La Bible en ses Traditions

Judith 14,1–15,7

G
V
S

Judith leur dit :

— Écoutez moi donc, frères, prenez cette tête et suspendez-la aux créneaux de nos remparts.

Alors Judith dit à tout le peuple :

— Écoutez-moi, mes frères,

suspendez cette tête au haut de nos murailles.

...

Et voici : dès que brillera l'aurore et que sortira le soleil sur la terre

que chacun de vous prenne ses armes et que tout homme vigoureux sorte de la ville.

Vous vous donnerez un guide comme pour descendre vers eux dans la plaine, vers l'avant-garde des fils d'Assour, mais vous ne descendrez pas.

Et ce sera ainsi : quand le soleil sera levé, que chacun prenne ses armes, puis sortez avec impétuosité,

non pour descendre vers le bas, mais comme pour faire une attaque.

...

Ceux-ci, prenant leur armement, regagneront le poste et réveilleront les commandants de l'armée d'Assour.

Ils accourront vers la tente d'Holopherne et ne le trouveront pas. La peur fondra sur eux et ils fuiront devant vous.

Il faudra alors que les avant-postes s’enfuient vers leur général, afin de le réveiller pour le combat.

...

Et vous ainsi que tous ceux qui habitent le territoire d'Israël, les suivant de près, abattez-les sur leurs chemins.

Et lorsque leurs chefs auront couru à la tente d’Holopherne

et qu’ils l'auront trouvé décapité, baigné dans son sang,

l’épouvante tombera sur eux.

...

Mais avant de faire cela, appelez-moi Achiôr l'Ammonite

pour qu'en voyant il reconnaisse celui qui a méprisé la maison d'Israël et qui l'a envoyé lui-même à nous comme à la mort.

Et lorsque vous les verrez fuir,

allez hardiment à leur poursuite,

car le Seigneur les écrasera sous vos pieds.

...

Ils appelèrent Achiôr de la maison d'Ozias, et quand il arriva et vit la tête d'Holopherne dans la main d'un homme dans l'assemblée du peuple

il tomba face contre terre et eut le souffle coupé.

Alors Ahior, voyant la puissance qu’exerçait le Dieu d’Israël,

abandonnant le culte des nations, crut en Dieu,

circoncit la chair de son prépuce,

et fut incorporé au peuple d’Israël,

ainsi que toute la descendance de sa race, jusqu’au temps présent.

...

Quand ils le relevèrent, il tomba aux pieds de Judith et se prosterna devant elle et dit :

— Tu es bénie en toute maison de Juda et chez tout peuple.

Quiconque entendra ton nom sera saisi de trouble.

Or bientôt, quand le jour parut,

ils suspendirent en haut des murailles la tête d’Holopherne,

chaque homme prit ses armes,

et ils sortirent avec un grand tumulte et de grands cris.

...

Maintenant annonce-moi ce que tu as fait en ces jours.

Judith lui raconta, au milieu du peuple, tout ce qu'elle avait accompli, depuis le jour où elle était sortie jusqu'au moment où elle leur parlait.

Les avant-postes, s’en étant aperçus, coururent à la tente.

...

Quand elle eut terminé de parler, le peuple poussa de grands cris et fit entendre un cri de joie dans leur ville.

Ceux qui étaient dans la tente, venant et faisant du bruit à la porte de la chambre

pour l’éveiller provoquèrent à dessein du tumulte

afin qu’Holopherne fût tiré de son sommeil non par ceux qui devaient le réveiller, mais par ceux qui faisaient du bruit.

...

10 En voyant tout ce qu'avait fait le Dieu d'Israël, Achiôr crut en Dieu sans réserve et fit circoncire la chair de son prépuce.

Il fut intégré à la maison d'Israël jusqu'à ce jour.

10 Car personne n’osait, ni en frappant, ni en entrant, ouvrir la porte de la chambre du héros des Assyriens.

10 ...

11 Quand l'aurore se leva, ils suspendirent la tête d'Holopherne aux remparts

chaque homme prit ses armes et ils sortirent en petites unités vers les cols de la montagne.

11 Mais ses généraux, ses commandants

et tous les officiers de l’armée des Assyriens étant venus,

dirent aux chambellans :

11 ...

12 Lorsqu'ils les virent, les fils d'Assour envoyèrent prévenir leurs chefs.

Ceux-ci allèrent aux commandants, aux chiliarques et à tous leurs responsables.

12 — Entrez et éveillez-le,

car les rats sont sortis de leur trou

et ont osé nous provoquer au combat.

12 ...

13 Ils arrivèrent à la tente d'Holopherne et dirent à celui qui était préposé à tous ses biens :

— Réveille donc notre seigneur car les esclaves ont osé descendre sur nous pour la guerre

pour qu'ils soient détruits complètement.

13 Alors, Bagoas, étant entré dans la chambre, s’arrêta devant le rideau, et il frappa des mains,

car il s’imaginait qu'il dormait avec Judith.

13 ...

14 Et Bagôas entra et frappa au rideau de la tente ; il pensait en effet qu'il dormait avec Judith.

14 Mais quand, prêtant l’oreille, il n’entendit aucun mouvement d’un homme couché,

il s’approcha au plus près du rideau

et, l’ayant levé, il aperçut le cadavre d’Holopherne

étendu par terre, sans tête, et baigné dans son sang.

Il jeta un grand cri, en pleurant, et déchira ses vêtements.

14 ...

