Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
9 Moi Jean votre frère
et qui ai part avec vous à la tribulation, au royaume et à l'endurance en Jésus
j’étais dans l’île appelée « Patmos »
à cause de la parole
Vdu verbe de Dieu et du témoignage de Jésus.
9 ...
10 Je fus [ravi] en esprit le jour du Seigneur
et j’entendis derrière moi une voix forte comme une trompette
10 ...
11 disant :
— Ce que tu vois, écris-le dans un livre
et envoie-le aux sept Églises
à Éphèse, à Smyrne
VZmyrna
à Pergame, à Thyatire
à Sardes, à Philadelphie
et à Laodicée.
11 disant :
— Je suis l'α et l'ω, le premier et le dernier
et ce que tu vois, écris-le dans un livre
et envoie-le aux sept Églises
qui sont en Asie :
à Ephèse, à Smyrne
à Pergame, à Thyatire
à Sardes, à Philadelphie
et à Laodicée.
12 Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait
et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or
13 et au milieu des
Byz V TRdes sept chandeliers, quelqu’un de semblable à un fils d’homme :
VFils d’homme :
il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or
14 mais sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige
et ses yeux étaient comme une flamme de feu
15 ses pieds étaient semblables à de l'airain qu'on aurait embrasé dans une fournaise
et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;
15 ...
15 ses pieds étaient semblables à de l'airain dans une fournaise ardente
et sa voix était comme la voix des grandes eaux ;
1.9 de Jésus Christ ÉNONCIATION emboîtée : ambiguïté du génitif objectif et subjectif L'ambiguïté du génitif en Ap 1,1.2.9 Grammaire désigne Jésus Christ
Par la proclamation d'Ap, c'est Jésus Christ lui-même qui adresse à l'auditeur/lecteur une parole sur lui-même. On retrouve ici quelque chose de la structure d'énonciation en bande de Möbius qui caractérise les évangiles en tant que vecteurs de l'Évangile. Pour leur lecteur actuel, Jésus y est, sans plus solution de continuité entre les deux qu'il n'y en a entre l'intérieur et l'extérieur de l'anneau de Möbius, à la fois
En topologie, la « bande (ou ruban ou boucle) de Möbius » est une surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle : il ne possède qu'une seule face, contrairement à un ruban classique qui en possède deux. Il a été décrit indépendamment en 1858 par les mathématiciens August Ferdinand
(1790-1868) et Johann Benedict (1808-1882), et baptisé du nom du premier en raison du mémoire qu’il présenta à son sujet à l'Académie des sciences à Paris. La bande de Möbius se visualise aisément, il suffit de tordre d'un demi-tour une bande de papier, puis de collant les deux extrémités : la forme qui en résulte est « sans fin », n'ayant ni intérieur ni extérieur. Elle fascine de nombreux graveurs ( ), peintres, sculpteurs et plasticiens modernes et contemporains.9 j'étais dans l'île La possibilité d'une île ... L'île est un observatoire privilégié. Montagne dans la mer, Patmos déploie tout le symbolisme de l’île. Espace séparé, l'île favorise le recueillement. C’est joliment montré par les imagiers médiévaux qui prennent soin de représenter tout le contour de l’île où Jean reçoit sa révélation.
11 ; 12,1 ; 15,1 ; 19,13 — Ce que tu vois, écris-le dans un livre + je vis dans le ciel un autre signe + son nom est « Verbe de Dieu » ... Contempler et transmettre le contemplé
À Patmos, Jean compose un étourdissant concentré de symboles bibliques. Il tire sa scénographie de la littérature juive, depuis ses adaptations de cosmogonies archaïques jusqu'à l’épopée nationale reconstruite en temps d’Exil et aux attentes messianiques déçues au temps du retour…
Mais il la tire tout autant du lieu où il se trouve. Les scribes juifs, à partir du 5e s. av. J.-C., ont affirmé toujours plus fortement la souveraine domination de leur Dieu comme Dieu unique et transcendant et son ultraproximité comme créateur de tout à partir de rien. Au premier siècle de notre ère, le →1 Hén. (43,4) établit une correspondance entre les deux et dans l’énigmatique →Asc. Is. (7,10) ce qui advient au firmament des cieux advient aussi sur la terre. Pour le juif qu’est Jean de Patmos, parce qu'elle est pensée et parlée par le Créateur avant même que l’homme ne lui prête ses mots, la nature est gorgée de signification qu’il appartient au poète et au prophète de découvrir.
Sur la formidable composition de Memling, on repère facilement la liturgie céleste (Ap 1,12-16 ) autour de l'Agneau (Ap 15,1-4) ; la vision de la Femme (Ap 12,1-17), les quatre cavaliers dans l'ordre...
