Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Ne possédant, en effet, que l'ombre des biens à venir
non l'image même des réalités
la Loi, avec ces mêmes sacrifices que l’on offre toujours chaque année
ne peut jamais rendre parfaits ceux qui en approchent.
1 ...
2 Autrement n’auraient-ils pas cessé d'être offerts
du fait que n’auraient plus aucune conscience de [leurs] péchés
Vd'aucun péché ceux qui rendent ce culte,
purifiés une fois pour toutes ?
2 ...
3 Alors que
VMais par ces sacrifices mêmes, on fait mémoire des péchés chaque année :
3 ...
4 il est impossible, en effet, par du sang de taureaux et de boucs que soient enlevés les péchés...
4 ...
5 C’est pourquoi, entrant dans le monde, il dit :
« — Sacrifice et oblation, tu n'en as pas voulu
mais tu m’as modelé un corps ;
5 ...
6 holocaustes et [sacrifices] pour le péché
Ven échange du péché ne t'ont pas plu
6 ...
7 alors j’ai dit : — Voici, je viens
(dans le rouleau
Ven tête du livre c'est écrit de moi)
pour faire, ô Dieu, ta volonté ! »
7 ...
8 Il dit tout d'abord :
« — Sacrifice, et offrande,
Nes« — Sacrifices, et offrandes, et holocaustes, et [sacrifices] pour le péché tu n’en as pas voulu
et ils ne t'ont pas plu
c'est bien ce qui est offert selon la Loi. »
8 Disant ci-dessus :
« — Que sacrifices, et offrandes, et holocaustes en échange du péché, tu n’en as pas voulu
et que ne t'a pas plu ce qu'on offre selon la Loi. »
8 ...
9 Il dit alors :
« — Voici, je viens pour faire, Dieu, ta volonté » :
Nesfaire ta volonté » :
il enlève la première chose pour établir la seconde.
9 ...
10 C’est en vertu de cette volonté que nous avons été sanctifiés
par l’offrande
Voblation du corps de Jésus Christ
VJésus-Christ, une fois pour toutes.
10 ...
11 Et tandis que tout prêtre se tient chaque jour debout, faisant le service
et offrant plusieurs fois les mêmes sacrifices
qui ne peuvent jamais enlever les péchés
11 ...
12 lui, en revanche, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique,
pour toujours s’est assis à la droite de Dieu,
12 lui, en revanche, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique,
pour toujours s’est assis à la droite de Dieu,
13 attendant désormais que ses ennemis soient mis comme marchepied de
Vescabeau sous ses pieds :
13 ...
14 c'est par une offrande
Voblation unique, en effet, qu'il a rendu parfaits pour toujours ceux qui sont sanctifiés.
14 ...
15 C’est ce que nous atteste aussi l’Esprit Saint
car après avoir dit à l'avance :
V Nesdit :
15 ...
16 « — Voici l’alliance
VTel sera le testament que j'établirai pour eux
après ces jours-là, dit le Seigneur :
je mettrai
Ven donnant mes lois dans leurs cœurs
et dans leur pensée je les inscrirai
V dans leur esprit aussi je les inscrirai
16 ...
17 et de leurs péchés et de leurs iniquités je ne me souviendrai plus. »
17 ...
18 Or, là où il y a rémission des péchés
il n’y a plus d'offrande
Voblation pour le péché.
18 ...
19 Ayant donc, frères, l'assurance d'une voie d'accès au sanctuaire par le sang de Jésus
Vdu Christ
19 ...
20 (voie qu’il a inaugurée pour nous, nouvelle et vivante
à travers le voile, c’est-à-dire sa chair)
20 ...
21 et un prêtre éminent établi sur la maison de Dieu,
21 ...
22 approchons-nous avec un cœur vrai, dans la plénitude de la foi
le cœur purifié de la mauvaise conscience
et le corps lavé par une eau pure ;
22 ...
23 gardons inflexible la profession
Vconfession de notre espérance
car il est fidèle celui qui a promis.
23 ...
24 Faisons attention
VConsidérons-nous les uns les autres pour nous stimuler à la charité et aux belles
Vbonnes œuvres
24 ...
25 ne désertant pas notre assemblée
comme c'est devenu une habitude chez certains,
mais en apportant des encouragements,
et ce, d’autant plus
que vous voyez approcher le jour.
Vaurez vu approcher le jour.
25 ...
26 En effet, si nous péchons
Vpour nous qui aurions péché volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité
il ne reste plus de sacrifice pour les péchés
26 ...
27 mais une terrible attente du jugement
et l'ardeur d'un feu qui doit dévorer les rebelles.
Vennemis.
27 ...
28 Quelqu'un violera-t-il la Loi de Moïse ?
Sans
VSans aucune miséricorde il est mis à mort sur la déposition de deux ou trois témoins ;
28 ...
29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne
celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu,
tenu pour profane
Vsouillé le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié
et aura outragé l’Esprit de la grâce ?
29 ...
30 Nous le connaissons bien, en effet, celui qui a dit :
« — À moi la vengeance ! C’est moi qui rétribuerai ! Byz TRa dit le Seigneur »
et encore : « — Le Seigneur jugera son peuple » ...
30 ...
31 C'est effrayant de tomber aux mains du Dieu vivant !
31 ...
32 Mais rappelez-vous les premiers jours
où, après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand assaut de souffrances,
32 ...
