La Bible en ses Traditions

Hébreux 4,14–10,31

Byz V TR Nes
S

14 Ayant donc un grand prêtre

Vpontife éminent qui a pénétré les cieux, Jésus, Fils de Dieu

tenons ferme la confession de foi.

14 ...

15 Nous n’avons pas en effet un grand prêtre

Vpontife incapable de compatir à nos faiblesses

car il a été éprouvé en tout d'une manière semblable, hormis le péché.

15 ...

16 Avançons donc avec assurance vers le trône de la grâce

pour obtenir miséricorde

et trouver la grâce d'un secours opportun.

16 ...

5,1 Tout grand prêtre

Vpontife en effet, pris d’entre les hommes,

est établi pour les hommes dans le service de Dieu,

afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.

...

5,2 Il peut se montrer indulgent

Vcompatir                    envers

Vavec les ignorants et les égarés

puisqu’il est lui-même enveloppé de faiblesse

...

5,3 et qu'il doit, à cause d'elle, offrir des sacrifices pour les péchés

autant pour lui-même

Neslui que pour le peuple.

...

5,4 Et on ne s’attribue pas à soi-même cet honneur ; mais on est appelé par Dieu

comme Aaron.

... 

5,5 C'est ainsi que le Christ non plus ne s’est pas donné lui-même la gloire de devenir grand prêtre

Vpontife

mais c'est celui qui lui a dit :

« — Tu es mon Fils, c'est moi, aujourd’hui, qui t’ai engendré »

...

5,6 comme il dit encore ailleurs :

« — Tu es prêtre pour l'éternité selon l’ordre de Melchisédech

VMelchisédec. »

...

5,7 C’est lui qui, aux jours de sa vie de chair, ayant  offert des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort

avec un cri puissant et des larmes

ayant été exaucé en raison de sa crainte révérentielle

...

5,8  tout Fils qu’il était, il apprit l'obéissance par ce qu'il souffrit

...

5,9 et, parvenu à son accomplissement, il devint, pour tous ceux qui lui obéissent, cause du salut éternel

...

5,10 ayant été proclamé par Dieu grand prêtre

Vpontife « selon l’ordre de Melchisédech

VMelchisédec ».

10 ...

5,11 Sur ce sujet, nous avons bien des choses à dire, et difficiles à expliquer

parce que vous êtes devenus lents à comprendre.

11 ...

5,12 Vous devriez être, depuis le temps, des maîtres

et vous avez encore besoin qu’on vous enseigne

les tout premiers éléments des paroles de Dieu

et vous en êtes venus à avoir besoin de lait, non de nourriture solide.

12 ...

5,13 En effet, quiconque en est encore au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice

car c’est un enfant.

13 ...

5,14 Mais la nourriture solide est pour les parfaits,

eux qui, par la pratique, ont les sens exercés au discernement du bien et du mal.

14 ...

6,1 C’est pourquoi, laissant l’enseignement initial sur le Christ, portons-nous vers ce qui est parfait

sans poser de nouveau le fondement du repentir des œuvres mortes

et de la foi en Dieu

...

6,2 de la doctrine des baptêmes

et de l'imposition des mains

de la résurrection des morts

et du jugement éternel :

...

6,3  nous allons le faire, si du moins Dieu le permet.

...

6,4 Il est impossible, en effet, pour ceux qui ont été une fois illuminés

qui ont goûté au don céleste

qui ont eu part à l'Esprit Saint

...

6,5 qui ont Végalement goûté la belle parole

Vle bon verbe de Dieu

et les forces du monde

Vvertus du siècle à venir

...

6,6 et qui sont tombés

d'être rénovés une seconde fois pour le repentir

Ven vue de la pénitence

alors que, pour leur compte, ils crucifient une seconde fois le Fils de Dieu et l'exposent aux injures.

Vl'exposent aux injures.

...

6,7 Lorsqu’une terre boit les fréquentes pluies qui tombent sur elle

et produit une végétation utile à ceux pour qui on la cultive

Vqui la cultivent

elle reçoit de Dieu sa part de bénédiction

...

6,8 mais produit-elle épines et chardons, elle est réprouvée et proche de la malédiction :

sa consommation sera la combustion !

...

Byz TR Nes
V
S

6,9  Quant à vous, bien-aimés, nous sommes convaincus

bien que nous parlions ainsi

que vous êtes dans une situation meilleure et plus favorable à votre salut.

Mais nous nous promettons de vous, très chers, des choses meilleures et qui vous rapprochent davantage du salut,

quoique nous parlions ainsi.

...

Byz V TR Nes
S

6,10 Car Dieu n’est pas injuste

pour oublier votre œuvre

et le labeur de la charité que vous avez montrée

V Neset la charité que vous avez montrée en son nom

ayant servi les saints et en les servant encore.

10 ...