Sur l’une des toiles de son célèbre diptyque de 1640, l’amoureux de l’art antique que fut Nicolas Poussin place avec raison saint Jean — écritoire en main — face à un piédestal de section cruciforme, au cœur d’un paysage avec mer, montagne et vestiges antiques intacts, en un contraste subtil avec le Paysage avec saint Matthieu et l'ange, où les eaux d'un Jourdain symbolique semblent aussi séparer l'évangéliste du Temple grandement ruiné à l'arrière-plan.
Poussin a génialement compris le rapport intime qui lie les écrits de l’évangéliste du Logos incarné et l'inscription de ce même Logos dans le cosmos de Patmos où il séjournait...
14 blancs comme de la laine blanche Blanc au carré Comment ne pas penser, devant tant de blancheur, si éblouissante même pour les traducteurs anciens de la prophétie qui inspire ici le voyant de l'Apocalypse (Comparaison des versions Dn 7,9), à un célèbre tableau ?
Premier monochrome de la peinture contemporaine, le tableau de Malevitch est aussi l'un des plus célèbres. Malevitch a utilisé deux pigments blancs différents, le carré en blanc froid se détache sur le fond en blanc chaud.
Le « suprématisme » artistique affirme la suprématie du sentiment pur dans l’équivalent visuel de la forme pure, dégagée de toute signification rationnelle ou irrationnelle. L’idéal recherché est un tableau ne renvoyant à aucune autre réalité que la sienne propre. L’artiste limite son lexique à des formes épousant la bidimensionnalité du médium. Le carré (forme préférée de Malevitch en tant que « scientifique » et non naturelle, basique, universelle), le cercle et la croix sont récurrents. Malevitch affirme vouloir capter une dimension qui fusionne et transcende le temps et l'espace, un univers infini en blanc, dans laquelle les formes évoluent librement : au spectateur de visualiser les formes, leurs positions multiples dans toutes les dimensions de l’œuvre.
L’étymologie et le sens de l’adjectif latin sublimis demeurent énigmatiques. On peut le dériver de sub + limis/us ou limen.
En faisant faire à l’Occidental l’expérience de la différence entre blanc et blanc, Malevitch invite à un moment sublime : tout en restant dans le blanc, on dépasse le blanc.
10 Visions prophétiques
Le troisième mouvement de cette composition pour orgue s'ouvre avec une mélodie de trompette (Ap 1,10). Il évoque ensuite la vision horrifique de l'Apocalypse (Ap 9,11) par un thème jouant sur la discordance. Aveugle dès l'âge de deux ans, Jean Langlais fit des études à l'Institut national des jeunes aveugles de Paris. Il y apprend le violon, le piano, l'écriture, l'orgue. Il reçoit en 1930 le premier prix do'orgue puis il se perfectionne dans l'art de l'improvisation grégorienne. Il fut organiste titulaire de l'orgue de Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, puis de celui de Saint-Pierre-de-Montrouge à Paris pendant dix ans, et enfin de 1945 à 1987 à la basilique Sainte-Clothilde de Paris. Improvisateur réputé, il fut aussi un compositeur prolifique. Si la musique d'orgue et la musique liturgique constituent la part la plus importante de son catalogue, il se consacra aussi à la musique instrumentale et vocale profane. Il donna notamment 300 récitals aux États-Unis entre 1952 et 1981. Né près de Rennes, Jean Langlais s'inspire souvent du légendaire celtique et de la musique bretonne.
12–17 Vision méditée dans la musique populaire
Fire is the color of my true love's hair — Near to the father sits his golden chair — By prayer and petition to the king on his left — Light is the burden that I bear — O so enchanting are these — Lovely chains that bind you — 'Neath their deadly weight — The Lord's eye did find you — With fear and tremblin' — Before the one with your wounds — Your eyes as empty as my savior tomb — Warm is the breath of his Holy Spirit — He who has ears to hear let 'm hear it — Torn were the hands of the worthy lamb — May you know his name and fear it — There you are hangin' by the golden rope — There you lie no hope.
Du feu, voilà la couleur des cheveux de mon bien-aimé. Près du Père se tient son trône doré, à force de prières et de demandes au roi à sa gauche. Je porte le fardeau de la lumière. Ô qu'elles sont enchanteresses ces jolies chaînes qui te lient. Sous leur poids de mort, l'œil du Seigneur t'a finalement trouvé, affolé et tremblant, devant celui qui porte tes blessures, tes yeux aussi vides que le tombeau de mon Sauveur. Le souffle de son Saint Esprit réchauffe. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. Les mains du digne agneau furent déchirées. Puisses-tu connaître son nom et le craindre. Te voilà pendu à la corde d'or — là tu gis sans espoir.
1,1–22,21 Allusions à l'Apocalypse