Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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17 [Cela se passa] le treizième jour du mois d’Adar,
et le quatorzième [jour] du mois
ils se reposèrent,
et ils en firent un jour de festin et de joie.
17 Et ils reposèrent le quatorzième [jour] du même mois, et ils passaient ce jour de repos avec joie et allégresse.
17 Le treizième jour du mois d'adar
fut pour tous le premier de l'extermination,
et le quatorzième jour ils cessèrent le massacre.
Ils en firent une fête solennelle,
en sorte qu'ils passaient tout ce temps, ensuite, en festins, joie et banquets.
18 Et les Juifs qui étaient à Suse, se rassemblèrent
le treizième et le quatorzième jour,
se reposèrent le quinzième,
et ils en firent un jour de festin et de joie.
18 Quant aux Juifs dans Suse la ville, il se rassemblèrent le quatorzième [jour] aussi et ne se reposèrent pas ; ils passèrent le quinzième avec joie et allégresse.
18 Et ceux qui avaient perpétré le massacre dans la ville de Suse
s'appliquèrent au massacre le treizième et le quatorzième jours de ce même mois,
mais le quinzième jour, ils cessèrent de frapper,
et ils firent de ce même jour un jour sacré, de festins et de joie.
19 C’est pourquoi les Juifs de la campagne, qui habitent des villes ouvertes,
font du quatorzième jour du mois d’Adar [un jour] de joie, de festin et un jour de fête,
et s'envoient des portions les uns aux autres.
19 Pour cela donc les Juifs dispersés dans tout le territoire à l'extérieur, passent un heureux quatorzième jour d'Adar avec allégresse à envoyer chacun des portions au voisin, alors que les habitants des grandes villes passent aussi un heureux quinzième jour d'Adar à envoyer des portions aux voisins.
19 Mais les Juifs qui demeuraient dans des villages sans remparts et dans des maisons à la campagne
fixèrent le quatorzième jour du mois d'adar comme jour de banquets et de joie,
si bien qu'ils exultent en ce jour et s'envoient les uns aux autres des parts de festin et de nourriture.
20 Et ainsi, Morᵉdŏkay
VMardochée écrivit Vtout cela, et il envoya des lettres
Vaprès en avoir fait une lettre, il l'envoya à tous les Juifs
qui étaient
Vdemeuraient dans toutes les provinces du roi Assuérus
Vroi,
à ceux qui étaient près et
Vcomme à ceux qui étaient loin
20 Mardokhaïos écrivit ces paroles sur un livre pour l'expédier aux Juifs, tous ceux qui étaient dans le royaume d'Artaxerxès, à ceux près et à ceux loin,
20 ...
21 afin de leur prescrire de célébrer le quatorzième jour du mois d'Adar et le quinzième jour,
d'année en année,
21 qu'ils ont établis ces jours comme joyeux et qu'ils passent le quatorzième et le quinzième [jour] d'Adar
21 afin qu'ils se donnent le quatorzième et le quinzième jours du mois d'adar pour fêtes,
et qu'à chaque nouvelle année, ils les célèbrent par des honneurs solennels,
22 comme étant les jours où les Juifs avaient obtenu du repos de leurs ennemis
et le mois où s'étaient changés pour eux la tristesse en joie, et le deuil en jour de fête,
et de faire de ces jours, des jours de festin et de joie,
où l'on s’envoie des portions les uns aux autres
et où [l’on distribue des dons] aux pauvres.
22 car en ces jours les Juifs avaient pris du repos de leurs ennemis, et le mois (qui était [le mois d']Adar), durant lequel ils étaient passés de l'affliction à la joie, d'un jour de chagrin à un jour de joie, de passer tout entier des jours heureux de noces et d'allégresse à envoyer des portions aux amis et aux mendiants.
22 parce qu'en ces jours-mêmes, les Juifs se vengèrent de leurs ennemis,
que le deuil et la tristesse se sont changés en gaieté et en réjouissance,
pour que ceux-ci fussent des jours de festin et de joie,
et qu'ils s'envoyassent les uns aux autres des parts des nourritures, et que de petits présents fussent donnés aux pauvres.
20ss Mordechaï écrivit ces paroles sur un livre. L'institution de la fête de Pourim, ne figurant pas dans la Tora de Moïse. La fête de Pourim (en hébreu pûrîm) est aussi appelée « fête des sorts ».
On fait mémoire du sauvetage in extremis des Juifs de Perse du massacre décrété par Aman, grand vizir du roi Assuérus. On identifie ce dernier avec le roi Xerxès (486 à 465 av. notre ère) mais aucune autre source ne vient corroborer les événements rapportés dans le récit biblique.
Le style du livre d’Esther est plus proche du conte que du récit historique.