6,11 Mais nous désirons que chacun de vous montre le même empressement

jusqu’à la fin pour que votre espérance soit complète

11 ...

6,12 en sorte que vous ne deveniez pas indolents

mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et la patience, héritent

Vhériteront  des promesses.

12 ....

6,13 Car faisant promesse à Abraham Dieu,

comme il n'avait personne de plus grand par qui jurer,

jura par lui-même

13 ...

6,14 disant :

« — Oui, je te bénirai en te bénissant

et je te multiplierai en te multipliant ! »

14 ...

6,15 et ainsi, ayant patiemment attendu, il obtint ce qui avait été promis.

15 ...

6,16 Certes les

V NesLes hommes jurent, en effet, par un plus grand qu’eux

et de toute contestation entre eux la fin se trouve dans la confirmation du serment : 

16 ...

6,17 aussi Dieu, voulant montrer davantage aux héritiers de la promesse l’immutabilité de son dessein,

fit-il intervenir le serment

17 ...

6,18 afin que par deux réalités immuables

par lesquelles il est impossible que Dieu mente

nous ayons le plus puissant réconfort, nous qui avons trouvé refuge dans le fait de tenir

Ven tenant ferme l’espérance qui nous est proposée.

18 ...

6,19 Nous la gardons comme une ancre de l’âme, sûre et ferme 

et qui pénètre jusqu'au-delà

Vjusqu’à l'intérieur du voile

19 ...

6,20 là où Jésus est entré pour nous en précurseur

devenu grand prêtre

Vpontife pour l'éternité selon l’ordre de Melchisédech

VMelchisédec.

20 ... 

7,1 Ce Melchisédech

VMelchisédec, roi de Salem

prêtre du Dieu Très-haut

qui alla au-devant d’Abraham à son retour de la défaite des rois

et qui le bénit

...

7,2 et à qui Abraham remit la dîme de tout, 

dont le nom d’abord se traduit « roi de justice »

et ensuite aussi « roi de Salem », c’est-à-dire « roi de paix »

...

7,3 sans père

sans mère

sans généalogie

qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie

ce Melchisédech, assimilé au Fils de Dieu demeure prêtre à perpétuité.

...

7,4 Contemplez

VConsidérez combien il est grand, celui à qui Abraham a donné la  dîme de la meilleure part du butin, lui, le patriarche !

...

7,5 Ceux des fils de Lévi qui reçoivent le sacerdoce

ont l’ordre, selon la Loi, de lever la dîme sur le peuple

c’est-à-dire sur leurs frères

qui sont pourtant sortis des reins d’Abraham

...

7,6  mais lui dont la génération n'est pas comptée parmi eux

a levé la dîme sur Abraham

et il a béni celui qui avait les promesses.

...

7,7 Or, sans conteste

c'est l’inférieur qui est béni par le supérieur.

...

7,8 Et ici, ceux qui perçoivent les dîmes sont des mortels

mais là c’est quelqu'un dont on atteste qu’il vit.

...

7,9 Et pour ainsi dire

en la personne d'Abraham, même Lévi, qui perçoit les dîmes, a été soumis à la dîme.  

...

7,10 Car il était encore dans les reins de son aïeul lorsque Melchisédech

VMelchisédec vint à sa rencontre.

10 ...

7,11 Si donc le parfait accomplissement avait été atteint par le sacerdoce lévitique,

car c’est sur lui que se fonde la Loi ayant été donnée

V Nesdonnée au peuple,

quel besoin encore que se lève un autre prêtre « selon l’ordre de Melchisédech

VMelchisédec »,

au lieu de le dire « selon l'ordre d’Aaron » ?

11 ...

7,12 Car une fois changé le sacerdoce

nécessairement se produit aussi un changement de loi.

12 ...

7,13 De fait, celui dont ces choses sont dites appartient à une autre tribu

dont aucun membre n’a été affecté au service de l’autel.

13 ...

7,14 Il est notoire, en effet, que notre Seigneur est issu de Juda

tribu dont Moïse n’a rien dit à propos de la prêtrise.

V Nesdu sacerdoce.

14 ...

7,15 Cela devient encore plus évident

si, à la ressemblance de Melchisédech, se lève un autre prêtre

15 ...

7,16 qui l'est devenu, non selon la loi d'une prescription charnelle

mais selon la puissance d’une vie indestructible.

16 ...

7,17 Il [l'] a en effet attesté :

V NesIl est en effet attesté :

« — Tu es prêtre pour l'éternité selon l’ordre de Melchisédech

VMelchisédec. » 

17 ...

7,18 Ainsi survient, d'une part, l'abrogation de la prescription antérieure

en raison de sa faiblesse et de son inutilité

18 ...

7,19 car la Loi n’a rien amené à la perfection

et, d'autre part, l'introduction d'une espérance meilleure

par laquelle nous approchons de Dieu.

