Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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1 Ensuite, après quatorze ans, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé, emmenant aussi Tite Byz TR Nesavec moi.
1 ...
2 Or j’y montai d’après une révélation
et je leur exposai
Vm'entretins avec eux de l’Évangile que je prêche parmi les nations,
et en privé à ceux qui sont considérés,
Vavec ceux qui étaient considérés,
de crainte d'être en train de courir ou d'avoir couru en vain ;
2 ...
3 pas
Veh bien, pas même Tite Vqui était avec moi, bien qu'il soit Grec,
Vfût païen, ne fut forcé de se faire circoncire !
3 ...
4 Mais à cause de faux frères infiltrés
qui s’étaient infiltrés pour dérober la liberté que nous avons dans le Christ Jésus,
afin de nous réduire en esclavage,
4 ...
5 devant ceux-là pas un instant nous n'avons reculé pour nous soumettre
afin que la vérité de l’Évangile demeure pour
Vparmi vous !
5 [...
6 Quant à ceux qui jouissent
Vjouissaient de considération
(ce qu’ils étaient alors
Vont été autrefois ne m’importe en rien :
Dieu ne fait pas acception des personnes),
pour moi, de fait, ceux qui sont considérés
Vétaient considérés n’imposèrent rien ;
Vn'enjoignirent rien ;
6 ...
7 bien au contraire, voyant
Vlorsqu'ils virent que l’Évangile de l'incirconcision m'avait été confié,
comme celui de la circoncision l'avait été à Pierre,
7 ...
8 (car celui qui a agi avec Pierre pour l'apostolat de la circoncision
avec moi aussi a agi pour
Vparmi les nations)
8 ...
9 et ayant reconnu
Vlorsqu'ils reconnurent la grâce qui m’a été donnée,
Jacques, Cephas
VCéphas et Jean, qui sont
Vétaient considérés les véritables colonnes,
nous donnèrent la main droite, à Barnabé et à moi, en signe de communion
Vd'association
pour être, nous : pour les nations, eux : pour les circoncis ;
9 ...
10 nous aurions seulement à nous souvenir des pauvres :
cela même que j’ai eu grand soin de faire...
10 ...
11 Mais lorsque Céphas vint
VMais comme Céphas était venu à Antioche je lui résistai en face
parce qu’il était blâmable
Vrépréhensible :
11 ...
12 en effet, avant que certains fussent venus
Vn'arrivassent d'auprès de Jacques, il mangeait avec ceux des
Vles nations,
mais lorsqu'ils furent venus
Vcomme ils étaient arrivés, il se dérobait et se mit à l'écart
craignant ceux Vqui étaient de la circoncision
12 ...
13 et les autres Juifs
Byz TRles autres Juifs aussi se dissimulèrent avec lui
en sorte que Barnabé aussi fut entraîné par eux dans Byz TR Nesleur dissimulation !
13 et à sa dissimulation, tous les autres Juifs apportèrent leur consentement
au point que même Barnabé fût entraîné par eux dans une telle dissimulation !
13 ...
14 Mais lorsque je vis
Vcomme j'avais vu qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile
je dis à Céphas devant tous :
— Si toi, alors que tu es Juif, tu vis à la païenne et non à la juive,
comment peux-tu contraindre les nations à judaïser ?
14 ...
15 Nous, Juifs de nature et non pas pécheurs venus des nations,
15 ...
16 | mais | [mais] | sachant
Byz TRsachant
Vmais sachant que l’homme n'est pas justifié en vertu des œuvres de la Loi
mais au moyen de
Vsi ce n'est par la foi de Jésus-Christ,
Nes| Christ Jésus | Jésus Christ |,
même nous, nous avons cru au
Vdans le Christ Jésus
afin d’être justifiés en vertu de la foi du Christ
et non en vertu des œuvres de la Loi
parce qu'en vertu des œuvres de la Loi nulle chair ne sera justifiée.
