La Bible en ses Traditions

Apocalypse 4,1–11,19

Byz V S TR Nes

Après cela je vis et voici, une porte était ouverte dans le ciel

et la première voix que j’avais entendue

Vj’entendis, comme celle d’une trompette qui me parlait, dit

Vdisant :

— Monte ici et je te montrerai ce qui doit arriver après cela !

Aussitôt

Byz TREt aussitôt je fus ravi en

V Sje fus en esprit

et voici, un trône était

Vavait été dressé dans le ciel

et sur ce trône un Siégeant ;

Celui qui était assis  

ByzIl  était semblable à un aspect de pierre de jaspe et de sardoine ;

il y avait un arc-en-ciel autour du trône semblable à une apparition d’émeraude ;

Byz V TR Nes
S

autour du trône étaient vingt-quatre trônes

Vsièges

et sur ces trônes

Vsièges vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs

et sur leurs têtes des couronnes d'or.

...

Byz V S TR Nes

Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres

et sept lampes ardentes brûlent devant le trône : ce sont les sept esprits de Dieu.

En face du trône il y a comme une mer de verre semblable à du cristal

et au milieu du trône et autour du trône, quatre animaux remplis d’yeux devant et derrière.

Byz V TR Nes
S

Le premier animal ressemble à un lion

le second à un jeune taureau

le troisième a comme la face d’un homme

et le quatrième ressemble à un aigle qui vole.

...

Byz V S TR Nes

Ces quatre animaux ont chacun six ailes

ils sont couverts d’yeux tout à l’entour et au dedans

et ils ne cessent jour et nuit de dire :

— Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant

qui était, qui est et qui vient !

Et quand les animaux rendent gloire, honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône

à celui qui vit aux siècles des siècles

10 les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône

et adorent celui qui vit aux siècles des siècles

et ils jettent leurs couronnes devant le trône en disant :

11 — Digne es Tu, notre Seigneur et notre Dieu,

TRSeigneur, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance

car c’est toi qui as créé toutes choses

et c’est à cause de ta volonté qu’elles étaient

TRsont et qu’elles furent créées !

5,1 Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors

et scellé de sept sceaux.

5,2 Et je vis un ange puissant qui criait d’une voix forte :

— Qui est digne d’ouvrir le livre et de briser ses sceaux ? 

Byz V TR Nes
S

5,3 Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.

...

Byz V Nes
S
TR

5,4 Et moi,

Nes[moi], je pleurais beaucoup parce que personne ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder.

V même de le voir.

...

Et moi, je pleurais beaucoup parce qu’il ne se trouvait personne qui fût digne d’ouvrir, de lire le livre, ni de le regarder.

Byz V S TR Nes

5,5 Alors un des vieillards me dit :

— Ne pleure pas :

voici qu'il a vaincu, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David

[pour] ouvrir le livre et ses sept sceaux ! 

5,6 Et je vis et voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux et au milieu des vieillards

un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé

il avait sept cornes et sept yeux

qui sont les sept

Nes[sept] Esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

5,7 Il vint et reçut S TRle livre de la main droite de celui qui était assis sur le trôneByz S TR Nes ;

5,8 quand

Vet comme il eut reçu

Vavait ouvert le livre

les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau

chacun tenant une harpe et des coupes d’or pleines de parfums qui sont les prières des saints.

5,9 Et ils chantaient

Vchantent un cantique nouveau en disant :

— Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux

car tu as été immolé et tu nous as rachetés

Nesas racheté pour Dieu par ton sang

Byz S TR Nesdes hommes de toute tribu, langue, peuple et nation

Byz V TR Nes
S

5,10 et tu as fait d'eux,

TRde nous, pour notre Dieu, des rois

V Nesun royaume et des prêtres, et ils régneront

TRnous régnerons sur la terre.

10 ...

Byz V S TR Nes

5,11 Puis je vis et j’entendis autour du trône, des animaux et des vieillards, la voix d’une multitude d’anges 

et leur nombre était Byz S TR Nesdes myriades de myriades et des milliers de milliers

Byz V TR Nes
S

5,12 disant d’une voix forte :

— L’Agneau qui a été immolé est digne

de recevoir la puissance, la richesse

TR Nesrichesse

Vla divinité, sagesse, force

honneur, gloire et bénédiction.

12 ...

Byz V S TR Nes

5,13 Et toute créature qui est

Byz S TR Nestoutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre

et dans la mer et toutes les choses qui s’y trouvent

je les entendis Byz Vtoutes qui disaient : — À celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau

louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles !

5,14 Et les quatre animaux disaient : — Amen !

et les vieillards

TRles vingt-quatre vieillards se prosternèrent et adorèrent celui qui vit aux siècles des siècles.

Vadorèrent.

6,1 Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux

et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre : — Viens et vois !

V Nes— Viens !

TR— Viens, regarde

6,2 TR Neset vois ! Et je vis :

et voici un cheval blanc.

Celui qui le montait avait un arc

on lui donna une couronne

et il partit en vainqueur et pour vaincre.

6,3 Et quand il eut ouvert le deuxième sceau

j’entendis le deuxième animal qui disait : — Viens !

TR— Viens et regarde !

6,4 Et il sortit un autre cheval qui était roux.

Celui qui le montait reçut le pouvoir d’ôter la paix de la terre

afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres

et on lui donna une grande épée.

6,5 Et quand il eut ouvert le troisième sceau

j’entendis le troisième animal qui disait : — Viens et vois !

TR— Viens, regarde et vois !