19 ...

7,20 Et pour autant que [cela ne s’est pas fait]

Vce n’est pas                      sans serment

car ceux-là sont devenus prêtres sans serment

20 ...

7,21 mais lui, c'est avec serment, par celui qui lui a dit :

« — Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira pas : — Tu es prêtre pour l'éternité selon l’ordre de Melchisédech »

V Nes— Tu es prêtre pour l'éternité »

21 ...

7,22 pour autant donc, c'est d'une meilleure alliance que Jésus est devenu

Nesest aussi devenu garant.

22 ...

7,23 De plus, ceux-là sont devenus prêtres en grand nombre

parce que la mort les empêchait de durer ;

23 ...

7,24 mais lui, parce qu’il demeure pour l'éternité

possède un sacerdoce intransmissible

Vsempiternel.

24 ...

7,25 En conséquence, il peut sauver définitivement ceux qui par lui s’approchent de Dieu 

puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

25 ...

7,26 Tel est

NesTel est aussi en effet le grand prêtre

Vpontife qui nous convenait :

saint, innocent, sans souillure,

séparé des pécheurs

et élevé au-dessus des cieux,

26 ...

7,27 qui n’a pas besoin comme les grands prêtres

d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés,

ensuite pour ceux du peuple,

car cela, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.

27 ...

7,28 La Loi, en effet, établit pour prêtres des hommes sujets à la faiblesse

mais la parole du serment qui intervient après la Loi

établit un Fils arrivé au parfait accomplissement

Vparfait                                             pour l'éternité.

28 ...

8,1 Or, point capital en

Vsur ce qui vient d'être dit,  

un tel grand prêtre

Vpontife, nous l'avons :

il s’est assis à la droite du trône de la Majesté, dans les cieux

...

8,2  ministre du sanctuaire

Vdes choses saintes et de la tente

Vdu tabernacle véritable

celle qu'a dressée

Vcelui qu'a planté le Seigneur et non

Nesle Seigneur, non un homme !

...

8,3 En effet, tout grand prêtre

Vpontife est établi pour offrir des dons et des sacrifices ;

 d’où il est nécessaire qu'il ait, lui aussi, quelque chose à offrir.

...

8,4 Si de fait

V Nesdonc il était sur terre il ne serait pas même prêtre

puisqu’il y a

Vaurait des prêtres

V Neshommes qui offrent

Voffriraient les dons conformément à la Loi ;

...

8,5 ceux-ci rendent un culte à

Vdesservent une copie et une ombre des choses célestes

selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait exécuter la Tente :

Vqu'il fut répondu à Moïse alors qu'il parachevait le  Tabernacle :

« — Vois ! dit-il, tu feras

Vfabrique tout d’après le modèle

Vla copie qui t’a été montré

Vmontrée sur la montagne. »

...

8,6 Or maintenant il a obtenu un ministère d’autant plus élevé

Vmeilleur

qu’il est le médiateur d’une alliance meilleure

Vd’un testament lui aussi meilleur

laquelle se fonde sur

Vparce qu'il est ratifié par  des promesses meilleures.

...

8,7 En vérité, si cette première

Vce premier avait été sans reproche

il n’y aurait pas eu lieu d'en chercher une deuxième ;

Vun second ;

...

8,8 or c’est bien en les blâmant qu'il dit :

« — Voici, des jours viennent, dit le Seigneur 

je conclurai avec

Vje parachèverai pour la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle

Vun testament nouveau 

...

8,9 non pas selon une alliance comme celle

V selon le testament que je fis avec

Vpour leurs pères

au jour où je les pris par la main pour les faire sortir de la terre d’Égypte :

— Puisque ceux-là ne sont pas restés dans mon alliance

Vtestament

moi aussi je les ai négligés, dit le Seigneur. 

...

8,10 Voici l’alliance

VTel sera le testament que j'établirai pour la maison d’Israël après ces jours-là, dit le Seigneur :

en donnant mes loisByz TR Nes, je les inscrirai dans leur pensée

et

Vje les inscrirai même sur leurs cœurs    

et je serai leur Dieu

V Dieu pour eux

et eux seront mon

Vpour moi un peuple ;

10 ...

8,11 et aucun d'eux n’enseignera plus son concitoyen

V TRprochain, ni aucun son frère, disant :

— Connais le Seigneur !

puisque tous me connaîtront

du plus petit d'entre eux

V Nesdepuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux

11 ...

8,12 car je serai indulgent pour leurs iniquités

et de leurs péchés Byz TRet de leurs impiétés je ne me souviendrai plus. »

12 ...

8,13 Or en parlant d'alliance nouvelle

Vdisant « nouveau » il a déclaré vieille la première

Vvieilli le premier,

or ce qui devient ancien et se décatit

est près de disparaître.

Vproche de la fin.

