Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
Pour nous apporter votre aide, cliquer ici
1 C’est pourquoi, ayant ce ministère
selon la miséricorde qui nous a été faite,
Vque nous avons obtenue, nous ne perdons pas courage
1 ...
2 mais nous avons rejeté
Vrejetons les dissimulations de la honte
en ne marchant pas avec astuce
ni en falsifiant la parole
Vle verbe de Dieu :
au contraire, par la manifestation de la vérité en nous recommandant nous-mêmes
à toute conscience des hommes devant Dieu.
2 ...
3 Or s'il est encore voilé, notre évangile
c’est pour ceux qui se perdent qu’il est voilé :
3 ...
4 pour ceux, parmi les infidèles, dont le dieu de ce siècle a aveuglé les esprits
afin qu'ils ne voient plus briller
Byz V TRque ne brille pas Byz TRpour eux l'illumination de l’Évangile de la gloire du Christ
qui est l’image de Dieu.
4 ...
5 Nous, en effet, ne nous prêchons pas nous-mêmes
mais Christ Jésus | Jésus Christ,
Byz TRChrist Jésus,
VJésus-Christ Seigneur,
nous, vos esclaves à cause de
Vpar Jésus
5 ...
6 puisque c'est Dieu qui a dit : « Des ténèbres resplendira la lumière »,
Byz V TRque des ténèbres resplendisse la lumière »,
qui a resplendi dans nos cœurs
pour une illumination de la science de la gloire
Vl'éclat de Dieu sur la face de | [Jésus] | Christ.
Byz TRde Jésus-Christ.
Vdu Christ Jésus.
6 ...
7 Seulement, nous avons ce trésor dans des vases d'argile
afin que la surabondance
Vla sublimité de la puissance soit bien
Vrelève de la puissance de Dieu et non pas de nous :
7 ...
8
affligés de toute part
Ven toutes choses nous endurons tribulation
mais non écrasés,
Vnous ne sommes pas angoissés,
ne sachant où nous tourner
Vnous sommes gênés
mais
non sans espoir,
Vpas délaissés,
8 ...
9 persécutés
Vnous endurons persécution
mais non
Vnous ne sommes pas abandonnés
Vnous sommes terrassés
mais non achevés ;
Vnous ne sommes pas perdus ;
9 ...
10 toujours portant avec nous la mort
de Jésus
Byz TRdu Seigneur Jésus dans le
Vnotre corps
pour que la vie de Jésus elle aussi soit manifestée dans notre corps ;
10 ...
11 nous qui sommes vivants, en effet, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus
afin que la vie de Jésus elle aussi soit manifestée dans notre chair mortelle ;
11 ...
12 ainsi la mort agit en nous
et la vie en vous.
12 ...
13 Ayant cependant le même esprit de foi
selon qu'il est écrit
« J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé »,
nous aussi nous croyons et c’est pourquoi nous parlons
13 ...
14 sachant que celui qui a ressuscité le | [Seigneur] | Seigneur | Jésus
Byz TRle Seigneur Jésus
V Jésus
nous ressuscitera nous aussi avec
Byz TRpar Jésus
et il nous placera en sa présence
Vdebout ensemble, avec vous :
14 ...
15 tout cela, en effet, arrive pour vous
afin que la grâce, qui abonde
à travers un très grand nombre, fasse abonder l'
Vabonde en action de grâces à la gloire de Dieu !
15 ...
16 C’est pour cela que nous ne perdons pas courage
au contraire : notre homme extérieur a beau se corrompre
cependant celui qui est intérieur se renouvelle de jour en jour
16 ...
17 car la légèreté de notre affliction d'à présent
Vce que notre tribulation à de momentané et léger
produit pour nous, au-delà de toute mesure dans la sublimité, un poids éternel de gloire.
17 ...
18 Nous ne regardons pas aux
Vcontemplons pas les choses qui se voient
mais aux
Vles choses qui ne se voient pas
car les choses qui se voient sont temporelles
celles qui ne se voient pas, éternelles.
18 ...
6 sur la face du Christ Jésus Contemplations
Au bord du chemin, un homme et une femme viennent soulager Jésus. « Le Sauveur est debout, il n’en peut plus. Alors Simon de Cyrène, homme rude et bon, apparaît, l’entraîne, lui et sa Croix » (Bourgeois). L’artiste semble avoir prêté son propre visage à Simon de Cyrène (Ritter). Dans ce pays où il a traversé la guerre des tranchées et la perte de son fils de 17 ans, Desvallières a pris et prend encore sa part aux souffrances du Christ. Le docteur Vallon a visité l’atelier du peintre en 1931 et y a vu trois stations du futur Chemin de Croix d’Alsace dont celle-ci : « Ce fut alors seulement, que, convenablement préparé je me suis autorisé à contempler sur les ascétiques cimaises, blanchies à la chaux, les grandes toiles du Chemin de Croix de Georges [sic] Desvallières [...] Desvallières porte la Croix. Avec elle, il est tombé autant de fois que Jésus et il lui a suffi d’interroger sa propre douleur pour nous raconter (en quels termes poignants !) l’écrasement d’un homme par l’inhumain fardeau. Il a trébuché sur les pierres roulantes des chemins du Golgotha. Pendant que la charité du Cyrénéen le remplaçait, un instant, sous la Croix, il s’est étiré, comme Jésus, et la douleur de ses reins lui a arraché un sourd gémissement. Avec le Christ, il a gravi le Calvaire [...] » (Vallon). Plus loin après l’arche devant la ville de Jérusalem illuminée par un rayon de soleil, dans le prolongement, la sixième station représente alors une femme, Véronique, sous les traits de la maîtresse de maison qui accueille alors le peintre à Ruelisheim. Avec une compassion émouvante, elle essuie délicatement le visage de Jésus, « sa sueur et son sang. Pour trouver une foi de la qualité de celle-ci, il faudrait remonter le cours des âges, s’enfoncer, à tâtons, dans la nuit médiévale » (Rinuy).