Et voici

Byz S TR Nesje vis paraître un cheval noir.

Et celui qui le montait tenait à la main une balance

6,6 et j’entendis au milieu des quatre animaux comme une voix qui disait :

— Une mesure de blé pour un denier !

Trois mesures d’orge pour un denier !

Et : — Ne gâte pas l’huile et le vin !

6,7 Et quand il eut ouvert le quatrième sceau

j’entendis la voix du

Byzle quatrième animal qui disait : — Viens et vois !

Nes— Viens !

TR— Viens, regarde

6,8 Et

TR Neset vois ! Et je vis paraître

Vvoici  un cheval de couleur verdâtre

Vpâle.

Celui

VEt celui qui le montait se nommait « la Mort »

et l’Enfer le suivait.

On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre

pour faire tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre.

6,9 Et quand il eut ouvert le cinquième sceau

je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés

pour la parole

Vle verbe de Dieu et pour le témoignage Byzpour l'Agneau  qu’ils avaient eu à rendre.

6,10 Et ils crièrent d’une voix forte en disant :

— Jusqu'à quand, maître saint et véritable, ne feras-tu pas justice et ne redemanderas

Vréclameras-tu pas notre sang à ceux qui habitent sur la terre ?

6,11 Alors on leur donna à chacun une robe blanche

V TRdes robes blanches

et on leur dit de se tenir en repos encore un peu de temps

Byzun temps

jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.

6,12 Et je vis quand il eut ouvert le sixième sceau

qu’il se fit un grand tremblement de terre

et le soleil devint noir comme un sac de crin

la lune entière 

TRla lune parut comme du sang

6,13 et les étoiles du ciel tombèrent vers

Vsur la terre

comme les figues non encore mûres tombent d’un figuier secoué par un gros vent.

Vle figuier projette ses figues encore pas mûres lorsqu'il est secoué par un grand vent. 

6,14 Et le ciel se retira comme un livre qu’on roule

et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leur place.

6,15 Et les rois de la terre et les grands et les généraux

et les riches et les puissants et tout esclave ou

Vet homme

TRtout homme libre

se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes

6,16 et ils disaient aux montagnes et aux rochers : — Tombez sur nous

et dérobez-nous à la face de celui qui est assis sur le trône et à la colère de l’Agneau

6,17 car il est venu le grand jour de sa

V Nesleur colère

et qui peut subsister ?

Vtenir ?  

7,1 Après cela, je vis quatre anges qui étaient debout aux quatre coins de la terre

ils retenaient les quatre vents de la terre

afin qu’aucun vent ne soufflât, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre.

7,2 Et je vis un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève

tenant le sceau du Dieu vivant

et il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de nuire à la terre et à la mer 

7,3 disant :

— Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres

jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau sur le front les serviteurs de notre Dieu.

7,4 Et j’entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau :

cent quarante quatre mille

TR144 mille

de toutes les tribus des enfants

Vfils d’Israël

7,5 de la tribu de Juda, douze

TR12 mille marqués du sceau

de la tribu de Ruben, douze

TR12 mille

TRmarqués

de la tribu de Gad, douze

TR12 mille

TRmarqués

7,6 de la tribu d’Aser, douze mille

TR12 mille marqués

de la tribu de Nephthali

VNephtali, douze mille 

TR12 mille marqués

de la tribu de Manassé, douze mille 

TR12 mille marqués 

7,7 de la tribu de Simon, douze mille 

TR12 mille marqués

de la tribu de Lévi, douze mille

TR12 mille marqués

de la tribu d’Issachar, douze mille 

TR12 mille marqués

7,8 de la tribu de Zabulon, douze mille 

TR12 mille marqués

de la tribu de Joseph, douze mille 

TR12 mille marqués

de la tribu de Benjamin, douze mille

TR12 mille marqués du sceau.

7,9 Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter

de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue.

Ils étaient debout devant le trône et devant l’Agneau

vêtus de robes blanches

et Byz S TR Nestenant des palmes à la main.

7,10 Et ils criaient d’une voix forte disant :

— Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’Agneau !

7,11 Et tous les anges se tenaient autour du trône, des vieillards et des quatre animaux

et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône

7,12 disant : — Amen !

La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces

l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu pour les siècles des siècles, amen !

7,13 Alors un des vieillards prenant la parole me dit :

— Ceux que tu vois revêtus de ces robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ? 

7,14 Je lui dis : — Mon Seigneur, tu le sais.

Et il

Byz S TR Neslui me dit : 

— Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ;

ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.

7,15 C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu

et le servent jour et nuit dans son sanctuaire.

Et celui qui est assis sur le trône les abritera sous sa tente.

7,16 Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif

l’ardeur du soleil ne les accablera plus, ni aucune chaleur brûlante

7,17 car l’Agneau qui est au milieu du trône sera le pasteur

et les conduira aux sources des eaux de la vie

et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.

8,1 Et quand il eut

Vcomme il avait  ouvert le septième sceau

se fit un silence dans le ciel, d’environ une demi-heure... 

8,2 Alors je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu :

Vsous le regard de Dieu :

leur furent données sept trompettes

8,3 puis un autre ange arriva et il se tint près de

Vdevant l’autel

tenant un encensoir d’or :

on lui donna beaucoup de parfums

Vlui furent donnés de nombreux encens

pour qu’il fît offrande des

Vles ajoutât aux prières de tous les saints sur l’autel d’or qui est devant le trône.

8,4 Et la fumée des parfums formés des prières des saints monta

VAussitôt s'éleva la fumée des encens, depuis les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu ...