13 ...

9,1 La première alliance aussi avait des règlements cultuels

et un sanctuaire terrestre.

...

9,2 En effet, on a construit une première tente

où se trouvaient les chandeliers, la table et les pains de proposition, qui est appelée « Saint »,

...

9,3 et derrière le second voile, une tente qui est appelée « Saint des Saints »

...

9,4 contenant un encensoir d'or

et l'arche de l'Alliance toute recouverte d'or

dans laquelle se trouvait une urne d’or renfermant la manne

et la verge d’Aaron qui avait fleuri

et les tables de l’Alliance.

...

9,5 Au-dessus étaient des chérubins de gloire, obombrant le propitiatoire.

Mais ce n’est pas ici le lieu de parler de ces choses en détail.

...

9,6 Ces choses étant ainsi disposées

les prêtres entrent en tout temps dans la première tente

lorsqu'ils accomplissent le service du culte

Vdes sacrifices

...

9,7 dans la seconde, en revanche,

une seule fois par an, seul  entre le grand prêtre

Vpontife

et non sans le sang

qu’il offre pour les péchés non intentionnels commis par lui-même ou par le peuple.

Vsa propre ignorance et celle du peuple.

...

Byz TR Nes
V
S

9,8 L' Esprit Saint montre ainsi

que la voie vers le lieu saint n'est pas encore ouverte

tant que la première tente est debout. 

Le Saint-Esprit montre ainsi

que la voie du sanctuaire n'est pas encore ouverte

tant que la première tente est debout.

...

Byz V TR Nes
S

9,9 C’est une parabole pour le

V du  temps présent 

selon laquelle sont offerts  des oblations et des sacrifices

Vdes présents et des victimes   

qui ne peuvent rendre parfait, jusque dans sa conscience, celui qui observe ce culte

...

Byz TR Nes
V
S

9,10  — [prescriptions relatives] seulement aux aliments, aux boissons et aux diverses ablutions,

 Byz TRet ordonnances charnelles imposées seulement jusqu’au temps de la réformation.

10 où il n'est question que de nourritures, de boissons, de divers baptêmes,

et sont des prescriptions selon la chair valables jusqu'au temps de la correction.

10 ...

Byz V TR Nes
S

9,11 Mais le Christ, ayant paru

Vadvenant comme grand prêtre

Vpontife des biens futurs

Nesà venir

à travers une tente plus vaste et plus parfaite, non faite de main d’homme

(c’est-à-dire ne relevant pas de cette création-ci)

11 ...

9,12 et par le sang, non de boucs et de jeunes taureaux

mais par son propre sang, est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire

après avoir acquis une rédemption éternelle.

12 ...

9,13 Car si le sang de taureaux et de boucs

V Nesde boucs et de taureaux

et si la cendre de génisse, dont on asperge ceux qui sont souillés, sanctifient pour la pureté de la chair

13 ...

9,14 combien plus le sang du Christ

qui, par l’Esprit éternel,

VSaint s’est offert lui-même sans tache à Dieu

purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant !

14 ...

9,15 Et voilà pourquoi il est médiateur d’une nouvelle alliance

afin que, sa mort ayant eu lieu

Vétant intervenue 

pour la rédemption des transgressions

Vprévarications commises sous la première alliance

ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel promis.

15 ...

9,16 Car là où il y a un testament

 il est nécessaire que soit constatée

Vqu'intervienne la mort du testateur :

16 ...

9,17 un testament, en effet, n’est ferme qu’en cas de mort

puisqu'il reste sans force tant que vit le testateur.

17 ...

9,18 En conséquence, la première alliance elle-même n’a pas été inaugurée sans effusion de sang.

18 ...

9,19 Moïse, en effet, après avoir proclamé à tout le peuple chaque commandement

Vtous les commandements  selon

Vde la Loi

prit le sang des veaux et des boucs

avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope

puis il aspergea le livre lui-même et tout le peuple

19 ...

9,20 en disant :

« — Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a prescrite pour vous. »

20 ...

9,21  Puis, de la même manière

il aspergea de sang la tente et tous les objets du culte.

21 ...

9,22 Et, selon la Loi, presque tout est purifié par le sang

et sans effusion de sang il n’y a pas de rémission.

22 ...

9,23 Il est donc nécessaire que les copies des réalités célestes soient purifiées par ces rites

mais les réalités célestes elles-mêmes par des sacrifices meilleurs que ceux-là.

23 ...

9,24 Ce n'est pas, en effet, dans un sanctuaire fait de main d’homme

réplique du véritable, que le Christ

VJésus est entré

mais dans le ciel même

pour paraître maintenant devant la face de Dieu en notre faveur.

24 ...

9,25 Et ce n’est pas non plus afin de s’offrir lui-même maintes fois

comme le grand prêtre

Vpontife qui entre chaque année dans le sanctuaire avec un sang étranger ;

25 ...