L’institution de la fête de Pourim est rapportée seulement dans le traité talmudique Meguila. Les rabbins insistent sur l’importance du rouleau d’Esther auquel ils accordent une autorité pratiquement semblable à celle de la Tora de Moïse. Le fait est cependant que Mardochée « écrivit ces choses » (Est 9,20) comme Moïse, puis décréta la fête de Pourim. Comment recevoir le décret de Mordechaï et le concilier avec Dt 4,2, qui interdit de rajouter quoi que ce soit à la Loi de Moïse ? Voici un passage illustrant le contexte de la discussion sur la légitimité, et donc la canonicité, du livre d’Esther :
On finit par considérer Esther et Mardochée comme (plus que) des prophètes :
La fête de Pourim est célébrée les 14 et/ou 15 du mois d'Adar (février ou mars).
Dans les villes de rempart, comme Jérusalem, la fête a lieu le 15 Adar, sous le nom de « Shoushan Pourim », c'est-à-dire le « Pourim de Suse », selon les événements relatés en Est 9,13-18 : le roi Assuérus avait accordé sa protection aux Juifs pendant un jour supplémentaire, lors des combats qui eurent lieu à Suse entre les partisans d’Aman et les Juifs. C'est donc en mémoire des combats de Suse que l'on célèbre la fête un jour plus tard dans les villes fortifiées.
Pendant les années embolismiques (comportant deux mois de Adar), Pourim est fêté le second mois de Adar (Adar sheni) de manière à tomber un mois précisément avant la Pâque (Pessah). Ces années-là, le 13 du premier mois de Adar est appelé « Pourim qatan », soit le « petit Pourim ». On doit s’abstenir de jeûner ce jour-là, tandis que la veille de la fête, on observe un jeûne en souvenir du jeûne d’Esther (Est 4,16).
Selon l’incipit choisi pour la proclamation, l’accent est placé sur l’un ou l’autre des protagonistes ou des événements. Les alternatives sont consignées dans le traité Meguila du Talmud de Babylone :
La pratique la plus importante de la fête est la lecture du rouleau d’Esther aux deux offices de la veille au soir et du matin.
La méguila d’Esther doit être écrite sur un rouleau de parchemin selon les mêmes règles scrupuleuses qu’un Sefer Tora, et lue avec la psalmodie traditionnelle. Chaque mot doit être entendu distinctement. On prononce une prière particulière avant et après la lecture.
Pendant la lecture, l’assemblée et les officiants sont déguisés. Chaque fois que le nom d’« Aman » est prononcé, on agite des crécelles, ou l'on frappe des mains pour « effacer la mémoire d’Amaleq » selon l’injonction de Dt 25,19. Aman est en effet un descendant d’Agag l’Amalécite (Est 3,1 ; 1S 15,8). Mardochée est benjaminite, fils de Qich (Est 2,5) comme le roi Saül.
L’institution des trois autres commandements trouve sa source dans le texte même de la Meguila. Il s’agit :
La tradition veut que l'on mange des « oreilles d'Aman » (Hamantashen).
La fête de Pourim est comparée à celle du don de la Tora (Shavouoth, Pentecôte) :
Cette insistance des rabbins est due en partie au fait que le nom de Dieu n’apparaît pas dans le livre d’Esther :
Bien que le nom d’« Esther » soit d’origine perse (« Astar » ou « Astarée »), les rabbins voient dans son nom une allusion au verbe « aster » qui veut dire « voiler », « occulter ». Le thème du ester panim, voilement de la face de Dieu, est classique dans la cabale.
Enfin, Pourim, comme le jour de Kippour, a acquis une dimension messianique, avec l’idée que dans le monde à venir seules ces deux fêtes continueront à être célébrées :
Le philosophe Maïmonide souligne aussi cette importance de la fête :
Outre des œuvres célèbres comme
la fête de Pourim a fait naître un genre littéraire. De nombreuses œuvres (notamment des pièces de théâtre) rapportent les événements du livre d’Esther et sont fréquemment mises en scène pendant la fête. Depuis le 16e siècle, les communautés ashkénazes désignent ces compositions sous le nom de « Pourim-Shpil » ;
Paroles en français : Levez-vous pour cette histoire si grandiose – Shushan est l'endroit où tout a commencé – Le miracle caché – Un homme, commandant en second – Tuer tous les Juifs était son plan diabolique – Un plan si misérable – Il a choisi une date pour le désastre – Ce qui s'est passé après est ironique – Il ne savait pas qu'une fille nommée Esther – Le retournerait – Alors levez votre verre si vous voyez le sens caché, il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter l'histoire – v'nahafoch hu [C'était à l'envers] – Ne viendrez-vous pas et venez et levez votre verre – Venez et levez votre verre, venez et levez votre verre – Esther est devenue reine – Parce que Dieu tirait les ficelles dans les coulisses – Elle a porté la couronne royale – Pendant 3 jours, les Juifs ont prié – La reine Esther a risqué sa vie pour sauver la situation – Elle a fait tomber Haman – Les rues étaient remplies de célébrations – Tout le monde a mangé des Hamantashen [oreilles d'Haman] – Jubilation pour la nation – Ken tihiyeh lanu... [Il devrait en être de même pour nous] – Levez votre verre si vous voyez le sens caché, il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter l'histoire – v'nahafoch hu – Ne viendrez-vous pas et venez et levez votre verre – Venez et venez et levez votre verre – Mettez vos costumes – Faites du bruit et noyez Haman – Ne buvez pas comme des imbéciles – Et rappelez-vous et rappelez-vous – Le but de la journée... – Alors levez votre verre si vous voyez Dieu dans des lieux secrets – Il est juste devant vous – Nous ne serons jamais rien d'autre que fiers de raconter notre histoire – v'nahafoch hu (notre trad.)