8,5 Puis l’ange prit l’encensoir, le remplit du feu de l’autel et le jeta sur la terre

et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs, et la terre trembla.

8,6 Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.

8,7 Et le premier

TRpremier ange sonna de la trompette :

et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang

qui tombèrent sur la terre

Byz V S Neset le tiers de la terre fut brûlé

et le tiers des arbres fut brûlé

et toute l’herbe verte fut brûlée.

Byz V TR Nes
S

8,8 Et le deuxième ange sonna de la trompette :

et une sorte de grande montagne toute en feu fut jetée dans la mer

et le tiers de la mer devint du sang

...

Byz V S TR Nes

8,9 et le tiers des créatures marines qui ont vie périt

et le tiers des navires fut détruit.

8,10 Et le troisième ange sonna de la trompette :

et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme une torche

et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux.

8,11 Le nom de cette étoile est « Absinthe »

et le tiers des eaux fut changé en absinthe

et beaucoup d’hommes moururent de ces eaux parce qu’elles étaient devenues amères.

8,12 Et le quatrième ange sonna de la trompette :

et le tiers du soleil fut frappé ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles

pour que fût obscurci le tiers de ces [luminaires] et que le jour perdît un tiers de sa clarté et la nuit de même.

8,13 Puis je vis, et j’entendis un aigle

TRange qui volait au beau milieu du ciel

disant d’une voix forte :

— « Malheur ! » « Malheur ! » « Malheur ! » aux habitants de la terre

à cause des autres sonneries de trompette, celles des trois anges qui vont

Vallaient en sonner.

9,1 Et le cinquième ange sonna de la trompette

et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre

et on lui donna la clef du puits de l’abîme.

9,2 Et il ouvrit le puits de l’abîme

et il s’éleva du puits une fumée comme celle d’une grande fournaise

Byzfournaise en feu

et le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée du puits.

9,3 De cette fumée s’échappèrent sur la terre des sauterelles

et il leur fut donné un pouvoir semblable à celui que possèdent les scorpions de la terre 

9,4 et on leur ordonna de ne pas nuire à l’herbe de la terre

ni à aucune verdure

ni à aucun arbre

mais seulement aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur le front ;

9,5 il leur fut donné non de les tuer mais de les tourmenter

Vmettre à la torture pendant cinq mois

et le tourment

Vla torture qu’elles causent est semblable au tourment causé

Và la torture causée par le scorpion quand il pique un homme :

9,6 en

Vet en ces jours-là les hommes chercheront la mort et ils ne la trouveront pas

ils souhaiteront la mort

Sdésireront mourir et la mort fuira loin d’eux.

9,7 Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat

elles avaient sur la tête comme des couronnes d’or

Vet leurs visages étaient comme des visages d’hommes

9,8 leurs cheveux comme des cheveux de femmes

et leurs dents comme des dents de lions ;

9,9 elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer

et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat ;

9,10 elles ont des queues semblables à celles des scorpions

et des aiguillons dans leurs queues

le pouvoir de celles-ci : nuire aux hommes durant cinq mois.

Byz S TR Nes
V

9,11 Elles ont à leur tête, comme roi, l’ange de l’abîme

qui se nomme en hébreu « Abaddon »

en grec « Apollyon ».

11 Elles ont à leur tête, comme roi, l’ange de l’abîme

qui se nomme en hébreu « Abaddon »

en grec « Apollyon »

et en latin a le nom de « Exterminateur ».

Byz V S TR Nes

9,12 Le premier « malheur ! » est passé

voici qu’il en vient encore deux autres dans la suite.

9,13 Et le sixième ange sonna de la trompette

et j’entendis une voix sortir des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu

Byz S Nes
V
TR

9,14  elle disait au sixième ange qui avait la trompette :

— Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l’Euphrate.

14 — Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l’Euphrate.

14 elle disait au sixième ange : — Tiens la trompette.

Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l’Euphrate.

Byz V S TR Nes

9,15 Alors furent déliés les quatre anges qui se tenaient prêts pour l’heure, le jour, le mois et l’année

afin de tuer la troisième partie des hommes.

9,16 Et le nombre des troupes de cavalerie avait  deux myriades de myriades :

Byzdes myriades de myriades :

Vvingt milliers fois dix milliers :

j’en entendis le nombre.

9,17 Et voici comment les chevaux me parurent dans la vision

ainsi que ceux qui les montaient : ils avaient des cuirasses couleur de feu, d’hyacinthe et de soufre

les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions

et leur bouche jetait du feu, de la fumée et du soufre.

9,18 La troisième partie des hommes fut tuée par ces trois fléaux

par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leur bouche.

9,19 Car le pouvoir de ces chevaux est dans leur bouche et dans leurs queues

car leurs queues, semblables à des serpents, ont des têtes et c’est avec elles qu’ils blessent.

9,20 Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux

ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains

pour ne plus adorer les démons et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois

qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher

9,21 et ils ne se repentirent ni de leurs meurtres

ni de leurs enchantements

ni de leur impudicité

ni de leurs vols.

10,1 Puis je vis un autre ange puissant qui descendait du ciel, enveloppé d’un nuage

et l’arc-en-ciel au-dessus de la tête :

son visage était comme le soleil

et ses pieds comme des colonnes de feu ;

Byz V TR Nes
S

10,2 il tenait à la main un V TR Nespetit livre ouvert ;

il posa le pied droit sur la mer

et le pied gauche sur la terre

...