9,26 autrement il aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation

Vle commencement  du monde ;

mais maintenant il s’est manifesté une seule fois à la fin des âges

pour abolir le péché par son sacrifice.

26 ...

9,27 Et de même qu'il est établi que les hommes meurent une seule fois

après quoi c'est le jugement

27 ...

9,28 de même

Byz V Nesde même aussi le Christ, après s’être offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude

apparaîtra une seconde fois, sans plus de rapport avec le péché, pour donner le salut à ceux qui l’attendent.

28 ...

10,1  Ne possédant, en effet, que l'ombre des biens à venir

non l'image même des réalités

la Loi, avec ces mêmes sacrifices que l’on offre toujours chaque année

ne peut jamais rendre parfaits ceux qui en approchent.

...

10,2 Autrement n’auraient-ils pas cessé d'être offerts

du fait que n’auraient plus aucune conscience  de [leurs] péchés

Vd'aucun péché     ceux qui rendent ce culte,

purifiés une fois pour toutes ?

...

10,3 Alors que

VMais        par ces sacrifices mêmes, on fait mémoire des péchés chaque année :

...

10,4 il est impossible, en effet, par du sang de taureaux et de boucs que soient enlevés les péchés...

...

10,5 C’est pourquoi, entrant dans le monde, il dit :

« — Sacrifice et oblation, tu n'en as pas voulu

mais tu m’as modelé un corps ;

...

10,6 holocaustes et [sacrifices] pour le péché

Ven échange du péché ne t'ont pas plu

...

10,7 alors j’ai dit : — Voici, je viens

(dans le rouleau

Ven tête du livre c'est écrit de moi)

pour faire, ô Dieu, ta volonté ! »

...

Byz TR Nes
V
S

10,8 Il dit tout d'abord :

« — Sacrifice, et offrande,

Nes« — Sacrifices, et offrandes, et holocaustes, et [sacrifices] pour le péché tu n’en as pas voulu

et ils ne t'ont pas plu

c'est bien ce qui est offert selon la Loi. »

Disant ci-dessus : 

« — Que sacrifices, et offrandes, et holocaustes en échange du péché, tu n’en as pas voulu

et que ne t'a pas plu ce qu'on offre selon la Loi. »

...

Byz V TR Nes
S

10,9 Il dit alors :

« — Voici, je viens pour faire, Dieu, ta volonté » :

Nesfaire ta volonté » :

il enlève la première chose pour établir la seconde.

...

10,10 C’est en vertu de cette volonté que nous avons été sanctifiés

par l’offrande

Voblation du corps de Jésus Christ

VJésus-Christ, une fois pour toutes.

10 ...

10,11 Et tandis que tout prêtre se tient chaque jour debout, faisant le service

et offrant plusieurs fois les mêmes sacrifices

qui ne peuvent jamais enlever les péchés

11 ...

Byz S TR Nes
V

10,12 lui, en revanche, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique,

 pour toujours s’est assis à la droite de Dieu,

12 lui, en revanche, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique,

 pour toujours s’est assis à la droite de Dieu,

Byz V TR Nes
S

10,13 attendant désormais que ses ennemis soient mis comme marchepied de

Vescabeau sous ses pieds : 

13 ...

10,14 c'est par une offrande

Voblation unique, en effet, qu'il a rendu parfaits pour toujours ceux qui sont sanctifiés.

14 ...

10,15 C’est ce que nous atteste aussi l’Esprit Saint 

 car après avoir dit à l'avance :

V Nesdit :

15 ...

10,16 « — Voici l’alliance

VTel sera le testament que j'établirai pour eux

après ces jours-là, dit le Seigneur :

je mettrai

Ven donnant mes lois dans leurs cœurs 

et dans leur pensée je les inscrirai 

V dans leur esprit aussi je les inscrirai 

16 ...

10,17 et de leurs péchés et de leurs iniquités je ne me souviendrai plus. »

17 ...

10,18 Or, là où il y a rémission des péchés

il n’y a plus d'offrande

Voblation pour le péché.

18 ...

10,19 Ayant donc, frères, l'assurance d'une voie d'accès au sanctuaire par le sang de Jésus

Vdu Christ

19 ...  

10,20 (voie qu’il a inaugurée pour nous, nouvelle et vivante

à travers le voile, c’est-à-dire sa chair)

20 ...

10,21 et un prêtre éminent établi sur la maison de Dieu,

21 ...

10,22 approchons-nous avec un cœur vrai, dans la plénitude de la foi

le cœur purifié de la mauvaise conscience

et le corps lavé par une eau pure ;

22 ...

10,23 gardons inflexible la profession

Vconfession de notre espérance

 car il est fidèle celui qui a promis.

23 ...