16 ...
17 Mais
VQue si cherchant à être justifiés dans le Christ
nous sommes trouvés pécheurs nous aussi,
est-ce que le Christ est ministre du péché ? Nullement !
17 ...
18 En effet, si je reconstruis ce que j’ai détruit je me montre
Vconstitue
moi-même transgresseur
Vprévaricateur
18 ...
19 car moi-même par la Loi je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu.
VAvec le Christ j'ai été fixé à la croix :
19 ...
20
Byz TR NesJ'ai été crucifié avec le Christ
je vis, mais non plus moi
en vrai, c’est le Christ qui vit en moi
et ce que je vis maintenant dans la chair
dans la foi du Fils de Dieu je le vis
lui qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi.
20 ...
21 Je ne rejette pas la grâce de Dieu :
si, en effet, par la Loi vient la justice
alors le Christ est mort pour rien.
21 ...
11–14 je lui résistai en face Une « concordia apostolorum » non sans effort
Pierre et Paul apparaissent seuls dans cette composition singulière dite « Concordia apostolorum » qui les représente face à face symétriquement comme dans un miroir. De beaux exemples nous sont parvenus, tels que certains verres dorés, en particulier celui du Musée Chrétien de Benoît XIV dans les Musées du Vatican, et le très célèbre relief d'Aquileia :
La position des deux apôtres reflète leurs pensées qui se font face symétriquement : la structure montre ainsi qu'elles se complètent mais aussi s'opposent, comme en témoignent les Actes des Apôtres qui relatent leur controverse ainsi que leur réconciliation (Ac 15,1-11) au sujet de la circoncision des païens. Les premiers chrétiens représentèrent cette frontalité de positions non pas comme une opposition mais comme une intégration spéculaire ramenée à l'unité par la couronne du martyre qui unit leur témoignage commun rendu à l'évangile. C'est pourquoi dans la concordia apostolorum, Pierre et Paul sont très souvent représentés avec la couronne du martyre, montrant ainsi le fondement unitaire de l'Église et la présence implicite du Christ qui les couronne lui-même. Dans d'autres cas, c'est le monogramme de son nom ou d'autres symboles qui signifient l'unité des deux apôtres.
L'embrassade des apôtres Pierre et Paul, célèbre épisode relaté dans les Actes apocryphes, est un reflet de cette concordia apostolorum.
L'iconographie chrétienne mêle souvent le récit des Actes canoniques avec celui des Actes apocryphes. La basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs comportait, avant l'incendie qui la dévasta en 1823, un cycle des épisodes de la vie de Paul qui s'achève sur cette embrassade apocryphe qui l'unit à Pierre et qui symbolise la synthèse entre toutes les personnalités si diverses de l'Église antique.
Une reconstitution virtuelle permet d'imaginer la structure de ce récit imagé de la vie de Paul dans cette basilique, chef d'œuvre de l'art chrétien antique :
20 c'est le Christ qui vit en moi La chair crucifiée dans la foi Damien Hirst évoque ici sans détour la « mort de Dieu » telle qu’ont pu la conceptualiser nombre de penseurs au 20e s. Mais celle-ci n'est précisément pensable qu'en régime chrétien. Ce squelette fait bien sûr référence au corps crucifié du Christ. Cependant si le Christ est ressuscité en trois jours, son corps n'a pas eu le temps de subir une telle décomposition. Le titre de l'œuvre est donc chargée d'un cynisme certain. Ces pans de verre translucides peuvent néanmoins évoquer le passage entre deux mondes. Une atmosphère de laboratoire, un squelette comme cloué sur une table de dissection pour un cours d'anatomie évoquent peut-être les ambitions scientifiques du transhumanisme. Le côté droit, recouvert d'un peu de chair, achève-t-il de se décomposer ou bien commence-t-il à s'étendre pour faire renaître le squelette à une sorte de vie ? (Jr 37,1-14)