Byz V S TR Nes

10,3 il cria d’une voix forte, comme rugit un lion

et quand il eut poussé ce cri, les sept tonnerres firent entendre leurs voix.

10,4 Après que les sept tonnerres eurent parlé

je me disposais à écrire

mais j’entendis du ciel une voix qui disait :

— Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, ne l’écris pas.

10,5 Alors l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre

leva la main droite

TRla main vers le ciel

10,6 et jura par celui qui vit dans les siècles des siècles

qui a créé le ciel et les choses qui y sont

la terre et les choses qui y sont

la mer et les choses qui y sont

qu’il n’y aurait plus de temps

10,7 mais qu’aux jours où le septième ange ferait entendre sa voix en sonnant de la trompette

le mystère de Dieu serait consommé

comme il l’a annoncé à ses serviteurs les prophètes.

10,8 Et la voix que j’avais entendue du ciel, me parla de nouveau et dit :

— Va, prends le petit livre

V Neslivre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre !

Byz V Nes
S
TR

10,9 Et j’allai vers l’ange, et je lui dis de me donner le petit livre.

Il me dit : — Prends, et dévore-le !

Il sera amer à tes entrailles

mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.

...

Et j’allai vers l’ange, et je lui dis : — Donne-moi le petit livre !

Il me dit : — Prends, et dévore-le !

Il sera amer à tes entrailles

mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.

Byz V S TR Nes

10,10 Je pris alors le petit livre

Byzlivre de la main de l’ange et je le dévorai

et il était dans ma bouche doux comme du miel

mais quand je l’eus dévoré, il me causa de l’amertume dans les entrailles.

10,11 Puis on me dit : — Il faut encore que tu prophétises sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois.

Byz V Nes
S TR

11,1 Puis on me donna un roseau semblable à un bâton, en disant :

— Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l’autel et ceux qui y adorent.

Puis on me donna un roseau semblable à un bâton, et l'ange se tenait debout en disant :

— Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l’autel et ceux qui y adorent. 

Byz V S TR Nes

11,2 Quant au parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors et ne le mesure pas

car il a été abandonné aux nations

et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois.

11,3 Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser pendant mille deux cent soixante jours, revêtus de sacs.

11,4 Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux candélabres qui sont dressés en présence du Seigneur de la terre ;

11,5 si quelqu’un veut leur nuire

un feu sort de leur bouche qui dévore leurs ennemis :

c’est ainsi que doit périr quiconque voudra leur nuire.

11,6 Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de leur prédication

et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang

et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, autant de fois qu’ils le voudront...

11,7 Et quand ils auront achevé leur témoignage

la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera

11,8 et leurs cadavres [resteront] sur la place

Vdans les rues de la grande ville qui est appelée spirituellement « Sodome » et » Égypte »

là même où leur Seigneur

TRnotre Seigneur a été crucifié ;

11,9 et de tous peuples, tribus, langues et nations, on verra leurs cadavres

Vcorps trois jours et demi

car on ne permettra de donner sépulture à leurs cadavres

Vcorps :

11,10 alors les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet, ils se livreront à l’allégresse

et s’enverront

Byzse donneront des présents les uns aux autres

parce que ces deux prophètes ont fait le tourment des

Vété une torture pour les habitants de la terre !

11,11 Cependant, après trois jours et demi

un esprit de vie venant de Dieu pénétra dans ces cadavres : ils se dressèrent sur leurs pieds

et une grande crainte s’empara de ceux qui les regardaient.

11,12 Et j’entendis

V S TR Nesl’on entendit une grande voix venant du ciel, qui leur disait : — Montez ici !

Et ils montèrent au ciel dans une nuée

à la vue de leurs ennemis.

11,13 À cette même heure, il se fit un grand tremblement de terre

la dixième partie de la ville s’écroula

et sept mille hommes périrent dans ce tremblement de terre

les autres, saisis d’effroi,

rendirent gloire au Dieu du ciel.

Byz V TR Nes
S

11,14 Le second « malheur ! » est passé

voici que le troisième « malheur ! » vient bientôt.

14 ...

Byz V S TR Nes

11,15 Et le septième ange sonna de la trompette

et l’on entendit dans le ciel des voix fortes qui disaient :

— L’empire du monde a passé à notre Seigneur et à son Christ

et il régnera aux siècles des siècles. 

11,16 Alors les vingt-quatre vieillards qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes

se prosternèrent sur leurs faces et adorèrent Dieu

11,17 disant :

— Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant qui es et qui étais TRet qui viens

de ce que tu t'es revêtu de ta grande puissance et que tu règnes !

11,18 Les nations se sont irritées

et ta colère est venue ainsi que le moment de juger les morts

de donner la récompense à tes serviteurs, aux prophètes, aux saints et à ceux qui craignent ton nom

petits et grands

et de perdre

Vd'exterminer ceux qui perdent la terre. 

11,19 Et le sanctuaire de Dieu dans le ciel fut ouvert

et l’arche de son alliance

Byzde l'alliance du Seigneur apparut dans son sanctuaire.

Et il y eut des éclairs, des bruits, des tonnerres, un tremblement de terre

Byzdes tonnerres et une grosse grêle.

Réception

Liturgie

4,1–4 Je vis Antienne grégorienne Ecce Ego Joannes Grégorien dominnicain, antienne du commun des évangélistes : 

Antiphonarium O.P. (Gillet), Dominican, 1933, p. 42

Texte : Ecce ego Ioannes vidi ostium apertum in caelo;et ecce sedes posita erat in eo,et in medio sedis et in circuitu eiusquattuor animalia plena oculis ante et retro,et dabant gloriam et honoremet benedictionem sedenti super thronum,viventi in saecula saeculorum.