10,24 Faisons attention

VConsidérons-nous  les uns les autres pour nous stimuler à la charité et aux belles

Vbonnes œuvres

24 ...

10,25 ne désertant pas notre assemblée

comme c'est devenu une habitude chez certains,

mais en apportant des encouragements,

et ce, d’autant plus

que vous voyez approcher le jour.

Vaurez vu approcher le jour.

25 ...

10,26 En effet, si nous péchons

Vpour nous qui aurions péché  volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité

il ne reste plus de sacrifice pour les péchés 

26 ...

10,27 mais une terrible attente du jugement

et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les rebelles.

Vennemis.

27 ...

Byz V Nes
S TR

10,28 Quelqu'un violera-t-il la Loi de Moïse ?

Sans

VSans aucune miséricorde il est mis à mort sur la déposition de deux ou trois témoins ; 

28 ...

Byz V TR Nes
S

10,29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne

celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu,

tenu pour profane

Vsouillé le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié

et aura outragé l’Esprit de la grâce ?

29 ...

10,30 Nous le connaissons bien, en effet, celui qui a dit :

« — À moi la vengeance ! C’est moi qui rétribuerai ! Byz TRa dit le Seigneur »

et encore : « — Le Seigneur jugera son peuple » ... 

30 ...

10,31 C'est effrayant de tomber aux mains du Dieu vivant !

31 ...

Réception

Arts visuels

4,12–16 Vivante, en effet, est la parole de Dieu  L'arbre vivant du Christ en croix Reprenant un motif cher à saint Bonaventure, la croix est représentée comme un arbre de vie. Du sommet de la croix jaillit une frondaison au creux de laquelle un pélican donne sa chair en nourriture pour ses oisillons, figurant de manière symbolique le sacrifice du Christ sur la croix pour le salut du monde. Autour de la croix sont disposés des médaillons représentant les prophètes de l'Ancien Testament. Leurs paroles inscrites dans des phylactères forment les branches de l'arbre de la croix. La parole divine manifestée par les prophètes ne reste ainsi pas lettre morte mais, vivante, elle s'accomplit dans la mort salvifique du Christ en croix. 

Taddeo Gaddi (1290-1366), Allégorie de la Croix (fresque, 1333)

Musée Santa Croce, Florence (Italie) © Domaine Public→ 

4,14–5,14 pontife éminent Jésus Christ grand prêtre souverain et éternel Ces deux vitraux anglais forment un beau parallèle entre le premiers grands prêtres, dans la gloire de leurs ornements au moment d'entrer dans le sanctuaire et Jésus, pontife ultime, entré dans le sanctuaire non fait de main d'homme. 

Le grand prêtre en ornements (vitrail)

chapelle de New College, Oxford (Angleterre, Royaume-Uni) © CC BY-NC-ND 2.0→

Le Christ grand prêtre souverain (vitrail), grande fenêtre ouest

cathédrale de Lancaster (Angleterre, Royaume-Uni) © CC-BY-SA-2.0→

5,5–10 pontife Nature et grâce

L'imaginaire de la messe catholique

Le titre de ce tableau rappelle avec une douce ironie le fameux adage attribué à Aristote : « la nature a horreur du vide ». Il est réinterprété en plaçant au milieu d'un fourmillement végétal tropical (la nature) un prêtre en chasuble richement ouvragée (la grâce), représentant le Christ et son sacerdoce. S'il est admis avec saint Thomas que la grâce ne supprime pas la nature, aurait-elle également horreur du vide ?

Aleksandra Kisiel (1993-), Horror vacui (peinture à l'huile), 130 x 100 cm

© Aleksandra Kisiel

6,19s ancre de l’âme Espérance cruciforme

Contemplation

L’ancre, compas et poissons (gravure sur pierre, ca. 200), relevé de Wilpert

catacombe de Domitille, Rome (Italie) © Domaine public→ — Photo : Dr. Ralph F. Wilson

L’ancre est un symbole cher aux Grecs et aux Latins signifiant à la fois l’espoir et la stabilité. Le navire pris dans la tempête aspire à pouvoir jeter l'ancre en sécurité. Le christianisme primitif va reprendre ce thème iconographique et y inscrire la forme de la croix, cette ancre qui est plongée dans l’océan de la mort pour nous faire émerger à l'air libre du salut.