Le visage du Christ de douleur s’imprime lumineux, sur le voile de Véronique qui s’est avancée à travers les lances ennemies menaçantes sur le fond noir du ciel. La femme, qui vient d’accomplir son geste bienveillant, ferme les yeux devant la vision du supplice et renverse son visage en arrière. Cette grande scène rectangulaire invite le fidèle au recueillement et au courage : comme Véronique, il doit braver les dangers. Cette station se trouve « sous les fresques de Marguerite
et de Melle qui célèbrent, à travers la figure de saint Bernard ou le Concordat de Worms, “ l’Église [qui] étend ses bienfaits à toute l’Europe ” » (idem).Voilà un triptyque réalisé pour l’église du Village français à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, à Paris. ; c’est une Face qu’on pourrait trouver hideuse si elle ne conservait une majesté infinie et un reflet de sa divinité. Elle est recouverte des plaies reçues au cours de sa Passion : le nez est brisé, aplati, les paupières tuméfiées. […] Ne lisons-nous pas dans la messe du Sacré-Cœur : “Moi, je suis un ver et non un homme, l’opprobre des hommes et l’abjection du peuple” ? Et nous sommes tentés, en écoutant les réflexions de beaucoup de visiteurs, de continuer : “Tous ceux qui m’ont vu m’ont tourné en dérision ; ils ont chuchoté et branlé la tête.” Mais combien de chrétiens ne sont pas gênés quand on leur rappelle fortement les souffrances du Christ ? Néanmoins, M. n’a pas hésité : il nous fait communier à ces souffrances pour nous unir au Divin cœur. » (Lecoutey) Maurice Brillant remarque cette Sainte Face « très montée de tons, émouvante et lyrique » (25 octobre 1925). Robert Vallery-Radot parle du talent de l’artiste à dévoiler dans ses œuvres les sentiments des êtres et tout spécialement ceux du Christ souffrant : « Il faut remonter à Rembrandt pour rencontrer un peintre ayant su exprimer, sur la figure du Christ, une telle majesté dans l’abandon, une telle force dans la tristesse. »
veut impressionner, déclencher l’émotion, ébranler la sensibilité du passant indifférent à la religion comme du croyant convaincu. Il offre au public, dans des couleurs fauves, éclatantes et lumineuses, cette Sainte Face qui invite à la méditation sur la souffrance, le don de la vie, l’amour. Le secrétaire des Ateliers d’art sacré décrit ainsi les réactions que suscita l’œuvre lors de cette exposition : « D’un choc, nous sommes en plein avec le Christ dans toute sa souffrance. Ce n’est pas une Face langoureuse, attristée par une névralgie, comme en aiment beaucoup d’âmes timorées[...] La composition magistrale de
met en scène la Face douloureuse du Christ lors de sa Passion. Au centre du triptyque, vénéré par deux hommes en prière, de part et d’autre d’un vase fleuri, le visage de Jésus souffrant domine, miraculeusement imprimé sur une large draperie tenue par deux grands « anges adorateurs, orangés et violets » (Garreau). Le mouvement qu’ils suscitent, dans la partie gauche et droite du triptyque, tant dans les drapés que dans la façon dynamique dont ils saisissent le suaire, entraînés par une envolée de petits angelots vers le ciel, contraste avec la partie centrale, traitée de façon hiératique. Tout en participant à ce mouvement d’ascension, ils sont plongés tous les deux dans une adoration sereine et présentent au monde leur trésor : la figure du Seigneur, le Fils de Dieu, qui donne sa vie pour l’humanité.[...] Laissons M. Lecoutey conclure, qui écrivait, au premier jour : « La chaude harmonie jaune et rouge de l’ensemble de cette décoration place l’âme dans une atmosphère ardente pour que sa méditation, que se sont efforcés d’inspirer ceux qui ont travaillé à cette oeuvre, puisse se changer en prière ; pour que cette âme enfin s’enflamme d’amour pour Celui qui a dit, au témoignage de saint Jean : “Je suis venu jeter le feu sur la terre et que veux-je sinon qu’il s’allume ?” » (Cf. P. J.-M. Nicolas).
L'artiste cadre les deux visages de Véronique et de Jésus de la sixième station du Chemin de Croix de Wittenheim. C'est la même composition que dans l’église d’Alsace mais ici la Sainte Face du Christ est tuméfiée par les coups. Terminé en mars 1930 pour l’exposition à la galerie Druet, le pastel est également présenté au Salon des Tuileries en juin. C’est un tableau à part entière, où le peintre a voulu mettre en évidence la compassion de la sainte femme pour la souffrance de son Seigneur. L’œuvre devant laquelle le peintre s’est fait photographier a fait le tour de plusieurs expositions françaises et européennes au cours des années trente.