Voici que moi, Jean, je vis une porte était ouverte dans le ciel ;et voici qu'un trône y était placé,et au milieu du trône et autour de lui,quatre animaux, pleins d'yeux par devant et par derrière,et ils rendaient gloire et honneuret bénédiction à celui qui est assis sur le trône,et qui vit dans les siècles des siècles.

4,4.6.8 Autour du trône Antienne In medio et in circuitu Grégorien Dominicain, antienne du commun des évangélistes (Antiphonarium O.P. (Gillet), Dominican, 1933, p. 43)

Antiphonarium O.P. (Gillet), Dominican, 1933, p. 43

Texte : In medio et in circuitu sedis Dei quattuor animalia,senas alas habentia oculis undique plena,non cessant nocte ac die dicere:Sanctus, sanctus, sanctus Dominus Deus omnipotens,qui erat et qui est et qui venturus est.

Au milieu, et à l'entour du trône de Dieu, quatre animaux,ayant chacun six ailes, pleins d'yeux de tous côtés,ils ne cessent nuit et jour de dire :Saint, saint, saint le Seigneur Dieu tout-puissant,qui était, qui est et qui va venir.

5,9s Tu nous as rachetés par ton sang - Introït

« Redemisti nos »

Traditionnel, Introït - Redemisti nos

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, (enregistrement en direct)

© Abbaye du Barroux→, Ap 5,9s Ps 89,2

Chant d'entrée pour la Messe de la fête du Précieux Sang.

1,6 ; 5,12 Digne est l'Agneau - Introït

« Dignus est Agnus »

Traditionnel, Introït - Dignus est Agnus

Chœur des moines de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

© Abbaye du Barroux→, Ap 1,6.5,12 Ps 71,2

Introït chanté pour la fête du Christ-Roi.

11,17s ; 12,10ss Liturgie latine Cantique de l'Apocalypse (NT10) chanté lors des :

  • vêpres de chaque jeudi ;
  • vêpres de la mémoire des saints Anges gardiens (2 octobre).

11,19–12,17 Liturgie latine : liturgie des Heures Texte lu à l’office des Lectures du commun de la Vierge Marie durant le Temps pascal.

11,19–12,10 Liturgie latine : lectionnaire Texte lu en première lecture lors de la messe de l'Assomption de la Vierge Marie, le 15 août.

Arts visuels

4,1–11 et sur ces sièges vingt-quatre vieillards + chacun six ailes ... Enluminer pour rendre gloire

« À ta santé ! »

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784, manuscrit, folio NP)

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

C'est ce que semblent clamer les vingt-quatre vieillards, ne brandissant plus de couronnes mais des coupes, avec un instrument à cordes dans l'autre main.

Apocalypse now

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500), 84 x 24 cm, manuscrit, folio 5r, Département des Manuscrits. Néerlandais 3

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

L'espace est ici plus détaillé et plus complexe, tenant tout ensemble : narration (Jean monte, aidé par l'ange) et description exhaustive (l'ange tient littéralement entre ses mains la vision, dans une mandorle). L'enlumineur achoppe aux limites du représentable.

5,1–14 un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé Contemplation(s) de l'Agneau

12e s.

Beatus de Silos, Commentaire de l'Apocalypse (enluminure sur parchemin, 1109) 38 x 24 cm, Add MS 11695, f. 86v

abbaye Saint-Dominique de Silos (Espagne), British Library de Londres (Angleterre, Royaume-Uni) © Domaine public→

Anonyme, L'Agneau mystique (mosaïque, clipeus dans la voûte de la chapelle du Saint-Sacrement)

cathédrale Santa Maria Assunta, Torcello (Italie) © Domaine public→

Au zénith de la voûte de la chapelle, dans un cercle aux mosaïques chatoyantes où apparaît la couronne de la victoire, est représenté l’Agneau de laine blanche ; surmonté de la croix avec l’étendard de la résurrection dont il porte la hampe de la patte droite, et la tête nimbée d’une auréole crucifère. De son poitrail jaillissent huit jets de deux couleurs : de sang et d’eau.

Il y a là la représentation explicite de « l’Agneau égorgé » et vainqueur, tel que le célèbre le livre de l’Apocalypse (Ap 5,6-12), qui fait référence à plusieurs reprises au « juste » immolé décrit par Isaïe (Is 53,7). Grand prêtre et victime, le Christ sera l’ultime Agneau sacrifié : saint Jean (Jn 19,31) situe la mort de Jésus la veille de la Pâque juive, au moment où traditionnellement on immolait dans le Temple les agneaux pour le repas pascal en souvenir de l’exode. Dans le même évangile (Jn 1,29), prophétiquement, Jean-Baptiste désigne Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », Celui que présente le prêtre à chaque Eucharistie.

L’agneau symbole du Christ ressuscité trône donc avec une juste majesté au sommet de la chapelle du Saint-Sacrement. « Notre pâque, le Christ, a été immolé » comme le proclame saint Paul (1Co 5,7). Saint Irénée ajoute : « Dieu sauva les fils d’Israël…à travers l’immolation d’un agneau sans tache… ». L'Église est le peuple nouveau sauvé par l’Agneau immolé… (Cf. Père J.-M. Nicolas).

17e s.