L’idée de dissimuler la croix sous la forme d’une ancre est apparue dès le 2e s. Pour les premiers chrétiens, tout repose sur l’espérance d’accéder à l’au-delà. La lettre aux Hébreux compare explicitement cette vertu théologale à une ancre : « En l’espérance, nous avons pour notre âme comme une ancre sûre et solide, qui pénètre au-delà du voile du Temple, là où Jésus est entré pour nous. » (He 6,19-20)

Cette ancre cruciforme est aussi un hameçon auquel viennent mordre deux poissons représentant les fidèles repêchés par la croix. Cela fait allusion aux paroles du Christ aux pêcheurs qui devinrent ses premiers disciples : « Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Mt 4,18-22). À nous de nous accrocher à l’ancre du salut qui vient nous retirer des profondeurs abyssales de nos peurs et de nos nuits. (Cf. P. J.-M. Nicolas)

7,1–10 assimilé au Fils de Dieu Éternel Melchisédech

Offrandes d'offertoire

Dirk Bouts (1415-1475), La Rencontre d'Abraham et de Melchisedek (huile sur bois, ca. 1464)

Collégiale Saint-Pierre, Louvain (Belgique) © Domaine public→, Gn 14,17-24

Melchisédech (à gauche) recevant les offrandes (« dîme » dans le texte) comme pour une messe semble bel et bien précéder Abraham (à droite) qui fait demi-tour pour le rencontrer. Sur l'espace de la toile, en peinture occidentale, le côté gauche représente le commencement chronologique tandis que la fin se trouve à droite, comme dans la syntaxe. Melchisédech est donc du côté du commencement et de la vie : Abraham, comme tout un chacun, doit se retourner vers cet antitype du Christ pour recevoir la vie.

8,1–13 un tel pontife, nous l'avons Médiateur unique Rappelant la synagogye par sa parure, le Christ en gloire est à la jonction de tout : sur la croix, clef de l'éternité qui ouvre ici la toile en ténèbres ciselant la lumière glorieuse, il est flanqué de Jean, le dernier des prophètes à préparer sa venue, et de saint Vincent Ferrier, le saint prêcheur de l'apocalypse. De la pointe du pied, il effleure le calice de son sang, celui de l' « alliance nouvelle », posé à terre.

Maestro dell Epifania di Fiesole, Christ en croix avec saints Vincent Ferrier, Jean-Baptiste, Marc et Antoine (tempera et huile sur bois, vers 1491-1495), 185 x 203 cm

Museum of Art, Los Angeles, CA (États-Unis) © Domaine Public→

8,1–6 ministère d'autant meilleur Un grand prêtre peut en cacher un autre Ces deux vitraux anglais forment un beau parallèle entre le premiers grands prêtres, dans la gloire de leurs ornements au moment d'entrer dans le sanctuaire et Jésus, pontife ultime, entré dans le sanctuaire non fait de main d'homme. 

Le grand prêtre en ornements (vitrail)

chapelle de New College, Oxford (Angleterre, Royaume-Uni) © CC BY-NC-ND 2.0→

Le Christ grand prêtre souverain (vitrail), grande fenêtre ouest

cathédrale de Lancaster (Angleterre, Royaume-Uni) © CC-BY-SA-2.0→

9,19 Bible hiéroglyphique

Thomas Bewick (1753-1828) et Rowland Hill (1744-1833), New Hieroglyphical Bible (impression au plomb et gravure sur bois, 1794), 14 cm x 9 cm

Thomas Fisher Rare Book Library, Toronto (Canada) © Domaine public

10,1–39 parfaits La charité : théorie et pratique

ALLÉGORIES : CONTEMPLER LA CHARITÉ

Fresque du 13e s.

Giotto di Bondone (1267-1337), Allégorie de la charité (fresque, 1303-1306) 120 x 60 cm

chapelle Scrovegni, église de l'Arena, Padoue (Italie) © Domaine public→

La charité revêt ici les traits d'une figure féminine : couronnée de fleurs en signe de son bonheur terrestre, elle reçoit une bourse des mains de Dieu, symbole de la Providence. La corbeille débordante de fruits et de fleurs qu'elle tient dans sa main gauche, ainsi qu'à ses pieds les bourses destinées aux pauvres, montrent sa prodigalité.  

Illustration du 14e s. 

Anonyme, in Manuel des jeux des Échecs, des mérelles et des tables (encre sur parchemin, ca. 1300-1380), manuscrit, fol. 1v

Bibliothèque Nationale de France, Paris © Domaine Public→

Le pélican, dont on pense qu'il nourrit ses petits de sa propre chair, est vite considéré par les Pères de l'Église comme un symbole christique, puisqu'à l'image du pain eucharistique, son corps est donné en nourriture. Augustin d’Hippone Enarr. Ps.101 établit ainsi un parallèle entre le pélican et le Christ dont le sang vivifie les croyants. Dans son hymne « Adoro te devote », Thomas d'Aquin désigne le Christ adoré en la sainte hostie comme le « pie pellicane », le pieux pélican. L'iconographie médiévale reprend à son compte l'oiseau comme allégorie de la charité. 

Peinture du 16e s. 