33 tantôt exposés en spectacle pour les opprobres et les tribulations,
tantôt vous associant à ceux qui étaient ainsi traités.
33 ...
34 Et en effet, vous avez pris part aux souffrances de ceux qui étaient dans les chaînes
V Nesmes chaînes
et vous avez accepté avec joie la spoliation de vos biens
sachant que vous possédez une richesse meilleure Byz TRdans les cieux et qui reste.
34 ...
35 Ne perdez donc pas votre assurance
laquelle possède une grande récompense
35 ...
36 car l'endurance
V la patience vous est nécessaire
afin qu'ayant fait la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis ;
36 ...
37 car « encore un peu, bien peu,
celui qui doit venir viendra et ne tardera pas »
37 ...
38 or « le
V Nesmon juste vivra
Vvit par la foi »
mais « s'il se dérobe,
V« une fois qu'il se sera dérobé, mon âme ne se complaît
Vcomplaira pas en lui » !
38 ...
39 Au contraire nous, nous ne relevons pas de la dérobade pour la perdition
mais de la foi pour la sauvegarde
Vle rachat de l'âme.
39 ...
1–39 parfaits La charité : théorie et pratique
La charité revêt ici les traits d'une figure féminine : couronnée de fleurs en signe de son bonheur terrestre, elle reçoit une bourse des mains de Dieu, symbole de la Providence. La corbeille débordante de fruits et de fleurs qu'elle tient dans sa main gauche, ainsi qu'à ses pieds les bourses destinées aux pauvres, montrent sa prodigalité.
Le pélican, dont on pense qu'il nourrit ses petits de sa propre chair, est vite considéré par les Pères de l'Église comme un symbole christique, puisqu'à l'image du pain eucharistique, son corps est donné en nourriture. →101 établit ainsi un parallèle entre le pélican et le Christ dont le sang vivifie les croyants. Dans son hymne « Adoro te devote », Enarr. Ps. désigne le Christ adoré en la sainte hostie comme le « pie pellicane », le pieux pélican. L'iconographie médiévale reprend à son compte l'oiseau comme allégorie de la charité.
La nature généreuse et verdoyante de ce tableau délicat évoque l'Âge d'or et le jardin d'Eden : la forêt, loin d'être hostile, offre à la tendresse maternelle un écrin protecteur. Alors qu'elle présente son sein au nourrisson, la Charité, en tenue d'Ève, reçoit des fruits de ses trois autres enfants, illustrant ainsi le cercle vertueux de l'amour, qui ne s'épuise jamais.
Sur fond d'architecture classique, une jeune femme imposante et majestueuse, auréolée du feu de l'amour divin, est accaparée par trois enfants dodus. L'un s'agrippe au sein qu'il tète, un deuxième plonge son regard dans celui de sa mère, tandis que le troisième tend ses bras potelés vers la grenade écorcée qui occupe le centre de la composition. Cette dernière, aux grains rouges et juteux, symbolise le corps et le sang du Christ qui vivifient les croyants. Les grains sont inépuisables, comme l'amour divin. Une symbolique associe leur nombre à celui des commandements du Pentateuque, et ainsi à la perfection de la Loi donnée à Moïse.
Nombre de peintres ont quant à eux fait droit à une charité à pied d'œuvre, par la représentation des sept œuvres de miséricorde, que sont
Le Caravage, connu pour ses compositions fortes et ses jeux de lumière spectaculaires, parvient ici à illustrer en une seule scène les sept œuvres de miséricorde.
Dans la moitié supérieure de la composition, la Vierge tient l'enfant Jésus dans ses bras : il regarde la terre tendrement, mi-interrogateur, mi-compatissant. Dans un grand froufrou d'ailes et de drapés, deux anges enlacés semblent dégringoler du ciel, comme pour montrer que par les actes de miséricorde des croyants, Dieu se penche sur la terre.
À gauche de la composition, un vieillard passe sa tête à travers les barreaux d'une geôle pour téter le sein tendu d'une jeune femme qui détourne le regard. C'est la scène dite de la « charité romaine », racontée par des auteurs de l'Antiquité classique comme
ou . Une jeune fille du nom de Péro aurait nourri de cette façon son père, Mycon, condamné à mourir de faim en prison. Caravage fait d'une pierre deux coups : cette histoire illustre à la fois le don de nourriture aux affamés et la visite aux prisonniers.Derrière, ces deux personnages, un homme en surplis — sans doute un prêtre — tient une torche d'une main, un linceul de l'autre. Aidé d'un autre homme, il semble faire entrer chez lui un cadavre dont on ne voit que les pieds (chose inhabituelle chez Caravage, ils sont propres !), mis en valeur par les jeux de lumière. C'est au commandement « enterrer les morts » qu'obéissent ainsi les deux hommes.
Au centre du tableau, un jeune homme bien mis regarde avec sollicitude un personnage à demi-nu qui semble mal en point ; il esquisse le geste de déchirer son manteau, faisant écho à un épisode de la vie de saint Martin de Tours. Le Caravage illustre ainsi deux œuvres de miséricorde : visiter les malades et vêtir ceux qui sont nus.
À droite, au second plan, un homme guide un pèlerin, reconnaissable à son chapeau orné d'une coquille de Compostelle ; on reconnaît ici l'hospitalité due à l'étranger.
Enfin, le dernier personnage buvant dans une mâchoire d'âne évoque un épisode de la vie de Samson (Jg 15), rappelant une dernière œuvre de miséricorde : donner à boire aux assoiffés.