Le célèbre agneau de Zurbaran n'est pas représenté debout et victorieux, mais les pattes liées pour le sacrifice, prêt à être immolé :

Franscisco de Zurbarán (1598-1664), Agnus dei (huile sur toile, entre 1635 et 1640), 38 x 62 cm

salle 010A, inv. P07293, musée du Prado, Madrid (Espagne)  © Domaine public→, Lv 22,17-30 ; G—Is 53,7-8 ; Ac 8,32

Peintre espagnol du siècle d'or, Francisco de Zurbaran se distingue dans les peintures religieuses où son art révèle une grande force visuelle et un profond mysticisme. Il a réalisé six versions de ce sujet qui diffèrent peu les unes des autres. L'agneau est traité avec un grand réalisme, et la toile porte l'inscription : « Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche. » (Ac 8,32). L'animal ne se débat pas et consent humblement à son sort. L'absence de décor et la surface occupée par l'agneau met chacun devant sa responsabilité : « Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c'est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (Is 53,4-5

5,5 lion de la tribu de Juda Le roi de la jungle

12es.

Le lion peut être un emblème ambigu (voir Ap 2,10) mais ses représentations médiévales ne parviennent pas toujours à en rendre la majesté...

Lambert (Lambertus de Sancto Audomaro, †1120), Liber floridus (p.122 : image du lion, incipit du chapitre sur le bestiaire ; tempera sur parchemin, scriptorium de Saint-Omer, abbaye Saint-Bertin)

Université de Gand (Belgique) © Domaine public→

6,1–8 un cheval blanc Farandole apocalyptique

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio NP

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Jean figure quatre fois, à chaque fois pris par la main par un des « quatre animaux » (auxquels la Tradition fait correspondre les quatre évangélistes), qui semblent effectivement lui dire : « viens et vois  » et l'entraîner dans une ronde équestre ...

6,12–17 les étoiles du ciel tombèrent sur la terre Le 6e sceau : enluminé ou enjolivé ?

Enluminure du 8e s.

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio 116r

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→ 

C'est surtout l'ouverture du sixième sceau que l'on retrouve ici. L'ensemble est moins effrayant que dans le texte, avec une mention spéciale au beau ciel bleu roulé « comme un livre », à la lune plutôt changée en fleur qu'en « sang », au soleil plutôt éclipsé que devenu « noir comme un sac de crin » et aux étoiles qui forment comme un tapis de fleurs, elles qui sont dites tomber « comme le figuier projette ses figues non encore mûres lorsqu'il est secoué par le vent ».

6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s comme un livre qu'on roule + le livre de la vie + ces choses ... Le livre plus solide que le monde L'apocalypticien compare volontiers le monde à un livre : →Apocalyptique (littérature —), 6.

Ici, il évoque la fragilité du cosmos ; à la fin du livre, qui coïncide avec celle du cosmos, tout laisse place à des livres (Ap 20,12-15) et le livre se termine comme il a commencé avec une insistante thématisation de l’écrit et livre eux-mêmes : Procédés littéraires Ap 6,12–16 ; 20,12–15 ; 22,7–10.18s

Si les savants ont peine à entrer dans le langage du cosmos, les artistes, eux, le connaissent bien. Plusieurs peintres ont été sensibles à cette inscription du livre et du paysage l’un dans l’autre. (Cf. Poussin, Arts visuels Ap 1,11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13).

Sur cette petite peinture méconnue de Botticelli, par exemple, le livre que Jean est en train d’écrire et les rochers sur lesquels il s’appuie ne ressemblent-ils pas à des tomes sur une étagère dérangée ?

Sandro Botticelli (1445-1510), Saint Jean à Patmos (tempera sur panneau de bois, ca. 1490 -1492), 21 x 269 cm (prédelle entière), partie inférieure d'une prédelle

Galleria degli Uffizi, Florence (Italie) © Domaine public→

Et ne nous font-ils pas porter un regard nouveau sur les rochers volcaniques de Zouloufi, au nord de Patmos ?

Νικολίτσα Τσίτσικα, Zouloufi (photographie numérique, 2013), laves solidifiées

 Patmos (Grèce) © Domaine public→

7,1–8 tenant le sceau du Dieu vivant Signe cruciforme et intertexte

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca 784), manuscrit, folio 119r

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Regardez bien le « sceau du Dieu vivant » (signum) que tient l'ange en-dessous du soleil : une croix ! Quel meilleur signe pour la signature, le cachet royal ? Ce n'est certes nulle part dans le texte : toutefois de fortes raisons intertextuelles et calligraphiques président à ce choix. En Ézéchiel, le signe dont il faut marquer au front ceux qui doivent être sauvés du fléau divin est littéralement, dans le texte hébreu, un tav, soit la lettre « t », dernière lettre de l'alphabet hébraïque, servant aussi à désigner l'indésignable (Sg 14,21) : Dieu (on retrouve ce procédé avec l'alpha et l'oméga grecs sous la plume de l'auteur de l'Apocalypse). Or son origine graphique phénicienne est en forme de croix... De là, le fléau et le signe salvateur d'Exode (Ex 12) sont également réinterprétés pour dessiner des croix avec le sang typologique du Christ. Et de là, le sceau de l'ange de l'Apocalypse ne peut être que cette croix du Christ, maintenant dévoilée...

7,9–17 une foule immense que personne ne pouvait compter Dessiner n'est pas compter

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio NP

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Cette foule innombrable et bariolée (qui ne comprend ici néanmoins que des hommes) n'a pas ses regards tournés vers le trône et l'Agneau comme les autres personnages, mais vers nous. Comme pour nous dire qu'ils furent à notre place et que nous pouvons les rejoindre à la leur : dès lors, ils sont nombreux non pas pour qu'on les compte mais pour qu'on mesure que tous les lecteurs peuvent à leur tour grossir leur groupe.