Lucas Cranach Le Jeune (1515-1586), Charité (huile sur chêne, ca. 1537), 48,5 x 73 cm

 Musée d'art de Hambourg (Allemagne) © Domaine Public→

La nature généreuse et verdoyante de ce tableau délicat évoque l'Âge d'or et le jardin d'Eden : la forêt, loin d'être hostile, offre à la tendresse maternelle un écrin protecteur. Alors qu'elle présente son sein au nourrisson, la Charité, en tenue d'Ève, reçoit des fruits de ses trois autres enfants, illustrant ainsi le cercle vertueux de l'amour, qui ne s'épuise jamais. 

Peinture française du 17e s. 

Philippe de Champaigne (1602-1674), La Charité (huile sur toile, 1635), 157 x 132 cm

Musée des Beaux-Arts de Nancy (France) © CC BY-SA→

Sur fond d'architecture classique, une jeune femme imposante et majestueuse, auréolée du feu de l'amour divin, est accaparée par trois enfants dodus. L'un s'agrippe au sein qu'il tète, un deuxième plonge son regard dans celui de sa mère, tandis que le troisième tend ses bras potelés vers la grenade écorcée qui occupe le centre de la composition. Cette dernière, aux grains rouges et juteux, symbolise le corps et le sang du Christ qui vivifient les croyants. Les grains sont inépuisables, comme l'amour divin. Une symbolique associe leur nombre à celui des commandements du Pentateuque, et ainsi à la perfection de la Loi donnée à Moïse. 

LES ŒUVRES DE MISÉRICORDE : PRATIQUER LA CHARITÉ

Nombre de peintres ont quant à eux fait droit à une charité à pied d'œuvre, par la représentation des sept œuvres de miséricorde, que sont 

  • (1) donner à manger aux affamés,
  • (2) donner à boire à ceux qui ont soif,
  • (3) vêtir ceux qui sont nus,
  • (4) accueillir les étrangers,
  • (5) assister les malades,
  • (6) visiter les prisionniers,
  • (7) ensevelir les morts. 
Polyptique flamand du 16e s.

Maître d'Alkmaar (actif ca. 1490-1524), Les sept œuvres de miséricorde (huile sur bois, 1504), 101 x 54 cm

Rijksmuseum, Amsterdam (Pays-Bas) © Domaine public→

Peinture flamande du 17e s. 

Frans Francken le Jeune (1581-1642), Les sept œuvres de miséricorde (huile sur toile, 1605), 55 x 80 cm

Deutsches Historisches Museum, Berlin (Allemagne) © Domaine Public→

Peinture italienne du 17e s. 

Le Caravage (1600-1604), Les sept œuvres de miséricorde (huile sur toile, 1607), 390 x 260 cm

église Pio Monte della Misericordia, Naples (Italie) © Domaine Public→

Le Caravage, connu pour ses compositions fortes et ses jeux de lumière spectaculaires, parvient ici à illustrer en une seule scène les sept œuvres de miséricorde.

Dans la moitié supérieure de la composition, la Vierge tient l'enfant Jésus dans ses bras : il regarde la terre tendrement, mi-interrogateur, mi-compatissant. Dans un grand froufrou d'ailes et de drapés, deux anges enlacés semblent dégringoler du ciel, comme pour montrer que par les actes de miséricorde des croyants, Dieu se penche sur la terre.

À gauche de la composition, un vieillard passe sa tête à travers les barreaux d'une geôle pour téter le sein tendu d'une jeune femme qui détourne le regard. C'est la scène dite de la « charité romaine », racontée par des auteurs de l'Antiquité classique comme Valère Maxime ou Pline l'Ancien. Une jeune fille du nom de Péro aurait nourri de cette façon son père, Mycon, condamné à mourir de faim en prison. Caravage fait d'une pierre deux coups : cette histoire illustre à la fois le don de nourriture aux affamés et la visite aux prisonniers. 

Derrière, ces deux personnages, un homme en surplis — sans doute un prêtre — tient une torche d'une main, un linceul de l'autre. Aidé d'un autre homme, il semble faire entrer chez lui un cadavre dont on ne voit que les pieds (chose inhabituelle chez Caravage, ils sont propres !), mis en valeur par les jeux de lumière. C'est au commandement « enterrer les morts » qu'obéissent ainsi les deux hommes. 

Au centre du tableau, un jeune homme bien mis regarde avec sollicitude un personnage à demi-nu qui semble mal en point ; il esquisse le geste de déchirer son manteau, faisant écho à un épisode de la vie de saint Martin de Tours. Le Caravage illustre ainsi deux œuvres de miséricorde : visiter les malades et vêtir ceux qui sont nus. 

À droite, au second plan, un homme guide un pèlerin, reconnaissable à son chapeau orné d'une coquille de Compostelle ; on reconnaît ici l'hospitalité due à l'étranger.

Enfin, le dernier personnage buvant dans une mâchoire d'âne évoque un épisode de la vie de Samson (Jg 15), rappelant une dernière œuvre de miséricorde : donner à boire aux assoiffés.