Paroles en français : Nous ne parlons pas d'Haman – Mais ! – En l'an 12 du roi – Au pouvoir depuis peu, il jette les sorts pour choisir chaque date – (Aucun juif n'est autorisé dans le pays) – Le sort tombe sur Adar, les Juifs proches et lointains : dans le viseur – Est-ce la fin pour la tribu ? (Ha'ir shushan navocha) – Haman dit : « Hé, roi, regarde ici » (Qu'est-ce qu'il lui a dit ?) – « Ils nous désobéissent sans crainte » (Quel misérable criminel !) – Il a le sourire jusqu'aux oreilles (Quel ennemi odieux, il faut le savoir) – Nous ne parlons pas d'Haman – Hé, Haman est vraiment intelligent, malveillant et rusé – Il a dépensé beaucoup d'argent pour mener à bien sa mission – Nous l'associons au son du tirage au sort – La rage au cœur, Mordechai ne veut pas s'incliner – Le jeu d'échecs commence : manipuler la couronne – Le roi est le pion et Haman mène la danse – C'est Haman qui mène la danse ! – Debout à la porte, l'idole autour du cou – Si tu ne te prosternes pas, tu pourrais être le prochain – Il hante vos rêves, son nom vous fait hurler – Nous ne parlons pas d'Haman – Il construit des potences de 50 coudées – Pour ma tête – J'ai déchiré toutes mes chemises et mes robes à ses paroles – Ils ont écrit dans toutes les écritures et dans toutes les langues qu'il voulait nous voir morts – Nous avons regardé la défaite en face à la lecture des édits – Ne parlez pas d'Haman (Pourquoi avons-nous parlé d'Haman ?) – Pas un mot sur Haman (Chaque année, nous parlons d'Haman) — Elle est la nouvelle reine à votre service – Et ils ne peuvent pas savoir qu'elle n'est pas Perse – Elle a des tours, elle a des perchoirs – Elle doit montrer qu'elle connaît sa valeur – Elle ne demande pas si le travail est dur – Elle a une surface calme et infaillible – Les diamants et le platine, les rois les ont (elle les a) – Elle aime ce qu'on lui donne, elle suit les commandements – Mais... – Elle se sent nerveuse – Elle ne sait pas si ses efforts nous sauveront ou s'ils nous feront du mal – Elle se sent nerveuse – Son peuple a besoin d'aide, je ne saurais dire si elle se demande : « Suis-je digne, ai-je mérité cela ? » – Elle se sent nerveuse – Tout ce qu'elle a vécu ne valait-il rien ? Comment peut-elle être utile ? – La loi est insensée – Notre peuple revêt le sac – Et s'habille tout en noir – Elle veut retrouver sa nation ! – Elle est Esther, elle a été choisie, choisie, choisie pour la couronne perse – Esther mais elle va trébucher, trébucher, trébucher si elle ne regarde pas en bas – Elle doit faire face à ses peurs et à ce lourd fardeau – Si elle ne veut pas voir le rideau final de son peuple – Comment décide-t-elle ? Quel coup doit-elle jouer ? Après tout, elle est – Esther avec une poigne, poigne, poigne qui ne passera jamais – Esther et elle s'en tiendra, s'en tiendra, s'en tiendra au plan qu'elle a fait – Elle marchera jusqu'au trône, espérant le sceptre – « Suis-je Hadassah ou suis-je Esther ? » – Elle est là, je sais qu'elle a ce qu'il faut – Pas de fissure, pas de rupture – Pas d'erreur, c'est Esther (notre trad.)
Paroles en français : Ce que je suis sur le point de dire peut paraître insensé – Rayon de soleil, elle est là, tu peux faire une pause – Je suis une montgolfière qui pourrait aller dans l'espace – Avec l'air, comme si je m'en fichais, babe, au passage – Huh – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu te sens comme une chambre à ciel ouvert – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sens que le bonheur est la vérité – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sais ce qu'est le bonheur pour toi – (Car je suis heureux) Tape dans tes mains si tu sens que tu en as envie –– Voilà les mauvaises nouvelles, à parler de ci et ça (Ouais) – Eh bien! donne-moi tout ce que tu as, ne retiens rien (Ouais) – Eh bien! Je devrais probablement t'avertir que tout ira bien pour toi (Ouais) – Sauf ton respect, ne perds pas ton temps – Voici pourquoi – Huh, me faire tomber – Rien ne peut me faire tomber – Je suis trop haut pour tomber – J'ai dit : rien ne peut me faire tomber (notre trad.)