15 Comme personne ne l'entendit, ayant ouvert, il entra dans la chambre

et le trouva sur le marchepied, étendu mort, et sa tête avait été enlevée.

15 Et, étant entré dans la tente de Judith, il ne la trouva pas.

Il sortit en toute hâte vers le peuple

15 ...

16 Il se mit à crier d'une voix forte avec lamentations, gémissements et grands cris

et il déchira ses vêtements.

16 et dit :

— Une seule femme juive a mis la confusion dans la maison du roi Nabuchodonosor

car voici qu’Holopherne est étendu par terre, et sa tête n’est plus avec lui !

16 ...

17 Il entra dans la tente où séjournait Judith et ne la trouva pas

il se précipita dehors vers la troupe et s'écria :

17 En entendant ces paroles, tous les princes de l’armée des Assyriens

déchirèrent leurs vêtements,

une crainte et une frayeur extrêmes s’emparèrent d’eux,

leurs esprits furent entièrement bouleversés

17 ...

18 — Les esclaves se sont révoltés ! À elle seule, une femme de chez les Hébreux a jeté la honte sur la maison du roi Nabuchodonosor

car voilà Holopherne à terre et sa tête a disparu !

[19] Quand ils entendirent ces paroles, les responsables de l'armée d'Assour déchirèrent leurs tuniques, et leur âme fut prise d'un grand trouble

et leur clameur et leur cri était très grand au milieu du campement.

18 et une clameur indicible retentit au milieu de leur camp.

18 ...

15,1 Quand ceux qui étaient sous les tentes les entendirent, ils furent hors d'eux-mêmes à cause de ce qui était arrivé.

Lorsque toute l’armée eut appris qu’Holopherne avait eu la tête tranchée,

la raison et la prudence les fuirent,

et, n’écoutant que la peur et l’effroi, ils cherchèrent leur salut dans la fuite.

...

15,2 Peur et tremblements s'abattirent sur eux et aucun homme ne resta en place, en face de son voisin

mais se dispersant tous à la fois, ils s'enfuirent sur tous les chemins de la plaine et de la montagne.

De la sorte, nul ne parlait à son voisin,

la tête basse et laissant là tout,

ils évitaient les Hébreux qu’ils avaient entendu venir sur eux en armes,

en s’enfuyant à travers champs et par les sentiers des montagnes.

...

15,3 Et ceux qui étaient en poste dans la montagne autour de Béthulie prirent la fuite aussi.

Alors, les enfants d'Israël, chaque homme parmi eux capable de combattre, déferlèrent sur eux.

Les fils d’Israël, les voyant fuir,

descendirent en sonnant de la trompette et en poussant de grands cris derrière eux.

...

15,4 Ozias envoya des messages à Bethosmata, Bêbai et Chôbai, à Kôla et dans toute la montagne d'Israël

annonçant l'issue des événements, afin que tous s'élancent à la poursuite des adversaires pour leur anéantissement.

Et comme les Assyriens, non rassemblés, prenaient la fuite en toute hâte,

les fils d’Israël, les poursuivant, réunis en un seul corps,

taillaient en pièces tous ceux qu’ils pouvaient atteindre.

...

15,5 Quand les enfants d'Israël les entendirent, tous à la fois ils déferlèrent sur eux et les mirent en pièces jusqu'à Chôba.

De même, ceux de Jérusalem survinrent aussi de toute la montagne

car on leur avait annoncé ce qui était arrivé dans le poste de leurs ennemis.

Ceux de Galaad et de Galilée les prirent en tenaille [leur infligeant] de grandes plaies

jusqu'à ce qu'ils arrivent à Damas et son territoire.

Et Ozias envoya des messages dans toutes les villes et dans toutes les campagnes d’Israël.

...

15,6 Quant au reste, ceux qui habitaient Béthulie, ils tombèrent sur le camp d'Assour

le pillèrent et s'enrichirent grandement.

Ainsi chaque région et chaque ville, envoyèrent, en armes, l’élite de leurs jeunes gens après eux,

et ils les poursuivirent avec le glaive dévorant

jusqu’à ce qu'ils arrivent à leur extrême frontière.

...

15,7 Les enfants d'Israël, de retour du carnage, se rendirent maîtres du reste

et les villages et les fermes de la montagne s'emparèrent de beaucoup de biens et il y en avait un nombre considérable.

Ceux qui étaient restés à Béthulie

entrèrent dans le camp des Assyriens,

emportèrent le butin que les Assyriens avaient abandonné dans leur fuite,

et en revinrent tout chargés.

...

Texte

Procédés littéraires

15,6 glaive dévorant  FRANÇAIS BIBLIQUE L’expression latine « in ore gladii », traduit l’expression hébraïque lepî-hereb.

  • En hébreu, le est lexicalisé en préposition, signifiant selon, par. lepî-hereb signifie donc au moyen de l'épée, ou au fil de l'épée.
  • V, à l'instar d'Aquila, transpose littéralement, réactivant ainsi l'étymologie de la préposition. En effet, pe désigne la bouche, orifice qui donne accès à l’intérieur du corps ; par métaphore toute ouverture : le monde souterrain, une grotte, un puits ;  et par métonymie, une rive, ou un bord.
  • Si cette locution est complètement lexicalisée en hébreu, elle ne l’est pas en latin, où elle demeure inusitée et marginale, exception faite de saint Jérôme. Pour conserver quelque chose de la bouche à laquelle semble tenir le traducteur latin, nous rendons l'expression par « glaive dévorant ».

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