Un projet du Programme de Recherches La Bible en ses traditions AISBL
Dirigé par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem
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15,13 Priape (V) Génie de Jérôme : interpretatio romana Dans la Vulgate, la présence de personnages issus de la mythologie gréco-romaine tels qu’Adonis (Ez 8,14), Priape (1R 15,13 ; 2Ch 15,16) et Mercure (Pr 26,8) est remarquable. Ces figures ne sont pas issues du texte hébreu traduit par Jérôme, mais constituent des choix de traduction s’inscrivant dans ce qu'on a coutume d’appeler l’« interpretatio romana ». Cette pratique consiste à assimiler des divinités étrangères à celles de Rome, associant par exemple des dieux grecs à leurs équivalents romains (Zeus à Jupiter, Héra à Junon, Poséidon à Neptune, etc.).
Suivant ce principe, Jérôme traduit l’hébreu « Ashéra » en 1R15,13 et « Astarté » en 2Ch15,16 par « Priape », dieu de la fertilité, protecteur du bétail, des plantes fruitières, des jardins et des organes masculins. Ce faisant, il reprend une divinité connue de ses contemporains et sans doute lue à travers les ouvrages de Cicéron, Virgile et Horace. La figure de Priape réapparait d’ailleurs dans le Commentaire sur Isaïe où Jérôme cite un passage du livre I des Satires d’Horace :
Louve romaine avec Romulus et Remus, (mosaïque, 300-400 ap. J.-C.), ca 95 x 95 cm, découverte à Aldborough (North Yorkshire)
Musée municipal de Leeds, Royaume Uni © CC SA 2.0→
Figure inversée d'inculturation romaine : dans le sourire dentu de l'animal mythique, la maladresse du mosaïste « britannique » contemporain de Jérôme traduit naïvement quelque chose de la rapacité impériale.
15,20 Dan Voir Repères historiques et géographiques Jos 19,47.
4,1–5,32 M | G | V : Découpages différents de ces deux chapitres Le découpage du texte ici proposé suit la version hébraïque (M).
Ainsi, M —1R 5,15-32 = V—3Rois 5,1-18 ; M—1R 5,1-14 = V—3R 4,21-34. Par exemple, V—3Rois 5,4 = M—1R 5,18.
Frontispice de la bible Polyglotte d’Alcalà (1514-1517), (gravure sur bois) © Domaine public→
16,12.34 par l'organe (V) | par l'intermédiaire (M) FRANÇAIS BIBLIQUE L'expression latine {per/in manu + nom propre} calque l'expression hébraïque {bᵉyad + nom propre}. Littéralement elles se traduiraient : « par la main de N. », mais elles sont lexicalisées et signifient « par le pouvoir ou la médiation de qui » un processus a lieu. On traduira ici :
Drapeau de la francophonie→ © Domaine public
3,5–14 Le « Songe de Gabaon » : de la simple image aux préfigurations de la bande dessinée et retour Un passage aussi édifiant que celui-ci ne pouvait échapper à l'attention des artistes visuels qui illustrèrent en particulier les manuscrits composés à l'usage des gouvernants de leurs époques.
Herman
, Songe de Gabaôn, (miniature sur parchemin, 15e s.), 28,5 cm x 18,8 cm,dans Roman de Dieu et de sa mère, f.044v, n°0550, Bibliothèque municipale→, Besançon,
© CC Initiales→
Peut-être l'enlumineur est-il ici inspiré par le titre même de l'ouvrage marial pour lequel il peint cette belle image ? Le dialogue entre Salomon et le Seigneur ressemble à une Annonciation, avec un ange porteur de la parole au monarque.
Etienne
, Le songe de Gabaon (page décorée sur parchemin, 1523-1524), 25,8 cm x 17,3 cm,dans Instruction du prince chrétien, f. 002v, n°2217, Bibliothèque Sainte-Geneviève→ Paris,
© CC Initiales→
Les phylactères (cf. Arts visuels Dt 6,8) permettent ici à l'enlumineur de donner à voir le dialogue édifiant entre Dieu et son roi-messie, pour le grand plaisir des yeux et de l'intelligence du lecteur, et pour son édification. Collault semble avoir fait des émules, si l'on en juge à cette image qui déploie encore plus largement les paroles :
Anonyme (Erasmus traducteur), Songe de Gabaôn, (page décorée sur parchemin : or, couleur, 1526), 17,5 cm x 11,2 cm
dans Institution du prince chrétien, f. 005v, n°0316 (1122), Musée Condé→, Chantilly
© CC Initiales→
Le dialogue du visible et du lisible n'est pas conservé hors des illustrations de livres : un simple rayon lumineux entre Dieu et le roi endormi semble suffire à figurer leur dialogue.
(1634-1705), Dream of Solomon (ca. 1694-1695), Huile sur toile, 245 x 361 cm
Musée du Prado, Madrid (Espagne) © Domaine public→