Art contemporain

Hubert Dolinkiewicz (1998-), Męczennicy [Les Martyrs] (huile sur toile), 50 x 70 cm

© Dolinkiewicz→

La représentation est ici évocation, et à l'inverse de la précédente : l'on ne voit personne, aucun martyr, mais seulement un pan de ces robes blanchies « dans le sang de l'Agneau ». Ce sang est rappelé par l'encre rouge qui sort d'une des quatre plumes auréolées de lumière sur fond rouge sombre : les martyrs témoignent en effet, et leur sang versé, qui est témoignage, est une parole venant illuminer les ténèbres.

8,1s ; 9,1.13 ; 11,15 comme il avait ouvert le septième sceau 7e sceau et Fils unique

Enluminure du 14e s.

Un imagier médiéval en fait une interprétation magistrale, avec le Christ maître du sens en (septième) sceau du Livre et « chef d'orchestre » des anges trompettistes :

Anonyme, Les trompettes de l’Apocalypse (ca. 1301-1400), in L'Apocalypse de S. Jean, traduite en français (parchemin, anglo-normand), fol. 10v. détail, Ms-5214 réserve

Bibliothèque de l’Arsenal, Paris (France) © D.R. Gallica→

8,6–13 le premier sonna de la trompette Quatre trompettes et plein d'enterrements

Enluminure du 15e s. 

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500), 84 x 24 cm, manuscrit, Département des Manuscrits. Néerlandais 3, folio 9r

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Cet autel se caractérise par une étonnante capacité en « âmes de ceux qui avaient été immolés » (Ap 6,9) ...

8,12s le quatrième ange sonna Obscure enluminure Une enluminure excelle à « illuminer » les pages d'un manuscrit : or il s'agit ici de représenter l'obscurcissement. Les deux « tiers » obscurcis des deux ensembles « soleil » et « lune » sont géométriquement figurés. Quant aux étoiles, quelques rosaces suffisent... La réjouissante polychromie nous éloigne de beaucoup d'une lecture très inquiétante du livre de l'Apocalypse. Ce bel aigle est pourtant en train de clamer « Malheur ! »

Anonyme, Le quatrième Ange sonne de la trompette , in Beatus de l'Escorial (enluminure sur parchemin, ca. 950-955), 33,5 x 22,5 cm, Ms &.II.5, f.94v

monastère de San Millán de la Cogolla, conservé à la Bibliothèque de l'Escorial, San Lorenzo (Espagne) © Domaine public→

9,3–13 s'échappèrent sur la terre des sauterelles Montrer le monstre

Enluminure du 8e s. 

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio 145v

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Le « roi » de ces sauterelles infernales est mis en valeur, avec ses ailes d' « ange de l'abîme », la couronne d'or qui lui ceint la tête à la place des sauterelles et son sceptre, non mentionné dans le texte mais symbole adéquat du pouvoir, ici démoniaque et inversé.

9,13–21 voici comment les chevaux me parurent Une vision sans voyant ?

Enluminure du 8e s.

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, 148v

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Curieusement, Jean n'est ici pas représenté alors qu'il est explicitement présent dans ce passage et que l'auteur insiste sur la vision qu'il a. Serait-ce pour nous inviter à devenir nous-mêmes voyants, gratifiés d'une vision ?

10,1–11 je me disposais à écrire + je lui dis de me donner le petit livre ... Enluminure comme une bande-dessinée L'ange annonce l'imminence du châtiment final :

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500), 84 x 24 cm, manuscrit, f. 11r, département des Manuscrits. Néerlandais 3 

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Deux scènes successives sont représentées de part et d'autre de l'ange au visage « comme le soleil » : Jean qui s'apprête à écrire mais à qui la voix demande d'arrêter (Ap 10,4) et Jean qui dit à l'ange de lui donner le « petit livre » (Ap 10,9). Au centre, la proclamation de cet ange nouveau.

10,9ss — Prends, et dévore-le ! Livre, cosmos et manducation Dans la →littérature apocalyptique, le fait d'écrire appartient à la dynamique même du dévoilement de ce qui est caché (Ap 1,3 vs Ap 10,4). Dans Ap, on écrit sur les êtres dans le cosmos : on marque d’un sceau le front des élus (Ap 7,3), il y a des écritures sur les têtes de la bête (Ap 13,1). Les écrits produits sont eux-mêmes des êtres (livres), avec leur propre puissance : on scelle ou descelle le livre (Ap 5,1-5), l’ouverture de ses sceaux rythme la narration et l’histoire (Ap 6,1.2.5.7.12 ; 8,1)... 

Motif du livre mangé

L’écrit qui contient les révélations, le rouleau ou livre, devient lui-même une valeur dans l’histoire et dans le monde, au point même qu’on puisse le manger pour lui faire produire ses effets (Ap 10,8-11 imitant Ez 2,8-3,4).

Albrecht Dürer (1471–1528), Saint Jean mangeant le livre  (gravure sur bois, 1497-1498), 39 x 28 cm

photo : Sailko, « Intuition » (Palazzo Fortuny, Venise (Italie) exposition en 2017 © CC BY 3.0→

11,1–19 — Lève-toi et mesure La mesure de toute chose La mesure du Temple (Ap 11,1) et la septième trompette (Ap 11,15).

