, réactivant ainsi l'étymologie de la préposition. En effet, pe désigne la bouche, orifice qui donne accès à l’intérieur du corps ; par métaphore toute ouverture : le monde souterrain, une grotte, un puits ;  et par métonymie, une rive, ou un bord.
  • Si cette locution est complètement lexicalisée en hébreu, elle ne l’est pas en latin, où elle demeure inusitée et marginale, exception faite de saint Jérôme. Pour conserver quelque chose de la bouche à laquelle semble tenir le traducteur latin, nous rendons l'expression par « glaive dévorant ».

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