Enluminure du 8e s.

Beatus de Liébana (ca. 730-798), Commentaire sur l'Apocalypse (ca. 784), manuscrit, folio 150v

Bibliothèque Nationale de France, Paris © Domaine Public→

La sélection des scènes est simple : remise du livre, remise du bâton puis mesure de l'autel. C'est une représentation très simplifiée.

Enluminure du 15e s.

Anonyme, Apocalipsis in dietsche (enluminure sur parchemin, 1401-1500), 84 x 24 cm, manuscrit, folio 12r, département des Manuscrits. Néerlandais 3

Bibliothèque Nationale de France, Paris (France) © Domaine Public→

Est-il possible de distinguer toutes les scènes ici assemblées en une même image ? Relevons simplement deux faits : sur le côté gauche, l'on semble résumer le sort des « deux témoins », de bas en haut. Quant au Temple que Jean doit mesurer, l'artiste propose peut-être de l'identifier au Christ lui-même : c'est lui le nouveau Temple que Jean semble s'atteler à mesurer !

Musique

5,9 par ton sang Le sang de Jésus nous rachète personnellement

Musique contemporaine

« Le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête » (Mt 8,20)

Anonyme et Gavin Bryars (1943-), Personne sans-domicile-fixe chantant un couplet bref, Jesus' Blood Never Failed Me Yet ["Le sang de Jésus ne m'a jamais manqué"], arrangement minimaliste, 1971, Queen Elisabeth Hall, 1972, 

Obscure (Brian Eno), The Sinking of The Titanic, [Merlin] IDOL Distribution, UMG (au nom de GB Records) © Licence YouTube standard

Paroles

Jesus' blood never failed me yet — Never failed me yet — Jesus' blood never failed me yet — This one thing I know for he loves me so.

Le sang de Jésus ne m'a jamais fait défaut, ne m'a jamais fait défaut. C'est la seule chose dont je sois certain, car il m'aime à ce point.

Composition

D'abord enregistrée lors d'un documentaire sur la vie de la rue à Elephant and Castle et Waterloo, à Londres, la mélodie de ce sans-abri inconnu retient l'attention de Bryars qui la trouve ajustée à son piano et réductible à 13 mesures. Des harmonies riches, composées de cordes et de cuivres, se superposent progressivement sur la boucle de cette brève strophe improvisée. pour le premier enregistrement, Bryars était limité à une durée de 25 minutes; plus tard, il créa une version de 60 minutes de la pièce en cassette ; puis de 74 mn pour CD. Plus de détails sur cette pièce très émouvante ici→

5,12s Digne est l'Agneau

18e s.

  • Johann Sebastian Bach, Das Lamm, das erwürget ist BWV 21 (1714)

Johann Sebastian Bach (1685-1750), Das Lamm, das erwürget ist BWV 21 (Cantate Ich hatte viel Bekümmernis mvt 11), 1714

© Licence YouTube standard→, Ap 5,12s, Ps 94,19, Ps 42(41), 5, Ps 116,7

Paroles
Das Lamm, das erwürget ist, ist würdig zu nehmen Kraft und Reichtum und Weisheit und Stärke und Ehre und Preis und Lob. Lob und Ehre und Preis und Gewalt sei unserm Gott von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen, Alleluja! (Ap 5,12-13)
Composition

Cette cantate religieuse (dont le titre se traduit par « J'avais grande affliction en mon cœur »), remarquable par le temps qu'y a consacré Bach et sa durée (45 min), met en scène le passage de l'expression endeuillée d'une profonde souffrance à la louange et à la confiance des pécheurs dans la grâce de Dieu. Les paroles bibliques sont particulièrement mises en valeur et exprimées sous forme de dialogues.

  • Georg Friederich Händel, The Messiah HWV56 - 'Worthy is the Lamb' (1741)

George Frideric Handel (1685-1759), The Messiah HWV56 - 'Worthy is the Lamb', 1741

Ivars Taurins (dir.), Karina Gauvin (soprano), Robin Blaze (contre ténor), Rufus Müller (ténor), Brett Polegato (bariton)

© Licence YouTube standard→, Ap 5,12s

Paroles

Worthy is the Lamb that was slain, and hath redeemed us to God by His blood, to receive power, and riches, and wisdom, and strength, and honour, and glory, and blessing. Blessing and honour, glory and power, be unto Him that sitteth upon the throne, and unto the Lamb, for ever and ever. Amen. (Ap 5,12-14)

Digne est l'Agneau qui fut tué et qui nous a rachetés auprès de Dieu par Son sang, de recevoir puissance, richesses, sagesse et force, et honneur, et gloire, et bénédiction. Bénédiction et honneur, gloire et puissance, soient à Celui qui siège sur le trône et à l'Agneau, dans les siècles des siècles. Amen.

Composition

Le Messie est une des œuvres les plus populaires de Händel. Elle est désormais considéré comme le chef-d'œuvre du genre oratorio. L'œuvre est écrite pour orchestre et chœur, avec cinq solistes (soprano, mezzo-soprano, contralto, ténor et basse); elle comprend une ouverture, une sinfonia pastorale et 51 récitatifs, airs et chœurs.

Cinéma

1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse

  • Ingmar Bergman, Det sjunde inseglet [« le septième sceau »] (1957).
  • Vincente Minnelli, The Four Horsemen of the Apocalypse (1961).
  • Andrei Tarkovski, Offret [« le sacrifice »] (1985).
  • Peter Jackson, The Lord of the Rings (en particulier le 3e film, 2003).